Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Histoire

  • Fiscalité int'le

     

     

    Je me propose de quitter un instant le Marais pour revenir sur un sujet sur lequel je me suis exprimé dans un article sur ce blog en date du 29 février 2016 : l'évasion fiscale des multinationales. Pour dire d'entrée de jeu qu'il s'agit bien d'évasion du point de vue du pays qui en fait les frais mais qu'aux yeux des entreprises et même aux yeux de la Loi universelle c'est d'optimisation qu'il s'agit.

    L'analyse que j'en faisais il y a deux ans n'a pas vieilli. Ce qui a changé ce sont les propositions qu'on voit fleurir ça et là, notamment en France où le gouvernement vient de proposer une mesure à ses partenaires européens où il serait question que les GAFA (Google, Amazone, Facebook, Apple) soient taxés à hauteur de 3% du chiffre d'affaires par pays.

    Cette suggestion manifestement ne fait pas l'unanimité. On peut comprendre que les États qui sont les moins-disants fiscaux n'aient pas très envie de voir une manne dont ils profitent s’envoler…  Mais il y a plus grave : comment des technocrates peuvent-ils proposer une mesure qui n'est pas applicable ?

    Ils devraient savoir que ces sociétés multinationales localisent le chiffre d'affaires où elles le veulent, au même titre que leurs bénéfices ! Elles-mêmes peuvent évidemment savoir dans quels pays leur chiffre d'affaires est généré mais il s'agit du secret des affaires et ce chiffre ne figure pas obligatoirement dans les comptes là où ils sont déclarés. Qui aura la candeur de communiquer ces données à des pays comme la France si l'on sait qu'il y a une lourde taxe à la clé ?

    Il faut donc trouver une autre voie. Voici ce que j'écrivais sur le sujet. Il revient dans l'actualité. Certains qui ont zappé à l'époque pourraient s'y intéresser cette fois. Sachant aussi que le problème n'est pas limité aux GAFA mais à toutes les entreprises de taille internationale qui opèrent sur des modèles similaires.

     

    Extraits de l'article du 29 février 2016

     

    Nous vivons depuis quelques années une révolution mondiale qui est celle de l'information, de son traitement, de son transport et de son stockage. La capacité de traitement des microprocesseurs double tous les 18 mois, la fibre optique véhicule 100 Millions (bientôt 1.000 Millions) de bits par seconde (100 fois, 1.000 fois plus que l'ADSL d'il y a dix ans), les capacités de stockage de l'information évoluent aux même rythme dans d'immenses mémoires domiciliées dans des « clouds » capables de conserver la masse vertigineuse des données du monde et des gens qui le peuplent… 

    Face à cette transformation radicale de notre environnement industriel, qui coïncide avec la sortie du sous-développement de continents entiers, avec une émancipation des plus pauvres qui implique fatalement un transfert de bien-être du nord vers le sud et de l’occident vers l’orient, les dirigeants des nations, les économistes, les penseurs et surtout les médias s’obstinent à commenter les affaires du monde comme si rien ne changeait.

    L’impact de cette myopie est considérable chez les élus où des pans entiers de la classe politique s’accrochent à des visions passéistes qui doivent plus à Karl Marx qu'aux courants de pensée novateurs. En se raccrochant à des chimères, en refusant de voir des réalités comme le poids insoutenable de la dette, ils nous acheminent tout droit vers l'apocalypse.

    N’étant pas un commentateur politique, je laisse à d’autres le soin de développer ce thème pour me concentrer sur un sujet sur lequel je possède une expérience que je dois à mon activité professionnelle passée. Il s’agit des accusations d’évasion fiscale dont sont l’objet les entreprises multinationales, en particulier celles qui se sont développées ces quinze dernières années sur les nouvelles technologies de l'information.

    CharbDessin de Charb

    Il n’est pas inutile de définir ce qu’on entend par « entreprise multinationale » : c’est généralement une société qui est née dans un pays, s’y est développée et a créé des filiales dans d’autres pays. Il est courant que ces filiales soient pour commencer des sociétés commerciales qui ont la charge de vendre localement et d’y rendre un service après-vente (formation, installation, maintenance….). Le moment arrive où le développement d’un réseau international de filiales conduit les dirigeants à repenser l’organisation et la répartition de l’ensemble des taches, en terme de management, recherche, développement et production.

    Naturellement, ceux qui ont la charge de gérer ces groupes sont guidés par un souci d’optimisation, qui se traduit par la recherche de résultats financiers satisfaisants et de la "création de valeur" pour l’entreprise, avec comme finalité d’assurer sa pérennité dans son univers concurrentiel. La morale parait ne pas y trouver son compte car les résultats semblent ne concerner que les actionnaires. En réalité, le socle sur lequel une entreprise a toute chance de prospérer est un trépied : les actionnaires, les clients et le personnel. Que l’une de ces composantes soit négligée et c’est l’entreprise qui bascule. C’est donc par la force des choses, si ce n’est par philanthropie, que l’entreprise est dans l’obligation de soigner ses employés au même titre que ses propriétaires.

