Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Lutte contre le bruit

  • Pecresse Huchon jean paul

    Valérie Pécresse, tête de liste UMP, et Jean-Paul Huchon, tête de liste PS, les deux principaux protagonistes en Île de France, font aux industriels de la nuit des risettes qui se soucient peu des habitants. Leurs électeurs, cependant.

       

    Le quotidien "Le Parisien" du samedi 27 février a consacré à nouveau une pleine page au débat entretenu par les industriels de la nuit et les fabricants de boissons alcooliques autour des nuits parisiennes. Nous leur tirons notre chapeau car ce sont des as de la rhétorique. Platon vouerait sans doute à leur talent une admiration sans borne. Partir d'un principe erroné – Paris se meurt – pour convaincre les décideurs de les aider à développer leurs affaires, relève en effet du tour de force.

    Car Paris ne meurt pas. Avec ses 29 millions de touristes par an, un chiffre qui croît chaque année, Paris se classe au premier rang des villes les plus visitées au monde. Les activités de jour et de nuit en profitent bien entendu, comme en témoigne la foule dont nous constatons la présence croissante dans les rues, les bars, les restaurants, les cinémas, les théâtres, les salles de concerts, les discothèques et autres lieux de rencontre.

    Nous ne disposons pas des mêmes moyens pour nous défendre et financer notre propagande, mais nous avons en mains un bulletin de vote. Puisqu'il n'y a aucun débat de fond dans ces élections, il nous appartient d'analyser, sur un sujet qui a trait à notre bien-être, quelles sont les positions prises par les uns et les autres et décider de notre comportement.

    Voici ce qu'ils proposent :

    Jean-Paul Huchon se déclare prêt à augmenter l'aide financière aux établissements de nuit pour qu'ils insonorisent leurs salles. Etrange proposition. Si l'activité est économiquement rentable, les banques sont là pour y pourvoir. Que viendrait faire l'argent du contribuable dans cette galère ?

    Valérie Pécresse nous laisse sans voix : elle pense que le Marais doit être "ciblé" pour bénéficier plus que tout autre quartier, de la manne des pouvoirs publics au prétexte de la "forte concentration d'établissements". Elle oublie simplement que le Marais bénéficie aussi de la plus forte densité d'habitants avec des pointes à 450 hab/ha (APUR) et que la sagesse jointe au respect de ces habitants commande d'y interdire la création de toute nouvelle activité bruyante.

    Le MoDem fait encore plus fort. Alain Dolium, sa tête de liste, parle de créer un label "quartier musique". Nous sommes tentés de lui décerner le label de la légèreté. A-t-il pensé un instant aux gens qui vivraient dans ces quartiers et dont les nuits seraient des enfers ?

    C'est un peu dommage : on ne trouve de déclarations de bon sens que chez certains extrêmes qui suggèrent qu'on devrait organiser la fête là où elle ne gêne personne, et un silence prudent de la tête de liste des Verts, Cécile Duflot, qui considère "qu'il faut faire quelque chose" sans en dire plus.

    "Le Parisien" met une touche plaisante à son reportage en révélant que Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris et chargé de l'organisation en juin des "états généraux de la nuit", est harcelé la nuit à son domicile par un mauvais plaisant qui cherche à l'empêcher de dormir. Nous condamnons la démarche même si, pour reprendre une formule utilisée dans d'autres circonstances, nous pouvons la comprendre.

    Ceux qui, dans nos quartiers, défendent ces listes ont encore le temps de s'expliquer. Nous leur ouvrons nos colonnes et celles du réseau "Vivre Paris !" auquel nous appartenons. Dans l'état actuel des choses, nous sommes obligés de reconnaître que notre tentation est de vouer tout le monde aux gémonies et de considérer l'abstention comme un refuge.

      

    Habitants du Marais - et d'ailleurs – venez peser dans ce débat où vous êtes les oubliés. Diffusez largement cet article et rejoignez notre association apolitique en  cliquant ICI

     

  • Siad et gérard

    Gérard Siad (à gauche), président du SNEG, et Gérard Simonet. (Photo "d'Archives")

     

    En décidant de ne pas modifier radicalement le paysage de la rue des Archives, la Maire du IVe Dominique Bertinotti a ouvert la voie à une entente qui s'est concrétisée le 11 février, en mairie du IVe, en présence du Maire-Adjoint Richard Jean-Baptiste et de sa collaboratrice Alexandra Crisan.

