Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Lutte contre le bruit

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    La partie de la place de Thorigny (IIIe) sur laquelle doit être aménagée une terrasse ouverte. Au fond la Maison de Retraite 

     

    Une publication au Bulletin Municipal Officiel (BMO) du 16 juillet nous apprend, dans la partie réservée aux déclarations préalables d’urbanisme, la création d’une terrasse ouverte (enregistrée le 27 juin) devant le 15-17, rue Elzévir et le 1- 3 place de Thorigny (IIIe), c’est-à-dire juste à l’endroit où nous avons dénoncé récemment la prolifération d’herbes folles entre les pavés (voir notre article du 16 juin 2013).

    Cette annonce ne manque pas de nous surprendre car habituellement une telle demande relève du règlement des étalages et terrasses et non du BMO. Pourquoi appliquer un tel traitement particulier ? Comme il existe déjà une autre autorisation de terrasse sur l‘autre partie de la place qui fait angle avec la rue de Thorigny, juste en face, le risque est grand de voir se reproduire les nuisances et les misères infligées aux riverains de la place du Marché Sainte Catherine (notre article du 23 juillet 2013). Dans le cas présent nous sommes de surcroît à côté d’une Maison de Retraite non loin déjà du Café de la Perle caractérisé par ses atroupements extérieurs. Comment ses occupants vont-ils vivre ce changement ? Enfin ce qui nous étonne le plus est la présence sur la placette de 3 arbres et 2 bancs. Aussi de quelle façon va-t-on pouvoir aménager la terrasse, compte tenu de ces éléments urbains ? Sera-t-il toujours possible de s’asseoir sur les bancs sans être gêné par la présence des consommateurs sur la terrasse… ? 

    Beaucoup d’interrogations demeurent donc sur cette installation pour laquelle nous nous demandons déjà si l’autorisation serait bien judicieuse et n'irait pas gommer ce côté si particulier et intimiste qui est attaché au lieu. Le pétitionnaire a-t-il seulement une licence "boissons" et quel type de licence ?

    Dominique Feutry

     

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    La place du Marché Sainte Catherine (IVe) et ses nombreuses terrasses très fréquentées 

     

    Une si jolie petite place aurait pu inspirer une chanson de Serge Reggiani qui y a habité plusieurs décennies, mais le charme de la place du Marché Sainte Catherine (IVe) a disparu. En effet, elle est ceinturée de restaurants aux terrasses extensives dépassant les clous délimitant les périmètres bien généreux octroyés par la Direction de l'Urbanisme et mettant à mal les autorisations délivrées sachant que certaines n'existent même pas !

    Les riverains de la place n'en peuvent plus mais, malgré toutes les actions qu'ils ont menées (commissariat mairie…), restées malheureusement vaines…

    Nous avons voulu nous rendre compte par nous mêmes de la situation. Le brouhaha permanent de la place dont la configuration agit comme une caisse de résonance impressionne par son intensité accentuée par les fréquentes montées de décibels provoquées par l'arrivée d'un  plat, d'une bouteille de vin ou par l'échauffement des esprits mais surtout  chaque fois qu'un anniversaire est souhaité et il y en a beaucoup… à croire que le lieu s'en est fait une spécialité ! La montée en puissance du bruit est alors à son comble d'autant qu'il est souvent repris en echo dans les établissements et terrasses voisins.

    Comment est-il possible de rester passif face à un tel laisser-faire ? Comment est-il possible de laisser les riverains aux prises avec une telle nuisance de jour et surtout de nuit, 7 jours sur 7 ? Comment est-il possible que les autorités compétentes ne prennent aucune mesure et ne viennent pas constater cette situation dégradée quasi permanente ? Cet état de fait s'ajoute d'ailleurs aux cas des personnes souvent alcoolisées qui prennent racine sur les bancs de la place, à l'ombre des arbres, et aux musiciens de rue qui n'hésitent pas à ajouter des décibels, comme si le bruit attirait le bruit, quelle que soit l'heure. La cacaphonie est alors à son paroxysme.

     

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    La même place de jour 

     

    Tant pis donc pour les riverains, ils n'ont qu'à habiter à la campagne comme le préconisent souvent ceux qui voudraient voir notre quartier dédié uniquement à la fête. Comme nous le rappelons souvent depuis quelques mois à l'approche des élections municipales, les habitants de la place, et non les consommateurs des établissements, sauront sanctionner ceux qui laissent perdurer cette situation intolérable voire infernale qu'ils subissent.

