Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

  • 4 filsMur-pignon 16 rue des Quatre-Fils. Déjà deux semaines de présence ! (Photo VlM)

     

    Après Anne Lebreton  (liste Cédric Villani) et Ariel Weil (liste Anne Hidalgo), Pacôme Rupin, candidat Paris-centre aux côtés d'Agnès Buzyn,  nous envoie sa contribution sur la question spécifique des tags et de l'affichage sauvage chez nous et dans Paris. Nous l'en remercions et soumettons intégralement sa réponse à l'analyse et aux commentaires de nos lecteurs :                                

     

    Monsieur le Président,

    Vous trouverez ci-dessous ma réponse à votre article du 24 février dernier.

    L'état de nos rues est indigne de Paris. Ce n'est pas pour rien que la propreté, avec la sécurité, est la préoccupation majeure des Parisiens pour cette élection. Avec Agnès Buzyn, nous voulons changer en profondeur l'organisation des services de propreté mais surtout arrêter avec l'impunité qui règne aujourd’hui.

    Premièrement, nous serons intraitables sur les sanctions. Nous créerons une vraie police municipale, formée et armée, afin qu'elle fasse respecter toutes les règles sur l'espace public. La réforme du statut de Paris demandée par Anne Hidalgo a été une erreur. Le transfert d'une partie des compétences de la Préfecture de Police vers la Ville de Paris n'a fait qu'empirer la situation, puisque la Ville ne dispose pas d'une véritable force de police et a donc été incapable de sanctionner efficacement les délits. Nous multiplierons aussi par trois le nombre de caméras de vidéosurveillance, notamment dans les rues qui font le plus l'objet de dégradations, afin de systématiquement poursuivre leurs auteurs.

    Deuxièmement, nous répondrons au manque de réactivité des services. Nous mettrons en place des « managers de rue » qui seront en relation constante avec les riverains et les commerçants pour identifier le plus rapidement possible une dégradation et demander sa réparation dans la journée par le service compétent. Un tag ou une affiche enlevé dans la journée, c'est le bon moyen de dissuader l'auteur de réitérer. Cette réactivité sera possible aussi par la décentralisation des services de propreté sous la responsabilité directe du Maire de secteur. Ce n'est pas normal que les services répondent à des grandes directions de la Ville de Paris, alors même que ce sont les élus de terrain qui doivent assumer la situation vis-à-vis de la population. Ce sera donc au pouvoir politique de proximité de mettre en place un service de nettoyage efficace et réactif contre les tags et l'affichage sauvage.

    Vous pouvez compter sur mon volontarisme pour rendre à nos rues leur élégance et pour rendre aux habitants le plaisir de déambuler dans leur quartier.

    Pacôme Rupin
    Candidat à la Mairie de Paris Centre
    Liste Ensemble pour Paris avec Agnès Buzyn

     

  • Petite place 27 02 20

    Où qu'on tourne la tête c'est ce genre de laideur qui nous agresse… Place Thorigny, près du Musée Picasso (IIIe). Qui saura arrêter le massacre ?

     

     

    Tout en regrettant que nous l'interpellions, ainsi que les autres candidats, avec une verve volontairement empreinte d'impertinence dans notre article du 24 février, Ariel Weil, candidat à la mairie de Paris-centre sur la liste de la Maire Anne Hidalgo Paris en commun nous répond ce qui suit :

     

    "Sur le fond,  je vous rejoins volontiers. La perception de la saleté vient en effet en bonne partie du désordre de l’espace public produit par les dégradations en tous genres sur les immeubles et commerces ainsi que sur les mobiliers urbains. Et comme chacun sait, la saleté entraîne la saleté. Au cœur du Marais, sur le plateau Beaubourg, aux Halles, les inscriptions et affiches sauvages nous tournent la tête, sans répit.

    Y remédions-nous quotidiennement ? Oui. Est-ce suffisant ? Non.

