Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Histoire

  •    A0001L'Hôtel de Charost, l'Ambassade de Grande Bretagne, côté jardin, 39 rue du Faubourg Saint-Honoré (VIIIe)

     

    Un adhérent actif de notre association, habitant du Marais, nous signale un concert prestigieux qui se tiendra le jeudi 02 mars prochain à l’ambassade de Grande- Bretagne 39 rue du Faubourg Saint-Honoré (VIIIe) en présence de l’ambassadeur et sous l’égide du Rotary Club  Paris Alliance.

    L’artiste invitée est la pianiste britannique Min-Jung Kym, d’origine sud-coréenne connue pour sa collaboration avec le Philharmonia Orchestra et qui a donné de nombreux concerts dans toute l’Europe mais aussi aux États-Unis pes plus àretigieuses du monde.  Elle vient de terminer l'enregistrement du célèbre Quatuor pour la Fin du Temps de Messiaen.

    Elle interprétera Arabeske de Schumann, des impromptus de Schubert et la Vallée d’Obermann de Liszt.

    Vous pouvez contacter pour toute question, et pour vous inscrire, l’adresse e-mail spécialement dédiée à cet évènementrotaryconcert2017@gmail.com 

    Rappelons que le produit du concert sera versé à des œuvres caritatives.

    L’intérêt de ce concert est aussi celui de pouvoir pénétrer dans le magnifique Hôtel de Charost « conçu par Antoine Mazin pour Armand de Bethune, duc de Charost gouverneur de Louis XV à qui l’on doit les plans de l’Hôtel Matignon », les constructions se faisant alors dans de nouveaux quartiers au détriment du Marais peu à peu abandonné par les riches familles qui en avaient fait un quartier à la mode. Il est intéressant de souligner que l’une des propriétaires fut Pauline, la sœur de Napoléon. Détail peu banal, c’est le Duc de Wellington,  le vainqueur de Waterloo, qui lui a racheté en 1814 pour y installer l'ambassade britannique !

     

  •   AOOOO1Une des salles du musée de la magie 11 rue Saint-Paul (IVe)

     

    Un de nos fidèles lecteurs nous a fait remarquer par un commentaire sur notre blog que nous n’avions jamais recommandé la visite du Musée de la magie situé en plein cœur du Marais et créé en 1993 par Georges Proust.

    Afin de réparer cette omission les quelques lignes qui suivent donnent des informations sur cet univers méconnu qu'est le monde de la magie réuni 11 rue Saint-Paul (IVe).

    Sous d'étonnantes caves voûtées, les visiteurs suivent un parcours où ils doivent démêler le vrai du faux à la rencontre d’automates animés, de machines optiques, d'appareils scientifiques ainsi qu'un spectacle permanent de prestidigitation.  "Les affiches les documents, le mobilier exposés sont souvent anciens et remontent pour certains aux XVIIe et XVIIIe siècles, mais la majorité des pièces exposées date des XIXe et XXe siècles, âge d’or des foires populaire"

    Le panorama offert aux visiteurs est complet puisque la visite s’achève par une séance de magie!

     

    Il est à noter qu' un autre musée est à découvrir à la même adresse : le Musée des Automates, où plus de 100 automates sont présentés .

    11, rue Saint-Paul (IVe) les mercredi, samedi et dimanche de 14:00 à 19:00

     

     

  •   Dictons_fevrier-300x201

     

    Aujourd’hui, 1er février, nous entrons dans le mois qui marque le début de la seconde partie de l’hiver,  sans doute est-ce cette particularité qui fait de lui le mois du calendrier pour lequel les dictons foisonnent.

    De façon anecdotique et pour rappeler aussi que la France a reposé longtemps sur une économie agricole et une société des campagnes, nous soumettons à votre sagacité un panel de quelques uns d’entre eux.  

    Février le plus court des mois et de tous le pire à la fois

    A mi-février, mi-grenier

    Mieux vaut le loup près du fumier que la pluie de février

    Au mois de février, chaque bête cherche son pareil

    Beau février c'est disette au grenier.

