Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

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  • Fete musique 2010

                                                                                                                                                      

    Cette année, le solstice d'été se produit un lundi. C'est "mid-summer" en Scandinavie, la "moitié de l'été" ; le jour le plus long dans l'hémisphère nord ; une position de la terre sur son orbite telle que le plan formé par son axe et le soleil est perpendiculaire à l'écliptique. C'est le jour où le soleil est au plus haut dans le ciel dans l'hémisphère nord, y compris au pôle où il reste fixe sur l'horizon, quelle que soit l'heure, à 23°26' ; où il atteint le zénith à 12h00 TU sur le tropique du Cancer ; où il se couche dans un alignement singulier sur le site anglais archéologique de Stonehenge.

    Pour le COX, la question est de savoir s'ils seront autorisés cette année à déployer devant leur bar une installation à produire le maximum de décibels sans s'attirer les foudres de leurs voisins immédiats qui veulent aussi leur place au soleil. Il ne s'agit naturellement pas des résidents mais des bars du secteur.

    Les gérants attendent une permission de la préfecture qui leur a été refusée les années précédentes.

    La Maire du IVe, dans l'esprit de la charte des bons usages de la rue des Archives, dont la signature est prévue le  25 mai, a réuni quelques acteurs, ce lundi 10 mai pour un échange de vues, autour de son Adjoint Richard Jean-Baptiste et de sa conseillère Alexandra Crisan. Participaient à la réunion les gérants du COX et de l'Open Café, assistés de Gérard Siad, président du SNEG (syndicat national des entreprises gay), notre sympathique garagiste du 48 rue des Archives, quatre riverains, et le président de "Vivre le Marais !".

    Nous avons naturellement mis en garde les responsables contre tout excès de décibels ou comportement répréhensible mais au chapitre des déclarations constructives, nous avons souligné que la fête de la musique version 2009 s'était déroulée dans une ambiance apaisée. Nous n'en voulons pas moins cette année. Circonstance favorable : l'heure limite est minuit et demi (00h30)

    Au risque de déplaire au COX, nous nous sommes exprimés contre leur projet d'installation d'enceintes sur la chaussée. Contre, aussi, leur demande de condamner la rue à la circulation. En revanche, nous sommes convenus avec eux que la police devrait tenir des moyens prêts à intervenir sur le secteur pour fluidifier le transit (de gens et de  véhicules) de façon que l'espace Archives ne se transforme pas en une marmite sous pression prête à exploser à l'image du volcan du Eyjafjajokull.

    21 juin, c'est une date aussi qui préoccupe mairies et préfectures.

    A l'origine, la pensée de Jack Lang qui en fut l'inventeur, était que chacun descende dans la rue avec son instrument favori, que des groupes se forment, que des chanteurs se produisent, dans un esprit bon enfant, hors de toute considération mercantile. On est loin de cette vision idyllique aujourd'hui.

                                                                                                                                                             

                                                                                                                                          

  • Sirènes de la nuit    

    Près des rivages de la politique, vivent des créatures enchanteresses  qui essaient de charmer, de leur voix mélodieuse, les candidats aux régionales. Ce sont des sirènes, des femmes-poissons. Attention : elles ont le pouvoir d'envoûter pour entraîner à leur perte ceux qu'elles auront séduits.

      

    Depuis des mois, les médias se font l'écho des plaintes des professionnels de la nuit au cri de "Paris se meurt, Paris s'endort, Paris n'est plus une capitale de la fête et de la nuit comme le sont Berlin ou Barcelone….."

    Nous sommes persuadés du contraire : Paris est la ville la plus visitée du monde. Les 29 à 35 millions (suivant les sources) de personnes qui s'y pressent chaque année se répartissent statistiquement vers toutes les activités de la ville : hôtels, bars, restaurants, cinémas, théâtres, spectacles, discothèques, boites de nuit …).

    Nous le rappelons, notre association d'habitants du Marais et toutes celles qui participent au réseau "Vivre Paris !" sommes tout à fait favorables à l'existence d'une vie nocturne qui, d'ailleurs, ne fait pas défaut à Paris. Nous demandons simplement qu'elle respecte les lois et règlements qui en régissent l'exercice dans deux domaines essentiels : le bruit et l'occupation de l'espace public.

