Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Lutte contre le bruit

  • St martin

    Voisinage de la porte Saint-Martin (IIIe) (photo VlM)

     

     

    L'îlot en question est délimité par le boulevard de Sébastopol et la rue Saint-Martin avec une incursion à l'est dans l'impasse de la Planchette, le boulevard Saint-Denis au nord et la rue Papin au sud.

    Depuis longtemps, les riverains se plaignent du comportement des visiteurs du quartier. Voici ce qu'écrit l'un d'eux, président de l'association ARQAM (renaissance du quartier Arts & Métiers) :

    "Comment pouvons-nous accepter des gens en situation illégale qui narguent les policiers quand ils leur demandent leurs papiers pour les verbaliser pour consommation d'alcool dans la rue Saint-Martin et la rue Sainte Apolline en contravention avec l'arrêté préfectoral, qui répondent agressivement aux policiers qu'ils n'ont pas de papier et voient nos policiers qui s'en vont sans insister ?

    La pose d'une caméra permettrait de vérifier instantanément la pertinence de l'appel sur le 17 d'un habitant du quartier pour se plaindre d'un vacarme, d'un trouble à l'ordre public, etc…  L'installation d'une caméra à l'essai par le commissaire central du IIIe Vincent Gorre avait donné de bons résultats. Elle a été retirée depuis mais le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum nous assure qu'il maintient sa pression sur la préfecture de police pour que cette caméra soit enfin inscrite au budget d'investissement de la Ville et installée dans un avenir proche".

      355 rue Saint-Martin et 2 rue Blondel 4 9 2016
    Attroupement nocturne devant le 2 rue Blondel (Photo VlM/MA)

     

     Le fléau qui sévit ici c'est l'alcool et son corollaire la drogue. L'arrêté préfectoral du 16 février 2017 qui visait à limiter sa consommation est annulé pour laisser place à un nouvel arrêté du 9 octobre 2018 qui est plus strict dans sa définition.

    Si le périmètre reste le même, l'interdiction de consommer de l'alcool entre 16h00 et 07h00 est complétée par une interdiction de la vente à emporter de boissons alcooliques du 2ème au 5ème groupe. 

    Les attendus qui accompagnent cette annonce sont édifiants. Le plus significatif : "considérant le rapport du commissaire central du IIIe […. ] qui établit formellement un lien de causalité entre vente à emporter de boissons alcooliques, l'alcoolisation d'individus consommant de l'alcool sur la voie publique ainsi que les troubles et les nuisances générées par ces individus alcoolisés particulièrement en fin d'après-midi et la nuit dans le secteur Sébastopol/Saint-Denis/Saint Martin/ Papin/Planchette" et ceci : durant la période estivale 2017 les effectifs de police sont intervenus à près de 800 reprises."

    Les dispositions annoncées ne sont sans doute pas aptes à elles seules à ramener un calme absolu dans le secteur mais elle sont un signal positif donné aux riverains dont beaucoup pensent à quitter le quartier à la recherche d'un secteur plus paisible. En interdisant de plus la vente à emporter on attaque le fléau à sa source. Il est possible de l'éradiquer ou le déplacer, pour autant que contrôles et sanctions soient au rendez-vous.

     

     

  •  

    Préfecture de police vue aérienne

    De création récente, l 'association "Habiter Paris", dont "Vivre le Marais !" est membre, est présidée par le  Dr Bertrand Lukacs. Elle a pour premier objectif de défendre les parisiennes et parisiens des agressions sonores et des dérives nocturnes qui perturbent gravement leur vie quotidienne. Avec la "lettre ouverte" qui suit, adressée au Préfet de police et à la Maire de Paris, l'association propose une "feuille de route". Il est important que tous ceux qui subissent ces nuisances se fassent connaitre et apportent leurs témoignages. "Vivre le Marais !" est heureuse de diffuser cette lettre qui ouvre une voie nouvelle à la défense de la qualité de vie des parisiens :

     

      

    Pour une politique ambitieuse de lutte contre le bruit

    Lettre ouverte à Madame Hidalgo, aux prochains candidats à la Mairie de Paris,

    à Monsieur le Préfet de Police de Paris

     

     

    Nous demandons à l’équipe municipale de s’engager résolument dans une politique de lutte contre le bruit à Paris avec en priorité, le bruit la nuit.

    Dans la perspective du Paris de demain, la lutte contre la pollution ne doit pas se limiter à la seule pollution atmosphérique, elle doit intégrer activement la lutte contre le bruit, deuxième pollution des villes (OMS), avec en priorité le bruit la nuit. Bien dormir la nuit n’est pas une simple question de confort, c’est une nécessité physiologique. Les effets délétères de la privation de sommeil, largement documentés aujourd’hui, sont régulièrement relayés par les médias. Il s’agit d’un enjeu de santé publique que plus personne, habitants comme autorités, ne peut ignorer. Très récemment, le 10 octobre, le bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Europe a publié de nouvelles lignes directrices[i] relatives au bruit dans l'environnement et rappelé une nouvelle fois aux politiques combien il est important de mettre en place des politiques efficaces.

    A Paris, il y a urgence, car durant cette mandature, le niveau sonore de certains quartiers, certaines rues, certaines places, certains quais s’est très gravement dégradé rendant les nuits insupportables pour les habitants.

