Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Logement

  • Hotel-Dieu_de_Paris_(2007)Une vue de l'entrée principale de l'Hôtel-Dieu place Notre Dame (IVe)   

     

    Que va devenir l’Hôtel-Dieu ? Une lancinante question qui n’a toujours pas trouvé réponse. Il nous avait été affirmé que l’établissement conserverait sa « vocation médicale ». Qu’en est-il exactement?

    Nous savons que les urgences ont été transformées en consultation 24 heures sur 24 et la Commission Médicale d’Établissement (CME) vient de rendre récemment un avis consultatif sur le projet encore bien flou à dire vrai, ce qui nous permet d’en savoir un peu plus néanmoins. 

    Si le responsable de l’AP-HP,  Martin Hirsch,  a parlé de trouver  un équilibre avec les différents acteurs concernés, il semble fort probable toutefois que l’activité médicale sera fortement réduite. Il est question  de n’occuper que 50 % du site. Que deviendra l’autre moitié ? Certains avaient parlé de résidence étudiante, d’autres ont avancé l’aménagement de logements sociaux, voire les deux. Paris Habitat serait d’ailleurs en train d’étudier un dossier. Les bruits les plus divers courent à ce sujet.

    Il est envisagé aussi la création d’un pôle de psychiatrie, un hôpital universitaire ? 

    Mais pour les urgences chacun doit se faire une raison, c’en est presque fini  puisque l’Hôtel-Dieu ne conservera plus que les cas les moins graves, les autres seront dirigés, comme actuellement, sur l’Hôpital Cochin. 

    En fait, tout se jouera entre le politique et la finance car quel que soit le projet retenu il coûtera très cher et les contribuables en ont assez d’être mis à contribution, il faudra donc bien trouver un équilibre. 

    Ce dossier très sensible nous réserve encore de belles joutes verbales.

    Dominique Feutry

     

  • Air 2 

    Brian Chesky, le président d' Airbnb (Photo D. Balibouse/Reuters)

     

    A l'occasion de la visite à Paris de Brian Chesky, fondateur et président de la société qui gère le site américain Airbnb, la plateforme américaine de location touristique entre particuliers, les quotidiens titrent que Paris est le numéro un mondial de la location sur Airbnb.

    Reçu à grand renfort de publicité par le 1er adjoint à la Mairie de Paris, le sémillant Président américain s'est félicité que Paris soit la première destination pour son site. Ainsi depuis 2008, 1,8 million de touristes sont venus dans la capitale via Airbnb, 40 00 logements étant offerts à la location.

    La satisfaction est telle que le patron du site d'hébergement a  annoncé que Paris était la ville retnue pour y tenir son prochain rassemblement annuel dédié à l'hospitalité "AirbnbOpen" !

    Bien entendu ont été passées sous silence les nuisances que nous ne cessons de dénoncer (voir notre article du 16 février 2015), principal revers de la médaille des locations saisonnières (ou touristiques). Et les mesurettes prises dans le cadre de la loi ALUR, notamment la taxe de séjour, n'y changeront rien malheureusement pour les habitants à qui, au rythme où vont les choses, il sera peut-être demandé à l'avenir de bien se tenir si l'on en juge par les égards réservés hier à l'Hôtel de Ville au chef d'entreprise américain.

     

    AirDéclinaison commerciale du logo d'Airbnb

     

    Tout ceci ne dit rien qui vaille et il faudra pourtant bien que s'arrête cette croissance exponentielle de la location saisonnière dont nous ne connaissons pas l'ampleur réelle puisque chacun sait, pour l’avoir constaté prés de chez lui, que nombre de locations de ce type se font sous le manteau. Mais l'effet est là, le bruit, les nuits blanches, l'alcool coulant à flot dans des copropriétés jusqu'alors paisibles…La routine nocturne diront les plus résignés, laxisme évident diront ceux qui ne veulent pas baisser les bras.

    La Mairie de Paris devrait davantage monter au créneau sur ce sujet  car l'exaspération des électeurs est palpable. Il faut être autiste pour ne pas subodorer ce sentiment de rejet de la part de parisiens confrontés chaque jour, aux nuisances collatérales de la location saisonnière.

