Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

  • Montorgueil
    Rue Montorgueil (IIe) vers 11h00 le matin

     

     

    On est prêt par solidarité à admettre que les bars-restaurants étendent leur terrasse sur l'espace public le temps d'être enfin autorisés à servir leurs clients en salle à l'intérieur. Rue Montorgueil où ils se livrent depuis longtemps à cet exercice, ils n'y vont pas de main morte : ils occupent TOUT le trottoir et obligent comme on le voit ici les passants à se déplacer sur la chaussée.

    Un espace où toutes sortes de véhicules circulent sans discipline en dépit d'une interdiction de principe : voitures, motos, vélos et autres engins. Un vrai danger pour les piétons notamment les plus fragiles.

    La rue Montorgueil : une idée d'avant-garde, devenue le modèle à ne pas suivre pour Paris-centre !

     

  • Terrasse espacée le parisien 30 05 20Terrasse étendue sur l'espace public (Photo Le Parisien)

     

    On peut lire aujourd'hui 31 mai dans "Le Parisien" une interview de la Maire de Paris Anne Hidalgo par Nicolas Maviel sur les mesures d'aide aux bars-restaurants au titre de la sortie du confinement.

    Aucune association de la nébuleuse "Vivre Paris !" à notre connaissance n'a été consultée sur ces mesures. C'est regrettable car nous n'y sommes pas forcément opposés. Nous compatissons avec les bars et les restaurants qui ont baissé le rideau depuis le 17 mars et nous souhaitons que la solidarité avec eux se manifeste. Dans les deux arrondissements du Marais la relation exploitants/riverains a connu des orages mais l'engagement des Maires et de la Police aux côtés des habitants et de leurs associations de défense a eu raison jusque là des conflits.

    Ces jours deniers encore, on a vécu place du Marché Ste Catherine une situation intolérable pour les riverains mais le Maire est intervenu pour rendre l'espoir à une population en désarroi. Un seul dossier a résisté et constitue depuis dix ans l'exception à la règle : le WHO's de la rue St Merri/Pierre au Lard dans le IVe. Il approche du terme d'une procédure judiciaire au civil alors même qu'il a cessé de nuire du fait de l'épidémie. Partout ailleurs, au Carreau du Temple, rue de Braque, St Martin ou rue Quincampoix les moyens mis en œuvre ont conduit à l'apaisement.

    Il en est autrement pour d'autres secteurs à Paris. Nos amis du XIe dont nous parlons régulièrement, ou ceux du canal St Martin, de la butte Montmartre, des Halles et de la Butte aux Cailles, voient avec méfiance le dispositif annoncé. Nous publions ci-dessous un Manifeste des Riverains du XIe (l'arrondissement où Anne hidalgo a choisi de se représenter). Sa tonalité diffère de la nôtre mais on les comprend quand on est sait l'enfer qui est le leur dans les rues de la soif du secteur Jean-Pierre Timbaud/Oberkampf.

    Pour en revenir au Marais, si comme l'annonce Anne Hidalgo les exploitants devront signer une charte d'engagement stipulant que les codes du déconfinement seront appliqués aux consommateurs, les conditions d'accessibilité des piétons seront respectées, les terrasses provisoires fermeront le soir à 22h00, toute musique diffusée à l'extérieur sera interdite ainsi que tout dispositif de brumisation, de chauffage, de climatisation ou publicitaire, l'espace concédé sera maintenu propre de tous déchets notamment des mégots dans un rayon de 25 mètres…. nous pouvons accueillir les mesures de manière prudente, mais favorable. On note qu'elles n'iront pas au-delà de fin septembre 2020 et qu'à cette échéance les espaces devront être remis dans leur état d'origine.

    Nous comprenons que l'ordre sera maintenu par les agents de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la Ville de Paris. Nous serons très attentifs avec les riverains concernés à la manière dont ces engagements seront respectés et plus encore à la façon dont les agents de la Ville réagiront. Quel sera d’ailleurs le rôle dévolu à la Police Nationale ?

    Cet épisode peut laisser dans les mémoires le bon souvenir d'une solidarité réussie ou en cas d'échec d'un engagement de la Maire dévoyé.

