Terrasse estivale, rue Beaurepaire Xe
Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris
Terrasse estivale, rue Beaurepaire Xe
Ces terrasses fortifiées irrégulières ont refait leur apparition depuis la fin de l'été (Photos VlM/SB)
Il avait été notifié aux cinq bars-restaurants de la place en mars 2024 au titre de la charte de la place du Marché Ste Catherine conclue avec la mairie de Paris l'interdiction formelle de remonter les infrastructures indésirables à l'approche de l’hiver 2024. Des parois qui créent des espaces fermés et donnent à ce lieu élégant et secret l'allure d'une casemate peu conforme à l'esprit du lieu.
On s'est réjoui à l'époque que le Maire de Paris-centre Ariel Weil se soit mobilisé pour faire respecter l'engagement des restaurateurs pour des écrans ne dépassant pas 1,30 m de hauteur.
On découvre aujourd'hui que des parois métalliques sont un peu partout en cours de réinstallation et nous apprenons avec étonnement que les services de l'urbanisme de la mairie de Paris auraient donné leur feu vert ?
Il n'a pas été possible à ce stade d'obtenir des explications du Maire Ariel Weil ni de son cabinet. Cette demande est pourtant bien légitime compte tenu des événements de l'an dernier.
On est en droit de se demander s'il n'existe pas une fracture entre l'autorité locale qui s'est toujours montrée attentive au respect des règlements, soucieuse de ses administrés, d'une part, et la technostructure de l'urbanisme de la Ville de Paris, encline à oublier visiblement le bon droit pour booster ses redevances de terrasses en cédant du terrain aux exploitants….
GS
La Gaîté Lyrique (IIIe) (Photo VlM)
Le grand bazar ! Une des multiples manifestations bruyantes des motards à Paris contre le contrôle technique….
Cette fois ils font très fort. Après avoir épuisé les recours, les défenseurs de l'intérêt des motards (FFMC) sont décriés par des associations de piétons pour "incitation au boycott du contrôle technique et mise à disposition d'un guide du parfait fraudeur." Avec ce commentaire : "Faute de gagner sur le terrain judiciaire, le lobby en est réduit à braver la loi… " (Ras le Scoot – 10 mars 2024).
C'est bientôt, le 15 avril, que le contrôle technique des deux roues motorisés deviendra effectif après des années de tergiversations. Il faut se garder d'accabler les motards : leurs arguments ne sont pas tous fallacieux. Il suffit de regarder une Harley Davidson pour constater avec quelle attention leur propriétaire en prend naturellement soin !
Il est regrettable cependant qu'on ne puisse pas en dire autant de la plupart des engins qui circulent : pots trafiqués source de vacarme, moteurs mal réglés cause de pollution, état général freins et pneus défaillants source d'accident….
FFMC et Ras le Scoot auraient intérêt à se parler de sorte que les motards, conducteurs de deux/trois roues en général, adaptent leur comportement au besoin de confort et de sécurité des piétons et que les piétons rengainent l'acrimonie viscérale qu'ils éprouvent à l'égard des motards pour les gratifier d'un regard plus bienveillant.
GS
Rue Montmartre : Ariel Weil (à droite – bien que de gauche…) s'assure du retrait complet des terrasses estivales (Photo mairie de Paris)
Ariel Weil est quelqu'un qui ne transige pas avec les engagements. Le démontage des terrasses estivales doit intervenir le 2 novembre car le 1er est férié. Aucune rue n'y échappe. Il s'est rendu sur le terrain pour le vérifier et nous avons constaté nous-mêmes que l'obligation était respectée.
Il reste un débat sur ces terrasses dont le statut est devenu une bizarrerie parisienne. Doit-on les maintenir et quelle doit être leur heure de fermeture le soir ?
Sur le maintien ou non de deux types de terrasses à Paris, la raison commanderait que quelques unes de ces terrasses estivales deviennent permanentes au prix de la suppression définitive des autres. Le ratio entre les deux pèse lourd évidemment sur l'appréciation et les conséquences d'une telle mesure. Quant à l'horaire de fermeture, un Tweet d'Olivia Polski, Adjointe à la Maire de Paris pour le commerce, nous apprend qu'elle serait favorable à l'alignement de l'heure de fermeture des deux types de terrasses sur minuit, sachant que les horaires actuels sont respectivement de 22h00 et 02h00 du matin.
