Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Lutte contre le bruit

  • Picasso-ago13Ce petit format de Picasso, est une représentation très forte de l'aspiration au bonheur et à la joie de vivre (musée Picasso)

     

    La qualité de vie est au coeur de notre combat. C'est le moteur de nos actions au sein de l'association au  même titre que le respect de l'environnement et la sauvegarde du cadre de vie exceptionnel dont nous sommes les dépositaires dans le Marais. De son côté, le concept de pénibilité a fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps, notamment sur le fait de savoir si associé au travail, il devait être pris en compte.

    Le sujet a été tranché. Mais à y réfléchir de prés, la pénibilité ne doit-elle être attachée finalement qu’au travail ? Nous pensons qu’il n’en est rien car la pénibilité est liée aussi aux nuisances auxquelles nous sommes soumis les uns les autres dans notre vie quotidienne.

    Quelques exemples, le bruit de jour comme de nuit (les klaxons, les sirènes, les cris, les moteurs, toutes les nuisances sonores nocturnes …), la lumière-la pollution lumineuse est souvent évoquée (les phares des véhicules, les projecteurs des bateaux mouche …), l’occupation de l’espace public qui restreint la place dévolue aux piétions, la pollution atmosphérique qui a des incidences sur notre santé, sur notre système respiratoire, les nuisances olfactives dues à la saleté ou aux épanchements d'urine de plus en plus nombreux… Nous sommes en fait soumis quotidiennement à ces agressions et jamais personne n’a essayé de les qualifier.

    Bruit boucher oreilles jeune femmeSouffrance due au bruit sous toutes ses formes

     

    Un de nos adhérents et fidèle lecteur de notre blog estime que toutes ces agressions sont une forme de pénibilité qu’il appelle très justement la « Pénibilité Sociale ».

    Que fait-on à l’égard de celle-ci ? Pas grand-chose sinon rien.

    Le citoyen doit être passif et ne pas attendre de la collectivité la moindre compensation pour toutes ces intrusions qui agissent hélas sur son psychisme, sur sa santé, sur sa vie de tous les jours et dont les conséquences n’ont jamais été véritablement mesurées. Pourtant qui peut véritablement prétendre aujourd’hui que nous devons nous accommoder de ces nuisances au prétexte qu’elles sont la conséquence des évolutions de notre société et font désormais partie de notre environnement ? Personne, sinon des irresponsables.

    Certes des actions souvent jugées insuffisantes sont tentées quant à la pollution atmosphérique mais pour le reste peu de choses bougent. La Pénibilité Sociale qui en découle passe à la trappe. Il faudra bien pourtant en venir à cette notion auquel tout citoyen/contribuable pourra prétendre dès lors qu’il ne participe pas à ces nuisances mais les subit ou les subira. Le cas de ceux qui contribuent ne doit pas être exclu pour autant…ni celui de ceux qui contribuent et subissent.

    Comment donc compenser et quantifier la pénibilité supportée et la dédommager ensuite à l’aune d’autres formes de pénibilités dont celle du travail ? Voilà un dilemme qui n’est pas simple, presque cornélien, mais la question de la Pénibilité Sociale se pose indubitablement.

     

  • Hôtel de ville entrée lobauHôtel de Ville, entrée Lobau (IVe) (photo VlM)

     

    Le réseau "Vivre Paris !" (représenté par les associations "Vivre le Marais !" ACCOMPLIR, "les Droits du Piéton", "Jean-Pierre Timbaud" (XIe), "la Butte aux Cailles" et "le Canal Saint Martin") a rencontré hier Aurélien Rousseau Secrétaire Général Adjoint de la Mairie de Paris chargé du pilotage des évolutions liées à la mise en place de la métropole du Grand Paris, du suivi des questions d’urbanisme, d’aménagement et de grands services urbains, de production de logements, de transports et de mobilités, d’environnement ainsi que d’action foncière et immobilière.

    Cette entrevue constituait le prolongement des différentes rencontres qui ont eu lieu depuis la rentrée d'automne avec plusieurs adjoints de la Maire concernés par nos sujets de préoccupation que sont l'espace public et son occupation notamment les terrasses abusives ou illégales, et les nuisances nocturnes avec ses corollaires que sont le bruit et l’alcoolisation massive des jeunes.

    Après un bref rappel de l'historique du réseau qui devient de plus en plus national et européen et de son action, nous soulignons combien nous avons été étonnés que les différents adjoints ou leurs représentants nous renvoient sur leurs collègues sur chacun des sujets que nous abordions, montrant combien le travail au sein de l'Hôtel de Ville semblait « cloisonné » sans aucune transversalité de traitement, ce qui est source d’inefficacité. Aurélien Rousseau nous indique que le rôle du secrétariat général est justement de faire en sorte qu'il n'en soit pas ainsi. Nous lui demandons donc d'agir dans ce sens relativement aux problèmes que nous soulevons et de suivre leur instruction.

