Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Lutte contre le bruit

  •  

    Jean pierre timbaut trois bornes soirée trottoir 2012

    "Soirée trottoir" rue des Trois Bornes dans le XIe

     

     

    Cet arrondissement, proche des nôtres géographiquement, partage nos soucis et nos combats depuis 2010. Les rues Oberkampf, Saint Maur, Jean-Pierre Timbaud, des Trois Bornes… sont truffées de bars qui considèrent la rue comme une extension de leur commerce et participent la nuit à l'alcoolisation de foules venues d'ailleurs, de Paris ou de sa banlieue.

    Le nombre de ces bars et les libertés qu'ils ont prises depuis des années ont rendu la situation quasiment ingérable. La mairie du XIe et la police du commissariat d'arrondissement ont fait des efforts et continuent d'en faire pour contenir les nuisances qui font de la vie des riverains un véritable calvaire. Leurs tentatives de médiation et de répression sont louables, donnent quelques résultats, mais l'équilibre est précaire et les tensions restent vives.

    Une "commission de régulation des débits de boissons" a été mise en place sur un modèle défini par le "conseil de la nuit" de l'Hôtel de Ville. Chaque arrondissement devrait normalement en avoir une, mais dans la vision de Frédéric Hocquard, maire-adjoint en charge de la nuit, il n'était pas question initialement que des riverains et leurs associations participent à leurs réunions !

    Le collectif des riverains du XIe (Collectif Riverains Jean-Pierre Timbaud) est parvenu néanmoins (exceptionnellement ?) à imposer sa présence et à peser sur la démarche, pendant un certain temps. Aujourd’hui, les habitants considèrent que la « commission de régulation » n’a malheureusement pas tenu ses promesses et exaucé les espoirs qu'on avait mis en elle .

    Elle ne régule pas grand-chose… En effet, les responsables des organisations professionnelles ayant pignon sur rue (UMIH, SNEG, SYNHOCART) s’étaient engagés à prêcher la bonne parole auprès des établissements récidivistes, dont le cas était examiné en commission. Ils ont eu manifestement d’autres priorités et en tout cas n’ont pas su trouver les arguments pour convaincre leurs confrères récalcitrants.

    C’est ainsi que plusieurs établissements dont les exploitants sont passés plusieurs fois dans la commission continuent d’être l’objet de plaintes des habitants… On comprend que ces derniers ne cautionnent plus l’activité, ou l’absence d’activité, de la commission. Il faudrait qu'elle  modifie radicalement son mode opératoire pour que la confiance en elle revienne.

    Le président du Collectif des riverains du XIe a été l'un des fondateurs de "Vivre Paris" au moment des états généraux de la nuit de 2010. Il est resté l'un des plus actifs de cette mouvance, dans son arrondissement parisien mais aussi en province et à l'étranger par sa participation à des conférences pour la défense des habitants contre les méfaits de la fête débridée et du bruit.

    Reçu récemment comme nous l'avons été nous-mêmes, par le directeur de cabinet du Préfet de police de Paris, il en a rapporté lui aussi le sentiment que les autorités préfectorales qui contrôlent la police réalisent désormais que la privation de sommeil créée par l'agitation et le tapage nocturnes constitue un grave problème de santé publique. Parallèlement, les autorités semblent bien avoir intégré l'évidence que le climat d’insécurité résultant de l’absence de régulation sociale, notamment la nuit, est incompatible avec la qualité de vie des habitants et leur santé mais incompatible aussi avec la sérénité nécessaire au développement économique des commerces du quartier.

    Ce partage de diagnostic sur la nécessité d’une vraie régulation sociale est à l’origine de décisions de justice qui amènent une amélioration de la qualité de vie des habitants. La Justice ne rend pas des comptes à la police dans notre État de droit mais elle a besoin, pour statuer et sévir, de constats (procès-verbaux) que seule la police (et maintenant la DPSP à Paris) est en capacité d'établir, pour attester notamment de l'occupation indue de l'espace public ou de tapage nocturne.

    Dans le XIe, le renforcement des liens opérationnels entre le Commissaire central, la Préfecture de police, la mairie d'arrondissement, l'association des riverains et l’association des commerçants du quartier, s'est traduit lundi 7 janvier par une série de condamnations devant le tribunal de police de Paris. Les personnes en cause ont été condamnées pour de multiples incivilités commises en bande dans l’espace public (infractions au code de la route, tapage, nuisances sonores, jets de détritus, crachats…).

