Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Histoire

  • St martin 280 conservatoire a&m 01 10 16Portail monumental d'accès au CNAM (conservatoire national des arts & métiers qui s'est installé sur le site du prieuré dans les bâtiments disponibles, 280 rue St Martin (IIIe)

                  

     

    Nous sommes ici dans une partie du IIIe dont on parle peu mais qui est probablement l'une des plus fascinantes du Haut-Marais (*), celle en tout cas qui porte la marque la plus forte du passé et de notre Histoire. Elle s'étend du Prieuré Saint Martin des Champs, jusqu'à l'Enclos du Temple, qui était tout proche.

    En partant du Square du Temple, où s'élevait le palais du Grand Prieur de l'ordre des Templiers, on se rappelle que c'est Napoléon III qui le fit démolir, parachevant ainsi l'action préventive de son oncle Napoléon Ier qui avait décrété l'éradication des vestiges de la tour du Temple, prison de la famille de Louis XVI, devenus lieu de pèlerinage pour les royalistes.

    On atteint rapidement l'église du prieuré de Saint Martin des Champs, qui héberge aujourd'hui une partie du musée des Arts & Métiers. Le trajet n'est que de 200 mètres environ le long de la rue Réaumur. Une promenade assez plaisante, d'ailleurs, car elle permet de voir, dans un alignement d'immeubles post haussmanniens, côté impair, quelques bâtiments dans le style "Art Nouveau" (du n° 35 au n° 41), caractéristique des constructions parisiennes du début du XXème siècle.

    Ce prieuré, dont les origines remontent au XIème siècle, est doté d'une enceinte du XIIIème siècle dont il nous reste aujourd'hui des murs et une tour à l'angle de la rue du Vertbois (IIIe). Une deuxième tour se cache non loin de là à l'intérieur d'un immeuble privé situé 7 rue Bailly (IIIe). Elle abrite un escalier hélicoïdal qui a réussi à se lover dans son diamètre.

    Vertbois tour prieuré st martin 24 11 11 Bailly escalier tour prieuré st martin

    Tour d'enceinte rue du Vertbois                          Intérieur de la tour rue Bailly – photo JPD

     

    Dans cet ensemble de bâtiments prestigieux, qui abritent actuellement le CNAM (conservatoire national des arts & métiers), tour d'enceinte, église, cloître, réfectoire, qui virent se succéder pas moins de 65 prieurs dont quelques cardinaux, les époques se superposent et les styles se mélangent. On trouve du roman, du gothique, des signes de la renaissance sur les ouvertures de l'église et pour finir des bâtiments de la fin du XIXème siècle.

    St martin prieuré réfectoire et entrée monumentale musée 26 11 11 St martin prieuré cloitre 26 11 11

    A gauche, réfectoire du XIIIème siècle d'un gothique épuré (qui devient bibliothèque du CNAM en 1845) et entrée monumentale du musée. A droite, le cloitre (encombré de nombreuses constructions parasites)

     

    Plus au sud, mais toute proche dans la rue Saint Martin, se dresse l'église dans le style gothique flamboyant de Saint Nicolas des Champs (voir notre article du 13 octobre 2012). Louis Braille, l'inventeur de l'écriture tactile pour aveugles et mal-voyants, y a tenu l'orgue autour de 1850.

    On voit que le secteur est riche en monuments, riche par son histoire. Le musée des Arts & Métiers à lui seul, qui constitue un pôle d'attraction, ravira ceux qui s'intéressent de près ou de loin à la science et à l'industrie. Une curiosité y est présentée plusieurs fois par jour, dans l'abside de la chapelle, l'expérience du fameux "pendule de Foucault", qui met en évidence la rotation de la terre sur son axe.

      Réaumur prieuré st martin chevet chapelle 24 11 11 St martin église prieuré st martin façade
      Église (chapelle) du prieuré de St Martin des Champs. A gauche le chevet roman (rue Réaumur) et à droite la façade gothique (rue St Martin)

     

    C'est aussi dans ce cadre d'une grande richesse intellectuelle, architecturale et historique, à hauteur du CNAM rue St Martin, mais de l'autre côté de la rue, que s'élève le théâtre de la Gaîté Lyrique.

