Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Lutte contre le bruit


  • Carreau temple terrasse 06 12 13
    Rue de Picardie, l'un des quatre côtés du quadrilatère qui borde le "Carreau du Temple" (IIIe) (Photo VlM)

     

    "L'autre terrasse" à laquelle il est fait référence sur l'un des 22 calicots qui ont fleuri autour du Carreau du Temple, c'est celle dont "Le Jules", le bar du Carreau, a fait la demande auprès de la direction de l'urbanisme de la Mairie de Paris. On sait que le Maire du IIIe Pierre  Aidenbaum y est favorable sous réserves (*) après avoir assuré les riverains qu'il n'y en aurait pas. Il faut rappeler qu'il est le président de la SPL (société publique locale) qui gère cet établissement semi-public et qu'il a donc la charge de le rentabiliser .

    Najdovski jddChristophe Najdovski (Photo JDD)

    L'affaire est venue aux oreilles de Christophe Najdovski, Adjoint au Maire de Paris en charge des transports, des déplacements et … de l'espace public, tête de liste des Verts pour Paris aux élections municipales de 2014. Dans une lettre du 5 mars adressée à Donal O'Regan président du collectif "Carreau du Temple" il confirme qu'il a exprimé auprès de la Maire de Paris Anne Hidalgo son opposition à l'attribution d'une autorisation de terrasse au bar "Le Jules" en ces termes :

    "Le collectif Carreau du Temple m'a fait part, par courrier du 24 février 2015, de leur opposition à l’installation d'une terrasse de près de 100 couverts à proximité immédiate de cet équipement.

    Je souhaite par la présente faire part de mon avis défavorable à l'attribution d'une telle terrasse, qui engendrerait des nuisances conséquentes pour les riverains, comme ils le soulignent d'ailleurs via une pétition (près de 200 signataires fin janvier) ainsi que publiquement lors des conseils de quartiers".

    Télécharger la lettre

     (*) Pierre Aidenbaum nous a déclaré que cette terrasse n'aurait pas le droit de servir des repas, fermerait à 21h00 et serait décalée vers la rue Eugène Spüller de façon à s'écarter de la zone habitée.

     

    Post-scriptum du 16 mars 2015

    Le Maire Pierre Aidenbaum nous apporte les précisions suivantes :

    "Je me permets de réagir à votre article publié sur votre blog samedi dernier, intitulé « Les Verts de l'Hôtel de Ville volent au secours des riverains du IIIe, à propos des terrasses de bars »,  je tiens à vous redire que la SPL Carreau du Temple n’a aucun intérêt financier dans l’exploitation du bar du Jules contrairement aux allégations que vous avez déjà formulées, reprises par certains riverains. D’autre part, vous vous referez à une lettre que Christophe Najdovski adressée à la Maire de Paris, dont le contenu n'a pas été discuté préalablement avec le Maire du 3ème ardt et que nous avons donc découverte en même temps que vous. C'est d'autant plus surprenant que M. Najdovski m’avait indiqué en marge du dernier Conseil de Paris ne pas bien maitriser ce dossier.

    Quant à ces 22 calicots dont il est question certains m’ont surpris et  amusé, notamment celui qui indique que le quartier est en danger, en écho sans doute à la campagne de la chaine américaine Fox News qui a identifié d'autres zones de non-droit à Paris, comme vous le savez".

     

    Dont acte !

     

     

  • 4590462_6_9b5d_la-cartographie-des-nuisances-sonores-a-paris_9c22e48dcb2928ef74d2bcabef788a7eCartographie du bruit à Paris. Elle a été établie dès 2004 par la Mairie de Paris sous la direction d'Yves Contassot (EE-les Verts) à partir de la carte du trafic routier. Quelques modulations intelligentes ont été apportées (nature des façades et du revêtement) mais elle ne prend en compte ni les bruits intempestifs tels les klaxons ni les bruits de voisinage dus aux établissements recevant du public et au public lui-même.

     

    Fort enjeu de santé publique à la clé, la Mairie de Paris a décidé de mettre quelques moyens  pour traiter les problèmes de bruit… enfin pourrions  nous dire car nous n’avons jamais cessé de dénoncer ce fléau comme une des principales nuisances pour les parisiens. Nos élus qui avaient déjà, mais à peine, abordé le sujet (voir notre article du 23/06/2008) présenteront au conseil municipal du 16 mars, un plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) qui repose sur 34 actions et dont les maitres mots seraient « évaluer, sensibiliser, agir ».