    Notre nouveau plan d’action exige des moyens considérables compte tenu du nombre important d’infractions identifiées sur le territoire de Paris Centre. C’est pourquoi, la candidate Anne Hidalgo a annoncé qu’elle mettrait 1 milliard d’euros par an pour la propreté, l’entretien et l’embellissement de notre ville.

    Aujourd’hui, nombre d’entre vous se sont emparés du dispositif « DansMaRue » pour signaler les tags à enlever. Face à l’explosion des signalements, le prestataire actuel du marché de nettoyage peine à traiter ces dégradations faute de moyens suffisants, entraînant l’incompréhension des usagers.

    Demain, un nouveau budget dédié, associé à un meilleur calibrage des besoins dans le cadre d’un prochain marché public, permettra d’améliorer la situation de manière significative, en particulier dans les rues les plus régulièrement touchées.

    En outre, nous proposerons que la prochaine loi de décentralisation prévue pour l’automne prochain permette aux villes d’augmenter le montant des amendes pour qu’elles soient enfin dissuasives : jusqu’à 150 € pour le jet de mégot ou de papier, 300 € pour l’épanchement d’urine, 500 € pour le dépôt sauvage d’encombrants, plusieurs milliers d’euros pour l’affichage sauvage [Quid des tags ? NDLR]. Sur ce dernier point, nous devons pouvoir infliger des amendes proportionnelles au chiffre d’affaire des marques qui se livrent à ces infractions. La végétalisation de tous les murs pignons des bâtiments municipaux et des copropriétés qui le souhaitent, nous permettra également d’éviter cet affichage sauvage envahissant.

    Enfin, nous utiliserons la vidéo verbalisation contre les dépôts sauvages d’encombrants et de déchets de chantier.

    Sur la base de ces mesures, je m’engage à garantir aux habitants de Paris Centre des espaces publics communs plus propres et mieux respectés.

    Ariel Weil

     

  • Tags chapon temple 24 02 20

    État lamentable des murs de deux pignons rues du Temple/Chapon (IIIe) (Photos VlM)

     

     

    Nous venons de nous en expliquer avec l'Agence France Presse qui enquête sur la perception qu'ont les parisiens de l'état de la saleté à Paris, une prise de conscience qui est en train de se répandre comme une trainée de poudre jusque dans les rédactions étrangères, à l'occasion des élections municipales. La découverte de rats dans les lieux publics à Paris avait démarré de façon similaire il y a trois ans. Nous sommes à la veille de vivre le même syndrome….

    Dans mon entretien avec la  journaliste de l'AFP j'ai insisté pour que le sujet ne serve pas de prétexte à une joute dérisoire entre le pouvoir en place à la mairie de Paris et les mouvements politiques qui ambitionnent de prendre sa place. Il ne suffit pas de clamer : priorité à la propreté ! il faut d'abord comprendre comment la saleté est perçue et répondre aux attentes des parisiens autrement qu'en promettant d'augmenter les budgets.

    Il faut avant  tout admettre que la perception de la saleté, ou du sentiment de saleté, est essentiellement le résultat d'une ambiance, largement conditionnée par l'état du contexte environnemental, le sol bien sûr mais aussi les murs, les rideaux métalliques des commerces, les portes et ouvertures d'immeubles et aussi le mobilier urbain (bancs publics, parcmètres, armoires et boitiers électriques, plaques de rues, poteaux et potelets, boites aux lettres de la poste…).

    Les tags et l'affichage sauvage règnent en maitre sur ce paysage urbain. Ils créent un sentiment à la fois de saleté et d'angoisse car il y de l'agressivité dans les visuels utilisés. L'approche des élections fait que des efforts sont visibles dans le traitement de portions de rues (ex. Quincampoix), tant pour l'effacement des tags que pour l'enlèvement des affiches sauvages mais on sent bien que la Ville est débordée par l'ampleur du phénomène. 

