Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Lutte contre le bruit

  • Nuit debout internaute"Nuit Debout" (Photo L'Internaute)

     

    Dans un communiqué de presse paru aujourd'hui 28 avril 2016, la Préfecture de Police de Paris annonce :

    "Après plusieurs soirées de rassemblement du mouvement "Nuit Debout", la préfecture de police tient à rappeler aux organisateurs et participants la nécessité :

    • de ne pas installer d'autres structures que celles précisées dans la déclaration de manifestation
    • de ne pas détenir, consommer ou transporter de boissons alcoolisées sur la voie publique [….]
    • de respecter scrupuleusement l'heure de fin de déclaration de rassemblement, à savoir minuit, pour la dispersion et le rangement des installations.

    Pour des raisons de sécurité et afin d'assurer la tranquillité publique [….] la préfecture de police a pris ce jour un arrêté interdisant :

    • les cortèges constitués à partir de la place de la République  de 19h00 à 07h00 du jeudi 28 avril au vendredi 29 avril
    • le stationnement de véhicules légers place de la République de 16h00 à 03h00 les jeudi 28 et vendredi 29 avril [pour une partie de la place]
    • la diffusion de musiques et de bruits par tous moyens sonores place de la République de minuit à 07h00 le vendredi 29 avril

    La Préfecture de Police veillera au strict respect de ces dispositions destinées à éviter tout débordement et à assurer la sécurité des personnes et la tranquillité des riverains fortement exposés depuis plusieurs semaines aux nuisances engendrées  par ces rassemblements récurrents".

    Référence de l'arrêté :
    n° 2016 – 00257
    Date 28 avril 2016
    Signataire Michel Cadot, Préfet de Police de Paris

    Télécharger l'arrêté du 28 04 16

    Les riverains, habitants et commerçants, ne peuvent que se réjouir de cette réaction tardive. Ils se demandent toutefois ce qu'il adviendra après le 29 avril. Va-t-on continuer sur la lancée de ces dispositions ou revenir au chaos antérieur ?

    Vendredi 29 avril :

    A en croire ce reportage de BFM-TV, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes des riverains et des observateurs en général. Il devient clair à présent que le gouvernement ne doit plus autoriser des manifestations dont les organisateurs ne sont pas en capacité d'en maitriser les conséquences, a fortiori en plein "état d'urgence".

    Samedi 30 avril, témoignage d'un riverain :

    "La nuit fut calme grâce au dispositif de police qui semble-t-il à entièrement fermé l'accès
    de la place, ne laissant passer les personnes qu'après fouille au corps et fouille des sacs
    et bagages, donc aucun groupe ne passait déjà formé . Il apparaît encore une fois qu'avec de la fermeté l'ordre est bien maintenu. Espérons que ces règles soient désormais respectées."

    Rendons hommage à la police pour son action. On regrettera seulement qu'elle l'ait fait si tard et toléré un mois complet de chienlit. La Maire de Paris Anne Hidalgo porte évidemment sa très large part de responsabilité. 

    Dimanche 1er mai, témoignage d'une riveraine :

    Le début de soirée : impeccable avec un orchestre, une chorale, la police qui fouille toute personne entrant
    sur la place puis ... minuit arrive ... L'orchestre part dans le calme. Hélas ... Juste derrière un groupe de tambours ( épouvantable ) est resté " jouer " jusqu'à 3h30 !!!!
    Bruyant mais sans affrontement ! Encore une nuit de gâchée ... Pas de repos pour nous, ni pour notre bébé !


    Lundi 2 mai
    A 22h00 les hostilités ont commencé, à 23h30 les forces de l'ordre  ont évacué les groupes restants  vers 
    le boulevard Magenta, puis la nuit s'est plutôt bien passée. Espérons que tout se rétablisse vite et que
    notre place retrouve son calme et sa dignité .