    Selon les statistiques communiquées à cette occasion, il apparait que près de  250.000 personnes sont exposées chaque jour à des seuils de bruit trop élevés ! Ce nombre nous paraît bien faible ! Une cartographie a été dressée à l’appui de ces déclarations.

    Le périphérique est cité comme le 1er chantier à engager afin d’endiguer le brouhaha permanent de la circulation d’ici 2020, ce qui représente un investissement de 5 millions €.  Parallèlement une « campagne de mesure » des émissions sonores des deux roues motorisées serait prévue… (NDLR: si les motards ne se mettent pas une  nouvelle fois en colère …!). Nous est annoncée aussi un baromètre de l’environnement sonore c’est-à-dire un enquête bi annuelle sur le ressenti du bruit par la parisiens ?

     

    Bruit chuuut BD

     

    La diminution de la vitesse de circulation rappelée à cette occasion préside du même but (outre la réduction des émissions de particules) combinée à la création dans Paris d’une « zone à circulation restreinte » qui sera interdite aux véhicules polluants et des « zones à trafic limité » destinées aux seuls piétons,cyclistes, livreurs, transports en commun et riverains.

    Le rôle du Bureau d’action des nuisances sonores de la Préfecture serait renforcé.

    Un ensemble de mesures à la Prévert qui a priori sur le papier vont dans le bon sens mais qui oublient l’essentiel ou l’abordent si timidement, à savoir les moyens à mettre en œuvre pour combattre  les nuisances sonores. Or c’est tout le cœur de cet enjeu qu’aborde bien trop partiellement la Mairie que nous renvoyons une nouvelle fois aux propositions faites par le réseau "Vivre Paris !" dont fait partie "Vivre le Marais !" (voir notre article du 04 mars 2015).  

    Dominique Feutry

     

  • Cox 08 03 15COX-BAR, 15 rue des Archives (IVe), dimanche 8 mars 2015 à 21h44

     

    Nous sommes en hiver mais chaque soir l'essaim se forme autour de l'entrée du COX-BAR. La Mairie de Paris lui a refusé une autorisation de terrasse en août dernier, à l'issue d'une période d'essais de trois mois. Le gérant s'en plaint pour se victimiser mais consommateurs et exploitant n'ont rien changé de leurs comportements. N'en déplaise à ceux qui la leur refuse, leur terrasse, c'est le trottoir et la rue … et c'est gratuit !

    A voir ceux qui se pressent en hiver, qu'en sera-t-il aux beaux jours de mai et de juin ? On appréhende le pire.

    Ils n'ont plus de raison d'avoir des scrupules si tant est qu'ils en aient eu un jour : le Tribunal Administratif, saisi par des riverains et trois associations, a estimé dans son  jugement du 3 février 2015 que la préfecture de police avait pris les mesures adéquates. En effet, elle a donné "un avertissement" ! Non suivi d'effet, comme chacun le constate, mais la cour a relevé qu'elle avait agi.

    On peut faire appel de ce jugement jusqu'au 3 avril. Les riverains y réfléchissent. Il leur semble inconcevable que notre République et ses institutions laissent prospérer une situation qui défie l'équité et le bon sens. Le Maire du IVe, Christophe Girard avait annoncé qu'il trouverait une issue à ce que ses administrés ressentent comme une provocation permanente. Rien n'a bougé.

    Le Commissaire Central du IVe, Eric Moyse, en prenant ses fonctions, nous avait assurés qu'il serait intransigeant sur l'application de la loi dans son arrondissement. Visiblement ses supérieurs l'en ont dissuadé. Pourquoi ? Toute une population s’interroge. Leur perplexité a atteint des sommets avec le jugement du Tribunal Administratif.

    Il est vrai que cette instance ne juge pas une situation sur le fond mais s'attache à des textes, des formes et des procédures. Le sens commun et la "justice de paix" n'ont pas leur place dans leurs jugements. Tant pis si les citoyens voient leur espoirs déçus par une institution dans laquelle ils plaçaient leur confiance.

    Il est possible toutefois qu'ils ne se laissent pas abattre par ce qui pourrait n'être qu'une péripétie. Les jours et les semaines qui viennent nous le diront.

