Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Lutte contre le bruit

  • Berges rive droite pont marie 01 06 17Dix heurs du matin. Une jeune femme médite face à l'Île Saint Louis. Tout est propre autour d'elle mais depuis cinq heures du  matin des agents de la propreté se sont activés pour nettoyer les lieux (Photo VlM)

     

     

    Elle tient le petit café sur les berges où il possible de consommer au bord de la Seine en terrasse pour 1€ à 2€50. Le prix le plus bas de Paris pour la vue la plus belle ! La gérante Nadia en est fière mais elle a les pires craintes que son paradis plonge en enfer. En cause, la fréquentation nocturne, entre 22h00 et 3h00 du matin. A ce moment, il n'y a plus aucune présence de contrôle sur les berges. C'est là que des groupes d'assoiffés viennent et s'installent pour consommer les bouteilles d'alcool qu'ils ont amenées avec eux.

    A 5h00, le sol et les équipements sont jonchés de bouteilles vides, de canettes et de déchets divers. Les agents de la propreté doivent alors s'activer pour que les lieux présentent un visage convenable dès les premières heures du matin. L'intervention prend du temps cependant. Le ramassage des mégots et autres objets un par un sur les pelouses est fastidieux et quelque part indigne (un clic gauche jusqu'à deux fois dans l'image permet de détecter un mégot résiduel entre les pavés. Cherchez…).

    Reconnaissons qu'à 10h00 les sites sont propres. Jusqu'à quand pourrons-nous le dire ?

    Nadia a décidé déjà de prendre des mesures concernant la buvette : elle ferme plus tôt le soir, dès que les bandes qu'elle redoute se pointent. Elle a la chance apparemment de décider de son rythme de travail. Nous sommes début juin et l'annonce de l'ouverture du parc "Rives de Seine" est récente et encore peu connue.

    Du côté de l'Hôtel de Ville, on imagine que deux tendances doivent s'affronter :  celle de Christophe Najdovski, Maire-Adjoint "Vert" en charge de la voirie et des déplacements, qui a misé gros sur le réaménagement des berges et pris des risques à la hauteur de cette initiative. Il faut que tout se passe bien pour lui. La propreté du parc fait partie du challenge et il n'est pas interdit de penser que Mao Péninou, Maire-Adjoint en charge de la propreté justement soit pour lui un allié objectif car un échec en la matière sera mis aussi à son bilan et il n'a pas besoin en ce moment, après les rats, de ce nouvel avatar…

    Canal st martin foule 22 04 14Le canal Saint-Martin la nuit

     

    Ils ont contre eux Bruno Julliard, premier Adjoint d'Anne Hidalgo, en charge entre autres de promouvoir les activités nocturnes de Paris, avec l'aide d'un groupe conséquent qui comprend Frédéric Hocquard, élu et conseiller en charge de la nuit, Thierry Charlois et Gilles Sredic, assisté des "Pierrots de la Nuit" qui ont élargi leur champ d'intervention de la modération (qui n'a rien donné) à la promotion des activités nocturnes. Une force de frappe qui a en tout cas le mérite du nombre, sans compter les subventions versées à l'AMUON qui fournit son cadre juridique aux "pierrots" (100.000 € récemment attribués par le conseil de Paris).

    Cet ensemble qu'on appelle aussi "conseil de la nuit" est vivement critiqué en ce moment par les associations qui composent "Vivre Paris !" car il favorise le lobby de la nuit au détriment de la tranquillité des riverains et de la santé de nos jeunes, qui sont les grandes victimes de l'alcool qui règne en maitre avec la drogue sur les nuits telles qu'on les encourage. C'est lui aussi qui milite pour l'ouverture des parcs parisiens la nuit.

    S'agissant des berges, il est évident que leur fréquentation va croitre dans les semaines qui viennent et que le phénomène nocturne va s'amplifier si rien n'est fait pour le modérer. Entre 22h00 et 5h00 du matin le champ sans aucune surveillance est libre aux pires débordements et les moyens affectés au nettoyage, qui sont convenables aujourd'hui, cesseront de l'être demain. Si ces berges deviennent la réplique à grande échelle du canal Saint-Martin, ce qui pourrait être une grande réalisation de la mandature d'Anne Hidalgo et des alliés Verts deviendrait la honte de Paris et une injure à l'UNESCO qui a fait du site un élément du patrimoine mondial de l'humanité.

