Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Histoire

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    Des broderies d'anciens maillots de rugby de l'équipe de France réédités par la marque Sports d'Epoque 

     

    Installée depuis peu au 13 rue des Blancs Manteaux (IVe), en face de l'église du même nom, une boutique attire l'oeil car elle affiche des maillots de sport sur lesquels sont brodés de magnifiques coqs. Sur une des boiseries exterieures du magasin, une plaque indique l'histoire de la marque "Sports d'Epoque"…

    A sa lecture il est facile de compendre que cette marque est récente (2007) et que ce sont deux frères (Benoît et Géraud d'Argenlieu) qui en sont à l'origine. L'idée leur étant venue, en comtemplant de magnifiques maillots de sports du passé. Ceux-ci étaient tellement magnifiques, notamment de par les broderies qui les ornaient, qu'ils méritaient d'être réédités. Un partenariat a été noué avec le musée du sport de Nice. 

     

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     Le magasin Sports d'Epoque 13 rue des Blancs Manteaux (IVe) 

     

    "Sports d'Epoque" compte ainsi plus de 80 références de maillots de rugby, de foot, de polo et bien d'autres sports. Les pièces de grande qualité sont fabriquées en France près de Pau et au Portugal.

    Ce magasin de mode vintage vient compléter les nombreuses enseignes qui ont choisi le Marais pour se développer avec le risque cependant d'une mono activité, centrée autour de la mode, au détriment des commerces de bouche et traditionnels. 

    Dominique Feutry

     

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    Photo (27)La plaque imposante de la façade du 5 rue de Sévigné (IVe)

     

     

    Au 5 de la rue de Sévigné (Ive) une imposante plaque en marbre apposée sur la façade de l'immeuble, non loin de la caserne de pompiers, porte la mention suivante :

    « Dans cette maison François-Vincent Raspail promoteur du suffrage universel né à Carpentras le 24 janvier 1794, mort à Arcueil le 7 janvier 1878 donna gratuitement ses soins aux malades de 1840 à 1848 ».

    Certes ces lignes sont explicites et sibyllines à la fois et peu de passants, même curieux, font attention à la plaque. Moins nombreux encore sont ceux qui connaissent ce personnage haut en couleurs de notre histoire. Qui était donc ce François-Vincent Raspail ?

    8029François-Vincent Raspail

     

    Fils d'aubergiste Raspail se destinait à la prêtrise mais il fut renvoyé et après des études au collège d'Avignon, il rejoignit Paris afin d'y suivre des études de sciences physiques. Professeur dans plusieurs collèges, il fut remercié de l'enseignement pour avoir trop exprimé ses idées républicaines. Il se consacra alors à ses études de médecine. Fondateur du journal "Le Réformateur", il fut blessé lors des fameuses journées de juillet 1830, il fit de la prison à plusieurs reprises et écrivit dans sa cellule des ouvrages scientifiques dont l'Essai de chimie microscopique. En ce sens il est l'initiateur de la théorie microbienne.

    Sa notoriété naîtra lors du procès retentissant de Mme La Farge, où il critiqua vivement l'expertise de son collègue le docteur Orfila. Grâce à son son "Manuel de la santé" il vulgarisa la médecine auprés des français modestes et plublia d'autres ouvrages du même type qui recontrérent tous beaucoup de succès. Il élabora même une recette  d'elixir qui connu une grande notoriété.

    Revenant à la politique en 1848, il fonde un nouveau journal , "L'ami du Peuple". Il est condamné à 6 ans d'empriosonnement à la suite d'une manifestation interdite de soutien à la Pologne. Ayant purgé sa peine il s'exile en Belgique et ne rentrera en France qu'en  1863. Elu député, il s'insurgea contre la répression de la Commune et fut condamné à nouveau. Réélu député en 1877, il mourut un an plus tard sans avoir obtenu l'amnistie des communards. 

    Élixir_Raspail

    Esprit fort et soucieux des plus pauvres, éclectique dans ses savoirs F-V Raspail  publia de nombreux ouvrages de sciences naturelles, de botanique, de zoologie,  de médecine légale et de paléontologie. Il agaçait ses contemporains tant par ses positions politiques que par ses critiques à l'égard des savants de son époque.

    La plaque de la rue de Sévigné ne mentionne donc pas tous ses savoirs et  si Raspail donna des soins gratuits comme cela est écrit, c'est peut-être aussi parce qu'il disposait de larges revenus provennant de ses droits d'auteur.