    L'été a été long à arriver, alors que la saison bat son plein, le chiffre d'affaires perdu lors du mauvais temps doit être rattrapé à tout prix et tant pis si c'est au détriment des riverains, d'autant qu'un certain nombre d'emplois sont à la clé. Ce type de refrain est malheureusement éculé et si aucun effort n'est fait, la situation déséquilibrée entre les habitants et les exploitants ne fera qu'empirer,  le conflit va s'enliser davantage, se durcir, avec le risque qu'il ne donne des idées à d'autres en des lieux similaires.

    Alors messieurs les représentants des pouvoirs publics il vous faut  agir rapidement pendant qu'il en est encore temps, le risque d'un mauvais fait divers, tant la tension est forte, n'est pas à exclure ! De son côté, Vivre le Marais ! interpelle par courrier le Commissaitre du IVe arrondissement, le Directeur de  l'Urbanisme et le Maire du IVe.

    Dominique Feutry  

     

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    Temple 151 porte rue

    Portail sur rue du 151 rue du Temple (IIIe)

     

    Rien ne laisse imaginer en voyant cette photo paisible d'un portail classique du XVIIIème siècle, entouré de commerces typiques de cette portion de la rue du Temple, qu'un litige courait depuis septembre 2010 entre le syndicat des copropriétaires de l'immeuble et la société SHANA, exploitante d'un salon de thé du nom de "Authentici'Thé".

    En réalité, derrière ce portail, s'ouvre une cour qui donne sur un grand local surmonté d'une verrière. Très rapidement, les copropriétaires et habitants se sont rendu compte que, sous couvert de l'exploitation d'un salon de thé bien classique, c'était une boite de nuit avec bar à narguilé qui s'y était développée, ouverte sept jours sur sept, de 18h00 à 02h00 du matin, dans le mépris le plus complet de la sacro-sainte tradition du "five o'clock". 

    Temple 151 entrée salon de thé à gauche
    Cour intérieure et entrée de la boite de nuit, sur la gauche

     

    Le portail sur rue devait rester ouvert ou laisser libre cours aux allées et venues des clients. Dans ce but l'exploitant recruta des vigiles qui firent régner leur loi. Il s'ensuivit un grand désordre et un haut niveau d'insécurité pour les résidents, et beaucoup de bruit dû aux éclats de voix des clients et à la musique abondamment diffusée.

    Défendu par Me Ilana SOSKIN, qui assure par ailleurs notre défense face à la plainte pour prétendues diffamation et injures publiques de notre association à l'égard du COX-BAR, 15 rue des Archives (IVe), le syndicat des copropriétaires obtint le 11/07/2011 un jugement en référé du TGI (tribunal de grande instance) de Paris condamnant sous astreinte de 1.000 € par jour la société SHANA à respecter la destination originale de l'établissement ainsi que la tranquillité des habitants. Pour autant, les termes de ce référé n'ont pas été suivis d'effet.

    Aussi, le président du TGI prit-il une deuxième ordonnance le 26/03/2012 pour liquider la première astreinte en condamnant SHANA à payer 80.000 €, en ré-instaurant l'astreinte. SHANA fit appel. Dans sa décision du 14/02/2013 la cour d'appel condamnait définitivement SHANA en confirmant ce montant.

    La saga judiciaire s'est poursuivie.

    Le syndicat des copropriétaires découvrait en septembre 2012 que SHANA avait cédé le fond à une société du nom de ZADEN, dont le gérant est un ancien employé de SHANA. Une quatrième procédure a donc été lancée, contre SHANA, ZADEN et le propriétaire du local commercial. Le jugement en date du 20/06/2013 prononce la résiliation du bail de ZADEN, l'expulsion par la force si besoin est, le versement d'une somme de 10.000 € au syndicat au titre de l'article 700 du code de procédure civile.

    Ainsi les habitants ont-il été reconnus dans leurs droits. Droit de jouir sans nuisances de leur logement, droit  à la sécurité des biens et des personnes. Il reste à vérifier sur le terrain que l'activité source du litige a réellement et définitivement disparu.

