Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Logement

  •   Location coute durée charles V 05 04 14Client d'un loueur saisonnier (Photo VlM)

     

    A nouveau la Ville de Paris fait savoir qu’elle engage des contrôles sur la légalité des locations saisonnières en annonçant une opération de ses agents contrôleurs dans les Ier et VIe arrondissements (après un contrôle cet été dans les arrondissements du Marais, notre article du 21 mai 2015).

    Elle souhaite s’assurer que les locations proposées via des plateformes qui ont pour noms Air Bnb, Homelidays, Housetrip, 9flats, BedyCasa, Sejourning ou MorningCroissant et bien d’autres, démontrant au passage combien ce business est juteux, sont en règle et ont fait l’objet des démarches administratives et des autorisations nécessaires. En effet, dès lors que les 120 jours de location par an d’un bien sont atteints, il faut le déclarer et proposer une surface équivalente dans le même secteur sur le marché de la location classique.

    Certaines études avancent pour Paris un nombre qui oscille entre 15 000 et 20 000 meublés touristiques dits «professionnels», soit un tiers des 50 000 à 60 000 qui sont proposés par les plateformes internet. De son côté la Ville ne recense que 700 meublés déclarés ! L’anomalie est flagrante!

     Airbnb-avis-paris

    Les risques commencent enfin à être bien perçus pas les élus. Indisposition grandissante des riverains gênés par les touristes arrivant à la chaîne dans ces locations pour y faire la fête, manque à gagner en matière de recettes fiscales malgré le rôle de percepteur d’Air Bnb suite à un accord passé avec la mairie de Paris et diminution conséquente du nombre de locations classiques au profit des touristes. L'épisode de la location des catacombes pour une nuité Air Bnb dans le cadre d'une opération commerciale 

    La Mairie de Paris doit se montrer sévère à l’égard de ceux qui ont fait de cette activité leur commerce et le faire savoir au-delà des opérations coup de poing qui peuvent être menées ! Elle doit davantage verbaliser et surtout, comme elle l’annonce intervenir après du gouvernement afin qu’il mène à bien une réforme qui dissuade les propriétaires qui agissent dans l’illégalité en portant l’amende encourue de 25 000 € actuellement à 100 000 € par logement concerné.

    Sans ces dispositions la bataille serait perdue au détriment des habitants qui ont le malheur de se trouver dans les zones visées par ces locations.

    Dominique Feutry

     

  • Soubise jardin anglaisHôtel de Soubise : va-t-on le livrer la nuit aux vandales et trafiquants de tout poil ? (photo VlM)

     

    A l’occasion des vœux, la Maire de Paris vient d'annoncer un flot de mesures dont deux d’entre elles font peu de cas comme souvent de l'opinion des habitants.

    Si la piétonisation de l’avenue des Champs-Élysées un dimanche par mois et la « Journée sans voitures » durant le dernier week-end de septembre étendue à tout Paris ont un sens à condition de peaufiner l'organisation, celle qui consiste à ouvrir à partir d’avril, la moitié des parcs parisiens tous les jours, 24 heures sur 24 suite à un vague test réalisé l’an passé en période de canicule, apparait comme une véritable provocation frappée au sceau de la légèreté.

    Cette dernière mesure occasionnera à n’en pas douter des débordements nombreux : bruit, dégradations, saleté, agressions, alcoolisation, à des heures où la surveillance policière est réduite voire inexistante. En un mot ouvrir parcs et jardins la nuit favorisera ce que nous ne cessons de dénoncer : de l'insécurité et des incivilités supplémentaires. De surcroît, faire une telle annonce en période d'état d'urgence trahit l'extrême légèreté de la Maire de Paris et de ceux qui s'emploient autour d'elle à faire la part belle aux débitants de boissons et aux professionnels de la nuit. Nous allons intervenir auprès du Préfet de Police de Paris garant de notre sécurité qui, avec l'appui du Ministre de l'Intérieur, devra s'opposer à cette mesure irresponsable.

     

    Gaïté lyrique jardin hôtel golden tulip Square de la Gaîté Lyrique : va-t-il servir de cadre aux bacchanales nocturnes de bandes de boit-sans-soif ? (photo VlM)

     

    La Maire a confirmé la piétonisation à la fin de l’été 2016, juste près Paris Plages, des berges de la Seine entre le pont des Tuileries et le Pont Henri IV, sujet sur lequel nous nous sommes exprimés récemment (voir notre article du 30 décembre 2015).

    Les Parisiens seront invités à « discuter toute la nuit dans les cafés, les places (…) pour partager leurs visions du monde et échanger dans le cadre d’une « nuit du débat démocratique » le 2 avril. Curieuse initiative quant aux choix des bars pour organiser ces discussions. Ces derniers comme les noctambules sont à nouveau favorisés par la mairie. N’y avait-il pas d’autres lieux pour le faire et à un autre moment de la journée que la nuit. Il y a fort à parier qu’une nouvelle fois encore les insomnies seront de mise pour les riverains proches des établissements concernés !