     

     

    Laddict dot comToujours plus haut afin de survivre !

    Dans l’environnement qui a prévalu jusqu’aux années 80, où peu ou prou régnait le contrôle des changes et des transferts financiers, on pouvait décomposer l’entreprise en "centres de profits" et "centres de coûts", avec un "siège" où se concentraient des entités fonctionnelles. Chaque pays générait son chiffre d’affaires local, enregistrait ses coûts de fonctionnement et achetait ses produits chez lui ou les importait. Il était logique dans ces conditions de construire un compte de résultat à partir de revenus et charges locaux affectés de "frais de siège" (management fees). Sur cette base, la filiale était en mesure de présenter au fisc de son pays une comptabilité sincère sur laquelle la fiscalité locale avait tout le loisir de s’appliquer.

    Vaille que vaille, ce modèle a tenu la route pendant des décennies. Il avait pourtant ses faiblesses : rien ne garantissait la sincérité des coûts de production en cas d’importation (variabilité des prix de transfert), pas plus que celle des frais de siège qui ont toujours eu mauvaise presse car ils ont souvent permis de majorer ou minorer un résultat pour le déplacer vers les pays à fiscalité favorable.

     

     

    ParadisImage du paradis fiscal dans la conscience collective

     

    Ce sentiment d’arbitraire a explosé  à partir des années 90. On a assisté alors à l’abolition quasi générale du contrôle des changes dans les pays de l’OCDE et la disparition progressive des devises non convertibles qui traçaient de fait une frontière physique autour des pays concernés.  La nature des filiales est passée de centres de profit à centres de coûts (cost centers) fonctionnant en mode « cost plus ». Les anglo-saxons, États-Unis en tête, ont été influents dans le choix de cette approche qui leur laissait les coudées franches pour structurer leur organisation internationale et jouer sur les flux financiers.

    Son principe repose sur l’existence d’une ou plusieurs plateformes de facturation, domiciliées dans des pays choisis. Elles ont pour effet de retirer aux autres pays leur autonomie de gestion. Ainsi, un client français d’une filiale française reçoit une facture d’un centre de facturation à l’étranger et procède à son règlement par transfert financier sur le pays concerné. Aucun chiffre d’affaires n’apparait dans la filiale française. Cette société n’enregistre que des charges et par voie de conséquence ne dégage aucun bénéfice.

    Le mécanisme du « cost plus » implique enfin sur une subvention d’équilibre du siège à la filiale à hauteur de ses charges, majorée d’un montant qui devient du bénéfice (le "plus" au-dessus du "cost") et constitue de fait l’assiette imposable.

    On voit bien comment s’est installé le chantage : on argue que la filiale serait en perte dans une comptabilité d’exploitation classique. On donne le choix au fisc de n'avoir rien à taxer ou de lui assurer une perception faible mais garantie. Ce modèle de tractation, qui laisse de plus aux agents du fisc des prérogatives en matière de négociation, s’est généralisé dans le monde.

     

    Contr

    Cette situation a prévalu pendant environ deux décennies sans faire trop de vagues alors qu’elle était fiscalement imparfaite puisque fondée sur l’arbitraire des prix de transfert, des frais de siège et du mécanisme de « cost plus ». Bien entendu, on savait déjà comment utiliser ces paramètres pour déplacer le profit vers des paradis fiscaux. Ceux qui font mine de découvrir le phénomène aujourd’hui en le dénonçant bruyamment manquent à l’évidence de culture dans ce domaine.

    Depuis le début des années 2000 nous vivons un phénomène nouveau. Les produits que nous consommons sont pour l’essentiel ou pour partie dématérialisés, s’agissant de ces géants que sont devenus Microsoft, Google, Yahoo, Facebook, Twitter, Amazone, Airbnb, eBay, Uber et autres… A la différence des multinationales des années 80, comme IBM, elles n’ont plus nécessairement besoin de filiales, en France comme ailleurs. Si elles s’en sont doté, (Google et Amazon notamment), c’est pour héberger et légaliser une part de leur activité qui est visible localement. Il en est ainsi de la démarche commerciale de Google qui vend le "positionnement" sur ses pages à des entreprises françaises, et d’Amazon ou eBay qui vendent, entreposent et livrent des produits matériels.