    Février qui gèle et tonne annonce un bel automne

    Beaux jours de janvier trompent l'homme en février

    Cadeau de janvier, ingratitude de février

    Eau de février vaut jus de fumier

    Au mois de février, chaque herbe fait son pied

    En février, civelles, en mars, bonnes et belles, En avril, fi d'elles

    En février, les agneaux naissent plus beaux

    En février toute oie de bonne race pond sur le fumier

    Février avec neige nous garantit un bel été

    Février, bon mois pour semer carottes et pois

    En février, la feuille au groseillier

    Février et mars trop chauds, mettent le printemps au tombeau

    Février doit remplir les fossés, et mars, après, les quitter séchés

    Février, entre tous les mois, le plus court et le moins courtois

    Février n'a pas deux jours pareils

    Février neigeux, été avantageux

    Février n'est jamais si dur et si méchant qu'il ne nous fasse don de sept jours de printemps

    Février rigoureux effraie les frileux.    

     

    Citons enfin ce joli passage de la « Ronde  des mois » écrite en 1899 par Louise Gérard :

     

    "Janvier prend la neige pour châle 

    Février fait glisser nos pas

    Mars de ses doigts de soleil pâle

    Jette des grêlons aux lilas"

     

     

  • Colonne_le_pari_dhaussmann_fa06a  L'affiche de l'exposition "Paris-Haussmann, le pari d'Haussmann" au Pavillon de l'Arsenal

     

     

    Il y a 125 ans disparaissait le baron Haussmann (1809-1891). Préfet de la Seine de 1853 à 1870, il a profondément modifié Paris et nous a laissé un héritage immense.

    A cette occasion, le Pavillon de l’Arsenal consacre une importante exposition intitulée "Paris-Haussmann, le pari d'Haussmann". Les documents nombreux (maquettes, plans, dessins, gravures, tableaux, photographies..) donnent une idée du gigantisme des transformations opérées sur une période finalement assez courte de 17 ans seulement, ils nous éclairent sur les collaborateurs (Belgrand notamment) de ce bâtisseur sans qui tous les projets n’auraient pas pu voir le jour.

    L’exposition ne se limite pas à l’aspect général de la ville mais nous fait découvrir tous les réseaux impactés ou créés (eau, égouts : 600 km), les espaces (bois, parcs, jardins), les 175 km de voirie, les mairies et les écoles …

    L'exposition montrait également comment le travail de forme fut accompagné d'un important travail de fond sur les réseaux, dotant Paris de réserves d'eau et d'un système d'égouts qui lui faisaient jusqu'alors cruellement défaut.

    Même si nous n’en avons pas toujours conscience, nous vivons toujours sur cet héritage fondé sur une organisation urbaine spécifique d’une ville déjà dense à l'époque.

    Sont annoncées des conférences-débats, des visites guidées, des promenades « urbaines », des nocturnes, et des rencontres en partenariat avec le musée Carnavalet. Un atelier spectacle est prévu. Intitulé « Dans le bureau du Baron », il est destiné aux plus jeunes.

    21 boulevard Morland (IVe) du mardi au dimanche de 11h à 19h

     

     

     

     

  •     5f17c5fc0d068029e8239e087eeeb8db_imageVue d'avion de l'Ilot Morland (IVe) (photo Réinventer Paris)

     

    Le mois dernier la Commission du Vieux Paris a examiné l’important dossier du projet de restructuration lourde de l'îlot Morland choisi par le jury du concours « Réinventer Paris ». Dans son compte rendu il est écrit que «  la Commission regrette le choix d'un projet qui transforme radicalement la composition en H voulue par Albert LAPRADE et entraine la transformation en cour fermée du parvis d'entrée, inséparable de l’identité du lieu. » Cette restructuration qui  transformera tout un quartier n’a pas fini de faire polémique et il faut s’attendre à d’autres critiques faute de concertation suffisante comme pas mal d’autres dossiers d’importance engageant l’avenir de la ville.

    Autre sujet soumis à la Commission au cours de cette même séance, l'Hôtel de Coulanges. Sur ce dossier il est indiqué que « la Commission prend connaissance d'un plan de l'hôtel de Coulanges daté du 27 juin 1775, qui montre que les baies du rez-de-chaussée des deux pavillons donnant sur la rue des Francs-Bourgeois étaient ouvertes et que le rez-de-chaussée de la rotonde sur jardin présentait un mur plein. Elle lève en conséquence son refus concernant la création de nouvelles ouvertures du côté de la rue mais confirme en revanche son opposition au projet de percement des fausses fenêtres situées dans l'axe de la rotonde (l'absence de percement à l'étage étant, lui, attesté à la même date par une archive écrite).»  Il sera intéressant de connaitre quel sort sera réservé à cet avis ?