    Les présidents des associations représentatives des commerçants et des habitants, le SNEG (syndicat national des entreprises gay) et "Vivre le Marais !" ont accepté les termes d'une "charte des bons usages", qui rappelle la loi et les règlements et fait appel à la bonne volonté des uns et des autres pour que ce qui échappe à la règle commune soit pris en charge par la collectivité.

    Par exemple, les habitants et les exploitants de commerces sont invités à intervenir de plein gré,  directement, contre l'invasion des affiches sauvages et des flyers. Il ne s'agit pas de se substituer à la mairie dans ses obligations d'assurer la propreté mais de montrer, notamment, à ses agents qui assument la tâche ingrate de nettoyer, que les riverains sont solidaires de leurs missions.

    Il reste à finaliser un document qui a pour l'instant valeur d'accord paraphé.

    Peu de jours après la création du "Réseau Vivre Paris !" qui a pour but de faire entendre la voix des habitants dans le débat sur "les nuits parisiennes", cet évènement montre qu'il n'y a pas forcément incompatibilité entre les intérêts des commerces et la tranquillité des parisiens.

    Pour adhérer à notre association de défense des habitants du Marais, apolitique et culturelle, cliquer ICI

                                                                                                                            

  • Bruit boucher oreilles

    Le bruit, source de nuisance numéro 1 pour les habitants de Paris Île-de-France. (Illustration mairie d'Île de France)
       
       
     
    Chacun aura remarqué le matraquage médiatique auquel nous sommes soumis depuis plusieurs semaines sur le thème de la vie nocturne de Paris qui, selon les professionnels de la boisson et de la nuit, serait menacée d'extinction.
     
    C'est complètement à l'opposé de nos constatations, et les chiffres sont là pour conforter notre analyse : Paris est la ville de très loin la plus visitée au monde (29 millions de touristes par an, selon Wikipédia) et il n'y a aucune raison de penser que cette masse de gens ne participe pas à l'activité de la nuit.
     
    Pourquoi alors l'acharnement de ces professionnels à vouloir démontrer l'absurde en culpabilisant les pouvoirs publics (trop rigides) et les habitants (trop grincheux ) ? Nous avons notre explication : l'a-vi-di-té. Leurs affaires marchent, si nous en jugeons par la fréquentation que nous observons tous les jours des bars, brasseries, restaurants, discothèques et autres lieux de vie, mais pourquoi ne pas tirer partie de la conjoncture pour tenter d'accroître chiffre d'affaires et profits ?
     
    On les a entendus à la réunion le 1er février de "l'observatoire des lieux de vie et de diffusion musicale", créé par la Ville en 2004. Le réseau "Vivre Paris !" y assistait. Ce que nous avons retenu de leurs interventions est une déclaration de guerre. On nous accuse d'être de plus en plus "grincheux", comme si ce trait de caractère était indépendant de l'environnement auquel nous sommes soumis, seul responsable en réalité des protestations de certains d'entre nous.
     
    On nous reproche d'acheter des logements près d'établissements bruyants et de déposer des plaintes ensuite pour tapage excessif. Comme si la loi en France était à géométrie variable, plus protectrice des anciens habitants que des nouveaux. Cette argumentation est tellement affligeante que nous nous demandons si ceux qui la développent ne vivent pas sur une autre planète.
     
    Les pouvoirs publics sont aussi la cible de leurs attaques. La Préfecture de Police est accusée pour les fermetures administratives qu'elle décide. Pour avoir participé à une ou deux reprises au processus qui conduit à cette décision (modulée et progressive : 3 jours, puis neuf jours, etc …), nous attestons qu'il faut que l'établissement ait tué père et mère pour en arriver là. Et surtout ignoré les avertissements puis les mises en demeure. Il faut que les gérants d'établissement arrêtent de manier cette fiction.
     
    La Mairie de Paris est sollicitée pour financer l'insonorisation des locaux. Y a-t-il une logique que les habitants de Paris financent de tels travaux par leurs impôts alors qu'il suffit de maîtriser le bruit avant de songer à se calfeutrer ?
     
    Une chose est claire pour nous cependant : le décret de 2006, qui fixe par exemple à 3 décibels les émergences sonores acceptables de nuit, n'est pas négociable. 3 décibels, sur l'échelle logarithmique des bruits, correspond à un doublement du bruit ambiant (*). Les gens qui vivent, étudient, travaillent et quelques fois souffrent de maladie dans les immeubles parisiens, qu'ils soient jeunes ou vieux, ont le droit de dormir pour récupérer la nuit.
     