    Le thème des nuisances nocturnes est d’abord abordé et nous rappelons que lors du 1er conseil de la nuit du 9 décembre, conseil qui faisait suite aux états généraux de la nuit auxquels nous avons participé, nous sommes restés surpris de la déclaration introductrice d'Anne Hidalgo qui n'a pas dit de façon tranchée que le sommeil était un droit, tout juste est-il, selon elle, une option. Une façon de voir le sujet que nous ne souhaitons plus entendre.

    Bruit sommeil troubléLe repos est un droit fondamental – Déclaration universelle des droits de l’homme (AGNU, 1948, art.26). (et il n'est pas de repos sans sommeil)

     

    De même nous avons trouvé inadmissible que son premier adjoint, Bruno Julliard, conclue ce conseil en laissant supposer en substance que les règlements étaient une chose et qu'il était possible de les contourner. Sur ce point, nous insistons tout particulièrement pour dire que nous resterons vent debout car les règlements qui existent sont faits pour être appliqués. Ils ont été trop souvent bafoués et c'est bien là le nœud du problème car il s'agit d'une question de santé publique.

    Aussi nous rappelons que nous récusons la « médiation » fréquemment prise comme réponse inappropriée, la concertation nous paraît bien préférable. Nous demandons aussi que des diagnostics accompagnent les politiques mises en œuvre. Alors que les "Pierrots de la Nuit" ont coûté prés d'un demi million d'€ aux contribuables parisiens depuis leur création, quel diagnostic chiffré et mesuré en a été fait ? Aucun malheureusement. Il n'est donc plus possible de continuer d'agir de la sorte, les parisiens ont le droit de connaître comment est utilisé leur argent et ce qui en résulte. Nous signalons à Aurélien Rousseau à propos de cette problématique que "Vivre Paris !" organise le 10 février prochain à 18h30, Salle Jean Dame 17, rue Léopold Bellan (IIe), une conférence à laquelle il est invité, sur le thème « Les nuisances nocturnes : une fatalité ?"

    Sur le sujet des autorisations de terrasses, nous parlons d'abus, de non respect des autorisations délivrées qui figurent dans le dernier rapport de l’Inspection Générale de la Ville de Paris  consultable sur le site de Vivre Paris http://www.vivre-paris.fr/docs_pdf2011/rapport_definitif_inspection_generale_sur_terrasses.pdf.

      Terrasse arts & métiersExemple de terrasse au-delà de la terrasse (Photo VlM)

    Des passages mentionnent clairement des insuffisances et des défaillances des contrôles effectués par les agents de la Ville. Nous faisons remarquer aussi le fait que les équipes de la Police de Paris n'ont pas de mission claire en ce domaine. Un certain laisser aller est donc constaté, entraînant des abus et une insuffisance de verbalisation de la part des Agents de Surveillance de Paris (ASP). De leur côté les agents de la DU semblent davantage se préoccuper des enseignes que des irrégularités des terrasses.

    Un exemple consternant proche de la Gare Saint-Lazare, illustré de photos montrant que l'espace public des piétons est sacrifié, est laissé à la sagacité de nos interlocuteurs. L'occupation illégale par certains débits de boissons de la totalité de la surface de la contre allée des Champs Elysées est aussi indiquée. Nous insistons enfin sur la nécessité de travailler en concertation avec nos associations qui ont une bonne connaissance de leur quartier et des problèmes rencontrés.

    Motos st lazareMotos gare St lazare (Photo VlM)

    Aurélien Rousseau qui a rappelé la compétition entre les villes européennes en matière d'attractivité, propose en réponse de trouver des propositions concrètes ensemble, y compris sur la question importante de l'occupation de l'espace public et des terrasses en particulier. Il oublie que Paris est déjà la ville la plus visitée au monde, ce qui associé à une densité d'habitants qui est la plus élevée d'Europe, en fait une ville sursaturée où on souffre du manque d'espace.

    Il se dit prêt à nous recevoir périodiquement pour ce faire, en étant conscient que tout ne sera pas accepté mais qu'il est possible d’avancer, à l'instar de l'expérience mise en oeuvre dans le XIe – rue Jean-Pierre Timbaud par exemple.