    AmazonEntrepôts d'Amazon

    A côté de ces géants on dénombre une multitude d’entreprises qui vendent des services immatériels et qui se font payer par carte bancaire sur Internet. La plupart des sociétés informatiques qui hébergent des sites Internet ou des blogs, qui vendent des logiciels, des antivirus, des applications… n’ont aucune présence « de droit » en France. Leur chiffre d’affaires n’apparait nulle part et le bénéfice que l’administration française pourrait essayer de taxer n’est pas matérialisé en France. Y a-t-il évasion fiscale ? Certainement. Est-ce nouveau ? Non ! En croissance : Oui. Peut-on imaginer une parade ? Difficilement.

    Il faut préciser toutefois que si la société prestataire de services invisibles se trouve dans l’obligation pour des raisons d’efficacité commerciale, de service après-vente de proximité (autre qu’une « hot-line »), d’exercer une présence même légère en France, elle est repérable et peut être suspectée de disposer chez nous d’un "établissement stable de fait" passible de l’impôt sur le bénéfice des sociétés. Elle peut sur ce fondement être recherchée et taxée d'office mais, en l’absence de livres comptables, le calcul d’un tel impôt et sa justification sont un casse-tête que les inspecteurs du fisc répugnent à affronter.

    Dans le paysage actuel on note que Google déclare en France un chiffre d’affaires 2014 de 225,4 Millions d’€ et un résultat net (imposable) de 12,2 Millions d’€ (5% du CA). Son chiffre d’affaires mondial est de 60 Milliards d’€ et son bénéfice de 14,4 Milliards d’€ (24% du CA). Est-il logique que la France pèse 4 pour mille du business mondial de Google alors que son PIB est de 4 pour cent du PIB mondial ; et que le bénéfice ne soit que de 5% du chiffre d’affaires contre 24% dans le monde ?

    Amazon affiche une situation encore plus douteuse. La société n’a déclaré aucun revenu en France, et s’apprête seulement à le faire en Allemagne à hauteur d’un modeste 11 Millions d’€. Jusqu’à ce jour, tout passait par le Luxembourg. Elle vient seulement d’accepter timidement de modifier son mode de facturation sur les instances de la Commission européenne.

    Facebook a une petite implantation en France avec 37 personnes. Elle affiche un chiffre d’affaires de 19,9 Millions d’€ en 2014 et un résultat net très modeste de 638.100 €. A comparer aux 35 Milliards d’€ de chiffre d’affaires mondial (0,6 pour mille seulement déclarés en France !).

    A l’évidence, on peut avoir légitimement des doutes sur la sincérité des comptes que Google et les autres affichent en France et considérer avec suspicion leur comportement de "tax payers". Ensuite que faire, quand on a connaissance de la multitude de paramètres dont dispose l’entreprise pour optimiser ses impôts en toute légalité. Comment les contraindre à payer un impôt dont elles peuvent parfaitement dire qu’il ne les concerne pas ? Qui est capable d’étreindre des fantômes ?

     

    Fantomes

    Je me rappelle ce séminaire dans les années 80 autour de Dominique Strauss Kahn où nous parlions de la taxe professionnelle. Pour la critiquer bien sûr car elle constituait disait-on un frein à l’investissement et à l’embauche. En réfléchissant il apparaissait que pour décider qu’une société verse de l’argent à une commune où elle possède une forme d’implantation (bureaux, usines….), parce que le hasard a fait qu’elle se trouve là, il fallait bien définir des critères. Le chiffre d’affaire, le résultat n’ont de sens qu’au niveau national. D’où l’idée de taxer la "visibilité" de la présence locale ce qui conduit inévitablement au nombre de salariés et à la taille des investissements (machines, bâtiments…). Rien de stupide par conséquent en dépit des apparences.

    Je m’étais risqué à dire alors à DSK qu’il serait peut-être préférable de supprimer la taxe professionnelle et de majorer en conséquence l’impôt sur les sociétés au niveau national (là où on sait le calculer) en réservant le résultat ainsi dégagé aux communes où la société est implantée, sur la base d’un montant proportionnel au nombre d’habitants. Que n’ai-je dit ! J’ai eu droit à cette réplique : "vous êtes un affreux jacobin !" Car cette approche aurait privé les dirigeants politiques locaux de leur prérogative de décider de cette taxe.

    La référence aux jacobins à vrai dire me souciait peu mais être qualifié d’affreux à propos d’une idée qui aujourd’hui encore ne me parait pas stupide m’avait rendu le personnage peu sympathique et suscité en moi des doutes sur la compétence dont il était auréolé.

    Si je parle de cet épisode c’est qu’à bien des égards il se rapproche de la problématique actuelle. On ne réussira pas à contraindre Google et les autres à payer un impôt sur les bénéfices en France très différent de celui qu’ils affichent. En revanche, et l’OMC (organisation mondiale du commerce) peut prendre en charge ce genre de dossier, on pourrait convenir que sur la base du bénéfice mondial, qui est connu, audité, observé, on admette que chaque pays où la société est active se voie affecter une part de ce bénéfice correspondant à sa part dans le PIB mondial.