    Dominique Feutry

     

  • TriangleProjet Unibail de "Tour Triangle" dans le XVe

     

    L'opposition d'E.E.L.V. (Les Verts) à ce projet d'immeuble de bureaux Porte de Versailles et leur collusion avec l'opposition UMP/UDI a conduit à son rejet lors du dernier Conseil de Paris des 1-2-3 décembre. Le vote est contesté devant le Tribunal Administratif mais cet épisode semble avoir laissé des traces sur l'équipe conduite par la Maire Anne Hidalgo. D'autant que d'autres sujets de disputes se profilent comme les tours de Jean Nouvel dans le XIIIe (voir Le Parisien de ce jour)

    Sans doute y a-t-il un lien entre l'évènement et les deux annonces que la Mairie de Paris vient de livrer à la Presse : "La fin du diésel à Paris" et "l'extension du droit de préemption aux appartements isolés", dans certains arrondissements.

    Deux clins d'oeil qui ont une portée politique, le premier en direction des Verts qui sont en pointe dans la lutte contre la pollution de l'air, notamment aux particules fines, le second vers les communistes et leur leader Ian Brossat, Maire-Adjoint en charge du logement à l'Hôtel de Ville.

     

    Brossat twitter  Ian Brossat (Photo Twitter)

     

    Les mesures dont la Maire vient de  faire l'annonce au  "Journal du Dimanche" du 7 décembre 2014 pour réduire la pollution, notamment son programme d'éradication des véhicules diésels et la limitation d'accès des véhicules motorisés dans les arrondissements du centre de la capitale méritent d'être discutées et mises en oeuvre avec la prudence qui s'impose. Nous sommes prêts à rencontrer à nouveau, dans le cadre de "Vivre Paris !", et revoir pour cela Christophe Najdovski, Maire-Adjoint en charge des transports et déplacements qui vient de s'esprimer sur RTL sur le sujet

      IMG00009-20131210-1958Christophe Najdovski et Corine Faugeron (élue E.E.L.V. du IVe) en décembre 2013, rencontre avec "Vivre Paris !" (Photo VlM)

     

    L'extension du champ du droit de préemption par la mairie aux appartements privés lorsqu'ils sont mis en vente (qualifiée aussi de préemption "dans le diffus") apparait comme une concession faite à Ian Brossat et au groupe communiste de la Mairie de Paris. Il s'agit d'une disposition qui permet au Maire de Paris d'intervenir dans un processus privé de vente d'un logement. Dès que ses services sont informés d'une "déclaration d'intention d'aliéner" (DIA), ils bloquent la transaction en cours et se substituent aux acheteurs. Le prix est  fixé par les Domaines. Généralement 30 à 40 % au-dessous du prix de marché.

    Le vendeur a fort heureusement le droit de refuser mais il ne peut plus vendre son bien. On conçoit le drame qu'une telle situation peut créer s'il s'agit d'un particulier qui vend pour acheter ailleurs ou plus grand, et qui peut se trouver ainsi bloqué dans un parcours personnel ou professionnel. Le vendeur peut cependant saisir le Tribunal Administratif. La jurisprudence montre qu'il lui est généralement fait droit mais ce sont des mois voire des années de perdues, un délai incompatible avec l'urgence qui prévaut dans ces cas-là.

    Cette mesure, si elle est réellement mise en oeuvre sera vécue comme liberticide et donnera lieu à de nombreux litiges. Elle ne concerne pas le Marais a priori mais 30 imeubles par exemple sont visés dans le IIe arrondissement. On essaiera de savoir ce que son Maire E.E.L.V. Jacques Boutault en pense.

    Gérard Simonet

     

  •  AppartLe livre "L'Appartement communautaire. L'histoire cachée du logement soviétique" Ed du Sextant

     

    Parmi les sujets que souhaitent porter au prochain conseil les élus de Paris, l'un d'eux rappelle un livre fort intéressant et édifiant paru en 2007 aux Éditions du Sextant dont nous recommandons la lecture, son titre évocateur est le suivant :

    L'Appartement communautaire. L'histoire cachée du logement soviétique

    Il est le résultat d'un immense travail de la chercheuse Katerina Azarova qui a travaillé à partir de nombreux témoignages. Le livre, comme l'explique la notice établie lors de sa parution, « lève un énorme et salutaire pan de voile. Car, parmi les réformes du gouvernement bolchevique après la révolution de 1917, le partage des « mètres carrés habitables » est sans doute la plus radicale et a les effets les plus immédiats sur la vie des citadins. En décembre 1918, les appartements des immeubles de rapport et les hôtels particuliers sont divisés en parties individuelles et en parties communes. Conçue au départ comme provisoire, l’habitation communautaire devient peu à peu le logement le plus répandu dans les grandes villes : c'est là le rappel permanent de la précarité économique, cachée derrière les façades des immeubles et donc facilement supprimée de l’image affichée du pays socialiste »… 