     

  • Canal st martin foule 22 04 14Canal Saint-Martin, la nuit

     

    Le réseau "Vivre Paris !", avec toutes ses composantes dont "Vivre le Marais !", annonce une réunion publique

     

    le mardi 10 février à 18h30

    destinée aux habitants, aux responsables de la ville et à la presse

     

    Nuisances nocturnes : une fatalité ?

     

    Réservez dès maintenant cette date

     

    Le programme sera communiqué ultérieurement

     

    Plusieurs associations de villes françaises et étrangères seront présentes et apporteront leur témoignage

     

    La réunion se tiendra salle Jean Dame, 17 rue Léopold Bellan – Paris 2ème – M° Sentier

     

  • JP TAttroupement nocturne habituel devant un des établissements de la rue Jean-Pierre Timbaud (XIe)

     

    Nous avons rappelé à maintes reprises les difficultés de cohabitation et les nuisances subies par les riverains dans les lieux où se trouvent des établissements de nuit (nos articles de 16 octobre 2013 et 9 novembre 2014).

    Les consommateurs alcoolisés et bruyants, les musiques à tue-tête inondant la rue empêchent souvent les habitants de dormir sans parler des autres nuisances liées à la non propreté (épanchements d'urine, canettes, mégots… et bien d'autres!) et de l’alcoolisation massive des jeunes.

    Il semblerait que la Mairie de Paris, et nous nous en réjouissons, commence à mesurer l'étendue des préjudices vécus souvent quotidiennement par ceux qui ont le malheur d'habiter dans ces lieux, notamment en matière de santé. Elle devrait bientôt mobiliser des effectifs de la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP) pour une mission de régulation nocturne du secteur couvert par le collectif du XIe Oberkampf, Saint-Maur, Jean-Pierre Timbaud et rues adjacentes, via une équipe mixte avec la police.

    Il était temps. Déjà en décembre 2012 Mao Péninou, alors chargé du suivi des EGN (états généraux de la nuit), nous avouait que "la situation n'était plus gérable".

    L'objectif est à la fois préventif et répressif. Passé un certaine heure le relais sera assuré par la BAC (brigade anti criminelle) de nuit dont le but sera cette fois de prévenir les nuisances provoquées par les sorties des clients des établissements de nuit. Bien entendu des contacts seront aussi assurés régulièrement avec les riverains dans le cadre d'un suivi que les autorités souhaitent mettre en place.

    Si cette expérience réussit, nous ne doutons pas qu'elle soit étendue à d'autres quartiers. Conçu comme une mesure qui devrait permettre à la collectivité de s'adapter à une situation urbaine qui a changé, ce dispositif vise à mieux réguler l’espace public.

    Lorsque ce test sera lancé nous ne manquerons de faire part des résultats obtenus car il est important que l'on puisse revenir vers une situation apaisée où chacun agit dans le respect de l'autre et non en fonction de ses seuls intérêts. 

    Dominique Feutry

     

  • IMG00543-20130523-2011Trois cars de tourisme, moteur en marche, stationnant rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe)(Photo VlM)

     

     Le Conseil de Paris qui s’est tenu hier 17 décembre à l’Hôtel de Ville a adopté un vœu en lien avec le plan antipollution qui sera présenté en février prochain.

    Il concerne le tarif de stationnement des cars de tourisme qu’il est proposé de porter à 96 € par jour. L’idée est de « taxer » les cars les plus polluants puisque dans ce vœu est prévu un tarif plus « étudié » pour les cars les plus récents. Il est souhaité que ce nouveau barème s‘applique dès le mois de mai prochain.

    Certains ont prôné des tarifs plus élevés voire  la suppression pure et simple des cars immatriculés avant 2014… Il faut raison garder et procéder par étape, les « big bangs » créent toujours des dégâts collatéraux souvent très coûteux. En l’occurrence ici, il ne faut pas tuer le tourisme mais mieux le réguler, même si nous nous plaignons tous de ses conséquences sur notre vie quotidienne.

    Dans le cas présent, avoir adopté ce vœu répond sans doute imparfaitement, mais c’est une première étape, à ce que "Vivre le Marais !" a souvent dénoncé dans ses articles relativement aux cars qui polluent, qui en prennent à leur aise non seulement lorsqu’ils stationnent n’importe où ; et la rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe), pour ne citer qu'elle, en fait les frais chaque jour de l’année (nos articles des 29 mai et 7 juin 2013), mais aussi lorsqu’ils laissent tourner leur moteur pour assurer soit la climatisation, soit le chauffage alors qu’il n’y a plus de touristes dans le véhicule ! N’oublions pas non plus le bruit généré par le ronronnement permanent des moteurs.

