Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Lutte contre le bruit

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    La musique de nos jours adoucit tellement les mœurs qu'elle se présente à nous comme un affrontement à gérer. On est bien loin de la vision angélique qu'en a eue Jack Lang lorsqu'il l'a créée.

    Voici ce qu'on en dit sur Internet : La fête de la musique est née en 1982 à l'initiative du ministère de la culture dirigé par Jack Lang. L'idée lui a été soufflée en 1981 par Maurice Fleuret, directeur de la Musique et de la Danse : il fit le constat que cinq millions de personnes (dont un jeune sur deux) jouaient d'un instrument de musique, mais qu'aucune manifestation ne célébrait cet art en France. Il proposa donc de faire jouer les musiciens amateurs dans la rue afin de promouvoir la musique et ainsi la démocratiser.

    Depuis, les industriels de la boisson et les fabricants de matériel de diffusion du son s'en sont accaparé et l'évènement célèbre désormais beaucoup plus Bacchus qu'Euterpe. La mélodie et l'harmonie, fondements de la musique, s'effacent sous le tonnerre de Zeus des sonos.

    Eric Moyse avait déjà pris son poste à cette date l'an passé mais c'est cette année véritablement qu'il en vit la genèse et qu'il en assumera pleinement la charge le dimanche 21 juin au soir. Son baptême du feu en quelque sorte, quand on se remémore certaines années où la folie a battu son plein.

    Fête nuit 2011On cherche vainement sur cette photo de la rue des Archives en 2011, le musicien amateur et son instrument !

                 

    Il s'y est donc préparé en recevant les établissements réputés bruyants pour leur signifier (1) que la fête se termine à 00h30 (minuit et demi), (2) que les animations doivent rester internes aux locaux (pas d'enceintes aux fenêtres ou sur le trottoir et (3) que la modération dans le bruit est la règle. La rue des Archives, dans sa partie sud, sera fermée à la circulation (sauf véhicules de secours).

    Alea jacta est ! Ceux qui ne peuvent pas fuir Paris nous diront comment la "fête" s'est passée.

     

  • En-attendant-rosa-c2a9drFête la nuit près du Pont Alexandre III (VIIe)

     

    De récentes informations révélées dans  la presse et relatives à un problème de santé publique dénoncent le rejet par les bateaux et les péniches, directement dans la Seine, « des matières fécales, de l’urine de leurs toilettes ainsi que leurs eaux usées (cuisine, lave-vaisselle…) ? ».

    Saisis par l’association « Accomplir »  du réseau "Vivre Paris !" dont fait partie "Vivre le Marais !" plusieurs maires  d’arrondissement  profiteront du Conseil de Paris de ce 26 mai pour interpeler la Maire et le Préfet de police sur ce sujet.

    Ce que ne disent pas les journalistes, c’est  qu’au-delà du problème de santé publique particulièrement grave qui se pose si ces pratiques de rejet étaient avérées, nous avons là l’illustration des dérives du système tout festif que la municipalité de Paris développe depuis de nombreuses années.  Ainsi les barges installées sur les quais de Seine pour abriter des bars et lieux de fête ne peuvent qu’entrainer ce type de conséquences et d’abus.  Chacun agit à sa guise, consommateurs et exploitants réunis. Au diable si l’on souille la Seine,  si l’on souille nos rues, du moment que le tiroir-caisse se remplit. 

    Ces constats valent aussi pour le tourisme de masse que la mairie n’a de cesse d’encourager, la  dernière nouveauté étant de  faire de Paris la première destination du tourisme de nuit. Toujours plus sans aucune considération pour les habitants qui rappelons le sont juste bons à acquitter les impôts qui financent les conséquences des dérives du tout festif !

    1700981_3_1ded_un-homme-en-maillot-de-bain-prend-le-soleil-sur_f91387bb968324aacbb92bde94a77649La Seine serait polluée par divers rejets provenant de bateaux qui y circulent

     

    Dérives en  matière de propreté,  de santé publique, de bruit, de sécurité, d’alcoolisation massive notamment des jeunes. Nous ne  cesserons jamais de répéter ces constats que la Mairie ignore tout en laissant imaginer qu’elle s’en préoccupe. Le conseil de la nuit, la multiplication des terrasses y compris sur les toits, pour ne citer que ces deux exemples, en sont la parfaite illustration.

    Pourtant des lois et des règlements existent, il suffit de les faire appliquer, mais à l’évidence on ne veut pas freiner un business lucratif.

    Et tant pis pour les parisiens taxés de grincheux  dès qu’ils osent  aller à l’encontre de ce qui est présenté comme un eldorado…On sait hélas ce qu’il en est !