    En matière de logements, seront ouverts de nouveaux centres d’hébergement d’urgence pour les migrants et 20 studios du parc du logement municipal seront dédiés à des journalistes réfugiés à Paris. Par ailleurs 10.000 nouveaux logements seront construits et de nouvelles places de crèches seront créées (620).

    Au plan économique des « Points Paris emploi » seront installés à destination des chômeurs et des pieds d’immeubles (6 000) de la Ville seront commercialisés pour développer le commerce de proximité.

    Le lancement du Cargo dans le 19e, qui rassemblera, « incubation d’entreprises innovantes… autour des thématiques des industries créatives et aux contenus numériques » est décidé. Parallèlement sera ouverte Paris Code, une « Grande école du numérique parisienne » afin de « former et de mettre ou remettre en emploi plusieurs milliers de développeurs et de codeurs informatiques, en ciblant en priorité les décrocheurs et personnes en reconversion ». ces efforts doivent être salués.

    La Maire a souligné qu’enfin les travaux des Halles avec ses équipements dédiés au hip-hop et au théâtre amateur seront terminés au printemps. Une dépense supérieure à 1 milliard € pour un résultat discutable !

    Dominique Feutry

     

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  • Turenne 103 bio c' bon 01 01 16Le 103 rue de Turenne, à la pointe Turenne-Vieille du Temple (IIIe) (Photo VlM)

     

    Cet  immeuble n'a l'air de rien. Il héberge sagement un magasin "Bio c' Bon" qui a ouvert en 2014 et qui semble prospérer depuis. (notre article du 15/08/2014)

    Il n'en a pas été toujours ainsi.

    En 1997, les 800 m² de locaux de l'immeuble se trouvent vacants. Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, s'y intéresse avec l'intention de créer des logements. Prêt à en faire l'acquisition dès l’installation de Bertrand Delanoë à l'Hôtel de Ville, il essuie en 2002 un refus de la part de la propriétaire, Monique Piffaut, présidente de la holding "Financière Turenne Lafayette", qui possède les marques William Saurin, Garbit, Panzani, Gringoire-Bossard et autres. Les gens du quartier affirment qu'elle est personnellement attachée à cet immeuble qui a appartenu à ses parents et où elle a passé elle-même une partie de sa jeunesse. En réplique, elle indique qu’elle a un projet de réhabilitation.

    C'était son droit. En réponse, Pierre Aidenbaum brandit la menace d'expropriation pour cause de vétusté et "d'abandon manifeste", un statut qui donne aux municipalités la possibilité de récupérer un bien.

    Décidée à ne pas abandonner, Mme Piffaut lance un programme de travaux qui lui en coûte 3 Millions d'€. Juste de quoi éviter l'expropriation. Elle met l'immeuble sur le marché mais exige de le louer d'un seul tenant pour un montant annuel de 500.000 €. Du côté de la mairie, on pense qu'il s'agit en réalité d'une offre dissuasive destinée à décourager tout loueur potentiel. C'est là que les déboires sérieux commencent.

    En 2010, des familles de mal-logés prennent possession de l'immeuble et occupent l'ensemble des locaux. Leur collectif qui a pris le nom de "chez Madame", définit leur geste comme une "réquisition citoyenne". Leurs noms sont collés sur les boutons de sonnette de la porte d'entrée. Des Roms s'installent sur le trottoir dans des campements de fortune. Au rez-de-chaussée, une équipe d'artistes prend possession des lieux  et organise des expositions.

    Turenne 103  ZAZ 15 12 10ZAZ,  l'organisateur de l'exposition de décembre 2010 retire une affiche sauvage (photo VlM)

     

    Cette situation a duré plus d'un an. Le 20 mai 2011, sur décision de justice, les occupants étaient expulsés. La propriétaire fit valoir devant le tribunal qu'un bail avait été conclu avec un locataire et qu'elle se devait de l'honorer.

    C'est en 2013 que Bio c' Bon a pris la décision d'ouvrir son magasin à cette adresse. Nous ne saurions affirmer qu'il n'y a eu aucun locataire dans l'intervalle mais c'est plausible. On se réjouit qu'une activité se soit installée dans ce qui a ressemblé trop longtemps au château de la Belle au bois dormant. Quant à la quinzaine d'occupants qui espéraient une solution plus ou moins durable basée sur un accord d'occupation précaire, on  ignore si une solution pérenne a été trouvée pour eux, mais on l'espère.

