Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Logement

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    Photo (39)L'immeuble recouvert de plaques de cuivre jouxtant l'église Saint-Merri (Photo VlM!)

     

    Passé la Fontaine Stravinski, longeant l'église Saint-Merri en direction de la rue de Renard, une porte vitrée jouxte l'arrière de l'église. Nous sommes au N° 7 de la rue du Cloître Saint-Merri (IVe).

    Sans trop d'effort on remarque au fond de ce corridor, dans une petite cour, un immeuble entièrement recouvert de plaques de cuivre rouge qui semblent vernies. Ce dernier est comme « chaudronné » sur ces différentes faces, à l'instar de la station de métro Arts et Métiers qui reproduit l'intérieur du bâtiment du capitaine Némo. Il est étonnant de voir installé (les plaques de cuivre sont en cours de pose) sur cette construction un tel décor à quelques mètres d'une église des XVIe et XVIIe siècles.

     

    Photo (40)Vue de l'immeuble carapaçonné de cuivre prise devant le 7 rue du Cloître Saint-Merri (IVe) (Photo VlM!) 

     

    L'effet est à vrai dire curieux et on se demande (on cherche d'ailleurs le panneau d'affichage du permis de contruire) comment une autorisation a pu être donnée à cet endroit car la partie haute de l'immeuble est visible de la rue et offre un contraste saisissant avec le monument qui est à proximité.. Mais nous sommes prés de Beaubourg, près de la célèbre réalisation de Niki de Saint Phalle et le cuivre, bien qu'il semble traité, verdira avec le temps….Il nous sera aussi objecté que beaucoup de bâtiments anciens sont couverts de plaques de cuivre notamment les toitures dans les pays nordiques, mais elles sont oxydées et leur aspect est bien plus neutre…

    On reste donc surpris face à ce mélange curieux et inattendu. A-t-il bien sa place à cet endroit ?

    Dominique Feutry

     

  • St antoine 40 immeuble étroit 05 04 14Maison XVIIème siècle, 40 rue St Antoine (IVe), momentanément condamnée (Photo VlM)

     

    Nous sommes nombreux à considérer que la rue Saint Antoine est la voie la plus attachante du Marais. Large (10,50 à 21,50 mètres) et vaguement sinueuse, elle est bordée d'immeubles inégaux et pleins de charme des XVIIème et XVIIIème siècles, dont on aperçoit la nuit tombée, à travers les fenêtres, les poutres aux plafonds et les murs de refend en bois. Il règne ici le souvenir des rois qui y fixèrent leur résidence (hôtel St Pol fin du XIVème siècle et hôtel des Tournelles du XVème au XVIème siècle).

    Rehaussée par la présence de monuments somptueux, l'hôtel de Sully et l'hôtel de Mayenne, tous deux dans le même style Louis XIII, l'église St Paul-St Louis rénovée depuis peu et le précieux Temple de la Visitation Sainte Marie surmonté de son dôme et de ses quatre pots à feu, il ne lui manque que la Bastille qui était son aboutissement, une forteresse morte d'avoir été un symbole, à l'image du donjon du Temple dans le IIIe.

    Nous sommes ici à mille lieux de la vision du baron Haussmann et de ses perspectives rectilignes. Aucune maison n'a sa pareille. Généralement étroites, elle s'offrent deux, trois ou quatre fenêtres sur rue et un nombre variable d'étages, généralement quatre ou cinq. Les commerces de la rue sont légion. On compte parmi eux des magasins de bouche appréciés (primeurs, traiteurs, fromageries, boulangeries-pâtisseries, chocolatiers, apiculteur, confiseries ….), les inévitables supérettes et de nombreuses boutiques de mode (trop disent certains).

    Ce caractère est dans la ligne du passé. On voit sur les photos du XIXème siècle que cette rue était marchande, active et fréquentée.