    C'est en pleine conscience de cette réalité que nous avons demandé aux gestionnaires de la Ville et à ceux qui sont candidats pour exercer à leur place cette responsabilité de proposer un plan d'action. Nous l'avons résumé ainsi dans un article précédent : "mettre en place et implémenter (*) un plan qui traite le problème dans l'ensemble de ses composantes : éducation, propagande, fournisseurs des peintures et des encres, surveillance (agents et vidéo), sanctions (dispositif législatif), promotion d'un "street art" spontané mais régulé, espaces réservés…."

     

    Tags la poste archives

    Message d'accueil des clients de la poste 67 rue des Archives (IIIe)

     

    Nous relaierons leur réponse dans ces colonnes.

    A ceux qui pensent que c'est impossible nous répondons qu'alors on n'a pas besoin d'eux. A une époque où on se prépare à aller sur Mars il n'est pas admissible de baisser les bras devant un problème aussi trivial.

    Quant à ceux qui resteraient courageusement muets et ignoreraient notre appel, ils courent le risque que notre bulletin de vote tombe ailleurs que dans leur escarcelle !

    Gérard Simonet

     

    (*) Implémenter : effectuer l’ensemble des opérations qui permettent de définir un projet et de le réaliser, de l’analyse du besoin à l’installation et la mise en service du dispositif.

     

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    Beautreillis tonneaux 12 02 20

    Le surprenant décor de la rue Beautreillis, un brin facétieux et pas du goût de tout le monde… (Photo VlM)

     

     

    Un collectif d'habitants de la rue Beautreillis (IVe), qui conteste son réaménagement, a été reçu le 19 février par le Maire du IVe Ariel Weil et son staff. En cause, l'installation d'une lignée de tonneaux sur la chaussée et les trottoirs pour apaiser la circulation des véhicules, jugée dangereuse par les riverains. Des riverains qui jugent positive la décision d'implanter des potelets sur le trottoir qui fait face, et salutaire l'annonce de la suppression de l'expérience idéolo-écolo de la rue de l'Hôtel St Paul avec ses couffins de terre et ses cultures d'herbes folles,  mais qui considèrent que le problème de la rue Beautreillis est bien posé mais reste entier. Ils s'expriment en ces termes :

     

    Merci à Ariel Weil, et aux membres de son cabinet, d’avoir reçu notre collectif d’habitants pour débattre des aménagements passés, présents et à venir de la rue Beautreillis et de ses alentours.

    Le projet initial devant s’étendre aux rues Neuve Saint-Pierre et de l’Hôtel Saint-Paul, il était indispensable d’apporter aux services de la mairie un avis complémentaire aux initiatives prises (dans le cadre du budget participatif) par une poignée d’habitants, certainement animés des meilleurs intentions, mais manquant cruellement d’expérience et de compétences en matière de sécurité routière, d’urbanisme, d’usages partagés des voies de circulation, de paysagisme.

    Il y a eu plusieurs accidents de piétons dans le secteur. Notre démarche ne vise qu’à améliorer, et non à s’opposer, aux travaux réalisés. Il n’est pas admissible de caricaturer notre démarche en un combat esthétique «contre les tonneaux ». qui ne sont qu’un bricolage reportant à plus tard la mise en place d’une solution sérieuse et pérenne.

    Voici les éléments de réponses telles que nous les avons compris :

    A notre demande de mise en sécurité des piétons sur les trottoirs, les services de la mairie nous annoncent la pose fin févier 2020 de potelets tout le long du côté pair de la rue jusqu’au numéro 14. Les potelets devant l’entrée du parking du 14 seront mieux disposés pour ne pas gêner les manœuvres. Il est nécessaire aussi de vérifier la disposition des potelets devant la porte cochère du 16.