     

  •   A1Chiens ayant pris possession du Square Leonor Fini, rue Vieille du Temple (IIIe) (Photo JFLB)

     

    Chaque matin, entre 9h00 et 10h00, une dizaine de propriétaires de chiens se rassemblent dans le square Leonor-Fini pour deviser entre eux et contempler leurs animaux s’en donner à cœur joie sur ce qui reste d’herbe en guise de pelouses, contribuant à leur dégradation. Il est vrai qu’aucune mention n’interdit explicitement les canidés dans ce jardin public, ce dont on peut s’étonner. Chacun sait que leurs déjections sont porteuses de parasites dangereux pour la santé des enfants, qui sont les grands utilisateurs du square, et notamment de ses jeux.

    Le soir, avant même la fermeture du square, les rats prennent la relève. Ils y pullulent depuis les travaux du Musée Picasso. Pour leur première visite dans la Ville Lumière, les trois enfants de mes amis grecs ont ainsi pu les observer à satiété de mes fenêtres, dimanche soir, se dresser sur leurs pattes arrières pour déchirer les sacs poubelles dans lesquels les visiteurs de la journée ont entassé les reliefs de leur pique-nique, et courir d’un bout à l’autre du jardin. A l’heure où j’écris ce billet, en ce lundi 25 avril, à 18h15, je les vois à nouveau de ma fenêtre. Des grands, des petits, il y en a pour tous les goûts, et de tous les âges. Derechef, c’est bel et bien la santé des usagers, et notamment des plus jeunes d’entre eux, qui est mise en danger, car on n’ose imaginer les microbes dont sont porteurs ces légendaires rongeurs, bien que de toute évidence la Peste ne nous menace pas.

    Telle est la triviale réalité d’un superbe quartier historique de Paris, plutôt nanti socialement, dans lequel la Sainte Alliance entre les intérêts marchands et les pouvoirs publics s’échine à attirer un tourisme de consommation de masse sans pour autant se donner les moyens humains et financiers d’assumer les conséquences de l’afflux de centaines de milliers de visiteurs par an. La transformation autoritaire du Marais en zone de tourisme international, sans consultation aucune des principaux intéressés, ses habitants, ne fait que précipiter le naufrage du Marais dans la saleté.

    Les responsables s’en lavent les mains, si l’on peut dire, en arguant de l’insuffisance de leurs ressources, tout comme ils opposent invariablement aux plaintes des riverains confrontés aux nuisances sonores des établissements nocturnes l’absence de voiture de police disponible, et susceptible d’intervenir. La Ville de Paris, première destination touristique au monde, en veut plus, toujours plus, quitte à transformer la cité lumière en vulgaire machine à bruit et à sous, et en cloaque, au mépris de la santé et même, tout bêtement, de l’hygiène publiques. Bien que tu ne fusses pas toi-même un ange dans ton rapport à l’argent, Haussmann, réveille-toi, ils sont devenus fous !

    Jean-François Leguil-Bayart

     

  •    2016-4-17 JoséphineVue d'un établissemnt qui a laissé à l'extérieur les installations de sa terrasse durant les horaires de fermeture (Photo DT) 

     

    Rien ne s’améliore pour la malheureuse place du Marché Sainte–Catherine. Les débordements sont partout dès qu’il fait beau avec en sus les nuisances sonores diurnes et nocturnes. Ce sujet récurrent commence à fatiguer les riverains qui ne baissent pas les bras au contraire mais sont consternés par l’inefficacité de l’administration et des élus alors que la situation est connue de tous. Un projet existe afin d’apporter des améliorations avec notamment l’installation de plates-bandes végétalisées qui bloqueraient l’extension des terrasses. Il est aussi question de mesures de bruit de la part de Bruitparif pour objectiver le niveau de nuisances.