    St antoine 001Rue St Antoine au niveau du n° 33. Marchandes des quatre-saisons (Photo "Mémoire des rues" – Parimagine)

     

    Une de ces maisons se distingue particulièrement. Elle est au 40 de la rue (photo du haut). Une seule travée, une seule fenêtre par étage qui éclaire la pièce en façade. On imagine quelle doit être l'étroitesse du couloir qui jouxte le local commercial et le tour de force qu'a dû être l'ordonnancement des liaisons verticales.

    Elle est manifestement en attente d'une réhabilitation qui, à notre connaissance, n'est pas encore annoncée. Nous espérons qu'aucun péril ne la menace car il serait dommage qu'elle soit démolie, sacrifiée et livrée aux appétits d'architectes en mal de reconnaissance, prêts à n'importe quelle facétie pour que leur ouvrage fasse parler d'eux.

    Gérard Simonet

     

    Bibliographie : Danielle Chadych – Le Marais – Parigramme

     

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  • Blancs manteaux 23 façade 05 04 1423 rue des Blancs-manteaux (IVe), façade sur rue (photo VlM)

     

    Derrière ce portail s'étend une cour qui zigzague d'un corps de logis à l'autre. Dans sa première partie, on remarque un local commercial qui parait en sommeil.

    Blancs manteaux 23 local commercial 05 04 14Le local en question (photo VlM)

     

    Le bulletin municipal officiel de la Ville de Paris annonce le dépôt d'un permis de construire (PC-075-104-14-V0006 du 26/02/2014) pour la transformation du local en "hébergement hôtelier à rez-de-chaussée avec remplacement des menuiseries extérieures".

    On peut naturellement consulter le dossier à la Mairie de Paris, Direction de l'Urbanisme, 17 boulevard Morland (IVe) ; nous nous contenterons d'hypothèses que nos lecteurs pourront affiner le cas échéant s'ils se rendent sur place.

    Nous imaginons que ce local va être transformé en appartements loués meublés pour de courtes durées. C'est une tendance que nous constatons dans le centre de Paris, une évolution sur laquelle nous avons exprimé de sérieuses réserves car elle est généralement peu compatible avec une jouissance paisible des autres logements dans une résidence. Les pouvoirs publics, notament la Mairie de Paris, n'y est pas favorable de son côté car elle a pour effet de limiter le parc locatif traditionnel. Elle exige notamment, pour freiner le phénomène, que le bien loué ait un statut "commercial"

    Dans le cas présent, le local ayant déjà le statut de commerce, et pour autant que le règlement de copropriété ne s'y oppose pas, il ne devrait pas y avoir d'obstacle à sa transformation. Il ne semble pas non plus que la surface disponible fasse craindre une occupation massive.

    Et tandis que nous visitions les lieux, le gérant du commerce installé à cette adresse, "L'échoppe",  repeignait incognito des potelets pour créer de nouveaux personnages d'opérette, sous l'oeil de badauds ébahis comme nous l'avons été l'an passé quand nous avons découvert le travail quelque peu facétieux mais plein de talent de cet artiste.

     

    Blancs manteaux 23 peintre potelets 05 04 14Rue des Blancs-Manteaux, le "maquilleur" en action (IVe) (Photo VlM)

     

  • St antoine valises roulettes 12 03 12
    Touristes avec leurs valises à roulettes qui s'acheminent vers leur location occasionnelle (Photo VlM)
     

     

    Les chiffres viennent de tomber quant à l’influence de l’attrait touristique de Paris sur la hausse du prix de l’immobilier depuis 20 ans.

    A partir des statistiques de l’INSEE, l’agence Data Publica, un éditeur de données, montre que 193 000 logements dans Paris intramuros sont soit des résidences secondaires, soit vacants, soit des logements occasionnels. Cela représente pas moins de 14% (1 sur 7) de l’ensemble des logements ! Encore s’agit-il d’une moyenne car si l’on détaille ces données alors nous découvrons que le Paris historique est davantage touché puisque le pourcentage monte à 30% pour le IVe et à 26% pour le IIIe.