    Il borde le square qui s'étale entre les rues Denis Papin et Salomon de Caus (IIIe). L'édifice, dans sa version actuelle date de 1861. Il devient en 1873 le "temple de l'opérette" sous la direction de Jacques Offenbach. Les œuvres d'Offenbach sont légères, bouffes même, mais sa musique et les livrets qui l'accompagnent en font l'émule de Rossini et même de Mozart. La Gaîté Lyrique garde aujourd'hui la mémoire de son génie. Serge Diaghilev et ses "ballets russes" prirent la suite à la fin de la guerre de 14-18 en imprimant eux aussi au monument la marque de leur prestige.

    Gaïté lyrique 22 11 11La Gaîté Lyrique et son square

     

    Le théâtre connut ensuite une série de déboires et de faillites. Il végète jusqu'en 2001, date à laquelle le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum et Bertrand Delanoë, devenu Maire de Paris ont procédé à sa reconversion et décidé d'en faire un centre culturel dédié aux arts numériques et aux musiques actuelles.

      Bailly 7 gédimat tour endos 19 11 16Bailly 7 gédimat tour endos 19 11 16

     Rue Bailly (IIIe) : extrados de la tour et restes de poutres anciennes, magasin Gédimat

     

    La tour de la rue du Vertbois n'est pas le seul vestige du mur d'enceinte comme il est dit plus haut. L'autre tour, de cinq à six mètres de diamètre, est dissimulée à l'intérieur des constructions qui bordent la rue Bailly, au cœur du magasin de fournitures pour le bâtiment "Gédimat" qui va du 5 au 9 de la rue. Un point de vente qui a fait peau neuve récemment et a dû se préoccuper de "sa tour", sous le contrôle des Bâtiments de France. On y est bien accueillis et la direction ne répugne pas à laisser les visiteurs observer le site et prendre des photos. On y voit l'intrados et l'extrados de la tour. Une ouverture en forme de porte permet de passer de l'un à l'autre.

    L'aménagement du magasin comporte un faux-plafond qui masque la partie haute de la tour. On peut estimer sa hauteur à une dizaine de mètres néanmoins.

    Bailly 7 gédimat tour & wc 19 11 16

    Détail croustillant qu'on ne va pas reprocher au gérant de ce magasin fort bien tenu : un angle de prise de vue un peu pervers montre côte à côte l'extrados de la tour, les marchandises en vente et la cuvette du WC attenant …! (Photos VlM, cliquer gauche dans l'image pour agrandir)

     

    Gérard Simonet

     

    (*) On n'est plus ici stricto sensu dans le Marais tel que les documents administratifs le définissent mais le patrimoine existant, l'architecture des constructions et leur Histoire militent pour que cette partie de Paris soit assimilée au Marais. On peut relever en revanche que la rue Bailly, elle,  est bel et bien dans le Marais.
     
  • Square-du-templeLe square du Temple (IIIe) (photo Histoire de Paris)

     

    Le souhait du Maire du IIIe arrondissement Pierre Aidenbaum de faire évoluer la dénomination du Square du Temple (voir notre article du 11 octobre 2016) ne laisse pas indifférent. Face aux réactions, l'objectif ne serait plus de le "débaptiser" en Square Elie Wiesel  mais en Square du Temple-Elie Wiesel.

    Nombre de parisiens et de non parisiens estiment que le nom actuel du square est le reflet de centaines d'années de notre histoire et qu'à ce titre le devoir de mémoire est nôtre.

    Une pétition lancée sur le site "change.org"  ( https://www.change.org/p/non-au-changement-de-nom-du-square-du-temple-en-square-elie-wiesel)  pour maintenir l'intégrité du nom du square a déjà recueilli à ce jour plus de 3.100 signatures. Elle compte des historiens, des habitants, des amoureux du Paris historique qui aiment le Marais qui  ne veulent pas que ce changement voit le jour.