    Gérard Simonet

     

     

  •    AOOAAVue de la Préfecture de police de Paris (photo le Monde) 

     

     

    En application de la loi du 28 février relative au "statut de Paris et à l'aménagement métropolitain", la répartition des compétences entre la Mairie de Paris (DPSP) et la Préfecture de police est désormais arrêtée.

    Le site de la Préfecture de police https://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr/Demarches/Particulier a d'ores et déjà pris en compte ces évolutions qui, rappelons le, entreront en application le 1er juillet prochain.

    Parmi les modifications, les compétences de la Préfecture en matière de lutte contre les nuisances sonores seront fonction de l'origine de ces nuisances. Une répartition qui n'est pas si évidente et qui ne facilitera pas la vie des Parisiens. Nous l'avions d'ailleurs déjà perçu à la suite de la réception des précisions apportées par Matthieu Clouzeau, directeur de la DPSP,  suite à la parution de notre article du 13 mai dernier,

    La préfecture distingue ainsi les nuisances sonores émanant d'un local professionnel, les bruits de musique provenant d'un établissement recevant du public, les bruits liés au comportement d'une personne, les bruits de chantier, les bruits des livraisons et la tapage sur la voie publique. Pour chacune des causes l'administration  compétente diffère.

    Ainsi la préfecture reste compétente pour traiter des bruits provenant d'un local où sont exercées des activités professionnelles, sportives, culturelles, de loisir, ou bien provenant de commerces ou de bureaux). Après saisie de la préfecture, un inspecteur de salubrité sera chargé de l'enquête et une mise en demeure sera adressée à l'auteur  de la nuisance. En cas de récidive un procès verbal est dressé et envoyé au tribunal de grande instance.

    Pour les bruits de musique des bars, discothèques, restaurants diffusés de façon habituelle, la conciliation (?) est conseillée. Si elle n'aboutit pas, alors la préfecture doit être saisie au moyen d'un formulaire disponible sur le site mentionné ci-dessus. Rien n'est indiqué quant à la suite qui sera alors réservée à l'envoi de ce document?  

    En ce qui concerne les bruits découlant du mauvais comportement d'une personne (bruits domestiques,, chien…), la conciliation est à nouveau conseillée avant la saisie du commissariat qui pourra faire une mise en garde en cas de bruit anormalement élevé. Or nous savons qu'il est de plus en plus difficile de joindre son commissariat d'arrondissement  depuis la réforme récente des appels téléphoniques.

    En cas de bruits de chantiers, faute de concertation positive, en cas de livraison avec force bruit souvent en dehors des horaires stricts définis, le commissariat peut être saisi, voire la préfecture.  

    Enfin le tapage nocturne constaté "à l'oreille" entre 22h00 et 07h00 constitue un abus manifeste qui nécessite de contacter le commissariat central qui dépêche des agents. Ils  peuvent alors adresser une mise en garde ou infliger une contravention, 

    Toutes ces explications sont simplement écrites mais dans les faits il est difficile pour la victime de nuisances sonores de se faire écouter, de savoir où s'adresser et de pouvoir toucher les représentants de l'ordre. Souvent l'impression est que la laisser-faire l’emporte sur la réglementation, les textes existants, et cela est particulièrement mal perçu par les Parisines. Un constat qu'il convient de méditer

    Dominique Feutry 

     

  •   IMG_0729Potiche renversée devant le 15 rue de Grenier Saint-Lazare  (IIIe) (photo VlM)

     

    Chaque fin de soirée prolongée devient source de vandalisme, tags, peinture étalée sur les trottoirs, plantes arrachées dans leurs pots, saletés en tous genres parsèment nos rues (urine, papiers gras, canettes de bière, vomis), bruits et hurlements de fêtards alcoolisés qui peuvent pourrir la nuit de toute une rue …

    Des saccages plus importants sont signalés ici et là, comme une énorme potiche verte disposée par les services de la ville,  renversée dans le nuit du vendredi 16 au samedi 17 mai, devant la sortie de la rue Brantôme, 15 rue de Grenier Saint-Lazare (IIIe) ou un autre pot décorant un restaurant, mis à terre 26 rue Beaubourg dans la nuit du 22 mai (IIIe) (voir photos). Nous ne cessons de citer ces cas de ce qui est devenu, il faut le reconnaitre, le quotidien de la nuit dans bien des secteurs de Paris.