    « Un enfer au quotidien : le téléphone commun, placé dans l'entrée de l'appartement, d'où il n'est pas possible de passer un coup de fil sans que l'ensemble des habitants du logement n'entende les plus infimes secrets ; la cuisine ou la salle de bains, toujours en désordre parce que personne ne se sent vraiment responsable de sa propreté, etc. l'appartement communautaire vient de loin, si l'on peut dire. Il est la traduction concrète du grand mouvement utopique, notamment français, du XIXe siècle. On y trouve les idées de Fourier (le phalanstère), de Bakounine, la nostalgie du Mir, la vieille communauté foncière russe ».

    Et si les idées de Fourier redevenaient tendance à l'Hôtel de Ville ! Mais au fait nous avons changé de siècle voilà 14 ans déjà…il ne s'agit que d'un projet d'extension des préemptions d'appartements soit, dans un premier temps, 250 immeubles parisiens représentant 8 000 logements visés.

    Dominique Feutry

     

  • Froid-sdf_930620_scalewidth_630

    Les premiers froids arrivent et nous constatons que beaucoup de sans-abris doivent passer leurs nuits dans la rue, or leur nombre s’accroît avec la montée de la précarité. L'Ile-de-France en concentre à elle seule autant que l'ensemble des autres grandes agglomérations françaises. Personne ne peut tout régler, pas même l’Etat qui doit, entre autres, faire face à ses problèmes budgétaires.

    Il n’empêche que beaucoup s'activent pour pallier, dans la mesure du possible, les carences qui frappent tous ceux qui sont confrontés à la misère et à la dure réalité de la vie dans la rue, y compris dans notre quartier.

    Nous savons que les mairies des IIIe et IVe arrondissements agissent tout au long de l’année dans ce domaine (notre article du 20 décembre 2013). Il existe à ce titre des maraudes, des outils de renseignement (adresse électronique sdf3@paris.fr). Des bénévoles oeuvrent au sein d'associations sur le terrain, soit en sillonnant le quartier (ce que fait la Brigade d’assistance aux personnes sans abri, BASPSA, de la Préfecture de Police), soit en organisant des points d'accueil. Il est impératif, outre les centres d'hébergement existants, de pouvoir mettre des salles à disposition pour que les personnes en détresse puissent venir se réchauffer, prendre un café, un repas chaud, si possible dormir et béneficier de soins si nécessaire. Les volontaires sont les bienvenus et peuvent utiliser l'adresse sdf3paris.fr, ou contacter – la liste n'est pas exhaustive – les organismes situés dans ou près du Marais, comme le Secours Populaire Français (11 rue Froissart IIIe), le Secours Catholique (13 rue Saint Ambroise XIe), Emmaüs (qui tient magasin 74 rue de Turbigo IIIe), les Restaurants du Coeur (4 Cité d'Hauteville Xe et 5 rue Cesselin XIe) ou la Croix Rouge (14, rue Caffarelli IIIe et 36 rue Geoffroy l'Asnier IVe) ainsi que les différentes paroisses de nos arrondissements. 

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    Les dons alimentaires à l'instar de la collecte organisée le 29 novembre l'Hôtel de Ville comptent beaucoup dans le soutien qui peut ainsi être apporté.

    Nous pouvons regretter que la publicité et l'information à cet égard soient relativement modestes, le grand public qeu seules les grandes institutions, les plus visibles, agissent. Nous pourrions suggérer à nos édiles, la période s'y prête, d'utiliser certains  moyens financiers, certains supports, certains relais dont il dispose pour faire connaître davantage, au-delà de tout clivage, les structures qui existent non seulement au sein de leur mairie, mais aussi dans leur arrondissement afin de venir en aide aux plus démunis.

    "Aider les autres c'est encore la meilleure façon de s'aider soi-même." Martin Gray

    Dominique Feutry

     

  • Réaumur 39 art nouveauImmeuble "art nouveau" à la lisière du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais, 39 rue Réaumur (IIIe) (Photo VlM)

     

     Le PLU en vigueur a vu le jour en 2006. Dès 2008, Bertrand Delanoë brillamment réélu le modifiait dans un but de densification : augmentation de 1 mètre des hauteurs de façades et des libertés sur le COS (coefficient d'occupation du sol).

    En 2011, nouvelle modification du PLU avec enquête publique, en réponse à une décision de justice faisant droit à une requête en annulation formulée par "l'association pour la sauvegarde du Bois de Boulogne et de ses abords".