    Gérard Simonet

     

     

    Manifeste de l'Association des Riverains du XIe :

     

    Anne Hidalgo offre les clefs de la ville aux bars et restaurants
    sans la moindre concertation avec les habitants

     

    Sans aucune justification rationnelle, les bars et restaurants avaient déjà obtenu du gouvernement que la distanciation physique soit réduite de moitié en France par rapport à l’Italie, l’Espagne, le Portugal, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Japon, etc. : un mètre ici contre deux mètres ailleurs. La norme de 4 mètres carrés par personne est en vigueur chez nos voisins, respectée sans contestation, mais pas chez nous…

    Mais cela ne leur suffisait pas : à Paris, les bars et restaurants ont obtenu le jackpot, bien au-delà de leurs espérances. N’importe quel bar ou restaurant va pouvoir s’installer sur le trottoir et geler les places de stationnement devant son établissement. On en connaît le résultat car la pratique s’est déjà développée, en toute illégalité et sans réaction des autorités, dans certains quartiers de Paris (par exemple, rue des Martyrs, la bien nommée).

     

    (suite…)

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    Vidéo filmée par un habitant dans la nuit du 27 au 28 mai 2020

     

     

    Appel au secours d'un riverain au Maire du IVe,

    Monsieur le Maire,

    Il est 1h49, la police n'est toujours pas intervenue. Elle ne viendra surement pas ce soir malgré les multiples appels des riverains, malgré les promesses de leurs opérateurs téléphoniques. Il serait de toute façon trop tard pour les habitants, certains ont choisi de s'assommer de somnifères, pour les autres, leur nuit est perdue… Ils se demandent surement pourquoi ils ont choisi de vivre ici et comment ils vont continuer de le faire…

    Ils étaient plusieurs dizaines et sont encore une vingtaine à parler fort et hurler sur la place. Les "Joyeux anniversaires" sont terminés depuis une heure maintenant, il ne reste que les cris… Les gestes barrières ne sont pas respectés et les masques quasiment absents, contrairement aux bises et des embrassades.

    Il est 2h00, le restaurant "Joséphine" est encore ouvert et va stopper sa vente de boissons alcoolisées. Les consommateurs vont rentrer chez eux, bien fatigués après avoir passé une "sacrée bonne soirée" et vont pouvoir profiter d'une grasse matinée bien méritée. D'autres choisiront de rester sur place jusqu'à 4/5 heurs du matin ! Les discussions se poursuivent de manière animée sur les bancs, avec l'appui d'enceintes mobiles. L’acoustique de la place est telles que tout sommeil est impossible…  

    Pour nous, les riverains, c'est l'enfer car nous travaillons demain.

    "L'avenir de Paris Centre, c'est la qualité de vie de ses habitants"

    D'autres joyeux drilles, frais et dispos, reviendront  demain passer une "sacrée bonne soirée" et pourrir à nouveau la nôtre. Les marchands de boissons écouleront leur marchandise en se frottant les mains. Ils ont vécu deux mois et demi de vaches maigres, l'argent est à portée de leur main, ils ne vont pas se soucier de nous…

    Leurs clients  boiront jusqu'à plus soif et iront se soulager impasse de la Poissonnerie ou rue Necker, sur la place même, en fin de soirée. Alors, que ferons-nous quand nous les croiserons ? Il y aura des échanges plus ou moins polis, plus ou moins musclés. Et la violence comblera le vide que la force publique n'a pas su occuper…

    "L'avenir de Paris Centre, c'est plus de proximité et de sécurité"  

    Il est 2h20, la police n'est pas passée, les buveurs continuent à hurler. D'ici un moment, la place devrait progressivement retrouver son calme. C'est la fin d'une journée comme les autres sur la Place du Marché Sainte Catherine. 

    En ce moment avancé de la nuit, j'en viens à me demander, moi qui ne suis pas un professionnel de la politique, quel est l'avenir de Paris Centre. Difficile question à laquelle je n'ai, bien sûr, pas la réponse. Pourtant, je vois nettement celui que je souhaiterais éviter : celui du départ des résidents, des familles, excédées par l'impossibilité de dormir, inquiètes de ne pas être en sécurité dans un quartier pourtant peu enclin à la délinquance, écœurées de se sentir abandonnées par la puissance publique. 

    Je souhaite à tous une bonne nuit, en espérant avoir contribué à vous convaincre, par cet infime témoignage, de la réalité de la situation et de l'urgence de l'action. 