     

    IMG_0736Potiche renversée dans la nuit du 22 mai, 26 rue Beaubourg (IIIe) (photo VlM)

     

    A la mairie de Paris qui a pourtant les moyens d’agir en matière d’autorisations de terrasses, en prenant des arrêtés anti alcool et surtout en prônant moins ce type de fêtes désastreuses, on semble n’en avoir cure malgré les nombreuses mises en garde des associations d’habitants notamment. Tant pis si toute une génération est sacrifiée sur l’autel de la fête du profit ! Quant aux habitants qu’ils se taisent ou déménagent !

    Reçue récemment par des conseillers de la Maire de Paris une délégation de représentants du Réseau "Vivre Paris !" qui comportait un membre de "Vivre le Marais !" a rappelé haut et fort que cette situation n’était plus tenable et que le mécontentement des habitants s’installait durablement, d’autant que les nuisances décrites plus haut gagnaient de plus en plus de quartiers.

    La grogne s’intensifie et pèsera lourdement lors des prochaines élections !

    Dominique Feutry

     

  •  

     

    20170513_142408Le trottoir entièrement occupé par divers mobiliers 3 rue des Guillemites (IVe). On aperçoit en face l'autre trottoir lui aussi occupé certains jours (photoND)

     

    Les abords de l’intersection des rues Sainte-Croix de la Bretonnerie et des Guillemites (IVe) deviennent de plus en plus difficiles à vivre pour les habitants riverains.

    Du fait de la fréquentation  habituellement  élevée de cette voie très passante, très empruntée par les touristes  et de l’afflux de spectateurs à certaines heures de la journée au théâtre « Le Point Virgule », l’espace public ne souffre pas d’être encombré par une privatisation rampante. C’est malheureusement ce qui se produit et qui occasionne les désagréments que dénoncent les riverains. Difficulté d’emprunter les trottoirs occupés, bruit et « enlaidissement de l’espace » sont les récriminations les plus citées.  

    IMG_0710 Effigie et affichage imposantes du Point Virgule attachées à de potelets sur le trottoir opposé à celui du théâtre (photo VlM)  

     

    C’est ainsi que la terrasse du magasin mi brocante, mi salon de thé, 3 rue des Guillemites, installée depuis l’an passé, qui occupe tout le trottoir  (une autorisation avec l'affichette officielle est placée sur la vitrine) se trouve de temps à autre étendue au trottoir d'en face gênant les piétons lorsque des véhicules s'engagent dans la rue. Est-ce normal ?

    Autre exemple de l’occupation de l’espace public, le théâtre « Le Point Virgule » qui semble disposer pour ses manifestations (voir notre article du 11 janvier 2017) du trottoir qui fait face à son établissement. Il est en effet  utilisé comme une extension pour y installer effigie d’artiste grandeur nature et affiches attachés au mobilier urbain.

    20170511_221806Attroupements bruyants le soir devant le théâtre Le Point Virgule (photo ND)

     

    Nous sont  signalés aussi des attroupements  bruyants tard le soir devant certaisn débits de boissons

    Si chaque commerce privatisait ainsi l’espace public pour disposer du mobilier et des supports publicitaires alors que la Mairie réfléchit à la réduction du mobilier urbain, les piétons ne pourraient plus circuler…

    "Vivre le Marais !" a informé la Direction de l’Urbanisme et la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de  la Protection (DPSP) de ces situations.

    Dominique Feutry

     

  •  2048x1536-fit_agents-dpsp-signalent-notamment-dechets-abandonnesAgents de la DPSP en action (photo 20 Minutes)  

     

     Dans le Bulletin officiel de la Ville de Paris (BMO), daté du 9 mai 2017, sont détaillés, pour chacune des directions de la ville, les responsabilités dont elles ont la charge L’une des directions figurant à l'article 19 du texte nous intéresse tout particulièrement, il s'agit de la nouvelle Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP) qui a succédé à la DPP depuis le début de l'année, lorsqu'une partie des effectifs de la Préfecture de police a été rattachée à la Ville (voir notre article du 28 octobre 2016).

    Comme souvent, les rôles entre différentes équipes créent des jeux de « renvoi de balle » en matière de responsabilités, nous disposons dorénavant avec cette publication d'un descriptif officiel de ce qui est dévolu à la DPSP que nous restituons in extenso.

    «La Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection est :

    • chargée par des actions de prévention, de dissuasion, et si nécessaire de verbalisation et en étroite concertation avec les maires d'arrondissement, de la lutte contre les incivilités, plus particulièrement dans le domaine de la malpropreté et de l'occupation abusive de l'espace public.