    Soulignons enfin que ce savant politique eut 5 fils qui furent tous des personnalités importantes en leur temps.

    Dominique Feutry

     

  •  94543818Portrait de Thành Thai,  roi d'Annam, 1895. (Académie des Sciences de l'Outre Mer)

     

    Le Centre d'Accueil et de Recherche des Archives Nationales appelé le CARAN, abrite une exposition, inattendue et discrète à la fois, que les visiteurs n'hésitent pas à qualifier de passionnante et remarquable. 

    Le thème proposé est celui des premières photographies réalisées en Indochine. Dans le cadre de l'année France Vietnam 2013-2014, cette manifestation a pour intitulé "Le rôle des pionniers de la photographie au Vietnam". Les Archives nationales agissant en partenariat avec l'Académie des Sciences de l'Outre Mer.

    Sont proposés aux visiteurs des panneaux déjà présentés à Hanoï et Ho Chi Min Ville, ainsi qu'une collection des photographies des XIXème et XXème siècles réalisées par des français tels qu' Emile Gsell, Pierre Dieulefils ou Aurélien Pestel. Ils nous font découvrir dans chaque région du pays le quotidien et la société vietnamienne telle qu'elle existait lors de l'exploration française, lors des missions militaires ou diplomatiques. Au travers de tirages albuminés établis à partir de plaques de verre inédites souvent disparues, ce sont de véritables pages d'histoire qui sont fixées.

    Logo_france_vietnam_petit-rvbLogo de l'année France Vietnam

     

    L'exposition se tient jusqu'au 20 mai, l'entrée est au 60 rue des Archives (IIIe).

    Une visite exceptionnelle par sa rareté, à ne manquer sous aucun prétexte car les documents exposés proviennent de multiples institutions vietnamiennes et françaises dont le musée Guimet, le musée du Quai Branly et l'Ecole Française d'Outre Mer !

    Dominique Feutry

     

  •   JauresL'affiche de l'exposition Jaurès aux Archives Nationales

    Depuis plus d'un mois et à l'occasion du centenaire de sa mort, les Archives Nationales et la Fondation Jean Jaurès présentent une exposition consacrée au normalien, philosophe et historien, à l'homme politique, journaliste et orateur brillant que fut Jean Jaurès, le fondateur en 1905 de la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO). Tous les visiteurs sont unanimes les pièces exposées n'ont souvent jamais été montrées au public. Elles proviennent de différents musées, bibliothèques archives départementales et collections privées, sont inattendues et rares, comme le bureau de son journal ou parfois personnelles . Toute la vie de célèbre homme dont les cendres ont été transférées au Panthéon en 1924 est racontée dans le parcours proposé à la visite. Des projections, des conférences sont organisées par ailleurs ainsi que des reconstitutions comme l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.

      Droit_eugene_pierre_clip_image006Jaurès à la tribune de l'Assemblée Nationale (Photo Jules Louis Breton)

     

    Né le 3 septembre 1859 à Castres (Tarn), Jaurès est issu d'une famille bourgeoise  Reçu premier au concours de l'Ecole normale supérieure, il est aussi agrégé de philosophie. Professeur de philo au lycée d'Albi, il devient en 1885 le plus jeune député de France. Elu par la suite de la circonscription de Carmaux, ville minière du Tarn.  Il fonde en 1904 son propre journal, "L'Humanité".

    Homme de terrain, il est souvent qualifié de tribun et voyage beaucoup en France et à l'étranger, accompagnant les luttes sociales très dures de son époque. S'il le faut il s'adresse directement en occitan aux paysans Un de ses principaux opposants est Georges Clemenceau. C'est un battant qui n'hésite pas à provoquer en duel certains de ses détracteurs. Il a défendu de grands projets de lois notamment la loi de 1905 sur la séparation de l'église et de l’État, mais aussi de grandes causes comme l'affaire Dreyfus lors de son procés.

    Lui qui était contre la guerre mourra assassiné quelques jours avant la déclaration de guerre à l’Allemagne au café du Croissant, 146 rue Montmartre (IIe), non loin de son journal. L’exposition débute par ce meurtre avec la présentation des vêtements qu'il portait ce jour fatidique et la table du café où il dînait.

