Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Lutte contre le bruit

  • Camilleri frédériqueAu terme d'une séance de travail, de gauche à droite : Fatima Gabour, Commissaire Centrale du IVe, Frédérique Camilleri, Directrice-adjointe du cabinet du Préfet de police, Gérard Simonet "Vivre le Marais !" et Nadine Colombel, porte-parole du "collectif Pierre au Lard" (IVe)

     

     

    Il est des rencontres où la tonalité générale des entretiens compte plus que ce qui a été dit. De cette réunion avec Frédérique Camilleri on retient tout d'abord que la nouveau Préfet de police, Didier Lallement, ne transige pas avec l'ordre et la sécurité et cette attitude se retrouve à tous les niveaux de la hiérarchie.

    Si ses prédécesseurs ont été trop souvent tétanisés par la menace de poursuites en justice devant le Tribunal Administratif pour des décisions jugées pénalisantes par les commerçants, il apparait clairement que le Préfet désormais en accepte le risque, tout en constatant que la justice tend aujourd'hui à lui donner raison. Depuis six mois en effet, plusieurs affaires ont été jugées en faisant droit à la Préfecture contre des établissements qui n'acceptaient pas les sanctions qui leur étaient appliquées suite à des perturbations de l'ordre public.

    Nous avons échangé des avis sur le projet de loi en discussion au Parlement qui vise à élargir les pouvoirs de police du Maire de Paris au détriment de la police. Nous sommes convenus que la responsabilité des ERP (établissements recevant du public) en matière de respect de l'ordre public, de sécurité, de lutte contre le proxénétisme et la consommation de stupéfiants ne se saucissonne pas impunément. Si le Maire doit disposer d'une voix plus forte pour accepter ou non la création d'un nouveau commerce, l'installation d'une terrasse ou d'un étalage, il est préférable que les actions qui s'inscrivent au pénal restent entre les mains de la police qui a les moyens d'agir, l'expertise et la motivation. Il n'est pas inutile de rappeler qu'elle a de plus la charge du renseignement.

    S'agissant de nos quartiers, une mise au point de notre part nous a semblé nécessaire : le Marais IIIe et IVe n'est pas le "quartier festif" dont les lobbies de la nuit, des boissons alcooliques et du son amplifié veulent nous persuader pour qu'ils aient licence de tout faire. Il est vrai qu'il y a foule du côté des Francs-Bourgeois les samedis et dimanches après-midi car c'est le centre historique de la capitale et son architecture offre un décor exceptionnel mais le Marais n'abrite pas plus de débits de boissons et encore moins d'établissements de nuit que d'autres quartiers parisiens où l'on sort comme le Ve, le VIe, le VIIIe ou le XIe. Leur nombre a même baissé dans le IVe ces dernières années à la suite de fermetures.

    Ce rappel de la réalité va de pair avec notre constatation qu'il y a peu de litiges entre les établissements existants et la population. Pas plus de deux ou trois dans le IIIe, qui se sont réglés grâce à l'action coordonnée, et concertée avec les riverains, du Maire et du Commissaire de police. Nous avons rappelé qu'un abcès persiste au carrefour des rues St Martin et Ste Apolline où l'installation d'une caméra de surveillance est attendue et souhaitée.

    Le IVe porte les stigmates des extravagances du mois de juin où la mairie a procédé à un marquage multicolore contestable des carrefours et du mobilier urbain, mais les nuisances sont principalement le fait d'un établissement, le Who's, rue St Merri/Pierre au Lard qui la veille de notre réunion faisait encore bruyamment la fête à 3h30 du matin au désespoir des habitants du 16 rue St Merri qui nous l'ont fait savoir en exprimant leur colère. La préfecture sait que des actions sont en cours au civil et au pénal, engagées par les riverains mais nous avons compris que son attitude à l'égard des débordements courants, jugés inacceptables, allait être affermie. Nous restons attentifs à l'évolution de ce dossier.

     

     

  • Jean pierre timbaut trois bornes soirée trottoir 2012

    Exemple typique d'établissements qui se soucient comme d'une guigne de la tranquillité et du sommeil des riverains la nuit !

     

     

    Lorsqu'il s'agit de fermer un bar pour tapage nocturne répété, les maires de Paris n'ont qu'un avis à donner. La décision dépend de la Préfecture de police. A Paris, les Commissaires d'arrondissements instruisent le dossier et l'alimentent, donnent leur avis qui pèse sans doute un peu plus que celui du maire, mais c'est le cabinet du Préfet de police qui prend la décision administrative de fermer et l'instrumente.

    Il est rare que les avis divergent entre mairie et police et au contraire la convergence de leurs points de vue est un élément qui pèse dans la décision, comme pèsent l'épaisseur du dossier et le nombre de plaintes enregistrées.

    Ce sujet occupe en ce moment l'actualité parlementaire avec un texte qui est devant le Sénat depuis le 8 octobre où il est question de transférer le droit de procéder à des fermetures administratives, de la police vers le maire concerné. Le magazine "Capital" s'en fait l'écho dans son numéro du 9 octobre, sous la signature de Marine Thoron. Nous en recommandons la lecture car le sujet est exposé dans tous ses détails.

    Pour ce qui nous concerne, nous avons regretté quelques fois une attitude trop permissive de la police. S'agissant du Who's, rue Pierre au Lard dans le IVe, qui est en conflit judiciaire avec un groupe de riverains, les actions "au pénal" qui ont été intentées en faisant appel au "Pôle Etudes et Contrôle" de la préfecture se sont enlisées et n'ont conduit à rien. Il a fallu recourir "au civil", à grands frais d'experts et d'avocats, pour que l'affaire prenne une tournure concrète.