    Les professionnels de la nuit et des débits de boissons ont cherché, dans la perspective des élections régionales, à obtenir des têtes de listes des engagements au bénéfice de leurs affaires. Nous avions annoncé que nous en rendrions compte à la veille du premier tour pour que vous puissiez juger l'importance que ces personnalités accordent à leurs électeurs qui, dans l'Île de France, considèrent à 71% le bruit comme la nuisance environnementale numéro 1 (Bruitparif).

    Face aux exigences, qui sont : levées des contraintes horaires sur la fermeture des bars le soir, modification du règlement des terrasses, révision du décret de 2006 qui limite le bruit des établissements diffusant de la musique la nuit, tolérance des policiers devant les infractions, suppression de la fermeture administrative et financement des travaux d'insonorisation, voici comment ils ont réagi.

    Jean-Paul Huchon est ouvert au financement par la région des aménagements visant à insonoriser les salles. Il se propose également de faire fonctionner le RER toute la nuit du samedi soir pour que les échanges Paris-Banlieue soient plus aisés.

    Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, chargé d'organiser les "états généraux de la nuit", a reçu "Vivre Paris !" et a prêté peu de cas à nos arguments. Selon lui, les quartiers de Paris qui disent souffrir d'un excès d'activité festive sont en réalité des privilégiés puisque le prix du logement y est plus élevé qu'ailleurs. CQFD.

    Valérie Pécresse est d'accord aussi pour que la région finance l'insonorisation des salles bruyantes. Chantal Jouanno ajoute quant à elle qu'il faut affecter à "la fête" un domaine réservé et suggère que ce soit le Marais, plus précisément les quais de Seine.

    Vincent Roger, élu UMP de Paris dans le IVe, est plus réservé mais pense qu'il faut effectivement trouver un secteur où les gens soient plus libres de festoyer. Que les exploitants bénéficient d'une aide financière de la région ne le gène pas.

    Christophe Girard, élu PS de Paris dans le IVe, Adjoint au Maire de Paris pour la Culture, se dit scandalisé par les prétentions des professionnels de la nuit et parle de "cabale". Pour lui, cette campagne est faite pour masquer le manque de créativité, d'inventivité de ceux qui se plaignent. Il rejette leurs demandes et affirme que le Maire de Paris n'a jamais dit qu'il les soutiendrait.

    Dominique Bertinotti, Maire PS du IVe, tient "au mélange, dans le Marais comme ailleurs, des acteurs de la vie urbaine, habitants, commerces, entreprises, touristes. Elle n'est pas opposée au financement de salles publiques polyvalentes qui peuvent abriter des fêtes ou des spectacles mais ne voit aucune justification à ce que la région apporte son concours financier à des exploitants privés". Elle pourrait tirer profit de la déclaration de Mme Jouanno, qui va laisser
    perplexes les habitants du Marais et de Paris, car elle revient à créer
    un parc d'attractions, un Disneyland, un ghetto festif, incompatible
    avec la présence d'habitants.

    Corine Faugeron, élue à la mairie du IVe, au nom des "Verts" -Europe Ecologie- plaide contre une densité d'habitants excessive et pour une dilution des lieux générateurs de bruit. L'heure normale de fermeture des bars – 02h00 du matin – lui paraît trop tardive. Elle rêve d'une salle des fêtes dans un lieu prestigieux, gérée et aménagée par la Ville et pourquoi pas l'hôtel de Coulanges, 1bis place des Vosges, occupé actuellement par les squatters de "Jeudi Noir". Elle précise en revanche au sujet des exploitants privés : "on n'est pas là pour servir la soupe aux bars".

    Nous rapportons ce que nous avons lu ou entendu. Nos colonnes sont ouvertes à ceux qui voudraient y apporter des clarifications. A M. Pierre Aidenbaum, par exemple, à qui nous le disions hier et avec qui nous n'avons pas pu discuter sur le fond. L'existence d'un deuxième tour nous laisse le temps pour cela.

    Pour que se rompe l'envoûtement de ceux qui auraient pu succomber aux sirènes.

      

    (Illustration Edmond Dulac, la petite Sirène)

    P.S. # 1 du 12 mars 2010 : Vincent Roger, élu de Paris du IVe, nous adresse une réponse en commentaire. Nous vous invitons à la lire attentivement et le remercions pour les précisions et clarifications qu'elle comporte.