    Livreur coursier

    Livreurs à vélo

     

    Ces agitateurs se présentent comme des livreurs en deux-roues, un phénomène qui a explosé avec la multiplication des plateformes électroniques. Grâce aux réseaux sociaux, dealers motorisés et clients s'entendent facilement et plus discrètement qu'auparavant. On peut en voir un édifiant témoignage ici  de BFMTV.

    Trois syndics de gestion représentant trois immeubles de la rue Jean-Pierre Timbaud s'étaient conjointement portés parties civiles au nom des nombreux habitants et commerçants empêchés de vivre normalement par une bande de délinquants chroniques. Le Tribunal a condamné à des amendes sévères et des dommages-intérêts aux parties civiles les dix prévenus de la bande qui sévissait. Quatre d'entre eux seulement étaient présents. On se réjouit de ces condamnations car l’occupation indue de la rue ainsi que la fourniture de drogue aux consommateurs, déjà auteurs de désordres dus à l'alcool, ne fait qu'aggraver les troubles à l'ordre public.

    Certes la rémunération dérisoire qui est celle de ces livreurs et la nature précaire de leur emploi peuvent apparaître comme des circonstances atténuantes aux actes délictueux auxquels ils se livrent pour accroître leurs ressources. Il n'est pas question pour autant de les excuser car en agissant ainsi ils enfreignent la législation sur les stupéfiants et contribuent à perturber gravement la vie des habitants et des commerçants de la rue et du voisinage.

    Le Ministère public (équivalent du Procureur au Tribunal de police) a recommandé aux quatre prévenus présents à l’audience de transmettre l’avertissement à leurs collègues : désormais, la rue ne sera plus une zone de non-droit et, en cas de récidive, les condamnations continueront d’être prononcées avec la plus grande fermeté. Cette fois-ci, les amendes étaient déjà considérables : près de 2.000 € pour certains prévenus… Il semble que les personnes condamnées aient bon gré mal gré reçu le message…

     

  • Garrigue-guyonnaud 1Le sous-Préfet Matthieu Garrigue-Guyonnaud, Directeur de cabinet adjoint du Préfet de police, à droite et Luis Fernandez, conseiller auprès du Préfet en charge de la prévention de la délinquance et de la radicalisation, à gauche (Photo VlM)

     

     

    C'est devenu une tradition pour notre association, depuis les "états généraux de la nuit" de 2010, d'entretenir une relation étroite avec la préfecture de police de Paris en la personne du Directeur de cabinet du Préfet, en charge du contrôle des établissements qui reçoivent du public. Ceux-là mêmes qui nous créent, à quelques rares exemplaires mais de manière aiguë, des problèmes de relations houleuses avec leurs riverains.

    En compagnie de Nadine Colombel, porte-parole du collectif "Pierre au Lard" (IVe), nous avons évoqué l'origine en 2011 de nos contacts avec la préfecture, la formation de la mouvance "Vivre Paris !", un collectif informel  d'une trentaine d'associations parisiennes soucieuses de la qualité de vie des parisiens, qui s'est fait connaitre par son engagement dans les ateliers des "états généraux" puis, à partir de 2014, au sein du "conseil de la nuit" qu'anime Frédéric Hocquart et dans diverses manifestations en province et à l'étranger. 

    La mouvance a cherché à se structurer juridiquement début 2018 en association loi de 1901. Des dissensions sont apparues sur le mode d'action. Quelques ego aussi se sont manifestés. Il en résulte aujourd'hui un éclatement, que nous espérons provisoire, de la mouvance en : "Habiter Paris", "Réseau Vivre Paris" et des associations comme "Vivre le Marais !" qui étend désormais son étiquette à "Vivre Paris-centre !" (1er, IIe, IIIe, IVe), aux côtés d’autres organisations locales très actives comme les "Riverains du XIe arrt",  les "Riverains du Canal St Martin (Xe)" ou Accomplir (1er, IIe).