     

    Ce jour 28 mai 19h00 : le Maire du IVe Ariel Weil répond…

    Sa Directrice de cabinet nous demande de publier ce message :

    "Que tout le monde se rassure, le message des riverains est bien entendu.

    Nous sommes en lien permanent avec les riverains depuis leurs premières alertes et travaillons en étroite collaboration avec le Commissariat de Paris et la Préfecture de Police pour lutter contre ces nuisances inacceptables et ces débordements irresponsables".

     

    Dont acte. Mais nous sommes un peu comme Saint-Thomas, nous voulons voir et toucher du doigt !

     

  • Bar des amis Ste croix 10 rendez vous des amis

     

     

     

     

     

     

    L'angle de prise de vue est différent mis il s'agit bien du même local, au 10 rue Ste croix de la Bretonnerie (IVe)

     

    C'était un restaurant apprécié autrefois (photo de droite), dont la propriétaire est malheureusement décédée. L'hôtel qui se trouve au-dessus s'est intéressé au local mais n'a pas réussi à en faire l'acquisition. Il est resté longtemps fermé, jusqu'à ces jour-ci. On dit dans le quartier qu'un genre de "burger-marais" est en train de s'y installer. Ceci explique peut-être ce décor étonnant (photo de gauche) d'un goût discutable, parsemé de petits sandwiches. Un nouvel établissement dont on espère que l'habillage en place est éphémère et que les autorités, Direction de l'urbanisme et Bâtiments de France, veilleront scrupuleusement au respect des dispositions applicables à ce "site patrimonial remarquable".

     

  • BancBancs publics et jardinières rue des Archives (IIIe) étonnamment propres, nouvellement repeints…(Photo VlM)

     

     

    C'est l'un des thèmes des entretiens que nous avons eus avec les candidats à la mairie de Paris : le sentiment de saleté qui domine à Paris vient pour une large part de l'état du paysage urbain : tags et affichage sauvage, rideaux métalliques des commerces, bancs publics et jardinières, armoires électriques de commande des feux, boitiers de contrôle de l'éclairage public, parcmètres, poteaux indicateurs et plaques de rues, boites aux lettres de La Poste, abribus, panneaux d'affichage (mairie et autres)…

    Les services de la Propreté sont attentifs à la chaussée, qui est régulièrement nettoyée, les tags et l'affichage sauvage bénéficient d'un protocole d'intervention – dont nous regrettons l'insuffisance -  mais il n'y a pas à notre connaissance de procédure et de rythme établis pour l'entretien des autres objets.

    La période du confinement a été apparemment propice à la réflexion et à l'action des services de la mairie de Paris. Les bancs publics sur lesquels on n'osait plus s'assoir de peur de se relever avec les fesses taguées à l'envers ont retrouvé leur lustre. De nombreux boitiers électriques ont été repeints, à l'image du tronçon qui fait face au Musée de la Chasse et de la Nature. Bien avant l'épidémie, Ariel Weil dans le IVe avait fait recouvrir des armoires électriques de peintures représentant des personnages historiques qui ont eu un lien avec le Marais…

    On va clairement dans la bonne direction. L'échéance électorale n'y est sans soute pas étrangère mais "qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse !" Il n'est pas exclu d'ailleurs que le pli soit pris et que nous en profitions pour toujours. Il n'est pas interdit de rêver !

     

     

  • HallesLe signataire dans une tenue de confiné ordinaire de Paris-centre. Retrouvailles des jardins du forum des Halles et  de Saint-Eustache. A partir du 11 mai, les masques ne sont pas imposés mais il sera utile d'en porter car ils protègent ceux qui nous entourent ou que nous croisons, et accessoirement nous-mêmes. 

     

    L'article que nous avons publié le 5 mai sous la signature du Dr Bertrand Lukacs à propos des "Déclarations d'Anne Hidalgo sur la sortie du confinement des cafés-restaurants" a été lu par plus de 2.000 personnes de tous horizons et a recueilli le nombre record de 29 témoignages de lecteurs. C'est signe de l'émotion qu'il a suscité et disons le franchement de la forte réprobation exprimée par le plus grand nombre.