    Nous avions aussi mis en garde les élus et le Président du Musée Picasso sur le risque de stationnement des cars de tourisme et des cars scolaires dans les rues adjacentes au musée. Pour l’instant ce risque semble avoir été écarté.

    Ce vœu est donc une excellente nouvelle, nous espérons qu’il prospérera et donnera lieu à un nouveau règlement tout en souhaitant qu’il sera accompagné d’autres mesures dont la révision à la hausse du montant des amendes pour les contrevenants à ces nouvelles dispositions.

    Dominique Feutry

     

  •  IMG_0756Anne Hidalgo entourée de Ch. Girard, Y. Cordier, F. Hocquard lors du 1er "Conseil de la Nuit" (Photo JFR) 

     

    A grands renforts de publicité, la Maire de Paris a invité au premier Conseil de la Nuit tous ceux qui de loin ou de près sont liés à la nuit à Paris, qu'il s'agisse d'élus (plus d'une dizaine étaient présents), des représentants des administrations (Préfectures de Police et de Région), ou encore d'associations d'habitants, ("Vivre le Marais !" et plusieurs membres du réseau « Vivre Paris ! » étaient présents), d’associations de commerces de la nuit, d'organisations professionnelles, d'organismes spécialisés ou de personnalités qualifiées.

    Après une introduction de Christophe Girard soulignant combien Anne Hidalgo « tenait de façon impressionnante ses engagements de campagne »,  cette dernière a dit se réjouir de la mise en œuvre de ce conseil, « illustration de la démocratie parisienne », sur un sujet controversé, entre ceux qui estiment  que Paris est une ville morte la nuit et ceux qui dénoncent le tapage nocturne.

    Le Conseil de la Nuit est défini comme « une instance qui participera à la gouvernance de la ville ». Il doit permettre de trouver des solutions concrètes pour ceux qui travaillent la nuit et ceux qui font le fête mais aussi pour ceux qui veulent dormir. Rappelant que la Nuit à Paris a une histoire, citant les « espaces pacifiés existants » (les voies sur berges), la nuit Blanche…, la Maire estime qu'il faut que « les différentes fonctions de la nuit, y compris le sommeil, soient conciliées. » « Mon rôle de Maire, » ajoute t-elle, « est d'être un médiateur, comme le sont certains maires africains dans des situations de conflit autrement plus graves que celles que nous rencontrons à Paris ». En conclusion, Anne Hidalgo propose « de ne pas rester dans des ‘postures’ et de considérer les sujets avec objectivité afin de trouver le chemin pour résoudre les problèmes. »

    Index

    Nuits parisiennes. Toulouse Lautrec

     

    Bruno Julliard estime quant à lui que, contrairement à ce que prétendent certains, la nuit festive à Paris est toujours aussi intense et voit émerger de nouveaux lieux de vie nocturne. En revanche, « il ne faut pas comparer l’offre qu’on peut trouver dans une ville comme Berlin et celle qu’on peut trouver à Paris, ville particulièrement dense, » reconnaît-il. Il présente ensuite la liste des thèmes qui seront débattus dans les groupes de travail de ce conseil : activités culturelles et festives, sécurité, discrimination, problèmes sanitaires… en soulignant que ces groupes devront permettre à tous les acteurs de débattre, dans leur diversité.

    IMG_07578L' assistance présente à la Mairie du IVe lors du 1er Conseil de la Nuit (Photo JFR)

     

    Son conseiller à la nuit, Frédéric Hocquard, exprime la volonté de la Mairie de Paris de conforter la dynamique de la nuit (12 000 établissements ouverts à Paris, dont 9 000 avec autorisation de terrasse et 800 avec autorisation de nuit), tout en assurant une meilleure régulation. Il faut, selon lui, développer l’attractivité de la ville en diversifiant et valorisant la vie nocturne, ouvrir la nuit à tous et faire que les différents droits puissent coexister. Il indique  les sujets déjà passés en revue avec les adjoints des mairies et l’administration,  qu'il s'agisse de la médiation, du problème de l’alcoolisation massive des jeunes, de l’ouverture nocturne des parcs et jardins, des nouveaux lieux festifs, de la prolongation de l’ouverture en soirée des équipements sportifs, de la propreté.

    Les deux directeurs de cabinet représentant les deux préfets présentent ensuite l’action de leurs
    administrations en matière de police et de prévention et leur engagement dans ce Conseil de la Nuit.

