Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Lutte contre le bruit

  •  MotoUn exemple d'incivilité boulevard Sébastopol : rouler en moto sur un trottoir  (Photo Le Monde)

     

    La nouvelle équipe municipale (Bruno Julliard et Christian Najdovsky) a reçu récemment les représentants de deux roues motorisées. La place de ces engins dans la ville avait fait débat lors de la dernière campagne et les candidats avaient promis qu’ils mettraient des mesures en place. Anne Hidalgo avait pour sa part fait preuve de bon sens en annonçant dans un premier temps que les motos devraient payer le parking comme tout le monde. Le chantage des "Motards en Colère" (qui sont institutionnellement "en colère", à quoi bon leur donner satisfaction ?) de manifester dans Paris l'avait fait renoncer dès le lendemain.

    Au lieu de cela, elle annonçait 20.000 places du parking supplémentaires pour 2020 et réitére sa promesse. Elle lance en outre avec les intéressés deux autres axes de réflexion sachant que la cohabitation entre les usagers de la rue et les motos n’est pas toujours bonne.

    Le premier consiste à actualiser la "charte des motards" afin de rappeler et peut-être renforcer en façade les bonnes pratiques à l’égard de l’espace public. Ce document, signé par Bertrand Delanoë et Denis Baupin avec les motards en 2007, avait été qualifié par nous de "charte scélérate" en cela qu'elle donnait aux motards des droits qui leur sont refusés par le code de la route, notamment la permission de stationner et de rouler sur les trottoirs pour s'y garer. Elle leur accordait également le droit contraire au code de "remonter les files". Une pratique pourtant très accidentogène, il convient de le rappeler au moment où les statistiques des accidents de la route sont en progression sensible particulièrement pour les deux-roues.

    Le second vise à associer la Préfecture de Police à des réunions de manière à échanger arrondissement par arrondissement sur la politique de verbalisation avec « le discernement qui doit la guider selon les instructions du Préfet de Police ». On peut craindre que la démarche ne vise qu'à étendre encore plus la tolérance de la police à l'égard du stationnement d'engins qui gènent la circulation des piétons. Nous nous y opposerons vivement, comme s'y est opposée l'association "Droits du Piéton", devant la justice, mettant en cause l'extrême tolérance dont font preuve généralement les agents du maintien de l'ordre.

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    Parc de stationnement motos

     

    Il n'est donc plus question de faire payer le stationnement et il est difficile d’imaginer ce qui ressortira des discussions sur la politique de verbalisation puisqu’il est déjà question dans  le « cahier des charges» de faire preuve de discernement. Si la Ville de Paris comme elle le dit « poursuit bien évidemment son travail mené avec la Préfecture de Police sur la sécurité routière, et notamment les actions de communication et de sensibilisation», il n’empêche que les incivilités concernant les deux roues motorisées comme les bicyclettes sont nombreuses.

    "Vivre le Marais !" comme d’autres associations attire régulièrement l’attention sur ce point y compris le fait qu'il s'agit de machines souvent bruyantes et qui polluent comme les automobiles (voir nos articles des 14 décembre 2013, 14 janvier, 29 mars et 20 mai 2014). La mairie a renouvelé sa subvention à l’achat d’un deux-roues électrique mais elle fait l'impasse sur le paiement du stationnement des deux roues.

    Pourtant la création de 20.000 places nouvelles de stationnement représente des coûts qui seront supportés par les parisiens dont beaucoup n’utilisent pas la moto….

    En attendant, il sera intéressant de suivre les résultats des échanges entre les représentants des deux roues motorisées et des pouvoirs publics. Nous refusons qu'ils débouchent sur des dispositions qui iraient à l'encontre de notre sécurité et de notre qualité de vie.

    Dominique Feutry

     

  •   Photo-4Croisillons et plantes anti tags à hauteur du 5 rue Roger Verlomme (IIIe) (photo M. Courbis)

     

    Dans un article du 17 mai 2013, nous profitions de l'installation de plantes grimpantes au bas d'un mur en contrebas des voies longeant la gare d’Austerlitz, prés de la Seine, pour démontrer que les tags pouvaient être évités dans certains cas avec un peu d'astuce et des idées.