    En réalité la mouvance a conservé son unité dans les valeurs qu'elle défend et qui restent les mêmes : respect de l'espace public et droit de dormir la nuit. Un droit dont chacun, qu'il s'agisse des pouvoirs publics ou des médias, reconnaît désormais qu'il est un impératif de santé publique qui va bien au-delà du simple confort. 

    L'entretien s'est orienté vers les dossiers "actifs" dans les IIIe et IVe arrondissements : Le WHO's et le Dr Feelgood dans le IVe, le "Braque 11" et l'espace Blondel/Ste Apolline/St Martin dans le IIIe. Le dossier du WHO's, avec ses huit années d'existence et ses péripéties qui relèvent de l'urbanisme et de l'ordre public méritait à lui seul un échange que nous avons jugé constructif. 

    On attend plus que jamais de la préfecture qu'elle apprécie à sa véritable importance la souffrance que certains exploitants peu scrupuleux font subir à leur voisinage en reconnaissant que la police ne peut agir que dans le cadre strict des lois, codes et règlements et que toute décision coercitive doit s'appuyer sur des constatations matérielles qui respectent l'exigence des procédures en vigueur.

    Ainsi, une suspicion, une simple déclaration, des photos ou des vidéos, une pétition voire une plainte ou main courante, même si elles contribuent à étoffer un dossier, ne remplacent pas un constat d'agent habilité, un procès-verbal ou un rapport d'huissier dressés dans les formes requises.

    Gérard Simonet

     

  • Ampli

    Clavier de contrôle de musique amplifiée

     

     

    La réglementation liée au bruit des activités de diffusion de musique amplifiée date de 1998. Sa vocation est à la fois de protéger l’audition du public et de préserver la santé et le confort du voisinage. Avec le temps, ce dispositif s’est révélé insuffisamment protecteur. Les niveaux sonores fixés en 1998 étaient trop élevés, les lieux ouverts n'étaient pas tous visés par la réglementation et les basses fréquences, caractéristiques de l’esthétique musicale des années 2000,  n'étaient pas suffisamment prises en compte…

    Le décret n° 2017-1244 paru le 7 août 2017 a eu pour but de corriger ces lacunes.

    Il a réduit de 3 décibels le seuil de protection de l’audition. La limitation est passée de 105 décibels à 102 décibels. On rappelle qu'une baisse de 3 décibels, sur l'échelle logarithmique des sons, équivaut à la division par DEUX du volume du bruit. Il a fixé un seuil pour les basses fréquences, dont le niveau est désormais limité à 118 décibels et une limitation à 94 décibels a été imposée pour les spectacles destinés aux jeunes publics.

    De plus, les lieux ouverts, tels que les festivals en plein air, sont tenus d'appliquer ces limitations de niveaux sonores. S’agissant des lieux clos, cinémas, salles de meeting et autres, ils sont concernés au même titre que les salles de concerts, les bars et les discothèques. En gros, cette réglementation s’applique désormais à tout lieu ouvert au public accueillant des activités impliquant la diffusion de sons amplifiés dont le niveau sonore moyen sur une durée de 8 heures est supérieur à 80 décibels.

     

    Bruit atlanticoHalte au bruit ! Illustration "Atlantico"

     

    Le décret comprend aussi des mesures relatives à l’information du public sur les risques auditifs, la mise à disposition gratuite de protections auditives individuelles et l’aménagement d’espaces ou de périodes de repos auditif. Pour les établissements dont la capacité d’accueil excède 300 places,  l’enregistrement en continu des niveaux en décibels, avec conservation de ces enregistrements pendant 6 mois et affichage des niveaux en continu à la console, est exigé.

    Pour prendre connaissance du décret

    En attendant l'arrêté d'application de ce décret, les professionnels du spectacle et de la nuit montent au créneau pour contester, à travers une pétition qui soutient que " le décret contre le bruit ne doit pas mettre la scène KO", la mise en application des dispositions du décret.