    Nous comprenons qu’il soit important pour Paris de développer une politique de la nuit. Cette politique devrait être équilibrée : permettre le développement de nouvelles activités nocturnes tout en assurant une meilleure protection de la qualité du sommeil des habitants. C’est tout à fait possible, ces deux axes ne sont pas contradictoires. Certaines grandes villes européennes comme Rotterdam ou Genève parviennent à les concilier.

    Force est de constater que la politique actuelle de la nuit privilégie de façon résolument asymétrique le développement de la vie festive nocturne sans régulation efficace pour le sommeil des habitants : non maîtrise des terrasses de café, musique amplifiée, occupation sauvage de l’espace public et augmentation considérable des incivilités, nuisances et accidents liés à l’hyper-alcoolisation et consommation d’autres substances. L’alcool désinhibe les comportements et est un puissant diurétique, aussi certaines rues se transforment la nuit en théâtres de vociférations incontrôlées et vastes pissotières à ciel ouvert. C’est insupportable pour les habitants et inacceptable car au delà des nuisances et des accidents, c’est laisser cette population souvent jeune devenir très vulnérable et se mettre elle-même en danger.  

    Un autre facteur contribue à notre désespérance, nous les habitants de Paris qui demandons juste à pouvoir dormir normalement. Il existe, aujourd’hui, une autre asymétrie particulièrement choquante : l’asymétrie de traitement entre ceux qui sont responsables des nuisances et ceux qui les subissent. Autant il est anormalement facile de créer des nuisances en faisant fi des réglementations existantes, autant il est extrêmement difficile pour ceux qui les subissent de se faire entendre alors qu’ils ne demandent que le respect de la réglementation. Pourquoi cette asymétrie, comme si, au regard de ce qui fait le socle de la démocratie, le respect des lois et règlements, il existait deux poids deux mesures.

    Il est urgent de prendre en compte les plaintes des habitants et de mettre fin à ces dérives afin d’éviter des phénomènes extrêmes de radicalisation ou des manifestations de rejets massifs comme à Barcelone ou Budapest.

    Diverses tentatives de régulation sont expérimentées à Paris (Conseil de la nuit, Pierrots de la nuit, Commissions de régulation des débits de boissons). Aucune ne fait preuve d’une efficacité perçue par les riverains, avec pour résultat un effet contraire à celui escompté : les espoirs déçus engendrent de nouvelles frustrations ; les riverains sont de plus en plus nombreux à durcir leur attitude et à rejeter les politiques mises en place auxquelles ils ne croient plus. 

    De ces tentatives et de l’étude de modèles adoptés par des villes européennes comme Genève et Rotterdam, nous faisons quatre propositions pour rétablir la confiance et essayer de mettre en place un dispositif de régulation plus efficace.

    • Clarifier les responsabilités : Il faut un maître d’œuvre unique, responsable de la régulation du bruit et de la tranquillité. C’est d’autant plus important à Paris où règne une segmentation quasi ubuesque de répartition des tâches entre mairies, Préfecture de Police, DPSP [mairie de Paris], commissariats d’arrondissement et même syndicats professionnels… Nous, nous pensons que c’est au premier élu, au Maire, en relation étroite avec la Préfecture de Police de Paris, que revient la responsabilité de réunir les parties concernées par la résolution des problèmes. Sans une réelle volonté politique de rééquilibrer les nuits et de mettre en place une véritable politique de lutte contre le bruit à Paris, rien ne changera et nous continuerons à être « promenés » d’une administration à l’autre avec le sempiternel refrain : c’est pas moi, c’est l’autre.
    • Transparence : La transparence est indispensable : l’identification des problèmes et le suivi des actions mises en œuvre doivent se faire en toute transparence. Cela implique une réelle collaboration avec les habitants pour établir – ou rétablir – la confiance entre autorités et administrés. La cartographie des lieux à problèmes ainsi que le suivi précis et daté des actions entreprises par chacun (mairies, police, DPSP) doit se faire en partenariat étroit. La transparence, en d’autres termes la bonne information des habitants, permet de désamorcer les conflits et les frustrations qui naissent souvent de la méconnaissance des actions entreprises par les autorités. Rien ne peut être équitablement mis en place sans ce premier relevé. Ce maillon manque à Paris. Le mettre en place est aujourd’hui une urgence.
    • Un circuit court : Fonctionner en circuit court, c’est-à-dire raccourcir le temps des démarches administratives et de l’application des sanctions est indispensable : les nuisances subies par les riverains doivent être prises en compte dès leur signalement et traitées sans délai. Non seulement cela évite qu’elles dégénèrent ou s’aggravent et deviennent de plus en plus difficiles à combattre, mais le poids ainsi donné à la parole des riverains et le rétablissement de l’ordre créent un climat de confiance et d’apaisement. C’est l’intérêt de tous, y compris de ceux qui sont responsables des nuisances. L’exemple de la ville de Rotterdam est à ce titre riche d’enseignement. Il doit y avoir un temps de conciliation, mais sa durée doit être limitée et connue de tous. Passer ce délai, si aucune amélioration n’est constatée, des sanctions doivent être appliquées, progressives, par paliers, sur un modèle (adapté à notre législation) du « permis à point » mis en place à Genève. Ce couple « phase de conciliation limitée dans le temps puis, à défaut d’amélioration, sanctions graduées connues de tous » est absolument nécessaire. 
    • Des indicateurs de résultats: Nous en avons assez de nous entendre dire, inlassablement, que nous sommes entendus alors que nous constatons que la situation s’aggrave. Nous voulons des indicateurs de résultat pour mettre fin à ces palabres interminables qui ne s’appuient sur aucune mesure objective. Il existe des indicateurs indirects très performants pour mesurer les incivilités dans les rues. Le nombre de passages en cellule de dégrisement ou d’hospitalisations pour coma éthylique devrait être connu. Enfin et surtout le niveau sonore dans les rues devrait être plus largement mesuré pour tenir compte des seuils préconisés par l’OMS. L’expérimentation mise en place en partenariat par Bruitparif et la Mairie de Paris [ii] permettant de suivre en temps réel le niveau sonore de certains quartiers va tout à fait dans ce sens, c’est un premier pas positif ; nous attendons maintenant d’analyser ensemble les résultats de ces mesures et de connaitre les décisions de régulation qui en découleront.

