Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Histoire

  •   710x471_duperre_dup_ext_dsc3666L’école Duperré, 11 rue Dupetit-Thouars (IIIe)

     

    École supérieure des métiers du design, de la mode et de la création, établissement d’enseignement public, l’école Duperré forme des étudiants (Bac + 2 à + 5) aux métiers de la création ((graphisme, mode, broderie, tissage, tapisserie et céramique…). Parmi ses anciens élèves, on trouve aujourd’hui des stylistes, des photographes, des artistes peintres, des céramistes, des sculpteurs, des dessinateurs ou des réalisateurs…

    Cette école dont on entend souvent parler et que l’on connait finalement peu est située dans le Haut Marais, 11 rue Dupetit-Thouars (IIIe) non loin du Carreau du Temple.

    Son histoire est ancienne puisque sa fondation remontre à 1856. Elle doit son nom à celui de la rue éponyme dans laquelle elle s’est installée en 1882, dans le IXe arrondissement alors qu’il ne s’agissait que d’un simple atelier de couture réservé aux femmes  qui fut ouvert ensuite aux métiers artistiques.

    En 1923, le bâtiment actuel très moderne pour son époque est construit rue Dupetit-Thouars, afin d’accueillir deux établissements d’arts appliqués de garçons dénommés Germain Pilon et Bernard Palissy. Ce n’est qu’en 1969 que l’école de la rue Duperré rejoint le IIIe et qu’elle deviendra mixte et appelée École des Arts appliqués.  Jean Fressinet qui en a été le  directeur de 1932 à 1953 apportera beaucoup à la réputation de l’école compte tenu de son aura en matière de création et de décoration. A cette époque en effet, l’État et le Mobilier National ont acquis des meubles et des tapis de sa création.

      558283-681388Broderies réalisées par Catherine Troude de l'école Duperré (Photo école Duperré)

     

    Il est bon de préciser que l’école est sous la triple tutelle des deux ministères de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’Éducation Nationale  ainsi que  de la Mairie de Paris. Ce n’est peut-être pas de trop pour les 500 élèves qui la fréquentent.

    Dans la présentation de l’établissement il est spécifié que celui-ci « est titulaire de la charte Erasmus, ce qui lui permet l’échange d’étudiants et de professeurs avec de nombreuses écoles partenaires situées dans la communauté européenne… La Classe internationale accueille des étudiants étrangers … »

     

    DDAYS-2013-ECOLE-DUPERRESpontex version Duperré par l'équipe DSAA Mode et Environnement (Photo école Duperré)

     

    Depuis quelques années, l’école délivre un diplôme supérieur des écoles de design de la ville de Paris (bac + 5), commun à l’École Boulle et à l’École Estienne.

    Les métiers de la création enseignés dans le Marais, voilà un trait d’union entre le passé d’une part, avec l’énorme héritage artistique qui lui est attaché, et l’avenir où sont perpétuées des traditions qui ont fait sa richesse.

    Dominique Feutry

     

  •   Beautreillis 6 portail 05 04 14Le Portail de l'hôtel Raoul, seul vestige encore en place de la bâtisse rue Beautreillis (IVe) (Photo VlM) 

      

    Les vacances d'été sont propices à la lecture et à la découverte d'écrits intéressants. Une amie m'ayant offert un livre intitulé "Destruction de Paris" écrit par Georges Pillement et paru chez Grasset en 1944,  je me suis plongé dans ses 17 chapitres relatant les destructions envisagées à Paris dès avant la guerre, afin de moderniser les différents quartiers de la capitale. 

    En 1925 déjà, Le Corbusier avait dévoilé le plan Voisin qui proposait de raser une bonne partie du Marais pour y faire construire de grandes tours d’habitations.

    Le chapitre X consacré au Marais est dénommé "Menaces sur les quartiers Saint-Paul et Saint-Gervais démolition de l'ilôt 16".  Il fait allusion à deux projets e modernisation défendus l'un par la Ville et l'autre par deux architectes repris dans la revue "Architecture" de  décembre 1940. Le quartier étant qualifié d'insalubre la solution proposée est de la raser en ne conservant que les églises  Saint-Gervais- Saint-Protais et Saint-Paul-Sant-Louis ainsi que  2 voire 3 hôtels particuliers, l'hôtel de Sens, l'hôtel de Beauvais, l'hôtel de Châlons- Luxembourg et l'hôtel d'Aumont. L'auteur ajoute que 300 millions de francs de crédits sont déjà votés, que l'on n'essaie même pas de savoir "si cette amputation peut être évitée". Il dénonce aussi la volonté des architectes en charge du dossier de mettre en avant, afin de justifier  les destructions, leur souhait d'élargir à tout prix toutes les rues du quartier.