    Mais outre l’aspect général et le bruit ce qui inquiète davantage, ce sont les terrasses fermées qui se sont durablement installées. Mme Hyafil a réaffirmé récemment lors de l’assemblée générale de "Vivre le Marais !" son opposition, mais elle ne trouve pas de volonté ferme en retour du côté des pouvoirs publics, notamment la mairie, qui devraient, et nous l’avons maintes fois répété, se soucier un peu plus de cet ensemble pourtant remarquable du XVIIIe siècle, que chacun devrait avoir à cœur de protéger.

     

    2016-4-16 Joséphine au petit matinAutre exemple de terrasse restée installée à l'extérieur durant les horaires de fermeture avec dépassement d"emprise autorisée  (Photo DT)  

     

    Mais hélas les terrasses sont fermées en permanence (elles ne sont non rentrées hors du service, comme l’illustrent les photos), et s’étendent bien au-delà des clous qui marquent au sol l’emprise autorisée. Elles aggravent le bruit (puisque la fréquentation ne dépend plus de la météo), constituent une appropriation permanente de l’espace public et défigurent la place.

    Elles prennent plusieurs formes, il n’y a même pas d’unité dans ces structures fixes qui ne devraient d’ailleurs pas souffrir la moindre tolérance et qui avouons-le sans ambages enlaidissent le site. Mais voilà « business is business », les riverains sont bien loin de ces contingences… Un autre endroit tout proche, la place du Bourg Tibourg (IVe) flanquée de contre terrasses envahissant l’espace public connait une situation identique.

    Combien de temps encore cette vie délétère réservée aux habitants va-t-elle perdurer ?

     

  • MotardsPhoto "Le Parisien"

     

    Une fois de plus, l'association des "Motards en Colère" (ils sont statutairement en colère) affiche sa capacité de nuire. On voudrait les rassurer : il n'est point besoin de nous en faire régulièrement la démonstration, nous leur reconnaissons cette capacité.

    La raison de leur nouvelle colère : le contrôle technique. Cette mesure s'applique depuis 1992 aux voitures de plus de deux ans. Elle a comme objectif la sécurité. Elle devait s'appliquer aux deux-roues motorisés (2RM) qui comptent pour 2% du trafic et 22 % des accidents de la route, mais les "Motards en colère" s'y sont toujours opposés et les pouvoirs publics ont cédé quand ils montraient les dents.

    Le contrôle technique est d'autant plus nécessaire pour les 2RM qu'on voit bien le nombre de véhicules vétustes qui ne sont plus aux normes anti pollution ou ceux qui ont trafiqué leur pot d'échappement pour faire plus de bruit. Il est grand temps maintenant que leurs propriétaires reconnaissent qu'ils doivent être traités à égalité avec les autre modes de transport. C'est leur vie qui est en jeu, la qualité de vie des autres en milieu urbain  et leur contribution à un air moins pollué.

    La Maire de Paris est concernée par les manifestations spectaculaires auxquelles nous assistons mais en l'espèce c'est le gouvernement qui est en première ligne puisque la mesure est nationale. Il ne doit pas céder. L'argument du prix qui prendrait les propriétaires à la gorge fait sourire quand on sait la valeur des engins sur lesquels les motards manifestent. D'autant plus que contrairement aux voitures il ne s'agit pas ici d'un contrôle tous les deux ans mais d'un seul contrôle à la revente. Une disposition qui a l'avantage de mieux informer celui qui achète de ce qui l'attend !

    En sur-réagissant à une mesure de bon sens, les motards qui n'ont pas toujours bonne presse mènent un  combat qui dessert leur image.