    Ce chiffre servirait d’assiette au calcul d’un impôt du type "impôt sur les sociétés" avec un taux d’imposition unique dans le monde et situé au bas de l’échelle des taux (5 ou 10% par exemple), de manière à rendre inutile la recherche d'un paradis fiscal.

    Dsk"Vous êtes un affreux jacobin ! (DSK)"

     DSK peut dire que je suis encore plus jacobin qu’il ne le pensait. S’il a une solution meilleure à nous proposer, il est temps de nous le dire car la planète est noyée sous les pleurs de ceux qui voient des Milliards échapper au fisc. Chaque année en France notre conservatisme nous coûte la bagatelle de 70 Milliards d'€, à cause de toutes les brèches dans la fiscalité, bien sûr, mais à cause il faut bien le dire du caractère hautement confiscatoire des prélèvements chez nous.

    Baisser indistinctement la fiscalité en France n’est pas possible à cause de nos déficits cumulés et de la dette colossale qui en résulte. Renoncer à une partie de notre souveraineté fiscale, n’en déplaise à M. Strauss-Kahn, pour faire revenir vers nous des ressources considérables plutôt que s’y attaquer en partant à la chasse aux feux follets avec un filet à papillons, est à mon sens une piste que notre pays et la communauté internationale doivent étudier.

    Gérard Simonet

     

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    BeautreillisLa rue Beautreillis. En 1900 ? Qui peut nous dire ? (Photo GL)

     

     

    Gaspard Landau est amoureux du Marais mais il a décidé de cibler son intérêt sur la rue Beautreillis (IVe) qui relie la rue Saint-Antoine à la rue des Lions Saint-Paul à proximité des quais de la Seine. Nous sommes là au cœur du territoire de l'Hôtel Saint-Pol (ou Saint-Paul) qui a servi de demeure aux rois Charles V et Charles VI aux XIVème et XVème siècles.

    L'histoire de cette rue coïncide avec une tranche de l'Histoire de France. Aujourd'hui encore, elle est jalonnée de vestiges qui témoignent d'un passé riche en évènements.

    Il n'est pas utile, il serait même présomptueux, de continuer d'en parler alors que Gaspard Landau le fait si bien. Nous invitons nos lecteurs à basculer sur son blog et d'y passer tout le temps que leur curiosité réclamera. On peut en effet naviguer sur ce site d'un sujet à un autre en choisissant des textes longs si l'envie de savoir nous en dit.

    GS

     

  • St gervais 24 03 18La façade classique de l'église Saint-Gervais et le grand orme que nous célébrions récemment…

     

     

    En cette période d'équinoxe de printemps où la lumière donnait à cette église ce jour-là un modelé des plus heureux, l'envie nous saisit de la prendre en photo en laissant une place à droite au grand orme de tradition dont on nous annonce tristement la fin.

    En cliquant gauche une fois puis une deuxième fois dans l'image on perçoit de nombreux détails de cette façade des années 1610 qu'on doit à Clément Métezau et c'est l'occasion de rafraichir nos connaissances en matière de styles car on a ici un premier niveau de colonnes doriques, suivi d'un deuxième et d'un troisième niveaux  de styles respectivement ionique puis corinthien.

    Cette église est une mine de richesses culturelles, historiques et plastiques. Il ne servirait à rien d'en faire l'inventaire car il est fait et bien fait. En allant sur ce lien, on a accès via Internet à l'une des meilleures présentations qui est faite de l'église et de ses trésors.

     

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    Guernica3Guernica : (Gernika en basque). Photographie de l’œuvre au musée Picasso à Paris (25 mars 2018)

     

     

     Le musée Picasso, 5 rue de Thorigny (IIIe) expose sur ce thème du 27 mars au 29 juillet 2018.

    L’œuvre est l'une des plus célèbres du maitre. Pablo Picasso l'a peinte en 1937 à Paris pour l'exposition internationale dans son atelier des Grands Augustins, sur commande du gouvernement républicain espagnol avant que la petite ville de Guernica, dans la province de Biscaye (Pays Basque) subisse les exactions des forces allemandes et italiennes à l'instigation du général Franco. Picasso alors s'est saisi de ce thème et s'est livré à de  nombreuses esquisses avant de finaliser l’œuvre monumentale que nous connaissons.

    Dora maarPortrait de Dora Maar

     

    Deux de ses compagnes ont accompagné le travail du peintre. Dora Maar, photographe, en a fait un reportage sur sa genèse, dont les phases principales sont présentées en projection. Marie-Thérèse Walter, jeune égérie de Picasso, a inspiré ses croquis initiaux où on retrouve les formes rondes qui la caractérisent.