    Dominique Feutry  

     

  • Vdt99
    Immeuble 97 rue Vieille du Temple (IIIe) devant la façade du Musée Picasso

     

    La résistance au projet de création d'un bar-restaurant sur le toit de l'immeuble situé au 2 rue des Quatre-Fils s'est structurée autour de la protestation d'une vingtaine de riverains concernés des rues de la Perle, des Quatre-Fils, Charlot, du Perche et Vieille du Temple, contre le permis de construire accordé en décembre 2014 par la Mairie de Paris.

    Le Maire du IIIe et son Premier-Adjoint chargé de l'urbanisme, Gauthier Caron-Thibault, avaient pourtant émis un jugement défavorable en raison des nuisances qu'on pouvait craindre pour les habitants des immeubles voisins. Ceux-ci affirment aujourd'hui que ces craintes sont fondées et contestent le permis accordé par la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris.

    Ils récusent notamment le dépassement du délai de deux mois après l'affichage du permis au motif qu'il n'a pas été fait de manière visible, comme l'exige le code de l'urbanisme.

    D'autres banderoles pourraient faire leur apparition et donner à ce quartier le même visage que celui du  pourtour du Carreau du Temple, qui affiche pas moins de 24 calicots contre les terrasses de bars.

    La création d'un établissement recevant du public sur le toit d'un immeuble pose d'ailleurs d'autres problèmes que celui du bruit. On pense en particulier à l'accessibilité, obligatoire maintenant pour assurer l'accès aux personnes handicapées et à la sécurité incendie.

    On est en droit de regretter aussi que le propriétaire de l'immeuble, le groupe Périal Asset Management juge intéressant d'investir dans de tels travaux pendant qu'il accepte que le mur pignon de son immeuble du 93 rue Vieille du Temple soit devenu le dépotoir visuel du quartier.

     

    Pignon

    Ce mur qui fait face en diagonale à la brasserie "La Perle" a été propre tant que la Mairie de Paris est intervenue pour retirer tags et affiches sauvages. Elle s'en est désintéressée quand le propriétaire le leur a interdit au prétexte que leurs opérations de nettoyage mettaient le mur en danger !

     

  • Bruit

     

    "Vivre le Marais !" vous a tenus régulièrement informés des problèmes liés aux nuisances nocturnes, aux difficultés qui s’en suivent pour les riverains des zones de bruit et disons-le au peu d’empressement des autorités à prendre des mesures pour les contenir.

    Une des rares actions lancées par la Mairie de Paris porte sur les "Pierrots de la Nuit" (voir nos articles des 1er, 27 et 29 novembre 2014), des intermittents du spectacle qui sont censés faire taire ceux qui font du bruit la nuit devant les bars. Nous avions dénoncé leur inefficacité notamment lors de notre réunion publique de février dernier qui avait pour thème  « Nuisances nocturnes : une fatalité ? » et lors des réunions du Conseil de la Nuit (articles des 4 et 26 mars 2015).

    Le réseau "Vivre Paris !" dont nous faisons partie estime qu’il faut dorénavant une mesure objective des nuisances sonores, ne serait-ce qu’en raison du montant de l’argent public alloué à l’association qui a créé les  "Pierrots de la Nuit". Il représente en effet la bagatelle d’un demi-million d’€ depuis la mise en œuvre de cette médiation !

    Voir l'article de "Vivre Paris !"

     

  • Enfants rouges embellissement 28 01 15Marché des Enfants Rouges rénové. Le Conseil de Quartier du même nom est en crise

     

    Nous donnons régulièrement des informations relatives aux conseils de quartier de nos deux arrondissements dès lors qu’ils traitent de sujets pouvant intéresser tout un chacun.

    Ces instances sont un moyen dont disposent les citoyens pour se faire entendre, une sorte de tribune constructive où les échanges doivent permettre de faire avancer certains dossiers et apporter des idées aux élus.

    Il arrive aussi que des membres de conseils de quartiers dont des associations demandent de améliorations dans le fonctionnement de cette instance ou des CICA (Comité d’Initiative  et de Consultation d’Arrondissement). C’est ainsi que "Vivre le Marais !"  a demandé par lettre au Maire du IVe arrondissement (restée d'ailleurs sans réponse)  qu’il mette en place, à l’image d’autres arrondissements de Paris, un CICA dans sa mairie (voir notre article du 03 mars 2015). 

    Parmi les dossiers souvent mis à l’ordre du jour du Conseil de Quartier des Enfants Rouges, l’aménagement du Carreau du Temple a été l’occasion de nombreux échanges/débats avec les élus du IIIe arrondissement.