     

  • République nuit debout agence soc gén souillée 12 04 16Conséquence d'une nuit d'émeutes aux environs de la place de la République : agence Société Générale saccagée (Photo Le Figaro)

    Anne Hidalgo a mis en place en 2014 un "conseil de la nuit" chargé de promouvoir la nuit à Paris. Le 2 avril, elle organisait "la nuit des débats" et "invitait les parisiens à se réunir n'importe où pour discuter de n'importe quoi". Cette initiative a fait long feu mais les manifestants de la place de la République ont pris la relève. Elle a encouragé leur démarche. Depuis, elle est dans la situation de l’apprenti sorcier dans Fantasia de Disney qui se débat pour que les casseroles reprennent leur place. Au grand désespoir du Préfet de Police qui doit discrètement la maudire… Sans parler des maires d'arrondissements qui subissent impuissants le saccage de leur territoire et les sarcasmes de leurs administrés.

    République nuit debout 19h00 le 15 04 16Occupation journalière de la place de la République, 15 avril 2016, 19h00 (Photo VlM)

     

     La place de la République a été réaménagée à grands frais entre 2011 et 2013. Les contribuables parisiens qui ont financé ces travaux s'attendaient légitimement à une amélioration de leur cadre de vie. En autorisant son occupation comme elle le fait, Anne Hidalgo sacrifie la qualité de vie des parisiens et en premier lieu de ceux qui vivent sur la place ou à proximité. Livrée à ceux qui se réunissent et manifestent bruyamment la nuit, il est devenu impossible au voisinage de la place de dormir la nuit et le paysage qu'on découvre chaque matin avant le passage des engins est celui d'une décharge à ciel ouvert.

    Ses déclarations à ce propos trahissent son mépris pour les habitants : " La place de la République n’appartient pas davantage à ceux qui veulent en faire un forum, qu’à ceux pour laquelle elle est un lieu de passage, de loisirs, ou encore un mémorial. Je veillerai à ce que son usage reste partagé entre tous. » Riverains, pleurez sur votre sort car vous n'êtes ni de passage, ni fêtard, ni en pèlerinage !

    La situation quasi insurrectionnelle que nous vivons n'est pas faite pour attirer les visiteurs, touristes, hommes d'affaires ou investisseurs. Elle n'a aucune chance de soutenir les ambitions de la Maire de Paris. En est-elle consciente ?

    D'autant plus que la situation en terme de propreté n'a jamais été aussi désastreuse.

    Archives 30 affiches décolées sur trottoir 12 04 16Devanture ex-Mod's hair, déchets d'affiches sauvages devant le 30 rue des Archives (IVe) (Photo VlM)

     

    L'affichage sauvage dans les IIIe et IVe arrondissements n'a jamais autant prospéré. Les murs qui s'y prêtent croulent sous le poids de strates de papier gluant qui finit par former une croute qui se décolle et tombe au sol.

     

    Michel le comte 13 affiches sauvages décollées 15 04 16Mur pignon du 13 rue Michel le Comte (IIIe) (Photo VlM)

     

    Nous sommes ici pourtant dans le centre historique de Paris, en secteur sauvegardé, et les moyens d'agir existent ! Il n'y a qu'à le vouloir ! Au lieu de postuler pour l'organisation des Jeux Olympiques de 2024 dont les parisiens ne veulent pas, et afficher son ambition de présider le C40 (voir notre article), Anne Hidalgo devrait faire le ménage dans sa ville. Les parisiens qui imprudemment ont voté pour elle en 2014 et le regrettent aujourd'hui, ont le temps encore de revenir à une meilleure opinion si elle corrige le tir avant les prochaines échéances électorales. Reste à savoir si aveuglée par ses rêves de grandeur elle se résoudra à redescendre sur Terre.

     

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    Temple 10 motos 10 02 14Motos entassées rue du Temple (IVe) (Photo VlM)

     

    On les trouve partout dans le Marais et dans Paris en général car la lutte – salutaire – contre la présence des voitures a précipité les usagers de la voie publique vers les deux-roues motorisés, motos et scooters, dans des proportions que personne n'attendait, à l'instar du Vert Denis Baupin, aujourd'hui député, qui déclarait, au milieu de la première mandature de Bertrand Delanoë, qu'on "n'avait pas vu venir le phénomène".