     

    Jean Jaurès, à Paris, aux Archives Nationales 
    Du 5 Mars au 2 Juin 2014
    Horaires : 10h-17h30 semaine | 14h-17h30 week-end | fermé le mardi
    Tarifs : 6€ | 4€ tarif réduit

     

  •    Beautreillis 6 portail 05 04 14
     Le porche deu N° 6 de la rue Beautreillis (IVe) seul vestige avec l'horloge et des ferronneries  de 
    l'Hôtel Raoul (Photo VlM)

     

    Le Marais avec sa longue histoire est un lieu propice aux découvertes. Dès que l’on emprunte une rue et pour peu que l’on ait du temps, l’œil est attiré par une foultitude de détails, des plaques apposées rappelant les illustres occupants de certains immeubles ou des curiosités architecturales et artistiques souvent inattendues.

    La rue Beautreillis (IVe) est à cet égard intéressante. Percée en 1555 à l’emplacement de l’Hôtel du même nom, elle débouche sur la rue Saint-Antoine. Elle doit son nom dit-on à la très belle treille qui ornait le jardin de cette bâtisse qui alors menaçait ruine. Très vite notre regard est attiré au N° 6 par un porche imposant du XVIIe siècle qui repose seul, ce qui est surprenant, sur le bord de la voie. Il faisait partie de l’Hôtel Raoul (nom du fabricant de limes qui l’acheta en 1810). Il fut démoli en 1960. Une horloge XIXe dite aux dauphins est le second élément miraculé de cette destruction. Elle a été accrochée sur la façade du nouvel immeuble qui a remplacé l'hôtel. le potrail mériterait uen restauration mais il appartient, ainsi que la parcelle où il est construit, aux descendants Raoul qui ne seraient pas opposés à céder cet ensemble pour une somme symbolique à la Ville de Paris. 

    F25_itemL''Hôtel Raoul avec son porche au début du XIXe siècle (Photo Adget- BNF)

     

    Le N° 17-19 est un bel immeuble fin XIXe début XXe, en pierres de taille sculptées dont on remarque de jolis pots à feu. Jim Morison y fut retrouvé noyé dans sa baignoire en 1971.

    Une personnalité moins connue aujourd’hui Eugène Grangé, est né dans cette rue en 1810. Célèbre dramaturge et chansonnier, il produisit des chansons et des opérettes par centaines. L’une d’entre elles fut transformée en opéra-bouffe par Offenbach avec pour titre La Boîte au Lait qui venait après d’autres productions aux noms non moins évocateurs tels que La Pénélope à la Mode de Caen, La Cocotte aux Œufs d’Or ou La Mariée du Mardi Gras

    Photo (25)L'immeuble aux jolies décorations "art nouveau" fin XIXème au n° 17-19 (Photo VlM)

     

    Peut-être le souvenir de cet artiste qui a-t-il conduit à la création d’un théâtre au N°22, le théâtre Espace Marais ? Installée depuis presque 35 ans dans l’aile gauche du grand hôtel de Charny où ont séjourné Baudelaire et Cézanne, cette salle conçue par deux passionnés, Michel Bouttier et Sissia Buggy, a la particularité d’avoir une scène entourée par les spectateurs, créant une osmose entre les acteurs et leur public.

    Photo (24)Le théâtre Espace Marais au N° 22 (photo VlM)

     

    De nombreuses créations, ainsi que des pièces classiques, ont été jouées et sont jouées en ce lieu par de jeunes comédiens et musiciens français et étrangers. Des enseignements des arts de la scène sont aussi dispensés. Sont à l’affiche actuellement Le Mariage de Figaro, Les Liaisons Dangereuses, Don Juan, Le Malade Imaginaire, L’avare ou Cyrano de Bergerac.

    Précisons enfin que ce n’est qu’en 1836 que la rue se voit attribuer son tracé actuel.

    Dominique Feutry

     

  • Guéméné 6 façade rue 10 10 16
    Fronton sculpté du portail au N°6 de l' Impasse Guéménée IVe 
    (Photo VlM)

     
     

    Sous l’appellation incongrue du « Cul de Sac du Ha ! Ha ! » se cache une impasse discrète du IVe arrondissement qui mérite le détour. Il s’agit de l’impasse Guéménée dans laquelle on se rend surtout pour les restaurants qui s'y trouvent. Elle débouche sur la rue Saint-Antoine en face de la rue du Petit Musc.

    Cette voie, avec un retour en angle droit, doit le nom inattendu qu’elle portait au XVIe siècle à l’expression qu’employaient les personnes qui l’empruntaient et se trouvaient bloqués ne sachant pas qu’il s’agissait d’un cul de sac ! Son nom actuel est celui des propriétaires les Rohan-Guéménée qui occupèrent l’Hôtel de Lavardin dont l’entrée est aux 6 et 6 bis place des Vosges (IVe).

