Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Lutte contre le bruit

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    A 12Le directeur général d'Airbnb, Brian Chesky exposant sa stratégie à Los Angeles (photo La Voix du Nord) 

     

     

    Dans un article de « l’Observateur du crédit immobilier du Crédit Foncier » de juin 2017, le Professeur Nicolas Tarnaud de l’Université de Bordeaux analyse ce qu’il appelle « la révolution Airbnb ».

    Après avoir rappelé la révolution digitale et l’existence antérieure de Homeway à l’étranger ou Abritel en France, il souligne qu’Airbnb qui compte 160 millions de clients a totalement profité de la mondialisation du tourisme, des prix élevés de l’immobilier dans les « villes mondiales » et a « changé la manière de communiquer et de consommer les logements meublés dans le monde… Les professionnels de l’immobilier et même les hôteliers passent par la plateforme pour diminuer la vacance de leurs chambres ou appartements. » Les entreprises (simplicité, tarifs avantageux) l’utilisent pour leurs salariés. Au final Airbnb a favorisé le développement de l’économie collaborative, c'est-à-dire la symbiose d’un changement culturel, d’un changement technologique, de l’envie d’un lien social plus fort, du rejet de l’économie classique et de ses grandes entreprises.   « Le tourisme collaboratif et participatif – créateur aussi de liens sociaux – est ainsi apparu. »

    D’après certaines études Airbnb génère en moyenne 2.100 € par an à ses hôtes et 1,6 milliards d'€ de retombées économiques à Paris (2016).

    Cela n’est pas sans incidence sur le prix des loyers comme dans les quatre premiers arrondissements de Paris, l’action d’Airbnb et consorts créant un phénomène de raréfaction des logements. Le rendement d’un logement meublé est de 30 à 50% supérieur à celui d’un logement nu. Dès lors précise t-il « plus le différentiel de rendement est important entre les 2 formules et plus le locations nues seront rares dans les zones touristiques recherchées. » (NDLR comme le centre de Paris et donc le Marais !). Selon lui « en se financiarisant, l'immobilier est devenu un actif de référence pour les institutionnels comme pour les privés » et ajoute que « la valeur totale du patrimoine immobilier dans le monde représente trois fois le PIB mondial » 

    Du côté statistique l'article mentionne que la France est de le 2ème marché d'Airbnb après les États-Unis , notre pays compte 300.000 hôtes, a enregistré 400.000 logements (78.000 pour Paris et l'Île de France) – à comparer aux 650.000 chambres d'hôtels – et 8 millions de voyageurs ont occupé ces logements en 2016 ! De quoi donner le tournis !

    Face à cette expansion, nombre de grandes villes ont pris des mesures restrictives, Paris semble s'y mettre (voir notre article du 05 juillet 2017). Amsterdam limite la location, à 60 jours pas an, New York interdit de louer plusieurs appartements simultanément ou pour une durée inférieure à 30 jours . Berlin interdit même de louer un apparentement entier pour des locations saisonnières, sinon l'amende est de 100 K € !

    Consciente de ces réactions en chaîne, Airbnb a commencé a réagir en offrant des services annexes d'activités complémentaires dites « Tripos » et en limitant un propriétaire à ne louer à Paris que 120 nuitées par an. La Société a même mis en place la collecte de la taxe de séjour de Paris auprès de ses utilisateurs.

    Le jugement de la cour d'appel de Paris de juin 2016 est cité sachant que dans les contrats de copropriété la « clause d'habitation bourgeoise » interdit dans les lots dédiés à l'habitation toute activité commerciale. (y compris les locations de courte durée). Aussi lorsqu’un propriétaire obtient les autorisations administratives requises, il ne peut pas louer en meublé touristique si la clause en question existe dans le règlement de l'immeuble

    Dernier point, et non des moindres, l'incidence des locations touristiques contribue à la pénurie de logements aggravée par le blocage des loyers édicté par la loi ALUR …

    Alors outre ces mesures , les contrôles opérés avec renfort de publicité sont il efficients ?

    En conclusion le professeur Tarnaud cite un directeur de start up pour qui le B2C et le B2N n’existent plus au profit de P2P, c'est-à-dire « People to people » et s’agissant d'un sujet planétaire Airbnb cherche à « devenir la plateforme incontournable du voyage en le rendant plus authentique plus locale avec plus de services… »

    Il importe donc que les municipalisés, en lien avec le législateur, mettent en place des textes pour réguler cette activité. Sinon il en risque d'en coûter cher au secteur de l'hôtellerie… et les centres villes deviendront invivables et se dépeupleront de leurs habitants.