    Notre expérience nous enseigne qu'il y a loin en France entre la condamnation et le retour à l'ordre public. Ceux qui sont condamnés se dispensent souvent d'obtempérer et la République se découvre impuissante.  Ainsi M. Samsam  Bakhtiari, un homme qui pourtant a ses entrées à la mairie de Paris qui l'a chargé des festivités du Pont Alexandre III (cliquer ici). Il présente un compte bancaire à découvert lorsque l'huissier mandaté lui demande de régler les dommages-intérêts qu'il doit au titre de sa condamnation pour tapage nocturne sur l'îlot Charlot, Forez et Picardie (IIIe) (cliquer là).

    En France, chez nous, une saisie sur compte bancaire infructueuse le jour "J" sur le compte "C" vaut pour le jour "J" seulemement et n'a aucun impact sur les autres comptes du débiteur. Il faut donc recommencer et régler à nouveau des honoraires d'huissier. En Belgique, juste à côté de chez nous, la saisie sur un compte "C" se propage sur l'ensemble des comptes du débiteur et reste valide sur une durée raisonnable. Le débiteur peut difficilement y échapper. Mme Christiane TAUBIRA, Ministre de la Justice, devrait se pencher sur cette faiblesse de nos institutions à moins qu'elle ne trouve que cette mesure est juste.

    Dans ce cas, nous devrons nous résigner à constater que tout est conçu chez nous pour faciliter la tâche des filous.

     

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    Dans un article du 29 avril 2011 intitulé « Plan de prévention du bruit dans l'environnement : la Mairie de Paris lance son groupe de travail », nous faisions le point sur le bruit, la nuisance environnementale numéro 1 pour les habitants selon une enquête de l'Observatoire du Bruit en Île de France et les mesures qui pouvaient être prises.

    Un groupe de travail initié par la Ville de Paris réunissant de nombreux spécialistes et organismes compétents et des représentants des habitants dont Vivre le Marais! a passé en revue les mesures éligibles au PPBE (plan de prévention du bruit dans l'environnement), qui sont déjà engagées, plan qui aurait dû être présenté dès 2008 par la Ville au terme d’une directive de 2002 de Bruxelles. 2012 constituait la limite ultime pour le produire. Le groupe de travail s' est penché sur le bruit des deux roues, les klaxons, les sirènes des véhicules d’urgence considérées comme les principales agressions. Des actions de sensibilisation sur l'interdiction du klaxon en ville devaient être entreprises prolongées, ce que nous préconisions, par des actions de communication permanentes sur le bruit.

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    Malheureusement depuis lors, nous constatons peu d’évolutions si ce n’est une nuisance par le bruit de plus en plus prégnante pour les habitants en particulier la nuit du fait de comportements irresponsables que nous avons dénoncés à maintes reprises.

    Or force est de signaler qu’en raison d’une mise en œuvre insuffisante de la directive en question à l’échelle du territoire français, la Commission Européenne vient de mettre en demeure les autorités Françaises par courrier en date du 31 mai 2013 !

    Il est ainsi précisé dans Actu bruitparif de juin 2013 que « des données relatives aux cartes de bruit stratégiques concernant certaines agglomérations ou certaines grandes infrastructures n’ont ainsi toujours pas été remontées à la Commission Européenne, alors que ces cartes devaient être établies au plus tard le 30 juin 2007. La Commission observe également que les informations qui lui ont été fournies sur certaines agglomérations ne permettent pas toujours d’apprécier si celles-ci sont complètes et satisfont aux exigences de la directive. Concernant les plans d’action qui auraient dû être publiés avant le 18 juillet 2008, la situation est encore plus grave dans la mesure où la Commission observe que sur les 24 résumés des plans d’action relatifs aux agglomérations qui auraient dû lui être transmis par les autorités françaises, seuls deux (Rennes et Montpellier) satisfont aux exigences de la directive. La Commission Européenne observe également que ne lui ont toujours pas été transmis non plus la très grande majorité des résumés des plans d’action relatifs aux grandes infrastructures identifiées sur le territoire. Par ailleurs, la Commission relève que le public ne semble pas toujours avoir été consulté sur ces plans d’actions, contrairement à ce qui est requis par la directive ».

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    Nous avons ainsi la démonstration qu’un tel sujet, une des principales nuisances de notre quotidien dénoncée par la majorité des habitants des grandes villes, n’a pas fait l’objet d’une prise en compte suffisamment sérieuse et nous vaut les diatribes de Bruxelles.