    Picasso avait demandé que la peinture ne soit pas envoyée en Espagne tant qu'y règnerait la dictature. De fait, après son achèvement elle a été exposée en Europe, aux États-Unis, au Brésil même, mais jamais dans la patrie du maitre. Il a fallu attendre 1981 et la fin du régime transitoire vers la démocratie parlementaire, pour que Guernica rejoigne l'Espagne, au musée du Prado dans un premier temps puis au musée Reina Sofia d'où il a vocation désormais à ne jamais sortir. C'est pour cette raison que l'exposition "Guernica" se tient sans Guernica mais avec de nombreux tableaux et dessins de Pablo Picasso.

    GS

     

  • Pont au chage pont neuf 20 03 18Perspective du pont au Change vers le Pont Neuf. Ce 23 mars, la Seine n'est pas encore à son étiage… (Photos VlM. Un clic gauche agrandit et embellit les images)

     

    Pont marie 24 03 18Le Pont Marie.

     

    Classé monument historique en 1887, il doit son nom à l'architecte Christophe Marie et relie l'Île Saint-louis au quai de l'Hôtel de Ville depuis son ouverture à la circulation en 1635

     

    Pont louis-philippeLe pont Louis-Philippe

     

    D'une longueur totale de 100 m, pour une largeur de 15,20 m, le pont Louis-Philippe fut inauguré en avril 1862. Il relie le quai de l'Hôtel de Ville et la rue du Pont Louis-Philippe à l'Île Saint-Louis. On le doit aux ingénieurs Edmond-Jules Féline-Romany et Jules Savarin

     

    Pont d'arcole 24 03 18 Le pont d'Arcole 

     

    Il doit son nom à la bataille célèbre de Bonaparte en Italie. Jadis pont suspendu dit "pont de la Grève", il est remplacé en 1856 par le pont métallique actuel. Il est le premier réalisé en fer (et non en fonte) avec une arche unique de 80 mètres qui s'appuie sur deux culées de pierre de taille. Réalisateur : l'ingénieur Alphonse Oudry.

     

    Pont notre-dame 24 03 18Le pont Notre-Dame

     

    Le pont actuel date de 1919 mais il a été précédé d'un grand nombre d'ouvrages très différents. Son origine remonte à 1420. Il sert alors de socle à 60 maisons de part et d'autre du pont, avec de riches boutiques. Lors de la crue de 1499, le tout s'écroule. Le prévôt des marchands et les échevins en payent le prix avec leur disgrâce et un emprisonnement à vie… Il est reconstruit en 1512 avec des maisons mais de 6 étages cette fois ! Jusqu'en 1769 où leur démolition est décrétée. La version actuelle date de 1919, après destruction de la précédente de 1853 qui avec ses six  arches en maçonnerie s'avérait peu compatible avec la navigation sur la Seine.

     

    Pont au change 24 03 18Le pont au Change

     

    L'Histoire du pont au Change est presque aussi tumultueuse que celle du pont Notre-Dame. Lui aussi dans sa version de 1647 supportait des maisons, lui aussi fut victime de crues et de démolitions. Son nom vient des courtiers de change qui  y tenaient des bancs pour changer les monnaies. Le monogramme "N" sur les piles et  la couronne de lauriers sont la marque de Napoléon III

     

    Pont neuf 24 03 18Le Pont-Neuf

     

    Il traverse les deux branches naissantes de la Seine à la pointe de l'île de la Cité. On est sorti du IVe mais comment résister au plaisir de s'accaparer le plus vieux et le plus beau pont de Paris ? Il est classé monument historique depuis 1889 et a fortement contribué au classement par l'UNESCO des rives de la Seine au patrimoine mondial de l'humanité.

    Construit sous le règne d'Henri IV par l'architecte Baptiste Androuet du Cerceau, qui prévoyait d'y bâtir des maisons, c'est en 1606 qu'il s'achève et il n'est pas couvert car le roi s'y est opposé. Il est en pierre et mesure 238 mètres de long et 20,50 mètres de large, avec une chaussée de 11,50 mètres et deux trottoirs.

     

    Masc

    Il est réputé pour ses éléments de décoration et la curiosité que constituent les 381 mascarons représentant des têtes de divinités de la mythologie telles que satyres et sylvains, tous sur un modèle différent, magnifiquement restitués par les travaux de restauration de 1993-94. Tous (sauf un) sont des visages masculins caricaturés.

    GS

    Bibl. Wikipédia

     

     

  • Vieille du temple foule dimanche 28 06 10 zoomLa rue Vieille du Temple (IVe) un dimanche en 2012. L'hôtel Amelot de Bisseuil (Ambassadeurs de Hollande) à droite au 47 n'était pas encore restauré (Photos VlM)

     

     

    On est souvent tentés, c'est une des caractéristiques de l'espèce humaine, d'idéaliser le temps passé. Georges Brassens lui a consacré une de ses chansons avec un refrain qui nous dit qu'il "est toujours joli le temps passé ". Il n'est donc pas inutile de rétablir une vérité quand manifestement le souvenir qu'on a des choses et des évènements est altéré par le temps.