    Les représentants de la profession agitent le spectre de la concurrence de Barcelone et de Berlin, où les lois seraient comparables aux nôtres mais la police moins "tatillonne". D'abord, elles sont loin derrière nous en matière de fréquentation, ensuite Berlin est une ville peu dense avec des espaces déserts où le bruit ne gène personne, alors que Paris avec ses 240 hab/ha (APUR) est haut placée dans le classement des villes les plus denses du monde. Enfin, chacun reconnaît que Barcelone est championne en matière de beuveries nocturnes. Est-ce bien un modèle que nous voulons suivre ?
     
    On reparlera de ces sujets à l'occasion des "états généraux de la nuit" que l'élu de Paris, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, Ian Brossat, entend organiser en juin, si toutefois il nous y convie. Sa première tentation a été de le faire sans nous. Le "Réseau Vivre Paris !" entend bien être partie prenante.
     
    Il nous est agréable de conclure sur une note optimiste. L'état de guerre que nous dénonçons n'empêche pas l'entente au niveau local. Plusieurs patrons de bars/discothèques sont membres de notre association et ont compris qu'un dialogue avec nous est souvent en mesure de recréer l'harmonie entre professionnels et riverains. Quand la paix peut être obtenue par une action légère sur un potentiomètre de sono, beaucoup d'exploitants sont sans doute prêts à y souscrire.
     
     
    (*)  doublement = 100% de hausse ou facteur 2 sur le volume sonore. Définition du bel : logarithme décimal du rapport des volumes, soit logarithme de 2, qui vaut 0,30103 bels (tables de Bouvard & Ratinet)  ou 3,0103 décibels
     
     
     
  • Advtv assises 30 01 10

    l'ADVTV (association des victimes de troubles du voisinage), change de nom pour s'appeler "association anti bruit". Elle existe depuis 30 ans au niveau national. Elle a tenu le 30 janvier des assises, à l'auditorium Jean Dame, mairie du IIe. Le Maire Jacques Boutault a tenu a accueillir les participants et à leur adresser un message de soutien, alors même qu'il commence à être la cible de critiques sévères à propos de l'aménagement de son secteur.

       

    L'ADVTV, section Paris, est membre du "Réseau Vivre Paris !" dont nous vous annoncions le lancement dans notre article du 24 janvier. Autour de la présidente Anne Lahaye, et de la responsable parisienne Eliane Bado, un panel de personnalités était réuni : Dr Philippe Ritter, membre du conseil national du bruit, spécialiste des pathologies causées par le bruit, Clément Boyé, psychothérapeute des maladies liées au bruit, la lieutenante Gaudelas et la brigadière Marck, de la préfecture de police de Paris, une avocate du barreau de Paris, Me Boccara, et un représentant de la magistrature, le tout sous la présidence du député Eric Diard, président du conseil national du bruit.

    Les médecins sont formels : le bruit a des effets dévastateurs sur la santé. Pour celui qui en est la cause, le reste du monde n'existe pas. Seul son intérêt compte. Chez celui qui le subit, avec répétition (c'est le cas d'une musique amplifiée), le procédé s'apparente aux techniques de torture par le réveil. Au plan psychologique, la victime le vit comme une agression de la part d'un adversaire qui agit sciemment à son encontre. C'est le phénomène de la "fixation paranoïde".

    Comment lutter efficacement contre ce fléau que les français considèrent comme la plus grave des nuisances environnementales ?

    Il y a les bruits de la rue. Ils sont le fait des terrasses et des consommateurs qui boivent et fument sur l'espace public. Il n'y a pas de base juridique solide pour verbaliser bien que les gérants d'établissements soient tenus pour responsable du comportement de leurs clients. En revanche, une façon de lutter contre l'invasion des terrasses est d'en limiter le nombre et la taille. La Mairie de Paris semble découvrir l'étendue du phénomène. C'est pourtant elle qui délivre les autorisations !

    Montorgeuil

     Rue Montorgueil (IIe) : les terrasses occupent la quasi totalité du trottoir. Les bars/restaurants exigent à présent de la Ville de disposer de toute la largeur. 15 bars/restaurants du quartier ont mandaté un avocat à cet effet. Justification : les piétons peuvent marcher sur la chaussée. C'est un faux argument, que nous combattrons : des véhicules circulent sur la chaussée, notamment les deux-roues motorisés. Les personnes fragiles ont besoin de la sécurité d'un trottoir.