     

     

  • Clouzeau rvp 25 10 19Matthieu Clouzeau (à droite) Commissaire Divisionnaire, Directeur de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) en réunion avec une délégation de "Vivre Paris !" – octobre 2016 – (Photo VlM)

     

     
    En réponse à notre article du 4 juillet, Matthieu Clouzeau nous adresse la clarification suivante, dont nous le remercions très sincèrement :
     
    "La Ville de Paris a en effet repris depuis le 1er juillet les compétences relatives aux nuisances sonores et olfactives d'origine professionnelle ; les agents de l'ex-BACN (bureau d'action contre les nuisances) qui travaillaient sur ces nuisances ont été transférés à la Ville et travaillent à présent au sein du Bureau d'Action contre les Nuisances Professionnelles (BANP), au sein de ma direction.

    En revanche, la PP (Préfecture de Police) a conservé, comme c'est le droit commun en France, les nuisances relatives à la musique amplifiée, les agents travaillant sur ce sujet étant restés à la PP.

    De même, la PP reste compétente pour les bruits de voisinage classiques, non liés à une activité professionnelle mais au comportement d’une personne ou d’un animal.

    Enfin, la PP conserve ses attributions, qui relèvent de L’État, en matière de police administrative ou d'hygiène sur les professions réglementées. Les agents de la PP en charge de ces missions n’ont naturellement pas été transférés.

    Les sujets étant effectivement complexes pour l'usager ou/et parfois enchevêtrés, il est convenu entre la PP et la Ville que les "plaintes" seraient réorientées vers le bon service en cas de saisine incorrecte.

    De même, le BANP communiquera à la PP les éléments pouvant alimenter des dossiers de sanction administrative à l'encontre d'un établissement.

    Des éléments ont été mis en ligne sur le site de la Ville pour expliquer « ce qui change dans les démarches » à compter du 1er juillet (http://www.paris.fr/actualites/ce-qui-change-des-le-1er-juillet-2017-4992).

    Les premiers mois de fonctionnement nous permettront d'ajuster nos procédures pour qu'elles soient à la fois le plus efficace et le plus simple possible pour les Parisiens.

    Restant à votre disposition

    Bien cordialement

    Matthieu Clouzeau

     


  • Dpsp
    Colombe Brossel, Adjointe à la Maire de Paris pour la sécurité, la prévention et l'intégration, passe en revue des effectifs de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection), sorte de police municipale qui fait la chasse aux incivilités à Paris (Photo WordPress)
     
     
     
    Matthieu Clouzeau, commissaire divisionnaire Directeur de la DPSP nous l'avait annoncé lors de notre rencontre du 26 octobre 2016, le BACN (bureau d'action contre les nuisances) avait vocation à rejoindre les effectifs de la DPSP. Ces dernières années, nous n'avons eu qu'à nous louer de l'efficacité de ce bureau, notamment dans les affaires de nuisances sonores d'origine professionnelles. Le commissaire Clouzeau nous avait rassurés en indiquant qu'il reprendrait l'intégralité de ses effectifs et maintiendrait leurs méthodes de travail inspirées des normes qualité ISO 9001.
     
     La loi du 28 février 2017  relative au statut de Paris et à l'aménagement métropolitain prévoit une nouvelle répartition des compétences entre la Ville de Paris et le Préfet de Police. A ce titre, à compter du 1er juillet 2017, les signalements en matière de nuisances sonores et olfactives sont adressés à la DPSP (et non plus à la Préfecture de Police, quai de Gesvres) :

     
    Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection
    Sous-direction de la tranquillité publique
    Bureau des actions contre les nuisances professionnelle
    5 rue Lobau
    75 004 Paris
     
     
     
    Il reste à vérifier à l'usage ce que nous avons gagné ou perdu dans cette restructuration. A ce stade, on constate une très bonne écoute au niveau de la DPSP et un bon niveau de réactivité. On l'a vu récemment à propos des campagnes d'affichage sauvage dans le Marais.
     