    Bruit oreillers la nuit

    Viennent ensuite les questions et remarques des participants. Les représentants de « Vivre Paris ! » rappellent que le réseau n’est pas contre la fête dès lors que le  droit au sommeil pour tous est respecté, car il s'agit d'un problème de santé publique. Ils demandent un engagement ferme à cet égard de la part de la Maire de Paris. Ils demandent aussi  que le Conseil de la nuit ait pour objet l’application de  la règlementation en vigueur et non son contournement. Ils souhaitent que des agents de la Ville soient présents sur le terrain entre minuit et quatre heures du matin pour pouvoir verbaliser, en lien avec l’action de la police pour faire respecter la tranquillité des riverains, et ils approuvent le projet de campagne de communication contre l’alcoolisation massive  des jeunes. Ils rappellent enfin l’échec du dispositif des Pierrots de la Nuit, dont le réseau était membre observateur et dont il vient de démissionner.

    Plusieurs élus d’arrondissement, issus notamment des Xe, XIe et XVIIIe, montrent par leurs témoignages et leurs préoccupations qu'ils abondent dans nos « revendications ».

    La conclusion de Bruno Juliard nous a laissés sur notre faim quant à la volonté réelle d’appliquer les règlements en vigueur concernant la vie la nuit à Paris. Nous verrons, selon les propositions qui seront faites dans le cadre des travaux du Conseil de la nuit, si nous avons lieu de nous réjouir ou à l’inverse, de nous inquiéter.

    Par l’abondance et la convergence des témoignages déplorant les nuisances sonores liées aux pratiques festives nocturnes et, pour la première fois, l’affirmation par des élus parisiens du « droit au sommeil » des Parisiens, nous avons cependant eu l’impression d'avoir été  entendus. Une page semble s’être tournée, en tout cas, par rapport à l’époque où l’ancien Maire de Paris, Bertrand Delanoë, nous avait lancé, lors d’un bilan de mandat, « Si vous voulez dormir, allez vivre à Rodez ».

     

  • Archives 47 motos dimancheMotos sur le trottoir face à l'Hôtel de Soubise, 47 rue des Archives (IIIe)

     

    Notre article du 26 novembre 2014 dont le titre est repris pour celui-ci a suscité une longue réponse et une prise de position de Marc Ambroise-Rendu. Marc est journaliste. Il a animé dans le passé la rubrique "environnement" du quotidien Le Monde. Il est président d'Île-de-France Environnement.

    Il a réagi à notre article sur un sujet auquel il a manifestement souvent réfléchi. Il faut savoir que, comme il le dit lui-même, il a de tout temps enfourché des deux-roues, généralement motorisés. Il s'exprime donc à deux titres au moins : comme usager de ce moyen de transport et en spécialiste de l'environnement. L'humanisme qui le caractérise depuis toujours n'est pas étranger non plus à sa rhétorique. Voici in extenso la tribune qu'il a bien voulu rédiger en réponse à notre article.

    Gérard Simonet

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    En réaction à votre propos sur "l'injustice" dont seraient victimes les automobilistes par rapport aux "motards" je me permets les observations suivantes motivées par mon appartenance à l'engeance "deux-roues motorisés", à l'immense tribu des automobilistes et à mon statut de Parisien.

    Je suis arrivé en scooter à Paris en 1954 et j'en possède toujours un qui me sert quotidiennement. A l'époque nous n'étions qu'une poignée et nous ne gênions personne. Par contre j'ai connu à la même époque et comme conducteur d'un "quatre-roues" d'immenses embouteillages autos qui bloquaient pendant des heures la totalité de la capitale certains samedis de pré-fêtes.

     

    Ambroise renduMarc Ambroise-Rendu

    J'ai garé ma voiture (une minuscule 4 cv) et j'ai gardé ma Vespa. J'ai tenté la bicyclette qui m'a été volée assez vite. Je suis porté à supposer que de plus en plus d'usagers ont fait les mêmes constatations. Ils ont cherché à concilier leur obligation de mobilité avec leur peu d'enthousiasme pour le métro (vivre comme une taupe, se priver du paysage urbain de Paris et affronter une promiscuité croissante) et pour les encombrements auto. Ils ont choisi le deux-roues motorisé.

    En outre, en enfourchant ce type de véhicule, ils ont découvvert les satisfactions qu'il procure (surtout quand on a été, comme moi, cavalier) : liberté, rapidité de déplacement, contact avec l'atmosphère et les éléments naturels (même lorsqu'il pleut, qu'il vente ou qu'il neige), moindre pollution émise et respirée (nul n'est plus empoisonné que le conducteur à son volant dans la circulation parisienne).