       

    Il y a ensuite la musique diffusée par les établissements qui accueillent du public : bars, restaurants, discothèques. Trop d'entre eux sont ouverts toute la nuit. Les intervenants de la préfecture ont rappelé l'existence du "bureau d'action contre les nuisances". Il faut s'adresser à eux par écrit (*). Ils réagissent immédiatement et viennent constater chez les plaignants s'il y a effectivement une émergence sonore répréhensible au titre du décret de 2006 qui qualifie d'infraction un bruit "nuisant". Elle l'est à partir de 3 décibels (au-dessus du bruit de fond), la nuit. Rappelons que 3 décibels correspondent à un doublement du volume sonore.

    L'infraction pour tapage diurne ou nocturne est du ressort du pénal. S'il s'agit de voisins, il est conseillé de demander l'intervention de la police d'arrondissement, qui pourra rédiger un procès-verbal destiné au Procureur du tribunal compétent.

    Si elle est le fait d'un professionnel (bar, discothèque), l'intervention de la préfecture pourra déboucher sur une "étude d'impact", à charge de l'exploitant, qui déterminera s'il y a matière à des mesures d'insonorisation ou de limitation de volume des amplis (dépenses à la charge du gérant), mais aussi à des décisions de fermeture administrative particulièrement dissuasives.

    La pression du lobby des boissons et de la nuit a atteint son paroxysme ces dernières semaines. De nombreux journalistes nous ont appelés pour comprendre ce que pensent les habitants de cette campagne. Nous avons répondu qu'elle est artificielle car Paris n'a jamais accueilli autant de visiteurs (29 millions par an, selon Wikipedia) et n'a jamais été aussi active la nuit. Les professionnels en veulent encore plus. Ils ne se soucient pas des habitants. C'est une erreur de leur part : privée de ses citadins, privée de vie, la ville de Paris n'aurait plus d'attrait et deviendrait un vulgaire parc d'attractions. En ce qui nous concerne, notre choix est fait : il est hors de question de partir et notre modèle, s'il en faut un, est plutôt Rome que Las Vegas.

       

    (*) Préfecture de Police de Paris, Direction des Transports et de la Protection du Public (DTPP), Bureau d'action contre les nuisances, 12 quai de Gesvres – 75 004 – Paris – Tél. 01 49 96 35 06

     

    Pour adhérer à l'association "Vivre le Marais !", cliquer  ICI

       

  • Réseau vivre paris ! mains réunies

    L'union fait la force. En réponse à la campagne d'articles rédactionnels déclenchée par les professionnels de la nuit et des débits de boissons, qui demandent un assouplissement de la réglementation des terrasses et plus de tolérance en matière de tapage nocturne, dix associations ont scellé un accord qui repose sur la mise en commun de leurs moyens  pour faire contrepoids à cette initiative préoccupante.

       

    Au cri de "Paris s'endort, Paris se meurt !", les défenseurs des débits de boissons et commerces de la nuit ont rassemblé des noms sur une pétition réclamant plus de liberté pour exploiter à leur guise l'espace public et faire plus librement tout le bruit qui découle de leurs activités marchandes.

    Nous respectons ces signataires mais que sont-ils au regard des 2.203.817 (INSEE) personnes qui vivent à Paris intra muros, y travaillent et veulent bénéficier d'une tranquillité qui leur est due ? Personne n'a de grief a priori contre une profession qui aspire à se développer. Mais il faut savoir que Paris est une ville dense avec 240 hab/ha en moyenne (hors bois)(APUR *), juste derrière Le Caire et New-York Manhattan (Wikipedia), et que les secteurs les plus courus de la capitale, notamment le centre historique, sont bien au-dessus de la moyenne.

    Ceci signifie qu'il y a peu d'endroits où une activité bruyante peut prospérer sans susciter une levée de boucliers des riverains.

    Quartier montorgueil habitants en colère

    Quartier Montorgueil, longtemps célébré pour sa rue piétonne, désormais invivable pour ses riverains. On leur doit cette prise de vue qui se passe de commentaire. Il faut espérer que la réalité ne rejoigne pas un jour la fiction mise en scène par cette photo "réhaussée" (droits : blog  mediaunautreregard.com).

    De là à prétendre que Paris est menacée d'extinction, comme on l'a lu ici et là, dans la presse, il y a des années-lumière. Avec 29 Millions de touristes par an (Wikipédia), Paris est solidement installée en tête des villes les plus visitées au monde. On peut encore vouloir plus, mais faire de la désaffection de Paris un argument pour lever les barrières réglementaires relève d'une rhétorique douteuse.