    L’explosion des locations de courte durée que "Vivre le Marais !" a dénoncé à plusieurs reprises (tout récemment le 13 mars 2012) est la parfaite illustration de ce phénomène alors que nombre de personnes ont des difficultés pour se loger dans le centre de Paris où un appartement sur 5 n’est pas une résidence principale. Certains médias avancent même le terme d’explosion à ce sujet. Pourtant la loi Duflot est restée timide sur ce plan puisque la seule disposition nouvelle pour les propriétaires bailleurs est d’être autorisés par le syndicat des copropriétaires à demander à la mairie le changement de destination du bien, du statut "d'habitation" à celui de "commercial".

    On sait par ailleurs, en ce qui concerne Paris, que l'Hôtel de Ville est farouchement opposé à ce type de transformation et n'accorde le changement que si le bailleur offre en compensation des surfaces équivalentes ou supérieures en location longue durée. Cette condition n'est pas aisée à satisfaire en général. De plus, il faut savoir que si cette disposition n'est pas respectée, le bailleur encourt une amende de 25.000 €.

    A ce stade, il apparait assez clairement que le problème n'est plus dans l'absence de règles mais dans la capacité des mairies à assurer le contrôle et la verbalisation et, pour les propriétaires mécontents, à oser se plaindre et à porter s'il le faut les affaires devant la justice ou simplement d'informer les mairies quand l'infraction est de leur ressort.

    Data Publica pose la question de la régulation du marché pour éviter que le centre de Paris ne devienne un immense ensemble de résidences hôtelières. La ville de New York est souvent citée comme exemple, des taxes limitent les acquisitions de logements par les étrangers si ce ne sont pas des résidences principales. Un exemple à méditer. Plus simplement, et avec moins de risque que le principe de réciprocité nous pénalise, il suffirait d'augmenter de façon sensible les taxes locales (taxe d'habitation et taxe foncière) applicables aux résidences secondaires.

    Dominique Feutry

     

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    Piste-cyclable-aerienne-skycycle-londres-london-futur-velo-700x198

    Paris décroche, Paris baisse, Paris recule.

    Tels sont les titres des articles de  presse consacrés à l’évolution des prix de l’immobilier.

    En fait de baisse, il faut plutôt parler de  tassement général, l’année 2014 sera vraisemblablement à l’image de 2013.

    Nous sommes en  effet sur un marché, et dans notre quartier plus particulièrement, où l’offre de logements est insuffisante.

    Les professionnels du Marais sont unanimes les prix des biens de qualité et ceux des petites surfaces ne baissent pas, au contraire. En revanche les biens dits courants se négocient sur des délais plus longs mais l’attractivité de notre quartier, la croissance de sa population, sont des facteurs positifs et de dynamisme que l’on ne retrouve pas dans d’autres arrondissements.

    Sur un plan plus global, Paris est "à la traîne" des évolutions des autres grandes capitales puisque son rang de ville la plus chère est passé du 4ème au 6ème  en deux ans. Mais en 10 ans le prix de l’immobilier a progressé de 180 % à Paris ! Il faut toutefois que les  particuliers qui investissent pour louer sont moins nombreux. Certains estiment aussi que les établissements de crédit soumis à des règles de solvabilité plus drastiques sont plus frileux dans l’octroi des prêts et ont réduit la durée maximum de ceux-ci à 20 ans alors que 30 ans n’étaient pas rares avant la crise.

    Le marché retrouve donc un fonctionnement plus normal  et logique. L’attentisme tant des acheteurs que des vendeurs influe sur le marché.  

    Néanmoins le Marais fait un peu exception compte tenu de son aura auprès des investisseurs et d’une demande qui est supérieure à l’offre avec moins de mises en chantier et de rénovations.

     

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    Densité paris dessin sans légendeMunicipales : ce que les candidats ne disent pas !
     

    Autre course à l'échalote dans la campagne des municipales à Paris : le logement. Plus bâtisseur que moi, tu meurs !