    Sur ces propositions, nous souhaitons être un partenaire de travail avec la Mairie de Paris et la Préfecture de Police de Paris. 

    Parce que nous pensons que la lutte contre le bruit à Paris doit être un axe important de la politique à mettre en place demain, nous souhaitons en discuter avec tous les prochains candidats à la Mairie de Paris.

    Et nous appelons tous les habitants de Paris qui souffrent du bruit à nous rejoindre et nous transmettre leur témoignage : ass.habiterparis@gmail.com.

    Docteur Bertrand Lukacs

    Association Habiter Paris

    ass.habiterparis@gmail.com

     

    [i] http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0008/383921/noise-guidelines-eng.pdf?ua=1

    [ii] https://medusa-experiment.bruitparif.fr/

     

  • Who's attroupement 10 10 18

    Attroupement autour du Who's, soirée du 10 octobre rue Pierre au Lard (IVe) (Photo AG)

     

     

    Hier soir mercredi 10 octobre, une fois de plus, une grande agitation régnait autour du Who's. Les agents du maintien de l'ordre sont intervenus pour dresser pas moins de six verbalisations pour tapage nocturne, urine et jet de mégots sur la voie publique.

    Aujourd'hui, la Commissaire de police Laetitia Vallar du IVe concédait qu'en dépit de l'avis défavorable qu'elle a donné, la préfecture a décidé d'accorder  au Who's une autorisation temporaire de un mois à partir du 4 octobre, suivie d'une nouvelle autorisation temporaire de trois mois. C'est une très mauvaise nouvelle pour les riverains de cet établissement qui multiplie les nuisances sonores depuis l'ouverture de son extension il y a maintenant un an et quelques jours. 

    De son côté, le Maire du IVe Ariel Weil déclarait hier en réunion de conseil de quartier St Merri qu'il s'y est opposé aussi malgré une intervention "de haut niveau" de l'Hôtel de Ville. Comprenez Frédéric Hocquard, en charge du "conseil de la nuit", voire la Maire Anne Hidalgo elle-même, ce qui montrerait une fois de plus si c'était avéré qu'elle se préoccupe beaucoup plus des fêtards de Paris que de ses habitants. Nous lui rappelons qu'il serait judicieux qu'elle fasse cette distinction car les habitants sont des électeurs, les fêtards pas forcément.

    En même temps, comme dit notre Président, l'action judiciaire dont nous avons parlé dans notre article du 2 octobre suit son cours. 

    Le collectif  "Pierre au Lard"

     

    Post-scriptum du 15 octobre

     

    Frédéric Hocquard et Ariel Weil, par sa directrice de cabinet, réagissent tous deux à cet article.

    Frédéric Hocquard : contrairement à ce que vous affirmez ni moi ni la Maire de Paris ni le Maire du IVème n’avons soutenu l’autorisation de nuit du Who’s. Or votre article le sous entend.
    Je vous demanderai donc de le faire savoir aux lecteurs de votre blog.

    Isabelle Knafou, directrice de cabinet d'Ariel Weil : Je crois que les personnes qui étaient présentes lors du conseil de quartier de mercredi dernier ont mal compris les propos du Maire. Ariel Weil a dit qu’il avait été suivi par la Maire et par F. Hocquard malgré les interventions de Frédéric Hervé [le pétitionnaire – NDLR] à haut niveau à la Mairie de Paris. Frédéric Hocquard a d’ailleurs soutenu très clairement, en commission de régulation des débits de boissons, l’avis défavorable émis par la mairie du 4e.

    Pourriez-vous publier cette correction qui a son importance ?

     

    Nous sommes heureux en effet de publier ces mises au point car elles montrent que nos dirigeants sont sensibles à l'émotion que la décision de la préfecture a produite et entendent montrer qu'ils sont toujours prêts à défendre la tranquillité et la santé de leurs administrés. 

