Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Histoire

  • A3Léon Coignet : Saint-Etienne portant secours  à une famille pauvre 1827 (Photo VlM)

     

    L'église Saint-Nicolas des Champs, 254 rue Saint-Martin (IIIe), regorge d’œuvres d'art.  Nous avions  consacré un article du 13 octobre 2012 sur cet édifice dont nous soulignions qu'il était un des lieux de culte les plus dotés de Paris.

    Décrochés depuis plusieurs années pour restauration deux tableaux de la chapelle Saint-Étienne ayant pour thème des épisodes de la vie de ce saint qui fut le premier martyr de la chrétienté (protomartyr) et  de ce fait à l’origine du culte des saints pratiqué dans l'église catholique.

     

    A4Jules Quantin : Saint-Étienne allant au martyr 1861 (Photo VlM)

     

    Ces deux tableaux correspondent à des commandes faites par le conseil de fabrique de la paroisse.  L'un d'eux "Saint-Étienne portant secours  à une famille pauvre" date de  1827, il est l’œuvre du peintre Léon Coignet (1794 – 1880), prix de Rome en 1817, qui fut un proche de Géricault. Il a peint pour le Louvre l'Hôtel de Ville de Paris pour différents musées de province, le musée de l'Histoire de France de Versailles. Le célèbre portrait de Champollion qui est exposé au Louvre est une autre de ses œuvres. A sa mort l'ensemble de son atelier situé dans le Xe arrondissement  a été légué au musé d'Orléans.

    Le second tableau intitulé "Saint-Étienne allant au martyr" date de 1861 est dû au pinceau de Jules Quantin (1810-1884) qui fut justement un élève de Coignet qui a formé de nombreux autres peintres (Rosa Bonheur, Meissonnier, Degas…). Spécialisé dans la peinture religieuse, Jules Quantin travailla aussi pour les églises de Saint-Germain l'Auxerrois, des Blancs Manteaux, Saint-Roch et Saint Vincent de Paul. Un autre tableau de lui, " La Cène", est accroché dans une chapelle de Saint-Nicolas des Champs.

    Dominique Feutry

     

  • HalleHôtel de Sens et Marché "de l'Ave Maria" (Propriété SABF)

     

     Si cette photo sur papier albuminé de 26×31 centimètres est insolite, c'est par la présence à deux pas de l'Hôtel de Sens d'une halle de marché qui a priori n'a rien à faire là. Au point d'ailleurs qu'il est légitime de supposer qu'il s'agit d'un montage-photo car il ne reste rien de cet édifice et peu de gens aujourd'hui ont entendu parler de son existence passée.

    Pourtant, le magazine n° 204 de la Société des Amis de la Bibliothèque Forney qui occupe l'Hôtel de Sens, est formel : un marché dit "de l'Ave Maria" en structure métallique a bel et bien été construit sur les plans de l'architecte Auguste Magne, en 1879 …. et détruit en 1905. Il dura donc ce que dure les roses, ce qui explique qu'il ait laissé aussi peu de souvenirs de sa présence.

    La haute cheminée qui apparait au-dessus de l'Hôtel de Sens constitue un repère dans le temps. Elle desservait la "confiturerie St James" qui avait sans complexe élu domicile dans ce monument "renaissance", et dont on sait qu'elle quitta les lieux en 1884. De même, la présence d'une brouette chargée d'outils, d'un tas de sable et de matériaux suggère qu'il s'agit de l'année de fin des travaux du marché, c'est à dire 1879.

     

    Post-scriptum  # 1 :

    D'autre sources font état d'une destruction en 1911. (voir commentaire de Tilia Vesper). Le débat est ouvert …

    Post-scriptum # 2 :

    Notre amie et lectrice Tilia Vesper dans un deuxième commentaire nous rappelle qu'un article intéressant et documenté a été produit par notre confrère "lindependantdu4e" sous la plume d'Emmanuel Delarue. Il analyse une carte postale ancienne et une référence à Danielle Sadych pour parvenir à la conclusion que le marché aurait été détruit … en 1929. Tilia Vesper disait bien que nous avions ouvert la boite de Pandore. Qui voudra bien la refermer ?