    On est tenté de penser que les Maires qui sont des élus, alors que les agents de la préfecture sont des fonctionnaires, seraient plus enclins à défendre leurs administrés dont ils détiennent un mandat et pas forcément sensibles aux injonctions politiques qui veulent par exemple que les activités de nature économique soient préservées envers et contre le bien-être des citoyens. Cette réflexion se heurte à son antidote : les maires peuvent être tentés par le clientélisme et se montrer plus sensibles aux lobbies en tout genre que les fonctionnaires de police.

    Ainsi on a pu mesurer à la mairie de Paris l'influence des syndicats des industriels de la nuit qui ont un intérêt à "la fête" car elle pousse à la consommation de boissons alcooliques et à l'usage de matériels pour la diffusion de musique amplifiée, celle-là même qui transforme en cauchemars les nuits de nombreux habitants. Rappelons que ces syndicats ont obtenu en 2014 à Paris la création d'un "Conseil de la Nuit" dont l'objectif premier était de "dynamiser les nuits parisiennes". A cet égard, l'attitude de la Préfecture s'est révélée beaucoup plus  réservée et davantage soucieuse de la santé des parisiens.

    Il y donc deux logiques qui s'opposent à ce que notre opinion s'exprime clairement sur ce sujet important. Les réactions de nos lecteurs seraient porteuses d'enseignements. C'est le moment qu'elles s'expriment…

     

     

  • Rassemblement république

    Manifestation de sympathie aux manifestations en Algérie, le 19 septembre 2019…

     

    Un ensemble d'habitants qui vivent place de la République, boulevard St Martin, boulevard Voltaire et boulevard Magenta viennent de se rassembler sous le nom du collectif "Vivre République !", rattaché à "Vivre le Marais – Vivre Paris-centre !" dans la mouvance "Vivre Paris !", avec pour but de défendre leur qualité de vie autour d'une place qui ne leur apporte que des nuisances.

    Ils publient un manifeste et un mot d'ordre :

     

    "REPUBLIQUE : RENDONS LA PLACE A  SES  RIVERAINS !"

    Nous constatons que la place de la République est devenue un lieu inhospitalier pour ses riverains. Elle est sale, le sol taché et jonché de détritus du fait de personnes qui y traînent souvent durant des heures ; elle est bruyante à toute heure de la journée et parfois tard dans la nuit, particulièrement le week-end ; elle est encombrée de manifestations politiques (pour des causes souvent propres à des pays étrangers), festives et culturelles, rendant quasi inaccessible la place à ses riverains.

    Minéralisée à l’excès et dotée d’un mobilier urbain pauvre et inesthétique, elle n’a, contrairement à d’autres grandes places parisiennes aucun espace vert et peu d'arbres, aucune zone de jeu protégée pour les enfants, pas de zones calmes ou favorisant les rencontres, notamment des familles et des personnes âgées.

    Bref, les habitants du quartier République subissent « une double peine » : nuisances routières durant la semaine et rassemblements extérieurs le soir et le week-end.

    CE QUE NOUS DEMANDONS AUX POUVOIRS PUBLICS, MAIRIE ET PREFECTURE DE POLICE :

    A court terme :

    Limiter les nuisances sonores :

    Mairie :

    ● Réduire drastiquement le nombre d’événements politiques et festifs organisés sur la place (arbitrer avec d’autres grandes places parisiennes, comme Bastille et Nation, où le nombre de riverains est souvent moins important).
    ● Installer des radars sonores permettant de détecter les manifestations ne respectant pas les consignes de limitation du niveau de bruit et les dépassements d’horaires.

    Préfecture :

    ● Limiter à deux par semaine le nombre de manifestations politiques déclarées à la Préfecture.
    ● Interdire au moins une fois par mois tout événement/manifestation déclarable à la Préfecture organisé un dimanche (« Dimanche sans Manif » comme pour les voitures).
    ● Faire la chasse aux événements non déclarés : rondes fréquentes de policiers chargés de contrôler les déclarations préalables et de verbaliser les contrevenants.

    Améliorer la propreté :

    ● Passage régulier d'agents pouvant dresser des PV pour les auteurs d’actes d’incivilité.
    ● Intervention au moins deux fois par jour des équipes de nettoyage.

    Améliorer l’aménagement :

    ● Enlever les grands « bancs » constituées de poutres de bois, dont l’utilité première était d’empêcher le passage des véhicules : ils ne servent pas aujourd’hui au repos des passants, mais sont « squattés » durant des heures par de petits groupes de personnes qui souillent l'endroit. Ces pseudo-bancs peuvent être remplacés par des plots rétractables.
    ● Organiser des points de rencontre avec de vrais bancs et chaises pour les habitants du quartier, aussi bien du côté Est que du côté Ouest de la place.

    ● rendre le terre-plein central moins dangereux pour les piétons : interdire la circulation à vélo, trottinette, gyropode (arrêté municipal et verbalisation des contrevenants), créer un espace réservé et protégé pour les skaters bruyants  qui rendent périlleux le passage sur la place

    À moyen terme :

    Repenser le schéma d’aménagement de la Place de la République.

    ● Accroître la végétalisation de la Place, en créant un ou plusieurs espaces verts, notamment autour de la statue (comme à Nation), et planter de nouvelles rangées d'arbres.