    Ils prétendent que :

    • L’État a imposé son nouveau décret du 7 août 2017, applicable depuis octobre 2018, sans entendre leur avis sur le plan artistique, technique, la pertinence des mesures et sur l’impact économique.
    • Les professionnels via leur association AGI-SON, consultés lors de l’écriture du décret, avait souligné les points qui ne pouvaient pas être compatibles, techniquement, avec la physique du son ou les esthétiques et pratiques artistiques.
    • L’ensemble des échanges au sein d'AGI-SON concluent qu’un grand nombre des exigences du texte sont, techniquement, irréalistes
    • Ni réaliste, ni optimal, le décret aura des conséquences lourdes sur le spectacle et la filière toute entière (artistes, producteurs, diffuseurs, salles, festivals, équipes techniques) comme pour les spectateurs. Ceci conduit les professionnels à demander au gouvernement une révision du décret.
    • La diversité musicale est attaquée. En effet, la baisse des basses fréquences nuit à l’ensemble des esthétiques musicales, notamment aux genres comme le reggae, les musiques électroniques, le dub et le hip hop, qui disparaîtront peu à peu des scènes, réduisant la liberté d'accès des spectateurs à tous les genres musicaux.
    • Les concerts et festivals en plein air sont menacés. L’obligation de produire une étude de l’impact des nuisances sonores sur l’environnement lors des spectacles en plein air est techniquement irréaliste. Les niveaux sonores exigés en milieu urbain sont impossibles à respecter, ce qui entraînera l'impossibilité de réaliser un concert en centre-ville.
    • Toute la scène est fragilisée. La limitation de la diversité musicale, l'impossibilité technique de mise en œuvre, additionnée au coût de mise en conformité met en danger tout le secteur, déjà vulnérable, d’autant qu’aucun soutien financier ou accompagnement n’est prévu par l’État.
    • Les professionnels et le public se réunissent pour lutter.
      AGI-SON, le PRODISS et la Sacem ont lancé une campagne afin de mobiliser les professionnels mais également le public face aux désastreuses conséquences de ce nouveau décret. Une pétition mise en ligne sur change.org, sera la plateforme de ralliement pour faire évoluer la situation.  

     

    On le voit, en réponse à un décret de santé publique que les habitants des villes et particulièrement des centre-villes réclament pour protéger leur tranquillité, leur santé et leur sommeil, les "marchands de bruit" organisent leur résistance pour que l'audition de nos enfants, menacés de surdité précoce, continue d'être agressée, et que nos nerfs et nos nuits soient victimes de l'agression de ceux pour qui nuire à autrui est facile alors qu'il est si ardu dans nos combats de se défendre.

    Nous demandons aux Pouvoirs Publics, Ministère de l'Intérieur et Municipalité,  de rester fermes sur les améliorations qui ont été apportées à la vie des citoyens par le décret d'août 2017 et qui ne doivent être qu'une étape sur la voie du respect de leur qualité de vie. 

    GS

     

  • Plaque

    Un nom burlesque, une rue étroite en bordure de l'espace Beaubourg où l'habitat résidentiel cohabite difficilement avec le clubbing et autres activités de divertissement

     

     

    Il faut faire un retour en arrière sur notre article du 21 novembre qui rendait compte de nos entretiens à l'Hôtel de Ville avec Frédéric Hocquard, Maire-adjoint en charge de la nuit, et sa politique de distribution de subventions municipales aux lieux festifs et bruyants pour les aider à investir dans l'insonorisation et l’accessibilité. 

    Nous avions plaidé, en compagnie de riverains de la rue Quincampoix, pour que les établissements qui se sont illustrés ces mois-derniers en empoisonnant la vie des habitants soient privés de la manne des deniers publics. Dans un contexte plutôt tendu car une des nos voisines membre de notre association, qui a beaucoup souffert et s'en est plainte  auprès de la police, a été retrouvée inanimée dans son appartement et se trouve aujourd'hui en réanimation à l'hôpital. Il n'y a pas a priori de lien de causalité mais l'événement a créé une émotion qui n'est pas prête à retomber.

     

    Quinc 36

    La rue Quincampoix, un mélange des extrêmes à l'image des soubresauts que la rue a connus au XVIIIème siècle avec les activités financières de John Law : des constructions à l'architecture élaborée avec une cinquantaine de bâtiments inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, mais des recoins livrés aux détritus en tout genre et des immeubles vétustes et mal entretenus, des boutiques aux devantures soignées à côté d'échoppes douteuses.