    Dans un contexte de prolifération des terrasses autour du Carreau et dans le prologement de la demande d’autorisation (toujours en suspens) d’une terrasse par le Jules, le Collectif des riverains du Carreau du Temple vient de nous informer qu’il souhaitait mettre en lumière « les graves dysfonctionnements du Conseil de quartier des Enfants Rouges ». 

    Il vient à ce titre d’adresser un courrier aux élus du IIIe par lequel il demande la mise en place d’un audit du conseil de quartier arguant "d’ordres  du jour diffusés à la dernière minute, de l’absence de comptes-rendus systématiques, d’information aléatoire et a posteriori sur les événements importants du quartier".

    Il ajoute que "ces comportements graves discréditent la raison d’être du Conseil de quartier" alors que les nuisances subies par les riverains du fait des terrasses des établissements situés aux alentours du Carreau et des manifestations organisées dans le Carreau lui-même s’accentuent avec le retour des beaux jours…

    Le cadre de vie des habitants est primordial et dans le cas présent les signataires du courrier sont dans l’optique de pouvoir entretenir une relation de confiance avec l'équipe municipale.  

    Il est donc essentiel qu’un dialogue citoyen puisse être rétabli entre les riverains et les élus.

    "Vivre le Marais !" espère que la raison l’emportera et est prêt à proposer ses bons offices si nécessaire.                   

     

  • COX barils bière 05 05 15
    Les barils de bière (des futs de 50 litres chacun) occupent le trottoir. Sans parler de ceux qui sont à l'intérieur. Surprenant pour un bar qui n'a pas d'autorisation de terrasse et dont la salle ne peut contenir que 20 à 30 personnes (à conditions qu'elles se serrent debout).

    La réponse est dans la photo suivante :

     

    Cox 08 05 15 à 21h13Le COX-BAR 15 rue des Archives (IVe), le 8 mai 2015 à 21h10

     

    On peut faire mieux encore. Il reste un peu d'espace public à occuper sur le bord du trottoir des Archives, et la chaussée de la rue dite square Ste Croix qui débouche sur la gauche peut accueillir une bonne centaine de personnes supplémentaires. Avec les beaux jours, on est bien parti pour des records d'affluence, à la barbe des autorités qui font semblant de ne rien voir.

    Le marchand de hot-dogs qui est à droite, quant à lui, s'est fait souffler le comptoir de fortune qu'il a installé contre sa devanture.

    Le collectif Archives/Ste Croix

     

  • Duflot
     

    Dans un hémicycle comme souvent déserté, le 6 mai 2015 Cécile Duflot a posé une question à l'Assemblée Nationale au Ministre de l'Intérieur sur les nuisances sonores causées par les débits de boissons à Paris et tout particulièrement dans le XIe arrondissement qui détient un triste record. La Garde des Sceaux Christiane Taubira a répondu au nom du Ministre de l'Intérieur.

    Cécile Duflot, que les responsables de "Vivre Paris !" dans le XIe arrondissement avaient rencontrée, reprend les questions de santé publique et d’ordre public menacés par la concentration des bars dans certains quartiers parisiens, notamment le XIe arrondissement. Elle cite les nuisances sonores du fait de la mauvaise insonorisation des établissements et des excès des consommateurs hyper-alcoolisés.

    La vidéo de son intervention et la réponse de la Garde des Sceaux.

    La Garde des Sceaux, au nom du Ministre de l’Intérieur, rappelle la participation de la Préfecture de Police au Conseil de la Nuit. Le Ministre déclare que la Préfecture est amenée à sanctionner les troubles de l’ordre public directement rattachés à un établissement ainsi que le travail dissimulé. Pour ce faire le Préfet doit disposer d’éléments objectifs, notamment des plaintes déposées auprès du commissariat.

    Le bilan 2014 sur le secteur Saint-Maur -  Oberkampf – Jean-Pierre Timbaud : 15 fermetures administratives et 15 avertissements. Le ministre a rappelé les outils juridiques : arrêtés préfectoraux interdisant la consommation d’alcool sur la voie publique et la vente d’alcool à emporter dans plusieurs quartiers parisiens.

    Les commentaires de l'ancienne Ministre valent pour de nombreux secteurs de la capitale où la concentration de débits de boissons n'est plus supportable par ses conséquences sur la qualité de vie des habitants.

     

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     Peut-être la fin de ce type de calicot sur les immeubles autour du Carreau du Temple (IIIe) ?