    Rien ne laisse deviner aujourd'hui que ces évènements se sont succédé il n'y a pas si longtemps. On ne voit plus aucune affiche vantant les mérites de la choucroute William Saurin ou du couscous Garbit mais au-dessus de la porte d'entrée du 103 rue de Turenne on peut lire encore en relief l'inscription "CCA" qui voulait dire "Comptoir Commercial Alimentaire", l'ancien nom de la "Financière Turenne Lafayette" que dirige toujours Mme Monique Piffaut.

    Gérard Simonet

     

     

  • Tours

     

    Par solidarité avec l'association "Monts 14", membre de la "Plateforme des associations parisiennes" dont nous partageons le combat pour la sauvegarde de Paris, et par conviction, nous publions un appel à pétition pour faire obstacle au programme de construction de tours qui vise à encercler progressivement Paris en s'invitant dans des panoramas qu'on croyait protégés par la notoriété internationale de "la plus belle ville du Monde", mais qui ne semblent pas résister à la boulimie de construction de la nouvelle Maire de Paris.

    Voici in extenso le message de Patrice Maire, Président de "Monts 14" :

    Les pages centrales de notre dernier journal Monts 14 titrent Peu à peu, Paris retrouve l'enceinte des fortifications du XIXe siècle. A la tour du Palais de justice et à la tour Triangle viendront s'ajouter, outre les Tours Duo, d'autres tours à Masséna et à Bercy, de l'autre côté de la Seine. A chaque fois, la capitale s'en retrouve rétrécie : depuis les hauteurs (Sacré-Cœur, Arc de Triomphe, etc…), elle semble s'arrêter à la place d'Italie, à la tour Montparnasse ou au Front de Seine. A l'heure où elle devrait s'ouvrir à sa métropole, son site s'atrophie sous l'effet de cette barrière. Aussi, je viens de lancer une pétition contre les tours dans Paris. Cliquer gauche ici : Hidalgo tu nous emmures !

    Nous rappelons sans cesse que Paris est la ville la plus dense d'Europe avec 22.400 hab./km². Elle est au bord de l'étouffement comme nous le rappellent les épisodes de plus en plus fréquents de pollution extrême. La sagesse recommande de construire au-delà de ses murs en mettant à profit une politique de Grand Paris qui soulage Paris intra-muros, pour le logement et l'activité économique. Anne Hidalgo n'en prend pas le chemin, et semble céder à l'éblouissement narcissique que lui procure sa charge et à la culture de son ego.

    Les parisiens vont le lui faire savoir par leur bulletin de vote des élections régionales. S'ils ont des doutes sur ce que ferait l'opposition si elle était aux affaires, ils constatent que d'autres courants, notamment les Verts, font entendre régulièrement des opinions qui sont plus responsables sur la densité et les tours, les deux-roues motorisés, l'occupation de l'espace public, voire les Jeux Olympiques. A défaut, il reste l'abstention et les extrêmes. La Maire de Paris risque de payer cher son égarement.

     

  • Du pontVue sur la cour pavée et ses immeubles qui mélangent les styles (Photo Atelier Du Pont)

     

    Dans un long message très documenté, le Premier Adjoint Gauthier Caron-Thibault réagit à notre article du 2 novembre 2015 et revient sur les phases de cette réalisation d'envergure. 

    "C'est toujours avec plaisir que je lis vos articles… et que je me permets quelques […]correctifs quand ils sont nécessaires.

    Je ne peux que partager votre enthousiasme sur la réhabilitation du 25 rue Michel le Comte. C'est pour moi la plus belle du parc social ces 15 dernières années dans le Marais.

    [S'agissant du rôle des ABF (architectes des bâtiments de France)]j'ai eu l'occasion à l'époque de monter un comité de pilotage de ce chantier pour en maîtriser les nuisances, affiner le projet architectural avec l'architecte, définir la typologie des logements,… [NDLR : il s'agit de Mme Sophie Hyafil]

    Un des premiers points, et à raison, a été la remise en cause par l'ABF du premier projet proposé qui prévoyait une destruction plus importante du bâtiment datant du 19e. Nous étions en pleine révision du PSMV [NDLR : plan de sauvegarde et de mise en valeur], en train de redonner ses lettres de noblesse aux bâtiments du 19e et il n'était du coup pas envisageable d'accepter le projet en l'état. Cela a néanmoins eu pour conséquence de diminuer la surface et le nombre de logements créés ainsi que de devoir penser autrement la circulation des personnes à mobilité réduite. Ce qu'a fait avec brio l’Atelier Du Pont, en limitant les pertes concernant la production de logements.

    Du coup, cette réhabilitation est vraiment le fruit d'un long travail partenarial Eloge/ABF/Architecte/Mairie du IIIe pour aboutir sur un projet qui convienne à chacune des parties dans des délais raisonnables.