    A propos de l'aménagement de certaines rues au bénéfice des bars-restaurants, et notamment la rue des Haudriettes qui nous est chère car c'est là qu'est le siège de "Vivre le Marais !" nous avons demandé des éclaircissements à Christophe Najdovski, maire-Adjoint de Paris auprès d'Anne Hidalgo, en charge des déplacements et de la voirie.

    Voici sa réponse : "Dans le cadre de la sortie de confinement, nous travaillons à adapter l'espace public pour favoriser le respect de la distanciation physique entre les piétons. Ce travail prend une résonance particulière dans le centre de Paris, où les rues sont souvent étroites avec peu d'espace pour les piétons.

    Aussi, en lien avec les mairies d'arrondissement, les services de la direction de la voirie et des déplacements ont travaillé à identifier les rues prioritaires à aménager pour favoriser le respect de la distanciation physique entre les piétons.

    C'est le cas de la rue des Haudriettes, rue très passante en termes de piétons, avec des trottoirs étroits. Aussi, la proposition consiste à neutraliser le stationnement situé côté pair, et élargir ainsi l'espace circulable pour les piétons."

     

    De son côté, le Maire du IVe Ariel Weil, candidat arrivé en tête aux élections du 18 mars pour la mairie de Paris-centre, s'adressant aux riverains par sa Directrice de cabinet Isabelle Knafou, précisait ce qui suit : 

    "A Paris comme ailleurs, la plupart des commerçants et artisans, à l’exception des commerces de première nécessité, sont à l’arrêt depuis le 16 mars. Les gestes barrière et les règles de distanciation physique qui s’imposeront à tous lors du déconfinement, pour une durée indéterminée, vont entraver considérablement le bon fonctionnement de tous les commerces. Nous devons les aider sans compromettre votre tranquillité.

    Afin d’aider ces commerces à se relancer dans les meilleurs conditions possibles et d’assurer la sécurité des clients comme des riverains qui emprunteront les mêmes rues et les mêmes trottoirs, l’espace public doit être repensé.

    Dans les prochaines semaines, la Ville de Paris, en lien avec la mairie d’arrondissement, va réfléchir quartier par quartier, voire rue par rue, à la réorganisation provisoire de l’espace public afin d’éviter la promiscuité des piétons. Cette problématique est particulièrement importante dans notre quartier où les rues sont étroites, souvent bondées et parfois très commerçantes.

    Dans les rues qui l’exigeront, en raison de la réouverture des commerces ou de l’exiguïté des trottoirs, un aménagement provisoire – parfois qualifié d'« urbanisme tactique » – devra être organisé à l’emplacement des places de stationnement pour permettre l’organisation d’une file d’attente sans nuire au passage des piétons. Ce travail de dentelle est essentiel à la fois pour aider les commerces de petite superficie et pour assurer l’accès des riverains à leur porte d’immeuble. Dans certaines rues, ces aménagements seront simples à réaliser, dans d’autres ils seront malheureusement impossibles.

    Soyez certain en tout cas que nous serons guidés par un seul principe, celui de l’équilibre entre des besoins plutôt que leur antagonisme. Aucune rue, a fortiori aucun trottoir du 4e arrondissement n’a vocation à être transformée en terrasse géante. Mais nous devons aider les petits établissements de notre quartier à relever le défi de la distanciation physique en leur permettant, lorsque cela sera possible, d’installer quelques tables sur le trottoir ou sur une place de stationnement. Tout cela sera discuté au cas par cas."

     

    Les deux messages sont cohérents, presque synoptiques. On peut comprendre leur finalité, on hésite à l'approuver cependant car on doit à juste titre redouter le phénomène du fait accompli auquel nous ont trop habitué ces établissements qui  ont fait de l'occupation de trottoirs et chaussées leur modèle économique. Nous revendiquons, dans une approche "Vivre Paris !", à savoir respect de l'espace public et du sommeil des habitants, le droit de participer à ces études de faisabilité et d'être entendus.

    Gérard Simonet

     

  • Archives 51 la terrasse tentaculaire

    Est-ce là ce qui nous attend ?

    Archives 43 piéton à la canne

    Halte ! On ne veut pas du retour à ces excès !!!