    ● Repenser le dispositif des fontaines, actuellement pauvre depuis la disparition des fontaines aux dauphins.

    ● Créer un espace de jeu protégé pour les enfants.

    ● Délimiter un espace fermé pour les skaters qui, en envahissant aujourd’hui tout le côté Est de la place, sont source de nuisances sonores et de danger (pour les mamans avec leurs bébés, les personnes vulnérables et âgées, etc.).

    ● Renouveler tout le mobilier urbain, aujourd’hui indigent et digne d’une friche industrielle.

     

    Vous partagez notre projet de rendre la place de la république plus agréable pour ses riverains ? Rejoignez le collectif "Vivre  République !"

    Il regroupe des habitants et des commerçants situés dans un rayon d'environ 300 mètres autour de la place.
    Il est politiquement neutre et se veut une force de propositions vis-à-vis des pouvoirs publics pour améliorer la qualité de la vie.

    Laissez nous vos coordonnées (nom, adresse et courriel) si vous souhaitez être tenus informés de nos actions).

    Parlez en autour de vous et contactez nous à : vivrerepublique@gmail.com

     

  • Fema

    Illustration FEMA

     

    L'association-amie "60 Millions de Piétons" relaie une initiative tout aussi intéressante que surprenante de la FEMA (fédération of european motorcyclists association) qui regroupe des association nationales comme la "Fédération Française des Motards en Colère". Elle est publiée par le magazine MOTO MAG.COM. Il s'agit d'un sondage d'une dizaine de questions à destination des motards pour savoir ce qu'ils pensent du bruit qu'ils font et de certaines dispositions qui pourraient le réduire.

    Le sondage étant en anglais, MOTO MAG a traduit les questions en Français avec un commentaire et la signature d'Eric Thiollier. En voici le détail :


    Questions : (les deux premières visent à déterminer si vous êtes d’accord ou pas avec une affirmation, qui ne reflète pas nécessairement la position de la FEMA).

    • Il est logique que les routes soient fermées aux motards lorsque le bruit excessif des motos génère des plaintes
      D'accord ou pas d'accord ?
    • Pour éviter la fermeture de certaines routes aux motards en raison du bruit excessif, les autorités devraient activement appliquer la réglementation sur le bruit et cibler les motards qui font trop de bruit     D'accord ou pas d'accord ?
    • Comment pensez-vous que la fermeture de routes aux motards puisse être combattue ? (question ouverte)
    • Ma principale moto est équipée : (a) de son pot d'échappement d'origine, (b) de son pot modifié pour faire davantage de bruit,(c) d'un pot d'échappement adaptable, (d) d'un pot adaptable pour faire davantage de bruit, (e) d'un pot adaptable qui peut être réglé par le biais d'une valve ou d'une chicane amovible ?
    • Le contrôle technique est-il obligatoire dans votre pays ? Oui ou non.
    • Votre pot d'échappement a-t-il été déjà contrôlé par la police (contrôle sonomètre en bord de route) ? Oui ou non.
    • Avez-vous déjà pris une amende pour bruit excessif  ? Oui ou non
    • Beaucoup de motards pensent être plus "visibles" donc protégés dans la circulation en modifiant leur système d’échappement pour faire davantage de bruit. Que pensez-vous du slogan «Loud pipes save lives» (Les pots bruyants sauvent des vies). D'accord ou pas d'accord ?
    • Dans quel pays vivez-vous ?
    • Quel âge avez-vous ?

    Ainsi préparés, les motards étaient supposés armés pour répondre au sondage FEMA (cliquer sur le lien)

    L'ayant fait, nous avons constaté comme vous le ferez vous-même, que le site annonce la fermeture du sondage.  ("The survey is closed, we thank everybody that participated"). Avec cette déclaration : "Sound is a sensitive issue in our motorcycle world" (le bruit est un sujet sensible dans le monde des motards). Le magazine a-t-il cédé aux pressions de certains de ses lecteurs ?

     

    Motos enlèvement 09 04 19Une intervention plutôt rare : l'enlèvement de motos pour stationnement sur trottoir (Photo VlM)

     

    Au risque de nous fourvoyer ou de céder à la paranoia, cette publication plutôt surprenante nous laisse penser à quelque provocation en direction de pays qui n'ont encore rien fait pour juguler le fléau des motos/scooters dont le bruit nous agresse. La France est sans doute le pays le moins avancé dans la lutte contre ces nuisances. Nous dénonçons le fait que depuis des années le contrôle technique des deux-roues motorisés, obligatoire pour les voitures, est sans cesse repoussé aux calendes dans sa mise en œuvre.

    Ce serait tellement simple à cette occasion de vérifier que les pots ne sont pas trafiqués et que la combustion est bien réglée ! C'est regrettable mais soyons confiants, le mouvement est lancé. On note que les candidats aux municipales en parlent… C'est bon signe !

     

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    Bt 2 générale

    La "place" du Bourg Tibourg (IVe). Au fond, la rue de Rivoli (Photo VlM/CV)

     

    Il ne s'agit pas d'une place mais elle en a les apparences. La rue du Bourg Tibourg  débouche sur la rue de Rivoli par un espace assez vaste pour qu'on le qualifie de place. Ce sentiment est renforcé par l'absence de voitures sur cette partie de la voie réservée aux piétons.