Les habitants, qui craignent le bruit et les désordres, et leurs Maires d'arrondissements, ont là matière à réfléchir et à manifester leur point de vue.
GS
Devanture élégante avec éléments en fer forgé 28 rue des Blancs-Manteaux (IVe), attenante à la brasserie "La Fronde" (Photos VlM, clic gauche pour agrandir)
Après avoir hébergé "Le Monjul", un restaurant qualifié par certains de "bistronomique", qui se caractérisait par une certain niveau de recherche culinaire, ce local a failli accueillir un restaurant déclaré "péruvien" à l'enseigne de "Altitudes" mais il est resté vacant. L'épidémie de COVID n'est pas étrangère à cet échec.
Les riverains se sont étonnés pourtant de constater que, bien que fermé, le local était éclairé jour et nuit !
Il n'est plus vacant et les nouveaux locataires déclarent vouloir en faire un bar gay, le "Purple", mais la forte concentration de licences IV sur le secteur leur rendra la tâche difficile. Nous savons que la préfecture de police est attentive à ce paramètre et le Maire du IVe Ariel Weil vigilant sur l'équilibre du tissu commercial. Inutile de dire que, par crainte du bruit, les résidents sont plus que réservés face à cette perspective.
L'ancienne "Praline " et ce qui reste de la boucherie, 37 rue des archives (IVe)
Tout près de là, au 37 rue des Archives, deux commerces côte à côte, les " Pralines Mazet " et la "boucherie des Archives", ont fermé pendant le COVID. Des travaux sont en cours pour rassembler les deux boutiques. On voit des ouvriers ici en train de poser les devantures, qui paraissent sobres. Difficile de savoir ce qui se prépare. Les gens qui s'affairent sont muets comme des carpes ou ne savent pas. C'est la porte ouverte à toutes les conjectures. Parmi elle : attention, c'est une boite de nuit qui se prépare !
On ne le croit pas mais mieux vaut être attentifs. Cette partie de la rue des Archives échappe encore au déferlement d'établissements recevant du public comme c'est le cas au bas de la rue des archives, et aux foules qu'elle draine tous les week-ends. On ne souhaite pas que l'agitation se déplace maintenant vers le nord !
Notre confrère associatif de Paris-centre publie un dossier pour ceux qui souffrent de nuisances sonores notamment un guide pratique qui peut être précieux.
Nous nous faisons un plaisir de donner le lien pour l'accès à leur site !
Requiescant in pace !
Clément Beaune, Député des IVe, XIe (partie) et XIIe (partie), Ministre des Transports, avec Clara Chassaniol sa suppléante à l'Assemblée Nationale, lors de notre rencontre du 20 mai 2022, avant les élections législatives.
Une directive européenne de 2014 impose un contrôle technique bi-annuel aux véhicules à moteurs. Les propriétaires de voitures l'appliquent sans rechigner en dépit de son coût car elle est garante d'une sécurité renforcée sur la route.
Les deux-roues motorisés y sont également soumis et un rappel de Bruxelles est intervenu en 2021 pour signifier aux pays récalcitrants dont le nôtre fait partie qu'ils sont tenus de s'y plier. Dans la foulée, un décret est paru en France avant les présidentielles, avec l'annonce de l'entrée en vigueur de ce contrôle technique en septembre 2022.
Ce décret a été brutalement gelé par le président Emmanuel Macron, candidat à sa ré-élection avec une réflexion que les médias ont rapporté en ces termes choisis : "on ne va pas emmerder les gens… ".
Bizarrement, on a vu le décret refleurir après les élections et jusqu'à ces jours derniers où la presse s'est fait l'écho de son retour et de son application prochaine.
Coup de théâtre ce matin : on apprend du Ministre des Transports Clément Beaune, notre Député élu à Paris dans le IVe, que le décret de lancement du contrôle technique des deux-roues motorisés début 2023 vient d’être abrogé par un nouveau décret publié mardi 26 juillet 2022 au Journal officiel. On se demande s'il n'y a pas deux Exécutifs dans ce pays, un qui remplit ses obligations parlementaires et pense à l'intérêt général, l'autre – apparemment tout puissant – qui gère les dossiers les yeux fixés sur les indices de popularité du gouvernement.
Il faut rappeler que les usagers de deux-roues motorisés sont défendus par un syndicat qui a la capacité de nuire de plusieurs CGT à la fois. Il s'agit de la "Fédération des Motards en Colère". Quand les pouvoirs publics n'obtempèrent pas à leurs exigences, ils organisent des rassemblements monstres de motards à travers la France et aucun politique n'aime ça !
