Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Lutte contre le bruit

  • Place marché ste catherine 21 04 22Place du Marché Ste Catherine (IVe) le 21 avril 2022

     

     

    On se rappelle ce qu'a été cette place à l'été 2020, envahie par les terrasses "éphémères" des bars-restaurants qui s'étaient partagé son espace comme un trophée…

    "Joséphine" l'un des établissements les plus avides, n'a pas rouvert après sa fermeture administrative l'été dernier. On ne connait pas ses projets mais en tout état de cause les riverains saluent le calme retrouvé !

     

    Ste catherineMauvais souvenir : l'été 2020, terrasse "Joséphine"

     

    Des riverains qui sont reçus aujourd'hui en mairie de Paris-centre pour remercier les autorités municipales de leur refus de terrasses estivales et insister pour une application stricte de l'arrêté de février 2020 spécifique à la place. Il interdit les terrasses fermées et impose une hauteur maximale aux écrans latéraux.
     
  • MontorgueuilRue Montorgueuil (IIe) : sympa pour ceux qui n'y vivent pas, un enfer pour les résidents… Jacques Boutault a été le seul Maire EELV d'arrondissement à Paris de 2014 à 2020. On attendait qu'il tape sur la table et défende la tranquillité des riverains mise à mal par l'anarchie des terrasses et la colonisation des trottoirs. Les attentes ont été déçues. Ariel Weil, Maire du nouvel arrondissement Paris-centre qui englobe le IIe était attendu à son tour sur ce dossier. Il s'y est attelé et l'annonce d'un règlement sur mesure pour le secteur de la rue Montorgueuil et des rues afférentes, qui fait partie intégrante du RET (règlement des étalages et terrasses) de Paris, rompt avec la tolérance coupable qui prévalait. Et s'il ne règle pas tout, il semble porteur d'un espoir d'amélioration sensible.

    La mairie de Paris-centre a publié le 25 mars un communiqué de presse qui introduit le nouveau règlement applicable au secteur Montorgueuil/Saint-Denis. Elle prend le risque de contestations devant le tribunal administratif mais elle l'assume. Gérard Simonet.

     


    Le communiqué de presse :


    "Fruit de de la volonté de la mairie de Paris-Centre de trouver un chemin entre des intérêts souvent divergents
    et de la concertation menée avec les commerçants et les habitants, ce règlement, plus restrictif que le règlement parisien des étalages et terrasses de 2021 et inédit de par l’importance de son périmètre, sa continuité géographique et le nombre de bars, cafés et restaurants concernés permettra de préserver l’équilibre entre festivité et tranquillité au sein de ce quartier emblématique du cœur de la capitale".

    "Le secteur Montorgueil/Saint-Denis, piétonnisé depuis le début des années 90, se caractérise aujourd’hui par une très forte densité de bars et restaurants, la plupart disposant de terrasses. Celles-ci sont parfois situées dans des rues étroites, générant des problèmes d’accessibilité pour les piétons et des nuisances sonores pour les habitants. La situation s’est encore compliquée depuis la pandémie et l’apparition des terrasses estivales. Il était donc nécessaire de penser un règlement adapté aux spécificités de cette zone".

    "A l'initiative du Maire de Paris-centre, Ariel Weil et en présence de Dorine Bregman (Adjointe de Paris Centre en charge des commerces et de l'artisanat, de la vitalité économique et du tourisme) et Véronique Levieux (Adjointe à la Maire de Paris et élue déléguée de Paris-centre en charge de la tranquillité publique et de la vie nocturne) des ateliers à l'attention des commerçants et des riverains ont permis d'établir des objectifs et de trouver des solutions".

    "Les grands principes posés par ce nouveau règlement sont les suivants :

    • les règles posées par les règlements particuliers antérieurs sont réaffirmées, réactualisées et étendues à toute la zone;
    • en particulier, le maintien d’un passage piéton systématique sur les trottoirs est conforté ou instauré ;
    • les terrasses installées sur la chaussée sont interdites ;
    • les contre terrasses situées sur le trottoir d’en face sont interdites ;
    • les terrasses situées devant le commerce voisin sont interdites ;
    • les terrasses doivent être alignées au droit strict de la devanture du commerce ;
    • les terrasses pérennes existantes sont dans l’ensemble maintenues ;
    • aucune terrasse n’est autorisée dans les tronçons de voies inférieurs à 6 mètres de largeur.