     

  • Quincampoix 37 dr feelgood 09 10 18

    Bar "Dr Feelgood", 37 rue Quincampoix (IVe)

     

     

    Après une accalmie qui avait donné de l'espoir aux riverains, le "Dr Feelgood" est reparti de plus belle en suscitant une avalanche de protestations des habitants de l'immeuble concerné et des immeubles voisins, en direction du Maire du IVe Ariel Weil, de la Commissaire de police Laetitia Vallar et du directeur de la DPSP Matthieu Clouzeau (prévention, sécurité et protection) de la Ville de Paris.

    Est mise en cause, notamment, la "commission de régulation des débits de boissons" perçue comme une source d'attitudes dilatoires vis à vis d'infractions nettement caractérisées comme :

    • stationnement de grosses cylindrées sur espace piétons
    • portes de l'établissement diffusant de la musique amplifiée maintenues ouvertes  
    • dépassement de l'heure d'ouverture de nuit (02h00 du matin), en particulier les week-ends
    • attroupements et éclats de voix des clients qui stationnement devant le bar tard dans la nuit

    On trouve dans ces échanges ces déclarations fréquentes des forces de l'ordre qui annoncent "s'être rendues sur place et n'avoir rien constaté". La répétition de ce type de réponse à des plaignants qui n'ont aucune raison d'inventer leurs souffrances est vécue de façon amère et crée une défiance des citoyens à l'égard de l'autorité. 

    Comment rester insensible à cette mère de famille qui écrit au Maire : "Toute cette fin de semaine, nous avons peu ou mal dormi. Épuisée, ma fille étudiante en double situation de handicap, n'a ainsi pu se rendre en cours ce matin".

    Dans un dernier échange, la directrice de cabinet du Maire indique que l'établissement a été verbalisé par la DPSP et que l'aide du commissariat sera sollicitée si nécessaire. Cette précision jette une lumière sur ce qui a probablement été une erreur : la répartition de la responsabilité du maintien de l'ordre à Paris entre la police nationale et cette police municipale qui n'a jamais voulu dire son nom et qui donne encore le sentiment de se chercher.

    Dirigée par le Commissaire Divisionnaire Matthieu Clouzeau, qui nous a reçu à diverses reprises, elle était à l'origine porteuse d'espoir qu'il y ait moins de laisser-aller dans Paris. On se perd dans les chiffres mais son effectif tourne autour de 3.000 dont 1.000 agents de sécurité dont la définition de fonction incite à penser qu'il suffit de les appeler pour régler définitivement un problème comme celui de notre Dr Feelgood.

    En fait il n'en est rien car le pouvoir de décider d'une fermeture administrative, d'une suppression d'autorisation de nuit, d'un retrait de licence est du ressort exclusif de la préfecture de police. En coupant l'autorité en deux on l'a affaiblie et il ne serait pas inutile de repenser la pertinence de ce qui a été fait en 2014 pour amorcer la mandature de 2020.

    GS

     

  • Archives nationales carrefour archives-FB 07 10 18

    Archives Nationales, carrefour Archives/Francs-Bourgeois (IIIe et IVe)

     

     

    Demain dimanche 7 octobre 2018 le dispositif "Paris Respire" devrait céder la place à une répétition en vraie grandeur de ce que sera l'interdiction de circuler dans Paris-centre quand les projets d'Anne Hidalgo deviendront une réalité. Demain donc, la circulation sera interdite aux véhicules à moteur de 10h00 à 18h00 SAUF :

    • bus, taxis et VTC (véhicules au modèle économique "Uber")
    • véhicules de service et de secours
    • livraisons
    • riverains

    On sait que la municipalité actuelle travaille sur ce dossier qui fait partie de sa politique générale de réduction de la circulation automobile à Paris. Nous avons eu l’opportunité d'en discuter avec le Maire-adjoint qui en est chargé, Christophe Najdovski, élu EELV à l'Hotel de Ville en charge des déplacements et de la voirie. 

    C'est un sujet qui ne fait pas l’unanimité mais une fois encore on évoque le sens de l'Histoire. Nous sommes avec beaucoup d'entre nous méfiants à l'égard de la piétonisation des rues telle qu'elle est pratiquée rue de la Huchette par exemple mais nous sommes partisans d'une politique qui conduit à réduire sélectivement la circulation de véhicules polluants, au nom de la protection de la qualité de l'air mais aussi du refus des encombrements et des nuisances qui les accompagnent, notamment le bruit et les accidents.

    Nous l'avons dit à M. Najdovski et nous avons trouvé un élu porté à l'écoute. Alors qu'il ne prévoyait pas d'autoriser les VTC, on constate qu'ils seront bel et bien autorisés demain. C'est important pour nos jeunes qui en sont assez friands.

    Un point est important et ne nous semble pas traité dans l'expérience : la possibilité de venir dans le centre et d'y laisser sa voiture dans un parking public. C'est le cas typique de la "personne à mobilité réduite qui vient rendre visite à ses enfants". Nous avons insisté pour que les axes qui conduisent à des parkings publics restent ouverts à la circulation. Nous ne voyons pas cette disposition dans l'expérience de demain. Les rues Beaubourg/Renard devraient à ce titre rester ouvertes. Il ne parait pas que ce soit le cas…

    La mairie de Paris affirme que le trafic a baissé de 6% depuis 2017 et que les efforts doivent être poursuivis au nom de la santé publique (on annonce que la pollution ferait 40.000 morts par an en France…. ). On n'a évidemment pas les moyens de le vérifier mais visuellement cette amélioration est perceptible. On est donc attentifs à la façon dont l'expérience se déroulera demain.