     

    Photographie du début du XXème siècle de la Voussure de l'Hôtel du maréchal d'Estrée 8 rue Barbette (IIIe)

     

    Georges Pillement s'insurge et écrit, en rappelant  toute notre histoire qui transparaît au détour des rues,  que "Paris ne sera bientôt plus qu'une ville neuve et banale, avec ça et là des nécropoles de souvenirs" en citant notamment le Square Georges Cain (IIIe) où sont entreposées de vieilles pierres récupérées lors de démolitions passées.

    L'auteur reprend rue après rue, qu'il s'agisse des rues des Nonains-d'Hyères, Geoffroy-l'Asnier  ou de l'Hôtel de Ville, les immeubles remarquables en ajoutant qu'il "serait imbécile de les démolir". Il s'insurge contre le dégagement souhaité de l'hôtel de Sens, alors en restauration, qui consisterait à raser des maisons très anciennes. Nous savons malheureusement ce qu'il en est advenu. Il rappelle  à ce propos de douloureuses démolitions telles que l'hôtel  du maréchal d'Estrées rue Barbette, celle  de l'hôtel Le Pelletier de Morfontaine 20 rue Sainte Croix de la Bretonnerie, le couvent de la rue des Guillemites ou l'hôtel d'O rue des Francs Bourgeois dont les derniers vestiges venaient juste d'être enlevés.

    Évoquant la réhabilitation du Marais, l'auteur indique en guise d'introduction " une des plus nobles parures de Paris,  un des rares  ensembles qui nous reste, après tant de démolitions inutiles, après tant de massacres barbares… Ces hôtels du Marais sont un des attraits les plus sûrs de Paris auprès des touristes, je parle des vrais, de ceux qui ne se contentent pas de voir l’opéra et la Tour Eiffel avant de courir les boîtes de nuit… Il faut qu'un plan d'ensemble permette de restaurer et de dégager les plus beaux hôtels."

    Propos prémonitoires quand nous savons tous ce qu'il est advenu ensuite mais intéressants aussi, en particulier sur les touristes !

    Dominique Feutry

     

  • CIMG6861L’immeuble  21 rue Michel Le Comte (IIIe) où habita d'Alembert

     

    Jouxtant l'Hôtel Beaubrun situé au 19 rue Michel Le Comte (IIIe) (nos articles des 3 juillet 2014 et 1er janvier 2015), une belle bâtisse du XVIIe, au n° 21, attire actuellement le regard car elle est en cours de ravalement. Un panneau « pelles Starck » de l' Histoire de Paris est planté prés de l'entrée afin de nous rappeler qu'un habitant célèbre y séjourna plusieurs décennies ! 

    Ce personnage n'est autre que Jean Le Rond d'Alembert, le père avec Diderot de la fameuse Encyclopédie. Abandonné par sa mère peu après sa naissance en 1717 sur les marches de l’église Saint-Jean le Rond (aujourd'hui détruite elle était accolée au collatéral Nord de Notre Dame à l'emplacement actuel de la rue du Cloître Notre Dame). Fils naturel de la marquise du Tencin et du chevalier Destouches, le bébé fut recueilli par l'épouse d'un vitrier, Madame Rousseau, qui habitait justement au 21. D'Alembert restera toujours très attachée à cette femme qu'il ne quittera pas malgré sa célébrité et le monde dans lequel il évoluait. 

    Jean_d'Alembertd'Alembert, pastel de Maurice Quentin de La Tour 

     

    Rappelons le propos que d'Alembert a lui-même écrit sur sa mère d'adoption et son départ de la rue Michel Le Comte « Mr. d’Alembert a conservé la même reconnoissance [que celle qu’il devait à son maître de pension] pour une femme qui l’avoit nourri et élevé jusqu’à l’age de 4 ans ; presque au sortir du collège il alla demeurer avec elle ; il y resta près de 30 années, et n’en sortit qu’en 1765, après une longue maladie, par le conseil de Mr. Bouvart son médecin, qui lui représenta qu’il étoit nécessaire à sa santé de chercher un logement plus sain que celui qu’il occupoit ». 