    Arrivant de la rue de Turenne, en prenant la rue du Foin (IIIe), la rue où habitait Annie Girardot, une plaque commémorative a d'ailleurs été apposée sur le bâtiment au N° 4, nous rejoignons la rue Roger Verlomme (IIIe). Celle-ci s'élargit lorsqu'elle débouche rue des Tournelles et forme alors une sorte de placette triangulaire bien agréable et calme.

     Photo austLes plantes grimpantes du Quai d'Austerlitz (XIIIe) (Photo VlM!)

     

    A la hauteur du N° 5 les murs sont recouverts de croisillons de bois combinés à des plantations disposées à leur pied. Voilà une autre façon, tout aussi efficace, d'éviter les tags ou de les limiter.

     Photo JChez Janou 2 rue Roger Verlomme (IIIe), au fond des croisillons

     

    Signalons qu'à cet endroit, au N° 2, est implanté le restaurant "Chez Janou", très fréquenté. Les propriétaires ont installé, à l'adresse de leurs clients, un panneau que nous reproduisons in extenso :

    La tranquillité des uns s'arrête

    là où commence celle des autres.

    Nous rappelons à notre aimable clientèle

    qu'il faut mesurer ses éclats de voix

    afin de préserver la quiétude des voisins.

    Merci

    Preuve qu'il est possible, même au prix d'efforts réciproques, d’agir en bonne entente entre commerçants et riverains.

    Dominique Feutry

     

  • Marche_Sainte_Catherine_ws38913014La place du Marché Sainte-Catherine (IVe). Vue prise tôt le matin

     

    Nous avons à plusieurs reprises (notamment les articles des 23 juillet et 10 septembre 2013) évoqué la place du Marché Sainte-Catherine (IVe) et les soucis que rencontrent les riverains du fait des terrasses des nombreux bars-restaurants installés sur son pourtour.

    Pierre Colboc, architecte et président de "MARAIS-QUATRE", nous fait part de la démarche en cours pour des aménagements sur cette place. Nous publions ci-dessous sa déclaration :

    La place Sainte-Catherine est un bijou, urbain et architectural, que l’Histoire nous a légué.C'est aussi un havre de paix, à deux pas de la bruyante rue de Rivoli, qui est très apprécié des parisiens et des touristes, qui viennent s’y détendre, la plupart en consommant aux terrasses de cafés donnant sur la place et la rue Caron. Profitant de ce patrimoine et de ses visiteurs, les restaurateurs accueillent ces derniers dans des conditions de respect du périmètre de leurs terrasses, et d’attention au bruit qu’elles peuvent engendrer, qui posent parfois problème pour les riverains bordant cette place.

     

    6a00d8341d8a0f53ef0192ac23c6ea970dVue de la même place prise le soir alors que les terrasses sont occupées

     

    Pour parvenir à une meilleure harmonie entre les restaurateurs et les riverains, qui font la vie de ce lieu, une réflexion a commencé il y a quelques mois, avec pour objectif de les rassembler autour d’un projet commun, qui mette en valeur la place et permette à chacun d’en profiter, sans se nuire les uns les autres. Aussi, différentes idées sont à l’étude pour limiter les nuisances sonores émises par ces terrasses, particulièrement par beau temps, comme par exemple la pose d’absorbant acoustique sous les stores, des plantations ou des effets d’eau destinés à limiter l’extension des terrasses.

    Nous ne manquerons pas de vous tenir informé des avancées qui pourraient en résulter. 

    Pierre Colboc

     

    "Vivre le Marais !" rappelle que le 23 mai dernier deux grandes tentes avaient été dressées par des riverains,  la mairie du IVe ayant prêté le mobilier, afin d'accueillir une exposition de vues anciennes de la place au début du XX° siècle. Une conférence de "l'Association de Sauvegarde du Paris Historique" par JL. Ricot a permis de mieux connaître l'histoire des lieux.

    Il est souhaitable que tous ces efforts aboutissent et permettent une vie plus harmonieuse entre les riverains et les commerçants de cet endroit si particulier du Marais.

