Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Logement

  • Mairie IVe face 06 03 16La Mairie du IVe arrondissement place Baudoyer (Photo VlM)

     

    Nous souhaitons vous communiquer et commenter quelques points relevés lors du Conseil d’arrondissement du IVe qui s’est tenu le 20 juin.

    Les 2 projets « Réinventer Paris » concernant le IVe arrondissement ont fait l’objet d’une délibération. L’un portait sur le quartier Morland qui devrait apporter une vitalité nouvelle à un morceau de l’arrondissement considéré parfois comme un peu oublié. Il a été approuvé avec enthousiasme sauf de la part les représentants d’EELV qui ont indiqué qu’il y avait des projets plus intéressants pour les habitants. Il a été annoncé que 241 logements (39% de logements sociaux et 41 % de logements intermédiaires) seraient aménagés et que des équipements sportifs, une auberge de jeunesse, un hôtel, de l’agriculture urbaine étaient prévus ainsi qu’une œuvre d’art installée postée sur le toit …

    L’autre dossier portait sur l’Hôtel de Coulanges qui va devenir "Cité de la mode et espace de coworking" (soit 1 500 m2 des 2 170 m2 de surface totale), les avis sont plus réservés voire carrément hostiles au projet. Le Maire du IVe s’est efforcé d’en limiter les aspects négatifs (éviter de pénaliser la rue des Francs Bourgeois lors qu’il y aura des défilés de mode, impliquer les riverains dans la programmation, maintenir une servitude de passage vers le jardin des Rosiers-Joseph Migneret). Ce projet de transformation risque de devenir sensible. Les espaces seront modulables pour organiser des événements (prix jeunes talents, showroom, ateliers, salle de presse, bureau de création, etc…). Plus inquiétant, des espaces professionnels partagés et hyper connectés accessibles aux entrepreneurs et créateurs seraient ouverts 24 heures/24.

    Enfin parmi les divers points traités ont été rappelées deux enquêtes publiques en cours,  la " reconquête des berges de Seine" (jusqu'au 08 juillet) (voir notre article du 11 juin 2016) et "le prolongement de la ligne 11" (jusqu'au 13 juillet). Quant à Paris plage 2016, l'ouverture est fixée au 18 juillet.

     

  • Vosges 1 bis hôtel coulanges 02 11 09Hôtel Coulanges et son squat de 2009 (Photo VlM)


    Information révélée par les médias, l’Hôtel Coulanges situé 1bis place des Vosges, à l’angle de la rue de Birague (IVe), à ne pas confondre avec l’Hôtel de Coulanges 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe), vient de changer de propriétaire. L’heureux acquéreur est le très médiatique fondateur et patron de Free Xavier Niel. Les chiffres ont de quoi donner, le tournis une surface de 2 300 m2 qui aurait été payée 31,5 millions €, soit 16.000 € le m², pour 2.300 m².

    Cet édifice est emblématique à plus d’un titre. Construit en 1607 par son grand-père maternel, Madame de Sévigné y a vu le jour en 1626 (une plaque est apposée sur le bâtiment en souvenir de cet événement). Passé depuis lors de main en main cet ensemble en médiocre état échoit à Béatrice Cottin qui s’emploie dès 1960 et pendant 30 ans à le restaurer et à créer une quinzaine de petits logements, sans pouvoir mener la tâche à son terme.

    Squatté durant un an, en 2009, par le collectif étudiant "Jeudi Noir" qui voulait attirer l’attention sur le manque de logements à Paris, l’endroit défraie la chronique. Les héritiers, neveux et nièces de la précédente, devant s’acquitter de droits de succession élevés ont décidé de vendre cet hôtel particulier en bloc en non par appartement afin qu’il soit préservé, ce sur quoi s’est engagé l’acquéreur. Une des conditions de la vente stipulerait que soit installé un « Espace Béatrice Cottin avec un musée et une galerie ouverte à tous sous les arcades de la façade ».

    Tous les amoureux de la place des Vosges vont suivre avec intérêt la restauration et la transformation de cet immeuble dont on ne connait pas encore la destination future.