    Cependant la distinction qui est faite entre les nuisances sonores professionnelles (du ressort de la DPSP) et les nuisances sonores provenant d'établissements recevant du public (du ressort de la préfecture de police, alors qu'elle ne bénéficiera plus de l'expertise du BACN) ne semble pas en mesure de simplifier les choses. La DPSP pourra sans doute nous éclairer là-dessus. Nous lui ouvrons bien volontiers nos colonnes.
     
    Les habitants se plaignent en tout cas des lourdeurs créées par le nouveau dispositif d'appels téléphoniques. L'utilisation du 17 à des fins universelles est perçue comme un recul par rapport à la situation antérieure où l'appel se faisait directement sur le numéro à dix chiffres du commissariat d'arrondissement, avec un service en ligne de meilleure qualité.
     
    GS
     
    Postscriptum du 5 juillet
     
     
     Le Commissaire Divisionnaire Matthieu Clouzeau, directeur de la DPSP, nous adresse la clarification suivante, dont nous le remercions très sincèrement :
     
    "La Ville de Paris a en effet repris depuis le 1er juillet les compétences relatives aux nuisances sonores et olfactives d'origine professionnelle ; les agents de l'ex-BACN qui travaillaient sur ces nuisances ont été transférés à la Ville et travaillent à présent au sein du Bureau d'Action contre les Nuisances Professionnelles (BANP), au sein de ma direction.

    En revanche, la PP a conservé, comme c'est le droit commun en France, les nuisances relatives à la musique amplifiée, les agents travaillant sur ce sujet étant restés à la PP.

    De même, la PP reste compétente pour les bruits de voisinage classiques, non liés à une activité professionnelle mais au comportement d’une personne ou d’un animal.

    Enfin, la PP conserve ses attributions, qui relèvent de l'Etat, en matière de police administrative ou d'hygiène sur les professions réglementées. Les agents de la PP en charge de ces missions n’ont naturellement pas été transférés.

    Les sujets étant effectivement complexes pour l'usager ou/et parfois enchevêtrés, il est convenu entre la PP et la Ville que les "plaintes" seraient réorientées vers le bon service en cas de saisine incorrecte.

    De même, le BANP communiquera à la PP les éléments pouvant alimenter des dossiers de sanction administrative à l'encontre d'un établissement.

    Des éléments ont été mis en ligne sur le site de la Ville pour expliquer « ce qui change dans les démarches » à compter du 1er juillet (http://www.paris.fr/actualites/ce-qui-change-des-le-1er-juillet-2017-4992).

    Les premiers mois de fonctionnement nous permettront d'ajuster nos procédures pour qu'elles soient à la fois le plus efficace et le plus simple possible pour les Parisiens.

    Restant à votre disposition

    Bien cordialement

    Matthieu Clouzeau

     

     
  • Coutures st g r'golotte 30 06 17Rue des Coutures Saint-Gervais (IIIe), le vendredi 30 juin 2017 (Photo VlM/JFL)

     

    Ambiance de kermesse sinistre rue des Coutures St Gervais (IIIe), des calicots posés par des habitants sur les immeubles qui disent NON à la "Rue'Golotte" (le nom donné à cette initiative facétieuse) et du crêpe noir sur les devantures pour souligner la détresse des galeries d'art dont l'activité est menacée de mort.

    Contre vents et marées, le projet démarre. Il en coûte 75.000 € au contribuable parisien, pour la joie d'enfants de l'école voisine des Quatre-Fils dont les parents ont eu la délicatesse d'envoyer leur progéniture se divertir dans une rue qui n'est pas la leur. Une rue dont les habitants et les commerçants (une dizaine de galeries d'art) n'ont pas été consultés et s'y sont opposés avec force quand ils l'ont appris.

    Le contexte a été longuement décrit pas Jean-François Leguil-Bayart dans son article du 26 juin  2017. La mairie du IIIe a manqué de discernement en laissant l'affaire se développer. Son Maire et ses Adjoints ont pourtant veillé jusque là à juguler les initiatives fantaisistes et nuisibles aux habitants, qui germent ici ou là, notamment, comme c'est le cas ici, au sein des conseils de quartiers. Il faut dire que lorsqu'on annonce à un groupe non représentatif : vous avez tant de dizaines de milliers d'€ à dépenser et vous devez vous dépêcher sinon ils seront perdus, il se trouve en général un "rigolo" qui vous sort un projet farfelu qui a dès lors toutes les chances de passer !