     

    Pour ces raisons, la décision prise par M. Hocquard, rendue publique aujourd'hui, qui rejette la demande d'un bar de la rue dont les ambitions rapportées par la presse avaient des motifs de nous inquiéter, est vivement appréciée. C'était un souci pour nous tous et pour le Maire du IVe Ariel Weil qui a œuvré en faveur du respect de la tranquillité publique. La mairie de Paris fait tout de même bénéficier de subsides six projets soutenus pas le CNV (centre national de la chanson de variété et du jazz) dont un dans Paris-centre (Le Klub, 14 rue St Denis 1er). 

     

  • St martin

    La rue St Martin, en bordure de la piazza Beaubourg (IVe) (Photos VlM)

     

     

    La Maire de Paris vient de prendre deux arrêtés qui instituent deux zones piétonnes, dénommées "Beaubourg" (IVe) et "Quartier de l'Horloge" (IIIe).

    A vrai dire et en toute bonne foi, nous étions nombreux à penser que ces deux espaces étaient déjà des zones piétonnes. Des panneaux de signalisation comme celui-ci nous confortaient totalement dans cette croyance…

      Panneau zone piétonne

     Passage piétons rue du Renard (IVe)

     

    Il faut croire que le statut de ces zones n'était  pas suffisamment défini et qu'il ne participait pas encore à un grand dessein. Quel dessein ? La piétonisation de Paris-centre, le nouvel arrondissement qui regroupe les 1er, IIe, IIIe et IVe arrondissements actuels. Anne Hidalgo s'y intéresse de près ainsi que son Adjoint à la voirie et aux déplacements Christophe Najdovski, le chantre des circulations douces.

    Les deux arrêtés sont des jalons prudemment placés par la Maire de Paris pour préparer la voie à la piétonisation totale du secteur. Elle ne fait que maintenir le statut actuel mais elle lui donne un nom qui vaudra pour les étapes suivantes. C'est sans doute une façon intelligente (certains diront sournoise…) de procéder quand on sait que dans nos quartiers nous sommes contre le concept de piétonisation mais pour une baisse du nombre de véhicules à moteurs. 

    La mesure a un périmètre : ce qu'on a coutume d'appeler la piazza Beaubourg, rue St Martin de Rivoli jusqu'à Rambuteau et toutes les rues et ruelles afférentes ainsi que la place Igor Stravinsky avec notamment la rue de la Verrerie et la rue St Merri de St Martin à Renard. Pour ce qui est du quartier de l'Horloge, chacun voit bien de quoi il s'agit et se dit à juste titre qu'il n'y a rien de changé.

    St merri beaubourg
    Rue St Merri (IVe)

     

    Les arrêtés ont aussi le mérite de préciser ce qu'on entend par "piétonisation" : l'interdiction de circuler pour les véhicules à moteurs, SAUF…. riverains, véhicules de service et de secours, livraisons (de 7h00 à 13h00), bus, taxis et VTC (genre UBER) pour la prise en charge et la dépose uniquement. Les cycles ne sont pas visés (donc autorisés) et on comprend, bien que ce ne soit pas spécifié, que les engins de circulation dite douce sont admis. On attend d'en savoir davantage sur les trottinettes électriques et les gyropodes. Il est probable qu'ils soient admis mais sur les chaussées uniquement.

    En première analyse, cette décision dont on a déjà dit qu'elle n'en est pas vraiment une, n'est pas préjudiciable aux riverains et ne pourra qu'améliorer la pollution sonore et les encombrements, à défaut de purifier significativement l'atmosphère. Une question va toutefois se poser lors de l'élargissement aux quatre arrondissements. Il y a en effet des parkings publics au sein de Paris-centre ; ils ont le droit de vivre et ils restent indispensables pour que les quartiers soient capables d'accueillir des visiteurs et des personnes à mobilité réduite. Comment pourra-t-on y accéder si les voies d'accès sont interdites à la circulation ?

    Une solution serait de laisser la circulation libre sur les voies qui conduisent à ces parkings, notamment les rues St Antoine, Rivoli, Beaubourg, Renard… Il ne semble pas qu'elle ait la préférence des penseurs de l'Hôtel de Ville. On donnera un avis le moment venu…

    Enfin on aimerait savoir par qui et comment seront effectués les contrôles et appliquées les sanctions en cas de non-respect des règles établies.