    P.S. # 2 du 12 mars 2010 : Thiéry Coudert, vice-président du groupe UMP à la Mairie de Paris nous informe d'un voeu présenté en conseil de Paris en décembre pour la création aux Batignoles d'un espace culturel et festif, Voeu thiéry coudert, voeu qui a été rejeté par la majorité. Nous sommes heureux qu'il y ait eu des velléités de protéger les riverains, mais nous aurions préféré que les attendus ne reprennent pas un argumentaire des industriels de la nuit (Paris se meurt, etc …) qui ne reflète pas la réalité. Nous remercions Thiérry Coudert pour son intervention.

    P.S. # 3 du 18 mars : Dominique Bertinotti, Maire du IVe, nous demande de préciser que les propos que nous lui prêtons n'engagent que nous.

     

       

       

  • St antoine 21 hôtel de mayenne gravure ancienne St antoine hotel de sully facade rue bis

    Non, il ne s'agit pas du même bâtiment, mais de frères jumeaux : à gauche l'hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe), gravure ancienne représentant l'édifice avant l'adjonction en 1889 de la partie centrale et à droite l'hôtel de Sully, 62 rue St Antoine, tel qu'il apparait aujourd'hui après sa rénovation récente.

                                                                                                                 

    L'affaire a fait débat entre la Mairie de Paris et son bras armé la Commission du Vieux Paris, et le Ministère de la Culture, partisan du retour à l'architecture originelle de la façade, en application du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Le dossier de restauration incluait la suppression de l'ajout du XIXème siécle (notre article du 19 novembre 2009)

    La discussion est close. Le Maire de Paris s'est rangé à la décision du Préfet de Paris d'autoriser les travaux de restauration et de mise en sécurité de ces bâtiments qui abritent l'Ecole des Francs-Bourgeois. Les panneaux d'information qui ont été placés sur la façade, annoncent le démarrage imminent du chantier qui sera supervisé par Jean-François Lagneau, Architecte en Chef des Monuments Historiques.

                                                                                                                                                     

  • Archives 43 comptoir archives bas

     Une terrasse qui défie la réglementation et les lois du fil à plomb (carrefour Archives-Rambuteau – IVe)

     

    La Maire du IVe avait réuni le 13 janvier l'instance de la rue chargée de délibérer sur les aménagements des trottoirs, dont il question depuis deux ans maintenant. On trouvait rassemblés autour de Gérard Siad, président du SNEG (syndicat national des entreprises gay), un groupe de commerçants de la rue, gérants de bars essentiellement, et un nombre à peu près identique de riverains, membres de notre association pour la plupart.

    Il convient, avant de développer le point qui a fait débat, à savoir la terrasse du COX, de souligner que de nombreuses améliorations, parfois cosmétiques mais certainement pas inutiles, ont été adoptées : déplacement de containers, suppression d'une cabine téléphonique, modification de feux rouges etc ….

    Sur la question des terrasses, Mme Bertinotti avait tranché il y a trois mois (voir article du 9 octobre 2009) en faveur du statu quo en matière de voirie assorti d'une obligation pour les commerces de délimiter leur emprise sur les trottoirs par des parois fixes, jardinières ou cloisons rigides.

    Après réflexion, et examen d'une protestation écrite des commerçants, elle lâche du lest sur les cloisons et décrète un statu quo sans conditions. Et elle reprend son idée de charte de bonne conduite, que les commerçants et les habitants doivent conclure ensemble.

    Sa marche arrière aurait pu nous choquer. En notre âme et conscience, nous avons estimé que la généralisation de terrasses fermées, alors même que le problème se pose principalement pour un bar de la rue, aurait alourdi inutilement le paysage ambiant en créant des ajouts inesthétiques le long des immeubles.

    Nous nous sommes donc rangés au statu quo intégral, sous réserve naturellement qu'il ne soit en aucun cas interprété comme une amnistie des irrégularités existantes. Des terrasses "rideaux de douche" à l'image de la photo ci-dessus, qui inversent à leur profit la règle "un tiers/deux tiers (*)", sans oublier les attroupements du COX le soir, dont le cordon en début de soirée est bien au-delà de la limite sachant qu'il subit au fil des heures un tropisme irrésistible vers le bord du trottoir.

    Nous nous retrouverons prochainement avec le président du SNEG et les autres participants pour établir la charte dont nous veillerons qu'elle ne contredise en aucun point les lois et règlements en vigueur. Cela va de soi, nous a dit Dominique Bertinotti ; sans doute mais nous lui avons rappelé que la Mairie de Paris n'a pas hésité en 2007, à signer une charte avec  l'association "Les motards en colère", qui est en opposition avec le code de la route.