    GS

     

  •   

    Pierre au lard verrière 31 03 18

    Cette photo contient à elle seule les éléments essentiels de l'affaire : une verrière enchâssée dans un immeuble d'habitation (à gauche), très proche d'autres immeubles qui bordent la rue Pierre au Lard (IVe), et qui abrite ce qui est de facto un night-club : le Who's

     

     

    Nous avons obtenu le 24 septembre 2018 le jugement en référé dans le cadre de la procédure qui oppose l'un d'entre nous Stéphane, au Who's (S.A.S. Moovment) pour trouble anormal de voisinage. Le juge accède à notre demande d'une expertise judiciaire avec mission à l'expert désigné de "rechercher toutes les causes des nuisances alléguées, donner son avis sur l'existence d'une gêne sonore et son importance (…), réaliser des interventions inopinées (…), donner son avis, le cas échéant, sur les éventuels travaux correctifs nécessaires pour supprimer la gêne (…)".

    En revanche, c'est une de ces surprises que nous réserve la justice quelques fois, le tribunal a estimé qu'en obligeant en somme le causeur de troubles à se défendre, on l'a contraint à exposer une dépense. A ce titre, il a condamné Stéphane à lui verser 2.000 € au titre de l'article 700 du CPC…

    Stéphane occupe avec son compagnon l'appartement de l'immeuble du 16 rue St Merri dont les fenêtres sont visibles sur la gauche de la photo. Il est inscrit à Pôle Emploi et dispose pour vivre d'un montant dérisoire. Une intervention chirurgicale délicate l'a contraint il y a peu à se ménager. Il lui est difficile de trouver un emploi dans les circonstances actuelles et il est dans l'incapacité totale de payer son avocat, les 2.000 € qu'il doit à son adversaire, et les honoraires de l'expert dont le tribunal a fixé la provision à 3.000 €. 

    Jusqu'à cette date, le collectif et l'association "Vivre le Marais !" l'ont soutenu financièrement, conscients que la tranquillité du quartier est en jeu. Sans le concours de tous ceux qui sont épris de justice et qui ne veulent pas voir leur lieu de vie transformé définitivement en parc d'attraction, nous ne pourrions pas mener cette mission à son terme.

    Les riverains de la rue Pierre au Lard sont donc invités à participer à une collecte de subsides qui nous permettra de financer cette opération de "salut public". Les autres, qui ont la chance d'assister à distance à ce conflit, par sympathie et par solidarité avec un combat qui pourrait aussi les concerner un jour, sont invités à apporter leur aide financière en adressant un chèque à l'ordre de "Vivre le Marais !" avec la mention au verso "aide à Stéphane". Paypal peut également être utilisé à cet effet en précisant l'objet du don.

    L'affaire va plus loin. 

    Nous avons décidé de nous battre contre les nuisances sonores par un autre prisme, celui de l'illégalité de l'exploitation d'une licence IV dans une zone protégée, ce qui est le cas pour l'extension ouverte par le Who's au 3 rue Pierre au Lard, dans le périmètre de protection des écoles maternelles et primaires de la rue Saint-Merri, à moins de 75 mètres. Un autre riverain parmi les plus gênés, Emmanuel a porté plainte selon ce fondement devant le Procureur de la République.

    Le Procureur avait dès 2009 pris une décision interdisant au gérant d'ouvrir un débit de boissons dans ce lieu, et cette illégalité avait été confirmée par écrit par le Préfet de Police en 2011, suite au rachat du Spaghetti Bar, ex-"Le Curieux" du 14 rue Saint-Merri. Un agrandissement dans une zone protégée constitue en effet pour la jurisprudence un nouvel établissement.

    Nous espérions donc que la Préfecture de Police ferait refermer d'elle-même cette extension, mais comme elle ne l'a pas fait à ce jour malgré notre demande, c'est à nous de solliciter la seule autorité judiciaire compétente en l'espèce, le Procureur de la République. Pour accentuer nos chances que notre plainte soit prise en compte, il serait utile que la Mairie de Paris, propriétaire des locaux de l'école, ou bien l'école elle-même, appuient cette requête… Nous en appelons au Maire du IVe Ariel Weil…

    Cependant, la procédure devant le juge civil, avec l’expertise judiciaire, bien que très coûteuse, est fiable en elle-même, et nous espérons que le soutien financier sollicité nous permettra d’aboutir dans l’intérêt de tout le quartier et au-delà.

    Collectif Saint-Merri / Pierre au Lard,

     

  • Nazareth

    Rue N.D. de Nazareth 38 et 40, les cafés-restaurants "Le Coltrane" et "Le Cosmos", au seuil de la rue du Pont aux Biches (IIIe)

     

     

    Les propriétaires de ces deux établissements avaient contesté devant le Tribunal Administratif la décision de retrait de l'autorisation de terrasses dont ils bénéficiaient. Le tribunal a rejeté leur demande par le jugement du 31 mai 2018 que nous avons publié en annexe à notre article du 7 juin.