    Pour que soit accentuée au contraire la fermeté à l'égard des commerces qui abusent, pour qu'ils se plient aux règlements en vigueur en matière de terrasses et étalages, pour qu'ils respectent la tranquillité de ceux qui travaillent ou étudient et veulent se reposer la nuit, et parmi eux des enfants, des gens âgés, des malades ; pour que soient respectées les capacités de déplacement des personnes à mobilité réduite, un ensemble de dix associations représentant une grande diversité de quartiers de Paris, s'est constituée en réseau au nom de "Vivre Paris !", qui entend représenter les habitants dans un dialogue  constructif avec la Préfecture de Police, la Mairie de Paris et les commerçants eux-mêmes.

    Il s'agit de :   

    • ADVTV (association de défense des victimes de troubles de voisinage), section Paris
    • Association Descartes Mouffetard, (Ve)
    • Association Vivre aux Halles, Montorgueil, Saint-Eustache, Montmartre, 1er
    • Droits du Piéton, association nationale, section Paris
    • Vivre le Marais !, IIIe et IVe,
    • Association ACCOMPLIR, Ier, IIe 
    • Les Riverains de la Butte aux Cailles, XIIIe
    • Quartier Latin Passionnément, Ve et VIe,
    • Association Aubriot Guillemites, IVe
    • SOS Bruit Paris, VIe

    D'autres viendront nous rejoindre. Nous avons décidé de mettre en commun notre logistique  pour créer le "réseau Vivre Paris !", qui s'appuie sur Internet. Ainsi, nous sommes en mesure désormais de mobiliser instantanément des milliers de personnes sur un projet ou une prise de position que nous décidons de combattre et de le faire savoir aux pouvoirs publics et aux médias.

    Nous avons diffusé le 25 janvier un communiqué de presse dont voici le texte intégral.

    Il faudra compter avec nous. S'il y des "Etats Généraux de la nuit" qui se tiennent, comme l'annonce l'élu  Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, (notre article du 4 janvier), nous devrons y être invités pour que leur légitimité soit reconnue. Même remarque à propos de la révision du règlement des terrasses à laquelle doit s'atteler l'Adjointe au Maire, Lyne Cohen-Solal, chargée du commerce.

      

    * APUR : atelier parisien d'urbanisme (Mairie de Paris)

    Pour rejoindre notre association agréée, loi de 1901, apolitique et culturelle, Cliquer ICI

      

      

     

  • Discotheque ibiza

    Le Journal Officiel l'annonçait le 28 décembre 2009, les discothèques de France pourront désormais rester ouvertes jusqu'à 7 heures du matin. (photo les nuits d'Ibiza)

     

    L'initiative jusque là appartenait au Préfet. C'est lui qui fixait pour son département l'heure de fermeture. Cette liberté d'appréciation lui est retirée. Le gouvernement décide à sa place en faveur d'un horaire unique censé contribuer à libérer l'économie des contraintes existantes : ce sera 7 heures du matin, le maximum, de façon générale.

    "Une uniformisation qui satisfait tout le monde" commente "L'Union" de Reims. Tout le monde, c'est à dire tous les professionnels de la nuit, représentés notamment par la "Fédération Nationale des Cafés, Brasseries et du Monde de la Nuit", dont le Président se frotte les mains en faisant ses comptes.

    Les arguments utilisés par les uns et les autres pour prétendre que cette mesure est salutaire ne résistent pas à une analyse de bon sens : si ces professionnels, qui vivent de la vente de boissons alcooliques, se réjouissent et annoncent investissements et création d'emplois (on a déjà entendu cette profession de foi à propos de la TVA), c'est qu'ils tablent sur une augmentation de la consommation de boissons par les jeunes, cibles de leurs discothèques. Ils en font la chair à canon (de rouge) de leur commerce. Il était malsain de les laisser partir à deux heures du matin "pour consommer ailleurs", disent-ils, on va s'en occuper jusqu'à sept heures.

    Ils ont l'obligation d'arrêter de servir à 5h30. Dans les pays où cette mesure est en place, un haut-parleur prévient les consommateurs avant l'échéance et ils se précipitent au comptoir pour faire des réserves. Au bout du compte, cette disposition est génératrice de surconsommation.

    Nous ne cherchons pas à accentuer le trait. Ceux qui vivent comme nous dans des secteurs où les nuits sont festives et chaudes connaissent parfaitement l'ambiance des petits matins, car c'est souvent l'heure où ils partent travailler en slalomant entre les plaques de vomi, les déchets en tout genre et les clients ivres qui hurlent ou se battent, quand ils ne gisent pas inconscients en travers du trottoir.