    "A la suite de la publication au bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, ce règlement particulier entrera en vigueur le 26 mars 2022.
    Contacts presse :

    Audrey Keysers:
    audrey.keysers@paris.fr / 01.87.02.62.04
    Benjamin Blanchard :
    benjamin.blanchard@paris.fr / 06.52.19.41.39

    Mairie de Paris-centre"

     

     

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    République 2Place de la République, un week-end ordinaire… (Photo VlM/PG)

     

     

    La mobilisation des riverains du Nord Marais commence à porter ses fruits.

    Grâce à une pétition qui réunit déjà 500 signatures et aux trois articles de Philippe Baverel du Parisien, consacrés aux nuisances sonores dans le quartier République, le Préfet de Police a pris les 17 février 2022 un important arrêté qui limite le week-end à 81 décibels le son provenant des très (trop ?) nombreux rassemblements sonorisés sur la place de la République.

    Les riverains du Nord Marais se réjouissent de cette avancée après deux ans de mobilisation contre l’excès de rassemblements très bruyants (100 décibels en moyenne le week-end) : près de 1 000 rassemblements bruyants en 2021 ont été recensés sur la place par l’association « Vivre République ! »

    Ils déplorent toutefois, qu’à ce jour, cet arrêté n’ait pas été appliqué : malgré une présence policière sur la place depuis deux week-ends, les groupes qui se rassemblent habituellement sur la place n’ont pas été contrôlés. Les riverains réclament une application stricte de l’arrêté avec des contrôles  effectifs chaque week-end.

    L’association « Vivre République ! » pointe également la responsabilité de la mairie de Paris qui est le gestionnaire de l’espace public ; elle a donc la faculté d’organiser le week-end des évènements d’intérêt général et non bruyants qui puissent rendre notre quartier paisible et agréable.

    Quelle ne fut pas la surprise des riverains dimanche 27 février à 14h00 de découvrir l’arrivée du Carnaval Antillais qui a généré pendant six heures des bruits de l’ordre de 115 décibels (un avion au décollage !)

    Les riverains acceptent de telles manifestations si elles sont ponctuelles mais en contrepartie, ils réclament depuis 2 ans l’organisation le week-end par la mairie d’événements d’intérêt général et non bruyants (expositions culturelles, marchés, brocantes, animations ludiques et sportives pour les enfants…).

    Une rencontre est prévue avec la mairie de Paris-centre et la Préfecture fin mars. Nous espérons qu’elle permettra la prise en compte des demandes légitimes des milliers d’usagers du quartier de la place de la République .

    Nous demandons encore un effort au Préfet de police et à la Maire de Paris pour que la place de la République soit rendue paisible et agréable à ses riverains et aux promeneurs.

    Philippe Grenez

    Secrétaire Général

    Association « Vivre République ! »

    5 boulevard Saint Martin 75003 Paris

    vivrerepublique@gmail.com

     

  • BarresJulien (chez) sans terrasse novembre 09

     

     

     

     

     

     

     

    Jusqu'en 2008, la rue des Barres (IVe) et ses degrés, avec au fond le chevet gothique flamboyant de l'église St Gervais, mérita son titre de "site le plus charmant du Marais". Puis le "bistro chic" Chez Julien demanda d'installer une terrasse sur la rue. Il y eut de le résistance chez les habitants. Nous-mêmes avons milité contre l'occupation de l'espace public mais la Maire de l'époque Dominique Bertinotti finit par accorder une autorisation provisoire pour les six mois de l'été. On voit ce qu'il en est aujourd'hui. La terrasse est devenue permanente 12 mois sur 12 et la photo de droite, qu'on peut agrandir par un clic gauche, témoigne de la manière dont l'établissement s'est étalé sur la chaussée… (Photos VlM)

     

     

    Nous avons assisté en 2020 avec le développement de l'épidémie de Covid, à l'ouverture par la Maire de Paris de la boite de Pandore. Cédant à une forme de panique, ses services ont laissé des terrasses sans foi ni loi s'installer n'importe où dans Paris et nous en avons eu notre part dans Paris-centre. Instruits par l'expérience, nous avons franchement craint que le grand désordre de l'été 2021 serait là pour toujours.
     
    Le constat que nous avons dressé fin octobre a calmé en partie nos craintes. En effet, dans Paris-centre en tout cas, les terrasses éphémères ont été prestement démontées car le Maire Ariel Weil a clairement indiqué aux établissement qu'il n'y aurait pas de pitié pour ceux qui seraient à la traine !
     