     

    Voilà dix ans maintenant les citoyens parisiens se mobilisaient dans le mouvement "Vivre Paris !", avec des associations dans tous les arrondissements, pour dénoncer l'invasion de l'espace public par les terrasses de cafés-restaurants et les nuisances sonores qui en résultent de jour et hélas la nuit. La Maire de Paris, en annonçant qu'elle allait donner plus d'emprise encore à ces établissements, sur les trottoirs et sur des rues entières, gratuitement, envoie un signal à l'opposé de ce que les parisiens attendent à la fin d'une crise sanitaire dont ils ont beaucoup souffert.

    Anne Hidalgo affirme que la mesure prendra fin en septembre. Qui peut croire que les débits de boissons, soutenus par les lobbies de l'alcool et les professionnels de la nuit, se résigneront à abandonner un privilège qu'ils réclament depuis toujours : la maitrise à leur avantage de l'espace public et sa marchandisation.

    Le  Dr Bertrand Lukacs, président d'Habiter Paris et de l'association des Riverains du canal St Martin (Xe), soutenu par d'autres forces vives, dans le XIe arrondissement très éprouvé, et partout ailleurs dans Paris-centre et dans Paris, s'exprime à propos de cette déclaration d'Anne Hidalgo qui a fait l'effet d'une bombe.

    GS

     

    Le nécessaire redémarrage de l’activité des bars et des restaurants doit bien évidement tenir compte des contraintes des gestes barrière, pour autant il ne doit certainement pas se faire sur le dos de la santé des riverains.

    Les parisiennes et les parisiens ont pris pleinement conscience de l’ampleur de la pollution sonore qu’ils subissaient au quotidien. Et ce sont dans les quartiers festifs que les parisiens souffrent le plus comme le montrent très bien les mesures de Bruitparif.

    La baisse de la pollution sonore, largement perçue comme un des rare bénéfices du confinement par les habitants doit absolument perdurer. Pour la santé des parisiens, cette lutte contre la pollution sonore, passablement oubliée jusqu’à présent, doit devenir une des priorités de la prochaine équipe municipale, à l’instar de la lutte contre la pollution atmosphérique.

    Les annonces d'Anne Hidalgo au quotidien "Le Parisien" hier matin sont de très mauvais augure : sans aucune concertation préalable avec les associations de riverains concernés, il est annoncé : "Pour les bars, cafés et restaurants : élargir l’emprise des cafés et bars sur l’espace public. Des rues entières pourraient leur être réservées à titre gratuit".

    Nous comprenons les enjeux mais nous ne pourrions comprendre et nous n’accepterons pas que le redémarrage de l’activité des bars et des restaurants ait pour conséquence directe une aggravation de la pollution sonore subie par les riverains.

    La situation que nous traversons, inimaginable il y a encore quelques mois, nous oblige à changer profondément et durablement nos comportements car nous devrons cohabiter un long temps avec le virus. Saisissons cette opportunité pour construite ensemble un lendemain meilleur, moins pollué, plus écoresponsable. Et ce qui est vrai pour tous est aussi vrai pour les bars, cafés, restaurants et établissements de nuit. Et c’est possible si nous avons cette ambition partagée. Le chemin n’est évidemment pas simple mais la première des conditions, essentielle au succès, c’est la concertation entre tous, et donc avec les riverains.

    Nous demandons une fois de plus à faire partie intégrante des discussions préparatoires avec les services de la mairie de Paris et de la préfecture de police de Paris. Nous avons des propositions à formuler pour minimiser au maximum le risque sanitaire qui reste prioritaire pour tous et ne pas aggraver la situation des riverains.

    Dr Bertrand Lukacs

     

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    Fresque 4 fils

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Fresque moderne sur le mur-pignon du 95 rue Vieille du Temple (IIIe)

     

    Ce mur-pignon au carrefour Vieille du Temple/Quatre-Fils a été longtemps un dépotoir pour gribouilleurs et afficheurs sauvages émules d'un "street-art" dévoyé. Grâce à l'initiative privée de Jean-Philippe Nikoghossian, patron de la brasserie la Perle, juste en face, et l'indulgence des services de la mairie de Paris (qui ont reconnu de fait leur impuissance…), on profite désormais de décors de ce type, régulièrement renouvelés et de bonne tenue artistique. Dans l'état de propreté défaillante que nous vaut le confinement, ce panneau en parfait état s'affirme comme un espoir de sortie du marasme…

     

     