    • Traite l'ensemble des plaintes liées aux bruits de voisinage causés par les activités professionnelles, sportives, culturelles ou de loisirs.

    • A en charge la surveillance et la protection des bâtiments des équipements des espaces verts de la Ville de Paris, ainsi que des usagers qui les fréquentent et des personnels qui y travaillent et contribue à l'amélioration de leur sécurité au titre de la prévention situationnelle.

    • Assiste les catégories les plus fragiles de la population, parmi lesquelles les personnes sans abri, les migrants et plus particulièrement les familles à la rue.

    • Met en place et contrôle les dispositifs de protection des écoliers aux abords des établissements scolaires et d'accompagnement des personnes âgées lors de leurs retraits bancaires.

    • Prévient les troubles à la tranquillité dans certains quartiers de la capitale notamment au travers des dispositifs de médiation.

    • Pilote la politique parisienne de prévention et de sécurité en contribuant à sa conception et à la mise en œuvre des axes prioritaires figurant dans le contrat parisien de prévention, et de sécurité, les contrats de prévention et de sécurité d'arrondissements.

    • Anime et gère la politique municipale en matière de prévention de la délinquance et de médiation sociale, en liaison avec tous les services municipaux concernés.

    • Pilote le dispositif municipal opérationnel de gestion, de crise en cas de risques majeurs.

    • Assure au quotidien et en permanence l'information des élus et la coordination des services municipaux par son dispositif de veille opérationnelle.»

     

    82297Présentation de la DPSP sur le site de la Mairie de Paris

     

    Avec cette liste des responsabilités, il devient plus simple de comprendre les prérogatives de la DPSP.

    Nous notons d’ailleurs à cet effet que la verbalisation ne doit intervenir qu’après la phase de médiation, les maires d’arrondissement étant dorénavant associés (il ne leur sera plus possible d'affirmer que tel ou tel problème du ressort de la DPSP dépend de la préfecture …) qu'il s'agisse de la malpropreté ou de l'occupation abusive des espaces publics (en particulier les débordements de terrasses ou les non autorisées). Les bruits de voisinage de toutes origines sont aussi dans le giron de la DPSP comme le sont les troubles de tranquillité que la médiation préconisée dans ce texte ne résout pas, nous le savons par expérience…

    Nous allons désormais suivre avec intérêt, à partir de cette description, les effets de l’action de la DPSP contre les incivilités qui empoisonnent de plus en plus notre quotidien.

     

     

    Matthieu Clouzeau, Directeur de la DPSP a apporté les présiosn suivantes à notre article :

    "Je me permets un petit correctif sur votre article relatif aux compétences de le DPSP quant aux bruits de voisinage.

    La compétence de la DPSP porte sur les bruits de voisinage "d'origine professionnelle". La nuance est importante car elle signifie que nous ne traitons pas le problème du bruit de perceuse, de télé trop forte, d'aboiements de chien ou de dispute conjugale, etc…

    En revanche, la climatisation d'un bureau ou l'extracteur d'air d'un restaurant, par exemple, seront de notre compétence à partir du 1er juillet.

    Par ailleurs, nos agents peuvent d'ores et déjà verbaliser le tapage nocturne ou injurieux sur la voie publique (ex: vociférations)…Avec toute la difficulté que l'on connait pour caractériser et/ou réprimer cette infraction individuelle dans un contexte de foule (parfais avinée…)!"

  • Hidalgo anne rencontre 06 02 14Anne Hidalgo, entourée des Maires des IIIe et IVe arrondissements, Pierre Aidenbaum et Christophe Girard en 2014 avant les élections municipales, avec des membres de "Vivre Paris !". Elle ne dédaignait pas de nous recevoir à cette époque où son élection se jouait…

     

     Le réseau "Vivre Paris !" dont "Vivre le Marais !" est membre a participé récemment aux rencontres européennes de Madrid sur le thème des nuisances dues au trop nombreuses fêtes nocturnes dans les villes, notamment en matière de santé sur les habitants et le développement exponentiel de l’alcoolisation des jeunes.

    Dans le cadre de cette dynamique ainsi créée entre les villes européennes souffrant de ces excès et qui élaborent ensemble des solutions communes pour y remédier,  le réseau "Vivre Paris !" regroupant prés de 30 associations d'habitants a souhaité rencontrer la Maire de Paris, Anne Hidalgo. Le but de cet entretien est  de faire part des griefs et du très fort mécontentement des associations de riverains tout juste tolérées dans les instances parisiennes de soi-disant concertation, comme le conseil de la nuit où elles sont purement "baladées" par les organisateurs.