                                                                                                                    

    (*) un tiers pour la terrasse, deux tiers pour les piétons, mesurés avant obstacles tels que lampadaires, poteaux, arbres etc …

    Pour rejoindre notre association agréée,
    loi de 1901, apolitique et culturelle,
    Cliquer
    ICI

      

  • Tour jean sans peur 1861

    La tour de Jean Sans Peur, en 1861. Elle abritait alors le Musée Bricard de la serrure, déplacé depuis au 1 rue de la Perle (IIIe) avant de disparaître, sa collection  dispersée, il y a trois ans.

     

    La Tour de Jean Sans Peur

     

    Peut-être êtes-vous déjà passés devant cette tour, rue Etienne Marcel (IIe), sans la remarquer car elle est en retrait de la rue et pourtant elle mérite la visite! Ce donjon, datant du tout début du XVème siècle, est le dernier vestige de l'Hôtel de Bourgogne construit par Jean de Bourgogne qui mérite bien mal son surnom de Jean Sans Peur puisqu'il vivait dans la crainte permanente d'être assassiné. Il mourut d'ailleurs assassiné mais pas dans la Tour qu'il avait truffée de leurres pour tromper d'éventuels attaquants.

    Cette tour rectangulaire, seul specimen de l'architecture militaire féodale à Paris, possède un superbe escalier à vis terminé par un chène sculpté dans la pierre absolument unique et qui, à lui seul, mérite déjà la visite. Pour l'anecdote, elle possède également les plus vieilles latrines de Paris.

    Au cours de la visite, notre guide, Sylvain Solustri nous racontera l'histoire mouvementée de ce lieu et de cette époque: la guerre civile qui déchira la France aux XIVème et XVème siècles, les Armagnacs et les Bourguignons, le sauvetage de la Tour sous Henri III, les comédiens français et italiens. Nous terminerons par un petit tour du quartier, fortement transformé au XIXème siècle mais toujours riche en belles demeures anciennes.


    Rendez-vous le jeudi 11 février à 14h précises

    à la sortie du métro Etienne Marcel

    (il n'y a qu'une seule sortie)

     

    Le musée de la tour réclame 4 € par personne. Nous avons décidé dans ces conditions de réduire le montant de la participation aux frais, à 8 € par personne et 12 € pour un couple, ce qui donne un total de 12 € par personne et 20 € pour un couple.

    Merci de confirmer votre inscription auprès de Marie-Françoise Masféty-Klein par mail mfmk@free.fr ou par téléphone 01 42 72 61 41

    Vous pourrez vous entretenir, à cette occasion, avec le président et quelques membres du bureau de l'association.

      

  • Gravilliers sens interdit 

    Ce panneau à la sortie de la rue des Gravilliers, côté Beaubourg, va disparaitre. La rue change de sens.

                                                                                                                                          

    C'est l'épilogue du débat qui a suscité bien des passions : le réaménagement de secteur Beaubourg-Temple, l'étude de l'APUR (atelier parisien d'urbanisme) et les décisions "a minima" du Maire Pierre Aidenbaum, en janvier 2008, peu de temps avant les élections municipales.

    La plupart des mesures annoncées étaient soit cosmétiques comme la réduction de la vitesse à 15 km/h, soit vouées au rejet par la préfecture comme l'interdiction de circuler rue des Gravilliers. Vivre le Marais ! n° 22, page 3

    Une seule semblait apte à survivre : le changement de sens de circulation de la rue des Gravilliers. Sans nouvelles dix huit mois après nous en avions fait notre deuil. Nous devons rendre grâce aujourd'hui au Maire Pierre Aidenbaum, il ne l'avait ni oubliée ni jetée aux orties, simplement la mesure suivait un cheminement administratif habituel en la matière : examen par la "Sécurité de Proximité  de l'Agglomération Parisienne", par la "Direction de l'Ordre Public et de la Circulation" et, pour finir, par la "Commission du Plan de Circulation", qui a donné son approbation le 25 Mai.

    Y a-t-il un intérêt à changer le sens de la rue ? 

    Nous voyons trois raisons de répondre par l'affirmative.