    Un nouveau règlement des étalages et terrasses (RET) a cependant été signé entre-temps. Il est en vigueur depuis le 1er juillet 2021 et contrairement au précédent (dont nous avions négocié les termes avec Elisabeth Borne, alors Directrice de l'urbanisme à la mairie de Paris), il autorise l'installation de terrasses dites "estivales" du 1er avril au 31 octobre (on découvre qu'à Paris les été durent 7 mois !).
     
    Cette échéance du 1er avril nous rend soucieux. Nous craignons que ces terrasses ne respectent ni l'esthétique architecturale ni la tranquillité des riverains, dans un espace urbain soumis pourtant aux règles strictes d'urbanisme du "site patrimonial remarquable" (SPR, ex PSMV) que constitue le cœur de Paris-centre et les monuments exceptionnels qui s'y rattachent comme Notre-Dame et le Louvre.
     
    Bourg tibourgIl n'y a rien de plus charmant qu'une terrasse quand elle respecte les règles d'urbanisme et la tranquillité des riverains (placette du Bourg Tibourg – IVe)
     
     
    Le Maire Ariel Weil que nous avons interrogé se veut rassurant. Les demandes sont nombreuses mais ses services ne sont pas débordés puisque, selon lui, le taux de réponse au 10 janvier était de 92 %. Sur 648 avis rendus, 319 ont été défavorables, 171 favorables sous conditions (p. ex. largeurs réduites) et 158 favorables.
     
    Il affirme qu'à Paris-centre, les refus sont motivés. Toutes les demandes déposées par des établissements réputés non respectueux du voisinage et des usagers (nuisances sonores, cheminement piéton entravé…) et verbalisés récidivistes, n’ont pas  obtenu d’autorisation. Il en est de même des demandes d'occupation de l’espace public devant des monuments historiques et religieux, à proximité d’établissements scolaires et de crèches, ou au droit d’établissements voisins. Enfin aucune installation n'est autorisée dans les voies pompiers.
     
    Il tente, ce qui n'a jamais réussi jusque là, de réserver un passage piéton sur les trottoirs de la rue Montorgueuil (IIe) totalement colonisés par les terrasses au prétexte que, la rue étant piétonne, les gens n'ont pas besoin de trottoirs ! Cet argument n'est pas recevable car il y a de nombreux véhicules sur la chaussée, notamment des deux-roues motorisés très dangereux comme nous le savons. Ariel Weil assure qu'il affrontera les récalcitrants en justice s'il le faut.
     
    La mairie se veut donc rassurante et rappelle qu'entre juin et décembre 2021, pas moins de 1.067 procès-verbaux ont été dressés par la police municipale de Paris-centre pour divers motifs : terrasses non autorisées, terrasses exploitées après 22h00, nuisances sonores….
     
    Il reste que sept mois sur douze il y aura à Paris un supplément de terrasses et que l'expérience nous enseigne, comme pour "Chez Julien", que le provisoire devient souvent définitif. On peut admettre que la baisse du nombre de voitures qui encombrent encore nos rues justifie la création de nouvelles terrasses mais il ne faut pas que les résidents tombent de Charybde en Scylla avec des nuisances plus graves que celles auxquelles ils ont échappé. Tout est donc affaire de curseur. Un curseur qui est entre les mains de quelques élus à l'Hôtel de Ville. Tous ne méritent pas forcément que nous leur fassions confiance…. A suivre !
     
    GS
     

  • Moto-sproach

    Illustration Michel Loiseau

     

    Les deux-roues motorisés continuent à faire parler d'eux.

    On apprenait le 3 septembre 2021 de la bouche du Ministre en charge de la transition écologique Jean-Baptiste Djébari que le décret paru le 11 août sur l'entrée en vigueur du contrôle technique, en exécution d'une directive européenne de 2014, était reporté sine die…. (notre article du 4 septembre 2021).

    Plus récemment, on a pu lire dans Le Parisien sous la signature de Florent Hélaine le résultat d'une enquête de la Ville de Paris auprès de citoyens pour éclairer les élus en charge de l'élaboration du "plan bruit", sur l'opinion des parisiens à cet égard. Il apparait que 75 % des personnes interrogées sont tellement excédées par le comportement des motards et les nuisances qu'ils nous imposent qu'elles demandent purement et simplement l'interdiction des deux-roues motorisés thermiques dans Paris !