    Gérard Simonet

     

  • Hocquard et vlm

    Corinne Tresca – "Habiter Paris" -  et Gérard Simonet avec Frédéric Hocquard (à droite)

     

     

    En dépit des tensions qui ont marqué nos relations ces dernières semaines, à propos du Who's notamment où l'attitude de M. Hocquard avait été mal interprétée nous en sommes convenus, cette réunion à laquelle participait le staff de Frédéric Hocquard, Thierry Charlois et Anaïs Boutard, s'est déroulée dans une ambiance courtoise et cordiale voire amicale.

    Nous avions manifesté le désir de voir M. Hocquard à la suite de son communiqué de presse et d'un article du Parisien sur la décision de la Ville de Paris de financer, par des subventions d'équipement, des salles de cafés-concert pour "soutenir les petites salles de musique parisiennes". Il s'agit en principe d'aides destinées à améliorer l'insonorisation et l'accessibilité.

    Deux raisons nous y poussaient. En premier lieu, notre méfiance à l'égard des subventions en général, compte tenu de la  situation financière de la Ville.

    Ensuite, et nous sommes là au cœur du sujet, nous voulions savoir de M. Hocquard suivant quels critères et sous quelles conditions de telles subventions seraient accordées et leur utilisation contrôlée.

    Il nous paraîtrait en effet illégitime que la Ville de Paris distribue des subsides d'argent public à des exploitants qui par leurs visées et leur comportement rendent la vie impossible aux habitants qui les environnent. Nous considérons qu'il serait logique et juste que le contrat passé avec ces bénéficiaires stipule qu'ils ont obligation de respecter leur voisinage et qu'ils sont susceptibles, sur la base d'objectifs et de constats chiffrés, de perdre leurs droits d'exercer en cas de manquement.

    Hocquard cabinetFrédéric Hocquard et son staff, Thierry Charlois et Anaïs Boutard

     

    Le message est passé, et peut-être entendu. Nous avons obtenu l'assurance que ceux qui se sont signalés ces derniers temps par des manquements répétés à leurs obligations seront renvoyés à d'autres sources de financement que l'argent des contribuables.

    Il nous a été agréable à tous de rappeler toutefois que le nombre d'établissements indélicats, dans les arrondissements du centre, se compte sur les doigts de la main alors qu'il existe à Paris près de 9.000 débits de boissons et autour de 500 dans Paris-centre.

     GS

     

  • Quincampoix 37 dr feelgood 09 10 18Bar Dr Feelgood, 37 rue Quincampoix (IVe) (Photo VlM)

     

     

     

    Les riverains de la rue Quincampoix ont été sidérés de découvrir dans les pages du 'Parisien" du 11 novembre une photo du gérant du bar Dr Feelgood posant devant son établissement pour illustrer une initiative lancée par le Maire-adjoint à la vie nocturne de la ville de Paris, Frédéric Hocquard. Prétextant plusieurs fermetures de petites salles de concerts survenues cette année, celui-ci vient en effet d’annoncer le «déblocage  de nouvelles aides financières » pour leur venir en aide face à la grogne des riverains et aux normes, dit-il, de plus en plus strictes en matière de sécurité et de d’insonorisation. 400 à 500 salles parisiennes pourraient postuler, à condition de faire très vite, car les dossiers sont à déposer avant le 23 novembre.

    Cette annonce est vécue comme une nouvelle provocation de la mairie de Paris à l'égard de ses administrés et au mieux une immense maladresse qui rappelle l'intervention de Frédéric Hocquard il y a quelques mois (notre article du 5 janvier 2018) pour le soutien financier d'un bar, "La Mutinerie" dans le IIIe, convaincu de tapage nocturne. Le Maire Pierre Aidenbaum en avait été outré et l'avait fait savoir à M. Hocquard. Il y a peu de doute que lui-même et Ariel Weil Maire du IVe soient ravis de la nouvelle initiative de l'adjoint de Mme Hidalgo !

    En tête donc, le Dr Feelgood, pourtant sommé fin 2017 par la Préfecture de cesser ses concerts « live »  de Heavy Metal pour défaut d’autorisation (l’établissement avait  été déclaré en tant que « Bar et Restaurant ») et non-respect des normes de sécurité et d’insonorisation.  Bien que n’ayant jamais déclaré son établissement en tant que salle de concert, ni demandé les autorisations afférentes, son gérant annonce donc qu’il s’est mis sur les rangs pour bénéficier de cette obole publique à hauteur de 80 000 euros !