    On a eu le temps d'y réfléchir depuis mais Anne Hidalgo, sollicitée par ses alliés EELV, n'a pas eu le courage de prendre à son arrivée à la tête de la mairie de Paris les décisions qui s'imposaient pour que les passe-droits dont bénéficie ce mode de transport soient supprimés. C'est de notre point de vue la condition pour un rééquilibrage en faveur de la marche à pieds, du vélo, des taxis, des VTT et des transports en commun, bus métro RER.

    Aujourd'hui, le quotidien "Le Parisien" consacre une page à la "chasse aux tacots" au nom du combat vertueux contre la pollution. La Maire de Paris réaffirme son hostilité aux véhicules anciens et diésel. On l'approuve. Mais rien sur les motos !

    La distorsion en faveur des motards a trois composantes : (1) ils ne paient pas le stationnement (2) ne sont pas sanctionnés quand ils stationnent sur les trottoirs et en profitent pour les envahir au détriment des piétons et (3) ils ne sont toujours pas soumis au contrôle technique qui permettrait de vérifier s'ils respectent les normes de pollution et de bruit (pots d'échappement trafiqués, le sport favoris de beaucoup d'utilisateurs).

    On assiste encore trop souvent au passage d'engins, et pas seulement des Harley Davidson, qui délivrent un bruit à réveiller un mort. On s'étonne d'ailleurs qu'ils puissent ainsi continuer leur chemin dans Paris sans que les forces de l'ordre interviennent.

    Jean-yves & gérard sur harley-davidson bis 17 05 14Prêts pour une balade en Harley (photo VlM)

     

    On connait trop les raisons de ces anomalies. La Maire de Paris, alors en campagne en 2014, s'était avancée en disant qu'elle ne voyait pas de raison pour que les motards ne paient pas leur stationnement comme tout le monde. Le lendemain, les propriétaires de deux-roues motorisés se rassemblaient et défilaient dans Paris dans un vacarme d'enfer en ajoutant au bruit de leurs moteurs celui suraigu de leurs klaxons. Charivari orchestré par l'association des "Motards en colère" dont c'est la vocation statutaire d'être "en colère" quoi qu'il se passe.

    Otage de ces manifestants, Anne Hidalgo fit alors piteusement marche arrière et prit l'engagement de ne rien changer. Voilà pourquoi nous continuons à subir des nuisances que nous sommes nombreux à dénoncer. Elles sont le fait d'une inégalité de traitement contraire aux principes de notre République.

    Il y a des motards parmi nous. Quand nous en parlons, ils affirment qu'ils regrettent que trop de leurs congénères adoptent sur leur engin des comportements inciviques. Il est possible en effet d'utiliser une moto sans créer de préjudice à autrui. Nous le reconnaissons volontiers et saluons amicalement ceux qui répondent à ce critère.

    Gérard Simonet

     

  • Hommes saoulsPhase ultime de la beuverie : où est "la fête "?

     

    Il semble que la préfecture de police de Paris ait enfin pris la mesure des désordres qui règnent la nuit dans de nombreux quartiers de Paris. Le "collectif des riverains du XIème", membre comme nous du réseau "Vivre Paris !", qui subit régulièrement les dérives nocturnes de fêtards qui viennent se saouler la nuit dans les rues Jean-Pierre Timbaud, des Trois Bornes, Oberkampf… a été reçu sous l'égide du Maire du XIe François Vauglin et de son adjoint Stéphane Martinet, par Serge Boulanger directeur-adjoint de cabinet du Préfet de Police, par le Directeur de la sécurité de proximité de Paris (DTSP 75) Pascal Le Borgne et par le Commissaire central de l'arrondissement Fabrice Corsaut.