     

  • St merri 14 who's nat 30 04 13Le Who's, bar-restaurant, 14 rue St Merri (IVe), anciennement "Curieux Spaghetti". A droite, la rue Pierre au Lard et au fond le Café de la Gare et le Théâtre Essaïon

     

    Cet établissement, dont le gérant n'est autre que celui du COX-BAR (15 rue des Archives) et du FREEDJ (35 rue Ste Croix de la Bretonnerie), est bien connu de tous ceux qui ont suivi les péripéties du projet de création d'une grande boite de nuit. On se souvient que ce local commercial a entretenu la crainte que les promoteurs du projet de "BAR-CLUB du 1-3 de la rue Pierre au Lard (IVe) ne réunissent les deux espaces pour n'en faire qu'un de plus grande capacité, avant d'afficher sans ambages dans leur cinquième et dernière demande de permis de construire que c'est bien ainsi qu'ils envisageaient la chose.

    On sait depuis que ce projet n'a pas abouti pour cause d'incompatibilité avec le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais révisé et de refus du permis de construire.

    Antérieurement à cette décision, le gérant du Who's avait demandé au Préfet de Police une autorisation d'ouverture de nuit. Cette autorisation lui avait été refusée. On apprenait le 24 avril 2013 que le Tribunal Administratif, saisi par l'intéressé, annulait ce refus et demandait au Préfet de revoir sa décision sous deux mois.

    Selon toute apparence, le Préfet de Police maintint sa position. Aussi, dès décembre 2013, le gérant formulait une nouvelle requête auprès du même tribunal pour que la décision du Préfet soit remise en cause à nouveau.

    C'est ce qui vient de se produire. Dans une décision rendue le 20 mai 2014, le Tribunal Administratif demande au Préfet une fois de plus de réexaminer la demande d'ouverture de nuit.

    "On ne discute pas des décisions de justice". Il n'est pas interdit cependant aux citoyens de s'interroger sur des décisions et, en l'espèce, de se demander qui a la responsabilité du maintien de l'ordre et qui est le mieux placé pour savoir si l'activité nocturne d'un bar présente des risques à cet égard.

    La tranquillité du Marais est en équilibre instable. Tout accroissement du nombre de bars de nuit peut le faire basculer. A l'heure actuelle, aucun bar de la rue n'a ce type d'autorisation. En créant un précédent, ce serait la porte ouverte à d'autres demandes. Quel motif pourrait être invoqué pour les rejeter ?

    Nous demandons au Préfet de Police de faire preuve de fermeté et s'il y a lieu d'être plus persuasif dans l'exposé des raisons, devant le tribunal, qui commandent sa conduite.

     

  •  

    Hocquart rvp 13 05 14Ambiance studieuse autour de Frédéric Hocquard (plein centre). A sa droite, Lauren Bouillot, conseillère technique auprès de MM. Julliard et Hocquard (Mairie de Paris). A sa gauche, en tournant, Elisabeth Bourguinat, Gilles Pourbaix, Anne Penneau, Gérard Simonet, Jean-François Revah (qui prend la photo), Dr Bertrand Lukacs, tous membres du réseau "Vivre Paris !" (Photo VlM)

     

    Anne Hidalgo avait annoncé qu'il y aurait, si elle était élue, un "Maire-Adjoint à La Nuit". C'est son Premier Adjoint, Bruno Julliard, qui en a la délégation qu'il cumule avec la "Culture, le Patrimoine, les Métiers d'Art et les Relations avec les Arrondissements" mais un autre élu en assume la responsabilité pleine et entière : Frédéric Hocquart. C'est lui que nous avons rencontré ce matin à l'Hôtel de Ville, dans une configuration "Vivre Paris !", ce réseau de trente associations parisiennes que nous avons constitué en 2010 à la veille des "états généraux de la nuit".

    A l'évidence, Frédéric Hocquart n'a pas, et nous lui en savons gré, une vision étriquée de la nuit qui se limiterait à la consommation – effrénée trop souvent – de boissons alcooliques et à des bacchanales bruyantes sur l'espace public. Il considère que c'est un devoir de la Ville de faire connaitre les multiples activités culturelles qui se tiennent la nuit, pour effacer cette image de capitale de l'ennui que certains cherchent à donner de Paris.  Avec un objectif sournois : créer chez les édiles un sentiment de culpabilité dont ils espèrent tirer profit. F. Hocquard souligne avec justesse une évidence : Paris est la ville la plus visitée du monde. Peut-on espérer mieux ?