    Vous trouverez sur mon blog l'histoire retracée en 4 moments:

    http://www.ruedebretagne.eu/?p=1267

    http://www.ruedebretagne.eu/?p=1219

    http://www.ruedebretagne.eu/?p=959

    http://www.ruedebretagne.eu/?p=843

    Les exigences de l'ABF n'ont pas été déraisonnables, loin s'en faut quand on constate la qualité du résultat, mais il a fallu tout de même travailler en étroite collaboration".

    Sur la question financière :

    "Cette réhabilitation d'un coût de 26 millions d'€ a été financée par la Ville à hauteur de 7 millions, 1.5 millions  par des fonds propres du bailleur, 300 000 € par l’État, 240 000 € par le 1% patronal, le reste par des prêts (Caisse des dépôts, banque, 1%…). Le plan de financement (NDLR : compte de résultat) est défini pour que l'opération soit rentabilisée par les loyers des logements et des commerces dans un temps long. Le bailleur n'a pas le droit d'être en déficit et la Ville n'a pas le droit de renflouer les caisses d'un bailleur du type Elogie qui serait déficitaire. D'où une gestion locative au cordeau de ce type d'opération (suivi des impayés, fixation des loyers, choix des locataires commerçants…).

    Gauthier Caron-Thibault

    Premier Adjoint Mairie du IIIe"

    Caron-thibaultGauthier Caron-Thibault

     

    L'argumentaire financier ne nous satisfait que très partiellement. Nous  l'avons dit à M. Caron-Thibault en ces termes :


    "La rentabilité de l'opération reste notre souci. L'association assure un suivi attentif de certaines charges de l'Hôtel de Ville, notamment les subventions qu'il distribue, trop généreusement nous semble-t-il. Nous savons que les bailleurs sociaux en reçoivent. Selon notre enquête, c'est autour de 300 Millions d'€ par an et on mélange souvent investissements et subventions d'équilibre. C'est pour cette raison que nous disons que les contribuables risquent de mettre la main à la poche si l'équilibre entre les charges + amortissements + frais financiers d'une part et les recettes provenant des loyers (nets d'impayés) n'est pas assuré.

    Cet équilibre repose largement sur la qualité des locataires et leur solvabilité. Il me semble du reste que vous en êtes conscient.
    S'il apparaissait que ces doutes n'étaient pas justifiés, nous serions les premiers à nous en réjouir.
    Merci pour la peine que vous vous êtes donnée pour compléter notre information. Et bravo pour le travail !"

    Gérard Simonet

     

     

  • Le pont25 rue Michel le Comte (IIIe) (Photo Atelier Du Pont)

     

    C'est malheureusement une devanture disgracieuse à l'enseigne de "Lize Créations" qui assaille le regard quand on arrive à hauteur du 25 de la rue. Coffrages inappropriés qui masquent l'architecture propre à cet immeuble XVII/XVIIIème siècle, enseigne agressive qui fait peu de cas de l'esprit du règlement du plan de sauvegarde…

    Il ne faut pas en rester là. En pénétrant dans le long boyau qui était sinistre, on découvre qu'on a changé radicalement de décor. Les dimensions sont les mêmes mais c'est comme si un magicien avait transfiguré les lieux. Les cloisons et l'éclairage créent une ambiance "art déco" avec un point de fuite qui invite à aller jusqu'au bout découvrir ce que l'endroit nous réserve.

    Michel le comte 25 couloir 02 11 15Le couloir du 25 (Photos VlM)

     

    Pour mesurer le chemin parcouru, il faut revenir cinq ans en arrière. Dans un article du 11 avril 2010, que nous invitons nos lecteurs à relire, intitulé : "Rue Michel le Comte : incursion dans le Marais des années 50", nous décrivions l'état de délabrement de ces parcelles d'immeubles qui évoquaient plus un squat qu'un ensemble résidentiel.

    Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum et son premier Adjoint Gauthier Caron-Thibault s'y sont attaqués dans l'intention de réaliser des logements locatifs à caractère social et consolider l'existence des locaux d'entreprises qui sont installées là. C'est le bailleur social de la Ville, la SGIM (société de gérance d'immeubles municipaux), qui en a été chargée en tant que maitre d'ouvrage.

    Michel le comte 25 bureaux 02 11 15

    Le résultat est remarquable. Le long couloir, doté d'un éclairage innovant, n'est plus le coupe-gorge qu'il a été et les activités commerciales semblent désormais s'épanouir dans leur cadre de travail rénové.

    L'architecte des bâtiments de France n'avait pas à l'époque exprimé d'exigences déraisonnables. Seule la façade sur rue avait fait l'objet de son attention ainsi que la cour intérieure pavée. La façade n'a pas changé. On regrette au passage que nos lois qui comportent une prescription de trois ans pour les devantures et enseignes de commerces n'aient pas permis de recréer une devanture digne du Marais et que les personnes influentes en la matière n'aient pas voulu ou su négocier un accord satisfaisant avec le propriétaire/gérant.