    C'est pourquoi je prévoyais depuis longtemps l'envahissement des rues et des trottoirs (faute d'anticipation des élus de conseil de Paris et des fonctionnaires de la Préfecture de police) de la capitale par vélomoteurs, scooters et motos. Du temps où je "couvrais"  Paris pour "Le Monde" j'en parlais avec mes interlocuteurs publics qui, sauf exception lorsqu'ils avaient eux-même un "deux-roues motorisé ", me riaient au nez.

    Nous sommes donc arrivés, en raison de la myopie intellectuelle des responsables de notre ville (mais qui donc, hormis les architecte mégalos et les promoteurs cupides, réfléchit à la cité de demain ?) à la situation que nous connaissons. Elle est tout à fait insatisfaisante.

    Oui, les deux-roues motorisés polluent. Pour la santé de tous il faut leur imposer les mêmes exigences qu'aux quatre-roues  (sans normes et sans contrôle les constructeurs continueront à vendre les engins actuels). Après tout le casque est obligatoire et, sauf les dingues, personne ne le conteste.

    Oui, certains deux-roues motorisés font du tapage (même souhait de règlementation et de contrôle : en 6O ans aucun des engins qui m'ont véhiculé n'a été contrôlé).

    Oui, trop de deux-roues motorisés en prennent à leur aise avec le code de la route (si la loi n'est pas la même pour tous, où est la démocratie ?). Ces comportements génèrent d'ailleurs de plus en plus d'accidents urbains entre  "motards". Ils sont donc préjudicialbles pout tout le monde.

    Oui, les deux-roues motorisés se garent sur les trottoirs (comment faire autrement quand la puissance publique ignore votre existence ?). Il faudra bien inventer un système de stationnement légal et donc payant pour deux-roues motorisés. La moto est née en même temps que la voiture : nos "clairvoyants" édiles ne s'en sont pas encore aperçus.

    Moi aussi je souhaite donc un traitement des "motards" qui soit équitable. Mais cette équité doit prendre en compte les avantages urbains de la moto par rapport à la voiture : moindre encombrement de l'espace public (cinq fois moins), moindre usure de la chaussée, moindre pollution, moindre impact visuel, moindre perte de temps, etc, etc. Tout cela pourrait d'ailleurs se mesurer avec une étude d'impact un peu sérieuse.

    Je vais plus loin, beaucoup plus loin. Inadapté à une ville dense, destructeur de l'urbanité, nocif pour la santé, l'usage de la voiture individuelle à Paris devrait devenir exceptionnel et sera, tôt ou tard, contingenté. Celui du deux-roues motorisé de taille modeste deviendra la règle pour les personnes valides. Je propose d'anticiper cette évolution, de l'imaginer avec les usagers-pionniers, puis de l'organiser en souplesse (expérimenter, adapter en conséquence, pousser les constructeurs à l'innovation), calmement et sur le long terme.

    Il ne s'agit pas de faire plaisir à quelques fanatiques. Il s'agit de l'intérêt public.

    Marc Ambroise-Rendu

     

  •   Rue Blondel El Jimata-1    La rue Blondel (IIIe) semble paisible au petit matin lorsque les commerces sont encore fernés             (Photo MA)

     

    Au fil des derniers mois les habitants des rues Blondel et Sainte Apolline ont constaté impuissants la spécialisation de leur rue dans l'activité communautaire de la coiffure, des cosmétiques et de la restauration.

    Les boutiques sont côte à côte et la concurrence est rude. Aussi le recours à des "rabatteurs" chargés de diriger des clients vers ces commerces s'est-il développé. Ils sont incités dés la sortie du métro Strasbourg Saint-Denis par exemple à se diriger vers tel ou tel point de vente situé dans ces rues occasionnant beaucoup de bruit y compris lorsque ces activités se déroulent durant des tranches horaires lâches.

    L'excès de bruit est de surcroît amplifié par le fait que nombre de commerçants, leurs employés et leurs clients utilisent le rebord des devantures des boutiques comme des bancs et des lieux de discussion souvent verre à la main, ce qui provoque aussi insécurité et saleté sur les trottoirs.

     

    TM  Fils Beauty rue Blondel 5 rue Blondel-1Un des salons de coiffure de la rue Blondel (IIIe) (Photo MA)

     

    Des riverains sont intervenus auprès du Commissariat du IIIe arrondissement en demandant le passage d'une patrouille de police pour verbaliser le soir le tapage nocturne et l'ivresse sur la voie publique. Par ailleurs une lettre ouverte est actuellement adressée aux riverains indisposés par cette situation leur proposant de se fédérer afin d'organiser des actions visant à éviter cette évolution anormale qui frappe ces deux rues et d'autres voies proches. Le but étant de créer un collectif à l’instar de ce qui existe dans d'autres quartiers.