     

    Feelgood foule

    L'insonorisation d'un bar ne met pas un terme aux nuisances externes du "bar dehors" comme on le voit ici devant le Dr Feelgood

     

    Après deux années de lutte pour faire cesser le bruit et les vibrations internes subis par les habitants du 37 mais aussi de l’immeuble mitoyen, autant dire que l’inquiétude est aujourd’hui à son comble rue Quincampoix. D’autant que les rassemblements anarchiques de spectateurs/consommateurs alcoolisés du Dr Feelgood qui organise encore des événements avec  diffusion de musique amplifiée continuent régulièrement et fortement de ponctuer les nuits des voisins du bar (comme remonté par notre blog encore récemment.

    Dans ce contexte très tendu, avec de nombreuses plaintes depuis septembre à la Préfecture mais aussi à la mairie et au commissariat d’arrondissement (l’établissement fait l’objet d’une surveillance particulière au de la part de la Commission de régulation de débits de boissons récemment mise en place dans le IVe arrondissement),  encourager la reprise de concerts instrumentaux  qui attirent plus d’une centaine de spectateurs dans un  immeuble d’habitation –même en sous-sol et à supposer que l’on puisse effectivement insonoriser le lieu et garantir les normes de sécurité – sonnerait comme une provocation pour les riverains.

    Ces riverains espèrent donc que la demande de subvention formulée par le Dr Feelgood sera examinée avec prudence et bon sens en tenant compte de l’emplacement particulièrement peu approprié à une telle activité et des très fortes nuisances qui en découlent pour les habitants de cette rue. Vouloir maintenir une activité de cafés-concerts à Paris est une intention sympathique, encore faut-il que les lieux s’y prêtent et que cela ne vire pas au cauchemar pour les Parisiens.

    GS – et "Le collectif 37 Quincampoix"

     

  •  

    Berges fréquentées pont neuf 22 02 18 Berges dimanche matin 22 04 18

     

     

     

     

     

     

     

     

    La foule au Pont Neuf, en 2018 et les restes éloquents d'une nuit genre "saturday night fever" en avril 2018  (Photos VlM, cliquer gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

    Pour nous faire aimer les berges piétonnes, alors qu'il serait judicieux de mettre en avant leur caractère bucolique, la beauté et la sérénité des lieux et le respect qu'elles inspirent consacré par l'UNESCO, Anne Hidalgo et son Adjoint à la Voirie et aux déplacements, Christophe Najdovski (qu'on a connu mieux inspiré…) nous proposent LA FÊTE pour le 18 novembre.

    Avec l'affiche que nous reproduisons, comme s'il n'y avait pas assez avec le Canal St Martin, ils invitent les parisiens du centre (et d'ailleurs) à montrer ce que ces berges peuvent devenir si la Mairie de Paris s'engage dans ce sens : un espace livré aux marchands, à la consommation d'alcool (et de drogues), au bruit des sonos individuelles et un vaste dépotoir que le spectacle de certains dimanches matin, avant l'intervention coûteuse d'une armada d'agents de la propreté, laisse malheureusement augurer.

    C'est dommage ! Tout le monde n'est pas d'accord avec la politique qui a été conduite sur le réaménagement des Rives de Seine mais il y avait suffisamment d'avis favorables pour que l'opinion finisse par y adhérer. Pourquoi gâcher cette perspective en organisant dès maintenant ce que nous ne voulons pas voir arriver ?

     

      Berges

     

    Vous nous invitez à la fête, nous resterons chez nous à l'abri de nos fenêtres à triple vitrage. Mais nous ne désespérons pas que notre message soit entendu pour que la voix de la raison, celle des riverains et de ceux qui ont fait de ce site leur lieu de promenade favorite soit entendues.