     

    Michel le comte 25 bâtiments sur cour 02 11 15

    La cour elle aussi est restée dans son jus et c'est bien heureux. L'herbe qui pousse entre ses pavés séculaires lui donne un petit air de campagne. C'est une tâche verte entourée d'immeubles dont le style XVIIIème a été conservé à l'exception  d'un des côtés dont l'architecture est résolument contemporaine, avec des pans métalliques et des volets immenses qui se plient en accordéon (voir détails – Atelier du Pont – maitre d’œuvre).

     

    Michel le comte 25 bâtiments modernes 02 11 15

    Dans la partie centrale, les escaliers d'époque ont été fort heureusement conservés :

    Michel le comte 25 escalier ancien 02 11 15 Michel le comte 25 escalier ancien bis 02 11 15

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il a fallu cinq années pour parvenir à ce résultat. Par sa taille, cette réalisation est de la veine de ce qui a été fait par la même municipalité pour la "Cour de Venise", rue Saint-Gilles dans le IIIe.

    Prochainement, ce seront 29 logements qui seront livrés et 29 familles nouvelles qui viendront accroitre la population du IIIe qui, à l'inverse du IVe qui perd des habitants, continue à se développer, signe que les conditions de vie dans cet arrondissement restent plébiscitées par la population.

    Il reste une question : quel est le bilan financier prévisionnel de cette opération dont la finalité est sociale mais le coût ne l'est visiblement pas ? S'il s'agit d'une machine à créer du déficit que la mairie devra combler en attribuant chaque année une subvention d'équilibre à la SGIM, la charge retombera sur les contribuables parisiens et comme toujours sur les classes moyennes. Ceux qui se reconnaissent dans cette catégorie de citoyens aimeraient avoir des précisions à ce sujet au moment où Anne Hidalgo fait savoir qu'il lui manque 400 Millions d'€ pour boucler le budget 2016.

    Gérard Simonet

     

     

  • St antoine 40 immeuble étroit 05 04 14Photothèque VlM

     
    "Vivre le Marais !" vient de déposer une contribution dans les cadre de l'enquête publique relative à la modification du PLU (Plan Local D'Urbanisme) de Paris qui touche les IIIe et IVe arrondissements mais épargne le secteur qui relève du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.
     
    Nous avons été choqués de  constater à cette occasion qu'à la mairie aucun espace n'est réservé à la consultation du dossier d'enquête publique. Le contributeur est installé sur un coin de table derrière un écran d'ordinateur avec peu de place pour écrire. Cela donne une idée de la valeur accordée à cette enquête… De plus, cette enquête publique confidentielle a lieu, comme par hasard, en juin-juillet. Il ne serait pas étonnant que peu de parisiens se manifestent et que la Mairie se prévale d'un large consensus par défaut. Depuis que le projet est lancé, elle a écouté poliment les associations, au nom de la sacro-sainte "démocratie participative", mais donne aujourd'hui l'impression que tout est "ficelé".
     
    Sur le fond, dans ce projet de modification du PLU, la Mairie de Paris s'engage résolument dans un processus de densification du bâti parisien. "Vivre le Marais !" rappelle régulièrement que les mesures structurelles qui visent à densifier Paris (loi ALUR ou Duflot qui a purement et simplement supprimé le coefficient d'occupation des sols à Paris), particulièrement le projet de surélever les immeubles existants, ne font aucun cas de la qualité de vie de ses habitants. Impossible d'ailleurs de trouver dans le dossier de l'enquête publique la hauteur maximale autorisée : est-ce 31m, 25m plus un couronnement de 4,5m, soit 29,5m ? Le dossier semble fait pour brouiller les pistes. L'ancien PLU prévoyait 25m en gradins.
     
    Paris est déjà la ville la plus dense d'Europe avec 24.000 habitants/km2 (hors bois). Il s'ajoute à ces chiffres un record mondial de fréquentation touristique (35 Millions de visiteurs par an) qui génère un supplément de 250 à 300.000 personnes en permanence dans les lieux publics et les transports en commun déjà saturés, sans parler de la circulation automobile (cars de tourisme) et de la pollution qu'elle induit.
     
    En ces jours de crise économique où les budgets des loisirs rétrécissent, il faudrait laisser aux citoyens parisiens ce qui ne coûte rien et est le plus important : la QUALITÉ de VIE. Nous avons l'impression que la Mairie souhaite que Paris devienne INVIVABLE. L'objectif d'accroître à la fois la demande de logements (par l'augmentation de l'attractivité économique de la capitale) et l'offre de logements (par la densification du bâti) ne peut mener qu'à une dégradation de la qualité de vie des parisiens. Ceux-ci ont plus que jamais besoin d'espaces de respiration et de liberté, en surface comme en hauteur et ce qu'on leur propose ici est une asphyxie progressive.
     