    La présence d'une dizaine d'arbres feuillus et la qualité du bâti qui la borde fait de cette simili-placette un endroit au charme indéniable qui, toute proportion gardée, fait penser à la place du Marché Ste Catherine. Les cafés-restaurants ne s'y sont pas trompés, ils se sont mis rapidement à compter le nombre supplémentaire de consommateurs qu'ils pourraient servir en empiétant un peu plus sur l'espace public.

    Une guerre se déclara en 2011 lorque la Maire de l'époque, Dominique Bertinotti, décida de canaliser leur désir d'expansion en imposant des jardinières pour figurer les limites de leur emprise. Ils s'y plièrent bon gré mal gré jusqu'à ce que l'un d'eux, l'Etincelle, décide de construire la contre-terrasse fermée qu'on voit sur la photo.

     

    Bt 6 étincelle

    Le mouvement s'étendit rapidement à la place tout entière, jusqu'à ce que le Maire de l'arrondissement décide de poursuivre l'un d'eux devant la justice du tribunal administratif, pour déplorer quelque deux ans après, avec amertume, l'enlisement du dossier dans les arcanes de la procédure. 

    Ariel Weil arrive alors aux responsabilités et opte pour la carotte de la persuasion sans lâcher pour autant le bâton. La méthode commence à porter ses fruits. Le premier établissement à obtempérer fut le "Féria Café". Il faut convenir qu'il y avait urgence car sa terrasse fermée aux couleurs vives jurait dans le décor ambiant. Depuis deux années maintenant, sa terrasse est ouverte et ses tables et ses chaises baignent dans le paysage charmant de la place. Selon ses gérants, la fréquentation loin de baisser a connu un réel essor.

    Bt 7 fériaRetour à la terrasse ouverte : le "Féria Café", 4 rue du Bourg Tibourg (IVe)

     

    Depuis peu on constate que d'autres ont emboité le pas et l'espace incriminé se dégarnit lentement de ses contre-terrasses disgracieuses. Si le mouvement se généralise, on assistera peut-être à la restauration de l'esthétique de la place. Avec un risque que la municipalité doit juguler à tout prix : que la disparition des contre-terrasses donne lieu à une extension exagérée et illicite des terrasses ouvertes, au regard du règlement de la Ville de Paris, mouvement qui limiterait l'espace vital des piétons et aggraverait les nuisances sonores nocturnes pour les résidents de la place.

    Cette dernière remarque vaut aussi pour la place du Marché Ste Catherine. Avec le retour des beaux jours, les exploitants ont remisé leurs terrasses fermées qui donnaient à l'endroit l'allure d'une casemate, et la place a retrouvé son charme. On sait qu'Ariel Weil s'appliquera à la maintenir en l'état mais là encore la vigilance s'imposera pour que les établissements restent dans leur limites réglementaires. 

    Bourg Tibourg et Marché Ste Catherine restent les deux grand défis environnementaux que le Maire s'est assigné. Les habitants du IVe et d'ailleurs y sont eux aussi très sensibles.

     

    Postscriptum du 19 septembre 2019

    Information recueillie ce jour au "Café du Maire" d'Ariel Weil par la déléguée de l'association : le café "L'Etincelle" devrait retirer sa plateforme contre-terrasse dans les 15 jours. Il s'est aperçu qu'il est illégal d'englober des arbres ! pour les autres c'est en cours mais terrasse et contre-terrasse vont se rejoindre, se rapprocher pour n'en former qu'une.

    La surface occupée restera toutefois la même. On ne passera plus dans les contre allées. Les établissements devront rentrer toutes leurs chaises le soir… Aucun matériel ne sera toléré à l'extérieur.

    En revanche, le problème des SDF est insoluble. La voirie enlève leur matériel, matelas, chaises, canapés etc… mais des gens compatissants reviennent dans la journée avec du mobilier de remplacement. Peut-on leur en vouloir ?

     

     

     

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    Maire12eCatherine Baratti-Elbaz (Maire du XIIe) et Emmanuel Grégoire (1er Adjoint à la mairie de Paris) (Photo TRAX MAG)

     

     

    Catherine Baratti-Elbaz ne se représentera pas devant les électeurs du XIIe aux élections municipales de 2020. Emmanuel Grégoire Premier Adjoint à la Maire de Paris, chargé du budget et de la relation avec les arrondissements, postulera pour sa succession à la mairie du XIIe.

    Durant son mandat, Mme Baratti-Elbaz a été conduite (elle aussi…) à gérer les différends entre riverains et organisateurs de nuits festives. Le magazine TRAX MAG nous livre tous les détails d'une démarche qui a tenté de satisfaire tout le monde dans la prise en compte des aspirations de chacun et le respect de la loi. Tâche ingrate s'il en est car elle s'apparente souvent à la recherche de la quadrature du cercle !

    Au bout du compte, une solution avait apparemment été trouvée avec l'ouverture du spot éphémère "Dehors Brut", boulevard Poniatowski dans le XIIe, mais ce lieu vient de tristement illustrer son qualificatif car un jeune client y est décédé le 6 septembre (information BFM/TV), vraisemblablement d'une overdose d'ecstasy, et la préfecture de police a décidé la fermeture de l'établissement.

    Les commentateurs rapportent la volonté du nouveau Préfet de police de Paris, Didier Lallement, de frapper fort en imposant une durée de 30 jours (le maximum) au lieu des trois semaines auxquelles on pouvait s'attendre.