    Collectif Archives/Ste Croix

     

  • ToulouseFaire la fête, oui, dans le respect de la tranquillité des autres …

     

    Le réseau "Vivre Paris !" représenté par plusieurs associations (Accomplir, Vivre le Marais !, le Canal Saint Martin, Jean-Pierre Timbaud et la Butte aux Cailles) a participé le 12 février à la première réunion du Groupe de travail « Tranquillité publique » créée dans le cadre du Conseil de la Nuit voulu par la Mairie de Paris en remplacement des Etats Généraux de la Nuit. Assistaient aussi à cette réunion présidée par Frédéric Hocquard Conseiller de Paris, Délégué à la Maire de chargé de la nuit, nombre de représentants des professionnels de la nuit et de leurs syndicats, des représentants de la préfecture de Paris, de la Préfecture de Région et plusieurs élus d’arrondissements. Une cinquantaine de personnes siègent à ce groupe de travail, ce qui est beaucoup !

    En guise d’introduction, F. Hocquard rappelle les règles de fonctionnement de cette instance, « … un cadre de travail pérenne…, … proposer des choses concrètes…, … on veut être dans un temps opérationnel…, … si le terme de médiation est utilisée, il faut utiliser aussi le mot réguler…pour un espace régulé…». Dès la prise de parole le réseau "Vivre Paris !" a martelé, au travers d’un de ses membres, médecin, combien « le bien dormir était indispensable » en regrettant qu’aucun spécialiste du sommeil n’ait été convié à ces travaux.

    "Vivre Paris !" s’est félicité de la disparition (ou presque) du mot médiation au profit du mot régulation. Il a mis en exergue un oubli d’importance, réaffirmer que la réglementation existante devait être appliquée par les professionnels qui doivent se comporter comme tels. Il est rappelé aussi combien les états généraux de la nuit ont été une expérience douloureuse pour Vivre Paris et ses membres, expérience qui ne sera pas oubliée. Enfin le Réseau conclut en citant les villes étrangères qui sont soumis à la même problématique du bruit la nuit et des nuisances induites et souligne que celle-ci a été largement évoquée lors de la conférence du 10 février sur les nuisances nocturnes organisée par "Vivre Paris !".

    Le tour de table s’est poursuivi. La posture de la plupart des professionnels, après avoir louangé les organisateurs de leur initiative, est différente de celle de "Vivre Paris !" Ils estiment que les excès dénoncés sont le fait de quelques-uns de leurs pairs (« les mauvais élèves ») alors que souvent les formations professionnelles ad hoc dispensées, les chartes, les labels, les conseils de quartier et autres artéfacts auraient permis de contenir ce phénomène des nuisances nocturnes. Même des élus présents ont soutenu ces affirmations. Un des représentants est allé jusqu’à proposer que des aides ou des crédits bonifiés soient accordés aux exploitants afin qu'ils puissent effectuer les aménagements nécessaires pour contenir le bruit… !

    PierrotsPierrots de la Nuit : tendrement inutiles …

     

    D’autres ont montré leur attachement à « la cohésion sociale » en insistant sur « la recherche permanente de solutions avec les habitants » (sic) tout en demandant aussi de distinguer les clients des bars des consommateurs alcoolisés par eux–mêmes qualifiés de « circulants » qui ne fréquentent pas ces établissements mais seulement les lieux où ils sont établis. L’édition prochaine d’un guide des bonnes pratiques à l’usage des exploitants est annoncée. Bien entendu un argument souvent mis en avant est repris par un membre de la réunion qui affirme « …avoir à cœur de fabriquer de l’emploi et du lien générationnel».

    Les "pierrots de la nuit" dont "Vivre Paris !" a toujours dénoncé l’inefficacité et le coût (0,5 millions € de subventions municipales en quatre ans) par la voix de leur représentant a essayé de démontrer que son dispositif était insuffisant mais efficient et qu’il convenait de « … travailler les rythmes, les enchaînements des ouvertures et les formations poste par poste … » des bars. Une note différente d’un représentant de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), plus pragmatique insiste sur « la nécessité d’appliquer des sanctions.. » et le fait, qu’outre l’alcool « aucune soirée n’a lieu sans l’usage de stupéfiants.. ! ».