    Post-scriptum # 3 :

    "Vergue" dans son  dernier commentaire, pourrait avoir mis tout le monde d'accord :

    Vergue a dit :
    Le marché aurait été partiellement retranché suite à une décision de 1905 pour faire place à une crèche. Il est désaffecté en 1920 et démoli en 1929. J'ai ajouté un post-scriptum à mon billet.
     
     
  • Saintonge 13 entrée 16 01 1613 rue de Saintonge (IIIe) (Photo VlM)

     

    Ici vécut Blaise Pascal avec son père et ses deux sœurs pendant trois ans de 1648 à 1651. Il quitta la rue de Saintonge à la mort de son père Étienne pour s'installer rue Beaubourg. On ne sait trop ce qu'on doit célébrer le plus chez Pascal : le mathématicien, le physicien ou le philosophe ? Il s'est illustré en tout cas dans les trois disciplines. C'est notamment rue de Saintonge qu'il a développé ses recherches sur le vide. On lui a rendu hommage en donnant son nom à l'unité de pression : le "Pascal", qui vaut 1 Newton /m², une toute petite unité (il en faut 100.000 pour égaler la pression atmosphérique), loin de la dimension de son immense génie.

    Hôtel vieux moulin

    Juste à côté, au numéro 15, faisant l'angle avec la rue de Poitou, on trouve un immeuble avec la devanture d'une boulangerie classée, riche en fixés sous verre. Qu'on ne s'y méprenne pas : il s'agit d'un hôtel quatre étoiles à l'enseigne du "Petit Moulin". Il est tout sauf banal. Chaque chambre est unique avec décoration personnalisée de Christian Lacroix. Son prix est à la hauteur de ses prestations exceptionnelles.

    La petite Histoire nous apprend que Victor Hugo lorsqu'il vivait place des Vosges était client de la boulangerie dont il appréciait les croissants. Les archives de ce commerce attestent cependant qu'il n'était pas bon payeur puisqu'il y a laissé une ardoise.

    Saintonge 64 poste 16 01 16Rue de Saintonge. Le 64 (la Poste) à gauche, le 62 à droite (Photo VlM)

     

    Robespierre a vécu au 64, d'octobre 1789 à juillet 1791. Le bâtiment originel, démoli en 1934 pour laisser place à la construction hideuse de la Poste, devait vraisemblablement ressembler aux deux immeubles qui l'encadrent aux numéros 62 et 66 ; des bâtiments XVIIIème siècle sobres mais de qualité, qui gagneraient à avoir leurs volets entretenus et les façades ravalées comme il se doit. Robespierre y vécut au début de la Révolution Française, avant de déménager pour la rue Saint-Honoré.

    Gérard Simonet

     

    [Bibl. : Dictionnaire historique des rues de Paris – Jacques Hillairet – Éditions de Minuit]

     

  • Amelot s

    Amelot n Vues du sud (haut) et du nord (bas) de la rue Vieille du Temple (IVe) (Photos VlM)

     

    Les palissades de chantier sont parties. On découvre désormais la façade rénovée de l'Hôtel Amelot de Bisseuil, dit "des Ambassadeurs de Hollande", l'ancienne demeure du Commandant Paul-Louis Weiller, fondateur d'Air-France, devenu mécène, mort en 1993 à l'âge de 100 ans à Genève. Le magnifique portail en bois sculpté, orgueil du Marais, est revenu de l'atelier de restauration auquel il avait été confié pour que ses bas-reliefs délicats ne souffrent pas de l'opération.

    Les bâtiments sont actuellement la propriété de la société Acanthe Développement, filiale du groupe Duménil-Leblé.

    Nous lui avons consacré de nombreux articles dans les mois passés :

    Faites un détour si besoin est pour vous délecter du changement.

    GS

     

     

  • A0Affiche de l'exposition qui se tient actuellement Tour Jean sans Peur,  20  rue Étienne Marcel (IIe)

     

    Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire se sont succédé de 1363 à 1477 à la tête de la Bourgogne, l'Artois et les Flandres en puissants rivaux du roi de France.