    Nous avons régulièrement attiré l'attention de ceux dont dépend l'avenir de la capitale : notre ville est hyperdense, saturée. La densifier encore est diabolique ! Pardonnez-nous d'utiliser à nouveau l'illustration ci-dessus, mais elle est tellement réaliste !

    "Île-de-France Environnement", union régionale des associations franciliennes de l'environnement, reconnue pour la justesse de ses analyses et son impartialité, nous livre sous la signature de Marc Ambroise-Rendu une analyse objective de la situation, basée sur des chiffres que personne ne conteste.

    Nous vous suggérons d'en prendre connaissance. Puissent les candidats à la Mairie de Paris et les responsables du "Paris Métropole" qui est à la veille de naitre, en faire leur livre de chevet et un guide pour les décisions à venir.

    Gérard Simonet

     

    NB du 1er mars : Le site "sos conso blog Le Monde" (Rafaêle Rivais) a repris cet article et les réactions  d'experts qu'il a suscitées pour en faire la synthèse. Ce travail vaut par sa qualité et par le nombre et la valeur des commentaires qui s'y sont ajoutés. Ne manquez pas de le consulter sos conso "Le Monde"

     

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    DEMOGRAPHIE PARISIENNE, par Île-de-France Environnement

    Les promesses des candidates soumises à une étude d'impact

    Poursuivant sur la lancée de Bertrand Delanoë les deux candidates à sa succession proposent  de faire construire à Paris durant leur mandat de 6 ans, c'est-à-dire d'ici à 2020, l'une (Anne Hidalgo) 60.000 logements, l'autre (Nathalie Kosciusko-Morizet) 66.000. Tous les autres candidats et candidates renchérissent, y compris Christophe Najdovski qui parle de 36.000 logements. Toutes et tous invoquent le fait que les personnes  désireuses de vivre à Paris sont  fort nombreuses  et qu'il y a donc – comme le montrent les prix du marché – pénurie de l'offre face à la demande. La notion de droit au logement même dans les territoires les plus encombrés et les plus coûteux est donc repris en compte par la totalité des futurs responsables de la capitale. C'est aujourd'hui le minimum du « politiquement correct ».
    Cependant, pas un seul de ces responsables ne se risque (et peut être ne songe) à évaluer l'impact de ses promesses sur la ville et sur ses habitants.

    Cette étude d'impact élémentaire nous avons essayé de la faire à partir de divers documents émanant de la mairie de Paris, notamment « Paris en chiffres », 182 p.

    Population
    En établissant une moyenne entre les propositions d'Hidalgo et de NKM nous retenons l' intention de faire édifier dans Paris 63.000 appartements en 6 ans. Selon les normes franciliennes ils devraient abriter une population nouvelle d'environ 160.000 habitants, probablement composée de ménages actifs avec enfants. En 2020 les résidents parisiens seraient donc au nombre de 2.440.000.

    Densité
    La densité du Paris bâti (hors Bois de Boulogne Bois de Vincennes et Seine) atteindrait alors 28.000 habitants au kilomètre carré contre 26.300 aujourd'hui. La ville serait ainsi, après Manille et Le Caire, la 3ème métropole mondiale la plus dense et la première capitale européenne selon le même critère (Londres 15.000, Moscou 10.000, Rome et Berlin 7.500).

    Constructions
    Proposer 63.000 appartements supplémentaires peut se réaliser de deux manières. En remplissant des « dents creuses » dans des quartiers constitués. On peut construire ainsi 1500 logements par an soit 9000 sur la durée de la mandature. La seconde possibilité consiste à aménager de nouveaux îlots ou des quartiers neufs avec leurs équipements. Cela représenterait 54.000 logements. Les deux méthodes conjuguées impliquent la construction – dans des volumes post-haussmanniens, immeubles de 10 à 12 étages (30-36m de haut) avec 5 appartements par étage – de 1260 immeubles, sociaux ou libres, en location ou en copropriété.