    Le panneau résume la vie exceptionnelle de l'homme illustre en ces termes «…Bachelier ès arts, il se consacre aux mathématiques après avoir essayé le droit et la médecine ; ses premiers travaux le font entrer à l'Académie des sciences comme associé astronome adjoint, à 24 ans. En 1745, il s'engage avec Diderot dans la grande aventure de l'Encyclopédie ; charge de la rédaction du discours préliminaire, véritable manifeste des Lumières salué comme un chef d’œuvre dès sa parution (1751), il y souligne le lien, entre le progrès social et celui des sciences. Sa célébrité lui ouvre tous les salons de Mme Godfrin à Julie de l'Espinasse chez laquelle il s'installe en 1764. Élu membre de 1'Académie française en 1754, il en devint le secrétaire perpétuel jusqu'à sa mort intervenue le 17 octobre 1783. »

    Dominique Feutry 

     

  • Carnavalet mai 2010Le Musée Carnavalet (IIIe)

     

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE JUILLET 2015

    LE MARAIS EN HÉRITAGE(S)
    50 ANS DE SAUVEGARDE, DEPUIS LA LOI MALRAUX

     

    « Sur la plupart de ces quais au-delà de Notre-Dame ne figure aucun monument illustre […]. Ils sont les décors privilégiés d'un rêve que Paris dispensa au monde, et nous voulons protéger ces décors à l'égal de nos monuments.»
    André Malraux, Intervention à l’Assemblée Nationale, 23 juillet 1962.

    40 ans après la mort d’André Malraux et à l’occasion du 50e anniversaire du tracé du premier secteur sauvegardé parisien, le musée Carnavalet propose une exposition dédiée au Marais, quartier qui occupe une place singulière dans le cœur des Parisiens.
    À la suite de la loi du 4 août 1962, instaurant les secteurs sauvegardés dont le caractère historique justifie « la conservation, la restauration et la mise en valeur », ce quartier bénéficie depuis 1964 d’un dispositif de protection patrimoniale spécifique, à l’instar des centres historiques des villes comme Lyon, Chartres, Clermont-Ferrand ou Aix-en-Provence.

    La sauvegarde du Marais a suscité d’exceptionnelles aventures humaines, individuelles et collectives. À travers les récits où se croisent des décideurs, des aménageurs, des élus, des bailleurs sociaux, des architectes, des urbanistes et des résidents émergent de multiples visions et controverses.

    Quels ont été les défis, les succès et les revers de la valorisation ? Que révèlent-ils ? Vers quel renouveau tendent-ils ? La rétrospective évoque les questions patrimoniales et esthétiques que pose ce plan de sauvegarde mais aussi ses dimensions sociologiques, économiques et humaines. Riche de presque 300 oeuvres, elle met en perspective 50 ans de l’évolution d’un quartier exceptionnel par l’abondance de ses hôtels particuliers érigés aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles qui côtoient des architectures contemporaines et au coeur duquel se trouve le musée Carnavalet.

    Témoignages, photographies, films, cartes, maquettes, instruments, échantillons, affiches, dessins in situ, prélèvements, éléments d’architecture rendent compte de ce quartier vivant en évolution permanente. Le visiteur est invité à une véritable « immersion sensorielle » à travers les couleurs et les matériaux du Marais.

    À travers de nombreuses pièces inédites issues d’hôtels particuliers, de maisons de rapport ou de lieux de culte sauvés de la destruction, et provenant aussi de fouilles archéologiques récentes, un Marais secret s’offre au public qui redécouvre ainsi le savoir-faire, l’art de vivre et l’esthétique si spécifiques à ce quartier. Des prêts exceptionnels issus de monuments fermés au public comme l’hôtel Amelot de Bisseuil, actuellement en restauration, sont présentés pour la première fois.