    Cette "marginalisation  orchestrée" est menée par des équipes sensées pourtant être au service et à l'écoute de tous les parisiens. Les représentants des associations d’habitants ont pointé du doigt ce dysfonctionnement auprès du responsable de la nuit à la mairie de Paris, Frédéric Hocquard qui préside le conseil de la nuit. Ils ont insisté sur cette attitude qui est perçue comme une forme de ségrégation, de mépris qui tranche avec la véritable écoute dont ils bénéficient de la part de la préfecture de Police de Paris.  

    Selon l’adage « il est préférable de s’adresser au bon Dieu qu’à ses saints », ils estiment donc que seul un échange avec la Maire de Paris est susceptible de faire évoluer la situation nettement déséquilibrée entre, d’une part les « industriels de la nuit », leurs émanations associatives et professionnelles diverses bénéficiant des subventions accordées avec largesse par la mairie et d'autre part les riverains qui n'ont d'autre alternative que de devoir subir ou de déménager… ce qui en matière de citoyenneté, mot souvent mis en avant, est particulièrement exécrable.  Il est regrettable qu’une complaisance, voire une  complicité, se soit installée entre les professionnels de la nuit et les représentants de la mairie, complaisance particulièrement visible lors de ces réunions, et qui illustre l’inégalité de traitement entre les participants.

    Mais voilà ! Cette demande légitime de rendez-vous à la Maire de Paris, et nous souhaitons le faire savoir, se heurte à un mur, malgré les nombreuses lettres qui lui ont été adressées et plusieurs appels téléphoniques auprès de membres de son cabinet. Une fin de non-recevoir déplaisante, comme si les représentants des habitants qui sont pourtant eux aussi des contribuables et acteurs de la vie locale n’étaient pas dignes d’être écoutés mais réduits à une sorte de plèbe négligeable. Plèbe qui trouvera lors des élections législatives le moyen de manifester son mécontentement.

    Hidalgo et reine angleterre parapluies 2014Il faut dire qu'elle côtoie le Gotha  depuis…

     

    Nous appelons instamment la Maire de Paris à revoir son attitude et prendre conscience du ras le bol de ses administrés concernant les nuisances nocturnes, en particulier pour leurs conséquences désastreuses sur la santé. Les risques pris à trop vouloir les marginaliser sont élevés…  

     

  • République nuit debout 10 04Manifestation-type place de la République (Photo VlM)

     

    Nous avons reçu copie d’un courrier adressé au cabinet du Préfet de police de Paris avec copie au Maire du IIIe arrondissement intitulé : « Une soirée  " normale " pour les riverains Place de la République. »

    Dans ce courrier les habitants se désolent de l’orientation de l’usage réservé à la place en ces termes : 

    « Depuis la rénovation de la Place de la République, celle-ci est devenue le théâtre permanent du pouls de la France. Mais depuis le Printemps 2016, les événements ont pris une envergure sans précédent avec l'occupation de la place par " Nuit Debout ". 

    En effet, pendant presque 2 semaines, les riverains (habitants mais aussi les clients des hôtels sur la place) ont vécu un réel enfer : vous aviez donné carte blanche pour organiser toute la nuit des réunions publiques qui ont dérivé vers des Rave Party qui laissaient place à l'alcool et la drogue plutôt qu'au débat d'idées !

    Lorsque, excédés et sans sommeil, nous appelions la préfecture pour connaître la fin des festivités, nous restions sans réponses … et encore, quand les standardistes téléphoniques de la préfecture ne nous envoyaient pas " sur les roses ".  À l'arrivée de la fin de la trêve hivernale, nous commencions à redouter le retour des beaux jours : le week-end du 18 et 19 Mars n'a fait que confirmer nos inquiétudes ! »

    Sont égrainés ensuite les différents évènements qui se sont déroulés depuis le 18 mars., meetings de candidats aux élections présidentielles, « concerts » divers et bruyants avec installation de scène …se terminant fort tard avec fermeture de la station de métro République accentuant les difficultés des habitants d’accéder à leur domicile après leur journée de travail ? 