    N’aurait-il pas été plus simple, en concertation avec toutes les parties prenantes, de prendre en mains cette nuisance des temps modernes qui est la cause de bien des perturbations pour ceux très nombreux qui la subissent.

    Peut-être que Bruxelles aura plus de poids que les parisiens car nous ne pouvons plus rester au stade des incantations ?

    Dominique Feutry

  • Fete-de-la-musique

    Que devons- nous penser de l’édition 2013 de la Fête de la musique dans notre quartier ? 

    Nous avons constaté moins d’enthousiasme que les autres années et une participation en baisse, mais beaucoup de notes et de décibels cependant en certains points et rien à d’autres pourtant occupés les années passées ? Est-ce le temps ? Est-ce la crise ? Est-ce une forme d’érosion qui caractérise la 32ème édition ? Il n’empêche que à l’instar des fêtes passées, nos rues sont restées fréquentées très tard jusqu’au petit jour. Les résultats de cette effervescence ne sont pas restés inaperçus.

    Samedi matin, les papiers voletaient sur les trottoirs, le vent étant de la partie, des cannettes jonchaient le sol et les épanchements d’urine ont battu des records quasi absolus. On cherchait les toilettes mobiles annoncées ici ou là ? Quant au verre cassé, il s’en trouvait partout. Les services de la propreté de la Ville ont été mis à rude épreuve et nous devons remercier les agents qui ont été mobilisés, mais les moyens alloués après ce type de manifestation ont-ils été suffisants? Dimanche et même en ce début de semaine, il restait encore à faire à certains endroits névralgiques tels que l’angle des rues Rambuteau et Beaubourg à hauteur de l’agence de la BRED.

     

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    Concert électro dans les jardins du Palais Royal

     

    Ce qui était frappant le 21 au soir, les bouteilles cassées et les cannettes l’illustrent bien, ce sont les nombreux jeunes alcoolisés. Nous en avons déjà parlé à propos des états généraux de la nuit (notre article du 10 juin 2013). Mais l’ampleur de ce phénomène fait que nous sommes face à un problème de santé publique.

    Nous sommes tous responsables si nous restons les bras ballants. Il faut enrayer cette évolution qui n’est peut-être pas suffisamment prise au sérieux et contre laquelle les élus et les autorités compétentes, les parents, les éducateurs, les professionnels de la santé ainsi que les commerçants impliqués doivent travailler afin de trouver ensemble les moyens d’endiguer ce qui est devenu un véritable fléau. Il y a urgence. Les forces de police particulièrement impliquées lors de cette fête ont réussi à contenir les débordements et ainsi éviter les heurts.

     

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    Conducteur de scooter devant l'Eglise Réformée de la rue Saint Antoine (IIIe) distrait pas le concert au bord de la chaussée (Photo VlM!)

     

    Nous avons remarqué que certains emplacements retenus pour les musiciens étaient parfois trop près des voies de circulation fort empruntées par les véhicules, certains chauffeurs distraits ne regardent alors plus la chaussée et peuvent être a à l’origine d’accident, ce qui a failli se produire rue Saint Antoine devant l’Eglise Réformée du Marais…

    La fête de la musique 2013 n’a pas failli à la tradition, tous les styles pouvaient être écoutés. Nous regretterons simplement une baisse d’engouement, des décibels souvent exagérés, l’alcoolisme des jeunes qui est désormais de la partie et des moyens insuffisants pour remettre nos rues en état de propreté malgré la mobilisation des équipes de la Ville. Quant à la sécurité, les forces de police veillaient indéniablement.

    Dominique Feutry

     

  • Haudriettes 2 connétable musée 10 06 13"Le Connétable", restaurant et bar de nuit, 2 rue des Haudriettes (IIIe). A droite, le Musée de la Chasse et de la Nature, angle Archives/Quatre-Fils.

     

    Le week-end des 8 et 9 juin 2013 a été agité autour de cet établissement qui fait restaurant avec animation musicale le soir et bar du nuit ensuite. Déjà, dans la nuit de vendredi à samedi, vers 3h00 du matin, les habitants de l'immeuble appelaient la police pour tapage de clients consommant sur le trottoir le long de la rue des Archives, devant le Musée de la Chasse et de la Nature. Nous n'avons pas de certitude que les fonctionnaires de police soient intervenus.