    Surfaces
    Ces édifices leurs dégagements privés et leurs voies de desserte occuperont, avec un COS (coef. d'occupation au sol – NDLR) de 3, environ 150 hectares. Les candidates affirment les trouver en garnissant les rares espaces encore libres, en occupant les bords du périphérique et en construisant sur dalle au-dessus des voies ferrées. Observation : les alentours du périphérique sont les zones les plus polluées de Paris, les dalles ferroviaires sont si coûteuse qu'elles découragent l'édification de logements.

    Mobilité
    L'accueil de 160.000 nouveaux parisiens implique la présence en ville d'environ 38.000 voitures supplémentaires et d'autant de places de stationnement. Mais aussi de 100.000 va-et- vient quotidiens dans les transports collectifs dont certains sont proches de la saturation aux  heures de pointe.


    Emploi
    Au taux francilien actuel de 70 emplois pour 100 adultes en âge de travailler, la nouvelle population souhaitera trouver 56.000 emplois, lesquels impliquent un demi million de mètres carrés de locaux d'activité, soit une centaine d'immeubles occupant environ 7 hectares.

    Equipements scolaires
    Les néo Parisiens (de jeunes ménages en majorité) ont évidemment des enfants. Selon les normes d'aujourd'hui leur progéniture exigera 7.800 places en crèches, 15 700 en maternelles, près de 20.000 dans l'enseignement primaire et 27.000 dans le secondaire. Compte tenu de l'occupation des locaux scolaires existant il faudra entreprendre l'édification de 60 crèches, 78 maternelles, 50 écoles élémentaires et une trentaine de collèges et lycées. Soit au total 220 établissements occupant 200.000 mètres carrés et donc une dizaine d'hectares. Mais aussi la fourniture quotidienne de 17.000 repas de plus par les cantines des écoles.


    Equipements sportifs
    Si on souhaite leur offrir des équipements sportifs aux standards parisiens actuels il faudrait aux 48.000 sportifs pratiquants issus de la nouvelle population 2 stades, 4 terrains d'éducation physique, 16 salles de gymnase et 2 piscines supplémentaires. Soit plus d'un hectare et demi d'espace à équiper.

    Déchets
    Deux cent tonnes d'ordures ménagères supplémentaires seront à ramasser quotidiennement.
                                                                                                                                                                                                                                   
    Espaces verts
    Si les candidates à la mairie voulaient mettre à la disposition des nouveaux foyers des surfaces d'espaces verts conformes aux normes internationales il faudrait dénicher ou dégager dans le tissu urbain 150 hectares de verdure. L'une (NKM) assure qu'elle trouvera 100 hectares en verdissant les « délaissés », l'autre (Hidalgo) qu'elle végétalisera les toits-terrasses et les murs. Est-ce réaliste… et suffisant ?

    Personnel municipal
    La Ville de Paris met, en moyenne, un fonctionnaire municipal au service de 456 Parisiens. Si elle veut offrir les mêmes avantages aux nouveaux venus elle sera amenée à engager  progressivement 3440 employés supplémentaires. En de fin de mandat la charge financière (au tarif du Smic) sera de 12,4 millions d'euros.

    Financement
    Sans le prix d'achat du foncier, la construction des logements promis, des bureaux et des équipements publics indispensables (au total près de 300 hectares) nécessitent des investissements privés et publics pouvant être estimés à 9 milliards d'euros sur 6 ans soit 1,5 milliards d'euros par année de mandature.

    BILAN

    Au regard de cet essai d'étude d'impact on jugera des conséquences concrètes qu'entraine la promesse d'offrir 63.000 nouveaux logements intra muros. En population près de 7% de plus, en bâtiments environ 1600 immeubles d'habitation, de services publics et de tours de bureaux dans le ciel de Paris. En surface 300 hectares, soit 3,5% de la surface bâtie. Mais on voit bien que ces 160.000 personnes, ces 1600 bâtisses et ces 300 hectares sont aux limites du possible. Au-delà du crédible et même du souhaitable estimeront certains.