    (1) Les riverains se plaignent à nouveau du retour de gros camions de livraison. Ils arrivent par Pastourelle et foncent tout droit au carrefour dans la rue des Gravilliers qu'ils s'empressent d'obstruer par un long déchargement de leur cargaison. Les camions de gros tonnage ne pourront plus s'y engager car il leur sera impossible de tourner, faute de dégagement suffisant, et de s'échapper par la rue du Temple. Il sera judicieux d'ailleurs que la Voirie leur interdise l'accès par panneau pour éviter qu'ils soient piégés au bout de la rue.

    (2) Il existe un flux de véhicules qui remontent la rue du Temple en venant soit de Rambuteau soit de la rue des Haudriettes pour s'engager dans Gravilliers. Ils sont la source d'encombrements au carrefour Temple/Haudriettes et tout au long de leur remontée vers Gravilliers. Le trafic bénéficiera de cet allègement de flux.

    (3) La pratique des livraisons malignes "en boucle" du type Gravilliers, Beaubourg, Montmorency, Temple, Gravilliers et ainsi de suite devient impossible

    Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur dès la mise en place de la signalisation.

                                                                                                              

  • Montmorency 1 temple 103 

    Immeuble "de rapport"  XVIIIe siècle, dessiné par l'architecte Tannevot, au 1 rue de Montmorency, 103 rue du Temple (IIIe). Belles arcades sur entresol et fenêtres cintrées aux étages.

                                                                                                              

    La Mairie de Paris nous apprend qu'il a été demandé pour cet immeuble un changement de destination. Il concerne les étages du 2ème au 4ème (toute la partie habitable hors rez-de-chaussée et entresol), sur rue et sur cour, occupés par des bureaux et leur transformation en habitations.

    Cinq logements seront ainsi créés. Le premier étage sur entresol, l'étage "noble" ne manque pas d'atouts, en particulier ses hauteurs sous plafonds. Au vu du nombre de fenêtres, il est probable qu'on ait affaire à de grands appartements.

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, quand on lui reproche de n'avoir rien réalisé des recommandations de l'APUR (atelier parisien d'urbanisme) pour civiliser le secteur des grossistes, répond que nombreux sont les propriétaires de surfaces commerciales, avec la hausse du foncier, qui demandent leur conversion de destination vers l'habitation. C'est un signe que la profession de grossiste-importateur qui caractérise le secteur Beaubourg-Temple, a tendance à migrer vers la périphérie, Aubervilliers notamment, où l'exercice de cette activité est plus aisé que dans les rues étroites et encombrées du centre de Paris.

    Le Maire n'a pas tort, mais nous observons que le mouvement est encore assez timide, eu égard au potentiel que nous avons estimé en son temps à plus d'une centaine d'appartements qui servent encore d'entrepôts. Le gisements de logements dans le IIIe n'est pas là où certains voudraient le chercher, dans la construction de tours, la surélévation d'immeubles ou le bourrage des cours, mais dans ce qu'il est plus raisonnable d'entreprendre : une politique qui pousse à libérer les espaces mal utilisés et à encourager les investisseurs à réhabiliter l'existant.

                                                                                                                                              

    Mots-clés : changement destination immeubles vers habitation, rues du Temple et Montmorency, logement IIIe

                                                                                                                                      

  • Archives poste 1 Archives poste rénové

    2006                                                                       2008

    Rue des Archives nord, le long des immeubles de la Poste et France Telecom

    Deux années séparent ces photos et c'est bien du même endroit qu'il s'agit ! A gauche, la situation antérieure avec de nombreux véhicules délabrés et tagués, garés en épi, qui laissaient peu de place aux piétons. A droite le trottoir et la chaussée réaménagés. On a rendu leur espace vital aux piétons. Cette portion de la rue des Archives va rapidement devenir un lieu de promenade et on peut penser que les quelques activités commerciales  qui avaient essayé de germer dans un environnement stérile vont désormais trouver l'humus propice à leur développement.

    Plus bas, devant le musée de la Chasse et de la Nature (Hôtels Guénégaud et de Mongelas), l'élargissement des trottoirs met ces monuments en valeur et attire davantage de promeneurs et touristes vers le nord.

                                                                                                                                              

  • Aubriot 

    Vue des constructions depuis la rue des Guillemites

    La Mairie de Paris reproche au propriétaire de ces constructions, rue Aubriot (IVe), d'avoir procédé, "sans autorisation administrative préalable, à des travaux de démolition et de reconstruction de toutes les toitures sur rue et sur cour, avec rehaussement d'environ un mètre de la toiture et pose d'une fenêtre donnant sur un immeuble", 9 rue des Guillemites.