     

    Seize exploitants des bars–restaurants situés autour du Carreau du Temple viennent de signer, en présence du Maire de l’arrondissement, la Charte du Vivre Ensemble du quartier des Enfants Rouges. Ils s’engagent ainsi à respecter un code de bonne conduite qui comprend un certain nombre de dispositions destinées à éviter les abus quant à l’occupation des surfaces de terrasses autorisées, à l’absence de musique en terrasse et au respect des horaires de fermeture.

    Un autocollant « Respect à tous les étages » sera fixé sur les vitrines des commerces signataires.

    Bien entendu c’est une avancée pour les riverains excédés par  l’évolution de cette partie du IIIe arrondissement et les nuisances dont ils sont victimes (voir nos articles des 24 septembre, 12 novembre, 8 décembre 2014 et 14 mars 2015). Restera à suivre la mise en pratique de cet engagement. Le  Maire n’a pas caché, face au collectif de riverains qui s’est organisé, aux  plaintes qu’il a reçues, aux pétitions dont il a eu connaissance et aux nombreux calicots qui flottent sur les immeubles pour dénoncer le bruit ambiant, qu’il fera preuve de fermeté en cas de débordement, ce qui est plutôt rassurant.

    Reste désormais à juger des faits et de l'usage de cette charte  : un signe de bonne volonté avec une réelle mise en pratique des engagements prévus ou bien un simple moyen de gagner du temps. Si les avis divergent à ce sujet, nous osons croire que la première des deux options est la bonne.

    Dominique Feutry

     

  • Quatre-fils 2 immeuble 04 04 15Immeuble 2 rue des Quatre-Fils, carrefour Vieille du Temple (IIIe) (photo VlM)

     

    C'est un immeuble de bureaux, qui appartient à la société Périal-Conseil. Elle possède également l'immeuble du 93 rue Vieille du Temple, celui-là même qui défraye régulièrement la chronique du Marais avec son "mur pétaudière", un mur pignon très visible qui subit à lui seul tous les outrages de la création en matière d'affiches sauvages et de tags.

    Nous savons depuis quelques mois que Jean-Philippe Nikoghossian, gérant de la brasserie "La Perle" située juste en face, ambitionne d'ouvrir un bar-restaurant sur le toit de cet immeuble, en diagonale de l'autre côté du carrefour. Personne n'ignore le conflit latent qui oppose la brasserie "La Perle" et son gérant à un groupe d'habitants de la rue Vieille du Temple, dérangés par le bruit généré chaque soir par les consommateurs qui occupent les trottoirs.

    On s'apprête à vivre un nouvel épisode à leur conflit. L'un des riverains, Jean-François Leguil-Bayart, directeur de recherches au CNRS et journaliste, vient de publier un pamphlet sur le site "Médiapart", qui met en cause le Maire de l'arrondissement Pierre Aidenbaum, à qui il reproche d'avoir accordé un permis de construire au gérant de "La Perle" pour l'exploitation d'un établissement "sur les toits", au mépris de la tranquillité des habitants du secteur.

    Le permis de construire a été donné "sous réserve d'une étude d'impact" dit le Maire. Voici ce qu'en dit M. Leguil-Bayart dans "Mediapart" sous le titre ci-dessous :

     

    Dans le Marais, les parties de bonneteau de Pierre Aidenbaum

     

    (suite…)


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    Illutration d'une nuit parisienne 

     

    Une quarantaine de personnes représentant la Ville de Paris, les préfectures de Paris et de région, des organismes de tourisme, des organisations professionnelles liées à l’activité commerciale de la nuit et le réseau "Vivre Paris !" (Butte aux Cailles, Jean-Pierre Timbaud, Ménilmontant, Accomplir et "Vivre le Marais !") participaient au groupe de travail « Information et promotion de la vie nocturne » dans le cadre des réflexions menées au sein du conseil de la nuit (voir notre article du 4 mars 2015).

    Fréderic Hocquard, conseiller de Paris délégué à la nuit, a introduit les échanges en rappelant que "la vie nocturne n'est pas déclinante" à Paris mais qu'elle n'était pas suffisamment valorisée et qu’il fallait donc la promouvoir. Il a ajouté que ce dossier était travaillé en relation avec le Secrétariat d’État au tourisme qui souhaitait promouvoir la nuit dans les grandes métropoles françaises. A cet égard nous avons appris que les responsables des "Pierrots de la Nuit" étaient en charge pour le compte de ce ministère d'une mission de valorisation de la nuit française à l'international…

    Thierry Charlois, chef de projet sur la politique de la nuit a donné des précisions sur la suite des travaux c’est-à-dire la prochaine tenue d’un comité de pilotage composé uniquement, ce qui est étonnant, de représentants de la mairie et de la préfecture. Ce comité  sélectionnera, parmi les propositions des groupes de travail, les projets qui seront mis en œuvre (pour certains dès cet été). Un suivi est ensuite prévu ; aussi insiste-t-il sur le fait que le conseil de la nuit est une instance pérenne qui se réunira deux fois par an.