    Il y a peu de discothèques dans le Marais. Il est possible que cette loi ne nous concerne pas. Il ne faudrait pas toutefois qu'elle serve de prétexte à l'extension du nombre déjà trop élevé des établissements qui ont l'autorisation de nuit, véritables jalons d'un parcours de buveurs noctambules qui n'est pas compatible, avec la tranquillité des habitants, compte tenu de leur densité et de l'étroitesse des voies.

     

  • Archives 51 haudriettes 3 Haudriettes 2 connétable bis

    Face à face, l'immeuble du 51 rue des Archives et le restaurant bar de nuit "Le Connétable" (IIIe)

                                                                                                                                          

    Les immeubles du 51 rue des Archives (IIIe) font partie du parc de logements locatifs de la Ville de Paris.  Précédemment gérés par la SAGI, la Mairie de Paris en a transféré le mandat récemment à  PARIS  HABITAT, un autre bailleur social de la Ville. La résidence comporte 57 logements qui donnent sur les rues des Archives et des  Haudriettes.

    Les locataires viennent de décider la constitution d'une association pour lutter contre le bruit généré par les usagers du bar de nuit "Le Connétable" situé juste en face dans l'immeuble du 2 rue des Haudriettes, dont les habitants se battent depuis plusieurs années pour avoir la faveur de dormir la nuit.

    L'association se nomme "AL du 51 Archives". Elle est présidée par Marie Cazaux. Ses griefs : les consommateurs du bar se répandent la nuit sous les fenêtres des résidents et, l'alcool aidant, parlent bruyamment quand ils ne hurlent pas, laissent des détritus partout, urinent, vomissent, taguent et laissent la place immonde à six ou sept heures du matin.

    L'association s'est rapprochée de nous. Dans un souci de conciliation nous en avons reçu la présidente ainsi que la gérante du bar et la représentante de l'immeuble qui l'héberge. Un consensus se dégage sur le diagnostic : les consommateurs viennent dans ce bar pour finir leur nuit en bacchanale. Quand les restaurants et les bars comme "La Perle", qui attire chaque soir des centaines de personnes, ferment, entre minuit et deux heures du matin, leur clientèle se dirige vers les établissements qui ont l'autorisation de nuit, dont on regrette qu'elle ait été distribuée avec une largesse excessive par la préfecture de police de Paris.

    La gérante reconnaît son incapacité à gérer les débordements de ceux qui ont trop bu  (mais qu'elle a accepté de servir).  Elle s'engage à mieux faire la police et à nettoyer les lieux après la bataille mais elle envisage des mesures plus radicales : rendre à l'établissement sa vocation première de restaurant de qualité et limiter l'ouverture de nuit à deux ou trois jours par semaine.

    Nous lisions aujourd'hui avec étonnement un article du "Parisien" qui rapporte la complainte des gérants de bars de nuit parisiens, qui se plaignent de la réaction des habitants :  "Paris est à la traine par rapport aux autres capitales européennes", disent-ils. Nous sommes surpris que "Le Parisien" se fasse l'écho de pareilles sornettes. Paris est la ville la plus visitée du monde.  Villes les plus visitées, Wikipédia             

    Le IVe arrondissement, avec 15 millions de touristes par an, tient à lui seul un record. Il n'est pas étonnant que les bénéficiaires du business nocturne en veuillent encore plus, mais par pitié, qu'ils ne cherchent pas à nous faire passer des vessies pour des lanternes.

                                                                                                                                            

  • Fête musique 2009 échelle temple

    Orchestre celtique sur la placette de" l'échelle du Temple" (IIIe) et danses traditionnelles irlandaises, spontanées et rafraîchissantes.                      
                                                                                                                     

    Il fallait s'approcher de très près pour les entendre. A cent mètres de là, un bar déversait une musique enregistrée dont il suffisait évidemment de tourner le bouton pour augmenter le volume. C'était David contre Goliath mais c'est dans la légende uniquement que David est vainqueur. Cette année encore, on a assisté au combat inégal de la musique instrumentale contre les kilowatt du son enregistré.

    La fête bien entendu a fait recette. Il y avait tant de monde rue des Archives, à hauteur du COX, que la zone a dû être bouclée par la police. Les voitures qui voulaient remonter  étaient déroutées vers le boulevard de Sébastopol. La loi de la bière et des décibel a régné sur le secteur.

    On trouvait peu de témoins le lendemain pour en parler. L'immense majorité des riverains avaient déserté Paris. En rentrant chez eux, ils ont découvert les tombereaux de détritus que les fêtards ont laissés. On célèbre Boris Vian en ce moment. Dans "l'Arrache-Coeur", il met en scène "La Gloire" qui vit sur une barque et plonge dans un lac fétide à longueur de journée pour remonter à la surface la pourriture du monde. Ces agents de la propreté de Paris que nous avons vus à l'oeuvre ce matin en étaient la désolante incarnation.