    Fête (liberté de faire la) huffington post 11 05 14Question de M. Lukacs à F. Hocquard : Oui ou non, êtes-vous d'accord pour dire que l'espace public n'est pas la propriété des fêtards ? Réponse : Oui mais …. (illustration Huffington Post)

     

    Il faut donc en finir avec cette rhétorique et regarder les enjeux sérieux bien en face.

    A commencer par la communication. Elisabeth Bourguinat a souligné justement que l'information des décideurs de la mairie et de la préfecture ne pouvait en aucun cas être tributaires de l'opinion – forcément peu objective – des "Pierrots de la Nuit", donc chacun s'accorde en dehors des personnes intéressées, à dire qu'ils sont plaisants mais qu'au mieux ils ne servent à rien et coûtent cher à la collectivité. Il y a suffisamment d'acteurs impartiaux pour renseigner ceux qui ont besoin de disposer d'hypothèses pour aboutir à des décisions.

    Anne Penneau a regretté que les dispositifs en place dans son quartier de la Butte aux Cailles aient grippé et que des commerçants travestis en riverains aient même réussi, par une décision de justice, à faire sauter le verrou  d'un arrêté préfectoral dont la motivation, là et ailleurs, est de préserver la tranquillité des habitants.

    Le Dr Bertrand Lukacs, urologue à Tenon, a insisté sur les méfaits de l'alcool, responsable de plus de cinquante mille morts par an chez nous, et sur la vulnérabilité des jeunes dont 12%  d'entre eux s'adonnent à la pratique de l'ébriété rapide (binge drinking) qui les conduit à la perte de conscience et au coma éthylique. Il connait bien le phénomène pour habiter sur le canal St Martin, l'un des haut-lieux de la beuverie juvénile à Paris. Il met en garde la Mairie, à ce propos, contre le risque qu'on ait à déplorer un jour un décès par noyade de gens que leur degré d'inconscience aura poussés dans le canal.

    Au nom de "Vivre le Marais !" et de notre expérience de deux arrondissements qui sont des laboratoires de la nuit, nous avons souligné le fait que les abcès qui se développent ne se règlent jamais avec les consommateurs car ils sont volatiles par essence, mais avec les exploitants, quand ils veulent bien s'y prêter. Un établissement de nuit peut vivre en harmonie avec son environnement s'il est bien insonorisé et dispose d'un dispositif de sécurité efficace. Quand ces conditions ne sont pas remplies, si les tentatives de conciliation de la part des riverains n'aboutissent pas, il est hautement improbable qu'un médiateur quel qu'il soit réussisse. Dans les situations que nous avons vécues, c'est l'implication personnelle du Maire d'arrondissement, du Commissaire Central et du Cabinet du Préfet de Police qui ont rétabli l'ordre. Avec l'aide, quelques fois, de la justice.

    Jean-François Revah et Gilles Pourbaix ont souligné qu'en matière d'ordre public il suffit que les lois, les codes et règlements soient repectés pour que le "vivre ensemble" soit possible. Chacun en convient mais la tentation est forte, quand on sent des résistances, d'imaginer de nouvelles structures, des nouvelles lois, de nouveaux processus. Bref se livrer à une fuite en avant dont l'échec est trop souvent au rendez-vous.

    Enfin et de manière unanime, nous avons qualifié de casus belli l'idée qui a été colportée par les médias avant les élections de créer, au sein du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, des zones qualifiées de "festives", et traitées comme telles, dans Paris.

    Gérard Simonet

     

  • Mains croisées vivre parisVisuel de "Vivre Paris !", réseau d'associations parisiennes qui défendent la qualité de vie dans la capitale

     

    Une trentaine d'associations sont maintenant regroupées dans "Vivre Paris !". Notre association en fait partie et se réjouit de constater que ses rangs grossissent régulièrement, au fil de la prise de conscience des citoyens parisiens qu'on ne peut pas leur imposer, sans qu'ils réagissent, des nuisances environnementales qui portent atteinte à leur droit d'accéder sans entraves à l'espace public et de dormir la nuit.