      Photo 2Grille en fer à motif de feuilles entourant l'immeuble à l'angle droit de l'Impasse (Photo VlM)

     

    La voie était partie intégrante du fameux Hôtel des Tournelles qui se situait à cet endroit. Une partie fut transformée en couvent au N° 4, vendu à la Révolution, après que les occupantes, les filles de la Croix qui prenaient des dames en pension et s’occupaient de l’instruction de jeunes filles, en furent chassées. Ce bâtiment a aujourd’hui disparu. 

    La célèbre courtisane Marion Delorme à qui Richelieu rendait visite habita une maison de l’impasse. Plus récemment une école se trouvait à l’angle de l’équerre que forme l’impasse, une plaque apposée sur sa façade rappelle la rafle d’enfants juifs durant la seconde guerre mondiale. Au bout de l'impasse appelée Cour Bérard s'est installée sur plusieurs niveaux la galerie Moretti & Moretti, un espace de 750 m² aux mains de deux frères collectionneurs d'art contemporain. 

    Les deux endroits qui méritent vraiment d'être vus sont le joli fronton sculpté qui orne le dessus du portail du N° 6 et la très belle grille moderne au motif de feuilles entourant l’immeuble du N° 10 devant lequel pointe, inattendu, un immense pin.

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    Le pin immense situé devant l'immeuble récent à l'angle droit de l'impasse

     

    Malheureusement un projet risque de venir perturber la quiétude des lieux. En effet le Parc Saint Antoine, le garage de 350 places situé 16 rue Saint-Antoine qui s’étend jusqu’à la Cour Bérard, pourrait ouvrir la sortie dont il dispose donnant dans l’impasse, ce qui permettrait aux clients d’accéder et de sortir du garage. Or depuis 50 ans, seul l’accès par la rue Saint-Antoine est utilisé. On imagine les conséquences en matière de bruit notamment que subiraient les riverains confrontés au va et vient des nombreux véhicules qui ne  manqueront pas de passer à cet endroit étroit de 6h30 jusqu’à 2H00 du matin ! Une pétition circule, elle a été adressée aux autorités, attirant l'attention sur les risques d'accidents, la pollution supplémentaire occasionnée par la configuration en cuvette de l'impasse, le bruit et l'accés encore plus difficile qui en découlera pour les pompiers, les services de nettoyage, les camions poubelles et les véhicules de livraison. 

    Nous espérons que le bon sens et la sagesse l’emporteront.

    Dominique Feutry

     

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  •   Guenegaud-frise-5La façade arrière sur jardin de l'Hôtel de Guenegaud côté rue des 4 Fils (IIIe) (Photo Fondation Sommer)

    C’est à François Mansart que l’on doit la construction l’Hôtel de Guénégaud qui abrite aujourd’hui le Musée de la Chasse et de la Nature situé au 60 rue des Archives (IIIe) à l’angle de la rue des Quatre-Fils.

    Edifié pour Jean-François de Guénégaud des Brosses, Secrétaire du roi, Maître des Comptes à la Chambre des Comptes (ancêtre de la Cour des Comptes) et Conseiller d’État, les travaux durèrent près de 5 ans de 1651 à 1655. Il présente cette particularité d’être le seul hôtel de Mansart qui nous soit parvenu dans son "jus" sans transformation notoire. La configuration du bâtiment est à la fois classique et sobre. Classique quant à sa conception avec un corps principal, deux ailes en retour, un jardin, une cour et une construction sur rue avec porche. Sobre par son allure et très peu décoré. On notera l'alignement des lucarnes sur le toit et l’escalier d’honneur remarquable.

    4Etat de la même façade arrière et celle sur cour au début de la restauration  

     

    Après avoir été vendu au financier Jean Romanet, l’Hôtel devient la propriété, pendant près de 200 ans, de la famille Thiroux (voir notre article du 29 juillet 2013 sur l’Hôtel Thiroux de Lailly, 5 rue de Montmorency (IIIe)). Malheureusement comme tous les hôtels particuliers du Marais, il devient un immeuble de rapport mal entretenu, occupé par des activités artisanales et commerciales. La dégradation est si importante qu’il est question de le détruire. Mais l’intervention d’André Malraux permet le classement de l’hôtel en 1962 et le sauve des pioches.