    Il faut néanmoins souligner un fait, qu'on doit mettre sans doute à l'actif de la police : à minuit, les animations s'arrêtaient. Le bruit et les désordres, en revanche, se prolongeaient tard dans la nuit. Ceux qui devaient dormir, les jeunes en particulier qui passaient les épreuves du bac français lundi matin, n'ont pas eu leur content de sommeil. 

    Cette année encore, nous nous interrogeons sur notre société. Est-il  bien juste qu'une partie de la population, au nom de son bon plaisir pour les uns, de l'argent massivement engrangé pour les autres, impose sa loi et ses excès à des concitoyens, au prix d'accomodements douteux avec la loi commune ?

    On mesure les limites de la protection que peut offrir la police. On constate d'une année sur l'autre le fléchissement de la détermination des élus. Il reste pourtant aux habitants de sérieux moyens de se défendre : la parole et le bulletin de vote.

                                                                                                                                                                                           

    Pour rejoindre notre association agréée, loi de 1901, apolitique et culturelle, Cliquer ICI

                                                                                                                                  

                                                                                                                                 

                                                                                                                                                          

  •  Technoparade (2)
    La Technoparade 2007

                                                                                                                                                  

    Le colloque de BRUITPARIF a réuni le 17 juin 2008 des représentants, souvent des Maires, des communes d'Ile de France pour faire le point sur l'état des lieux en la matière, à savoir la cartographie du bruit, exigée par Bruxelles pour les communes de plus de 250.000 habitants et, surtout, le programme de mise en œuvre du plan de lutte qui est le véritable enjeu de la démarche. (Bruitparif: Contexte réglementaire)

    A écouter les conférenciers, il nous est revenu à l'esprit une bande dessinée humoristique qui met en scène un pianiste de concert. Il s'assoit sur son siège, ajuste son habit, prend l'air inspiré et constate que ses mains n'atteignent pas le clavier. Il se tourne vers la coulisse et donne un ordre. Une grue arrive sur la scène, soulève le piano et le place à bonne distance de lui.

    Il nous a semblé que la lutte contre le bruit, considéré par les franciliens comme la nuisance numéro 1, souffrait de ce genre de dérive.

    Tout a commencé par la cartographie. Paris a donné l'exemple en sortant sa carte en 2004, bien avant l'échéance fixée par Bruxelles. Mais à regarder de près, cette étude était une simple déclinaison de la carte du trafic automobile, au motif que le bruit dans la ville étant essentiellement routier, il  est directement corrélé au trafic. Bien entendu, on a introduit quelques modulations intelligentes mais la cartographie du bruit de Paris ignore les émergences, donc le bruit de la moto au pot d'échappement frelaté, les klaxons dus aux embouteillages, les sirènes des pompiers, les vociférations des fêtards la nuit et bien d'autres motifs de notre  allergie à cette nuisance majeure.

    A écouter les déclarations des participants, la lutte contre le bruit se présente comme une politique d'aménagement qui fait une part plus importante à l'isolation phonique, aux écrans anti-bruit, à la couverture des axes routiers, aux quartiers verts et autres dispositions de voirie, tout à fait louables au demeurant, mais qu'on ne s'attendait pas à trouver en réponse frontale au problème.

    Car la lutte contre le bruit passe avant tout par l'élimination des causes. On retrouve là le syndrome du pianiste : il était trop facile pour lui de rapprocher son siège !

    Au risque d'agacer nous répétons qu'il faut une réglementation plus contraignante à l'égard des deux-roues motorisés, plus limitative à l'égard des klaxons (où en est-on de l'idée d'un précédent Préfet de Police de Paris, de coupler le klaxon avec les feux de détresse, reprise d'ailleurs dans le plan de lutte contre le bruit de Paris, mais toujours dans les limbes quant à son implémentation), une attitude plus déterminée de la part de la police, qui ne verbalise pas ces types d'infractions.

    La démarche des élus est respectable car elle est bonne en soi mais, à l'égard du bruit, problème plus que présent, elle fait figure de projet à très long terme, qui laisse les administrés sur leur faim.

    Dans cet ordre d'idées, on prépare la "Technoparade 2008" à Paris. Il est désolant de constater les moyens que la Ville déploie à cette occasion pour protéger les participants de l'agression des décibels qui seront déversés sur les participants et notamment les plus jeunes et les plus vulnérables, alors que le bon sens recommanderait qu'on limite la puissance des sonos installées sur les chars.