    MartinetStéphane Martinet, élu du XIe, chargé de la prévention et de la sécurité. Pour lui, sa mission passe avant sa carrière …

     

    Un élu reprend à son compte cette affirmation sur les sanctions et un de ses collègues, Stéphane Martinet, à l’adresse des professionnels et à propos de leurs clients déclare en préambule de son intervention « Messieurs, ne les saoulez pas ! ». La Préfecture de police est restée neutre puisqu’elle dit devoir aviser en fonction des propositions qui seront faites. La Préfecture de région lui emboîte le pas en indiquant « s’appuyer sur les dispositifs qui existent en matière de prévention ». Après une intervention inattendue de l’ex  maire putatif de la nuit dont on ne retiendra que le besoin selon lui d’aménager les transports, "Vivre Paris !" demande que les travaux menés fassent faire l’objet de méthode.

    F. Hocquard conclut assez rapidement la réunion en soulignant des pistes d’action :

    – Réguler la nuit parisienne en développement qui est de la responsabilité des professionnels de la nuit et augmenter les moyens, plus particulièrement dans les endroits où il est difficile de gérer la concentration.

    – Mettre en place des comités de suivi dans le cadre du dialogue qui se traduit par des accords, rencontres et autres entre les parties.

    – Avancer sur la question de la tranquillité avec concertation sur les moyens.

    – Évaluer de façon indépendante l’action des "Pierrots de la Nuit".

    En résumé le réseau "Vivre Paris !" craint que ce comité de la nuit ne devienne les "états généraux bis" de la nuit. Il s’étonne de l'absence de certains spécialistes sur les sujets les plus prégnants, tout comme de la présence de personnes qui n’ont pas de représentativité dans cette instance. Il s’interroge sur la suite qui sera donnée à ces travaux pour lesquels il n’est prévu qu’une seconde réunion, travaux qui d’ailleurs prennent davantage la forme d’un tour de table celle d’une instance de propositions rendue il est vrai difficile par le nombre élevé de participants et la sur représentation des professionnels de la nuit.

    Pour prendre connaissance de l'ensemble des propositions du réseau cliquer sur le lien  

     

  • Air 2 

    Brian Chesky, le président d' Airbnb (Photo D. Balibouse/Reuters)

     

    A l'occasion de la visite à Paris de Brian Chesky, fondateur et président de la société qui gère le site américain Airbnb, la plateforme américaine de location touristique entre particuliers, les quotidiens titrent que Paris est le numéro un mondial de la location sur Airbnb.

    Reçu à grand renfort de publicité par le 1er adjoint à la Mairie de Paris, le sémillant Président américain s'est félicité que Paris soit la première destination pour son site. Ainsi depuis 2008, 1,8 million de touristes sont venus dans la capitale via Airbnb, 40 00 logements étant offerts à la location.

    La satisfaction est telle que le patron du site d'hébergement a  annoncé que Paris était la ville retnue pour y tenir son prochain rassemblement annuel dédié à l'hospitalité "AirbnbOpen" !

    Bien entendu ont été passées sous silence les nuisances que nous ne cessons de dénoncer (voir notre article du 16 février 2015), principal revers de la médaille des locations saisonnières (ou touristiques). Et les mesurettes prises dans le cadre de la loi ALUR, notamment la taxe de séjour, n'y changeront rien malheureusement pour les habitants à qui, au rythme où vont les choses, il sera peut-être demandé à l'avenir de bien se tenir si l'on en juge par les égards réservés hier à l'Hôtel de Ville au chef d'entreprise américain.

     

    AirDéclinaison commerciale du logo d'Airbnb

     

    Tout ceci ne dit rien qui vaille et il faudra pourtant bien que s'arrête cette croissance exponentielle de la location saisonnière dont nous ne connaissons pas l'ampleur réelle puisque chacun sait, pour l’avoir constaté prés de chez lui, que nombre de locations de ce type se font sous le manteau. Mais l'effet est là, le bruit, les nuits blanches, l'alcool coulant à flot dans des copropriétés jusqu'alors paisibles…La routine nocturne diront les plus résignés, laxisme évident diront ceux qui ne veulent pas baisser les bras.

    La Mairie de Paris devrait davantage monter au créneau sur ce sujet  car l'exaspération des électeurs est palpable. Il faut être autiste pour ne pas subodorer ce sentiment de rejet de la part de parisiens confrontés chaque jour, aux nuisances collatérales de la location saisonnière.

    Dominique Feutry

     

  • 92906816La foule des visiteurs à l'intérieur du Louvre sous la pyramide

     

    La statistique impressionnante est tombée. 2014 a vu le nombre de touristes parcourant la planète passer la barre des 1,100 milliard c'est-à-dire  51 millions de plus que l’année précédente et semble–t-il le mouvement est loin de devoir s’arrêter lorsque l’on sait que les voyages, souvent à bas coût, se développent de façon exponentielle.