    Fontaine Fontaine nettoyée 02 05 20La Fontaine des Haudriettes, vue de côté, 51 rue des Archives (IIIe). Elle était située sur un autre emplacement et  distribuait son eau aux habitants dès 1636. En 1764 elle est reconstruite dans sa forme actuelle et élevée au carrefour Archives/Haudriettes. De style néo-classique, avec une section trapézoïdale, elle se caractérise par la présence d'un  fronton sur la face avant, un attique au sommet de l'ouvrage et un mascaron en forme de tête de lion qui fait office de robinet. Elle est  l'œuvre de Pierre-Louis Moreau-Desproux, avec un bas-relief délicat de Philippe Mignot qui représente une naïade

     

    Il s'agit d'un monument historique. Depuis quelques temps il est la cible de vandales qui le taguent sans respect. En raison de son classement, chaque intervention de remise en état est supervisée par la direction du Patrimoine et de l'Architecture de la mairie de Paris, qui s'assure en principe de la qualité de l'intervention des services de la propreté. Ces souillures ont fait l'objet d'un signalement de notre part le 13 octobre 2019 ! Sans résultat jusqu'à ce jour où nous découvrons avec surprise, étonnement…. et satisfaction que le nettoyage a été fait, en dépit du confinement.

    Nous en remercions les conservateurs du patrimoine mais nous pouvons difficilement nous empêcher de regretter qu'ils n'aient pas agi avec le soin que requiert un monument de cette qualité. On voit en effet sur la photo de droite que les tags n'ont pas été effacés mais simplement recouverts d'un badigeon qui cache mal le spectre résiduel de la souillure. La couleur de plus n'est pas spécialement harmonisée avec celle de la pierre naturelle…. 

    Le remède n'est pas pire que le mal, qui est insupportable, mais il nous semble que les techniques actuelles doivent permettre une restauration de meilleur aloi.

     

  • Verrerie tags

    Décor sinistre sur ce mur de la rue de la Verrerie, tout proche de la jolie placette du Bourg Tibourg (IVe)

     

     

    Nous avons demandé aux candidats principaux à la mairie de Paris de se prononcer sur les moyens d'éradiquer le fléau que constitue les tags à Paris et l'affichage sauvage. Ariel Weil et Pacôme Rupin, au titre de Paris-centre, se sont déjà prononcés ; voici la réponse d'Aurélien Véron qui conduit la liste Rachida Dati pour Paris-centre :

     

    La propreté de nos rues est un élément crucial dans le quotidien des Parisiens. Elle est d’autant plus importante que nous avons la chance d’habiter les arrondissements parmi les plus riches de Paris en termes de patrimoine historique. Le Marais est l’un des plus vieux quartiers de Paris, et aussi l’un des plus visités. Son esprit village, malheureusement affaibli par l’arrivée progressive des grandes chaines, est encore bien présent. Il souffre hélas d’une malpropreté indigne de la beauté et du prestige de nos rues et de nos bâtisses.

    Les tags ou créations murales peuvent être de vraies œuvres d’art et embellir une rue. Mais soyons réalistes. Ce sont le plus souvent de simples graffitis ou affiches qui enlaidissent nos quartiers. De plus, le tag appelle le tag. Plus nos murs sont dégradés, plus les tagueurs taguent. C’est un cercle vicieux qu’il faut arrêter dès le début.

    La première mesure freinant ces dégradations est l’éducation. Nous travaillerons avec nos écoles pour éduquer les jeunes générations au respect de leurs lieux de vie, pour leur faire connaître et aimer leur quartier. L’amour de son quartier est le premier motif de respect.

    La seconde mesure consiste à réprimer sévèrement les tagueurs. Rachida Dati a prévu la création d’une vraie police municipale armée et formée. Elle sera très présente sur le terrain et disposera des historiques d’incivilités et d’agressions. Le Marais sera couvert pour empêcher qu’il soit souillé ou que certaines rues se transforment en coupe-gorge. Cette police complètera la police nationale et sera pilotée par chaque mairie d’arrondissement. Elle aura notamment la charge de sanctionner toutes les incivilités.

    Nous triplerons les caméras de vidéosurveillance et ferons appel aux outils de ville connectée pour optimiser la lutte contre ce type de dégradations volontaires. Nous poursuivrons avec fermeté les marques faisant leur promotion par des affiches sauvages. Nous réfléchissons à développer les Travaux d’Intérêt Général afin de faire nettoyer les dégradations par leurs auteurs afin de leur proposer une peine alternative dans une perspective éducative.