    L'association en charge du projet nous a contactés et voudrait discuter avec nous. Nous sommes là pour nous exprimer et agir pour le compte des habitants du Marais. Encore faut-il qu'on soit saisis en amont. Dans cette affaire, nous constatons qu'elle s'est déroulée en catimini et dans une intention qui manque d'élégance. On ne dispose pas  d'une rue entière pour y installer des nuisances sans en parler aux riverains !

    Nous craignons que cette affaire ne puisse se régler que par un profond remaniement du projet. Nous faisons confiance au Maire Pierre Aidenbaum qui en a vu bien d'autres, pour sortir la rue de l'impasse !

    Gérard Simonet

     

  •   IMG_0865Décorations permanentes au bas de la rue des Archives (photo VlM)

     

    La marche des fiertés a attiré beaucoup de monde ce 24 juin.  

    Ne revenons pas sur les excès de tous ordres qui s’en sont suivis au même titre que la fête de la musique qui se tenait quelques jours auparavant.  Penchons-nous plutôt sur le « pavoisement arc en ciel »  qui suscite de plus en plus de commentaires de la part des habitants et des amoureux du Marais.  

    L’écharpe d’Iris les étouffe, omniprésente en l’air, sur les façades, au sol (dessiné à la craie sur la plupart des passages piétons) et même à la mairie du IVe ! Ce ne serait pas plus dérangeant que les lanternes rouges du nouvel an chinois si cette outrance ne dénotait pas en fait la main mise sur tout un quartier dans un but essentiellement mercantile. Tout le monde ou presque veut profiter du pactole. 

    Toutefois cette façon de procéder laisse libre cours à tous les abus. Ainsi les débordements de terrasses autorisées et non autorisées sont légion. L’exemple le plus criant était à la nuit tombée celui de la rue (dite place)  du Bourg Tibourg (IVe). Il y avait des tables bien au-delà des jardinières et des paillottes construites de part et d’autres. Il était bien difficile de traverser la place où par ailleurs les motos stationnaient comme à l’ordinaire. Et quid aussi des déversements de décibels des baffles installés un peu partout à rendre sourd un bœuf ?  

     

    IMG_0866Tous les passages piétons ont été doublés des couleurs de l'arc en ciel  (photo VlM)

     

    D’une certaine manière ce dévoiement peut aussi être interprété comme le besoin d’ancrer dans les esprits que le Marais est avant tout le quartier gay de Paris. Est-ce bien nécessaire et est-ce bien  réaliste ? Pourquoi d’autres communautés ethniques, religieuses ou étrangères ne lanceraient pas à leur tour et à leur façon, sans limite bien entendu, de grandes fêtes avec force décorations, débordements, musiques et  décibels ? 

    Avec ce type de fête nous marchons sur la tête ! Restons plutôt factuels et réalistes en rappelant les propos de l’historienne, Directrice d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales qui concluait sur l’histoire des migrations dans le Marais  (voir notre article du 27 avril 2017),  le Marais « a autant de qualificatifs  que de guides… quartier royal, juif, bobo (*), chinois (*), gay, historique… », mais ajoute-t-elle  « comme dans tout quartier, il y a  le visible et l’invisible, ce qui rend sa qualification impossible (*) NDLR»

    Puissent certains s’inspirer de ce constat étayé et arrêter les excès guidés par la volonté condamnable de marchandisation du quartier, encouragée par la municipalité.

     

  • MadridMadrid. Calicot sur le trajet de la manifestation : "Fierté oui, mais pas comme ça" – "Nos droits ne sont pas un business !"

     

    La gay-pride à Madrid : les associations de défense des riverains considèrent qu'il s'agit, sur le thème de la défense des droits d'une communauté, de créer une attraction supplémentaire dans le dysneyworld de ceux qui cherchent à faire beaucoup d'argent sous n'importe quel prétexte….

     

  • Bruit klaxons

     

     A propos des klaxons

    C'est le plus stupide des bruits car il ne sert à rien lorsqu'il sévit dans une agglomération. C'est le plus brutal aussi car il ne prévient pas, à l'inverse d'un véhicule bruyant dont le bruit apparait, croit, culmine puis décroit jusqu'à disparaitre, contrairement au klaxon qui frappe sans prévenir comme un coup de poignard.