    Mais voilà, l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), comme l’Unesco, commencent à tirer la sonnette d’alarme notamment à l’égard des sites les plus visités, souvent appelés les « must see ». Outre les dégradations, il y a aussi les salissures et déchets induits, l’usure accélérée des monuments, les vols (une statue volée ou abîmée chaque jour à Angkor Vat…), la pollution provoquée par les cars qui déversent les cohortes de visiteurs, la gêne pour la circulation et le bruit pour les autochtones.

    Des ouvrages raisonnés sur ce sujet du tourisme de masse font état de l’inquiétude de leur auteur pour l’avenir. Ils en viennent à préconiser des mesures drastiques allant de la limitation quotidienne du nombre de visiteurs, à la visite sur réservation, voire à la fermeture définitive comme pour la grotte de Lascaux.

    Lorsque l’on sait que Notre Dame reçoit chaque année 14 millions de visiteurs, le Sacré Cœur et le Louvre autour de 10 millions, la Tour Eiffel près de 7 millions et que le Centre Pompidou approche les 4 millions, on comprend que ces lieux puissent être victimes de leur succès. Si l’activité économique induite qui s’y attache est florissante, les monuments souffrent et les réparations dues à l’usure et aux dégradations deviennent fréquentes et coûteuses. Le tableau de Corot volé en 1998 au Louvre en pleine affluence n’a jamais été retrouvé, ni le carnet de dessins de Picasso dans le musée du même nom.

     

    0RRBXvMmRUZNSKE4CpKurOFGVt4@500x378La foule de touristes devant Notre Dame

     

    Les déclarations de l’OMT et de l’UNESCO arrivent donc à point nommé à un moment où le tourisme a pris une ampleur telle que nous sommes parfois proches de la rupture. Il est donc temps de réfléchir à une autre façon de faire connaître ces merveilles. Les touristes doivent être mieux éduqués, plus respectueux et sensibilisés en amont de leurs périples. Les responsables doivent être davantage à l’écoute de ceux qui vivent les conséquences négatives du tourisme devenu trop industriel et à l’écoute des habitants qui subissent ces flots continus de visiteurs. Un sujet qui n’est pas simple, qui concerne de nombreux pays et se concentre essentiellement à Paris pour la France.

    Si le nombre de touristes continue à croître au rythme actuel, il faudra bien en passer par de sérieuses évolutions des pratiques existantes tant de la part des visiteurs que des pays d’accueil les plus visités.

    Dominique Feutry

     

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    Vivre paris conférence 10 02 15Salle Jean Dame (IIe). plus de 300 participants (Photo VlM)

     

     

    Un public fourni : plus de 300 personnes ont assisté à notre réunion « Nuisances sonores : une fatalité? ». France 3 a fait en direct un reportage de notre réunion. Un beau succès.

     Se sont succédé sur la scène :

     – des associations parisiennes ( "Vivre le Marais !" Accomplir, , l’Association des Riverains du Canal Saint-Martin, le Collectif des Riverains Jean-Pierre Timbaud, Les riverains de la Butte aux Cailles

    – des associations de Lyon (Vivre au Vieux Lyon), Strasbourg (Calme Gutenberg), Nantes (Les rues de Graslin) et Montpellier (Droit au Sommeil à Montpellier)

     – des associations de Barcelone et de Lisbonne, ainsi que des contributions de Londres et Genève, ont été présentées

     - deux élus parisiens : Yves Contassot, Conseiller de Paris EELV, élu du 13ème arrondissement et Stéphane Martinet, Adjoint au Maire du XI ème chargé de la prévention et de la sécurité. Ce dernier a donné sa vision du sujet et les mesures qui vont être expérimentées dans son arrondissement.

    Par manque de temps Bruitparif n’a pas eu le temps de s’exprimer et nous n’avons pu offrir à la salle la possibilité de s’exprimer tant les interventions étaient denses.

    Les sujets exposés ont été nombreux montrant les ambiguïtés et les affirmations réductrices sur ce qui est souvent appelé à tort  l'économie de la nuit qui ne résume pas heureusement uniquement aux activités liées aux bars et boîtes de nuit. Un médecin a décrit tous les effets néfastes sur la santé du manque de sommeil dû au bruit la nuit et les ravages de l'alcoolisation massive (40 000 morts par an en France) notamment sur les jeunes.

