Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Histoire

  • Batiment_musees_crypte_pierre_antoineUne vue de l'intérieur de la Crypte du Parvis de Notre-Dame (photo Paris Musées)

     

    Parmi les musées que compte la Ville de Paris, la Crypte du Parvis de Notre Dame (qui est la plus grande d'Europe) abrite des vestiges archéologiques qui témoignent au travers des siècles de l'histoire de Lutèce.  Avec le musée Carnavalet qui administra un temps cette crypte, le passé de Paris ne fait ainsi plus mystère.

    Aménagée sous Notre Dame sur 2.200m2 dans les années 70 et ouverte en 1980, après des découvertes importantes faites entre 1965 et 1972, la Crypte nous livre aussi bien des vestiges de l'époque gallo romaine,  comme des termes avec leur système de chauffage ou le mur du port antique, que des restes de bâtiments du Moyen Age ou les fondations de la chapelle de l'Hospice des Enfants-Trouvés construite au XVIIIème siècle. Le XIXème, bien que plus récent, figure dans les vestiges exposés.   

    Des maquettes et  reproductions permettent de représenter certains monuments. Des visites guidées adaptées au public ( adultes, enfants) sont organisées sur les lieux.

    A découvrir en famille

    La crypte est ouverture tous les jours sauf le lundi.

    L'entrée est à côté de Notre Dame au N° 7 sur le Parvis (IVe)

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    ManegeVue d'un spectacle de cavalerie dans le manège Battesti (Photo GR)

     

    Détentrice d'un patrimoine rare, la garde républicaine avec son régiment de cavalerie perpétue des savoir-faire équestres de haut niveau mais cela nécessite d'entretenir ses installations "adaptées au dressage des chevaux en milieu urbain."

    Celles-ci se trouvent dans le quartier des Célestins,  8 boulevard Henri IV (IVe), à l'emplacement d'un couvent, une caserne réalisée par Jacques Hermant, architecte en chef de la Ville  de Paris et du gouvernement, un pionnier du béton armé à qui l'on doit aussi le siège de la Société Générale boulevard Haussmann (IXe) et la salle Gaveau  rue La Boétie (VIIIe).

    Afin de moderniser et entretenir ses installations dont certaines accueillent le public et face à la baisse des dotations de l’État, recourir au mécénat est une solution intéressante et encouragée par l'APIE (agence du patrimoine immatériel de l’État) qui propose une assistance ad hoc. Ainsi grâce à deux entreprises, les fonds nécessaires (2 M €) ont pu être réunis pour réhabiliter le manège de cavalerie Battesti, notamment la reconstruction des tribunes aux normes d’accessibilité.

    La réouverture est prévue en mai 2017, le permis de construire ayant été délivré début juin (bulletin municipal officiel de la Ville de Paris du 5 juillet 2016).

     

  • Place-de-la-bastille La colonne de juillet place de la Bastille

     

    La place de la Bastille présente en plein air une exposition intitulée «  Rendez-vous à Bastille», sur l’esplanade du port de l’Arsenal, jusqu’au 25 août.

    39 panneaux sont ainsi déployés avec des légendes en français et en anglais retraçant l’histoire de la célèbre place. De la prison-forteresse à l’Opéra, il est notamment rappelé qu’en « 1370, le prévôt de Paris fait construire une massive citadelle non seulement pour défendre Paris, mais surtout pour protéger le roi des Parisiens et lui permettre, en cas d’insurrection, de gagner Vincennes pour installer sa cour et son gouvernement ». Symbole de la Révolution mais aussi des révolutions de 1830 et 1848, la place est un lieu où se focalisent les mobilisations comme le rappellent plusieurs panneaux.

    L’exposition ne serait pas complète si elle ne traitait pas le devenir de la place et son réaménagement voulu par la Maire de Paris sur lequel les avis sont partagés. On apprend notamment que la Colonne de Juillet sera restaurée par le Centre des Monuments Nationaux pour permettre son ouverture au public en 2018.

     

  • IMG_2629Le bâtiment du 24 rue de Sévigné (IVe) abritait l'ancien siège de  l’Union syndicale des débitants de vins et liquoristes de Paris et de la banlieue (photo VlM)

     

    La rue de Sévigné est connue non seulement parce qu’elle est la rue du musée Carnavalet, mais aussi parce qu’elle comporte nombre de bâtiments anciens remarquables. Dans les listes qui en dressent l’inventaire, l’immeuble qui se trouve au n° 24 est rarement mentionné. Pourtant il a abrité durant de nombreuses années, encore gravé dans la pierre, le siège de l’Union syndicale des débitants de vins (et liquoristes de Paris et de la banlieue) fondée en 1883 et encore gravée sur la façade. Le syndicat était installé auparavant 59 rue du Temple  (IIIe), à l'angle de la rue Geoffroy l'Angevin.