    Un courrier vient d'être adressé au Maire afin qu'il reconsidère sa positon. Les signataires de ce courrier proposent une autre solution, celle d'apposer le nom d'Elie Wiesel  place de Thorigny. Ils pensent que ce lieu au cœur du Matais est plus neutre,  proche de surcroit du musée Picasso où se pressent chaque année des centaines de milliers de visiteurs.

    Ils espèrent  que Pierre Aidenbaum sera sensible à leur requête et qu’une solution d’apaisement sera retenue.

  •   A2Le procès de Violette Nozière à Paris en 1935

     

    Une grande exposition "Présumées coupabless'installe aux Archives Nationales à partir du 30 novembre et jusqu'au 27 mars en l'Hôtel de Soubise. Elle est consacrée aux femmes « …à travers les pièces de procédure de la fin du Moyen Âge au XXe siècle… Plus de 320 procès-verbaux d'interrogatoires, qui sont parfois les seules traces écrites de destinées fragiles, nous livrent les propos tenus par des femmes confrontées aux juges qui les questionnent… L'exposition privilégie cinq archétypes : la sorcière en Europe aux XVIème-XVIIème siècles, l'empoisonneuse, l'infanticide, la pétroleuse de la Commune de Paris et, enfin, la traîtresse incarnée le plus souvent par la femme tondue lors de la Libération.»

    Cette exposition permettra d'avoir accès aux interrogatoires de nombreuses personnes anonymes mais aussi à ceux de Jeanne d'Arc, La Voisin, La Brinvilliers, Violette Nozière, Arletty…

     

    A1Le livre édité à l'occasion de exposition"Présumées coupables"

     

    «Un environnement iconographique, particulièrement foisonnant, viendra rappeler à quel point l'image véhicule et accentue les stéréotypes dans l'imaginaire social, à travers notamment l'estampe, le livre illustré, la presse illustrée, la photographie, l'image animée (cinéma ou fiction télévisuelle)…La consultation par les visiteurs de transcriptions intégrales de documents particulièrement riches sera possible, à l'écart du parcours principal. »

    "Présumées coupables" est aussi un livre qui est paru aux éditions de l'Iconolaste et les Archives nationales

     

    Les expositions des Archives nationales sont devenues incontournables, riches d'enseignement et magnifiquement documentées. A ne manquer sous aucun prétexte.

     

    60 rue des Archives (IIIe)

    Du lundi au vendredi de 10h00 à 17h30. Le samedi et dimanche de 14h00 à 17h30
    Fermée le mardi et les jours fériés 

     

  • Fontaine haudriettes mi hauteur 26 10 16La Fontaine des Haudriettes, 51 rue des Archives (IIIe), architecte Pierre Moreau-Desproux (1765). Bas-relief de Pierre-Philippe Mignot représentant une naïade (Photo VlM)

     

    C'est une fontaine qui bien que d'un âge respectable est opérationnelle et rafraichit ceux qui ont soif. Il suffit pour cela d'appuyer sur le bouton poussoir au-dessus du robinet. Le débit s’interrompt automatiquement grâce à une minuterie mécanique. Le dispositif hydraulique se trouve à l'intérieur de l'édifice. Une porte en fer y donne accès pour les opérations de maintenance.

    Cette porte, quoique cloquée à cause de la rouille, est longtemps restée vierge de toute souillure. Depuis un an ou deux elle est régulièrement victime d'affiches sauvages qui, on le voit, ne respectent plus rien, pas même les monuments. Les riverains en sont contrariés et arrachent nerveusement ce qu'ils peuvent des ces affiches.

    Nous l'avons signalé au site DansMaRue de la Mairie de Paris. En règle générale, ce service est réactif et il n'est pas rare, dans le cas de tags par exemple, que l’intervention ait lieu dans les 3 jours. Dans le cas présent il ne s'est tout simplement rien passé pendant des mois …

    Une intervention auprès de la circonscription de Paris-centre est tout autant restée lettre morte. Les affiches et la colle qui va avec se sont accumulées en strates pas ragoutantes dès que tombe la pluie, donnant à ce monument une mine peu glorieuse.