    On ne conteste plus désormais la gravité de la situation. Il était temps ! Déjà, en 2012, Mao Péninou alors chargé des "états généraux de la nuit" à l'Hôtel de Ville reconnaissait dans un entretien avec "Vivre le Marais ! que "la situation est devenue hors de contrôle". On est dans ces quartiers confrontés depuis plus de quatre ans à des comportements qui mêlent tapage, dégradations de l'environnement, bagarres souvent violentes, agressions féminines et pour finir comas éthyliques d'individus gisant sur le trottoir, dans le vomi, l'urine et des résidus d'alcool.

    Des décisions importantes ont été annoncées, dont les effets devraient être visibles avant l'été :

    • présence policière visible renforcée de jour ET de nuit (22h00 à 06h30) avec des fonctionnaires spécialement formés aux missions de régulation sociale.
    • renforcement des sanctions à l'égard des établissements récalcitrants
    • sanctions dont le minimum devient 15 jours de fermeture et 30 jours sur récidive
    • lutte contre la "vente à emporter" (pseudo épiceries qui sont des débits de boissons)
    • mobilisation de la BRP (brigade de répression du proxénétisme, dit "groupe cabaret") en charge des établissements "chauds", bénéficiant généralement d'une autorisation de nuit.
    • maintien des patrouilles mixtes, police-DPP (direction de la prévention et de la protection de la mairie de Paris)-brigade anti-criminelle de nuit

    Une liste des établissements qui ne se conforment pas sera établie et suivie avec application de mesures correctives adéquates.

     

  • Mesloisirs overblogAnne Hidalgo part en chandelle… ou en vrille ? (illustration mes-loisirs.over-blog)

     

    Elle donne le tournis. Après avoir lancé « réinventer Paris » afin de réaménager différents lieux de la capitale, c’est maintenant la Seine qui va être l’objet de toutes les attentions. En effet la Maire de Paris vient cette fois de déclarer au JDD  qu’elle souhaitait aménager certains sites longeant le fleuve.  Dans les différentes propositions avancées, il y le projet de construire trois  « passerelles-café» qui abriteraient, comme le nom l’indique, des cafés mais aussi des restaurants voire des hôtels  … sorte d’écho à une autre annonce faite en son temps de construire sur les ponts existants ainsi qu’il était de mise au Moyen-Age.

    La cathédrale Notre-Dame ne serait pas épargnée non plus puisqu’il est question d’installer à ses pieds une construction flottante (quai Montebello (Ve) ! Lorsque l’on découvre l’emprise que représente sur la Seine à la hauteur du quai d’Austerlitz l’hôtel flottant qui est en cours  de finition, on se dit qu’il sera de plus en plus difficile d’emprunter la Seine pour y naviguer. A été abordé aussi avec le journaliste un dossier d‘agriculture urbaine sur un terrain à Ivry sur Seine…

    Après les ponts, les berges de la Seine, les places, le logement social, les tours,  les surfaces en sous-sol non utilisées, le rehaussement des toits, sans compter aussi le réaménagement des  Halles (dont le résultat et les coûts sont discutables) et les J.O. de 2024,  la frénésie de construction et la volonté de changer l’aspect de la capitale s’emballent. Dangereuse façon de conduire la gestion municipale alors que les budgets sont serrés et difficiles à équilibrer, que bien d’autres sujets mériteraient une telle énergie mobilisatrice, la sécurité, la propreté, la pollution, l’accroissement des espaces verts, l'amélioration des transports en commun, la prise en compte des ravages des nuisances diverses notamment sonores dues à la promotion de la fête dont une autre conséquence est la montée exponentielle de l’alcoolisme…

    Le temps n’est-il pas venu pour l’équipe municipale de se focaliser sur les habitants et de les écouter un peu ? Cette remarque peut paraitre banale à ceux qui n’écoutent plus et pourtant elle est la base même d’un management réussi.