    L'infraction a été constatée par procès-verbal d'infraction en 2006, envoyé au Procureur de la République pour poursuites pénales.

    Un rehaussement de bâtiment n'est pas une modification anodine. La surface habitable d'une construction est en fait un "volume" dont la valeur n'est prise en compte par le fisc, l'urbanisme et dans les transactions immobilières, que si la hauteur dépasse 1,80 mètre. En l'augmentant de quelques décimètres, on peut, dans certains cas de figure, gagner des mètres carrés de surface habitable dont la valeur marchande passe de zéro à plusieurs centaines de milliers d'€.

    Pour les voisins, et c'est le cas ici, la vue depuis leurs fenêtres peut se voir amputée de façon notable. On peut comprendre que ceux de la rue des Guillemites aient fini par se regrouper et se porter partie civile, à la fois pour des questions de principe (respect des lois et règlements) et pour le préjudice subi.

    La charge du Parquet et celle des tribunaux est telle que cette affaire n'est pas encore passée devant la cour correctionnelle compétente. Le moment venu, notre association a décidé qu'elle serait présente à l'audience avec les parties civiles, au nom de nos statuts dont l'article "objet" stipule que l'association a pour vocation de "veiller au respect de l'architecture et de l'urbanisme ….. et du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais".

    La Mairie de Paris a demandé au Parquet de requérir la démolition sous astreinte (avec pénalités pour chaque jour de retard) et la remise du toit dans son état initial. De plus, le contrevenant risque le paiement à l'Etat d'une amende à caractère pénal, dont le montant est apprécié par le Juge, et de dommages-intérêts aux parties civiles. 

                                                                                                                     

  • Vieille Temple dimanche 12 octobre 

    Rue Vieille du Temple (partie IVe) le dimanche 12 octobre 2008, deuxième dimanche après la fermeture du coeur du Marais à la circulation automobile.

     

    Sous l'effet conjugué des médias, qui ont abondamment couvert l'information, et de l'été indien particulièrement clément cette année, c'est un tsunami humain qui a déferlé sur cette partie du Marais. Toutes les rues où la circulation est interdite aux véhicules à moteurs se sont remplies de promeneurs : Vieille du Temple, Francs-Bourgeois, Rosiers, pour ne citer que les plus connues.

    Les visiteurs ont laissé leur voiture, espérons le, au garage, mais ils sont venus au plus près avec leurs motos. Tous les espaces piétons à la frontière de la zone interdite sont devenus de fait des parcs à motos, comme en témoigne cette prise de vue.

    Archives 47 motos dimanche 

    Espace devant les bureaux de l'Assurance Maladie, 47 rue des Archives (IIIe).

     

    Que doit-on en conclure ? On va attendre naturellement la fin de l'expérience. Il est probable, mais pas certain, que le flux de visiteurs s'atténue quand l'automne puis l'hiver se seront installés. Un risque se dessine pourtant : qu'on doive finalement choisir entre deux maux : revenir à la présence insupportable des voitures, ou accepter toutes les fins de semaine l'arrivée d'une marée humaine qui pourrait ne satisfaire ni les riverains ni les commerçants traditionnels.

    Il n'est pas interdit de réfléchir d'ores et déjà à la façon de gérer ce dilemme. Pour notre part, nous persistons à affirmer que cette initiative va dans le sens de l'histoire mais elle sera un échec si elle continue à ne s'appliquer qu'à une partie du centre historique de Paris. Il y a trop de monde à satisfaire pour trop peu de place. Il faut donc que des dispositions soient prises pour que la circulation des véhicules à moteurs soit significativement réduite dans tout le centre de Paris, le week-end et en semaine, et que corrélativement davantage d'espace soit laissé aux piétons, notamment mais pas exclusivement, le dimanche.

    On peut se demander, mais c'est un autre sujet, si la généralisation du travail le dimanche n'aurait pas pour avantage de désengorger notre zone touristique.

    "On ne veut pas sanctuariser le centre de Paris" disent certains élus. Pour nous épargner les affres du sanctuaire, il ne faudrait quand même pas qu'ils nous plongent en enfer !

                                                                           

    Post scriptum du 14 octobre :

    On lira avec intérêt l'article sur le sujet de notre confrère   http://lindependantdu4e.typepad.fr/