    Il est dit dans le code de la route que son usage est interdit "sauf en cas de danger immédiat". Une enquête réalisée par nos soins en son temps montrait que les coups de klaxons étaient à 90% le fait de véhicules à l'arrêt. 

    S'agissant des 10% restants, ils étaient dus pour l'essentiel à des véhicules en mouvement, généralement des deux-roues motorisés à l'avertisseur strident, désireux de manifester leur désir de voir des occupants de la voie se ranger humblement et prestement à leur passage. Il n'y a pourtant aucun danger dans ce cas, encore moins immédiat ; seul un désir malsain du conducteur de montrer sa force et sa capacité à nuire.

    Autant dire que ces coups de klaxons relevés sont strictement inutiles et n'ont pour raison que d'exprimer un agacement, par exemple, à l'égard d'un véhicule qui ne repart pas assez vite à un feu de croisement. Ou pour râler contre un livreur en pleine-voie. Ou pour quelque autre raison encore plus futile. Pourquoi laisser dans les mains des conducteurs un moyen de nuire alors qu'il peuvent se manifester silencieusement par des appels de phares ?

     Nous appelons depuis longtemps le Ministère de l'Intérieur à trouver une réponse à ce qui apparait clairement comme une ineptie car elle crée pour nos concitoyens, sans contrepartie, une souffrance inutile. Dans ce domaine comme d'autres, avec notre réseau social, nous savons que nous nous battons contre des moulins à vent mais nous contribuons mine de rien à façonner une opinion publique sur des sujets qui seraient sans cela confisqués par ceux qui ont le pouvoir et par les médias qui prospèrent dans leur sillage.

    Il suffit pour s'en convaincre de voir à quel point les médias se sont gargarisés des perturbations que la Mairie de Paris à créées pour simuler les épreuves des J.O. de 2024, au point qu'un accident grave de la circulation s'est produit ; en soulignant que de l'avis des parisiens, ce samedi 24 juin, avec en plus la Gay-Pride, la manifestation du soir place de la République et les "Solidays", ils ont vécu l'enfer. Nous sommes les seuls (ou presque) à le dire mais nous ne croyons pas que notre parole se perde totalement dans les sables.

     Ampli

     

    Sur les politiques festives, leurs débordements et l'alcoolisation des jeunes

    De même que sur la scène internationale la position que nous avons adoptée concernant les J.O. de 2024 a fait école auprès des villes candidates puisque tour à tour Boston, Hambourg, Rome et Budapest ont sagement décidé de renoncer, on a vu progressivement les villes considérées comme "attractives" du point de vue de l'activité nocturne changer de Maire et modifier leur politique à cet égard. C'est le cas de Rome avec Virginia Raggi, de Barcelone avec Ada Colau qui ont décidé de s'attaquer à la problématique du tourisme de masse et de ses nuisances. A Berlin, ce sont les habitants qui se sont manifestés vigoureusement avec le slogan "hipsters go home !".

    Mais c'est aussi le cas, et "Vivre Paris !" s'en fait l'écho, de New York, "la ville qui ne dort jamais", mais qui veut "baisser le ton" comme le rapporte le quotidien "La Provence" d'aujourd'hui, qui nous apprend que :" New-York est l'une des villes les plus bruyantes du monde, mais elle se soigne. La ville s'est lancée dans un programme inédit : enregistrer tout l'éventail des bruits de la ville et de ses 8.5 millions d'habitants, afin de les réduire…. Les capteurs de bruits, qui transmettent l'information  par Wi-Fi à des serveurs, ont été testés dans Greenwich Village. Il en est prévu 100 d'ici fin 2017 pour un coût de 4.6 millions de $"

    Il existe à Paris, depuis 2014, un "conseil de la nuit" placé sous l'autorité du premier Adjoint Bruno Julliard et dirigé par Frédéric Hocquard, élu du XXe. Jusqu'à ce jour, il est apparu aux représentants des habitants du réseau "Vivre Paris !" qu'il s'est plutôt soucié des intérêts des industriels de la nuit et des bars. Il s'ensuit une situation insoutenable dans certains quartiers où la bière coule à flots dès le soir venu et où la musique enregistrée et amplifiée qui lui est systématiquement associée, envahit les rues la nuit en privant les riverains de sommeil.