    EXPOSITION
    4 NOVEMBRE 2015 au 28 FÉVRIER 2016

    RÉSEAUX SOCIAUX
    @museecarnavalet
    #MaraisHeritages

    PUBLICATION
    144 pages
    130 Illustrations
    Éditions Paris Musées
    ISBN : 978-2-7596-0306-0
    Prix TTC : 25 €

    COMMISSARIAT
    Valérie Guillaume, Directrice du musée Carnavalet – Histoire de Paris

    ATTACHÉ DE PRESSE
    André Arden,
    andre.arden@paris.fr
    Tél. +33 (0)1 44 59 58 76

    BILLETTERIE
    Plein tarif : 9€
    Demi-tarif : 6€
    MUSÉE CARNAVALET
    HISTOIRE DE PARIS
    16, rue des Francs-Bourgeois 75003 Paris
    Tél. +33 (0)1 44 59 58 58
    Ouvert de 10h00 à 18h00
    Fermé le lundi et certains jours fériés

  •  1ds_cr-luc-boegly-2007-45Façade sur cour de l'Hôtel de Mongelas 62 rue des Archives (IIIe) (Photo Fond. F. Sommer)

     

    Dans un article du 27 mars 2014, nous avions retracé de façon abrégée l’histoire de l’Hôtel de Guénégaud qui abrite le musée de la chasse. Ayant eu besoin de s’étendre compte tenu de l’importance de ses collections, nous n’avions pas alors évoqué l’autre Hôtel qui le jouxte, 62 rue des Archives (IIIe), l’Hôtel de Mongelas devenu « par annexion » en 2007, une extension du musée. 

    Ce bâtiment a été construit au XVIIe siècle par Antoine Foucquet. De cette époque il ne subsiste plus que la façade arrière en briques et pierres. Des modifications ont été opérées sous la direction de Nicolas Liévain en 1705 à la demande du nouveau  propriétaire Romain de Mongelas, Trésorier général de l’extraordinaire des Guerres, c’est-à-dire le responsable de la paie des militaires et gestionnaire des sommes qui ne sont pas prévues au budget de la guerre.

    Les spécialistes estiment que ces travaux ont permis de moderniser l’hôtel dans l’esprit du XVIIIe car des recherches ont montré qu’il existait à la même époque un projet bien plus lourd établi par Mansart et qui n’a pas été semble-t-il suivi d’effet. D’autant que dès la fin des travaux, avec la reconstruction des ailes latérales et du corps de logis sur rue,  la bâtisse réaménagée en 3 appartements est mise en location avant d’être vendue quelques années plus tard au Trésorier des secrétaires du roi, Michel d’Olivier.

    Avant la  Révolution, les descendants de ce dernier cèdent la propriété au marquis de Vallières, Directeur général de l’Artillerie de France. Saisi à la Révolution l’Hôtel n’en est pas moins restitué ensuite à la famille. 

    1ds_cr-luc-boegly-2007-45Façade sur rue de l'Hôtel de Mongelas avec ses hautes fenêtres et son porche  (Photo Flickriver)  

     

    Vendu en 1800 à Nicolas Bellart qui fut le procureur au procès du maréchal Ney, l’immeuble passe ensuite aux mains de fabricants d’éventails et est loué au bijoutier Charles Murat, ainsi que d’autres occupants à compter de 1865. L’enseigne du même nom ne l’acquerra qu’en 1908.

    Divisé dans les années 60 pour être vendu à la Guilde des Orfèvres d’une part et aux Nouvelles Galeries d’autre part, la fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature  achète l’Hôtel de Mongelas en 2002. Des restructurations sont nécessaires, des bâtiments « parasites » et des étages sont supprimés avant que cette « nouvelle aile » du musée ouvre en 2007.   

    Parmi les éléments remarquables de l’Hôtel conservés encore aujourd’hui se trouve, outre la façade arrière, l’escalier de service avec sa rampe en fer forgé Louis XIV (le grand escalier datant du début du XIXème a été a été détruit lors des travaux de restauration de l’hôtel en 2004). Le porche de l’aile droite est considéré comme remarquable et le joli portail sur rue très classique est très équilibré. Un petit cabinet situé au rez-de-chaussée a conservé ses 3 peintures de Jean-François de Troy fils de François) qui a travaillé pour Versailles et Fontainebleau.  

    Alors, lorsque vous vous rendrez au musée de la Chasse, n’hésitez pas à vous attarder sur ce beau bâtiment magiquement restauré.

     

    Bibl. : sources diverses dont Fondation François Sommer, "Les hôtels de Guénégaud et de Mongelas : Rendez-vous de chasse des Sommer au Marais" par Alexandre Gady et Jean-Pierre Jouve et Wikipedia.