    Notons aussi dans le IVe le réexamen du projet de rénovation du Théâtre de la Ville pour lequel « la Commission, après avoir pris connaissance des dernières modifications apportées au projet de restructuration du volume du hall, réitère le vœu pris en faisabilité le 24 juin dernier, qui demandait un plus grand respect de l’original. ».  Là encore l'avis de la Commission sera ou ne sera pas suivi !

     

  • 1templ_mar1Le "Temple du Marais" ou "église du couvent de la Visitation Sainte-Marie"

     

    En partenariat avec "Vivre le Marais !"

     

    CULTURE ET PATRIMOINE
    PARIS – MARAIS

    Vous propose une nouvelle splendide visite

    LE TEMPLE DU MARAIS

    17, rue Saint Antoine Paris – 4ème

     

    Rendez-vous jeudi 23 février 2017 à 13h45

    devant le Temple ou à l'intérieur en cas de mauvais temps (durée 2h00)

    Alice Quilès nous fera visiter ce temple qui depuis 1802 est affecté, par le premier consul Bonaparte, au culte réformé et est rattaché à l'église protestante unie de France. Cette ancienne église du couvent de la visitation Sainte-Marie fut construite à l'initiative de François de Sales et de Jeanne de Chantal, sur les plans de François Mansart de 1632 à 1634.

    Le couvent est détruit dans les années suivant la Révolution à l'exception de sa remarquable église. Ce temple s'inspire du Panthéon de Rome avec une superbe rotonde richement décorée de fresques et de motifs sculptés à laquelle se rattachent 4 chapelles. Contrairement à l'usage, le temple est orienté nord-sud, l'entrée étant au nord et l'autel au sud.

    Vous découvrirez aussi sa magnifique crypte. Nous vous attendons nombreux à cette visite et vous prions de préparer 10 euros par personne pour les adhérents de Culture et Patrimoine et 15 euros pour les non adhérents à remettre en début de visite. Merci de prévenir de votre venue et du nombre de personnes qui vous accompagneront Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone au 01 42 72 61 41.

     

  • 1140627901419350Papier peint de la manufacture Deguette et Magnier sur les Trois Glorieuses vers 1830

     

    Au détour d’un numéro récent du bulletin officiel de la Ville de Paris (BMO du 2 décembre 2016), nous découvrons que celle-ci a acquis via l’établissement public  Paris Musées des œuvres d’art qui sont destinées à enrichir les collections de plusieurs musées.

    Parmi eux le Musée Carnavalet, actuellement en pleine restauration, est particulièrement doté puisque l’on découvre au fil des acquisitions égrenées,  des dessins au crayon du XIXe représentant la construction de la tour Eiffel par Gustave Fraipoint (1849-1923, auteur de nombreuses affiches et illustrateur de livres d’enfants), une mine de plomb de 1834 par Léon Feuchère  (1804-1857, on lui doit les décors du  théâtre de l’Odéon  et du théâtre d’Avignon) représentant la cour du 25 rue Notre-Dame de Nazareth (IIIe) et des gravures récentes de Caroline Bouyer sur des chantiers menés entre 2007 et 2010 dans différents quartiers.

    Plus émouvant sont  des tirages numériques de plusieurs artistes (Laurence Geai, Martin Argyroglo et Maya Vidon-White) sur les tristes attentats de 2015 à Paris !

    Une rareté a pu aussi intégrer les collections de Carnavalet, il s’agit d’un splendide papier peint panoramique du XIXe des Trois Glorieuses (acquis pour 55 K€) dont il existe très peu d’exemplaires.

    Le musée Victor Hugo quant à lui se voit attribuer une planche de croquis avec deux personnes de Ruy Blas signée par son petit-fils, lui-même écrivain, Georges–Victor Hugo (1868-1925), une maquette de décor pour l’acte 2 des Burgraves datant de 1902 par Dauphin-Amable Petit (1848-1916) qui avait son atelier rue de Lauzun (IXe) et la Nouvelle Athènes, dessin de 1891 à l’encre et au crayon de Georges Janniot (1848-1934) dont la fille a épousé Charles Dullin.