    Dans une ultime tentative, l'association s'est adressée aux services de la propreté en informant son directeur pour Paris. Le chef de la circonscription Paris-centre vient de nous faire savoir que la signalisation n'était pas passée aux oubliettes et qu'elle allait être traitée tout prochainement. En effet, ce jeudi 27 octobre, nous constatons que la fontaine a été débarrassée de ses affiches. On découvre maintenant une porte métallique qui a souffert des agressions pendant de longs mois. Une  mise en peinture s'impose. On peut espérer que les intervenants l'aient  relevé et programmé cette action pour les jours qui viennent.

    Nous avons appris à cette occasion, et il faut s'en souvenir, que nos monuments ne sont pas traités comme des objets ordinaires. C'est la bonne nouvelle. La mauvaise nouvelle c'est que leur statut est tellement prestigieux que ceux qui sont en charge de leur propreté ne savent pas par quel bout les prendre !

    A une époque où on parle d'aller se poser sur Mars, on est surpris d'apprendre qu'on puisse sécher sur un sujet aussi élémentaire. Nous rencontrons sous trois semaines Mao Péninou, Maire-Adjoint à la propreté et à l'eau auprès de Mme Hidalgo. Il y a bien d'autres questions à l'ordre du jour. Celle-là servira d'anecdote pour détendre l'atmosphère !

     

  • 16_0 Un joli spécimen de "Napoléon" parmi les pièces exceptionnelles exposées dans le Crypte du Parvis de Notre Dame

     

    Depuis l’été la Crypte du parvis de Notre Dame expose « L’or du pouvoir, de Jules César à Marianne » qui est en fait « une sélection de monnaies d’or illustrant les personnages historiques qui ont transformé le destin de la ville et de leur époque, en lien avec les vestiges archéologiques… » qu’elle conserve.  Philippe IV le Bel, Charles V jusqu’à Napoléon III,  « tous ces puissants ont laissé leur effigie et leur symbole gravés dans le métal ». Le  parcours est ainsi constitué qu’il « donne les clefs de lecture de la numismatique : informations sur le métal, le poids, l’iconographie, comment les motifs ou l’inscription racontent le modèle économique et la situation politique d’un épisode historique.»

     

    Paris_musees_mupi_auquart_orpouvoir_03_0L'affiche de l'exposition "L'Or du Pouvoir"

     

    Une intéressante visite qui apporte aux visiteurs un regard nouveau différent sur son histoire

    A ne pas manquer

    Ouvert de 10h00 à 18h00 sauf lundi et jours fériés

     

  • Galerie_origin_coulangefinale_addaa_a3608L'Hôtel de Coulanges 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe) où l'aménagement futur prévoit des percements et agrandissements qui interrogent la Commission du Vieux Paris

     

    Le Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris (BMO) a publié dans son édition du 14 octobre un extrait de la séance plénière de la  commission du Vieux Paris qui s’est réunie le 14 septembre dernier. Cette institution  dont on avait craint un moment qu’elle ne disparaisse (voir nos articles des 23 septembre et 22 août 2014)  «  a été créée en 1897. Elle comprend 55 membres représentant la société civile (issus du monde associatif, des universitaires, des experts et des journalistes), les élus (15 membres) et l’Administration. » Il s’agit d’un comité consultatif qui se réunit chaque mois sous la présidence du Maire de Paris ou de son représentant afin d’examiner les demandes de permis (démolitions, restructurations, transformations … déposées auprès de la Direction de l’Urbanisme et émet alors de avis (appelés « vœux »)»

     Parmi les vœux émis en cette séance relatée dans le BMO, 3 dossiers concernent le Marais.