    La restauration est emblématique dans la mesure où ce bâtiment acheté alors par la Ville de Paris est parmi les premiers à être restaurés grâce au Plan de Sauvegarde du Marais. Un bail emphytéotique de 99 ans permet à la Fondation de la Chasse et de la Nature (une institution reconnue d’utilité publique qui a pour but le respect de la nature et de la faune sauvage, la mise en valeur du parc de Bel Val dans les Ardennes et le musée en question) de prendre possession des lieux et d’entreprendre les travaux de restauration avec l’appui financier des époux Sommer, des mécènes qui sont à la tête d’une importante entreprise de fabrication de tapis et moquettes.

    DocumentCerf naturalisé du musée exposé devant une tapisserie représentant un scène de chasse   

     

    Le musée a été ouvert en 1967. Depuis lors il a été agrandi en « fusionnant » avec le bâtiment contigu, l’hôtel de Mongelas. Les collections du musée sont exceptionnels et très diversifiées (armes trophées peintures, dessins, meubles se rapportant à la chasse…). Des expositions temporaires sont organisées et chaque mois une nouvelle acquisition ou une œuvre restaurée est présentée et commentée. Des salons privatifs sont offerts à la location.

    Dominique Feutry

     

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    Paris-eglises-en-chantier_articleUn échafaudage devant une des façades de l'église Saint-Merri (IVe) (Photo Razzo/Ciric)

     

    Le site de la mairie de Paris consacre depuis le 20 mars un article assez long donnant des explications sur les restaurations entreprises, en cours et à venir de l’église Saint-Merri (78 rue de la Verrerie IVe). Nous avons consacré un article intitulé « La misère des lieux de cultes parisiens » le 4 novembre dernier dans lequel nous attirions plus particulièrement l’attention sur la situation de l’église Saint-Merri en spécifiant que « l'organisation internationale non gouvernementale, World Monuments Fund, l'avait classée, après avis d’experts éminents, dans sa dernière liste des 100 monuments les plus en danger au monde !». L’association SOS Paris et l’association du Patrimoine Religieux ont elles aussi tiré la sonnette d’alarme.

    La mairie de Paris semble avoir pris conscience de l’urgence de la situation puisqu’elle parle dans sa communication d’une « cure de jouvence » et d’une « vaste campagne de restauration ». L’histoire de cette église y est aussi rappelée. Elle date de XVIe siècle, de style gothique flamboyant, elle possède ce qui est rare une crypte. Transformé et agrandi au XVIIIe siècle, le monument devient ensuite une usine de salpêtre durant la Révolution pour redevenir lieu de culte en 1803. Il est classé en 1862.

    église st merri intérieur 22 03 14Eglise Saint-Merri, le Choeur (photo VlM)

    La chronologie des travaux annoncés est la suivante. Actuellement la priorité est donnée à une pré consolidation et un nettoyage du décor sculpté du XVIème siècle mais aussi des restaurations/ajouts du XIXème, ce qui demande des préparatifs minutieux. En effet les travaux menés par Hyppolyte Gode à cette époque ont été réalisés avec du ciment de Vassy (des statues de portail Saint-Etienne de Notre Dame ont été moulées et reproduites). Se sont ajoutées par la suite des réparations en ciment métallique entrepris en 1925 complétées par le sablage de 1969, ce dernier ayant été jugé agressif a posteriori. Cet ensemble diffus expliquerait la « prudence de la Ville dans les préparatifs de la restauration » ?

    La mairie rappelle au passage qu’elle a déjà refait les toitures et le grand comble (2001), puis les installations électriques et l’éclairage (2007). Quant aux vitraux dont certains datent de 1500, des travaux leur sont consacrés depuis 2 ans. Il est spécifié que des opérations de sécurisation (NDLR : mais pas de restauration) de la « balustrade » du côté place Igor Stravisnky et de la façade du côté rue Saint-Martin ont été menées. Une étude a été remise sur la restauration du portail occidental. Elle ferait apparaitre une complexité extrême pour le remettre en état.

    Outre ce qui est en cours et à lancer prochainement, les étapes suivantes cibleront le chauffage et le relèvement de l’orgue – l’un des deux orgues classiques historiques de Paris, bien que trés remanié (sur lequel a joué Saint-Saëns) avec celui de Saint–Nicolas des Champs (IIIe). Resteront aussi les fresques de gande qualité qui ont beaucoup souffert et pour lesquelles rien n'est encore annoncé.