    La cuisante défaite de Charles le Téméraire qui trouve la mort devant Nancy mettra fin aux hostilités avec le royaume de France et Louis XI en particulier. Mais la fille du dernier duc, grand-mère de Charles Quint, liera par son mariage le destin de la Maison de Bourgogne à celui de l’Empire.

    Un exposition très intéressante intitulée "Les grands  ducs de Bourgogne"  leur est consacrée à la Tour Jean sans Peur, unique vestige du palais parisien des ducs.
    La vie à leur cour, une des plus fastueuses alors en Europe est décrite avec soin. Nous comprenons mieux aussi la vie politique de l'époque et la stratégie d'expansion menée. Un parcours captivant à ne pas maquer7

    Tour jean sans peur 1861Tour Jean sans Peur. Dessin 1861

     

    Jusqu'au 3 avril du mercredi au dimanche 13h30 – 18h00
    20 rue Étienne Marcel (IIe)

     

  •  A5Une image d’Épinal de l'épopée napoléonienne

     

    Fondée à la fin du XVIIIe siècle l’Imagerie d’Épinal s'est installée durant quelques semaines  51 Boulevard Beaumarchais  (IIIe), une première pour cette vielle entreprise vosgienne. Le magasin fermera ses portes dans quelques jours.

    Les dirigeants, Pacôme Vexlard et Christine Lorimy qui ont repris l'imagerie Pellerin en août 2014 avec le soutien de la SEM de l'agglomération Épinal Golbey, ont souhaité faire connaitre autrement la production qui comprend une large sélection d’images anciennes et de rééditions, de produits dérivés, de livres et de créations contemporaines. Un film permet même d'expliquer le procédé de fabrication.

    L’entreprise  a failli disparaitre à plusieurs reprise au cours de son histoire, elle a même dû vendre à Drouot,  dans les années 70, une partie de ses bois gravés anciens qui constituaient son patrimoine.  Créée à  l'origine pour éditer au pochoir des gravures à bas pris et des carnets  de colportage vendus par des colporteurs parcourant la  campagne, c'est surtout le premier empire qui a fait prendre à l’imprimerie une  dimension nationale et même internationale en célébrant Napoléon, sa famille,  son armée et ses victoires.  Avec l'arrivée de la lithographie dans la seconde moitié du XIXe siècle les possibilités de production sont multipliées. Apparaissent alors les théâtres de papier, les constructions à découper. L'image d’Épinal entre même dans le langage commun. A43

    Après un essor éphémère dans les années 80, le dépôt de bilan ne peut être évité. Grâce à 50 investisseurs spinaliens (noms des habitants  d’Épinal), l'entreprise est néanmoins sauvée. 

    Aujourd'hui en raison du renouveau affiché des dirigeants qui font appel à des artistes contemporains, comme l'avaient fait en leur temps les prédécesseurs utilisant les services d'un Benjamin Rabier ou d'un Job, et d'un fonds très important de tirages anciens, l'entreprise prend un nouvel élan.

    Le bâtiment de l'imprimerie Pellerin est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1986, plusieurs machines sont classées un an plus tard. Enfin en 1991, la collection de 1.344 bois gravés et des  pierres lithographiques du  XIXème siècle sont également classées.

    Si d'aventure vous passez par la préfecture des Vosges la  visite  de l'Imagerie Pellerin est incontournable.

    Dominique Feutry

     

  • Fontaine archivesTravaux en cours sur la terrasse de cette brasserie, carrefour Archives/Haudriettes (IIIe) (Photo VlM)

     

    Tout ce qui caractérise ce site est sur la prise de vue : la "Fontaine des Haudriettes", de Pierre-Louis Moreau-Desproux, décorée par Pierre-Philippe Mignot auteur du bas-relief représentant une naïade, les Archives Nationales dans le fond et les quatre Ginkgo Biloba, arbres d'exception qui apportent leur ombre à la placette. Tout, sauf la peinture murale de Combas qui décore le mur pignon de l'immeuble de droite, inspirée par Don Quichotte avec, disent ses détracteurs, une touche assez marquée de misogynie.