    Dominique Feutry

     

  • Saintonge 13 entrée 16 01 16"SOMA", 13 rue de Saintonge (IIIe) – Restaurant japonais (Photo VlM)

     

    Restaurant "SOMA" comme "South Marais". Au prix d'une inexactitude flagrante, puisque nous sommes là dans le Marais nord, et d'une contraction audacieuse, le gérant Sourasack Phongphet a donné à son établissement le nom d'une petite ville nipponne.

    Rien ne laisse supposer que ce restaurant puisse générer les 3 décibels d'émergence au-delà desquels les voisins ont le droit de se plaindre mais il faut croire que cette situation s'est produite et s'est sans doute renouvelée car, nous le savons par expérience, il faut des raisons sérieuses pour que la préfecture de police prenne un arrêté de fermeture administrative. Qui plus est de deux semaines !

    C'est pourtant ce qui s'est produit en date du 22 février 2016, à la suite de plaintes répétées des habitants de la rue. L'établissement est resté fermé  du 24 février au 10 mars.

    Selon les riverains, que nous avons écoutés, le bar-restaurant était extrêmement bruyant avec musique et éclats de voix jusqu'à deux heures du matin. Il y a eu des tentatives de conciliation mais elles n'ont pas abouti. La police d'arrondissement est intervenue en dressant des procès-verbaux. C'est le refus du gérant ou son incapacité à assurer le calme dans son établissement qui a abouti à la fermeture administrative. Il se défend en ironisant sur une forme supposée de radicalité des riverains dans un message adressé à ses clients sur sa devanture : "votre joie, votre bonne humeur et vos rires font le malheur de certains voisins…"

    Cette décision a modérément affecté le commerce car pendant la période de fermeture son activité a été déplacée vers un autre local à proximité. On se demande dans quelles conditions administratives et avec quelles autorisations cette esquive a pu être montée….

    Gérard Simonet

     

    Post scriptum

    On en sait un peu plus sur le déroulement de l'affaire. Pendant la période de fermeture, les gérants ont déplacé leur activité vers un établissement existant au 58 rue de Saintonge, qui est privatisable et possède le même niveau de licence

     

     

  • Montmorency 4 loft du marais façade 07 03 16 (1)Façade du "Loft du Marais", 4 rue de Montmorency (IIIe)

     

    Il n'y a pas d'enseigne encore sur le bandeau sombre mais déjà le magasin est approvisionné. On peut apercevoir sur la photo les bouteilles de boissons alignées au fond sur les étagères.

    La Mairie a pourtant demandé l'arrêt des travaux et dressé un procès-verbal d'infraction pour travaux non conformes à l'autorisation d'urbanisme. On assiste manifestement à une course de vitesse entre le commerçant et l'administration, arbitrée par le pouvoir judiciaire. On sait, à ce jeu du lièvre et de la tortue, qui a le plus de chance de gagner, au moins provisoirement, n'en déplaise à Jean de la Fontaine.

    Nous suivons attentivement cette affaire car elle illustre de façon exemplaire la difficulté de lutter contre la  frénésie mercantile qui s'empare du Marais, et qu'on retrouve jusque dans le nom des enseignes ("Le Loft du Marais", dans le cas présent). Les règles d'urbanisme, a fortiori celles du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur), sont vues comme des empêcheurs de prospérer en rond. On n'hésite pas à les enfreindre en adoptant la stratégie du "fait accompli".

    Montmorency 4 loft du marais façade 07 03 16 (2)L'unique espace de livraisons, 6 rue de Montmorency (Photos VlM)

     

    On verra s'ils ont eu raison de forcer la main aux autorités comme ils le font. En attendant, on peut se demander comment ils ont prévu de traiter le problème des livraisons. Il n'y a qu'un espace disponible, rue de Montmorency, mais le virage est serré pour rejoindre la rue du Temple pour des camions de bon gabarit. Il y a fort à craindre qu'on va vers des bouchons, le matin notamment, dont l'effet de thrombose sera dramatique pour le quartier en aval s'ils se produisent rue du Temple.