    Dans la nuit de samedi, des évènements encore plus grâves se sont produits. Il était entre 1h00 et 2h00 quand une altercation violente s'est produite entre consommateurs du bar. Un riverain raconte : "Un homme a reçu un coup de poing dans la face. Tombé à terre, il a été roué de coups de pieds par son agresseur. Des personnes ont tenté de s'interposer. L'une d'elle, une femme, a reçu des coups collatéraux. Pour finir, le blessé a été ramené à l'intérieur du bar".

    La police est arrivée. Puis les pompiers. Au bout d'une heure le calme était revenu dans un bar déserté. Triste fin pour ce qui devait être un soir de fête.

    Cette affaire tombe mal pour l'établissement. Il y a deux ans, le Tribunal de Police le condamnait, pour tapage nocturne, à une amende de classe 3 de 450 € et à 1.100 € de dommages-intérêts aux riverains-plaignants et à notre association, qui s'était portée partie civile. Le Président du Tribunal avait clairement signifié à la gérante que toute récidive l'exposerait à des sanctions de fermeture administrative.

    Il faudrait pour cela qu'un procès-verbal ait été établi par la police, ce que nous ignorons à cette heure. Il conviendrait, pour le moins, que constatant l'incapacité du personnel de nuit à faire régner le calme, la Préfecture de Police ait la sagesse de retirer au bar son autorisation de nuit.

    Dominique Feutry

     

     

  • PierrotLes pierrots en action

     
    Le cinquième comité de suivi des états généraux de la nuit lancés il y a deux ans et demi s’est tenu le 6 juin à l’Hôtel de Ville en présence des acteurs concernés (associations de riverains, commerçants, préfecture de police et la Mairie de Paris) . Menée avec une certaine fermeté par le nouveau Maire Adjoint en charge de la qualité des services publics municipaux, de l’accueil des usagers et du bureau des temps, Philippe Ducloux, les échanges ont été courtois, chacun ayant pu s’exprimer.

    Une présentation sur l’évolution des usages des espaces publics nocturnes par un cabinet spécialisé a permis de lancer la réunion. Nous avons appris que la nuit à Paris comportait trois grands temps, les soirées qui se terminent par la fermeture du Métro, le cœur de la nuit jusqu’à 3h du matin et ensuite la nuit dite de « fête intensive »…Les attentes relevées par l’étude débouchent sur des réflexions qui préconisent de nouvelles formes d’aménagement de l’espace public et la révision de l’offre de déplacement. La Mairie de Paris réfléchit sur ces questions en relation avec le STIFF de façon à faciliter les déplacements au-delà des heures limites habituelles et intègre désormais, dans les projets d’aménagement, la composante nuit.

    Le thème principal des échanges a porté sur les Pierrots de la Nuit. Ils sont pour la plupart des intermittents du spectacle formés afin d'agir pour la "préservation de la vie nocturne, la sensibilisation et la prévention dans la gestion des nuisances sonores".

     

    Bar nuit

    Le scepticisme passé sur cette expérience qui coûte 120 K€ aux contribuables a fait place à un avis davantage positif sur l’action de ces personnes, même si les réserves sont encore de mise. La préfecture de police notamment reconnait le rôle de prévention mené grâce à un travail collaboratif entre ces intervenants et la police. L'action menée privilégie le dialogue permanent et la prévention avec les professionnels des établissements de nuit. Elle considère d'ailleurs que ces derniers sont davantage engagés sur ces problématiques. Bien entendu elle reste attentive aux endroits "fragiles", en particulier le XIe arrondissement. Des progrès sont enregistrés. D’autres pensent que ces pierrots n’ont guère d’utilité voire même créent des tensions dans les zones où l’abus d’alcool est très fréquent.

    Un constat qui reste donc mitigé et des avancées à confirmer.

    Certains ont insisté sur le rôle complémentaire que jouaient les médiateurs dont l’action devrait être développée selon la Mairie. L’alcoolisme des jeunes a donné lieu à des avis partagés, les uns spécifiant que la municipalité ne faisait pas assez pour le prévenir et le combattre. Cette dernière insistant au contraire sur son engagement au travers d‘un récent colloque organisé avec la préfecture de police et sur la mise en place plutôt encourageante d’un test dans 6 espaces d’accueil et de prévention dits «Chill out».