    La mairie du 3ème arrondissement ne serait pas opposée semble t-il à travailler avec les propriétaires afin de favoriser la diversification des commerces à l'occasion des changements de locataires et permettre ainsi à ces rues une diversification des activités par l'implantation de commerces de proximité

    Un blog spécifique à destination des riverains est mis à disposition à l’adresse :

    http://ruesteapollineparis.wordpress.com/

     

     

    IMPORTANT : Vous voulez préserver le cadre et la qualité de vie des habitants du centre historique de Paris. Rejoignez l'association ! Notre force est dans le nombre. Pour devenir membre, cliquez ICI et complétez le bulletin d'adhésion.

     

     

     

  • Pierrots 3Les "Pierrots de la Nuit" (Photo pierrotsdelanuit.fr)

     

    La Mairie de Paris et les lobbies de la nuit mettent sans cesse en avant les recettes générées par l'activité nocturne.

    Nous opposons à la Mairie de Paris et aux lobbies de la nuit le coût pour les fonds publics des excès de l'activité nocturne : effectifs de police supplémentaires, nettoyage des rues pour effacer les flaques d'urine et de vomis, services de secours et personnels hospitaliers pour venir en aide aux victimes de alcoolisation massive, coût à plus long terme de l'alcoolisme chez les jeunes, coût lié aux troubles du sommeil chez les victimes des nuisances sonores, perte d'efficacité économique (voire perte d'emplois) pour ces mêmes personnes, difficultés scolaires pour les enfants dont le sommeil est troublé…

    De plus par le biais de subventions la Mairie de Paris aide le développement de l'activité nocturne. Les contribuables parisiens subventionnent ainsi malgré eux ceux qui troublent leurs nuits.

    Ce qui nous est présenté comme une source de revenus l'est surtout pour les établissements, une petite partie seulement revenant vers les fonds publics sous forme d'impôts, taxes… Les coûts des excès de l'activité nocturne sont intégralement supportés par les fonds publics. Les parisiens exposés aux nuisances sonores nocturnes subissent donc une double peine : ils sont victimes du bruit et paient un surplus d'impôts (impôt sur le revenu et taxes locales) pour contrecarrer et encourager les excès de l'activité nocturne.

    C'est pourquoi en accord avec les autres membres du réseau "Vivre Paris !", leur représentant avec le statut de membre observateur se retire de l'AMUON, l'association qui gère les Pierrots de la Nuit. La raison principale est que, malgré des demandes réitérées, il n'a jamais été procédé à une évaluation externe du dispositif des Pierrots de la nuit. Ce que les membres du réseau "Vivre Paris !" constatent sur le terrain, qu'il est au mieux inefficace et, au pire, contre-performant. Or, il bénéficie de subventions considérables de la Ville de Paris.

    Pierrots 2Les Pierrots en action

     

    Nous préférons que l'argent public soit investi dans des mesures plus efficaces et nous ne souhaitons pas cautionner la poursuite de cette expérience qui, à nos yeux, est un échec, pour ce qui concerne l'objectif de protection de la tranquillité des riverains.

    "Vivre Paris !"

     

  •  Images Paris la nuit – (Photo Info75.com)

     

    "Vivre le Marais !" en compagnie de plusieurs associations du réseau "Vivre Paris !" a rencontré Frédéric Hocquard, Conseiller de Paris chargé de la nuit et Pierre-Adrien Hingray, Directeur de cabinet adjoint de Bruno Julliard, en compagnie du chef de projet du Conseil de la Nuit. Un point nous est fait en marge de la réunion de lancement du Conseil de la Nuit par la Maire de Paris prévue le 9 décembre prochain.

    Fréderic Hocquard nous indique que ce "conseil" a pour vocation de prendre la suite des Etats Généraux de la Nuit, de « pérenniser les choses dans une instance, lieu d’échange et de dialogue, où seront faites des propositions, définis les grands axes de la nuit dans la cadre de la démocratie participative ».

    Ce conseil se réunira deux fois par an, des groupes de travail seront créés sur des thèmes à finaliser (nouveaux espaces pour les nuits à Paris, prévention des conduites à risque, mobilité nocturne, tranquillité publique et médiation, commerces et travail la nuit, information et promotion de la vie nocturne). Ils seront animés par le chef de projet du Conseil de la Nuit. La concertation sera très large et ces groupes de travail se réuniront à partir de janvier. Ils auront une dimension métropolitaine (implication des conseils généraux des départements limitrophes, de la région, association de métropoles ayant cette problématique : Lyon, Nantes, Toulouse, Strasbourg…).