    Le premier porte sur l'Hôtel de Coulanges 35-37 rue des Francs  Bourgeois (IVe) dans le cadre de l'opération " Réinventer Paris" . La Commission s'étonne. "… des percements et agrandissements prévus… qui ne sont étayés par aucune archive ancienne...". Il est donc préconisé de mener "…une analyse historique plus fine…afin d'éviter tout risque patrimonial… des façades protégées…"

     

    Fontaine rue de veniseLa fontaine Maubuée qui a besoin d'une sérieuse restauration à l'angle des rues Saint-Martin et de Venise (IVe) (Photo VlM)

     

    La Commission s'est penchée sur le mauvais état de la Fontaine Maubuée datant du XVIIIe siècle et se trouvant à l'angle des rues Saint-Martin et de Venise face au Centre Pompidou. Elle recommande que la Ville de Paris lors de la restauration procède "… à un nettoyage délicat et à une consolidation de surface… du fait notamment de la prolifération de mousses."  Voilà bien longtemps qu'il est question de restaurer "cette petite architecture", espérons que la mise en état est pour bientôt. 

    Les bâtiments du musée Carnavalet fermé pour 3 ans pour travaux ont fait l'objet d'un examen d' évolutions proposées sur les circulations verticales. Après un satisfecit délivré sur la prolongation d’un escalier qui ne " …modifie pas la volumétrie du lieu." En revanche elle n'est pas favorable au "…remplacement de 2 escaliers de liaison construits dans les années 80..." (l'un d'eux est situé au rez de chaussée dans la salle dite des enseignes). En effet elle trouve "…intrusif…" ce projet d' "…escaliers panoramiques à double ou simple révolution dotés de garde-corps pleins conçus principalement pour guider le parcours." Elle propose plutôt la mise en place d' "… une signalétique claire pour une visite chronologique des collections."

    Nous saurons dans les prochains mois si ces vœux apparemment de bon sens ont été pris en compte.

     

  • IMG_0608Marteau piqueur en action détruisant des soubassements anciens (photo SF)

     

    A plusieurs reprises (articles des 09 juin et 02 octobre 2016), nous avons relaté le mécontentement de nombreux riverains concernant le projet d’aménagement d’un gymnase recouvert d’une toile en PVC de 9 m de haut sur un terrain de sports enchâssé au cœur d’un quadrilatère formé par des immeubles bordant les rues Beautreillis, Charles V, Saint-Paul, Neuve-Saint-Pierre (IVe).

    Un collectif de riverains non consultés s’est constitué afin de revisiter ce projet.

    Un recours auprès du tribunal administratif n’a pas abouti et les interventions auprès de l’administration et de diverses instances pourtant concernées sont restées lettre morte. Aussi la mairie de Paris a-t-elle démarré les travaux dès le mois dernier et ceux-ci, comme il fallait s’y attendre, posent aujourd'hui question. Les excavatrices en action destinées à préparer le terrain pour y planter de longs pieux ont mis au jour,  le 18 octobre, des  vestiges archéologiques sans doute en lien avec une ancienne église médiévale détruite à la Révolution et dans le cimetière de laquelle ont été inhumés des personnages importants.

    Il nous est rapporté que ces vestiges ont été détruits au marteau piqueur dès l’aube et rapidement chargés dans la benne d’un camion pour être évacués. Notre confrère "L'indépendant du 4e" publie lui aussi l'information avec de nombreux détails.

    IMG_0596Béton coulé à la va-vite dans les excavations où reposaient les soubassements anciens (photo SF)

     

    Il est difficile d’imaginer que la Direction du Patrimoine et de l'Architecture qui dépend directement de la Ville ait pu laisser faire, d’autant que l’existence de ces vestiges était connue et faisait partie des arguments avancés par le collectif d'habitants pour revoir le projet de gymnase  sur la foi de documents officiels !

    Que signifie une telle passivité de la part des autorités alors que nous sommes au cœur même du Marais historique. Nous connaissons pourtant  l’ardeur débordante de ces mêmes autorités  pour développer le Paris de la fête ! Le Maire du IVe, souvent présenté comme passionné par l’art, peut-il lui aussi, ainsi que son équipe d’ailleurs, rester indifférent face à ce type de saccage en catimini. L’Architecte des Bâtiments de France a-t-elle été informée de ce dernier épisode ?

    Finalement qui est responsable ? Sans doute personne, à l’image des trois petits singes asiatiques connus par tout un chacun.