    Densifier Paris est une approche anti-humaniste qui ne fera qu'accentuer la fuite des classes moyennes et des familles avec enfants. Par ailleurs, les atteintes au patrimoine architectural et à la physionomie des rues, qui témoignent tous deux de l'histoire parisienne et sont un élément essentiel de son attractivité touristique, seront irréversibles. La solution passe plutôt par la déconcentration des activités parisiennes vers la périphérie et, de ce point de vue, le projet "Paris-Métropole" est une réponse mieux adaptée aux enjeux présents et à venir.
     
    Isabelle Thomas-Le Doré
     
  • Location coute durée charles V 05 04 14L'archétype du locataire touristique avec ses attributs : les "valises à roulettes" (Photo VlM, cliquer gauche dans l'image pour agrandir)

     

    "Un coup d'épée dans l'eau" disent certains, "une opération de communication" affirment d'autres. il n’empêche que la Mairie de Paris, à grand renfort de publicité, vient de lancer une opération de contrôle des locations touristiques afin de détecter celles qui ne seraient pas déclarées notamment dans le Marais (IVe arrondissement), qui est visiblement dans le collimateur. Ce secteur est visé en priorité car il détient un nombre élevé de meublés de ce type, comme le montre l'offre figurant sur "Airbnb" dont le Président, rappelons le, a été reçu en grande pompe par le Premier adjoint Bruno Julliard, en février dernier (notre article du 28 février 2015) !

    D’après les  informations communiquées, les contrôleurs dépêchés par la ville se présentent aux adresses figurant sur le site d'annonces mentionné ci-dessus et constatent si la location est dans les règles ou non. Bien entendu leur tâche n'est pas facile, ils doivent détenir les codes d'accès, tomber au moment où des touristes occupent le logement incriminé et prouver qu'il s'agit bien d'une location saisonnière non autorisée. Il faut savoir que s'il existe des gardiens, ils sont dans ce cas peu enclins à donner des renseignements car ils peuvent tirer avantage de cette activité.

    Les agents de  la ville ne verbalisent pas, mais constituent un dossier lorsqu'il y a infraction, la Mairie décidera ensuite si elle entame des poursuites judiciaires ou non.

    Compte tenu du nombre limité de contrôleurs face au nombre élevé de locations saisonnières existant à Paris (le nombre 30 000 figurant sur le site Airbnb est souvent avancé), les 80 contrôles actuellement engagés dans notre quartier sont bien peu. Ils ne sont pas inutiles néanmoins car ils entretiennent une psychose qui rend les fraudeurs mal à l'aise et conforte les résidents dérangés dans leur droits à mener les actions qui s'imposent, notamment à l’intérieur de leur copropriété.

    La Marie nous apprend que 20 propriétaires non en règle ont été condamnés l'an passé, totalisant, outre les frais de justice, presque 600 000 € d'amendes.   

    Certes cela peut coûter cher mais pour l'instant le risque reste contenu et les parisiens doivent continuer à subir toutes les nuisances liées à ces locations qui rapportent "gros" à leurs propriétaires (voir nos articles des 13 février 2012 et 10 septembre 2014), sauf à prendre leur problème en mains pour le gérer de manière active.

    La Mairie de Paris a de son côté encore beaucoup à faire pour récupérer des surfaces d'habitation et refréner la spéculation immobilière ! La vraie solution serait de plaider pour une amélioration de la situation des loueurs traditionnels qui sont totalement découragés de mettre leur bien sur le marché tant le risque d'impayés et d'aliénation de leur capital dans les arcanes de l'action judiciaire est grand.

    Dominique Feutry

     

  • Braque iL'entrée de l'Hôtel du marquis de La Grange au N° 4 rue de Braque (IIIe)

     

    La rue de Braque (IIIe) relie la rue du Temple à l'Hôtel de Clisson, elle fut du XIIIe au XVIIe siècles la rue aux Boucheries de Braque car une  boucherie y fut installée par les Templiers au N° 12 et des terrains qui s'y trouvaient appartenaient à la famille de Braque. Cette voie calme est formée de beaux immeubles des XVIIe et XVIIIe siècles, des scènes du film "La Traviata" de Zeffirelli y furent tournées au début des années 80.

    Braque 2Vue de la cour de l'Hôtel du marquis de la Grange avec ses pilastres, ses arcades surmontées de mascarons

     

    Parmi les maisons intéressantes figure au numéros 4-6 un hôtel dû à l'architecte Thierry-Victor Dailly [à qui l'on doit des immeubles prés de l'église Saint-Germain des Prés (VIe), une annexe de l'Hôtel Dieu ou l'Hôtel de Beaune (VIe)…].