On imagine aisément la conversation qui a dû avoir lieu ces jours derniers entre Emmanuel Macron et son Ministre : "Clément, je sais que les citoyens attendent des mesures pour civiliser les motards, le bruit affreux de leur engins souvent frelatés, la pollution qu'ils créent, leur comportement dangereux et provocateur, mais ils peuvent être aussi nuisibles à notre image que les retraites, la COVID, la canicule et la variole du singe réunis. Défausse toi de ce guêpier !"
Il faut se rendre à l'évidence même si ce n'est pas glorieux, Clément Beaune ne peut pas faire autrement que botter piteusement en touche. Il peut cependant le faire avec un semblant d'élégance et une pensée pour ses électeurs. La meilleure méthode est d'analyser les causes de l'inimitié des citoyens à l'égard des motards et de traiter ces causes l'une après l'autre. Le bruit est de toute évidence une priorité. Que le gouvernement s'y attèle et fasse en sorte que les engins à deux ou trois roues cessent d'empoisonner notre existence de citadins ou de campagnards.
Gérard Simonet
Postscriptum du 28 juillet 2022
Nouvelle péripétie : ce 27 juillet, le Conseil d’État rappelle au gouvernement qu'il doit mettre en place ce contrôle technique… depuis le 1er janvier 2022.
Travaux en secret 4 rue de Montmorency/109-111 rue du Temple (IIIe) pour transformer une supérette Hyper U qui vient de fermer, en un "Dark Market" (Photo VlM/DP)
Elle a fermé fin mai cette supérette qui s'était lovée dans un espace peu adapté de 900 m² entre les rues du Temple et de Montmorency. Tellement engoncée qu'elle avait dû entreprendre des travaux en désaccord avec les autres membres de la copropriété et affronter une citation en justice.
Les riverains n'en étaient pas mécontents toutefois. De l'avis général, elle proposait un choix plus large que ses concurrents et ses prix se comparaient avantageusement à ceux de ses voisins. Elle avait un handicap cependant : une circulation mal-aisée à l'intérieur et des employés peu accueillants…
Ce qui se dessine répond à un besoin : la livraison des achats à domicile. C'est "le Sens de l'Histoire". Inutile de s'en plaindre, le mouvement est lancé et il ne s'arrêtera pas. En revanche il est hors de question qu'il s'installe n'importe où, et il est en train ici d'en prendre le chemin. Nous apprenons en effet que des aménagements en catimini sont en cours pour installer sous la marque GoPuff un entrepôt pour la vente par Internet de produits alimentaires livrés à domicile par des coursiers.
Il est évident pour les habitants du quartier que la rue de Montmorency est incapable d'accueillir les camions d'approvisionnement et assurer leur évacuation par la rue du Temple. Ces deux rues sont étroites et encombrées. On imagine encore moins qu'elles servent de lieu d'attente et de hub aux coursiers/triporteurs venus charger leur marchandise. C'est tout simplement inimaginable, il n'y a pas de pire choix dans le Marais !
Ajoutons si c'est nécessaire que le règlement d’urbanisme du Marais (SPR – site patrimonial remarquable) précise que l'immeuble du 4 rue de Montmorency bénéficie d'une protection type A qui impose que tous travaux doivent recevoir le visa conforme de l'ABF (architecte des bâtiments de France). En guise de demande d'autorisation préalable, on ne trouve qu'une demande de transformation d'une porte simple en porte double ! On comprend que le déclarant ne tient pas à rendre visibles les travaux en cours et s'en expliquer !
Tous les ingrédients sont réunis pour un nouveau conflit autour de ce commerce.
Ce constat sur "le sens de l'histoire" s'applique à d'autres dossiers : la piétonisation des berges de la Seine, la circulation dans Paris-centre et la prolifération des terrasses chère à Olivia Polski. Chacun d'eux a sa logique et sa justification mais les dérives sont trop nombreuses. Il est du devoir de la municipalité d'être exigeante sur le respect des lois et règlements. C'est à ce prix qu'elle pourra récupérer une partie de la confiance perdue. Le vote récent par les Verts de David Belliard et les Républicains d'Aurélien Véron, réunis pour la première fois sur la question des terrasses, montre que les lignes peuvent bouger dans le sens des attentes des parisiens.
GS