    La terrasse fermée existante a été abattue. A sa place commence à s'élever une nouvelle structure destinée à la remplacer. Une réplique des "Deux Magots" nous dit le propriétaire du fond Pascal Ranger, propriétaire et gérant d'une multitude de cafés/restaurants à Paris, dont le "Café des Phares" 7 place de la Bastille et "L'amuse-Gueule" récemment ouvert au 7 rue Rambuteau (IVe).

    Nous en acceptons l'augure mais nous constatons pour le moment que l'emprise de la nouvelle terrasse a été modifiée : plus profonde sur la partie Haudriettes, plus étroite sur son retour vers Archives. Pas sûr que le piéton s'y retrouve en faisant le bilan mais reconnaissons que le passage qui lui est laissé entre la contre-terrasse et la terrasse renouvelée est plus grand.

    La direction de l'urbanisme, sous-direction du paysage de la rue nous informe qu'un dossier a été déposé en février 2015 et que le projet a été approuvé. Il consacre deux types de terrasses : ouverte sur la rue des Haudriettes, fermée sur la rue des Archives. La distinction est importante vis à vis de la possibilité ou non de fumer dans ces espaces.

    Haudriettes terrasse fontaineSouvenir : un aperçu de la terrasse à l'été 2010, annexion de l'espace public, ardoises-menus posées à même le monument… (Photo DA)

     

    Cet établissement jouit d'une bonne considération des riverains depuis qu'il a corrigé les quelques dérives qui lui ont été reprochées au début de son lancement dans la configuration actuelle. On espère qu'il saura conserver leur estime. En étant notamment attentif à l'état du monument classé qui est, de fait sinon de droit, sous sa surveillance citoyenne : la fontaine, monument qui date de 1764 où elle fut construite sur ordre du Prévôt des Marchands et du prince François de Rohan, de sa restauration en 1836 par David et de son déplacement sur le site actuel en 1933 en vue d'élargir la rue.

    Gérard Simonet

     

  •   A5Photo servant de thème à l'exposition "Bons baisers de Paris" Touristes dégustant des glaces à Paris 1964 (Roger Viollet)

     

    Située 22 rue Mahler (IVe),  la Galerie des bibliothèques de la Ville de Paris est un lieu d’exposition du quartier Saint-Paul qui propose actuellement et jusqu’au 31 mars 2016 "Bons Baisers de Paris – 300 ans de tourisme dans la capitale",

    L'histoire commence au XVIIIe, le parcours s'articule autour de quatre thèmes, la révolution du tourisme à Paris, l’esprit de Paris : entre luxe et bohème, au programme Paris spectacle et Paris et la mondialisation du tourisme

    Des affiches, des plans touristiques et guides sont présentés au public. La plupart proviennent des collections de la BNF, du musée Carnavalet, de la Bibliothèque historique de la ville de Paris et de la bibliothèque Forney. Des décors caractéristique comme celui de cafés ont été mis en scène.

    «Comment Paris première destination touristique au monde a su s’adapter à l’évolution des usages et développer, tout au long de son histoire, un pouvoir de fascination particulier » insiste le commentaire de l'exposition qui ajoute "…La capitale…creuset de l’invention du tourisme et des loisirs urbains… a su s’adapter à différents âges de l’histoire du tourisme, c’est aussi qu’elle a développé tout au long des années des attraits particuliers. Elle a su prendre, au XIXe siècle, le tournant du tourisme de l’ère de la révolution industrielle. Cette exposition, qui témoigne de ces évolutions, explique également comment le tourisme a changé la ville. Cette exposition montre ainsi comment le développement du tourisme à Paris se nourrit d’aspirations, de pratiques et de discours différents et parfois contradictoires, tout en évoluant dans le temps."

    Cette exposition est intéressante car elle pose aussi la question des limites du tourisme comme nous l'avons souvent évoqué lorsque le nombre de touristes devient trop élevé et que  les nuisances induites, encombrements, pollution, malpropreté, bruit, insécurité… se multiplient. Un sujet intéressant!