    Construit en 1673 pour Thomas le Lièvre seigneur de La Grange, il faut partagé par ses  petits enfants. Le N°6 devint  propriété de la marquise Marie-Madeleine Le Lièvre de la Grange à partir de 1740 épouse de Joly de Fleury, lequel a succédé à d'Aguesseau comme procureur-général au parlement. Le N° 4 revint à François-Joseph Le Lièvre, marquis de la Grange, maréchal-de-camp, gouverneur de Brie-Comte-Robert.

    Il s'agit de deux édifications pratiquement identiques, sinon qu'elles sont de largeur différente, avec le même nombre d'étages et une façade en pierre. Celles-ci sont remarquables car elles sont munies chacune d'un magnifique balcon en fer forgé prenant appui sur une console joliment sculptée. Des mascarons de belle facture (un vieillard et Cybèle) agrémentent les ventaux des portes de style rocaille.

    Dans la cour, des arcades sont elles aussi surmontées de mascarons figurant des divinités antiques. D'autres figures sculptées sont visibles au N°4, sur le voûte du porche et les côtés, représentant des animaux de différents continents. Un escalier assez majestueux avec sa ferronnerie se trouve dans le vestibule de style rocaille.

    On cite parmi les différents propriétaires qui se sont succédé, Blanche de Caulaincourt, veuve du duc de Vicence (en 1827). Signalons que les lambris d'un des salons ont été remontés dans le château de Nerville-La-Forêt dans le Val d'Oise. Quant aux plafonds peints dont un représentant la justice par Lebrun, ils ont disparu.

    Nous avons déjà parlé de ces immeubles dans un article du 23 juin 2013 en faisant le lien avec deux autres bâtiments situés aux 3 et 5 rue des Haudriettes (IIIe), l'ensemble ayant été  acquis en 2001 par la Mairie de Paris pour développer son  parc HLM. La gestion, confiée à la SAGI qui a fait d'importants travaux dans les bâtiments rue des Haudriettes, a été transférée ensuite à la RIVP (Régie Immobilière de la Ville de Paris), dont le Maire du IIIe était Président.

    Nous ne savons pas grand chose en ce qui concerne la rue de Braque. Il y a eu demande de travaux à la Direction de l'Urbanisme,  sans doute aussi transfert de propriété, a priori à la SIN  (Société Nationale Immobilière), filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, qui gère près de 272 000 logements en France dont une majorité de logements sociaux.

    Depuis 2013 nous n'en savons pas davantage ? Quel sort sera réservé à ces immeubles de prestige ? La discrétion semble de mise, il serait intéressant pourtant pour les contribuables parisiens de savoir qui sont ou seront les heureux bénéficiaires de ces logements…

    On croit se souvenir que Patrice Chéreau, qui nous a quittés en 2013, a été l'un de ceux-là.

    Dominique Feutry

     

    Sources : "Le Marais évolution d'un paysage urbain" Danielle Chadych et "Dictionnaire historique des rues de Paris" Jacques Hillairet.

     

    Gauthier Caron-Thibault, Premier Adjoint au Maire du 3ème Arrondissement, nous apporte les précisions suivantes et nous l'en remercions :

    "La SNI en est bien le propriétaire.

    -          Il ne s’agit pas de logements sociaux à proprement parler avec loyer type SRU (PLAI, PLUS ou PLS) et réservataires, mais de logements à loyer libre.

    -          La vocation assumée de SNI est de produire sur Paris un parc de logement à loyer « intermédiaire », c'est-à-dire entre le PLS (environ 10 à 12 euros le m²) et le loyer du marché privé. Aussi à cette adresse, nous sommes à un loyer quittancé actuel de 22.02 euros/m².

    -          Il n’y a certes pas de réservataires, mais SNI nous signale les libérations et nous nous efforçons d’orienter vers eux les demandeurs de logement qui pourraient satisfaire au loyer."

    Par ailleurs, il nous est indiqué que des travaux significatifs étalés sur 9 mois viennent d'être engagés, depuis février dernier. Ils portent notamment sur la réfection des pavés et de certains enduits côté cour intérieure, la réfection du porche du hall et des paliers du N°4, le ravalement de la façade sur rue et la réfection des portes des N°4 et 6 avec remplacement des menuiseries sur rue. Enfin une  reprise de l'isolation de la toiture  est aussi prévue".

     

    Détails des travaux en pièce jointe

     

  •   Densité paris dessin sans légende

     

    Dans un reportage sur la quantité impressionnante de bureaux vides à Paris, l'hebdomadaire "Le Point" sur Internet commente cette semaine des déclarations de Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris et Maire-Adjoint auprès d'Anne Hidalgo, en charge du logement. Des déclarations qui se contredisent.

    La première est un constat que nous rappelons inlassablement depuis cinq ans au moins : Paris est la ville où la densité d'habitants est la plus élevée d'Europe (avec 24.000 habitants au km², hors bois). Quand on se prononce de la sorte, c'est évidemment pour s'en plaindre. Ce n'est pas le cas de M. Brossat qui parle au contraire de l'augmenter, en assurant la conversion de bureaux en habitations. 