    La modification présentée aujourd'hui répond à trois objectifs :

    • Création de logements ; l'équipe en place en a promis 10.000 par an pendant les six ans de la mandature (l'opposition avançait 12.000 !)
    • Mesures en faveur de l'environnement conformément au "plan d'aménagement et de développement durable" (PADD)
    • Amélioration de l'attractivité de la ville en direction des acteurs économiques et du tourisme

    Un quatrième objectif est passé sous silence mais chacun sent bien qu'il plane sur le débat. Au 1er janvier 2016 (c'est-à-dire demain) l'urbanisme passera sous  contrôle de la métropole du "Grand Paris", qui en fonction des heurs des uns et des autres dans les compétitions électorales, sera ou ne sera pas de la même couleur politique que Paris. Il faut donc se dépêcher d'engranger un maximum de dispositions avant l'échéance fatale, en espérant convaincre les nouveaux décideurs de ne pas les abroger.

    De notre point de vue, nous le rappelons à longueur d'articles, des mesures structurelles qui visent essentiellement à densifier Paris (la loi ALUR ou loi Duflot a purement et simplement supprimé le COS pour Paris), le cas échéant par surélévation d'immeubles existants, ne font aucun cas de la qualité de vie des habitants. Paris est la ville la plus dense d'Europe avec 24.000 habitants au kilomètre carré (hors bois). Le IIIe arrondissement culmine avec 45.000 hab/km² du côté des Gravilliers (source "atelier parisien d'urbanisme" – APUR – 2007). Il s'ajoute à ces chiffres un record mondial de fréquentation touristique qui apporte chaque jour l'équivalent de 250 à 300.000  personnes qui fréquentent les lieux publics et utilisent des transports en commun déjà saturés.

    En ces jours de disette où les budgets loisirs de chacun rétrécissent, il faudrait laisser aux citoyens ce qui ne coûte rien et les comble : la qualité de leur vie. A ce titre, l'objectif qui est d'accroitre l'attractivité de Paris intra-muros conduit à augmenter l'activité économique, à développer les besoins en services publics (transports, écoles, crèches, hôpitaux, ….) et in fine à créer une demande supplémentaire de logements dans un habitat déjà surpeuplé. On alimente une réaction en chaine dont on sait en physique nucléaire qu'elle conduit à l'explosion.

    Densité paris dessin sans légende

    L'illustration de notre rhétorique, magnifiée par Arbo, que nous ne résistons pas au plaisir de publier à nouveau

     

    Deux des objectifs sur les trois qui sous-tendent la démarche, sont donc contradictoires.

    La solution est évidemment dans la déconcentration de l'activité parisienne vers la périphérie et de ce point de vue le projet (qui est une réalité désormais) de "Paris Métropole" est à l'évidence la bonne réponse. L'approche centripète irresponsable doit laisser la place à une politique centrifuge raisonnée.

    Cet argumentaire ne signifie pas qu'il faille renoncer à régler des situations qui heurtent le bon sens. S'il reste encore des îlots urbains qui pour des raisons diverses sont à l'abandon, il faut clairement que la Mairie de Paris s'en occupe et s'il le faut investisse. Les partenariats public/privé peuvent du reste apporter une réponse élégante aux besoins de financements que la Ville de Paris ne peut plus satisfaire et à l'objectif de diversité sociale en mélangeant dans un même programme les logements très sociaux et intermédiaires, pour que les classes moyennes ne restent pas les éternels oubliés d'une politique qui ne pense à eux que pour les ponctionner.

    Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum en a largement usé de façon avisée, par exemple avec les îlots Charlot/Pastourelle et Temple/Pastourelle. Il a annoncé hier que l'achat de l'immeuble de la poste de la rue de Saintonge, actuellement à l'abandon, était acté. On connait aussi le cas du 26 rue de Montmorency, lui aussi en déshérence, sur lequel le Premier Adjoint Gauthier Caron-Thibault s'est largement impliqué.

    La Mairie de Paris s'engage dans le processus habituel des figures imposées en matière de concertation. Ce sont toujours les mêmes qu'on voit dans les réunions. Ils ont souvent une compétence qui se situe au-dessus de la moyenne. Il ne fait pas de doute qu'ils "feront le job". Nous aussi d'ailleurs, en compagnie de Leslie Helfer, animatrice du conseil de quartier "Arts & Métiers". Nous avons été invités à enrichir le débat autour de Christine Frey, conseillère régionale, au sein d'un atelier "espace public" (un sujet qui nous mobilise tous les jours !).