    Nos amis des autres villes françaises et  étrangères qui sont intervenus ont montré combien les problèmes subis par les habitants étaient les mêmes partout. Les fêtards et les commerces liés ayant accaparé complétement l'espace public avec toutes les conséquences  que nous avons maintes fois dénoncées et qui sont renforcées par la passivité des pouvoirs publics et des élus. Il existe des lueurs d'espoir cependant avec des mesures qui ont été présentées notamment celles mises en œuvre à Londres et à Genève  qui confortent totalement les propositions du réseau Vivre Paris!

    Loin d'être contre la fête, le réseau qui d'ailleurs participe aux groupes de travail du Conseil de la Nuit prône un accueil des fêtes par les établissements qui ne créent pas d'inconvénients pour le voisinage.

     Pour ce faire, des décisions d'aménagement du territoire doivent être prises (lutter contre la mono activité en contrôlant le nombre de licences IV, empêcher la multiplication des vrais/faux restaurants, faire intervenir la SEMAEST pour préempter certains fonds de commerce comme cela a été fait avec efficacité dans le IIIe arrondissement). Voir la liste de propositions de "Vivre Paris !"

    Il faut aussi lutter contre les comportements anti sociaux, la Ville de Paris doit communiquer sans ambiguïté à ce sujet et il doit être fait en sorte que les exploitants répondent aux conditions professionnelles requises avant de s'installer. De même des contrôles de conformité seront opérés lors de toute ouverture.

    L'espace public est à reconquérir et être repris en main  (interdiction de la vente d'alcool hors des terrasses autorisées, mise en place d'un management efficace  des agents publics et instauration des brigades vertes promises lors de la campagne des municipales). Afin de mieux coopérer avec les riverains la Ville et la Préfecture devront désigner de référents qui participeront ensemble à des réunions périodiques. Ainsi pourront être suivis (avec l'aide d'organismes reconnus comme Bruitparif…) les  établissements, les effectifs mis en place, les  constats et les PV dressés dans le cadre de résultats objectivés.   

     

    Au cours de la réunion le réseau "Vivre la Ville!" a été officiellement lancé. Il a vocation à fédérer l'action d'associations comme les nôtres à travers la France.

     

  • Manif-des-motardsUne manifestation de motards prés de l'Hôtel de Ville (IVe)

     

    Contre le plan antipollution que s’apprête à voter le Conseil de Paris, les motards, à l'appel de la  Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), ont prévenu et ont dit non. Ils ont montré leurs muscles et leurs cylindrées en défilant massivement le 8 février jusqu'à l'Hôtel de Ville de Paris.

    Le volet à l’origine de l'ire des motards porte sur une disposition du plan qui prévoit d'interdire, à partir de juillet 2016, la circulation des motos datant d’avant l'an 2000. Les deux-roues visées (10 000 selon une estimation du Ministère de l'écologie, soit 7% du parc parisien)  ne pourraient franchir le périphérique et rouler dans Paris que les week-ends et les jours fériés.

    Certains, afin de renforcer le posture prise par les motards, avancent qu'au total les motos ne représenteraient que 1,4% des déplacements journaliers en Ile-de-France.

     

    Motos-pl-coletteMotos stationnant place Colette ( Ier) à deux pas de la Comédie Française

     

    Ces données étant posées nous constatons malheureusement que nous  retombons toujours dans les mêmes travers dès qu'il s'agit de "réglementer" les motos. Pourtant quoi qu''il se dise, elles sont très nombreuses et souvent gênantes pour les piétons comme pour les automobilistes. Entre le bruit strident de leur moteur, la circulation et le stationnement sauvage sur les trottoirs, le doublement à droite des couloirs de la chaussée ou le gymkhana fréquent entre les voitures les motos et  la non obligation de passer un contrôle technique périodique, cela fait beaucoup de droits et de passe droits qui ne pourront pas durer éternellement (voir nos articles des 10 février et 25 septembre 2014).

    Accepter que les motos ne soient pas soumises aux règles concernant la lutte contre la pollution atmosphérique serait considéré comme un non sens et prouverait une nouvelle fois qu'il suffit d'impressionner pour se dédouaner de toute contrainte réglementaire.

    Est-ce cela la démocratie ? Est-ce cela la solidarité ?  La Mairie de Paris serait bien inspirée de ne pas céder.