    De style XIXème siècle, le bâtiment présente des éléments intéressants, des gardes corps de belle facture, et deux médaillons sculptés représentant l'un le "U"' de Union et l'autre le "S" de Syndicale. Deux pilastres semblant reposer sur la corniche séparant le 2 premiers étages encadrent les fenêtres des 2ème et 3ème étages, ce dernier étant terminé par un fronton brisé prolongé de chaque côté par un corniche qui rappelle celle du 1er étage..

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       IMG_2631Plaque rappelant qu'André Masson a habité 26 rue de Sévigné (photo VlM)

     

    Au n° 26 tout à côté, une plaque est apposée sur la façade. Elle rappelle que le peintre André Masson habita les lieux de 1963 à 1987. L'artiste a participé au mouvement surréaliste et a peint le plafond du Théâtre de l'Odéon.Au 1er étage des balconnets portent le monogramme LF qui sont ceux du fit bâtir l'immeuble au XVIIIE siècle , Lesueur-Florent. L'escalier intérieur est d'époque Louis XVI.

     

  • Phau On trouve encore des restes de l'enceinte sur son parcours à Paris. Les mieux conservés sont ceux de la muraille et de la tour situées dans le IVe, rue des Jardins St Paul, près du lycée Charlemagne

     

    Après les travaux de la rue Rambuteau les curieux ont découvert sur la voie une double rangée de clous brillants qui ont été disposés en diagonale pour aboutir rue Pecquay (IVe) entre « Nolita pizzeria » et le bar restaurant « l’Amuse-gueule ». Cette délimitation marque en fait, comme nous l’avions écrit dans un article du 21 novembre 2014, l’emplacement de l’enceinte Philippe Auguste.

    Désormais avec l’installation d’une plaque apposée récemment au 6 rue Rambuteau, suite au vote d’un vœu du Conseil de quartier Sainte- Avoye (notre article du 19 février 2016), il ne sera plus possible d’ignorer la raison de l’installation des clous qui ne seront plus confondus avec un passage clouté disposé en diagonale.

    IMG_2615Plaque signalant l'emplacement de l'enceinte Philippe Auguste 6 rue Rambuteau (IIIe) (photo VlM)

     

    On peut ainsi lire avec un plan explicatif la raison du tracé clouté : « Enceinte Philippe Auguste érigée en 1190. Porte Sainte–Avoye ou Porte du Temple  percée en 1280 et détruite en 1535. Poterne de Chaume percée en 1288 et détruite vers 1535 »

     

  •    A1Vue intérieure du magasin en 1905 (Coll BHV)

     

    La très belle exposition retraçant 160 ans d’histoire du grand magasin  intitulée "1856-2016 du grand Bazar de l' Hôtel de Ville au BVH Marais"  vient de débuter à l'Observatoire au 5ème étage  jusqu’au 1er octobre

    De nombreux documents, des photographies, des catalogues, des films, des affiches, des objets publicitaires des plans et des maquettes qui ont fait la renommée de l’établissement retracent son évolution sur les 3 derniers siècles. 

     

    A0Une frise des dates importantes du magasin signale la création  en 1953  de "Client-Service" et en 1959 une dédicace de disques par Joséphine Baker (Coll BHV)

     

    Dans un article du 12 février 2013 titré " la longue Histoire du BHV" nous avons raconté cette saga qui perdure toujours et s'attache à la réputation de notre quartier.

    Une intéressante immersion dans un  passé à la fois ancien et récent à découvrir.

    Entrée libre du lundi au dimanche de 11h00 à 19h00

     

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    Sans-titreImmeubles du quartier Saint-Gervais (IVe)

     

    A l'occasion de la sortie de son livre titré "Paris Transformé". Le Marais 1900-1980" (Éditions Créaphis), l'association "Aux 4 coins du 4" s'associe à la mairie du IVe et propose un conférence par l'auteur "sur la concordance entre une volonté de rénover le bâti dans notre quartier et de chasser une partie de sa population". Sera retracée l’histoire de l’ilot 16, qui regroupait les quartiers Saint-Gervais et Saint-Paul, entre la rue de Rivoli et les Quais de Seine.

    La conférence mettra en évidence l'argument patrimonial, l'insalubrité et l'hygiènisme invoqués dans les années 40. La gentrification qui a suivi est-elle en train de se faire dépasser par des risques nouveaux qui pésent sur le IVe ? C'est la réflexion à laquelle cette présentation débat nous amène… 

    Le 28 juin, mairie du IVe – 18h30, salle des mariages

     

  • Archives 78 ravaléL'Hôtel de Tallard, 78 rue des Archives (IIIe) (Photo VlM)

     

    Ce monument historique possède un lien de parenté avec l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande dont on a abondamment parlé ces mois derniers à propos de sa somptueuse restauration. Denis Amelot de Chaillou, intendant des finances et maître des requêtes en confia la construction à Pierre Bullet au début du XVIIIème siècle. C'est son fils Jean-Baptiste Amelot de Bisseuil qui entre temps avait fait construire l'Hôtel dit des Ambassadeurs de Hollande, 47 rue Vieille du Temple, autour de 1660.