    Nous venons de vivre la 35ème édition de la fête de la nuit. Nous le disons chaque année : cette fête doit permettre à des chanteurs et des instrumentistes de se produire dans la rue. Les machines à décibels qui les étouffent doivent être bannies de la manifestation. Faire de la musique, ce n'est pas tourner un bouton pour  déverser des kilowatts de sons afin d'attirer les consommateurs chez soi. L'objectif est dévoyé et l'agression de ceux qui le subissent est à son comble.

    Ceux qui viennent de recevoir un mandat pour conduire la France doivent prendre conscience de ces aberrations et apporter les inflexions qui s'imposent en s'inspirant des exemples qui nous viennent de l'étranger. Nous le leur rappellerons avec application.

     GS

     

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    AB1Des musiciens se préparant à jouer rue Pecquay (IVe) (photo VlM) 

     

     

    Beaucoup, beaucoup de monde (bas de la rue des Archives, une partie de la rue du Temple, devant les mairies d'arrondissement…  

    Beaucoup de bruit (énormes baffles aux fenêtres avec un niveau de décibels élevé souvent insoutenable …).

    Beaucoup d'alcool accentué par la canicule … Le lien entre ce dernier et la musique n'est pas évident ?

    Beaucoup de projecteurs  et de lumières, de matériels comme cette très grosse boule recouverte de petits miroirs pendue à un élévateur entre le Cox  et l'Open Café (établissement qui venait de rouvrir après des travaux suite à un incendie), des fumées type feux de Bengale, des brumisateurs attiraient le chaland  en sus des concerts organisés ou improvisés de tous styles avec des musiciens de tous niveaux.

    La police de son côté avait pris des mesures alignées sur l'enjeu sécuritaire actuel. Les secteurs "les plus chauds" étaient interdits à la circulation automobile comme l'an passé. Quelques débordements ont été constatés à certains endroits,  conséquence de forte alcoolisation.

     

    AB0Grosse boule recouverte de petits miroirs pendue à un élévateur entre le Cox et l'Open Café (photo VlM) 

     

    Les services de la propreté ont eu fort à faire eux aussi les déchets habituels abondaient de même que les épanchements d'urine et autres laisser-allers. De toutes façons les toilettes mobiles étaient en nombre trop limité.

    Curieux aussi pour ceux qui se rendaient au travail ce jeudi 22 juin de croiser encore des fêtards très avinés qui n'avaient d'autre solution que d'aller dormir.

    Il est dommage et navrant de constater que les fondements à l'origine de la fête de la musique aient été dévoyés au fil du temps. La fête de la musique était au début une musique essentiellement jouée par des amateurs, mais surtout de la musique vivante et pas enregistrée comme trop souvent aujourd'hui. 

    La musique n'est plus l'essence de cette manifestation mais le prétexte aux excès de décibels, aux excès éthyliques qui provoquent malpropreté,  bagarres, débordements qui vont bien au-delà des horaires limitant la manifestation. Ainsi en est-il du bruit infligé aux riverains !

    Si la musique est là pour nous élever, nous transcender, il est regrettable en revanche que la fête de la musique puisse justifier tant d'incivilités. 
     

    Dominique Feutry

     

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    Commissariat_03Le commissariat central du IIIe arrondissement (photo Préfecture de police)

     

     

    "Vivre le Marais !" a rencontré les représentants du commissariat du IIIe arrondissement. Différents sujets ont été  abordés.  

    La fête de la musique d’abord pour laquelle des mesures de sécurité avaient  été prises et dont le bilan  est plutôt correct sans remontée d’incident inquiétant si ce n'est de la musique assourdissante ici et là. 

    Il nous a été confirmé que des passages quotidiens étaient effectués rue Sainte- Apolline (IIIe) et que les doléances des habitants étaient moins nombreuses. A l’approche de l’été l’unité de police administrative a de son côté sensibilisé les exploitants sur les nuisances (bruit …) que pouvaient provoquer leurs établissements comme par exemple la partie de la rue Saint-Martin (ente la rue aux Ours et la rue Rambuteau).  A ce titre il est rappelé qu’en cas d’abus caractérisé il faut appeler le 17. Numéro qu’il faut aussi composer quant à l’observation de faits pouvant être liés à des activités terroristes.  

    Le rôle de la DPSP  (Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection) rattachée à la mairie de Paris et que nous avons déjà détaillé (voir article du 23 mai 2017), sera complémentaire de celui des équipes de police.