    Du mardi au dimanche, de 13h à 19h
    Nocturne les jeudis jusqu’à 21h

  •  EnceinteCharlesV2Photos des murs de l'enceinte de Charles V mis au jour (Photo La mesure)

     

    Lors du dernier Conseil d'arrondissement du IVe, le sujet de la découverte archéologique de la place du père Teilhard de Chardin IVe (voir notre article du 8 octobre 2015) a été largement évoqué par le Maire Christophe Girard.

    Nous résumons ci-dessous les principaux points de son intervention. Il rappelle tout d’abord que le lancement de la création d'un jardin a eu lieu en début d’année avec ensuite des réunions de concertation qui ont abouti à un projet de jardin établi par la Direction des espaces verts anticipant une possible valorisation de l'enceinte Charles V.

    La Direction des Espaces Verts et de l’Environnement (DEVE) via la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris (DAC) a demandé des fouilles préventives, l'ouvrage mis au jour révèle une partie du mur et sans doute les fondations d'une tour. La qualité de conservation des parements, a été qualifiée « d'exceptionnelle » par les archéologues de la DAC ayant réalisé le diagnostic. Le Maire du IVe et le 1er Adjoint à la Maire de Paris ont en conséquence souhaité qu'un projet de valorisation permettant de voir ces vestiges, soit pris en compte dans le projet de jardin qui devra par conséquent être revu. Dans cette attente, la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile de France (DRAC) et la Préfecture de Police ont demandé que les vestiges soient remblayés afin d’éviter tout risque d'intrusion, de chute et de dégradation.

     

    9-charlesV_previewCarte donnant le position des enceintes Charles V et Philippe Auguste (en marron)

     

    La Ville doit rencontrer prochainement la DRAC pour connaitre les intentions de l’État sur le sujet. Différents services doivent être consultés : le Service de recherche archéologique de la DRAC, les Monuments Historiques (SMH), afin de connaître leur position, sachant que de manière générale, la priorité pour l’État reste la conservation, et non la valorisation du site.

    Parallèlement, la Ville de Paris met en place un groupe de travail associant DAC et DEVE pour apporter des pistes de réflexion concrètes d'aménagement du jardin, en intégrant une mise en scène de la découverte archéologique, et définir un projet de valorisation permettant de garantir la conservation du site car nombreux sont les habitants qui ont manifesté un réel intérêt pour cette découverte.

    Nos suivrons avec attention l'évolution de ce dossier qui semble pris en mains comme il se doit.

     

  • Roy-agence-livre-ret jpegHôtel de Sully, 62 rue saint-Antoine (IVe), façade arrière sur jardin, porte d'accès au vestibule donnant sur la cour (Paris Marais 43 – Patrice Roy)

     

    Patrice Roy est architecte. Il vit dans le Haut-Marais depuis longtemps. Il vient d'ajouter à la liste des ouvrages sur l'architecture et l'urbanisme du centre historique de Paris un livre qui vient de sortir avec comme titre :

    Paris Marais 43

    Patrice Roy – chez Créaphis Éditions

    Cet ouvrage ne ressemble à aucun autre. C'est la publication commentée de dizaines de photographies en noir et blanc, sauvées en 1980 d'une benne à ordures, que le conseil de Paris avait commandées pour conserver le souvenir de ce qu'il avait décidé de détruire en 1941, en pleine occupation allemande.

    L'auteur publie ces photographies en les disséquant sans pathos, plus attentif aux lambeaux de vie qu'elles expriment qu'à l'architecture des lieux, sensible qu'il est "à la mélancolie d'un présent d'il y a soixante dix ans pétrifié, en sursis, dans l'attente d'un verdict de destruction".

    Sa collection couvre les IIIe et IVe arrondissements. Beaucoup de ce qu'on y trouve, dans leur jus, a été heureusement sauvé de la folie destructrice des hommes. D'autres lieux ont eu moins de chance. Pour ceux-là, leur photo résonne comme un "memento mori (souviens toi que tu vas mourir – NDLR)".

    Pour tous ceux qui aiment le Marais ou veulent le faire connaitre sous un angle qui étonne et questionne, nous conseillons ce livre, qu'on peut trouver à la librairie de la rue de Bretagne "Comme un  roman" par exemple, ou sur  Internet. Son prix : 30,00 €, éditions Créaphis