    Une lettre ouverte est adressée aujourd'hui à Mme Anne Hidalgo, Maire de Paris et à M. Benard Boucault, Préfet de Police, pour leur rappeler nos attentes. Télécharger le PDF de la lettre

     

  • TrinquezMise en garde de la Préfecture de Police

     

    Au fil des années, le Préfet de Police de Paris a dû prendre des arrêtés pour protéger la santé des gens, notamment des plus jeunes, dont on sait qu'ils sont des proies faciles pour les distributeurs de boissons alcooliques.

    Une pratique en effet s'est développée, depuis la loi anti-tabac de 2008 qui a poussé les fumeurs hors des lieux recevant du public : le "bar-dehors", à savoir la consommation sur l'espace public.

    Ce qui n'était qu'une exception s'est généralisé. C'est aujourd'hui un fléau pour la jeunesse qui se livre à l'intérieur et dans les rues, au "binge drinking", une consommation éfrénée et extrême d'alcool, et pour les moins jeunes qui cèdent à la contagion d'une pratique qui facilite le lien social et leur fait souvent oublier les difficultés de la vie, l'espace d'un moment.

    Dans tous les lieux où cette dérive sévit, elle crée des conditions de vie insupportables pour les riverains qui subissent l'agression du bruit et les nuisances résultant de l'alcoolisation : détritus sur la voie, épanchements d'urine, vomis, dégradations diverses du bien public ou privé ….

    Au-delà des nuisances, il s’agit un problème majeur de santé publique. Le Directeur Général de la Santé, le Professeur Didier Houssin, soutenu par le Ministre de la Santé, a édité un guide pour les maires de France qui les alerte sur les conséquences du bruit et leur donne des outils pour lutter contre les nuisances sonores. 

    Sur la consommation d’alcool, l'Institut National de la Veille Sanitaire souligne que la pratique croissante de consommation festive d’alcool par les jeunes devient une cause importante et inquiétante de mortalité et de séquelles graves. Pourtant, à Paris, nous constatons une sorte de banalisation de ces lieux ouverts, comme les berges du canal Saint Martin, ou toutes les nuits des jeunes viennent littéralement se saouler (Le Parisien)

     

    Beuverie géante  Image de post-beuverie dans un pays du sud, prise "sur le vif" (si on peut dire !) (Photo L'indépendant)

     

    L'action conjuguée de la Mairie de Paris et de la Préfecture de Police vise à conjurer cette tendance. Elles y parviennent généralement mais des poches de résistance leur donnent encore beaucoup de mal. Citons le quartier Oberkampf/Jean-Pierre Timbaut, la Butte aux Cailles, la Villette, l'Odéon, la Montagne Ste Geneviève, les rues Archives/Ste Croix dans le Marais …

    Quand les tentatives de médiation, les interventions des "Pierrots de la Nuit", ont été épuisées, le seul recours est l'application de la loi républicaine, garante de notre volonté de "vivre ensemble". La consommation de toutes sortes de boissons est permise jusqu'à 02h00 du matin dans les bars-restaurants et sur leur terrasses autorisées. Ajoutons qu'un millier d'établissements dans Paris disposent d'une autorisation de nuit (pour 60 seulement dans la couronne).

    En dehors de ce cadre, il y a infraction de la part des consommateurs et des débits de boissons. Les sanctions existent : amendes (mais le montant est dérisoire), retrait d'autorisation de terrasse (du ressort de la mairie), avertissement (préfecture), procès-verbal (police d'arrondissement), décisions du tribunal de police et, pour finir, ordonnance de fermeture administrative pour un nombre variable de jours.

    Si on se réfère à notre expérience, seule la menace de fermeture a d'effet sur les commerçants de mauvaise foi. On entend pourtant la voix du porte-parole des débitants de boissons, maire putatif et anonyme des noctambules, plaider pour la suppression de ce type de sanction. En revanche de leur côté, les habitants demandent au gouvernement qu'il n'en soit rien car ce serait la voie ouverte à une anarchie nocturne qui ne rendrait service qu'aux tiroirs-caisses des exploitants. Il faut, bien au contraire, systématiser ce recours dont le caractère gradué qu'il a aujourd'hui laisse toutes leurs chances aux exploitants sincères, de corriger leurs comportements.

    A ce titre, les arrêtés préfectoraux sont indispensables car ils permettent de caractériser les infractions : consommation de boissons alcooliques en dehors de terrasses régulièrement constituées, donc sur l'espace public, et vente à emporter qui vise celui qui alimente le consommateur.