    Nous avons eu le privilège en 2009 de visiter l'intérieur grâce à un accord amiable avec l'occupant de l'époque, "Jeudi Noir", un  groupe d'étudiants qui avaient choisi judicieusement de le squatter "en douceur". A la lumière de l'actualité, nous invitons les amoureux du Marais (et les autres) à lire le reportage inédit que nous en avons fait le 2 novembre de cette année-là.

     

  • Paris_03_couvent_des_minimes_p1La caserne des Minimes vue de la rue des Tournelles (IIIe) 

     

    "Ce dossier est important car il représente la dernière grande emprise immobilière sur l'arrondissement". C'est en ces termes que le maire du IIIe arrondissement, entouré de plusieurs adjoints, ainsi que du député de la circonscription Seybah Dagoma et de représentants du bailleur social Elogie, partenaire habituel de la ville pour manager ce type d'opération, a introduit la réunion d'information du 19 mai, ouverte à tous, concernant le devenir de la caserne des Minimes toute proche de la place des Vosges (notre article du 17 avril 2016).

    Après un rappel sur l'histoire de ce lieu, Elogie attire l'attention sur les contraintes  existantes. Tout d'abord le site (4 800 m2 construits, soit 6 000 m2 de planchers et 2 000 m2 non construits) est protégé par le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur du Marais ) qui ne permet pas de modifier l'aspect des bâtiments excepté les entrées. Quant à la cour (2.000 m2) aujourd'hui utilisée en parking, elle doit garder son caractère minéral. Autre point, le secteur est soumis au plan de prévention des risques d'inondation.

    Reprenant la parole, Pierre Aidenbaum ajoute 2 éléments incontournables validés par la Maire. Une partie des bâtiments servira à la création d'une crèche (60 à 99 lits) car 150 demandes sont en attente à ce jour. Une autre partie sera consacrée à la création de logements sociaux et intermédiaires, mais aucun nombre, aucune proportion par rapport à l'ensemble des surfaces n'ont  été communiquées. La part de 6 % de logements sociaux de l'arrondissement (1 300 demandes sont en cours à la mairie du IIIe) devrait augmenter avec cette opération, le premier adjoint, Gauthier Caron-Thibault, insistant sur la nécessité de "…favoriser la mixité sociale…" mais aussi de "… permettre aux moins favorisés du quartier de pouvoir y rester en louant leur appartement à moins de 13 € le m²…" 

    Ceci étant posé il est souligné ensuite que le lieu doit davantage s'intégrer dans son environnement en s'ouvrant sutr l'extérieur, alors qu'aujourd'hui de par sa destination, il est fermé. A priori les portes d'accès seront ouvertes pour devenir des sortes de ruelles ouvertes à tous, jour et nuit. Il est indiqué que les normes les plus récentes de développement  durable seront appliquées et qu'il y aura végétalisation malgré l'existence de contraintes.

    Avant de passer aux questions du public, le processus de décision est décrit. Il n'y aura pas de concours mais un appel d'offres ouvert avec des comités techniques permettant une concertation progressive entre la mairie, l'architecte des bâtiments de France, la commission du Vieux Paris….avant prise de décision définitive par la mairie.

    Avant de passer aux questions du public, il est indiqué que 3 réunions de concertation thématiques avec les habitants seront lancées dès juin qui contribueront à définir le projet définitif qui sera arrêté en septembre prochain. Parallèlement une consultation de tous les corps de maitrise d’œuvre a été lancé, le choix de l'équipe sera fixé en septembre aussi.

    La séance de questions a été riche de propositions intéressantes. Animer davantage les lieux est souvent souligné comme un élément essentiel. Mais si le maire est favorable à louer à des commerces, des locaux artisanaux à des prix raisonnables… il n'est pas d'accord pour voir fleurir des bars, cafés, restaurants ou boîtes de nuit, ce qui est rassurant pour le riverains. Aucun parking n'est prévu. En revanche accueillir des locaux associatifs et de vie intergénérationnelle, une résidence d'artistes, une maison de retraite, des créateurs d'entreprises, une bibliothèque… ont retenu son attention. Il a indiqué qu'un gymnase existait déjà.