     

    Solal SipaBureaux vides à Paris (Illustration Le Point Solal/Sipa)

     

    Sa réflexion repose sur la constatation qu'il existe une forte demande pour des logements sociaux à Paris, que l'offre actuelle ne peut satisfaire, et sur un impératif qui est celui de la "mixité sociale", postulat  dont on se dispense de faire la démonstration tant il s'impose comme une évidence à chacun.

    Les choses ne sont pourtant pas aussi simplistes et il n'est pas inutile de se départir de toute idéologie et regarder froidement le problème en face si on veut le résoudre.

    On comprendrait aisément qu'il y ait de nombreux candidats pour vivre à Paris (intramuros) si l'activité économique, les entreprises et leurs sièges, devaient s'y concentrer de façon durable. Éviter aux salariés de longues heures dans des transports en commun inconfortables pour aller de la banlieue au travail serait un objectif pertinent. Mais c'est une tout autre situation qu'on découvre : les entreprises et leurs sièges fuient Paris au profit de la proche banlieue, parce qu'elle est moins coûteuse. Doit-on dans ces conditions attirer à grands frais des habitants dans Paris pour qu'ils en soient réduits à reprendre le RER chaque jour mais en sens inverse ?

    A grands frais, c'est bien le cas. Car la transformation de bureaux en appartements, au sein d'immeubles dont beaucoup sont haussmanniens, est extrêmement onéreuse. Le prix de revient de ces logements, une fois transformés, atteindra des sommets tels qu'il sera strictement impossible de les rentabiliser par des loyers modérés ou même moyens. Si la Mairie de Paris s'engage dans cette voie, elle creusera le déficit annuel qui à son tour ira grossir la dette.

    C'est sur les contribuables parisiens, ceux en particulier qui se sont logés "à la force du poignet", sans bénéficier de faveurs, en empruntant, qu'un jour ou l'autre la charge de cette dette retombera. Anne Hidalgo s'est engagée à ne pas augmenter les impôts pendant la mandature. Dont acte. Mais si les comptes dérapent, elle ne pourra tenir son engagement qu'en augmentant la dette, quitte à maquiller des subventions d'équilibre en investissements. Une méthode qui s'apparente à la cavalerie. Un jour il faudra payer, en se rappelant que les taux d'intérêt sont dérisoires en ce moment mais qu'ils peuvent se redresser demain en rendant la charge de la dette insupportable.

    La sagesse serait donc aujourd'hui d'y regarder à deux fois avant de densifier Paris, en "étatisant" encore plus le logement puisque c'est bien de cela qu'il s'agit pour M. Brossat. S'il est vrai que des locaux commerciaux cherchent preneur actuellement, la loi de l'offre et de la demande devrait faire baisser les prix et finir par rendre ces bureaux attractifs. Si leur rendement financier chute, il en est de même de la valeur du capital, donc du prix de l'immobilier. On est peut-être à la veille pour cette raison d'une baisse du foncier à Paris plus significative que celle que nous avons connue ces deux dernières années.

    Dans cette hypothèse on serait bien avisé de laisser sa liberté au marché parisien pour éviter d'aggraver les déséquilibres financiers de la capitale.

    Si la tendance se confirme, l'activité économique et avec elle les besoins en logements se déplaceront progressivement hors de Paris accompagnant en cela le projet de "Paris Métropole" qui sera une réalité dès 2016, 

    Il n'est donc pas opportun, pour toutes ces raisons, de financer à perte du logement à Paris, à contre-courant de la nécessaire optimisation des déplacements en Île-de-France qui suppose de rapprocher les activités et le logement. Le mouvement centrifuge qu'on constate aujourd'hui a du bon. Il place les entreprise au sein d'une zone moins habitée où le logement peut s'épanouir sans recourir à des artifices qui ne peuvent que peser sur le pouvoir d'achat d'une catégorie sacrifiée de citoyens.

    Gérard Simonet

     

    Post scriptum du 24/04/2015

    Notre article a été lu et commenté par un éminent urbaniste d'origine française qui a fait sa carrière à la Banque Mondiale. Voici ce qu'il en dit :

    I agree completely with the author. The municipality of Paris seems to select the most expensive and the least efficient way of providing housing for low income households. Office buildings are becoming vacant in many cities because jobs are spreading in suburbs. This is happening in many cities of the world, and in particular in New York where many office buildings in Wall Street area are being transformed in apartments. However, the transformation is very expensive. It is therefore better to have the future users pay for the change than the local taxpayer. When some households are too poor to afford a decent apartment, it is better for the government to provide them with a voucher rather than giving them an apartment which might not be in the right location and might not be of the right size.

    Alain Bertaud

    Senior researcher at the New York University.