     « Depuis Nuit Debout, TOUS les concerts de terminent à 23h, …sauf traitement de faveur pour certains candidats… ? » 

    Et de conclure

     « Cette situation est devenue parfaitement intolérable ! Il est de votre responsabilité de veiller à la sécurité et la tranquillité des riverains. Il n'est plus acceptable que vous autorisiez ce type de manifestation et que les riverains se retrouvent pris en otage et ne puissent même pas prendre leurs dispositions pour passer une nuit calmement ! 

    Aussi, nous riverains, nous savons où nous habitons, nous souhaitons juste pouvoir nous organiser si de tels événements arrivent, ainsi, pour chaque autorisation donnée à des organisateurs d'événements, nous souhaiterions qu'il soit expressément exigé aux demandeurs de procéder à une campagne systématique d'information auprès des riverains de la Place. A J-15 : campagne d'affichage dans le quartier, à J-8 : distribution de prospectus dans toutes les boites aux lettres des riverains en le nom de l'organisation demanderesse, le but et l'objectif de celle-ci, le nombre de participants attendus et les horaires prévus. 

    Certaines organisations font déjà ce type d'information, ce qui s'apparente à de la politesse et du savoir-vivre, il convient par conséquent, de rappeler, à celles qui ne le font pas, qu'il y a des gens qui vivent sur la place, ou alors de déclarer tous les hôtels et immeubles autour de la place comme zone sinistrée non habitable … ou bien encore d'exonérer ses habitants de toutes les taxes inhérentes ! »

    Nous percevons une forte tension tout à fait compréhensible des riverains délaissés par les pouvoirs publics malgré l’intervention en son temps du Maire du IIIe arrondissement (notre article du 09 septembre 2015).

    Il est en effet inamissible de faire de la place un forum où se concentrent différentes formes d’excès et nous soutenons l’action des riverains en colère spoliés de la tranquillité qu’ils sont pourtant en droit d’attendre.

     

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  • Beaubourg lgbtCentre LGBT, 63 rue Beaubourg (IIIe). Il abrite de nombreuses associations qui se revendiquent de cette appartenance communautaire (Photo VlM)

     

    "Vivre le Marais !" a été sollicitée récemment par la mairie de Paris pour une rencontre avec la personne chargée par la Maire Anne Hidalgo d’une mission sur le tourisme et la nuit gay, plus particulièrement axée sur l’accroissement de l’attractivité du Paris nocturne  pour  la communauté LGBT (lesbiennes, gay, bi, trans), l’idée étant nous a t-il été précisé « ... de s’ouvrir à la diversité, aux étrangers car Paris a perdu son attractivité, notamment le Marais de moins en moins typé gay qui attire désormais les commerces de luxe et n’est plus ce lieu emblématique pour ces communautés à la faveur d’autres capitales qui ont su capter cette clientèle comme Barcelone, Londres, Berlin … » 

    Il a été souligné par ailleurs que les exploitants auditionnés, essentiellement des débits de boissons, eux aussi souffraient de la perte d’attractivité de Paris sur ce plan.

    Nous avons insisté en rappelant que, si nous n'étions pas contre la fête si elle était régulée, elle ne devait pas se faire au détriment des habitants, citant des exemples connus dans certains lieux où alcoolisation, tapage nocturne, saleté, urine, vomi, bouteilles canettes et autres gobelets jetés à terre… règnent en maître, et pourrissent la vie des riverains, au point de les dissuader de rester comme on le constate dans le IVe.

    Nous avons rappelé que notre association d'habitants comme celles qui sont réunies au sein du réseau "Vivre Paris !" lui même membre du réseau européen "Vivre la Ville !" ne réunissait pas, comme cela est souvent caricaturé, des ronchons, des nantis, ni de vieux enquiquineurs mais que la municipalité ne jouait pas le jeu en faisant semblant de consulter les riverains dont elle n'avait finalement cure. La fête est en réalité déjà promue, financée (les subventions Pierrots de la nuit et autres instances professionnelles…) et boostée sans cesse par la mairie. Ce qui rend d'autant plus étonnant le constat brossé au début de l'entretien de perte de compétitivité de Paris en ce domaine.

    Plusieurs idées ont été développées par le chargé de la rédaction du rapport, à savoir l'organisation d'une grande fête sur le parvis de l'Hôtel de Ville lors de la journée des fiertés gay et LGBT (la "gay pride") avec installation de stands pour les associations… Il souhaiterait aussi signaler, comme cela se ferait dans certaines villes étrangères à l'aide de pancartes ou autres moyens, les entrées du Marais en rappelant aux visiteurs qu’ils pénètrent dans le secteur gay historique de Paris !!! Un "balisage gay" du Marais en quelque sorte.