    Dominique Feutry

     

  • AAA0Façade de l'église Sainte-Elisabeth 195 rue du Temple (IIIe)

     

    Très célèbres aux XVIIe  et au XVIIIe siècles les castrats constituent une curiosité du fait même de leur timbre de voix si particulier. Ces voix disparues et l'effet de mode passé, des castrats se produisent aujourd'hui de par le monde  

    Le contre-ténor Sopraniste Mathieu Salama, et son ensemble baroque reconstituent cette atmosphère propre à cette époque dominée depuis par le grand " Farinelli " dont on se souvient du magnifique film éponyme réalisé en 1994 par Gérard Corniau.

    Mathieu Saalma, auteur de l'album "Airs de castrats", " … sopraniste lyrique contre-ténor à la voix si particulière, si différente et aux inflexions parfois enfantines voire étranges… va faire revivre le répertoire d'arias, d'airs sacrés et d'airs d'opéra, composés pour les grands castrats par Haendel, Caccini, Caldara, Porpora, mais aussi Bach ou Purcell."

     

    AAAA01Portrait de Farinelli

    L'ensemble baroque (gambes, harpe, clavecin) et les sopranistes se produisent le samedi 4 décembre à 16h00 en l'église Sainte-Elisabeth 195, rue du Temple (IIIe). 

  • Beaubourg tuyauxBeaubourg by nignt

    Le centre Georges Pompidou, côté Beaubourg à gauche, côté St Martin à droite (Photos VlM)

     

    L’année 2017 marquera les 40 ans de la création du Centre Georges Pompidou, un anniversaire sur lequel les responsables du musée ont travaillé de longs mois avec des musées de province dans le cadre d’un appel à projets.

    Organiser un tel évènement est une gageure d’autant plus difficile que depuis 40 ans des compétiteurs, c’est-à-dire des établissements similaires, se sont installés ici et là en France, en Europe et dans le monde, avec en toile de fond la baisse de la fréquentation touristique depuis les attentats.

    La direction du musée a profité de cette occasion pour « se réinventer » selon les termes mêmes du Président du Centre, Serge Lasvignes, lors de sa conférence de presse de septembre dernier où il a rappelé que le musée avait organisé depuis sa création 325 expositions et disposait d’une collection de 100.000 œuvres enrichies périodiquement.

    Il reste serein pour l’avenir mais deux stratégies sont arrêtées pour les prochaines années, une façon aussi de se remettre en question. D’une part « l’orientation digitale », des termes très tendance et destinés surtout à attirer les jeunes et « l’intelligence artificielle », sans abandonner ce qui est un autre succès, les « Centres Pompidou provisoires » décentralisés. C’est-à-dire que la fête sera nationale.

    En effet de nombreuses villes et des lieux inattendus comme le Mont Saint-Michel tous situés sur l’hexagone prendront part et pour certains ont déjà pris part à l’anniversaire puisque certaines expositions ont débuté dès octobre. C’est ainsi que Grenoble (Kandinsky), Lyon (Matisse) Marseille (Mucem), Montpellier, Bourges, Toulouse, Brest Libourne (Miro), Rodez (Soulages), Rouen (Picasso), Metz (Fernand Léger), Nîmes et bien d’autres, grâce à la généreuse politique de prêts du Centre Pompidou, participeront aux expositions de peintures et dessins, d’architecture, de graphisme, de photographies et de sculptures. Sont aussi prévus de la danse, des performances, du théâtre, de la musique et du cinéma.

    Le véritable lancement de ces festivités est annoncé pour le 4 février à Beaubourg. La programmation durant cette période sera très riche puisque, outre la grande exposition Magritte qui vient de débuter (voir notre article du 13 septembre 2016) et celle en cours sur Brassaï, sont annoncées parmi bien d’autres, celles consacrées aussi bien à David Hockney qu’à Gaston Lagaffe.

     

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    La place des Vosges

     

     

    Jour après jour nous constatons que le Marais évolue.  La plupart d’entre nous voit cette  « gentrification », cette  « boboïsation », ainsi que la montée en gamme des commerces (mode, prêt-à-porter) au détriment de ce qui reste encore  des activités traditionnelles  (artisans, commerces  spécialisés…),  tuant petit à petit le côté convivial,  voire traditionnel du quartier attaqué aussi pas le développement sans précédent des locations saisonnières.