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    Le Moulin Rouge

     

    Des différentes interventions, qui se sont déroulées dans un climat serein, nous retenons que beaucoup participaient en réalité pour promouvoir leur « business » ou leurs travaux (livres, sites, publications diverses sur le sujet de la nuit à Paris..). Nous avons également rafraîchi nos connaissances en anglais du marketing, tant les spécialistes réunis ont rivalisé entre les "city breakers", "night trips", "music in Paris", "plug in", "coffee shops", "flyers" et autres  "dance floor". 

    D’une manière générale, beaucoup estiment que Paris est à la traîne sur les villes dites « concurrentes » telles que Berlin, Barcelone et Genève. Elles sont les plus souvent citées et qualifiées d’indétrônables. Or nous savons ce qu’est la réalité depuis la conférence du 10 février dernier organisée par le réseau Vivre Paris intitulée « Nuisances nocturnes : une fatalité » ! (voir notre article du 13 02 2015). Nous avons du reste indiqué aux participants ce que nous pensions de cette compétition artificielle entre métropoles européennes.

    Les touristes intéressés par la nuit ne seraient pas suffisamment informés sur les clubs, les «lieux incroyables et cachés, les légendes parisiennes qui pourraient leur faire découvrir des choses extraordinaires ». Seuls les Folies Bergères, le Moulin Rouge et le Crazy Horse tireraient leur épingle du jeu tant Paris leur est associé, comme le sont les grands monuments. Fort curieusement, ces "atouts à l'international" ont été considérés comme des handicaps occultant la diversité des nuits parisiennes. L’office du tourisme s'est défendu car il lui a été reproché de ne pas assez s'emparer du sujet, ce qui est aussi le cas des médias de la Ville. Le manque de brochures, supports pages web… apparaîtrait comme criant et ce qui existe est rarement traduit en langues étrangères. Pour promouvoir la nuit, des campagnes d’affichage, des flyers, des banderoles et des oriflammes sont préconisés.

     

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    La fête la nuit est souvent synonyme de forte alcoolisation

     

    Un des représentants d’un incubateur de start-up dédiées à la promotion de la nuit a rapporté cette phrase emblématique qui résume bien les préoccupations de ceux qui assistaient aux discussions : « Ce qui manque dans la vie à paris c’est l’after » ajoutant « Il faut un travail d’ingénierie pour mettre en avant la nuit à Paris». Un autre a complété ces déclarations en affirmant « La nuit n’est pas un sous-produit des activités de jour ». A un moment un participant a même suggéré d’assouplir la réglementation sur la vente d’alcool dans l'espace public, afin de pouvoir en offrir sur les lieux où des événements sont organisés. Un autre a affirmé que la nuit parisienne ne devait pas être une suite de grands événements car cela tuait les petits bars ("Boire un verre de vin rouge au comptoir, ça c'est la France, n'en déplaise aux riverains qui se plaignent du manque de professionnalisme des petits établissements de quartier").

     

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    La fête la nuit est souvent synonyme d'attroupements bruyants

     

    "Vivre Paris !" a rappelé, comme d'habitude, ne pas être contre la vie nocturne tout en soulignant toutefois que vouloir promouvoir la nuit à Paris n’était pas si nécessaire dès lors que Paris était la première destination touristique du monde. Il faut en fait que cette vie se passe dans des espaces dédiés qui ne gênent pas les habitants. Faut-il s'en étonner ? Seul "Vivre Paris !" s'est fait le porte parole des préoccupations des habitants sur ce point… D’autre part, s'il faut "faire converger et promouvoir les chartes et labels liés à la vie nocturne " (une des actions proposées par la Mairie de Paris), il importe que ces homologations soient entourées du plus grand sérieux, ce qui n'est pas la cas aujourd'hui.  Il est aussi indispensable que les gérants des établissements de nuit reçoivent une formation professionnelle ad hoc qui intègre le respect de la réglementation en vigueur. Nous avons enfin rappelé les ravages de l’alcool, un sujet de santé publique qui ne devait pas être passé sous silence.

    Frédéric Hocquard a conclu en saluant ces travaux et en affirmant qu’ils permettaient l’ouverture d’un espace dynamique qui conduisait à faire évoluer les politiques publiques.

    A suivre

    Dominique Feutry