    En conclusion Pierre Aidenbaum a semblé attendre beaucoup de la concertation bien que souligne-t-il, lui-même et son équipe ne manquent pas d'idées. Il insiste pour que le IIIe soit exemplaire en matière de mixité sociale en conservant toutefois le caractère si spécifique de l'arrondissement loué par plusieurs participants. Le maire n'a pas caché non plus l'existence de contraintes financières en évoquant la nécessité de trouver des recettes pour financer les logements. Il est vrai que le récent rapport de la Chambre régionale des Comptes d'Ile de France pointe la faible marge de manœuvre de la ville de Paris en matière financière.

    Le mot de la fin de cette réunion pourrait revenir à un riverain qui souhaite que l'on puisse "faire de la caserne une petite place des Vosges."

    Dominique Feutry

     

  • BerlinBerlin, capitale de la République Fédérale d'Allemagne

     

    La presse se fait l'écho aujourd'hui des mesures prises par la ville de Berlin pour juguler le développement de la location saisonnière qui crée une véritable bulle immobilière et un problème aigu de logement dans la capitale allemande.

    Lire en particulier :

    L'excès de tourisme tue le tourisme. Présentée comme un paradis par les idolâtres de la fête, Berlin commençait à être décriée par ses propres habitants en 2012, au moment où le Maire de Paris Bertrand Delanoë la citait comme un modèle. Sa prise de position lui avait valu un article de notre part daté du 19 septembre 2012.

    Aujourd'hui c'est une autre facette des pratiques berlinoises qui est sur la sellette : celle des locations saisonnières, très liée du reste à la première, auxquelles les autorités allemandes ont décidé de s'attaquer sous la pression des berlinois qui en dénoncent les nuisances et leur impact sur la qualité de leur vie quotidienne.

     

     

  •  A4Caserne des Minimes côté rue des Tournelles (IIIe)

     

    A quelques encablures de la place des Vosges, formant un grand quadrilatère avec les rues des Tournelles, Saint-Gilles, de Béarn et des Minimes, la caserne des Minimes qui a  remplacé le couvent du même nom en 1823 abrite aujourd'hui plusieurs dizaines de gendarmes qui y logent avec leur famille.

    Mais voilà des bruits de plus en plus audibles indiquent que la Mairie aurait dénoncé le bail avec la gendarmerie et les occupants actuels devraient quitter les lieux fin 2017.  Une discrète visite d'édiles comprenant Anne Hidalgo,  l’adjoint au logement Ian Brossat et Pierre Aidenbaum, maire du IIIe a eu lieu le 14 avril et a été ébruitée par le journal "20 Minutes". Visite qualifiée de "repérage" par le quotidien qui met ainsi à nouveau sous les projecteurs cette caserne imposante immense et convoitée. Il serait en effet question de la transformer afin d'y aménager des logements sociaux.

    La volonté à tous crins de construire des logements sociaux à Paris peut être en partie satisfaite en "préemptant" les réserves immobilières des casernes de Reuilly, Exelmans et des Minimes ou les locaux laissés vacants boulevard Morland suite au départ de Direction de l'Urbanisme, représentent des potentialités inespérées pour l'équipe municipale. La caserne des Minimes a elle seule,  ce sont en effet 6 000 m² aménageables, ce qui ferait de la rue Saint Gilles, déjà bien dotée avec la cour de Venise au n° 12 qui abrite 75 logements sociaux, un des hauts lieux de ce type d'habitat dans le centre de Paris.

     

    A7L’Îlot du 25 Michel Le Comte (IIIe) transformé en 30 logements sociaux (Photo atelier Dupont)

     

    Des logements sociaux pourquoi pas mais faudrait-il encore qu'ils soient autre chose qu'un  effet d'aubaine et d’opportunité pour les élus afin de  remplir un quota défini par la loi et même au-delà puisque Paris veut faire mieux encore. Il y a dans la manière de procéder, entre angélisme, calculs politiques et bien-pensance, une sorte de germe qui à terme risque de nuire aux promoteurs enthousiastes des ces investissements. Car finalement s'inquiète-t-on en haut lieu de savoir ce qu'en pensent les contribuables que sont les habitants ?