    Le caractère radical de cette mesure lui laisse peu de chances d'être retenue. En revanche, la piste ouverte par les radars anti-bruit dont parle "Environnement-magazine" du 6 janvier et la volonté de faire droit à l'attente très forte des parisiens sur la pacification du vacarme des motos et scooters, pourraient conduire à des essais à court terme par la Ville d'un dispositif de mesure du bruit avec enregistrement de la plaque d'immatriculation du véhicule et une amende de 135 €, voire plus, infligée en temps réel.

     

    HydreL'Hydre de BRUITPARIF

     

    C'est une fois encore BRUITPARIF, développeur du détecteur de bruit "Méduse" en service dans les zones bruyantes depuis plusieurs années à Paris, qui sous le nom de "Radar sonore HYDRE" teste le nouveau dispositif en vraie grandeur du côté de la Vallée de Chevreuse. L'allégorie est frappante : l'Hydre de Lerne était un monstre sanguinaire dont les têtes innombrables repoussaient quand on les coupait. Que les vandales se le tiennent pour dit, il serait présomptueux de s'attaquer à elle, sauf à s'appeler Hercule !

    GS

     

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    Stéphane François Emmanuel Julien 08 02 18 - CopieStéphane François ( à gauche) avec un de ses voisins devant la sortie du WHO's rue Pierre au Lard (IVe) (photo Le Parisien)

     

     

    Stéphane François s'était approché de nous en 2017 pour solliciter notre aide dans le conflit qui l'opposait au WHO's, un restaurant de la rue St Merri dont l'extension rue Pierre au Lard, avec l'occupation du local de l'ancienne galerie d'art, n'avait d'autre but que d'ouvrir une discothèque dans ce qui est une halle de fer et de verre. Une construction précaire accolée au logement social de Paris-Habitat que Stéphane occupait avec Thierry son compagnon. A cause du bruit, leurs nuits étaient des calvaires.

     

    Pierre au lard evlyne Extension du WHO's rue Pierre au Lard  à gauche. Immeuble Paris-Habitat à droite (Photo VlM/ELG)

     

    Un collectif s'est formé alors autour de riverains de la rue Pierre au Lard, dérangés aussi par le vacarme des fêtes et les attroupements dans la rue, pour accompagner une action en justice. Il y a  un an, Thierry mourait d'un cancer, laissant Stéphane désemparé, engagé dans une action en justice au civil sur la base d'un rapport d'expert très favorable à sa cause. Un jugement au fond était attendu à brève échéance.

    De santé fragile et habitué des petits boulots, il était vulnérable mais soucieux de sa dignité. A ce titre il avait repoussé les avances du WHO's qui lui proposait de le loger ailleurs. Le WHO's et son dirigeant n'ont plus à s'en soucier, Stéphane a rejoint sa dernière demeure et repose en paix…

    Maire tango immeuble 12 11 21Immeuble 13 rue au Maire (IIIe) et l'enseigne "Le Tango" (Photo VlM)

     

    Loin d'en tirer la leçon, la mairie de Paris nous  apprend qu'elle vient de racheter pour près de 7 million d'€ (qui vont alourdir la dette de la Ville !)  la totalité d'un immeuble 13 rue au Maire (IIIe) car il abrite au rez-de-chaussée "Le Tango", une discothèque LGBTQIA+ (*), dont le magazine TETU annonçait comme un drame "qu'elle allait mettre la clé sous la porte".

    Ian Brossat, l'élu communiste en charge du logement, s'est empressé de dire qu'il créerait dans l'immeuble des  logements sociaux. La similitude avec les événements tragiques du WHO's et des logements sociaux qui l'entourent n'échappera à personne. Messieurs Frédéric Hoquart (élu en charge de la nuit à l'Hôtel de Ville) et Brossat ont de quoi méditer.

    GS

     

    (*) LGBTQIA+ : selon Libération =  lesbian, gay, bi, trans, queer (s'interroge), intersex, assexué et + pour tout le reste

     

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    Daull6Annexion insolente d'un espace livraisons….

     

     

    Les parisiens sont majoritairement d'accord pour condamner la tournure qu'ont pris les choses depuis que la Maire de Paris Anne Hidalgo a lâché la bride aux bars-restaurants pour qu'ils étendent leurs terrasses où et comme bon leur semble. Les critiques portent notamment sur les nuisances sonores qui en découlent et qui troublent la vie des riverains.