    Notre  attention a été attirée par nos interlocuteurs  sur l’existence de « l’Opération Tranquillité vacances » promue par la préfecture de police et qui existe depuis plusieurs années. Elle  permet aux habitants de partir en vacances l’esprit rassuré face au risque de vol dans leur domicile. Le site ci-dessous  donne les explications nécessaires notamment des conseils pour éviter les cambriolages et le formulaire  qu’il convient de  remplir pour que des patrouilles surveillent les lieux. En cas d’effraction ou tentative,  les occupants du bien sont prévenus et des actions peuvent être menées rapidement (remplacement des serrures, contacts assurances,  etc…). 

    https://www.interieur.gouv.fr/A-votre-service/Ma-securite/Conseils-pratiques/Mon-domicile/Zen-en-vacances

    Dominique Feutry

     

  •    Renard 12 art nouveauFaçade de l'Espace Renard 12 rue du Renard (IVe) (Photo VlM)

     

     

    L'été approche, des nuits plus chaudes et voilà que la part belle est redonnée aux fêtards de la nuit de tous poils qui, sous prétexte d’amusement, ruinent non seulement  leur santé mais surtout celle des habitants des quartiers dans lesquels ils sévissent. Nous en voulons pour preuve les témoignages que nous avons reçus récemment de parisiens des IIIe et IVe arrondissements. 

    Tout le quartier autour de  l'école Saint-Merri a été gravement incommodé vendredi 9 juin par une soirée dans l'Espace "Renard" 12 rue du Renard (IVe) à l'emplacement du Théâtre éponyme. L'immeuble incriminé, utilisé en partie pour des soirées privées, a été manifestement privatisé jusqu'à quatre heures du matin.
    Des habitants ont alerté la police qui n'est malheureusement pas intervenue… Les bouchons d’oreille ont dû être utilisés par  les uns et l'insomnie a eu raison de tous les autres.
     
     
     
    A11Intérieur de l'Espace Renard  12 rue du Renard (IVe) 
     
      
     
     
    Il est tout de même hallucinant qu'une poignée d'individus décidés à faire la fête puisse perturber le sommeil des habitants de tout un quartier. L’impunité est telle désormais que tout est permis et bientôt on nous rétorquera que cela est normal, que chacun doit vivre comme il l’entend et selon ses envies. "Vivre le Marais !" va interroger le commissariat du IVe et lui demander ce qu'il compte faire en pareille situation. Des habitants ont décidé de rencontrer le gérant des locaux en question. Quant au "Collectif Saint-Merri", il réfléchit sur la suite à donner. 
     
     
    Autre exemple, celui de  la Gaieté Lyrique 3bis, rue Papin (IIIe).  Les nuisances s'y multiplient la nuit comme l'illustrent les deux photos publiées avec cet article prises il y a quelques jours. Après une certaine accalmie les riverains se morfondent en constatant, impuissants, "le laxisme des institutions concernées." Pourtant il suffit de se rendre sur les lieux la nuit pour constater  les attroupements de groupes bruyants, l'alcoolisation qui règne en maître, la circulation et le stationnement d'automobiles et de deux roues rue Papin, pourtant piétonne et les nombreuses altercations autour de dépôts suspects dans les arbustes bordant le square Emile Chautemps. Le matin, atterrés, les habitants qui ont passé une nuit agitée doivent en plus, en sortant le matin, éviter les épanchements d'urine, les détritus et autres saletés jonchant le sol…
     
     
    IMG_7220 (1)
     
     
     
    IMG_7219Photos d'une nuit ordinaire devant la Gaité Lyrique  (Photos GT)
     
     
     
    L'image de Paris, avec cette promotion illimitée de la fête nocturne, se délite peu à peu, contrairement à ce que peuvent annoncer les promoteur de la fête. A force de pratiquer de la sorte en ne défendant pas du tout Paris, contrairement aux allégations diverses qui circulent ici et là, la mairie risque fort de se retrouver comme l'apprenti sorcier qui ne sait plus arrêter le sortilège. Sauf qu'alors ces mauvais génies ne seront pas les seuls à "trinquer", ils entraîneront dans leur chute tous les parisiens, y compris ceux  qui défendent leur ville de tous ces excès dangereux et inutiles.
     
    Dominique Feutry