    Si l’on procède par étape pour expliquer ce processus, revenons en arrière dans un temps pas si lointain. Le premier des changements a de toute évidence été la prise de conscience forte dans les années 60 de la richesse patrimoniale du Marais, intérêt qui avait permis quelques décennies plus tôt d’éviter son éradication pourtant souhaitée par des personnalités telles que le Corbusier  (voir notre article du 13 août 2015). Le quartier est depuis lors devenu progressivement un quartier prisé, à la mode, comme il l’était au XVIIème siècle.

    Il partait de loin et les nombreuses restaurations entreprises au fil des ans lui ont redonné ses lettres de noblesse, le visage qu’il méritait. Mais cette transformation a eu des effets pervers, l’augmentation significative du prix de l’immobilier dans un contexte de montée des prix dans  la capitale accélérant le départ d’artisans, de petites entreprises,  de commerçants  traditionnels ne parvenant plus à assumer le coût de la location ou bien cédant  leurs locaux pour encaisser de belles plus-values.  Dans le même temps une vague de grossistes asiatiques a investi certaines rues en se spécialisant (bijoux fantaisie, articles en cuir…). Parallèlement  la communauté gay a plébiscité une  partie du IVe arrondissement,  et l’attractivité du Marais pour les touristes a grandi. 

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     Un des magasins de luxe installé rue des Archives IVe (Photo BHV)  

     

    Soulignons aussi l’effet «  locomotive » de l’arrivée des 2 grands musées que sont le Centre Pompidou tout proche du Marais et le musée Picasso, et dans une moindre mesure le musée de la Chasse et de la Nature puis le musée d’Art et d’Histoire du judaïsme  qui ont participé au renforcement de  l’offre culturelle, sans oublier  la réhabilitation réussie du marché des Enfants Rouges connu aujourd’hui au-delà des frontières.  

    Après une pause assez courte dans sa transformation, des aménagements emblématiques (Carreau du Temple, réaménagement du musée Picasso) combinés au départ de grossistes,  à la multiplication des magasins de prêt-à-porter, des galeries d’art, des hôtels chics, des marques de luxe (y compris de bouche),  la montée en gamme de certains commerces  en particulier du  BHV qui a accolé Marais à son enseigne historique,  ont constitué une nouvelle étape de la mutation du quartier. Ce que nous avons appelé l’étape clone de la Rive Gauche.  

    Des épiceries traditionnelles, des boucheries, des poissonneries,  quelques boulangeries ont disparu mais le constat est le même au plan national. D’ailleurs si les magasins de type « Félix Potin » ont disparu, les supermarchés et les supérettes les ont finalement remplacés et la guerre est dure entre les enseignes alors que le maillage des meilleurs emplacements est mature, chaque groupe (y compris le secteur du bio) essayant d’attirer sous sa marque les franchisés concurrents !

    Bien entendu dans ces mouvements d’ordre économique, nous pouvons ne pas comprendre l’intérêt de cette montée en gamme des commerces. C’est oublier que le Marais, où des étrangers aisés disposent d’un pied à terre, est devenu une sorte d’aimant pour les touristes. Le label « Marais » est synonyme de nec plus ultra pour nombre de touristes, ce qui les conduit à procéder à leurs achats in situ comme le font les clients asiatiques de Vuitton qui font la queue sur les Champs Élysées, alors que la marque est implantée dans  leur pays d’origine !

     

    Sans-titre"A la Ville de Rodez", le magasin-institution  qui résiste 22 rue Vieille du Temple (IVe)

     

    Il faut être réaliste, le Marais va continuer à évoluer. La Fondation d’art des Galeries Lafayette qui ouvrira rue au Plâtre (IVe) l’an prochain, suivie de celle d’Eataly rue Sainte Croix de la Bretonnerie (IVe), l’aménagement entre la rue des Archives (64-66) et la rue Charlot de l’important ilot appartenant à l'américain Blackstone, l’arrivée probable de nouvelles grandes marques (H & M est annoncée rue Vieille  du Temple IIIe ) continueront à accroitre l’attractivité de nos deux arrondissements, à accroitre  le prix de l’immobilier résidentiel et commercial,  provoquant la probable disparition des derniers artisans resté sur place.

    La tranquillité des riverains quant à elle restera perturbée alors que beaucoup d’entre eux n’ont pas souhaité ces changements, mais nous dira-t-on,  il faut vivre avec son temps et accepter les changements inéluctables comme l’ouverture des commerces le dimanche, la multiplication des bars …

     N’est-ce pas aussi tout simplement un des effets de la mondialisation qui alimente le débat actuel !

    Dominique Feutry