    Ainsi en est-il de nos rues. Dans leur livre "Seize promenades historiques dans Paris", éditions Du Retour, Maurice Garden et Jean-Luc Pinol brossent un tableau sans complaisance de divers quartiers qui vont des Champs Elysées à la rue Vieille du Temple en passant par la rue Moufetard, la Butte aux Cailles ou la rue d'Oberkampf…

    Notre vieille rue du Temple y occupe une bonne place. Il est intéressant de revoir ce qu'elle était, avec toujours ce rôle important de lien entre le IIIe et le IVe, entre le nord et le sud, entre la Seine et les anciens marécages qui ont donné leur nom à notre Marais, entre Saint-Paul résidence des rois et l'enclos du Temple, siège des Templiers.

    La restauration du secteur sauvegardé touche à sa fin. Cet Hôtel des Ambassadeurs de Hollande qui en en est un des plus beaux fleurons n'a plus la mine triste que nous lui avons connue.

    Vieille du t 47 façade sur rue Façade sur rue de l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande en 2018, 43-45-47 rue Vieille du Temple (IVe)

     

    Au-delà de notre observation toute récente, que nous apprennent les auteurs des "16 promenades" ?

    Qu'au début du XXème siècle, tous les immeubles de la rue Vieille du Temple ont au moins une boutique sur rue avec souvent un  atelier sur cour, et un nombre considérable de commerces alimentaires et notamment celui qui peut paraitre extravagant : le débit de vin, associé à un autre produit comme le tabac ou le charbon.

    Sur 120 adresses ouvertes au public, 74 boutiques vendent du vin ce qui, compte tenu de la longueur de la voie (855 mètres) revient à un débit de vin tous les 12 mètres.

    Le vin n'est jamais vendu seul. Ces boutiques proposent les produits nécessaires à la vie quotidienne, ce qui nous fait dire aujourd'hui, par contraste, qu'on manque de commerces de proximité.

    Il y avait un revers à cette médaille : une forte densité de population vivant dans des immeubles insalubres fortement dégradés par la présence d'activités industrielles et commerciales. Elles ont quitté le Marais pour s'installer ailleurs ou disparaitre. La population on le sait a socialement changé. La moitié des habitants de la rue sont partis et la moitié restante s'effrite au profit de touristes qui ont recours aux locations saisonnières.

     

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    Francs-bourgeois 38 grille 05 03 18 L'entrée du passage des Arbalétriers, 38 rue des Francs-Bourgeois (IIIe) avec sa grille fermée mais non verrouillée (Photos VlM – Clic gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

     

    Le passage est toujours aussi sinistre car sa rive Ouest est dans un état honteux, contrairement à la rive Est qui est entretenue. La chaussée pavée quant à elle est tellement inégale qu'y marcher sans se fouler une cheville relève de l'exploit.

    Un détail qui a son importance : la grille est désormais fermée. Pas verrouillée car l'un des deux vantaux s'ouvre librement quand on le pousse, mais naturellement fermée tout de même. C'est le résultat de la décision du 31 août 2017 du TGI (tribunal de grande instance) de Paris statuant en référé qui a déclaré "recevable la demande de fermeture du passage par le verrouillage du portail" et ordonné au CCS (centre culturel suisse) de "procéder à ce verrouillage pendant la nuit, tous les jours de 23h00 à 9h00".
     
    On rappelle que ce passage, un des hauts-lieux du patrimoine historique du Marais, est la copropriété de quatre syndicats de copropriétaires des rues Vieille du Temple et Francs-Bourgeois. Ils se déchirent et nourrissent les cabinets d'avocats depuis 16 ans pour trancher la question du partage des charges. On attendait le résultat de l’audience de la cour d’Appel de Paris qui devait en juger le 28 février. Une fois de plus, l’audience a été reportée au 14 mars…
     
    La Cour d’Appel doit aussi fixer définitivement entre les quatre copropriétés concernées le statut du passage.  L'issue se rapproche maintenant.
     
    En attendant le Centre Culturel Suisse (CCS) qui est propriétaire du local qu’il exploite dans le passage, a constaté le danger pour le public de l’état du sol et la Confédération Helvétique a demandé et obtenu du juge du TGI  le droit de réparer le sol et canalisations du passage à ses frais avancés, ce que les trois autres syndics ont accepté sans rechigner afin de se décharger momentanément sur un tiers des responsabilités qui leur incombent…
     
    Il est particulièrement savoureux de constater que c’est un État étranger qui prend en  charge la restauration d’un passage historique du Marais, au nez et à la barbe de la Direction des Affaires Culturelles, des Monuments Historiques et de la Mairie de Paris !
     