    Lorsque aux infractions pour tapage nocturne s'ajoutent les méfaits de la drogue sur la santé de nos jeunes citoyens, un contrôle strict des activités festives s'impose et il ne s'agit aucunement d'arbitrer entre riverains et fêtards, car l'agression est caractérisée et va indubitablement de ceux qui sont actifs vers ceux qui aspirent au repos.

    Pour cette raison, nous avons des difficultés à comprendre que l'Adjoint à la Maire de Paris en charge du "Conseil de la Nuit", Frédéric Hocquard, ait jugé opportun d'intervenir pour mettre en cause la décision du Préfet, que nous estimons appropriée. Nous sommes d'accord pour reconnaitre que la mission de M. Hocquard est difficile car il s'est voué à la cause des industriels de la nuit et des débiteurs de boissons alcooliques mais nous lui avons rappelé régulièrement qu'il porte aussi sur ses épaules les obligations de santé publique de la Maire de Paris, qui ne font pas bon ménage avec l'alcool et les drogues.

    GS

     

    Post scriptum

    Frédéric Hocquard dont nous avons cité la réaction, se justifie et nous écrit :

    Bonjour.
    Contrairement a ce que vous écrivez, je ne suis pas contre toute forme de sanction. Et la vie nocturne, comme n’importe quelle activité à Paris à besoin de ses règles et de ses sanctions si besoin.
    Mais je pense que la fermeture administrative en urgence pour une longue durée d'un club qui a parfaitement su régir face à ce tragique événement n'est pas la solution : c'est d'abord par la prévention et la réduction des risques sur l'usage de drogues en milieu festif que nous éviteront de nouveau drame.
    C'est ce que nous avions réussi à mettre en place avec les clubs, les syndicats, l'AP-HP, l'ARS, la préfecture de Région, la Préfecture de Police… en 2018 face à une recrudescence des overdose de GHB.
    Et je pense qu’il faudrait le refaire de manière encore plus forte aujourd’hui.
    Bonne journée à vous.
    FH

    Et vous noterez que c’est la première fois en 5 ans que je conteste une fermeture administrative d’un établissement de nuit par le Préfet de Police.

     

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    Méduses mer 2

    Méduse Pélagia Noctiluca, (photo "Pour la Science")

     

    On ne parle plus que d'elles au bord des plages de France et de Navarre. Leur piqûre est douloureuse, mortelle même pour certaines espèces heureusement absentes de nos régions. Chacun y va de sa théorie pour expliquer leur présence. Il semble qu'on les trouve à foison quand l'eau est agitée et trouble et qu'elles sont absentes quand la mer est étale et dépourvue de ces microdébris et déchets tensio-actifs qui la polluent… Mais rien n'est moins sûr. La précaution élémentaire est de nager avec un masque et revenir dare dare sur la grève dès qu'on voit la couleur de ces gorgones, si désagréables bien que constituées à 98% d'eau !

    C'est un autre genre de méduse qui retient pourtant notre attention en ce jour. MEDUSE est le nom que l'observatoire du bruit en Île-de-France BRUITPARIF a choisi pour un appareil qui, à l'opposé des méduses de mer, est destiné à améliorer la vie de ceux d'entre nous, et ils sont nombreux, qui souffrent du bruit sous toutes ses formes.

    "MEDUSE" est constituée d'une tête et de quatre bras, à l'image des quatre tentacules des méduses de mer, équipés de micros qui captent les bruits dans quatre directions et d'une caméra à 360 degrés qui enregistre la scène, pour relever le niveau sonore dans des quartiers animés de la capitale. Cette démarche avait démarré en 2006 avec notre association par l'enregistrement sur trois jours, des bruits de circulation dans une artère à trafic moyen du Marais.

    BruitparifEnregistreur de bruit BRUITPARIF sur 3 jours, couplé à un ordinateur qui en fait l'analyse (Photo VlM)

     

    La cible de l'enregistrement était alors les klaxons et les motos. Ils restent encore une priorité mais une source supplémentaire de bruit a prospéré depuis : les consommateurs en terrasses des bars-restaurants. Une expérience a été conduite avec des MEDUSES sur la place du Marché Ste Catherine. D'autres sites pourraient bénéficier de ce genre d'observation avec des appareils dont la technologie est en voie permanente d'amélioration.

    Méduse Canal Saint MartinLe dispositif MEDUSE, en surveillance des rives du Canal St Martin (Illustration Bruitparif)

     

    Les progrès techniques permettent désormais de caractériser le bruit en lui attribuant une valeur objective et une origine grâce à l'enregistrement vidéo. On ne doit pas attendre de BRUITPARIF qu'il intervienne sur les causes car l'organisme n'est pas doté de pouvoirs de police, encore moins de pouvoirs judiciaires, mais on est en droit d'espérer que la commmmunication en temps réels aux fauteurs de troubles des incivilités dont ils sont responsables directement ou indirectement, pourrait les décider à agir pour éliminer les nuisances qui leur sont signalées.

    On nous répondra que cette espérance est naïve et qu'il y a peu à attendre de gens qui sont inciviques et s'en moquent. Dans ce cas, il n'y pas de solution amiable et le recours aux services de police de la préfecture ou de la mairie de Paris s'impose. Les plaignants auront à leur crédit le fait qu'ils aient cherché le dialogue et la conciliation et disposeront de preuves sur la matérialité des faits, leur amplitude et leur fréquence. Pour autant que BRUITPARIF soit habilité à communiquer à des tiers les résultats des ses observations et de ses analyses, ce que nous souhaitons ardemment….