     

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    St_Georges_pl_27_Adolphe_Thiers_02_maxL'Hôtel Thiers place Saint-Georges (IXe)
     

     

    En partenariat avec "Vivre le Marais !"

    CULTURE ET PATRIMOINE PARIS – MARAIS

    Vous invite dès à présent à une visite générale d’un quartier singulier 

     

    LA NOUVELLE ATHÈNES AUX PORCHERONS

    Jeudi 17 septembre, rendez-vous à 14h15

    Sortie du métro Notre-Dame de Lorette

     

    Bien savant qui pourrait déceler aujourd’hui sous ce titre énigmatique une large portion de notre IXème arrondissement. Notre guide, Sylvain Solustri nous conduira de la Trinité aux confins de Pigalle, en passant par Notre-Dame de Lorette (mais au fait qui étaient donc ces « Lorettes » ?).

    Dans ce quartier d’artistes, nous verrons et visiterons peut-être l’atelier de Gustave Moreau, la maison d’Adolphe Thiers, celle de George Sand et de Frédéric Chopin et bien d’autres. Nous évoquerons Alexandre Dumas père, François Joseph Talma, la Païva et le Théâtre du Grand Guignol.

     

    ImageIntérieur du musée national Gustave Moreau, 14, rue de La Rochefoucauld (IXe)

     

    Nous découvrirons au hasard des portes une infinité de lieux délicieux qui nous rappelleront que Paris est une des toutes premières villes vertes de France.

    Merci de prévoir une participation de 10 € pour les adhérents de Culture et Patrimoine et de 12 € pour les non adhérents.

    Retenez déjà le jeudi 22 octobre sur vos agendas pour une magnifique visite évoquant Napoléon bâtisseur.

     

  • Photo 3La colonne de l'Hôtel Nouvion dans un des murs du crédit Municipal rue des Francs Bourgeois (IVe) (Photo VlM)

     

    Une bien curieuse colonne surmontée d’un panneau placée dans une niche du passage qui longe le Crédit Municipal  et donne accès à la tour de l’enceinte Philippe Auguste (voir notre article du 03 septembre 2014). Passage qui fait face à l’entrée principale des Archives Nationales au N° 60 et qui  le plus souvent est  fermé. Il est exceptionnellement ouvert en ce moment en raison de l’installation d’un café éphémère (voir notre article du 28 juin 2015).

    Sur la colonne figure l’inscription suivante : « Fut de colonne trouvé en 1885 en démolissant les fondations de l’ancien Hôtel de Nouvion ainsi que l’assise ci-dessous ».

      

    Photo 2Autre vue de la colonne de l'Hôtel Nouvion, avec la plaque qui la surmonte (Photo VlM)

     

    Il existe peu  de documents concernant l’Hôtel Nouvion, on sait qu’il a été construit en 1638 non loin de l’endroit où est exposée la colonne que l’une de ses façades restaurée récemment est située sur le mur où figure aujourd’hui la colonne.

     

  • PhotoBanderole devant l'Hôtel de Chavigny (IVe) siège de la 11ème Compagnie d'Incendie et de Secours au 9 rue de Sévigné (Photo VlM)

     

    Une superbe banderole annonce le bal du 14 juillet à la caserne Sévigné 9 rue de Sévigné (IVe), une accasion de s'amuser mais aussi de voir ce qui subsiste de l'Hôtel de Chavigny.

    Bâti à l'origine par le frére de Saint Louis, Charles d'Anjou, roi de Naples et de Sicile en 1265, l'hôtel particulier doit son aspect actuel et son nom à Léon Bouthillier de Chavigny, conseiller du Roi Louis XIII, qui fit modifier la bâtisse originelle par Mansart en 1637. Outre de magnifiques appartements, rien ne fut oublié, jardins, cours, galeries, basse-cour, écuries et orangerie. Il  devînt  l'un des plus importants et somptueux hôtels particuliers de Paris. Lors de son passage à Paris pour une  fête donnée dans l'Hôtel en l'honneur de son maître,  le secrétaire du Prince de Monaco n'écrivait-il pas en 1647, " le palais de ce seigneur peut se dire l'un des plus grands et des plus beaux de Paris ". 

    La succession de  Léon Bouthillier de Chavigny sera traduisit par le rattachement d'une partie des immeubles à l'Hôtel de la Force.