    Police-nuit

    "Vivre le Marais !" avec d’autres participants est resté néanmoins sur sa faim à l’issue de cette réunion. Les progrès ne sont pas si patents pour les riverains lorsque l’on considère l’occupation extensive de l’espace public, le bruit dans certains quartiers et la saleté qui en découle (urine, verre brisé, cannettes vides etc..). La Ville nous annonce le lancement d’une grande campagne de sensibilisation visant les épanchements d’urine. nous ne pouvons que nous en réjouir. Une campagne contre le bruit la nuit serait tout autant nécessaire.

    Les récents aléas climatiques avaient mis un peu à l‘abri de ces nuisances les habitants qui, à vrai dire sont peu consultés sur ces  questions. L’été qui approche à grands pas risque fort d’accentuer l’acuité de ces incivilités.

    Dominique Feutry

     

  • St merri who's et école 10 05 13L'école et le centre sportif St Merri, à gauche. En face, le bar-restaurant le "WHO's", partie du projet

     

    Le Maire du IVe, Christophe Girard, doit donner son avis sur la cinquième demande de permis de construire formulée par la SAS Moovment pour la création d'une boite de nuit qui cette fois engloberait les bâtiments du bar-restaurant le WHO's, 14 rue St Merri et l'ancienne galerie d'art, inactive depuis plus de cinq ans, des 1-3 rue Pierre au Lard (IVe).

    Un fait nouveau s'est produit aujourd'hui : on apprend que les parents d'élèves des écoles maternelle et primaire de la rue Saint Merri s'engagent et lancent une pétition que nous reproduisons ci-dessous.

    Texte de la pétition :


    "Chers parents,

    Chouette ! Un projet de construction de boite de nuit vient d’être déposé, juste en face de l’entrée de notre école (Who’s Bar) ! 300 à 700 places !
    Oui, vous avez bien lu.

    Le Maire de Paris doit décider ou non d’accorder le permis de construire en juin.
    Les riverains s’y opposent et nous nous joignons bien sûr à eux.

    Si
    vous ne voulez pas l’an prochain, quotidiennement, amener vos enfants
    en enjambant les flaques d’urine et le vomi de 700 fêtards qui viennent,
    eux, juste de sortir (fermeture 7h du matin), signez cette pétition en ligne. Tous les détails sont dedans. Cela ne vous prendra que 90
    secondes. Décochez (Invalidez – NDLR) les deux cases en dessous de « signer » si
    nécessaire.

    Votre voix compte ! Ne laissons pas les conditions d’accueil de nos enfants se dégrader encore davantage !

    Vos élus.

    PS :
    pour rappel, ce projet a déjà été refusé deux fois. Mais le
    propriétaire tient absolument à faire la nouba tous les jours devant
    l’école. Il est influent. Il s’accroche. Il a des sous".
            
    Fin du texte de la pétition

    Nous soutenons cette initiative et son objectif. Elle intervient après une réunion qui s'est tenue ces jours-ci à la mairie du IVe entre les riverains du collectif  "Pierre Aulard" et le conseil de quartier Saint Merri, pour un échange sur ce projet.
                       
    Dominique Feutry
                 
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    La rue du Grenier Saint Lazare (IIIe) encombrée par 3 cars en stationnement le 24 mai 2013 à 19h00  (Photo VlM)

     

    Si le Comité Colbert qui regroupe 64 marques de luxe françaises a récemment appelé les Pouvoirs Publics à assurer la sécurité des touristes souvent victimes de vols à la tire, voire de pillages en règle (cf des événements récents), il serait souhaitable aussi que les Pouvoirs Publics au travers de la Police fassent respecter les règles élémentaires de stationnement par certains conducteurs de cars qui transportent ces mêmes touristes et visitent notre quartier.

    La rue de Grenier Saint Lazare (IIIe) est emblématique à cet égard. Le couloir de bus qui se trouve du côté des numéros impairs est devenu, entre la rue Saint Martin et la sortie du parking du Quartier de l’Horloge, une véritable aire de stationnement gratuit pour cars, une réelle aubaine pour ces derniers. Non seulement ils sont ainsi postés les uns derrière les autres par grappe de 4 ou 5, mais même à l’arrêt, les moteurs tournent à plein régime (afin de maintenir une bonne température au sein de l’habitacle) occasionnant bruit et pollution qui s’ajoutent à l’occupation de l’espace public. Dès lors, ils obligent les bus à se déplacer puisque l’arrêt n’est plus accessible. Enfin, ils obstruent le champ de vision des conducteurs de véhicules sortant du parking. C’est un miracle qu’aucun accident grave ne se soit encore produit. Le malheureux feu tricolore qui a été installé sur insistance du Maire du IIIe arrondissement perd ainsi une bonne partie de son utilité….