    Gérard Simonet

     

    Postscriptum du 26 août 2019

    BRUITPARIF nous adresse le commentaire suivant sous la signature de sa Directrice Fanny Mietlicki : "Pour la conclusion, vous pouvez indiquer que c’est notre déontologie que de communiquer les résultats de nos analyses et observations. Les données sont d’ailleurs accessibles via le site de "bruitparif monquartier"

    Je vous envoie également en pièce jointe une photo (crédits Bruitparif) pour remplacer celle du site "La Croix" qui me semble plus appropriée pour illustrer votre article sur les quartiers animés".

    Fanny Mietlicki

     

     

  • électro

    Cabine de diffusion de musique électro-acoustique (Illustration Le Figaro) 

     

     

    Le sympathique Jack Lang s'est illustré deux fois au moins dans sa vie et passera pour cela à la postérité. Il a commencé à la fin des années 80 à dire que les graffiti qui pour l'essentiel dégradent notre cadre de vie était une "expression artistique" (le 17 décembre 1991, les tagueurs du métro Louvre-Rivoli ont été invités à réaliser une performance sous le patronage du Ministère de la Culture à la Grande Arche de la Défense. C'est la première reconnaissance officielle par Jack Lang du mouvement du graffiti français).

    Il n'avait pas tout à fait tort car il y a parmi les "grapheurs" de véritables artistes qui ont leur place dans  la peinture contemporaine. Le drame c'est qu'ils entraînent dans leur sillage des hordes de barbouilleurs qui souillent le paysage de la rue et forcent les municipalités à dépenser l'argent des contribuables (4 à 5 millions d'€ par an à Paris) pour maintenir tant bien que mal un semblant de propreté.

    Notre ancien ministre, aujourd'hui Directeur général de l'Institut du Monde Arabe, n'en est pas resté là. Sensible au traitement, injuste à ses yeux, des citoyens à l'égard de la musique techno, non pas en raison de son esthétique – ce serait une affaire de goût – mais parce qu'elle leur casse simplement les oreilles quand ils y sont soumis, il imagina en 1998 un événement dédié à la musique techno, qualifiée de "musique vivante et brillante avec un public chaleureux". La "Techno Parade" était née avec comme mission de "militer pour la défense des cultures électroniques et un accès à une fête plus libre". La version 2019 aura lieu le 28 septembre, sur un parcours qui n'est pas encore établi. Chacun espère secrètement qu'elle passera loin de chez lui !

    Le quotidien Le Figaro du 2 août a consacré un dossier  à l'accident qui a coûte la vie à Steve, un adepte de la musique techno à ce qu'on comprend. Il faut faire toute la clarté sur ce qui s'est passé et il nous semble que les autorités judiciaires et policières s'y emploient. On ne voit pas où est la valeur ajoutée par les six associations de la scène française et de la musique acoustique signataires d'un texte  pour dénoncer les conditions de la mort du jeune homme, avant même de disposer des éléments de jugement.

    On comprend qu'ils défendent sa mémoire. Mais en réagissant de manière solidaire et revendicatrice à l'égard des pouvoirs publics, mairie et préfecture de police, ils donnent le sentiment de vouloir exploiter le drame pour bénéficier de libertés plus larges dans la production de leurs spectacles. Il nous semble pourtant qu'à Nantes le soir de cette fête de la musique, contrairement à ce qui est imposé chez nous à Paris où les musiques s'arrêtent à minuit, les autorités avaient été généreuses et peut-être imprudentes, en acceptant que les décibels soient diffusés jusqu'à 4 heures du matin (simple dépassement d'horaire disent les organisateurs)….

    Il faut rappeler que la profession n'a toujours pas digéré le décret de santé publique du 7 août 2017, applicable depuis octobre 2018 qui restreint – mais modérément – les niveaux sonores. Sa vocation est à la fois de protéger l’audition du public et de préserver la santé et le confort du voisinage. C'est ce que nous demandons pour les centres-villes afin que notre tranquillité, notre sommeil et au  final notre santé soient préservés.

    La musique techno a pour autant droit de cité. Il faut que ceux qui organisent sa diffusion s'assurent qu'elle respecte les contraintes réglementaires et qu'elle ne crée pas de gène au voisinage, tant pour ce qui concerne le bruit que le comportement des spectateurs qui viennent pour l'entendre et pour danser. 

     

  • Siad martinet revah gérard 06 06 16Echanges conviviaux en 2016 autour d'un verre de Bordeaux entre Gérard Siad, président du SNEG, Jean-François Revah et Gérard Simonet, présidents de "Riverains du XIe" et de "Vivre le Marais ! Paris-centre", en présence de Stéphane Martinet, adjoint au Maire du XIe

     

     

    Le SNEG (syndicat national des entreprises gay) a été créé en 1990 par Bernard Bousset, propriétaire depuis longtemps du prestigieux "Open Café" qui fait l'angle des rues Archives et Ste Croix de la Bretonnerie dans le IVe. Dès 2004, alors que notre association n'était pas encore devenue "Vivre le Marais !" mais avait commencé à se faire connaitre, il se rapprochait de nous pour sympathiser et partager certaines de nos positions au sein de débats en mairie arbitrés par la Maire de l'époque Dominique Bertinotti.

    Nous avons fait plus tard la connaissance de ses successeurs, Jean-François Chassagne, puis Gérard Siad qui a présidé le SNEG jusqu'en 2017. C'est avec lui que nos relations ont été les plus longues, et les plus fructueuses car il a toujours soutenu que les exploitants (de bars ou de clubs) devaient être irréprochables quant au respect des règles qui assurent la protection du voisinage contre leurs nuisances, le bruit avant tout. 