     

    Dscf0233Une des façades de l'Hôtel Bouthillier de Chavigny (IVe) (Photo Struturae)

     

    Confisqué à la Révolution comme bien d'autres propriétés, le bâtiment devint d'abord, en 1792, le siège des Pompes Funèbres, avant d'être affecté aux pompiers à la suite du décret  impérial du 18 septembre 1811 créant le bataillon des Sapeurs-Pompiers de Paris.  C'est à la fin du XIXe siècle que des aménagements significatifs furent effectués, notamment de nombreux appartements destiéns aux officiers et sous-officiers. Acheté par la Ville de Paris en 1913 qui confirma ainsi sa destination de caserne de pompiers, le bâtiment a été classé Monument   Historique en 1988 consacrant de la sorte la plus ancienne caserne de la capitale.

    Un haut mur de la caserne Ouest rappelle qu'il avait fallu isoler les habitants de l'Hôtel du vacarme de la prison de la Force toute proche, l'Hôtel du même nom étant devenu une prison à la fin du règne de Louis XVI. Une sorte de mur anti bruit avant la lettre.

    Le commentaire relatif à l'Hôtel de Chavigny figurant sur le site des pompiers rappelle que "le maintien  pendant quatre siècles d'une porcherie provoqua dans les bâtiments voisins une telle pollution qu'un salpêtre continue de ronger les pierres et le bois des poutres employées en soutien.  La poutre maîtresse qui soutient le plafond de l'actuel gymnase s'est récemment affaissée. Le coût de la restauration est estimé à 300 000 euros. Les donations privées sont d'une grande aide pour ce bâtiment classé monument historique".

    Alors peut-être que lors de votre participation au bal, vous penserez aussi à cet appel des pompiers qui forcent notre admiration par leur dévouement et leur engagement au service des parisiens. 

    Dominique Feutry

     

  • A3La très belle affiche de l'exposition "A table au Moyen Age"

     

    Une exposition très édifiante, autant que remarquablement documentée se tient actuellement dans la Tour Jean Sans Peur, à deux pas du Marais. Elle est intitulée : "A table au Moyen Age".

    Bien des aspects inattendus sont mis en exergue, notamment le fait qu'à cette époque, festoyer étant apprécié et important,cela dans tous les milieux, tout un art quasiment.

    Comment était dressée la table? Comment plaçait-on les convives ? Quels ustensiles et vaisselles étaient utilités?  Quels plats étaient proposés ?

    Un parcours quasi initiatique qui nous apprend bien des choses et qui est complété par des conférences et des jeux pour les plus jeunes. Des concerts sont aussi programmés 

    20 rue Etienne Marcel (IIe) Jusqu'au 15 novembre

     

  • Thierry sarmantThierry Sarmant, adjoint au Directeur du musée Carnavalet

     

    M. Sarmant a eu la gentillesse de nous accueillir pour une visite guidée de l'exposition "Napoléon et Paris, rêve d'une capitale". C'est un hasard si cette rencontre a eu lieu le jour de la commémoration de la défaite – tout compte fait héroïque – de Waterloo, qui a conduit l'empereur à abdiquer pour la seconde fois et de façon définitive, au bénéfice de son fils le Roi de Rome, qu'Edmond Rostand a célébré avec tendresse et admiration sous le nom de "l'Aiglon".

    Napoléon busteBonaparte, autour de ses 25 ans

     

    Annoncée par "Vivre le Marais !" dans son article du 7 avril, l'exposition qui durera jusqu'au 30 août commence par ce buste du jeune officier Napoléon Bonaparte qui a quitté sa Corse natale depuis plusieurs année et qui est déjà tout à fait prêt à conquérir Paris en attendant d'étendre sa domination à une grande part de l'Europe.

    Nous vous encourageons à vous rendre à cette exposition dont le fil conducteur est la relation privilégiée que Napoléon a entretenue avec Paris. De belles pages d'histoire pour nous. Elle se décompose en thèmes et époques :

    • Napoléon et l'administration de la Cité
    • La Cour de Napoléon aux Tuileries
    • La Ville rêvée de Napoléon
    • La légende napoléonienne à Paris

    Prenez connaissance du programme avant de vous rendre à l'exposition en téléchargeant le PDF du dossier de presse. N'hésitez pas à agrandir les pages et illustrations pour tirer pleinement profit de leur contenu.

    Gérard Simonet