    En règle générale, il y a logement social s'il y a prix de revient social. Si comme à Paris on achète cher, si on rénove à grands frais et si on loue social il y un déficit que quelqu'un doit combler. Ce quelqu'un c'est le budget de la Ville dont le déficit est financé par l'emprunt qui repose finalement sur les épaules des contribuables actuels et futurs. C'est ce qui nous inquiète dans la frénésie en faveur du logement que nous constatons actuellement. Aider les moins bien "nantis" n'a du sens que si l'on ne tombe pas dans l'excès souvent dénoncé "d'assistance" ou "d'assistanat ".

    Par ailleurs, nombreux sont ceux qui du fait de leur salaire ne pourront jamais bénéficier des ces appartements car il se trouvent juste au-dessus de la limite des normes édictées et pourtant ils contribuent financièrement.  Ils  devront s'en aller de Paris lorsque leur famille s’agrandira, faute de trouver un loyer "raisonnable'" ou de pouvoir acheter. Ils garderont alors un goût très amer d'être ainsi floués et exclus.

     

     

    A8L'Hôtel d'Ecquevilly 60 rue de Turenne (IIIe) dont le tiers des 2.000 m2 habitables transformé en  logements sociaux  (Photo VlM)

     

    Confisquer de telles emprises immobilières diminue et rétrécit encore plus l'offre,  ce qui a pour conséquence de faire monter les prix déjà très élevés ou d'empêcher qu'ils ne baissent.

    Bien  sûr il est facile de dire que lorsque l'on est empreint de convictions et que l'on a les moyens de les mettre en œuvre, alors il faut foncer. Oui peut-être mais sûrement pas tête baissée en oubliant ceux qui vous ont fait roi.

    Ne perdons jamais de vue ce proverbe anglais, "la plume du coq d'aujourd'hui peut devenir celle du plumeau de demain". Il ne faudrait pas que ce dossier des logements sociaux tous azimuts devienne une bombe à retardement électorale à la mesure du forçage mené actuellement pour l'imposer partout et au-delà, faut-il le reconnaitre, d'un honnête discernement (voir notre article du 8 décembre 2014 sur l’appartement communautaire). L'exemple de la caserne des Minimes sera très instructif à cet égard.

    Dominique Feutry

     

  •   Fujimoto_5ac5f

    Une conférence  intitulée "MILLE ARBRES – SOU FUJIMOTO & MANAL RACHDI" est programmée au Pavillon de l'Arsenal, 21 boulevard Morland le jeudi 14 avril à 19h00 – entrée libre.

    Elle porte sur un projet visant à "reconnecter l'homme à la nature…" en proposant "de planter 1 000 arbres au-dessus du boulevard périphérique pour symboliser un autre modèle de développement, empreint de sagesse, et ainsi participer à l'action résolue en matière de développement durable de Paris qui vise à rendre la ville toujours plus solidaire, attentive et respectueuse de son environnement… Parce que Paris s'est développée en abattant ses murailles, Mille Arbres a pour ambition de transformer la frontière qu'est le périphérique en un lien… Un parc accessible au public, dédié à la promenade et à la rencontre."

    Ce projet a aussi pour ambition de construire deux crèches, une halte garderie, une rue gourmande bordée de restaurants une maison de la biodiversité avec des ateliers pédagogiques des serres potagères, un immeuble-ville ont le toit sera transformé en parc comportant bureaux et hôtel, et 11.000 m2 de logements sociaux et intermédiaires …  

    Ambitieux et déroutant à la fois ce dossier mérite que l'on s'y intéresse. 