    Arbalétriers tags 05 03 18
      Une décoration peu compatible avec le caractère médiéval du site (il y dix huit mille ans on faisait mieux à Lascaux. Que de progrès !)
     
     
     
    Arbalétriers vue nord sud 05 03 18
    Logement en encorbellement, victime à répétition des camions de livraisons
     
     
     
    Il faut tout de même relever que le CCS est le principal responsable de la  dégradation accélérée du Passage. Au cours de ces vingt dernières années, 40.000 visiteurs sans surveillance (d'où les tags…) l'ont emprunté et les camions de livraisons ont causé de nombreux dégâts. Il aura fallu un référé pour obtenir que ses deux directeurs (Suisses et statut diplomatique) acceptent de fermer le portail la nuit après 23h00 ! 
     
    GS – MT
     
  • Beaubourg tuyauxLe centre Georges Pompidou et la piazza Beaubourg (IVe) : génie et saccage ont laissé leurs marques à cette exceptionnelle réalisation (photo VlM)

     

     

    La campagne médiatique dont la Maire de Paris Anne Hidalgo est accablée en ce moment, ouvre un débat inattendu sur "Le Figaro" du 26 février : Bernard Esambert, ex conseiller du président Georges Pompidou puis président de la banque Edmond de Rothschild, né dans le Marais en 1934… donne la réplique, pour le compte de son mentor, qui n'est plus là pour se défendre, à Alexandre Gady, ce professeur de l'histoire de l'art à la Sorbonne, président de la SPPEF (société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France), en abrégé "Sites & Monuments, que nous connaissons bien dans le Marais car il est l'auteur d'un "guide historique et architectural : Le Marais" édité chez "Le Passage".

    Alexandre Gady est pétri de patrimoine, qu'il s'agisse de monuments ou de paysages. S'agissant de Paris, il a pris position contre les tours, contre Roland Garros et la destruction partielle des Serres d'Auteuil. Nous ne pouvons que l'approuver. Il s'est élevé contre la location des catacombes à Airbnb, contre la grande roue de M. Campion à la Concorde, contre les bâches publicitaires. Nous avons de la sympathie pour ces combats. Il doute du résultat de la rénovation du musée Carnavalet au nom du manque d'empathie pour la culture dont il soupçonne la Maire de Paris. Peut-être entrons nous là dans un procès d'intention qui n'a pas lieu d'être.

    Berge rive droite pont neuf 18 01 18Berges rives droite interdites à la circulation au Pont Marie (IVe)

     

    Il en vient à la voiture. Probablement le dossier pour lequel – l'Histoire jugera – il est moins logique de charger la Maire de Paris en faisant le constat qu'elle ne pense qu'aux 100 km² de sa commune, oubliant ainsi qu'elle doit son élection aux 2 millions de personnes qui vivent là et qui l'ont choisie sur un programme. Que font les 10 millions de la petite et grande couronne, sinon penser à eux, quand ils condamnent les difficultés de circulation dans la capitale, une ville hyper dense et encombrée où les parisiens aspirent légitimement à respirer mieux ?

    Le débat repose sur le trait d'union anachronique et paradoxal entre Georges Pompidou et Anne Hidalgo. Celui qui a été le président de la France entre 1969 et 1974 était fan des tours (*) et a semblé parfois faire fi du patrimoine. Comme Anne Hidalgo, pense A. Gady ! On imagine que le sang de Bernard Esambert, grand admirateur de Georges Pompidou, n'a dû faire qu'un tour  comme s'il s'agissait d'un crime de lèse-majesté.

    Il est clair que les personnages n'ont pas la même épaisseur mais en matière de patrimoine G. Pompidou nous a laissé les tours du XVe le long de la Seine, et surtout le réaménagement de l'espace Beaubourg où de nombreux immeubles des XVII et XVIIIème siècles ont été détruits sans considération pour le plan qu'André Malraux avait lancé en 1962 pour réhabiliter le centre historique de Paris sous l’influence de Miche Raude, président-fondateur de l'Association pour la Sauvegarde du Paris Historique

    Grenier st lazare vue generale fev 11Rue du Grenier St Lazare : un ensemble de bâtiments hétérogènes et disparates qui dégagent un charme étonnant (photo VlM)

     

    La trace indélébile de cette erreur nous est livrée par les deux rives de la rue du Grenier St Lazare (IIIe) qui nous offrent côté pair le spectacle plein de charme d'immeubles anciens restaurés et côté impair l'architecture froide  impersonnelle et bétonnée du quartier de l'Horloge. Même constatation rue St Martin où les immeubles anciens réhabilités en bordure de piazza nous rappellent que c'est tout l'espace qu'on aurait pu traiter de la sorte.