    A la suite de la parution de notre article nous avons reçu une communication de Christophe Girard, Maire du 4e, sur les travaux de la Halle sportive Neuve Saint-Pierre que nous publions ci-dessous.

    Les travaux de construction d’une Halle sportive sur le Terrain d’Éducation Physique (TEP) Neuve Saint-Pierre suscitent de nombreuses interrogations auxquelles je souhaite ici apporter des réponses.

    Je rappelle que la construction de cette Halle répond à une demande formulée depuis plusieurs années, avant même l’arrivée de la majorité actuelle, par les associations sportives et la communauté scolaire qui utilisent l’équipement. Nous déplorions en effet un trop grand nombre d’annulations de cours et d’activités tout au long de l’année en raison des conditions climatiques, qui rendaient la pratique du sport impossible sinon dangereuse sur un revêtement obsolète et en mauvais état.

    J’ai donc fait du projet de couverture du TEP un des engagements forts de ma mandature. Projet sur lequel j’ai avec mon équipe plusieurs fois communiqué à ce conseil, dans les publications municipales et lors d’une réunion publique de présentation.

     

    Récemment, des observations formulées par certains riverains relatives aux travaux de terrassement sur la parcelle ont fait craindre que les sous-sols abritant un cimetière mérovingien aient pu être altérés. Plus grave la Ville est accusée par certains de laisser des "vestiges [être] détruits au marteau piqueur dès l’aube et rapidement chargés dans la benne d’un camion pour être évacués ».

    Non seulement nous démentons formellement de tels agissements mais nous regrettons les surenchères et propos mensongers, entourant ces opérations suivies quotidiennement par la Mairie, la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris et la Direction du Patrimoine et de l’Architecture qui pilote le chantier.

    En effet, dans un avis du 11 avril 2016, le Conservateur régional de l’archéologie d’Ile-de-France, informé de la réalisation de ce projet, ne l’a pas considéré comme étant de nature à compromettre la conservation de vestiges compte tenu de son impact limité. Saisi par le Maire suite à la diffusion de photographies trompeuses la semaine dernière, le Chef du pôle archéologique de la Direction des Affaires Culturelles Département d'Histoire de l'Architecture et d'Archéologie de Paris (DHAAP) a confirmé avec certitude qu’il ne s’agit en aucun cas de vestiges.

    Je vous lis des extraits de son rapport :

    « Les terrassements ont concerné principalement les matériaux servant comme base du terrain de sport. Sous ces matériaux, les terrassements ont entamé sur une vingtaine de centimètres d’épaisseur des remblais composés de terre de jardin et fragments de plâtre de démolition. Aucun vestige attribuable à l’ancien cimetière n’a été révélé. »

    « Les fondations dégagées au moment des terrassements sont du 20e siècle et sont constituées de pierres meulières noyées dans du béton. Elles délimitent l’angle d’une structure comblée par des gravats récents. »

    « Ces fondations ne constituent aucunement un élément de l’ancienne église paroissiale qui, par ailleurs,  se situait  bien plus à l’ouest à l’emplacement de l’école élémentaire. »

    En ce qui concerne la question des fondations de la Halle et du nombre de micropieux qui vont permettre de soutenir la structure de couverture, je précise que la Mairie a toujours souhaité communiquer de manière transparente sur l’ensemble des aspects du projet. Lors de la réunion publique du 16 février dernier puis lors du Conseil d’arrondissement du mois de mai, les études techniques relatives aux fondations n’avaient pas encore été réalisées, puisqu’elles ont eu lieu au mois de juin. Le Maître d’œuvre nous avait donc indiqué qu’en fonction des nécessités de charge de l’ouvrage à l’étude, le nombre de pieux pouvait être de 4 sans que ce chiffre soit définitif.

    Le nombre de micropieux nécessaires est effectivement passé à 25 micropieux afin que les fondations puissent supporter la charge de la Halle mais le risque d’altération des sous-sols a toujours été pris en compte aussi bien par le Maître d’ouvre que par le contrôle régulier de la Direction des Affaires Culturelles, sur site.