    Gérard Simonet

     


  • Préfecture police font wallace 11 05 12
    La préfecture de police de Paris, boulevard du Palais (IVe), semble quelques fois bien fragile face aux nuisances organisées

     

      

    Il s'agit une fois de plus du Who's, extension sur la rue Pierre au Lard de l'établissement exploité par la SAS Moovment dont l'entrée principale est au 14 rue St Merri (IVe). Les conflits pour tapage nocturne, dont les plaignants sont les habitants de l'immeuble social Paris-Habitat du 16 rue St Merri, et ceux des rues qui bordent la rue Pierre au Lard, dont les entrées sont au 12 rue St Merri et au 24 rue du Renard, durent depuis neuf ans…

     

    Pierre au Lard 2

    Ces riverains ont atteint le comble de l'émotion en apprenant ces jours-ci que la préfecture de police de Paris, qui jusque là avait refusé l'autorisation de nuit, venait de l'accorder pour un mois suivi de trois mois "à l'essai" en quelque sorte. La Commissaire centrale, le Maire du IVe Ariel Weil et, si on l'en croit, l'Adjoint d'Anne Hidalgo à "la Nuit" Frédéric Hocquard, avaient émis un avis défavorable.

    Ce n'est pas tout : dans une lettre du 31 décembre 2009 (voir pièce jointe), adressée à Gérard Simonet, président de "Vivre le Marais !", le Directeur de cabinet du Préfet de police Renaud VEDEL nous informait que la demande de l'exploitant de transférer sa licence IV de la rue St Merri à la rue Pierre au Lard, en zone protégée du fait de la présence d'une école, avait fait l'objet d'un rejet de la part du Procureur de la République. Il ajoutait que :"Si l'Administration ne peut interdire à M. HERVE [gérant de la SAS Moovment et du COX – NDLR] de développer un projet commercial sur ce site, celui-ci ne peut être un débit de boissons, partant une discothèque".

    M. VEDEL rappelait aussi dans sa lettre que des travaux d'aménagement avaient été entrepris en dehors de toute autorisation d'urbanisme et qu'un procès-verbal avait été dressé par les agents de la mairie de Paris. On précise que par la suite les demandes successives de permis de construire ont été annulées par le Tribunal Administratif sur intervention du collectif d'habitants et que les travaux qui se sont déroulés pendant l'été 2018 pour préparer l'ouverture n'ont fait l'objet d'aucune déclaration d'urbanisme.

    Ce qui s'est imposé comme la Loi, une décision de la justice en 2009, reprise par l'administration de la police, peut-il se voir remis en cause en 2018, alors que le cadre de l'affaire est le même et que plusieurs procédures administratives et judiciaires sont en cours qui attestent de la volonté des riverains de réagir et de se défendre contre l'atteinte à leur tranquillité et à leur droit au sommeil ?

    Ces questions s'adressent au cabinet du Préfet de police actuel Michel Delpuech. L'association et le collectif "Pierrre au Lard" veulent des explications, des assurances et demandent à être reçus par le Directeur de cabinet en charge du dossier, Matthieu Garrigue-Guyonnaud. 

    Le collectif Pierre au Lard

     

  • Terrasse carreau du temple 25 10 18

    Une terrasse parmi d'autres au Carreau du Temple (IIIe) où le piéton est déclaré non grata au point qu'il emprunte les pistes cyclables…

     

     

    A l'approche des élections municipales, le débat que nous avons soulevé depuis des années maintenant dans les arrondissements et au sein de la mouvance "Vivre Paris !", auprès de la Mairie et de la Préfecture de police se développe, se structure et s'affirme autant dans ses analyses que dans ses propositions.

    Le magazine d'information hebdomadaire l'Obs (ex Nouvel Observateur) publie une série d'articles signés de la journaliste Véronique Radier sur le thème des nuisances sonores et du retard de Paris sur certaines villes européennes comme Rotterdam, de la confusion entre musique et bruit et de la montée en puissance des défenseurs des riverains qui prônent une démarche rationnelle dans le traitement des conflits de voisinage avec les bars bruyants.

    La création de l'association "Habiter Paris" dirigée par le Dr Bertrand Lukacs est commentée ainsi que ses objectifs.

    De son côté, l'association nationale "60 Millions de Piétons" nous informe des règlements applicables aux engins électriques qui envahissent actuellement les trottoirs : hoverboards, trottinettes électriques, gyropodes, mono-roues". Une bonne nouvelle pour tous ceux qui trouvent désormais dangereux de se déplacer à pieds…

    A lire absolument :