     

     

  • A5La bagagerie automatique, 82 rue des Gravilliers (IIIe) (Photo VlM)

     

    Peu de publicité a été faite à ce sujet mais notre quartier parmi trois dans Paris est « doté » de consignes à bagages. Elle se trouve au 82 rue des Gravilliers (IIIe), les autres se situant dans l’espace St. Germain des Prés et au 6 rue des Bernardins (Ve). Une autre est prévue entre la Gare du Nord et la Gare de l’Est

    Comme le dit la publicité « ces consignes d'un genre nouveau, totalement automatisées, sont "réservables" en ligne en quelques clics … à l’aide de votre Smartphone, de votre tablette ou de votre ordinateur… Que ce soit pour une heure ou une journée, que vous soyez touriste, homme ou femme d'affaires et quel que soit le motif de votre passage à Paris, nous vous offrons des espaces de consignes situées en centre-ville et à proximité des gares et des principaux accès aux aéroports (Gare RER, Roissy Bus, Métro…).» Elles sont ouvertes de 8h00 à 22h00.  L’accès de l'espace se fait à l'aide d'un code qui est communiqué aux « loueurs » et changé chaque jour .  «A la confirmation de la réservation vous recevrez également un code qui vous permet d`ouvrir le casier à bagages qui vous a été attribué.»

     A4Intérieur d’une bagagerie automatique

     

    Le fondateur de la start-up dénommée City-Locker dont le siège est au 24 rue Chapon (IIIe) est Jean-François Foncin. Ce dernier qui est spécialisé dans la location saisonnière a compris que lorsque les clients quittaient leur appartement le matin, ils ne savaient que faire de leurs bagages avant de reprendre le soir leur train ou leur avion.

    City-Locker a été choisi pour faire partie des 100 entreprises qui disposeront bientôt du nom de domaine « .paris » et a déjà signé un certain nombre de partenariats avec divers acteurs.

    Nous l’avons bien compris cette activité qui s’installe à l'emplacement de magasins de proximité, comme c'est le cas rue des Gravilliers, accompagne non pas les voyages d’affaires, comme peut le laisser croire la publicité, mais bel et bien les locations saisonnières dont nous avons dénoncé les nuisances. Une industrie qui croit d’une façon exponentielle pour laquelle la réglementation est pauvre, ce qui lui permet d'avoir de beaux jours devant elle confortée par les activités périphériques telles que ces consignes à bagages sans doute plus faciles à installer et à ouvrir que les bagageries dont ont tant besoin les SDF.

    Dominique Feutry

     

  • Sans-titre Appartement avec son panneau "vendu" (Photo 20 Minutes)

     

    Qualifié de record historique par la presse, les droits de mutation à titre onéreux ou « frais de notaire » ou « recettes immobilières » pour lesquels la Ville de Paris (et le département) prévoyait 1,1 milliard € dans son budget ont finalement atteint 1,257 Milliards €. Ce montant est exceptionnel puisqu’au-delà des prévisions jugées optimistes. L’année 2014 avait à peine dépassé 1 milliard €.

    Ces montants (15% du budget de la collectivité) traduisent la reprise du marché de l’immobilier et du nombre de transactions malgré la hausse des taxes et les nouvelles règles introduites par la loi SRU. Une bonne nouvelle tout à fait inattendue qui permet de pallier pour partie la hausse de dépenses dont le RSA décriée par l’équipe municipale concomitamment à la baisse des dotations de l’État.

    Peut-être est-il hâtif de parier sur la continuité de la hausse de ces recettes immobilières mais le budget de la Ville pour 2016 va bénéficier d’un autre effet, celui de la hausse du taux de la taxe qui passe ainsi de 3,8 % à 4,5 % (comme pour tous les autres départements) soit 110 millions € supplémentaires inscrits au budget, ce qui va renchérir encore le coût de l'immobilier  pour ceux qui souhaitent investir pour se loger et notamment les jeunes dont le budget est serré .

    L’opposition reste très critique à ce sujet et parle de « budget sous perfusion immobilière » quand la Maire assume son choix de construction massive de logements.

    Une affaire à suivre car cette boulimie immobilière de la mairie trouvera nécessairement ses limites sauf à déséquilibrer le fonctionnement normal du marché au risque de tuer la poule aux œufs d'or !

    Dominique Feutry

     

  • Locations saisonnièresCette plaque apparait désormais dans les résidences. Elle prévient les touristes qu'ils peuvent être dans l'illégalité (Photo VlM)

     

    Tandis que la Mairie de Paris et son Adjoint au logement Ian Brossat font feu de tout bois pour contenir la pratique souvent illégale de la location meublée saisonnière, les copropriétés  s'organisent de leur côté pour que la qualité de vie des résidents n'ait pas à souffrir du développement anarchique de cette forme d'accueil des touristes dans leur ville.