    La décision du Tribunal Administratif d'annuler celui de la Butte au Cailles est une péripétie qu'il nous faut surmonter car elle heurte la raison.

    Quant à cette suggestion irresponsable des professionnels de la nuit d'autoriser tous les bars-restaurants à rester ouverts toute la nuit, nous répondons qu'avec 1.000 établissements, Paris est déjà bien lotie et que c'est plutôt dans la couronne, désertique encore de ce point de vue, qu'il faut se pencher, si toutefois on pense que c'est une mesure qui s'impose.

    Pour revenir à Paris, ses nuits sont multiples. Ne parler que de consommation d'alcool témoigne d'une indigence de la pensée. Les nuits de Paris sont actives. Avec ses bars-restaurants, ses cabarets, ses théâtres, ses salles de concerts classiques ou pop, ses cinémas, ses séminaires nocturnes, expositions, défilés, réceptions, rencontres autour de la création, sans oublier les 1.000 bars et boites de nuit/discothèques. Paris tient une place de choix qui sait concilier fête et art de vivre.

    Ce n'est pas sans raison que Paris est la première destination touristique au monde. Au-delà des distractions, Paris c'est aussi une architecture, une histoire, une culture, sa créativité, son romantisme, son climat, au cœur d'un pays qui est le plus beau du monde.

    Voilà ce qu'il faut mettre en valeur aussi à propos de Paris. C'est un équilibre qu'il faut privilégier et ne pas chercher à concurrencer les villes qui se distinguent essentiellement par les beuveries qu'elles hébergent.

     

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  •  Carrefour_1600_1063 Un camion aux couleurs de Carrefour et Staf avec son slogan anti bruit

     

     De temps à autre il arrive de rencontrer dans le centre de Paris des camions aux couleurs de Carrefour et Staf une société spécialisée dans le transport alimentaire et frigorifique portant une publicité inattendue.

    Les lourds engins arborent sur leur remorque la photographie d’un bébé illustrée par le slogan « Vos partenaires contre les nuisances sonores ». Carrefour ambitionne de faire aussi un effort sur les nuisances sonores. Un test a été mené il y a déjà deux ans. Pour ce faire sont utilisés, en partenariat avec l’entreprise Staf, des camions aux moteurs silencieux. Parallèlement le personnel des magasins est sensibilisé sur la question des nuisances sonores pour éviter au maximum de déranger les riverains lorsque les points de vente Carrefour Market parisiens sont livrés. Les magasins sont insonorisés et dotés d’appareils silencieux (transpalettes…). Le matériel est certifié par d'un label indiquant une mesure de bruit inférieure à 60 dB ce qui correspondant à une conversation entre deux personnes. Une « hot line » a été mise en place pour permettre aux riverains de faire part de leurs désagréments lors des livraisons tard la nuit ou tôt le matin. Des indicateurs de performances suivent les résultats obtenus.

    Ces mesures sont très encourageantes et vont dans le bon sens pour réduire le bruit. En revanche elles sont encore trop parcellaires. Il faudrait qu’elles s’appliquent à tous les transports de marchandises dans nos rues étroites donc sonores et souvent peu adaptées. Là encore le législateur comme la future équipe municipale devraient se saisir de cette question et imposer des mesures que certains appliquent déjà sans y avoir été contraints.

    Dominique Feutry

     

  •  

    A99d14b9a4Véhicule avec sirène et gyrophares en action la nuit

     

    Trop c’est trop. Tous les parisiens le disent, le bruit des sirènes à toute heure du jour et de la nuit prend des proportions inquiétantes et devient insupportable pour ceux qui le subissent de façon répétée.

    N'est-il pas arrivé à l'un d'entre de se trouver près d’une voiture banalisée avec un gyrophare et une sirène qui se met à hurler alors qu'elle n'est pas gênée par un autre véhicule pour rouler et qu'elle ne semble pas transporter de malfrat, de blessé voire même un personange d'importance. Alors pourquoi mettre en marche la sirène ? Pourquoi «ameuter » les passants et les riverains en actionnant un appareil tonitruant ? Pire, pourquoi en pleine nuit réveiller sur son passage tous ceux qui dorment alors que la circulation est facile et que les croisements franchis ne sont pas dangereux, les feux étant au rouge ? Il existe pourtant des modèles de sirènes qui émettent des sons beaucoup moins agressifs et le gyrophare prévient du passage du véhicule.