    Marc Ambroise-Rendu
    chargé de mission «élections 2014»

    IDFE

    2 rue du Dessous-des-Berges

    75 013  PARIS     Tél. 01 45 82 42 34


    Les détails de ces évaluations  – validées par des urbanistes-architectes et par des spécialistes de l'immobilier parisien -  sont à la disposition de ceux qui le souhaitent. Elles sont purement quantitatives. On pourrait tenter aussi d'évaluer l'impact d'un nouveau peuplement sur le tissu parisien et le fonctionnement de la capitale  en fonction des catégories socio-professionnelles des nouveaux arrivants. Anne Hidalgo souhaite davantage de "social", NKM veut plutôt des classes moyennes.  Les conséquences étant difficilement quantifiables, nous les laissons aux analyse des sociologues urbains

     

     

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  • Pinchard andré & simone 26 12 13Simone et André Pinchard

     

    Nous venons de l'apprendre, ce couple d'octogénaires dont nous avions relaté le drame de l'incendie de leur immeuble le 20 décembre à 5hOO du matin, vient d'être relogé par la mairie du IVe.

    Les services sociaux leur ont annoncé l'attribution d'un F2 au 30-32 quai des Célestins (IVe). L'immeuble est sur les quais de la Seine, à hauteur du Pont Marie, tout près de l'hôtel de Sens et de la Cité des Arts. C'est un immeuble de bureaux que la mairie du IVe a converti en logements sociaux.

    Christophe Girard, le Maire du IVe, n'a pas été long à répondre aux appels qui sont allés vers lui pour que le couple sinistré, qui a tout perdu dans l'incendie, retrouve un logement en attendant que revienne chez eux le goût de vivre. Simone et André lui expriment leur gratitude et remercient tous ceux qui les ont aidés dans l'épreuve qu'ils ont traversée.

     

  • Densité paris dessin sans légende

      

    Avec 2.243.833 habitants en 2010, soit 21.289 hab/km² (source INSEE), Paris se distingue avec une densité d'habitants record en Europe. C'est l'une des plus fortes également dans le monde. Hors bois de Boulogne et de Vincennes qui font partie de la commune mais ne sont pas habités, la densité avoisine les 24.000 hab/km². Dans le Marais, notamment dans la partie nord-ouest du IIIe, on atteint des densités de 45.000 hab/km² (source APUR).

    Paris est de surcroît la ville la plus visitée du monde. 29 millions de touristes s'y sont rendus en 2012, peut-être 35 millions en 2013. Sur la base de 3 nuitées par personne, ce sont près de 300.000 personnes qui gonflent chaque jour la population parisienne. Des gens que l'on retrouve dans les rues, dans le métro,  dans les magasins et ailleurs, que nous accueillons avec sympathie mais qui rendent la concentration humaine encore plus forte dans l'agglomération de Paris intra-muros.

    Notre réseau de transport (métro, bus, tramway) a beau être le plus vaste et le plus performant du monde, avec deux lignes entièrement automatiques, il est hélas saturé. Le taux de particules fines dans  l'atmosphère, produit essentiellement par les véhicules à moteur diésel, dépasse de beaucoup les normes admises et fait courir un risque élevé de cancers à la population.

    L'activité économique est beaucoup plus élevée à Paris que dans la couronne, qui elle abrite 10 millions de personnes environ. Le niveau de l'emploi alimente en permanence une très forte demande de logements à Paris. C'est l'amorce d'une spirale qui, si on s'y hasardait, contribuerait à augmenter à son tour l'activité, elle-même génératrice d'un besoin additionnel de logements.

    C'est ce qu'on appelle une réaction en chaine en physique nucléaire. Elle conduit à l'explosion atomique.

    Pour se garder de cette issue fatale, il faut donc sortir de la spirale. Au lieu de construire dans Paris de nouveaux logements, sauf situations locales particulières, il est préférable d'encourager et d'inciter des déplacements d'activités vers la périphérie. Le Grand Paris pourrait être une bonne réponse à ce défi, pour autant qu'ils soit mis en oeuvre avec intelligence.