    Comme moi et mon équipe l’avons déjà dit, la Mairie du 4e se tient à la disposition des habitants souhaitant obtenir des éclairages sur le chantier du TEP, les informations leur seront communiquées en toute transparence.

     

     

     

     

  • Soud

    Accès à la ruelle Sourdis, côté rue Pastourelle : bornes, pavés, poternes et encorbellements (Photo VlM/PR)

      

    Cette ruelle privée de 213 mètres est unique dans le Marais.

    En 1626, elle fut aménagée avec bornes latérales et pavage à caniveau central. Préservée durant quatre siècles, elle sépare encore les jardins des hôtels particuliers rues des Archives, Charlot et des Quatre-Fils. 

      SOU

    Accès à la ruelle Sourdis, côté rue Charlot : poternes, bornes et pavés (Photo VlM/PR)

     

    Le tronçon nord a été mis en valeur il y a deux ans par les riverains, notamment ceux du 17 rue Pastourelle, mais depuis le début des travaux de ré-aménagement de l'immeuble des "Nouvelles Galeries", un îlot de 24.000 m², par le fond d’investissement américain Blackstone, elle ne fait que se dégrader et "Vivre le Marais !" a peu d'information sur son devenir …

    Patrice Roy

     

     

  •  MP

     

     CULTURE ET PATRIMOINE  Paris – Marais

    en partenariat avec "Vivre le  Marais !"

    Vous invite à une nouvelle et passionnante visite de Paris

    Jeudi 24 novembre 2016

    "Des mystères de Paris à la cour des miracles"

    Rendez-vous à 14h45 église Saint Eustache côté rue du jour (métro Les Halles)

     

    Le guide, Philippe Brinas-Caudie, fera découvrir passages secrets, ruelles et donjon. Nous apprendrons légendes et histoires du quartier, nous verrons un mystérieux puits d’amour, une loge royale et nous saurons tout du 3ème couronnement de la reine.

    Au gré de la visite, nous passerons devant une ancienne maison close. Nous côtoierons Mme du Barry, Molière, Scaramouche… et nous verrons où Henri IV fut assassiné…. Une merveilleuse visite pour laquelle nous vous attendons nombreux.

    Merci de vous inscrire en indiquant les personnes qui vous accompagneront auprès de Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone au 01 42 72 61 41.

     

  •    P1000069Vue du Square du Temple (IIIe)  

     

    Le dernier bulletin municipal de la mairie du IIIe arrondissement fait état du possible changement de nom du square du Temple (une proposition a été faite en ce sens au Conseil de Paris), pour le dédier à Élie Wiesel, écrivain et philosophe américain, respecté, honoré mais aussi contesté et controversé à la fois. Si l'intention de ceux qui veulent procéder à ce changement peut se comprendre afin de rendre hommage à un passé plus récent que l'histoire de l'Enclos des Templiers, vieille de plus de 800 ans, est-il bien opportun de gommer le nom de ce lieu  où  s'est déroulé et forgé un épisode marquant de l'Histoire de France ?

      Panneau-le-donjon-du-temple-rue-eugène-spuller-square-du-temple-temple-de-parisUn panneau rappelle que l'emplacement du square du Temple est chargé d'histoire  

     

    De grands penseurs apportent la réponse. Ainsi Nietzsche affirme que " l'homme de l'avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue" quand Marc Bloch précise "l'ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent, elle compromet dans le présent l'action même" ! Quant à Élie Wiesel nous relevons cette phrase qui sonne comme une évidence " un homme sans passé est plus pauvre qu'un homme sans avenir." Nous pourrions multiplier à l'infini toutes ces citations, elles montrent simplement combien il est hasardeux et lourd de conséquences de vouloir débaptiser un endroit si chargé d'histoire alors que rien ne l'oblige.

    Le faire pour le square du Temple sera considéré pour beaucoup comme un renoncement à notre histoire, un étiolement de la connaissance de notre passé déjà bien indigente !

    Dominique Feutry