    Y aurait-il aujourd'hui un changement d'attitude au sein du SNEG ? La "lettre d'information" (newsletter) qu'ils viennent de diffuser nous apprend "qu'au terme d’une négociation avec la Préfecture de Police, le SNEG & Co a obtenu, après un premier refus, une décision favorable à sa demande de dérogation d’ouverture tardive le soir de la Marche des Fiertés, pour ses adhérents (une quarantaine) ne disposant pas d’autorisation de nuit".

    Demander et obtenir que 40 établissements qui ne sont pas équipés pour accueillir et gérer du public la nuit soient autorisés à ouvrir, donc servir des boissons alcooliques, diffuser de la musique et accueillir des fêtards, est une démarche corporatiste qui ne se soucie pas des nuisances dont les riverains peuvent souffrir. On comprend et on apprécie que la Préfecture de police ait refusé dans un premier temps et on regrette qu'elle ait fini par céder.

    La "Marche des Fiertés" (ex Gay-Pride) est une manifestation autorisée, avec un parcours et une heure de dispersion. Elle n'est pas un talisman qui rend permis ce qui ne l'est pas, pas plus que ne les sont la Fête de la Musique, la Nuit Blanche, la Fête Nationale, le Nouvel An et tel ou tel anniversaire.

    GS

     

    Postscriptum du 4 août 2019

    Le SNEG & C° a demandé que nous publiions un droit de réponse à notre article. Nous le faisons très volontiers et nous n'avons pas d'objection à son contenu à l'exception de la toute dernière phrase qui fait état "d'invectives discriminantes et infondées" de notre part. Nos lecteurs savent qu'il n'est pas dans nos habitudes de lancer des invectives à qui que ce soit. Quant à la discrimination nous agissons en permanence pour qu'elle ne sévisse pas autour de nous, en acceptant et en défendant ceux qui viennent à nous sans distinction d'aucune sorte. On souhaite que le SNEG & C° dans sa nouvelle appellation puisse en dire autant.

     

    Droit de réponse :

    Suite à la parution de votre article nous tenons à vous apporter les précisions suivantes :

    Le SNEG s’appelle depuis 2013 le SNEG & Co, ce « & Co » signifiant notre volonté d’ouverture à tous les ERP friendly au-delà des seuls établissements accueillant une clientèle LGBT. Il est présidé depuis octobre 2017 par Olivier Robert qui fut tour à tour vice-président de Bernard Bousset, de Jean-François Chassagne puis de Gérard Siad.

    Si notre nom a évolué, notre positionnement, que vous saluez en évoquant l’année 2016, n’a lui en revanche, pas changé : nous sommes toujours pour une nuit responsable et professionnalisée, dans le cadre exclusif d’Etablissements Recevant du Public en conformité. Nous rappelons incessamment à nos adhérents, dans leur intérêt, le respect des obligations qui sont les leurs au regard des réglementations : nuisances sonores et olfactives, occupation du domaine public, lutte contre l’alcoolisation massive, sensibilisation de la clientèle au respect de la tranquillité publique… nos messages sont les mêmes depuis 1990, adaptés aux évolutions de la réglementation quand il y a lieu.

    Notre philosophie première n’a pas changé, ceci étant, nous défendons les intérêts de nos adhérents comme vous défendez les intérêts des vôtres. Chacun son rôle, cela n’empêche pas pour autant, de poursuivre des objectifs qui peuvent donner satisfaction à chaque partie.

    Concernant le fait précis que vous évoquez, à savoir la dérogation exceptionnelle d’ouverture tardive pour nos établissements ne disposant pas d’autorisation de nuit, nous vous informons que :
    – cette dérogation est accordée au soir de la Gay Pride (Marche des Fiertés) chaque année depuis plus de 20 ans, la répétition de celle-ci atteste qu’elle se déroule conformément aux obligations qui s’y rapportent ;
    – les établissements concernés sont à même d’accueillir la clientèle au-delà de 2 h du matin, comme tous les autres. S’ils ne disposent pas d’autorisation de nuit, c’est parce qu’ils n’en ont pas fait la demande car leur modèle économique, leur concept, ne les amènent pas à exploiter toute la nuit, exceptés aux quatre dates autorisés par arrêté préfectoral et ce soir de la Marche des Fiertés, jour de la fête annuelle de notre communauté ;
    – la dérogation d’ouverture exceptionnelle dont ils disposent au-delà de 2 h du matin, suppose que passée cette heure, l’exploitation se poursuit uniquement à l’intérieur des établissements et cette comme les précédentes, cette disposition a été respectée ;
    – Sur 44 demandes, cette dérogation a été refusée à 8 établissements ayant fait l’objet d’un avis défavorable. Cela implique que les 36 autres ouvertures exceptionnelles, accordées à des établissements sous avis favorable, témoignage de leur bonne gestion tout au long de l’année et des années précédentes pour ceux bénéficiant année après année de cette même dérogation exceptionnelle ;
    – Aux 36 établissements bénéficiant de cette dérogation et qui n’ont pas agi dans l’illégalité mais conformément un arrêté préfectoral, le SNEG & Co a, comme chaque année, adressé un courrier leur rappelant les conditions de bon déroulement de cette soirée selon les prescriptions de la Préfecture de Police.