    Jean-François D, un de nos adhérents très impliqué dans la gestion et le partage de l’espace public, est parti en croisade contre les abus constatés, dans l'absolu ou par référence au Règlement des Étalages et des Terrasses (RET), modifié le 1er juillet 2021 pour la circonstance .

    Tout en nous informant de ses intentions, il a pris l'initiative d'adresser le 23 août ce manifeste que nous ne déjugeons pas à la Maire de Paris. Il traite du sujet dans toute son ampleur, avec objectivité, dans l'attente d'améliorations que l'auteur se donne régulièrement la peine de suggérer sur l'application DansMaRue.

    A ce titre, ce manifeste est une mine d'informations et de conseils pour les élus de la mairie de Paris dont la mission assumée est d'améliorer les services rendus au public.

     

     

    PARIS

    DES TERRASSES ENVAHISSANTES QUI NE RESPECTENT PAS LES RÈGLES.

    UN CONTRÔLE THÉORIQUE.

    DES RÉPONSES INEXACTES DU SITE MUNICIPAL « DANSMARUE ».

    Mémorandum « ParTer 2021 » à l’attention de Madame la Maire de Paris

    -août 2021-

    Fluctuat

     

    « Afin de maintenir le dynamisme du tissu économique parisien, d’accompagner la reprise d’activités et de faciliter les règles de distanciation physique, la Ville de Paris a permis aux commerçants, à compter du 1er juin 2020, d’utiliser de manière exceptionnelle, temporaire et gratuite, des emplacements supplémentaires dans l’espace public. Le 1er octobre 2020, ce dispositif des terrasses dites « éphémères » a été prolongé jusqu’au 30 juin ».

    (Mairie de Paris).

     

    Dans ce contexte, pour sortir de cette période transitoire et après une procédure de concertation avec les associations de riverains et de commerçants, la ville de Paris a édicté un nouveau règlement des étalages et des terrasses (RET) qui a pris effet le 1er juillet 2021.

     

    « Les terrasses jusque là "éphémères" deviennent terrasses estivales. Elles seront autorisées pour 7 mois dans l’année, du 1er avril au 31 octobre. La Ville de Paris a opéré une révision du Règlement des étalages et des terrasses (RET). Elle entend aider les commerçants et concilier Parisiens désireux d'en profiter et riverains en quête de tranquillité. Un mot d'ordre : le respect de chacun ! »

    (Mairie de Paris).

     

    Ces réunions de concertation et le dispositif qui en est issu, suscitent beaucoup de réactions et de clivages entre les « pros » dispositifs (les commerçants et leurs clients) et les « antis » (les riverains et les piétons).

    Par ce texte « ParTer 2021 » (Paris Terrasses 2021) adressé à madame la Maire de Paris le 23 août, je ne prends position ni sur la qualité des concertations engagées du 27 avril au 18 mai, ni sur l’opportunité ou la pertinence du nouveau dispositif.

    En revanche, en tant que vieux parisien attaché au partage harmonieux et équilibré de l’espace public et piéton invétéré, j’ai pu mesurer depuis un an, le degré de respect des deux dispositifs et des engagements pris.

    C’est le résultat de ces observations que j’ai soumis à madame la Maire de Paris.

     

    (suite…)

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    Archives 15 foule 06 06 21La rue des Archives au mois de juin

     

     

    Depuis un an et demi, le COVID gouverne peu ou prou notre existence. La vie à Paris et ailleurs est rythmée par des règlements sanitaires qui varient avec les statistiques de la contagion, les hospitalisations et hélas les décès.

    Dans la précipitation, la Maire de Paris Anne Hidalgo a donné licence aux bars-restaurants au printemps 2020 d'occuper le terrain en déployant des terrasses en tout genre et tout azimut. On a vu fleurir des plateformes inédites, souvent délirantes, qui ne respectent ni l'esthétique, ni la libre circulation des services de sécurité, ni les espaces réservés aux handicapés et aux livraisons.

    Tout ce que Paris compte d'associations "qualité de vie", s'est ligué contre les conséquences de décisions qui ont été prises sans consulter personne, contrairement à 2011 où l'élaboration du règlement des étalages et terrasses (RET) sous l’autorité d’Élisabeth Borne, Directrice de l'urbanisme, nous avait associé en compagnie d'autres représentants du mouvement "Vivre Paris !" L'élu en charge de l'urbanisme de nos jours à l'Hôtel de Ville, Emmanuel Grégoire, par ailleurs Premier adjoint, ne s'est pas impliqué cette fois et c'est l'Adjointe au commerce, Olivia Polski, qui a piloté le dossier.