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    Un car en stationnement illicite rue du Grenier Saint Lazare le 28 mai 2013 à 20h30 (Photo VlM)

                       

    Lorsqu’indigné, vous osez demander au chauffeur de ces énormes cars de stopper le moteur, une réplique menaçante ou un bras d’honneur sont les réponses courantes. Aussi ne vous reste-t-il plus que la possibilité de vous rendre au Commissariat Central tout proche, afin de signaler les contrevenants. Votre interlocuteur est alors étonné de découvrir par la vitre de son bureau autant de cars en infraction et vous assure qu’il va envoyer quelqu’un ….Mais hélas, vous devez vous rendre à l’évidence, telle sœur Anne, vous ne voyez venir personne ! Les cars peuvent donc, en toute tranquillité, prendre leurs habitudes dans cette rue pleine de sollicitude à leur égard.

    Alors que devons-nous en penser ? Est- ce du laxisme ? Est-ce un manque d’effectifs ? Est-ce une façon d’éviter de pénaliser certains commerces tout proches dont le chiffre d'affaires est sans conteste "boosté" par cette manne touristique garée à quelques mètres ?

    Cette situation n’est pas très glorieuse, elle empoisonne, au sens propre comme au sens figuré, les passants et les habitants du quartier. Il est inconcevable que cela puisse perdurer. D’ailleurs, il n’y a pas si longtemps, aucun car ne prenait la liberté de stationner à cet endroit où dorénavant les chauffeurs installent leur machine plusieurs heures durant avec insolence.

    Nous avons adressé un courrier au Maire du IIIe arrondissement et au Commissaire de Police afin qu'ils prennent toutes les mesures nécessaires à l'égard de cette situation connue.

    Dominique Feutry

     

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    L"application mobile "BePark" permettant le stationnement à la minute

     

    Les journaux ont fait récemment l’écho au stationnement à la minute qui pourrait, pour partie, résoudre la question que se posent les personnes qui se rendent à Paris en véhicule. A savoir: "où vais je me garer" ? Jugés chers, les parkings sont de plus en plus délaissés par les automobilistes ou certains peu connus (hôtels, grands magasins…) sont peu occupés. 

    Une expérimentation est en cours qui pourrait changer les habitudes. Ainsi il suffit de s’inscrire sur le site internet dédié « parking BePark » créé par de jeunes belges, en lui communiquant vos coordonnées, notamment bancaires et le N°d'immatriculation du véhicule. Ensuite lorsque vous vous rendez à l’entrée d’un parking offrant le service Be Park, ou que vous souhaitez en sortir, il vous suffit alors d’appeler un serveur vocal et la barrière se lève aussitôt. La facture vous est adressée chaque fin de mois. Ce mode de stationnement est facturé différemment puisque le décompte du coût ne se fait pas à l’heure mais à la minute. Cela devrait inciter les conducteurs scrupuleux dans leurs dépenses de stationnement à retrouver la voie des parkings et d’une certaine façon permettre de limiter les embouteillages, la pollution et le bruit en cherchant une place sur la voie publique.

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    Panneau précisant qu'il s'agit d'un parking au stationnement à la minute

     

    Il semblerait qu’en Espagne ce mode d'utilisation et de paiement des parkings ait été très vite adopté et il est aujourd’hui généralisé. Il commence aussi à prendre corps en Belgique. Les « gros » exploitants de parkings s’intéresseraient dit-on à cette question.

    Seulement le bât blesse sur le fait que les parcs parisiens sont sous délégation de service public. La Ville de Paris reçoit en effet 50 % du chiffre d’affaires perçu par les opérateurs, ce qui signifierait incontestablement une baisse conséquente de recettes pour cette dernière. Cette situation est assez curieuse car, d’une part nombre d’actions engagées sont présentées comme devant diminuer la pollution par les gaz d’échappement mais, d’autre part, l’importance des recettes financières poussent à ne rien faire dans ce cas précis des parkings sous délégation… Il se murmure que l’idée d’accepter par quart d’heure et non pas à la minute ferait son chemin.

    Augurons que finalement la raison l’emportera et que nous imiterons tout simplement nos voisins espagnols dans l’intérêt de tous.

    Dominique Feutry