    Les effets attendus sont importants : relachement de la pression sur les prix de l'immobilier à Paris, baisse de la pollution due aux déplacements (voitures, motos et camions), moins d'embouteillages dans les rues et de bousculade dans les transports en commun, bref une meilleure qualité de vie pour tout le monde.

    Au cours de sa réunion du 13 janvier, la "Plateforme des associations parisiennes d'habitants" a reconnu cette évidence et se propose de le faire savoir aux candidats aux élections municipales de Paris.

    Claude Birenbaum

    Président de la Plateforme des associations parisiennes d'habitants (dont "Vivre le Marais !" est membre)

     

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    L'imposant bâtiment de la Poste Centrale de la rue du Louvre (Ier) 

     

    Bien que la  Poste Centrale de la rue du  Louvre (Ier) ne soit pas dans le périmètre de "Vivre le Marais !", la restructuration du plus grand centre de distribution de courrier en France  confiée à l’architecte Dominique Perrault en 2012  est assez illustratif des difficultés qui peuvent se présenter entre le maître d’ouvrage (l’opérateur  immobilier du Groupe La Poste) et  les défenseurs du patrimoine qui souhaitent préserver un témoin exceptionnel de l’architecture du XIXe siècle.

    L’association de Sauvegarde et de mise en valeur du Paris Historique nous a autorisés à publier un article consacré à ce sujet repris dans un récent numéro de Fédération Patrimoine-Environnement.

    L’Hôtel des Postes du Louvre en quelques mots

    Inaugurée en 1888 à la croisée de la rue du Louvre et de la rue Etienne Marcel, le bâtiment de la Poste du Louvre est l’œuvre de l’architecte Julien Gadet. Le caractère exceptionnel de l’édifice tient particulièrement aux vastes nefs métalliques dont certaines mesurent environ 90 mètres de long !

    Depuis les années 2000, le devenir du bâtiment est remis en question. Après l’élaboration d’un programme de reconversion, la réalisation d’un fond d’étude historique et le lancement d’une consultation d’architectes, le projet de Dominique Perrault, l’architecte à l’origine de la bibliothèque François Mitterrand a été retenu en 2012.

    Les grandes lignes du projet

    L’édifice de 35 000 m²  (constitué du bureau de poste l’« Hôtel des Postes » et des services administratifs « L’Usine postale ») repensé par l’architecte Dominique Perrault devrait recevoir entre autre commerces, bureaux, antenne de police, un hôtel-restaurant de luxe avec terrasses… 1 200 m² de logements sociaux sont également prévus. Ainsi, la vocation postale de l’immeuble serait réduite à 21 %, tandis que 18 % seront affectés aux services municipaux et 61 % aux activités commerciales.

    Poste-du-Louvre

    La nef métallique, un travail exceptionnel qui pourrait être menacé lors de la rénovation

     

    …qui n’est pas au goût de Paris Historique

    Les voix s’élèvent pour contrer ce projet de rénovation et alerter sur les menaces qui pèsent sur ce bâtiment, non classé au titre des monuments historiques. L’association Sauvegarde et mise en valeur du Paris Historique a notamment organisé, le 7 novembre 2013, une journée d’études sur le devenir de l’hôtel des Postes rue du Louvre. À cet égard, des architectes espagnols sont venus parler de la poste centrale de Madrid, El Palacio de Comunicaciones, qui a été rénovée entre 2005 et 2011 par l’architecte Francisco Rodriguez de Partearroyo afin de pouvoir accueillir de nouvelles activités sans porter atteinte à la structure originale. Historiens de l’architecture, architectes et urbanistes sont intervenus pour souligner le caractère exceptionnel de l’édifice et de son armature métallique que Jean-François Cabestan, historien de l’architecture, professeur à la Sorbonne, considère comme « l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture industrielle de la IIIème République ».