    Une fois le tag réalisé, nous arrivons à la troisième mesure. Nous réorganiserons le service de la propreté et le rassemblerons sous l’autorité d’une seule direction afin d’en améliorer le management. Actuellement les services de propreté souffrent de démotivation, d’absentéisme, et d’une mauvaise organisation. Chaque mairie d’arrondissement pilotera la propreté au niveau de son arrondissement. Cela nous permettra de déployer des brigades de propreté afin de faire effacer rapidement les dégradations constatées.

    Croyez en notre ferme volonté de mettre en action ces trois axes dès notre arrivée à la tête de la mairie.

    Aurélien Véron

    Candidat Paris-centre

     

  • Gravilliers 28 boucherie manu 05 03 20"Manu" devant sa boucherie, 28 rue des Gravilliers (IIIe) – Tél. 01 42 77 55 24 (Photos VlM, clic gauche pour magnifier la vue))

     

    Emmanuel Mesnil, artisan boucher, a ouvert ce commerce en 2007, il y a 13 ans, ce qui était courageux et non sans risque, étant le tout dernier métier de bouche subsistant dans cette portion de la rue située entre la rue Beaubourg et la rue du Temple. En effet, depuis de nombreuses années, tous les locaux se libérant étaient repris par des grossistes en maroquinerie, bimbeloterie et petite bijouterie.

    Il y a une vingtaine d’années, le phénomène s’est accéléré sous la pression d’une flambée des prix, faisant fuir le petit commerce de proximité. Ainsi, disparaissaient en relativement peu de temps, deux magasins de fruits et légumes, une supérette, deux boulangeries, une poissonnerie, une boucherie chevaline, une blanchisserie, un café, et l’on en oublie probablement.

    Cette transformation a vidé la rue de son animation traditionnelle, pénalisant les riverains. La Mairie du IIIe s’en est préoccupée activement, ce d’autant plus que les appartements au-dessus des grossistes se transformaient en entrepôts de stockage et en ateliers, parfois au mépris des règles d’hygiène et de sécurité.
    Dans ce contexte, des dispositifs pour faciliter le maintien ou la réinstallation de petits commerces variés ont été mis en place.

    Ainsi, E. Mesnil a bénéficié de l’aide de la SEMAEST (Société d’économie mixte de la Ville de Paris spécialisée dans la redynamisation du commerce et de l’artisanat de proximité), de la Chambre de Commerce de Paris, de la Mairie et de la Fédération de la Boucherie. Grâce à cette politique volontariste, la rue des Gravilliers change de visage, les grossistes partants étant remplacés par diverses boutiques : prêt à porter, bijouterie-horlogerie, coiffure, salon de thé, poissonnerie, épicerie de luxe, divers points de restauration, galeries d’art.

    Gravilliers 15 chic & mode 05 03 20Le nouveau visage de la rue des Gravilliers, élégance, "chic et mode", mais aussi hôtel, galeries d'art, restaurants…

     

    Ainsi, « Manu » fait figure d’Ancien. Presque quinquagénaire, originaire de Pont L’Evêque en Normandie, il entre en boucherie à l’âge de 13 ans, par un stage de formation. Suivent le CAP, 2 ans d’apprentissage dans une boucherie de Lisieux. Ensuite Paris, dans une boucherie du XIIe pendant 7 ans, et enfin en tant que boucher expérimenté 6 ans dans un magasin ATAC AUCHAN à Paris, avant de s’installer à son compte.

    Cette solide expérience professionnelle lui confère une compétence et une réelle passion pour son métier. Toutes les viandes proposées sont d’origine française dont il connaît la provenance et les éleveurs et il privilégie la qualité. Dans sa boucherie, pas très grande, mais bien agencée, il crée une ambiance conviviale par sa présence très active, n’hésitant pas à conseiller sa clientèle sur le choix de tel ou tel morceau, avec éventuellement une recette pour le préparer.

    Son humour est le reflet d’une personnalité de bon vivant qui aime lui-même cuisiner, que ce soit pour la charcuterie faite maison, ou un petit rayon traiteur qu’il propose.

    Il est devenu agréable de flâner dans cette rue.

    Claude Verrier