     NuitsNuits parisiennes, par France Culture
     

    Après concertation avec les adjoints, avec les différentes délégations de la Ville, des questions sont posées sur la vie nocturne, sur la présence des services de la Ville et les moyens de la Préfecture de police pour y répondre. Frédéric Hocquard insiste sur l’importance des interlocuteurs dont bien sûr les associations de riverains et sa volonté de ne pas se trouver dans une situation de rupture de dialogue. En réponse, nous insistons sur le manque de résultat des Etats Généraux de la Nuit en soulignant qu’il existe un arsenal législatif clair sur ces questions malheureusement peu appliqué. Nous demandons s’il s’agit, avec la création de ce Conseil de la Nuit, de trouver les moyens de mise en œuvre de ce cadre législatif ou bien ceux permettant de le contourner astucieusement ? 

    Frédéric Hocquard souligne que faire respecter le cadre législatif est un travail de tous les instants mais que la Maire qui présidera la réunion allait indiquer le 9 décembre quelle était sa vision de la Ville et fixer le cadre référence pour la nuit.  Il faudra ensuite trouver les solutions les mieux adaptées par rapport aux souhaits des uns et des autres. Au passage il rappelle que 10.000 établissements sont ouverts la nuit dont 9.000 avec terrasses, qu’ils traversaient une « crise de croissance » et qu’il importait effectivement de mieux les réguler. A propos de l’alcoolisation massive que nous soulignons comme un problème majeur enfin pris sérieusement en compte par les autorités, le phénomène de la croissance exponentielle des épiceries de nuit qui vendent de l’alcool alors qu’elles n’en ont pas le droit, est abordé. La Préfecture de Police se montre sévère à ce sujet.

     6alcool

    La question des licences IV est soulevée. Du fait du numerus clausus existant il faudrait que le Préfecture recouvre le droit de délivrer les autorisations car cela crée de l’hyper concentration des bars avec en parallèle ce nouveau sujet des détournements nombreux opérés par les « pseudos restaurants » qui, sous couvert de licence « grande restauration » plus faciles à se procurer, vendent en fait d’abord et surtout de l’alcool.

    Frédéric Hocquard annonce que les députés de Paris sont invités à participer au Conseil de la Nuit et que cela ressort aussi du domaine législatif. Nous abordons d’une part la question du bruit, des nuisances sonores, qui est devenue un problème de santé publique grave provoqué par le manque de sommeil, d’autre part le sujet des moyens insuffisants mis en œuvre en matière de propreté (épanchements d’urine, détritus…) dans les quartiers où l’activité de nuit est prégnante. Deux thèmes à inclure dans les réflexions des groupes de travail.

    Pierre-Adrien Hingray nous informe que le Conseil de la Nuit réunira tous les usagers de la nuit c’est-à-dire les commerces, les institutionnels (RATP, STIFF…), les institutions de la région ainsi que des spécialistes ayant réfléchi à la problématique de la vie urbaine nocturne, y compris dans les métropoles françaises et à l’étranger. Il conçoit que suite aux lettres de mission qui seront adressées aux groupes de travail, les propositions qui en ressortiront et qui seront retenues devront être traitées en mode projet avec fixation d’objectifs, de jalons et mesure de leur réalisation.

    Ce long échange plutôt constructif a montré une véritable volonté de dialogue de la part de nos interlocuteurs qui marque un changement avec le passé. Nous avons noté en particulier la prise en considération des sujets que nous ne cessons de dénoncer en matière de santé publique, l’alcoolisation massive notamment des jeunes et le bruit. Nous attendons que Mme Hidalgo dans son discours introductif prenne position clairement sur le droit au repos et au sommeil des Parisiens – de tous les Parisiens – comme une donnée non négociable dans la mesure où elle relève de la santé publique.

    Nous souhaitons en effet que soit définitivement tournée la page de l'époque où son prédécesseur Bertrand Delanoë lançait en réunion publique "si vous voulez dormir, allez vivre à Rodez". Le préambule à toute réflexion sur la nuit à Paris doit être la recherche d'une meilleure qualité de vie pour les parisiens, ces gens dont la Maire de Paris tient son mandat. L'intérêt des exploitants de la nuit doit s'inscrire dans cet impératif alors que la Mairie de Paris a souvent donné l'impression que la vie nocturne et festive était un objectif en soi auquel les riverains devaient bon gré mal gré s'adapter. Il importe désormais d'inverser la hiérarchie de ces valeurs.

    Nous verrons si les travaux qui vont être menés et auxquels nous participerons aboutiront à la mise en œuvre de dispositions qui correspondent à nos attentes.

    Dominique Feutry

     

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