    Dominique-perrault-architecte-poste-paris-1er-arrondissementLe projet de Dominique Perrault

    Post Immo qui gère la maîtrise d’œuvre envisage d’en détruire une grande partie, notamment le corps intermédiaire, afin d’y réaliser une vaste cour faisant ainsi disparaître une partie des nefs métalliques et des planchers d’origine. En attente du permis de construire, Post Immo se prépare à démarrer les travaux  dès réception du feu vert… que Paris Historique envisage d’attaquer devant le tribunal administratif.

    Une nouvelle journée d’étude sur la Poste du Louvre est prévu. Ce dossier sensible est donc à suivre.

     

  • Sébastopol incendie 20 12 13Incendie du 38 boulevard Sébastopol (IVe) le vendredi 20 décembre à 5h00 du matin (Photo Valentin Bourgeois)

     

    Il faisait nuit quand le feu a pris dans cet immeuble haussmannien propriété de l'AP-HP (assistance publique-hôpitaux de Paris). André (82 ans) et Simone (80 ans) dormaient dans leur appartement du 2ème étage dont ils sont locataires. Une odeur de fumée les a réveillés. Très vite ils ont vu des flammes et n'ont eu que le temps de se réfugier chez une voisine de palier dont l'appartement donne derrière sur la rue Quincampoix.

    Deux heures après, les pompiers sont venus les chercher et les ont fait descendre par la cage d'escalier de leur immeuble, que les flammes avaient dévasté. La façade sur le boulevard de Sébastopol a dû être étayée pour éviter son effondrement. L'origine de l'incendie fait l'objet d'une enquête judiciaire. Le restaurant du rez-de-chaussée a sa cuisine en sous-sol mais rien n'indique au stade actuel qu'il ait une responsabilité dans le sinistre.

    En passant devant la porte de leur appartement, ils ont constaté que tout avait brulé à l'intérieur. Ils se sont retrouvés vêtus d'une simple robe de chambre, nu-pieds, sur le trottoir du boulevard Sébastopol.

    En quelques minutes leur vie a basculé. Leur chez-soi, leur mobilier, leurs vêtements, leurs papiers, les souvenirs d'une longue existence, tout est parti dans les flammes.

    Pinchard andré & simone 26 12 13Simone et André Pinchard sont recueillis provisoirement par des voisins (Photo VlM)

     

    La solidarité existe dans le quartier. Des voisins les ont pris en charge et leur ont fourni de quoi se vêtir et se loger dans l'urgence. L'AP-HP, propriétaire de l'immeuble incendié, s'est engagée à reloger sans délai les quelque dix locataires qui travaillent pour l'assistance publique. Ce n'était pas le cas de Simone et André Pinchard, locataires loi de 1948. On leur a signifié sèchement qu'ils n'étaient pas prioritaires.

    André et Simone ont passé leur vie autour de la rue du Temple. André était ouvrier-orfèvre chez Lapparra, 157 rue du Temple dans le IIIe, Simone était vendeuse dans un commerce de gros rue du Temple également. L'AP-HP a évoqué la possibilité d'un logement rue Daguerre dans le XIVe, beaucoup plus petit que le 70 m² qu'ils occupaient. André nous l'a dit dans un sanglot : il ne veut pas à 82 ans et dans de telles conditions, quitter son quartier où il réside depuis 1941 !

    Au vu de caractère dramatique de l'évènement, nous considérons qu'il est du devoir du Maire Christophe Girard de reloger rapidement ces deux personnes dans le quartier. Il y a eu de nombreuses réhabilitations, notamment rue Ste Croix de la Bretonnerie, rue Geoffroy l'Angevin (près de Beaubourg), et bien d'autres … par des bailleurs sociaux de la Ville de Paris. Ce couple du quartier qui vit une épreuve douloureuse doit bénéficier d'un haut niveau de priorité dans la solidarité qui s'exprime à travers le logement social.

    Gérard Simonet