    Rappelons que le dossier doit être vu sous plusieurs angles. A la base, le règlement de copropriété. Pour que la location saisonnière puisse être proposée, il faut que ce règlement autorise la présence de logements sous statut "commercial" (par opposition à "habitation") car la location meublée saisonnière est une activité de nature commerciale. A Paris, cependant, un habitant RÉSIDENT peut mettre son propre logement à disposition de locataires payants dans la limite de quatre mois par an d’hébergement cumulé, sans en changer le statut.

    En matière d'urbanisme et de politique logement des municipalités (Paris en ce qui nous concerne), les propriétaires NON RÉSIDENTS ne peuvent louer en meublé qu'avec des baux de durée supérieure à un an (six mois pour un étudiant). S'il entendent pratiquer la location coute durée, le logement doit bénéficier du statut "commercial". Si ce n'est pas le cas, le propriétaire doit déposer devant la mairie une demande de changement de destination. Elle est accordée sous certaines conditions, plutôt contraignantes.

    En cas d'infraction constatée par l'autorité publique, l'amende peut atteindre 25.000 € ! Attention, on y échappera de moins en moins car chez nous la Mairie de Paris déploie ses limiers et active sa communication (dernière en date BFM/TV le 23 janvier).

    AaaCe logement de 40 m² sera loué 1.000 € par semaine au moment de l'Euro de football

    Reste la question fiscale. Les revenus de la location saisonnière sont évidemment imposables, même si les abattements consentis restent très favorables (ils sont passés de 72 à 50 %). Le mode de commercialisation à travers Internet peut donner le sentiment qu'on échappe à l'impôt. L'impression est trompeuse : les sites qui proposent les logements offrent aussi une grande visibilité aux agents du fisc…. Mieux vaut là aussi être en règle.

    L'enjeu du combat pour l'Hôtel de Ville est de conserver pour Paris ses habitants traditionnels en évitant que la ville devienne majoritairement peuplée de touristes, et de lui éviter les nuisances qui découlent inévitablement d'une hyper densité du tissu urbain.

    Le dossier nous inspire de surcroît une réflexion de nature politique. Pour avoir trop voulu favoriser les locataires au détriment des propriétaires, les gouvernants, depuis Paul Quilès en 1983 jusqu'à la loi ALUR de Cécile Duflot, ont détruit l'attractivité financière de la location traditionnelle et installé une grande méfiance dans les rapports entre bailleurs et candidats au logement.

    Il n'est pas surprenant dans ces conditions que les investisseurs se tournent vers des pratiques qui garantissent mieux la disponibilité de leurs biens immobiliers, l'absence de risque de non-paiement des loyers et accessoirement une rentabilité que des années de contraintes sur les bailleurs ont fini par sérieusement écorner. Sans pour autant entrainer la baisse du foncier car, dans une ville attractive comme Paris, des étrangers fortunés suppléent la rareté des acheteurs français et se transforment à leur tour en loueurs en meublés touristiques….

    Gérard Simonet

     

  • Dessin Trez
    Dessin d'Alain Trez. Ce qui est vrai pour "l'architecte" du dessin vaut aussi pour ceux qui agissent obstinément à l'Hôtel de Ville pour densifier Paris

     

    On enregistre désormais dans le XIe arrondissement, suivant la dernière enquête de l'INSEE, le chiffre record de 42.000 habitants au km² ! On atteint ce chiffre dans le Marais, mais sur un secteur du IIIe seulement.

    La moyenne pour Paris est de 24.000 hab/km² environ. Le chiffre le plus élevé d'Europe ! La Maire Anne Hidalgo et son Adjoint (PCF) au logement Ian Brossat devraient décerner une médaille au XIe, eux qui ne pensent qu'à accroitre une densité d'habitants qui est déjà proche du mélange explosif !

    Autre record pour le XIe : le nombre de bars par habitant. Les riverains des rues Jean-Pierre Timbaud, Oberkampf, les Trois Bornes … en savent quelque chose.

    GS