    Michel le comte 15 l'enchanteur drapeau 24 04 17Drapeau arc-en-ciel sur la devanture d'un bar de nuit "L'Enchanteur", 15 rue Michel le Comte (IIIe). Que dit la jurisprudence : elle rappelle le droit d'expression de chacun mais reconnait que le pavoisement peut constituer une gêne pour les autres habitants de l'immeuble. A ce titre, un syndic peut intervenir pour demander le retrait d'un drapeau ou la réduction de sa taille.

     

    Nous nous sommes toujours élevés contre l'attribution d'étiquettes communautaristes au Marais. A nos yeux, le Marais n'est pas un nid de bobos, il n'est pas davantage un quartier gay, juif ou chinois. Ceux qui ne portent pas leur appartenance comme un colifichet sont tout autant chez eux. Le Marais rassemble un grande diversité d'habitants, des gens qui ont du plaisir à être ensemble et à côtoyer des personnes qui ne sont pas nécessairement leurs clones. Le Marais n'appartient à personne car il est à tout le monde !

    "Vivre le Marais!" a reconnu que l'évolution du quartier était en marche : arrivée de commerces de luxe, changement de profil des magasins de bouche, et une gentrification globale qui accompagne l’augmentation sensible du prix des fonds de commerce et de l'habitat, tempérée par la politique volontariste de la municipalité de développer le parc de logements locatifs aidés et la préemption de murs et fonds de commerces par la SEMAEST… Il reste que le nombre de zéros inscrits sur les chèques proposés pour la reprise des baux commerciaux peut faire tourner la tête… 

    En résumé la fête ne serait pas à la hauteur des attentes ! et il faut tout faire pour l'amplifier encore ? Tout un programme qui va à l'encontre des attentes des habitants des centres historiques dont la souffrance est totalement négligée voire brocardée. Loin d'évoquer des images d’Épinal qui vantaient les aspects festifs de Berlin, Londres ou Barcelone, il faut se référer aujourd'hui aux messages de détresse que lancent les villes de Venise et, justement, de Barcelone, contre un tourisme de masse qui se révèle  destructeur.

    Dominique Feutry

     

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  • Assurance-moto-puissanteLe bruit des moteurs de deux roues est souvent insupportable 

     

    Sujet sensible sur lequel nous nous sommes exprimés à de nombreuses reprises (articles des 8  et 14 mars, 12 avril 2017 ), le bruit a fait récemment l’objet d’un article remarqué du journal Libération, et d’autres médias semblent tout à coup s’y intéresser. Interpellant à la fois la Maire de Paris et la Présidente de région, le journaliste de Libération titre son plaidoyer pour moins de bruit  « … pitié contre le bruit à Paris et en Ile-de-France ! »

    Nombre de parisiens (chiffrés à 250.000) selon cette source seraient soumis à des niveaux sonores qui dépassent largement le seuil réglementaire limite de 68 décibels. Les logements situés sur grands axes, les  écoles,  les hôpitaux… sont les plus exposés. Ce sont surtout les deux roues qui sont pointés du doigt. Certains motards peuvent avec le vrombissement de leur moteur réveiller à eux seuls « plusieurs dizaines de milliers de personnes par son seul plaisir d’accélérer pour le vertige d’une vitesse sans doute dépassée ? » et le journaliste de s’interroger : « Dans quelle ville qui vise l’excellence écologique peut-on laisser des deux-roues aux moteurs lâchant plus de 150 décibels déchirer impunément nos tympans ? »

    Il est rappelé que dans le cadre d’un plan ad hoc déployé par Paris afin de pallier les conséquences sur la santé de ces abus, le baromètre de l’environnement sonore n’est plus publié depuis 2015 ! Sont cités ensuite les anomalies qui pourraient être corrigées tels les rues avec des pavés donc plus bruyantes, les contrôles à opérer sur les 2 roues, la musique assourdissante des bars/discothèques et des soirées privées …, les terrasses où stationnent des consommateurs bruyants, les touristes indélicats, le nombre insuffisant de moteurs électriques. Ajoutons combien ces bruits sont davantage amplifiés dans les rues étroites du Marais formant souvent caisse de résonance.