    Mais comme d'habitude nous nous rendrons compte qu'on nous a écoutés poliment et que tout est "ficelé", sachant tout de même que des opinions structurées finissent souvent, à des degrés divers, par s'installer dans la pensée de ceux qui font l'opinion et la politique.

    Gérard Simonet

     

  •  Photo-1L'hôtel de luxe Peninsula nouvellement ouvert avenue Kléber (VIIIe)t

     

    La polémique enfle sur le projet de taxation des séjours dans les hôtels de luxe de la capitale. La Maire est en première ligne sur cette question sachant que les discussions sont en cours avec le gouvernement et la profession qui est vent debout contre l’application de cette probable taxe.

    La question est pour l’instant de savoir quel en sera le montant et où placer le curseur ? Le luxe commence-t-il à la catégorie des 3 étoiles et à 100 € la nuit ou est-ce au-delà ?

    La réponse est que la ville a besoin de boucler son budget et cela pèse lourd dans la balance. Il est vrai que les arguments mis en avant en faveur de cet « impôt » ne sont pas dénués de fondement. D’une part la mairie souligne que des capitales et grandes villes européennes ont déjà mis un tel système en place. Il est aussi rappelé que les touristes bénéficient des services divers comme les transports en commun subventionnés , le nettoyage de la ville dû à l’afflux de touristes (même si nous sommes mal classés)… Tout cela est coûteux et il est vrai que ce sont les impôts des parisiens qui en assurent le financement. Est-ce normal ? Il y a à cet égard une forme d’injustice.

    Les professionnels du tourisme avec le Ministre des Affaires étrangères militent contre cette taxation qui, selon eux, fera fuir les touristes et pèsera sur les recettes dégagées par ces visiteurs dont la France a tant besoin. La réponse de ceux qui ne sont pas d’accord avec ce point de vue est que l’attractivité de Paris est telle que l’incidence sera marginale d’autant que seuls les touristes les plus aisés seuls touchés dans cette affaire.

     

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    Le livre intitulé "S'enrichir grâce à la location saisonnière"

     

    Bien entendu tous ces arguments se défendent mais il est un domaine pour lequel ce sujet devrait être aussi d’actualité, celui des locations saisonnières.

    Non seulement l'offre croit de façon exponentielle. Non seulement elles concurrencent de façon déloyale les hôtels. Non seulement elles amènent des nuisances que nous avons maintes fois souligénes (fêtes nocturnes bruyantes et arrosées dans les immeubles, bruit des roulettes conséquence du va et vient continuel des valises…) mais beaucoup dénoncent l’insuffisance de la réglementation relative à cette activité. Un bon moyen de rétablir une saine concurrence ne serait-il pas d’inclure aussi ces locations dans le champ d’application de cette future taxe ? Seuls les mal informés peuvent croire que les locations saisonnières ne dépassent jamais ce seuil de 100 € qui semblerait à l’avenir devoir déclencher la taxation qui fait débat… Les habitants du Marais savent qu’il n’en est rien bien au contraire !

    Nos édiles et les professionnels du tourisme seraient donc bien inspirés d’étudier l’extension du champ d’imposition de la future taxe aux locations saisonnières, nonobstant la mise en oeuvre des mesures et réglements qui s'appliquent à ce type d'activité.

    Dominique Feutry

     

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  •   PhotoL'immeuble en briques du 45-47, rue Saint-Paul (IVe) (Photo VlM)

     

    Tout de briques, enchâssé parmi d’autres maisons étroites, l’immeuble au 45-47 rue Saint-Paul (IVe) formant angle avec l’entrée du Passage Saint-Paul situé non loin de la rue Saint-Antoine, dénote à cet emplacement et apporte couleur et originalité au quartier.

    Haute de 6 étages, la construction, bien que très étroite et n’offrant que deux fenêtres par niveau et un petit balcon végétalisé au 6ème, a une certaine allure avec ses briques de couleurs différentes savamment disposées. Certaines sont même placées en saillie accentuant la verticalité. A partir du second niveau, une partie de la façade est en avancée comme une sorte de haute échauguette qui essaie de rompre l'aspect étriqué de l'ensemble tout en permettant d'augmenter la surface intérieure.

    Les bâtisseurs ont tiré le meilleur parti du peu de terrain dont ils disposaient sans rompre véritablement l’harmonie avec les bâtisses voisines.