    En matière de circulation, on ne peut rapprocher G. Pompidou et A. Hidalgo qu'en les opposant puisque le premier a fait la voie rapide qui porte son nom tandis que l'autre a décidé de la fermer. Leur point commun  n'est-il pas cependant que l'un comme l'autre ont agi en épousant la tendance de leur époque ?

    Enfin serait-ce être iconoclaste de se demander si la piazza était le bon endroit pour construire le centre Beaubourg ? Gageons que Georges Pompidou et Anne Hidalgo seraient d'accord pour dire oui avec enthousiasme. Mais qu'en ont pensé André Malraux et Michel Raude à l'époque, au milieu des années 70, avant de disparaitre ?

    Il est clair que ce bâtiment est une prouesse technologique au service de l'usage qui en est fait. Son esthétique a surpris et peut choquer aujourd'hui encore mais n'est-ce pas principalement à cause de sa localisation au cœur d'une architecture vieille de 300 ans, avec laquelle la notion de contrepoint ne fonctionne pas nécessairement ?

    Gérard Simonet

     

    (*) Georges Pompidou assuma souvent un choix, celui des tours, qui caractérisait, selon lui, la vision contemporaine de la modernité: «Je ne suis pas un fanatique des tours. Il me paraît absurde d'écraser une petite ville ou un village par des tours, même de hauteur médiocre. Mais c'est un fait que l'architecture moderne de la grande ville se ramène à la tour".

     

     

  • Crue de la Seine pont Marie 26 01 18Crue de la Seine au Pont Marie (Photos VlM)

     

    A gauche, la berge rive droite (IVe) est recouverte par la Seine. Au fond le Pont Marie ; à droite l'Île Saint-Louis ; le 26 janvier 2018.

     

    Haudriettes neige 06 02 18La neige tombe drue dans le IIIe. Ici, rue des Haudriettes, le 6 février 2018 (très beau spectacle avec un clic gauche dans la photo puis un deuxième)

     

    Le 8 février, la journée a été ensoleillée mais froide. Le sol est glissant. La journée du 9 sera neigeuse et froide si l'on en croit la météo (elle ne se trompe plus beaucoup maintenant…).

     

  • Дом-музей-Огюста-Конта4La Chapelle de l'Humanité, 5 rue  Payenne (IIIe) 

     

     

    En association avec "Vivre le Marais !", 

     

    CULTURE & PATRIMOINE  Paris – Marais

     
     
    Vous invite à une nouvelle et exceptionnelle visite d'un lieu fort méconnu 
    car rarement ouvert au public
    et qui pourtant s'insère dans les utopies du XIXème  siècle
     
     
    La Chapelle de l'Humanité 
     
     
    Mardi 13 mars à 14h15 (durée environ 1h15)
    Rendez-vous devant le 5, rue Payenne 75003 Paris
     
     
     
     
    Notre guide, David Labreure, nous fera découvrir ce lieu exceptionnel qui est le dernier temple positiviste existant en Europe, d'après les plans du philosophe Auguste Comte qui était aussi un scientifique car sorti de l'Ecole Polytechnique en 1816. Elle fut construite par les positivistes brésiliens en 1903 pour répondre aux souhaits d'Auguste Comte, fondateur du positivisme, qui voulait l'édification d'un « grand temple de l'humanité ».
     
    Le terrain a été acheté en 1642 par l'architecte François Mansart qui y construisit sa maison et dont ce fut la demeure jusqu'à sa mort en 1666. Sa famille en resta propriétaire jusqu'en 1759. En 1842, l'immeuble est surélevé par le bijoutier Antoine Bret puis passa de propriétaires en propriétaires. Le bâtiment a été acquis par l'Église positiviste du Brésil en 1903 afin d'accueillir un lieu de culte en hommage à l'égérie d'Auguste Comte, Clotilde de Vaux, qui habita au troisième étage de l'immeuble au milieu du XIXe siècle. L'église acheta dans ce but l'immeuble entier.
     
    La façade sur rue et le premier étage ont été modifiés au début du XXe siècle par l'architecte Gustave Goy. Il y ajouta un buste d'Auguste Comte et la devise positiviste "L'amour pour principe et l'ordre pour base, le progrès pour but".
     
    La chapelle est le seul temple de l'humanité intact en Europe. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1982.
     
    Merci de prévenir de votre venue et du nombre de personnes qui vous accompagneront Marie-Françoise Masfety-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone au 01 42 72 61 41 et de prévoir une participation de 10 euros pour les adhérents de Culture et Patrimoine et de 15 euros pour les non adhérents.
     
    A noter que ce lieu a fait l'objet d'un article sur notre blog le 13 juillet 2012