    Dominique Feutry

     

  • Cox attoupement 12 04 14 à 20h58Objet de la requête des riverains : la passivité de la Mairie et de l’État contre l'occupation journalière du trottoir de la rue des Archives (IVe) et de la chaussée du square Ste Croix, et la consommation sur l'espace public. (Photo PG)

     

    Le jugement nous a été notifié le 3 février 2015. Il décide en substance :

    Article 1er : Les requêtes des six requérants personnes physiques et des associations «Vivre le Marais !», «Marais-Quatre» et «Les Droits du Piéton» sont rejetées.

    Article 2 : Les conclusions présentées par la société BRV, exploitante du COX-BAR, sur le fondement de l’article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées.

    Article 3 : Le jugement est notifié à l'ensemble des requérants, au préfet de police, à la Ville de Paris et à la société BRV.

    Délibéré après l’audience du 20 janvier 2015.

     

    Cox attoupement square ste croix 29 03 14 à 20h45Occupation de la voirie du square Ste Croix de la Bretonnerie. (Photo ALB 29 mars 2014).

     

    Nous sommes profondément choqués par ce jugement qui ne fait aucun cas du ressenti par les citoyens-riverains et ceux qui les représentent d'une situation qui dure depuis des années. Les personnes morales et physiques concernées réfléchissent à la suite qu'elles donneront à cette décision qui s'apparente beaucoup trop à une réponse du type "circulez, il n'y a rien à voir".

    Collectif Archives-Sainte Croix

     

  • AALebonLaurent le Bon,  Président du musée Picasso (Photo The Art Arena)
     

    Vivre le Marais ! accompagné de plusieurs riverains a été reçu par Laurent Le Bon, le Président du musée Picasso en présence du directeur des travaux.

    L’ordre du jour portait sur le bruit occasionné par le système de fermeture de la lourde porte du porche classé de la rue de Thorigny. Les échanges comme à l’accoutumé ont été chaleureux et emprunts de courtoisie et d’écoute. Il nous a été annoncé que l’installation allait être changée et que d’ici la fin du mois de février ou tout début de mars, le bruit serait contenu et la porte se refermerait plus délicatement, ce qui a rassuré les riverains réveillés très tôt le matin et cela 7 jours sur 7.

    Incidemment nous avons évoqué le risque que des autocars stationnent près du musée. Pour l’instant de rares cas de stationnement intempestif ce sont produits. M. le Bon a rappelé qu’il s’agissait d’un sujet du ressort de la Préfecture de Police et que la piétonisation programmée du IIIe arrondissement, en particulier de tout ce secteur de l’Hôtel Salé, constituerait un frein aux velléités des « « tour operators » et autres entreprises qui exploitent des autocars. Néanmoins il va compléter les informations figurant sur le site du musée de manière à indiquer que le stationnement aux alentours proches du musée n’est pas possible.

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     Portail d'entrée dans  la cour de l'Hôtel Salé rue de Thorigny (IIIe)

     

    Au fil de la discussion quelques informations complémentaires nous ont été communiquées. ce sont près de 300 000 visiteurs (dont peu en groupes) qui ont pris le chemin de l’Hôtel Salé depuis sa réouverture sans que les riverains en pâtissent véritablement. De récentes améliorations ont dû être entreprises pour améliorer le système de chauffage trop insuffisant en cette période de saison froide.

    Laurent Le Bon a indiqué aussi qu’il tenait absolument à ce que le Musée soit en « symbiose » avec les riverains. Il n’est pas partisan d’organiser des grandes manifestations bruyantes qui perturberaient le quartier même pour trouver les recettes nécessaires pour équilibrer le budget de l’établissement. Il nous apprend que des réflexions sont menées quant à l’aménagement des horaires d’ouverture suite à la préconisation du Président de la République lors de sa visite inaugurale de cet automne. Actuellement le musée est ouvert tous les jours de 11h30 à 17h30 (sauf le lundi), ce qui est peu comparé aux standards existants.

    Il rappelle qu’il souhaiterait voir les deux jardins, celui du musée et le jardin public Léonor Fini réunis afin de donner plus d’espace à ceux qui le fréquentent. Enfin il réitère le vœu que la rue de Thorigny soit en partie piétonnisée afin de sécuriser l’accès des piétons au musée, deux accidents ont été évités de justesse tant les trottoirs sont étroits et certains conducteurs irresponsables.

    Dominique Feutry