    église st merri intérieurFaçade latérale, depuis la rue Brisemiche (IVe) (Photo VlM)

     

    Saint-Merri devrait donc retrouver progressivement tout le lustre qu’elle mérite au cœur d’un des lieux les plus visités de la capitale. Cette bonne nouvelle pose la question de savoir pourquoi il a fallu attendre aussi longtemps pour sauver cet ensemble, rendant sa restauration plus coûteuse encore… ?

    Dominique Feutry en collaboration avec Marais 4.

     

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    Coffret-reliquaire du prêtre Teudéric (VIe siècle). Trésor de l'abbaye Saint-Maurice d'Agaune

     

    Après le tapis de Louis Philippe, Notre-Dame s'apprête à accueillir en avant première, avant le Musée du Louvre, une exposition encore plus exceptionnelle, puisqu'il s'agit du célèbre trésor de l'abbaye suisse de Saint Maurice d'Agaune. L'abbaye la plus ancienne d'Europe occidentale située dans le canton du Valais qui fêtera ses 1 500 ans en 2015. Ce haut lieu spirituel, fait rare, n'a depuis lors jamais cessé d'être occupé par des moines. 

    Aussi la communauté des moines a-t-elle pu ainsi conserver des pièces de tout premier ordre qui, chose encore plus remarquable, n'ont jamais quitté leur lieu d'origine.

     

    Vase_sardonxyVase en sardonyx (IIe -Ier siècle avant JC)

     

    Le samedi 1er et le dimanche 2 mars les principales pièces (une vingtaine sur les cent que compte le trésor) seront exposées à Notre Dame avant de rejoindre le Louvre où elles pourront être admirées du 14 mars au 16 juin (espace Richelieu). Des châsses, des reliquaires, des coffrets, des crosses et des vases, mais aussi des manuscrits, des chartes, constituent l'essentiel de la collection. Les plus anciens objets sont antérieurs à l'ère chrétienne, tel ce vase de sardonyx ou contemporaines de la fondation de l'abbaye au VIe siècle.

    Une conférence sur ces reliquaires d'exception est programmée le samedi 1er mars à 10h30 à Notre Dame. 

    Dominique Feutry

     

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    ImagesCAJHJ0Y6Documents familiaux de la Guerre de 14-18
     

    La grande collecte lancée  par la mission « Centenaire 14-18 » fait ressortir des greniers et des archives familiales de documents qui seront sauvés le l’oubli afin d’aborder sous un autre jour la période couverte  par la Grande Guerre. Et cette opération est un véritable succès. 

    Qu’en est –il d’ailleurs de la conservation de ces documents au sein des Archives Nationales qui participent à cette large quête ? 

    C’est le département des Archives Privées des Archives Nationales qui est  au centre de ce travail. Il existe depuis la Révolution lorsqu’il a fallu conserver les titres domaniaux des nobles qui avaient émigré. Au cours du XIXe siècle ce type de dépôts est devenu volontaire. 

    Outre les grandes familles, les archives concernent le monde politique, la presse, les entreprises et tout acteur de la vie civile en lien avec notre histoire. Il y a  aujourd’hui 8 km de d’archives privées !

    Le volume des  documents relatifs au monde du travail  est devenu si important qu’ils ont été transférés sur un autre site à Roubaix en 1993.

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    Affiche de la Grande Collecte 14-18

     

    Il est intéressant de noter qu’outre les dons ou les legs, il arrive que des pièces historiques rejoignent les collections de Pierrefitte ou de la rue des Francs Bourgeois à la suite de ventes aux enchères lorsque l’Etat se porte acquéreur ou une souscription permet de  les acheter. On peut rappeler ici l’acquisition des brouillons des discours de Robespierre en 2011.

    Pour ce qui est des documents relatifs à la Grande Guerre chacun a pu faire numériser photographies, lettres, récits et documents divers, afin qu’ils soient accessibles à tous. Sauvés de l’oubli, ils permettront aux chercheurs d’écrire de nouvelles pages de notre histoire.

    Cette initiative, 100 ans après les faits,  était nécessaire pour mieux comprendre et perpétrer des événements qui sont longtemps restés douloureux pour la plupart des familles françaises.

    Dominique Feutry

     

    Information intéressante : Depuis quelques mois les lecteurs/chercheurs ne doivent plus payer leur carte de lecteur. Elle est désormais gratuite et pour l'obtenir il suffit de présenter une pièce d'identité comportant une photo.

      

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