    De toutes manières, les incendies et les accidents ne se produisent pas à chaque instant et les sonneries ne sont pas toutes le fait des véhicules d'intérêt général, prioritaires ou non, qu'il s'agisse du SAMU ou des interventions d'urgence (fuites de gaz, pannes électriques…) ?

     

    72617703cbGyrophare amovible qui peut être associé à une sirène et posé sur tout type de véhicule  

     

    Aussi est-il bien opportun de faire hurler la sirène quand le gyrophare est suffisant en lui même ? Ne sent-on pas, et c'est humain, la volonté d'afficher, de façon malheureusement simpliste, son pouvoir, quel qu'en soit l'étendue, comparé à celui inexistant du passant ou de l'habitant ordinaire ?

    Peu importe, le résultat est là. Depuis plus de 10 ans, "Vivre le Marais !" (notre article du 19 juillet 2012), avec d'autres associations et de nombreux parisiens dénoncent l'usage abusif des sirènes. Une forme de pollution de plus en plus insupportable qui pourrait être sensiblement éradiquée si des instructions précises étaient données aux responsables par leur hiérarchie avec des sanctions sévères pour ceux qui ne respectent pas les règles en vigueur.

    C'est un véritable fléau et les administrations concernées auraient mauvaise grâce à ne pas prendre à bras le corps ces abus aux conséquence sérieuses sur le psychisme des parisiens, en particulier les plus fragiles.

    Dominique Feutry

     

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  •  Saintonge 38 local 12 02 14Immeuble XVIIIème siècle typique du quartier, 38 rue de Saintonge (IIIe). Le local en question deviendrait un bar à tapas (Photos VlM)

     

    Si les commerces de cette partie de la rue située entre Bretagne et Normandie ne créent pas de nuisances aux riverains, il pourrait en être autrement d'un projet situé au 38. Un local du rez-de-chaussée est disponible actuellement et le propriétaire annonce qu'il a décidé d'y implanter un bar à tapas.

    Les bars à tapas sont sympathiques mais ils ont mauvaise presse quand il s'agit de leur entourage. Les riverains s'en méfient. Ils ont décidé, à toutes fins utiles, de constituer un collectif dans la mouvance de "Vivre le Marais !". Dans un premier temps, une pétition est en préparation, destinée au Maire du IIIe et au Commissaire Central de l'arrondissement.

    Nous les avons rencontrés. Nous sommes a priori porteurs d'un message de conciliation. Nous connaissons des restaurants ou des bars qui s'intègrent sans heurts dans le tissu urbain d'un quartier. Il suffit pour cela qu'ils respectent ceux qui les entourent. Il convient, en règle générale, que les locaux soient insonorisés pour étouffer les bruits intérieurs, et que le  propriétaire gère non seulement son affaire mais aussi ses clients, notamment à l'extérieur de l'établissement.

    Le choix du concept, de ce point de vue, est déterminant. S'il s'agit d'un "bar dehors" (clients qui consomment à l'extérieur en échangeant des propos dont la véhémence va crescendo au fil des heures), c'est la catastrophe assurée. Nous ne saurions que trop leur conseiller dans l'intérêt de tout le monde, de choisir un mode d'exploitation qui laisse toutes ses chances à une bonne entente entre les parties concernées. Ou opter éventuellement pour un autre projet.

    On trouve juste en face, au 41, un commerce qui a développé un autre concept d'établissement recevant du public.

     

    Saintonge 41 rdc 12 02 14 Rue de Saintonge 41 (IIIe). Des styles début et fin XVIIIème siècle se mélangent. Le portail enveloppe l'entresol. Il est surmonté de quatre consoles élancées et d'un cartouche dans le  style Louis XV.

     

    "L'évènement bleu", comme son nom l'indique, accueille périodiquement des évènements ou des célébrations qui se déroulent dans les deux locaux communicants du rez-de-chaussée, visibles de part et d'autre du portail. De l'avis général, ils ne créent pas de perturbations dont les riverains aient lieu de se plaindre. Il est vrai que les organisateurs y sont attentifs et qu'un vigile est appointé à chacun de ces évènements.

     

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