    Autant dire que les choses étaient réglées d'avance, et en effet elle a pris fait et cause pour les commerçants. Les riverains n'ont pas eu voix au chapitre. Mme Polski devra s'en expliquer le moment venu devant les citoyens parisiens. Sa désinvolture ne doit pas être du goût des Maires d'arrondissements quel que soit leur engagement politique. Ils sont responsables devant leur électorat, soutiennent leur protestation, mais se heurtent à des commerçants qui se prévalent effrontément du soutien de l'Hôtel de Ville et résistent aux demandes de régularisation qui leur sont faites.

    Nous avons choisi dans Paris-centre de soutenir le Maire qui a montré à diverses reprises qu'il était attentif au respect strict du RET et des conditions applicables aux terrasses dites estivales. Les signalisations doivent être faites sur l'application "DansMaRue", et nous apprécions de voir que les Conseils de Quartiers mis en place récemment épousent la cause des riverains et s'organisent pour être une courroie de transmission des habitants vers les structures compétentes.

    Bretagne 51 café mairie terrasse éphémère 08 05 21Terrasse éphémère rue de Bretagne en forme de pied de nez, à deux pas de la mairie de Paris-centre…

     

    Nous suivons avec intérêt cependant les initiatives d'associations proches de nous qui ont quelques griefs sérieux à l'encontre de la Maire de Paris : non-respect de la loi "accessibilité" en faveur des personnes à mobilité réduite pour les uns, absence ou insuffisance de contrôle de l'exploitation des terrasses éphémères et du respect de la charte pour les autres. Si comme nous le pensons ces critiques sont justifiées, nous apporterons notre soutien à ces associations.

    La lutte contre le bruit est une de nos priorités. Bruitparif a développé un dispositif de mesure directionnelle du bruit (la Méduse) qui permet l'identification et la quantification du bruit sur un secteur donné. Trois secteurs pilotes ont été sélectionnés dans Paris-centre : Châtelet-les Halles, Carreau du Temple et place du Marché Ste Catherine. Mais aussi le Canal St Martin  et 5 autres sites dans Paris. Nous suivons avec beaucoup d'intérêt ce développement qui permet techniquement de visualiser, mesurer, localiser et sanctionner les décibels émis en temps réel. Pour autant qu'il existe une volonté politique de le faire…. Voir "Le bruit dans mon quartier".

    Nos articles dénoncent depuis près de vingt ans le laisser-aller de la la mairie de Paris à l'égard des tags et de l’affichage sauvage. Elle a fini par déclencher tout récemment une vague légitime d'indignation. Les "hashtags" #saccageparis et #nonauvandalisme ont été partagés par des centaines de milliers de parisiens qui dénoncent, outre la saleté, la laideur du nouveau mobilier urbain, l'abandon des entourages d'arbres aux horticulteurs du dimanche, l'invasion des tags et les affiches sauvages.

     

    Pied d'arbreBanc bois brut pied d'arbre

     

    Bancs publics et entourages d'arbres décriés

     

    En la matière, la mairie de Paris, en la personne de la Maire adjointe à la propreté Colombe Brossel, doit être louée car des progrès réels ont été accomplis. Les afficheurs sauvages sont désormais sanctionnés lourdement. Leur méfaits se sont heureusement raréfiés. Pour ce qui est des tags, un lourd fléau pour la ville, on est passé de fait progressivement en mode LIFO (last in – first out) et le budget d'intervention des opérateurs spécialisées à été doublé selon nos informations. Le résultat sur nos murs est visible. Nous devons rester vigilants et maintenir notre pression en dénonçant le vandalisme qui sous-tend cette pratique détestable.

    Nous sommes en sympathie en cela depuis plus d'un an avec l'Association des Usagers de DansMaRue (audmr) qui est peut-être une émanation de la mairie de Paris, mais il faut reconnaitre que son président François Louis est dynamique, très présent sur les réseaux sociaux et qu'il dispose d'une introduction appréciable dans les rouages de Propreté de Paris.

    La fracture entre l'Hôtel de Ville et les Maires d'arrondissements se constate aussi dans les domaines où les Verts ont de l'influence. David Belliard, Maire adjoint à la voirie/déplacements a gagné du crédit en réduisant la place de la voiture dans Paris et en essayant de pacifier le comportement des motards, mais il l'a écornée en œuvrant pour introduire – outre cette ânerie d'écriture dite inclusive – un mobilier urbain Zadiste volontairement provocateur et incroyablement laid.