    Dominique Feutry

     

  •   ViewmultimediadocumentAffichage concernant le PLU sur le site de la mairie de Paris  

     

    La procédure devant aboutir à la modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) vient d'être lancée dans le cadre des engagements de campagne de la nouvelle Maire de Paris. L’idée étant de créer 10 000 logements par an, et 30 hectares d’espaces verts.

    Pour la municipalité en place, il faut faciliter la construction de logements mais aussi la transformation de bureaux non occupés en logements. Des taxes élevées et progressives sur les bureaux vacants seraient à l’étude pour convaincre ceux qui ne comprendraient pas la philosophie recherchée par ces évolutions.

    Il est aussi question d’inscrire des réserves dans le PLU pour le logement intermédiaire. il est vrai que ce dernier fait cruellement défaut au regard de ce qui est fait et annoncé pour le logement social, l’emblématique 30% en 2030 si souvent affiché.

    Il est aussi question de desserrer les contraintes qui pèsent sur les constructions de parkings jugées trop lourdes et trop coûteuses.

    Dernière modification, celle des règles dites de gabarit qui auraient pour effet de pouvoir monter les façades verticales jusqu’à 31 mètres au lieu de les monter en gradins à partir de 25 mètres.

     

    PLU

    Deux questions nous interpellent.

    Pourquoi vouloir densifier davantage Paris alors que nous sommes la capitale la plus dense d’Europe ? Veut-on que Paris devienne invivable ? Nous vous recommandons à ce propos de vous reporter à notre article très documenté du 24 février 2014 intitulé « Démographie parisienne et logement : le vrai du faux par Ile de France Environnement ».

    Densité paris dessin sans légende

    Pourquoi aussi une telle précipitation sur ce dossier alors qu’il est acté que la responsabilité du PLU sera dévolue à la Métropole du Grand Paris ?

    Nous restons très circonspects sur les conséquences que nous réservent ces modifications si elles sont entérinées sachant qu'un vieil adage souligne que : « Si un dossier est urgent, alors il peut attendre !».

    Dominique Feutry

     

  •  La_joute_des_mariniers-2_denoised Dans "la joute de mariniers" de Nicolas Raguenet, le pont Notre Dame est hérissé de constructions (Musée Carnavalet)

     

    Peut-être que ce rêve, ce retour en arrière diront certains, n’est qu'une utopie ? Mais comme au Moyen Age, comme le Ponte Vecchio ou le pont de Rohan à Landernau et le pont des Marchands à Narbonne, les ponts parisiens pourraient être à nouveau habités. C’est du moins la réflexion qui va être menée dans le cadre d’un appel à projets lancé par la Mairie de Paris. Celui-ci est concomitant à la conférence sur le logement au cours de laquelle sera signé le pacte « Logement pour tous » afin que tous les acteurs concernés s’entendent sur les freins à lever afin de favoriser la construction de logements qui font aujourd’hui défaut.

    L’édification d’ « immeubles ponts » pourrait être effective dans plusieurs arrondissements et pourquoi pas à terme dans le IVe !

    Il faut savoir qu’au Moyen Âge, les ponts étaient bordés de maisons qui causèrent d’ailleurs leur perte. En effet les habitations formaient des encorbellements sur les rivières et le fait de creuser des caves dans les piles des ponts provoquait de temps à autre leur effondrement !

     Rohan Le pont de Rohan à Landernau

     

    La pénurie de terrains à Paris serait ainsi en partie compensée. De belles opérations de promotion en perspective avec à la clé des logements, des hôtels et des commerces. Mais nous n’en sommes pour l’instant qu’au stade de l’étude.

    D’autres idées sont exploitées en parallèle comme celle de créer des "immeubles ponts" au-dessus du périphérique, sujet qui avait été évoqué lors de la dernière campagne des municipales. Mais dans ce cas le bruit conduirait à cantonner la destination des immeubles à des bureaux.

    Ce n’est qu’au printemps prochain que la Mairie décidera selon les résultats de l’étude si elle concrétise dans les faits l’aménagement d’ "immeubles ponts". Voilà une façon inattendue de répondre à la pénurie de logements sauf qu’il conviendra de veiller à ce que promotion ne rime pas alors avec spéculation.

    On peut se demander aussi, une fois de plus, si la ville la plus dense d'Europe et la plus fréquentée du monde doit accueillir encore plus d'habitants et tous les équipements qui en découlent (écoles, crèches, hôpitaux, transports en commun ….)

    Quant à la Seine, elle risque de changer totalement de visage dans les lieux qui seraient retenus.

    Dominique Feutry