    Une opposition systématique serait contre-productive et ne pourrait aboutir qu’à une crispation de la situation. Au service de nos adhérents respectifs, notre démarche n’est pas plus illégitime que la vôtre. Aujourd’hui comme depuis toujours, comme en 2016, le respect de la tranquillité publique doit être au cœur des préoccupations de nos adhérents tout comme la contribution de nos commerces à la renaissance d’un quartier autrefois peu attractif doit être prise en compte par les vôtres.

    Comme vous, nous connaissons le fragile équilibre qui consiste à allier le bien-être de la population riveraine et l’exploitation de lieux commerciaux. Nous vous invitons pour le garantir, à un dialogue raisonnable et apaisé plutôt qu’à des invectives discriminantes et infondées.

    Cordialement.

    Pour le Conseil d’Administration,

    Remi Calmon

    Directeur Exécutif

     

     

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    Motos enlèvement 09 04 19

    Un événement peu fréquent : l'enlèvement par la fourrière, deux par deux, de motos garées sur le trottoir, à hauteur du 57 rue des Archives (IIIe) (Photo VlM)

     

     

    La presse grand public et avec elle le macrocosme politique qui s'agite à l'approche des élections municipales (on à envie d'abandonner le mot "microcosme" tant les candidats sont nombreux, à Paris en tout cas…) prend désormais fait et cause pour les piétons pour dénoncer les privilèges dont bénéficient les deux-roues motorisés (2RM) au regard de leur dangerosité, de la pollution et du bruit qu'ils génèrent.

    On a pu lire dans le JDD du 19 juillet 2019 une tribune de Delphine Bürkli, LR dissidente et macron-compatible, Maire du IXe, qui plaide pour la fin du privilège des motards en matière de stationnement. D'autres articles sont parus, qui expriment des opinions semblables.

    BurkliDelphine Bürkli, Maire du IXe

     

    Nous en sommes ravis mais nous éprouvons une forme d'amertume en constatant que nous avons pris la plume sur le sujet en 2007 et ne l'avons pas lâchée depuis. Il a fallu douze années pour que nos opinions germent et éclosent ! C'est long et on pourrait en conclure que notre impact en matière de communication est modeste mais en même temps nous réalisons que d'autres débats qui nous sont spécifiques occupent désormais la scène médiatique : halte à la sur-densification de Paris et aux tours, protection des habitants contre l'invasion de l'espace public par les terrasses et les nuisances sonores nocturnes…

    Bientôt viendront les subventions pléthoriques aux associations. Quant à la propreté et la protection de l'environnement, il n'est pas question d'en revendiquer la paternité : tout le monde s'en plaint !

    Revenons aux motos. En 2007, Bertrand Delanöe et Denis Baupin signaient avec la "Fédération des Motards en Colère" une charte qui reconnaissait leur droit de stationner sur les trottoirs et d'y rouler "pour regagner la place de parking". Bien que rejetée par le Préfet de police car contraire au Code de la Route, cette charte scélérate a installé l'idée que tout était permis aux deux-roues. Depuis, chaque fois qu'une rumeur laisse entendre que les choses pourraient changer, une horde de motards se retrouve dans Paris pour manifester bruyamment dans un immense désordre.

    Nous sommes évidemment de l'avis de Mme Bürkli mais nous tenons à assortir notre opinion d'un raisonnement logique donc équitable. En s'attaquant à la voiture dans Paris, démarche qu'on peut comprendre, on a poussé les gens qui se déplacent vers des moyens alternatifs. Ils ne manquent d'ailleurs pas à Paris, à commencer par la marche à pieds pour les parcours moyens, le bus, le métro, les taxis, le vélo, les VTC (Uber et C°) et d'autres moyens plus folkloriques comme l’ineffable trottinette, mais il faut leur donner leur chance.

    Si une distorsion artificielle est créée en faveur des deux-roues motorisés car ils ne paient pas le parking, remontent les files, se garent n'importe où et échappent au contrôle technique obligatoire (coûteux – tous les 2 ans pour les voitures), contrôle qui permettrait d'éliminer les plus polluants, les plus bruyants et les plus dangereux, les gens se précipitent tout naturellement vers ce mode de transport. C'est ce qui s'est produit. Denis Baupin, pas très visionnaire, a commenté : "on n'a pas vu venir le coup !

    Il ne s'agit pas aujourd'hui de jeter l'anathème sur ceux qui en toute logique ont fait un choix raisonnable et de les accabler financièrement mais de rétablir l'équité entre les modes de transport de façon qu'aucune distorsion ne vienne influencer les choix. Cette démarche conduit tout naturellement à appliquer une taxe de stationnement aux deux-roues, proportionnée bien sûr à l'espace public qui leur est réservé (un tiers par exemple du tarif autos ?). Dans cette vision, il n'y a plus de stationnement sur les trottoirs mais la création d'un nombre suffisant de places affectées exclusivement aux 2RM.

    Et, par pitié, cessez de procrastiner avec le contrôle technique ! Il est obligatoire mais son entrée en vigueur est sans cesse repoussée. Cette attitude est d'une lâcheté coupable car elle favorise les accidents, la pollution de l'air et le bruit, nuisance n° 1 en Île-de-France. Les motards nous disent : nous sommes très attachés à nos engins, ils sont soignés au-delà des exigences du contrôle technique. C'est vrai pour certains d'entre eux, notamment les "gros-cubes" mais c'est malheureusement inexact pour la foule des scooters et autres deux-roues délabrés dont le moteur pétarade et pétune.

    Gérard Simonet