    Nous continuerons à condamner cette attitude qui vise à imposer de nouveaux codes, à reformater les goûts des citoyens pour changer leur façon de penser et leur mode de vie. L'évolution est un phénomène naturel qui n'a pas besoin qu'on lui force la main dans une démarche idéologique !

    Concert 18 06 21 spectateurs pianoConcert lyrique du 18 juin 2021, église ND des Blancs-Manteaux

     

    Nous poursuivrons nos actions au bénéfice de la culture avec les visites guidées de Marie-Françoise Masféty-Klein à l'échelle parisienne et les concerts/récitals des Moments Lyriques du Marais. Après le succès de la VIème édition consacrée aux mélodies et airs d'opéras le 18 juin 2021, nous proposerons pour la fin de cette année un mélange de lyrique et de musique instrumentale. Nous annoncerons prochainement un récital inédit consacré à Jean-Sébastien Bach et son œuvre monumentale pour le violon seul avec en contrepoint des airs célèbres d'opéras pour soprano colorature accompagnée au piano et, pour clôturer le spectacle, la réunion de toutes ces voix.

    Gérard Simonet

     

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    Motards ffmc rivoli 16 01 17 Manifestation de motards à Paris

     

     

    Nous l'avons signalé sans relâche depuis des années : les voitures paient le stationnement à Paris, les motos/scooters non. Les voitures se prêtent au contrôle technique de leur véhicule tous les deux ans. Les conducteurs de deux-roues motorisés s'y opposent depuis toujours alors qu'il s'agit d'une directive européenne. Ils le font savoir en manifestant bruyamment de façon régulière à l'appel de la Fédération des Motards en Colère pour montrer leur force et leur capacité de nuire. Les mairies, surtout dans les grandes villes, ont reporté année après année les décisions qui déplaisent aux motards.

    Cette attitude de faiblesse a causé la prolifération d'un mode de déplacement dont les citoyens reprochent la dangerosité, le bruit, la pollution et le comportement désinvolte, souvent provocateur, de leurs adeptes. Payer leur écot (deux fois moins qu'une voiture tout de même) pour l'occupation de l'espace public et soumettre leur engin au contrôle de leur état sont pourtant des mesures de sécurité et de bon sens.

    Le quotidien Le Figaro fait le point du dossier sous la signature de Wladimir Garcin-Berson dans son édition du 11 août 2021en signalant que le décret d'application du contrôle technique vient enfin d'être publié au Journal Officiel. A l'horizon 2023, les distorsions existantes qui favorisaient l'usage des deux-roues motorisés et par voie de conséquence leur prolifération et leur nuisance auront disparu.

     

  • Tunnel tuileries street artL'un des 14 projets soumis aux votes des citoyens de Paris-centre dans le cadre du "budget participatif" : l'enfouissement du street art dans le tunnel des Tuileries…

     

     

    La mairie de Paris-centre décrit emphatiquement ce projet : "transformation d'un tunnel gris, sale, et abandonné en un Grand Musée Street-Art de renommée mondiale, un bijou inestimable.
    Ce Tunnel est capable d’abriter entre 100 et 200 artistes muralistes pour créer une œuvre colossale. Un projet ambitieux qui fera appel aux meilleurs artistes de tous les coins du monde pour créer une œuvre collective internationale en plein centre de Paris."

    Bigre ! De quoi rivaliser avec Lascaux ? Les observateurs décideront si l'humanité a progressé dans l'intervalle de 20.000 années qui sépare nos œuvres de celles de Cro Magnon ou si elle est plutôt victime d'une dégénérescence sournoise en matière de goût.

    Les 13 autres projets peuvent être consultés sur le site de la mairie. Nous encourageons nos lecteurs à le faire car les propositions méritent qu'on s'y arrête même si, comme nous l'avons déjà exprimé dans le passé, il y a une forme de démagogie à infantiliser la population en offrant des hochets à des gens sans mandat électif pour qu'ils jouent avec leurs rêves en attendant d'apprendre qu'on les a jetés aux orties.