    Il faudrait aussi penser aux riverains qui voient venir cet évènement avec appréhension. Nous rappelons, à cette occasion, à la Préfecture de Police, notre souhait que l'itinéraire traditionnel autour du Marais soit modifié : il n'est pas normal qu'on inflige cette épreuve chaque année aux mêmes personnes. Les jeunes veulent cette manifestation, soit, mais que chacun ait sa part de la croix.

    Gérard Simonet
     

                 

  • Techn

    Bruitparif_2_au_maire

     

                                                                                                                             
    Deux images de la technoparade du samedi 15 septembre 2007 : des chars tonitruants qui se préparent au défilé, place de la Bastille ; des capteurs de bruit de Bruitparif disséminés sur le trajet, ici sur les toits du 2 rue au Maire, IIIe arrondissement.                                                                                                                                                         

    A l’issue de ses deux premières années d’existence, Bruitparif dresse un bilan encore incomplet mais prometteur. Chargé de réconcilier la "carte du bruit" que la Mairie de Paris a distribuée hâtivement en 2005, avec la réalité du terrain, Bruitparif a choisi  neuf sites caractéristiques pour y installer ses matériels d’enregistrement. Ce seront, notamment : le périphérique (porte des Lilas et un élément couvert), les zones héliportuaires (XVe et hôpital Georges Pompidou), les boulevards des Maréchaux, un lieu de vie (place Saint Michel), une zone ferroviaire (gare de Lyon), le métro aérien et un marché (Bd de la Chapelle). Rappelons que le Marais a déjà été contrôlé en décembre 2006, sur l’axe passant par la rue des Haudriettes.

    Ces travaux sont indispensables pour que la Ville de Paris, contrainte par une directive de Bruxelles, déploie un plan d’actions contre le bruit dès le 31 juillet 2008.

    Les prémices de ce plan ont été annoncées en février 2006 
    Plan de lutte contre le bruit – Paris.fr mais aucune mesure concrête n’a encore vu le jour. Les rencontres nécessaires avec les acteurs concernés, notamment la Préfecture de Police de Paris, et les ministères de l’Equipement et de l’Environnement n’ont pas eu lieu. Notre espoir de voir les klaxons jugulés dans les villes reste entier mais personne ne semble pour le moment s’en saisir.

    En attendant, Bruitparif a fait ses griffes sur une manifestation considérée comme culturelle, cultuelle même pour ses thuriféraires, la Technoparade, ce défilé de chars équipés de matériel sonore de forte puissance. A ce titre, la manifestation est soumise aux règles de limitation d’émergences de bruit définies au code de santé publique article R 1334-33. La surenchère à laquelle se livrent les participants en matière de volume sonore a conduit les pouvoirs public et leur bras armé Bruitparif  à dresser un bilan environnemental, qui porte sur le voisinage immédiat de la parade mais aussi sur un périmètre autour du trajet qui, cette année encore, a choisi le Marais.

    Le rapport d’étude est maintenant disponible :
    Bruitparif: Rapport d’étude

    Que doit-on en conclure ?

    Force est de constater que cette manifestation suscite un fort engouement. 400.000 personnes ont défilé avec les chars, des jeunes pour l’essentiel. Il ne faut pas les en priver, seulement les mettre en garde sérieusement contre les risques qu’ils encourent pour leur audition. Cette année, 50.000 paires de bouchons d’oreilles ont été distribuées gratuitement par Bruitparif. Il reste donc 350.000 personnes qui ont subi l’assaut des décibels sans protection. Inquiétant quand on sait que le niveau sonore maximum imposé aux chars (105 décibels) a rarement été respecté.

    Et que dire des riverains ?

    Pour ceux qui étaient sur le trajet, ils ont été exposés à une tempête sonore de 94 décibels à 30 mètres, une "émergence" de 24 décibels par rapport au niveau de bruit habituel. Sachant que 3 décibels représentent un doublement de puissance ambiante, 24 décibels équivalent à 256 fois cette puissance.
    Le capteur installé sur l’immeuble du 2 rue au Maire, à 500 mètres environ du passage du cortège, a relevé une émergence de 4 décibels, soit 2,5 fois le volume sonore habituel.

    La conclusion est facile a tirer : oui à la Technoparade, en la réglementant et en mettant les participants en garde contre les risques qu’ils encourent pour leur santé. Non au choix, chaque année, du même parcours. Le Marais a déjà payé un large tribut. Nous demandons à la Préfecture de Police de suggérer, l’année prochaine, un autre itinéraire