    Les choses ne sont pas rentrées dans l'ordre durant l'été. Les deux établissement continuent à perturber le voisinage comme si rien ne s'était passé.

    Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum en a tiré la leçon : il fait appel à la police pour que les terrasses en infraction soient dégagées. A cet effet, il a présenté un vœu en conseil de Paris le 26 courant qui a été voté à l'unanimité Téléchargement. 

    Le Préfet de police, à travers son directeur de cabinet Matthieu Garrigue-Guyonnaud, a répondu "qu’ils examinent les conditions dans lesquelles la force publique pourra être mobilisée afin d'assurer l'exécution de l'arrêté municipal avec le concours de la municipalité".

    Qu'il s'agisse du IIIe ou du IVe, et nous semble-t-il de l'ensemble des arrondissements parisiens, il semble qu'il y ait désormais l'amorce d'une prise de conscience des autorités municipales que la population parisienne ne doit pas subir les excès de comportement de ceux qui sont obnubilés par leur tiroir-caisse. Il est évidemment tentant de s'étaler bruyamment sur l'espace public pour en faire ses choux-gras sans respecter le droit à la tranquillité des riverains mais il ne faut pas s'étonner que ceux-là réagissent et obtiennent de leur élus, qui leur doivent le mandat qu'ils exercent, le droit d'être défendus.

    GS

     

     

     

  • Weil ariel 20 03 18

    Ariel Weil, Maire du IVe

     

     

    Le Maire du IVe réagit au contenu de notre article du 12 septembre intitulé "les résidents du IVe souffrent des excès et des facéties de leur arrondissement". Il nous demande de publier la réponse que voici :

     

    J’ai beau connaître vos positions fréquemment exprimées au sujet du Marais gay, je suis tout de même surpris de la teneur de votre article d’hier intitulé « Les résidents du IVe souffrent des excès et des facéties de leur arrondissement ! ».
     
    Faire le lien aussi spontanément sans aucun argument tangible (« La raison saute aux yeux », écrivez-vous) entre la baisse démographique du 4e arrondissement et « l’agitation » que vous semblez imputer exclusivement aux établissements et manifestations gays est assez stupéfiante.
    Sur quoi vous fondez-vous pour affirmer ceci ? Qu’est-ce qui vous permet de dire que cette « agitation » est plus préjudiciable aux habitants que le prix du mètre carré ou la pénurie de logement préemptés au profit des locations saisonnières ou touristiques ? Pensez-vous vraiment que les établissements portant haut le drapeau arc-en-ciel soient les seuls à créer des nuisances dans le 4e alors qu’ils ne sont qu’une poignée par rapport aux centaines d’établissements présents dans l’arrondissement ? Enfin, pourquoi faire le lien entre nuisance et communautarisme ?
     
    Nous en avons parlé, je vous l’ai même écrit, je n'aime ni les ghettos ni les identités uniques ou assignées. (Ni même le mot de communauté, quand il est conjugué au singulier). En revanche, je soutiens l’action des associations qui œuvrent contre une homophobie malheureusement toujours d’actualité, même au cœur du Marais, comme nous l’ont prouvé les dégradations des passages piétons cet été. Je les soutiens sous leur formes festive et militante et je crois, que vous le vouliez ou non, que cette dimension fait désormais partie de l’histoire du Marais. Je ne vous dis pas cela dans l’idée de « jeter de l’huile sur le  feu » (sic) mais plutôt parce que cela correspond à mes convictions profondes heureusement partagées par bon nombre de nos concitoyens.
     
    Pour vous répondre très concrètement, les décorations mises en place pour les Gay Games disparaîtront dans les prochains jours. Elles n’ont pas vocation à durer. Concernant l’habillage des passages piétons, j’ai exprimé des réserves au sujet de leur pérennisation et je n’ai pas changé d’avis.
     
    Ceci étant posé, je partage avec vous le droit des habitants du 4e au calme. Au quotidien, la fête ne doit pas se faire au détriment des riverains qui aspirent au repos comme partout ailleurs.
    D’ailleurs, je m’emploie à œuvrer en ce sens à chaque fois que je suis informé d’une tension ou d’un problème entre un habitant et un établissement. Un point hebdomadaire avec la Commissaire du 4e et la Direction de la Protection, de la Sécurité et de la Prévention de la Ville (DPSP), qui font un travail remarquable auprès des riverains comme des établissements problématiques, nous permet de faire un suivi personnalisé de chaque situation ; d’ailleurs, dans la plupart des cas, les choses finissent par s’arranger. Quand ce n’est pas le cas, la solution reste la verbalisation des contrevenants.
     