    Quoiqu'il en soit, il y a en ce moment une dynamique autour des Conseils de Quartiers de Paris-centre. Rappelons qu'ils sont au nombre de sept, Louvre-Opéra, Sentier-Arts & Métiers, Temple-Enfants Rouges, Halles-Beaubourg-Montorgueil, Marais-Archives, Marais-place des Vosges et Seine, ouverts à tous et co-présidés par une femme et un homme pour faire bonne mesure avec les tendances actuelles.

     

    Terrasse éphémère charlotPrise de possession de l'espace public et de l'espace livraisons par un établissement rue Charlot (IIIe) (Photo VlM)

     

    Ils ont vocation à agir dans  les domaines qui sont les nôtres, le patrimoine et la qualité de vie, et à ce titre nous nous réjouissons de leur apport en moyens humains pour la maitrise en particulier du phénomène des terrasses éphémères qui échappe à tout contrôle depuis que la Maire Anne Hidalgo a ouvert il y a 18 mois la jarre de Pandore et que toutes les misères du monde s'en échappent.

    Du côté de l'Hôtel de Ville, on souffre des tensions entre ses composantes politiques : socialistes réalistes, socialo-gauchistes idéologues, plusieurs degrés de vert chez les écolos, communistes… Il en résulte une grande confusion dans la gestion des affaires de la mairie.

    Si Anne Hidalgo est bien servie actuellement par Colombe Brossel, Maire-adjointe en charge de la propreté, qui est peut-être en train de gagner la bataille des tags et de l'affichage sauvage, Olivia Polski Maire-adjointe au commerce a braqué les parisiens en privilégiant les bars-restaurants au détriment des riverains dans la création des terrasses éphémères puis estivales. Avec les encouragements en coulisse de Frédéric Hocquard, soutien inconditionnel de "la fête", qui agit depuis 2014 en faveur des intérêts des professionnels de la nuit, de la boisson et de la musique amplifiée.

    Les parisiens risquent de souffrir durablement du dérèglement de la gestion et du contrôle de l'espace public. Jusqu'au printemps 2020, le règlement des terrasses et étalages (RET) était l'apanage de la Direction de l'Urbanisme. Les demandes étaient instruites par leurs inspecteurs, le contrôle assuré par des agents assermentés qui avaient le pouvoir de dresser des procès-verbaux, de faire traduire les contrevenants au pénal et de retirer leurs autorisations.

    Aujourd'hui on ne sait plus trop où en est ce dispositif. L'Adjoint en charge de l'Urbanisme, Emmanuel Grégoire, est aussi le Premier adjoint, numéro 2 de la mairie de Paris. C'est un homme sage qui pèserait sur le dossier s'il n'était pas aussi le bras droit d'une candidate à la Présidence de la République en 2022, un engagement qui lui laissera peu de temps pour se consacrer à l'intendance de la Ville de Paris.

     

    DpspAgents de la DPSP, en passe de devenir la police municipale de Paris

     

    On se demande notamment ce que vont faire les 3.200 agents de la DPSP (police municipale) pour assurer le nouvel ordre. De l'avis général ils ne sont pas très visibles pour le moment et nombreux sont ceux qui ne voudraient pas voir la Police Nationale céder ses responsabilités de suivi des établissements recevant du public (ERP), la gestion des licences IV, la sécurité et la répression des nuisances liées aux attroupements et au bruit.

    Dans ce contexte dominé par le flou, on note à des degrés divers une prise de pouvoir par les Maires d'arrondissements qui, comme la nature, ont horreur du vide. C'est très perceptible dans Paris-centre et nous avons tout lieu de nous en réjouir car les déclarations du Maire Ariel Weil et ses actes laissent peu de doutes sur sa volonté de ne pas se laisser déborder.

    Pour tenir ce cap, il entend s'appuyer pour les signalements sur les Conseils de Quartiers. Ils sont volontaires.  L'AUDMR (association des utilisateurs de DansMaRue) est associée au dispositif. Elle a pour elle son dynamisme, ses moyens de communication et ses entrées à l'Hôtel de Ville.

    Nous adhérons volontiers à ce dispositif parce que le choix de l'opposition frontale ne conduit à rien et qu'il nous parait le plus efficace au moment où notre pays et nos compatriotes ont tendance à s'enfoncer dans la critique systématique et à s'opposer par principe à toute manifestation de l'autorité. A l'opposé des anti-vaccins qui sont avant tout des créateurs de désordres et des songe-creux, nous nous réjouissons que des gens agissent pour rétablir une situation qui pour être grave n'est pas pour autant désespérée.

    Gérard Simonet