    Bruit souvent consenti, au pire toléré, Libération souligne le coût économique élevé du bruit, « il est considérable. Jusqu’à deux années de vie en bonne santé, en cas de forte exposition, selon Bruitparif. Plus de 16 milliards d’euros pour la seule Ile-de-France. Et près de 4 milliards par an pour les seuls bruits de voisinage. »

    De quoi faire réfléchir les élus et les autorités qui n’ignorent pas ces données mais qui au contraire préfèrent développer la fête dont les nuisances en matière de bruit sont malheureusement une des graves conséquences. Récemment toutefois,  le Zénith a été lourdement condamné par la justice pour bruit excessif…

    Dominique Feutry

     

  •   Paris03-marche-des-enfants-rouges-2Entrée du marché des Enfants Rouges (IIIe)

     

    Plusieurs sujets étaient inscrits à l'ordre du jour du Conseil de quartier des Enfants Rouges.

    Marais Entreprendre présenté par Frédéric Rohart est un réseau d’entrepreneurs indépendants des IIIe et IVe arrondissements, créé en juin 2016. Le but est de favoriser des échanges entre entrepreneurs, professionnels déjà en action comme lanceurs de projets, de leur permettre d’identifier leurs besoins, de partager leurs savoir-faire, de favoriser leur développement en mutualisant les expertises. 4 événements ont déjà été organisés à partir d'un fichier de 500 entreprises pour créer le lien à l’occasion de rencontres autour de tables rondes thématiques.

    Il s’agit de structurer une foule d’idées concernant les problématiques rencontrées par les entreprises. Marais Entreprendre va se constituer en association, avec un site internet et organiser la commémoration de son premier anniversaire le 28 juin. Le prochain événement sera un Speed Meeting au Maïf Social Club, 37 rue de Turenne, le 3 mai à 8 h 30.

    A été présentée ensuite par Jonathan et Florence Burnham, l’action de l’Association des Cinéphiles du Marais, qu’ils ont créée pour relancer l’ancien Vidéo Club de la rue de Poitou après sa fermeture pour raisons économiques. Grâce à la mairie du IIIe et à Paris Habitat, l’association dispose d'un local 120 rue de Turenne. La prochaine étape sera de collecter des fonds pour les travaux et le budget de fonctionnement pour les huit, neuf mois à venir, pour un montant estimé à 39.000 €.

    Une levée de fonds sur la plate-forme informatique Ulule vient d’être lancée. Les abonnés anciens qui se réabonnent verront leur nouvelle carte créditée des films restants de leurs anciennes cartes.  À l’avenir, des réalisateurs (parfois habitants du quartier) viendront présenter des films, des séances pour les enfants seront prévus le mercredi. Le fonds est constitué de 12.000 films, dont certains devenus rares. Diverses actions seront entreprises pour faire connaître l’association.

    Benjamin Djiane, adjoint au Maire du IIIe arrondissement, chargé de la démocratie locale, de la sécurité, de la prévention, de la propreté et de la prévention des nuisances, a dressé un point d'étape de l'opération Bruitparif autour du Carreau du Temple. Un camion à nacelle va installer cette semaine 2 capteurs « autour » du Carreau du Temple sur des points hauts (et a priori peu accessibles pour éviter qu’ils ne soient cassés). Ils mesureront en continu le bruit pour une période d’essai de 4 mois. Les lieux d’implantation ont été choisis en fonction du ressenti du terrain, des remontées des habitants.

    Il s’agit de parler objectivement du bruit, où se produit-il et quand, au-dessus de 80 décibels il y a infraction. Ce dispositif pilote à l’échelle de Paris dans plusieurs arrondissements permettra d’orienter l’action des services de police avant l’été. Bruitparif  mettra à disposition du public sur son site, les transmet. Benjamin Djiane reçoit toutes les plaintes. Les remontées hebdomadaires de Bruitparif constitueront pour la mairie un outil de travail avec les services de police. Il est rappelé de recourir au dialogue avant d’entamer une procédure pour tapage nocturne, d’autant qu’il existe une charte.

    Information  sera faite des résultats lors des conseils de quartier, tous les 2 mois et Benjamin Djiane [Tél : 01 53 01 75 12, Mel : benjamin.djiane@paris.fr] indique qu'il recevra sur ce sujet des nuisances sonores tous les habitats qui le souhaiteront. 

    Les projets du budget participatif en cours (2015-2016) sont passés ensuite en revue, certains semblent  impossibles à réaliser en raison d’obstacles, des contraintes techniques, non prévisibles.

    N. Roy