    Il se trouve que hier matin (le 13 septembre), nous avons inauguré un nouvel outil pour notre arrondissement : la commission de régulation des débits de boisson que vous devez connaître. Pour vos lecteurs qui ne connaîtraient pas ce dispositif lancé à l’initiative de la mairie : il s’agit d’une réunion de professionnels de différents services de la Ville, de syndicats professionnels, de représentants de l’ordre public et d’associations réunis pour trouver un équilibre entre le dynamisme économique et la tranquillité des riverains qui se plaignent des nuisances émanant des bars et restaurants (nuisances sonores et olfactives, problème d’hygiène, envahissement du trottoir, débordement de terrasses, etc.). Concrètement, il s’agit de pointer les établissements les plus problématiques de l’arrondissement et de trouver, avec tous les acteurs présents, la meilleure manière de remédier aux problèmes.
    Cette réunion, présidée par Boniface N’Cho, mon adjoint chargé du commerce et de la nuit et Frédéric Hocquard, adjoint à la Maire de Paris chargé de la vie nocturne et de l'économie culturelle, a étudié les cas de 13 établissements du 4e choisis en fonction des plaintes et signalements reçus par le commissariat, la Préfecture, la DPSP et la mairie du 4e.  Très productive, cette réunion a permis aux différentes parties prenantes de partager constats et informations. Des pistes d’actions ont été dégagées et feront l’objet d’un suivi précis.
     
    J’espère que ce nouvel outil  permettra de remplir deux objectifs que je me suis fixés depuis mon élection : améliorer au cas par cas le dialogue entre les différentes parties prenantes et instaurer une meilleure harmonie entre tous.
     
    Ariel Weil
    Maire du 4e arrondissement 
     
     
    Vous l'aurez compris, nous avons de mauvaises raisons de nous plaindre de ce qui se passe dans le IVe. A chacun de juger.
     
    Un point doit être précisé : la "commission de régulation des débits de boissons" dont il est question dans la réponse de M. Weil est sous l'autorité du "conseil de la nuit" de Frédéric Hocquard à l'Hôtel de Ville, conseil qui a été créé pour promouvoir les activités nocturnes à Paris. Personne ne nous a proposé d'en faire partie dans le IVe car les riverains sont a priori exclus de cette instance.

     

  • Ste croix 43 legay 11 09 18

    Boulangerie Legay Choc, 43 rue Ste Croix de la Bretonnerie (IVe)

     

     

    On constate que c'est le IVe arrondissement qui proportionnellement perd le plus d'habitants (alors que le IIIe en gagne). La raison saute aux yeux : il y règne une agitation qui fait fuir ceux qui cherchent à vivre paisiblement et attire à l'inverse les opportunistes qui misent sur le développement des locations saisonnières, en forte expansion dans ce secteur.

    C'est dans le IVe que chaque soir le COX-Bar occupe le trottoir avec des centaines de consommateurs leur verre de bière à la main ; c'est dans le IVe que le Who's rend la vie impossible aux habitants des immeubles de la rue St Merri et de la rue du Renard avec l'exploitation de sa discothèque de la rue Pierre au Lard.  La rue du Temple n'est pas en reste avec le RAIDD-Bar qui a plus de retenue mais n'en est pas moins un point chaud du quartier.

    La mairie de Paris, loin de s'en préoccuper, ne déteste pas de temps en temps jeter un peu d'huile sur le feu. Ainsi, au cours de sa deuxième mandature, Bertrand Delanoë annonçait qu'il souhaitait accueillir ce qu'on appelait à l'époque "les Jeux Olympiques Gay", qui sont depuis devenus les "Gay Games". L'organisation à Paris de cette manifestation, en plein été, a drainé une foule importante qui s'est retrouvée dans le IVe.

     

    Passage piétons

     

    En préalable, les animateurs de l'événement à l'Hôtel de Ville ont fait peindre aux couleurs arc-en-ciel des éléments du décor urbain dont l'esthétique en temps normal est contrôlée par l'Architecte des Bâtiments de France car, ne l'oublions pas, on est ici dans le centre historique de la capitale et en secteur sauvegardé. Nous nous sommes exprimés à ce sujet pour rappeler que le communautarisme n'affranchit pas de la  soumission à la loi républicaine. Le Maire du IVe nous avait assuré que ce maquillage disparaîtrait à la fin des Gay Games. Anne Hidalgo en a remis une couche pour punir sans enquête des gens non identifiés et déclarer que cette facétie serait pérennisée ! 

    Il n'est pas acceptable pour nous qui sommes un exemple de diversité dans notre association que cette situation perdure. Elle fait naturellement des émules et la boulangerie Legay Choc nous en fait la démonstration. Nous attendons du Maire du IVe Ariel Weil, garant de la préservation du patrimoine exceptionnel dont il a la charge et de l'ordre public, qu'il prononce la fin de la récréation et des débordements qui l'accompagnent.

    GS

     

     

  • Brossat 1

    Ian Brossat, élu du XVIIIème arrondissement à la mairie de Paris, Maire-Adjoint d'Anne Hidalgo, en charge du logement, président du groupe communiste , tête de liste communiste aux élections européennes de 2019

     

     

    J'ai rencontré Ian Brossat pour la première fois en  mars 2010 à l'Hôtel de Ville où il était déjà à cette époque président du groupe communiste à la mairie de Paris. Nous venions de former "Vivre Paris !", un collectif d'associations parisiennes que nous avions créé en réponse au projet "d'états généraux de la nuit" que portait M. Brossat et pour lequel il venait d'obtenir un budget de 60.000 € pour son organisation, si ma mémoire ne me trahit pas.

    Cet événement, souhaité par les professionnels de la nuit et leurs syndicats, prévu pour novembre 2010 avait pour but de stimuler l'activité nocturne de Paris, que les discothèques, les fabricants de boissons alcooliques et de matériel de sonorisation, trouvaient insuffisamment dynamique à leur goût.