    Il doit son nom au duc de Tallard, maréchal de France et ministre d’État en 1726, qui en fit l'acquisition. Vendu à un marchand en 1825, il traversa une longue période d'outrages pour être finalement restauré en 1981 dans des conditions qui, sans être parfaites, ont sauvegardé l'essentiel, notamment son beau portail ouvrant sur une cour pavée et son magnifique escalier monumental.

    Archives 78 hôtel tallard portail

    Ceux qui sont passés là hier soir, leur bombe à taguer à la main, n'en avaient rien à faire. Ils ont laissé un message qui caractérise malheureusement trop bien l'atmosphère délétère de la France en ce moment, résultat de la perte de repères des uns, du désespoir des autres et du découragement de ceux qui veulent entreprendre mais n'y sont pas incités.

    Pastourelle"Demain s'ouvre au pied-de-biche"

     

    Les services d'enlèvement des graffiti de la mairie sont prévenus (notez bien le lien une fois de plus).

    Le syndic s'apprête à déposer plainte, comme l'y encourage la mairie.

     

    Postscriptum du 24 mai

    Prévenus par signalisation "DansMaRue" de la mairie de Paris, le service compétent est intervenu et le mur est nettoyé désormais.

    Arch 78 nettÉtat du mur ce 24 mai

    Il faut que chacun le sache, ce service est performant. Les tags sont enlevés rapidement, plus vite généralement que leur cahier des charges le prévoit. Nous encourageons nos lecteurs, une fois de plus, à leur signaler toute anomalie de leur ressort en allant sur le site "DansMaRue" (à  sauvegarder dans les "favoris")

     

  •   A01La Tour Jean Sans Peur,  20 rue Étienne Marcel (IIe)

     

    Nous vous faisons souvent part des expositions qui se tiennent  Tour Jean Sans Peur (20 rue Étienne Marcel IIe). Celle qui est programmée jusqu'au 1er mai, à la fois ludique et intéressante, est consacrée au Moyen Âge vu par des auteurs de bandes dessinées du XIXème siècle à nos jours. Cette exposition avait déjà été présentée en 2010 et avait rencontré beaucoup de succès. Les thèmes le plus souvent abordés, les accessoires utilisés, les procédés graphiques employés, les noms usités ont tous ancré dans l'imaginaire des lecteurs des héros (Lancelot, Guillaume Tell, Robin des Bois, les chevaliers de la Table Ronde, Bayard…), des modes de vie et des événements précis (la guerre de Cent Ans, les grandes batailles, les croisades, la Grande Peste…). 

    « Le Moyen Âge », Bigoudi à travers les âges, couverture par Jacques Robin, Paris, 1945, Éditions Bias, DR.

     

    C'est tout cela que l'exposition essaie de restituer aux visiteurs de ce lieu si étonnant construit au cours de cette riche période de notre histoire. Autre particularité il est montré comment au moyen de ces bandes dessinées les auteurs se sont fait finalement l'écho de notre temps au travers des scénarios, de l'évolution de nos connaissances de l'histoire et des changements de notre société.

    Une exposition à pas manquer, 13h30 – 18h00 de mercredi à dimanche.

     

  • 25372971Les fixés sous verre de la rue Malher (IVe) avant travaux  (Photo EP)

     

    A l’angle de la rue Malher et de la rue des Rosiers (IVe), la vitrine d’un magasin de prêt-à-porter est en réfection et les façades  viennent de recevoir leur « nouvel habit ». Heureusement, des riverains soucieux de préserver leur caractère si particulier à ces rues nous ont alertés pour dénoncer ces travaux.

    En effet,  des coffrages cachent à la vue des passants les jolis fixés sous verre (c’est-à-dire peintures exécutées directement sur le revers d'une plaque de verre) qui ornaient la boutique.  Certains ont imaginé que ces plaques peintes pouvaient être protégées le temps des travaux. En  fait la question de ces panneaux n’a pas manqué d’être posée lors de notre récente assemblée générale à  Sophie Hyafil, architecte des bâtiments de France  qui a indiqué que ce dossier venait d’atterrir sur son  bureau …

     

    Sans-titreLes panneaux après le début des travaux (Photo EP)  

     

    Nous souhaitons vivement que ces peintures, résultat d’une technique d’exécution particulièrement délicate de la part du peintre qui les a réalisées, soient rapidement remises  à  la vue  du public. Il serait vraiment iconoclaste de vouloir cacher ces témoignages d’un passé qui n’est pourtant pas si lointain.

    Dominique Feutry