    Nous avions découvert à l'époque un Ian Brossat peu soucieux de la tranquillité des parisiens et de leur besoin vital de dormir la nuit "quand tout s'agite autour d'eux". Aux craintes exprimées par les représentants des associations de riverains que la mairie sacrifie leur qualité de vie aux intérêts marchands des exploitants de lieux festifs, sans aucun souci de santé publique, Ian Brossat rétorquait que nous n'avions pas à nous plaindre car le prix de l'immobilier dont il nous supposait propriétaire avait fait de nous des riches à Paris !

    Déçus par ce contact, nous nous en étions ouvert au directeur de cabinet de Bertrand Delanoë qui nous annonçait en juin que M. Brossat était dessaisi du dossier au profit de Mao Péninou.

     

    Bourguinat 17ème chambre 03 02 12Elisabeth Bourguinat, association ACCOMPLIR, avec son avocate, devant la 17ème Chambre Correctionnelle du TGI de Paris en 2012

     

     Nous avons retrouvé Ian Brossat en 2011 et 2012 au Tribunal de Grande Instance de Paris où il avait décidé d'assigner une de nos amies animatrice de l'association ACCOMPLIR (Ier et IIe) en diffamation pour avoir repris des révélations de la presse sur de sombres histoires de financement occulte de la CGT. Par deux fois, en première instance et en appel, il avait été débouté…

    De quoi nous le rendre peu sympathique. Les positions qu'il prend maintenant pour lutter contre les locations saisonnières pourraient corriger le sentiment qu'on a de lui car c'est un sujet sur lequel les associations de défense des parisiens et de leur qualité de vie s'accordent. "Le Parisien" s'en est fait l'écho dans un article du 5 septembre qui révèle que M. Brossat souhaite que soient interdites les activités d'Airbnb dans les arrondissements du centre de Paris ! Les Maires de nos quatre arrondissements ont exprimé leur sentiment à ce propos. Le moins qu'on puisse dire est qu'ils font état de sérieuses réserves…

    Il n'est pas mauvais toutefois que le Maire-Adjoint à l'Hôtel de Ville montre sa détermination à lutter contre une évolution de l'offre touristique qui a des conséquences dommageables sur le logement dont il a la charge à Paris. A la réserve près que les propositions de Ian Brossat relèvent de l'utopie. L'idéologie dont il s'inspire condamne toute "stigmatisation" mais c'est bien de stigmatisation qu'il s'agit quand il choisit de viser quatre arrondissements de Paris sans se préoccuper des autres.

    Autre remarque : il semble se focaliser sur les propriétaires qui louent leur résidence principale. Que ne voit-il dans le Bulletin Municipal Officiel, qu'il devrait consulter consciencieusement comme nous, que chaque semaine on relève de nombreuses demandes d'autorisation de travaux pour la transformation de locaux commerciaux en "résidences hôtelières" destinées à grossir le parc des logements type Airbnb et les autres. En toute légalité et sans qu'aucune contrainte du genre "120 jours" ne s'applique car il s'agit d'une activité "commerciale" dont la loi garantit la liberté.

    Je m'étonne que cet aspect du problème passe inaperçu, et qu'on nous resserve en permanence cette règle des 120 jours qui ne vise que les propriétaires de résidences principales qui ne sont vraisemblablement que la pointe émergée de l'iceberg.

    De mon point de vue, c'est cette cible des résidences hôtelières qu'il faut prioritairement viser en réglementant  l'activité, en imposant des normes, comme pour la profession de l'hôtellerie, et en s'assurant qu'elle est fiscalisée de manière appropriée.

    Il reste les investisseurs nombreux semble-t-il qui achètent des appartement en vue de les louer de façon précaire. Le règlement de la Ville de Paris interdit que des locaux sous le statut "habitation" soit utilisés à des fins commerciales. Les loueurs en infraction doivent être sanctionnés et Ian Brossat et son administration ont raison de le faire. Il faut que les conseils syndicaux des copropriétés concernés et leurs syndics signalent les manquements et n'aient pas de réticence à coopérer avec les services de la mairie de Paris.

     

    A l'approche des élections, notamment des municipales de 2020, nous nous ferons un devoir d'analyser ce que les candidats ont fait depuis des années sur les sujets qui ont trait au patrimoine et à la qualité de vie des habitants. Leurs propositions, leurs prises de position, seront mesurées à l'aune de l'impact qu'elles peuvent avoir sur les questions qui nous concernent. Je vous les livre en vrac : équilibre budgétaire, impôts locaux, gaspillage des deniers publics, sécurité, propreté, circulation et piétonnisation, lutte contre la pollution, maîtrise de la location saisonnière, occupation de l'espace public par les terrasses, nuisances causées par des activités commerciales en milieu résidentiel, contrôle et maîtrise de la vie festive, entretien du mobilier urbain, affichage sauvage, transports publics…

    C'est sur ces bases également que se dérouleront les interview que nous ne manquerons pas d'avoir avec eux comme nous l'avons fait jusqu'ici mais nous observerons davantage leurs engagements à la lumière des actions passées, comme nous l'avons fait ici pour M. Ian Brossat.

    Gérard Simonet