    A notre demande de contrôler la vitesse, la mairie annonce la mise à contre-sens de la rue de Birague. Cela réduira certainement le flux de voitures mais pas forcément la vitesse rue Beautreillis. Nous réclamons la pose d’un ralentisseur (bandes de vigilance, pavés en saillie, …) dès l’entrée de la rue et plusieurs fois sur le tronçon afin d’obtenir que les voitures ne roulent pas au delà des 20 km/h imposés.

    La mairie répond que c'est impossible. Elle parie sur l’effet dissuasif des potelets et sur l’encombrement de la chaussée par les tonneaux pour ralentir les voitures… "Nous verrons très vite l’efficacité du dispositif en place et s’il est satisfaisant il y aura lieu de remplacer les tonneaux par un équipement « d’encombrement de la rue » plus discret".

    Nous demandons le marquage au sol de la voie vélo venant à contre-sens. Pour respecter la largeur de cette piste cyclable il semble nécessaire de retirer les tonneaux (larges de 60 cm) et de les remplacer par un dispositif empêchant le stationnement. La mairie semble disposé au marquage au sol, voire au rajout de diodes lumineuses sur la ligne tracée mais propose seulement de décaler de 5 à 10 cm les tonneaux vers le trottoir de droite. 

    Nous faisons remarquer aussi que les tonneaux disposés sans raison apparente entre les voitures devant les 13, 15 et 17 de la rue empiètent sur les places dévolues au stationnement des trottinettes, des voitures et des livraisons et qu’ils occupent les bateaux devant les immeubles. Gêne de la circulation et du stationnement, encombrement inutile là où les vides entre les véhicules atténuent l’impression d’envahissement des voitures, ces arguments semblent avoir été entendus par les services de la mairie.

    Cela signifie-t-il que l’on va les retirer tous les tonneaux ? rien n’est moins sûr. Une autorisation de végétaliser a été accordée (pour six mois, un an ?) aux commerçants. Ne peut-on au moins rassembler les tonneaux au pied du mur aveugle rue Neuve-Saint-Pierre et les planter d’une belle treille ? Nous attendons une réponse.

    Une bonne nouvelle cependant : l'édicule "écolo" rouge rassemblant palettes, sac de terre et mobilier "design" rue de l’hôtel Saint-Paul sera retiré au printemps.

    En conclusion, même si la mairie semble mobilisée sur les questions de sécurité, elle nous oppose une question de « goût » pour maintenir les tonneaux comme éléments décoratifs de rue. Nous disons que ces tonneaux, pour les questions de sécurité évoqués, nullement esthétiques, donnent l’impression d’une « rue de la soif ». Ils n'apportent aucun bienfait aux riverains, et seront immanquablement utilisés en table d’appoint par les consommateurs des cafés.

    Nous restons attentifs en cette période charnière de renouvellement de nos structures municipales.

    Le collectif Beautreillis

     

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    Place ste catherine 22 04 19Place du Marché Ste Catherine (IVe) : un havre de paix qui entend le rester (Photo VlM)

     

     

    Le combat des riverains soutenus par leur Maire Ariel Weil a porté ses fruits : un arrêté du 18 février 2020 signé de la Maire de Paris Anne Hidalgo édite des règles complémentaires d'urbanisme pour cette place "construite en 1783 par l'architecte Caron avec une composition urbaine spécifique pour les devantures des rez-de-chaussées….. qui induit une approche paysagère de type SPR" (Site Patrimonial Remarquable, nouvelle appellation du PSMV).

    L'arrêté précise notamment les conditions d'application du règlement  des terrasses et étalages de 2011 au travers d'une "charte" qui fait partie intégrante du règlement. Au titre de cette charte : les terrasses fermées sont interdites ainsi que les planchers, la hauteur des écrans parallèles, qui doivent être transparents, est limitée à 1,30 mètre, la hauteur des écrans perpendiculaires, transparents eux aussi, n'excèdera pas 2,50 mètres, les stores bannes sont codifiés et les joues latérales interdites. Les couleurs doivent  être agréées par l'ABF.

     

    Marché ste catherine casemate 09 12 19

    Publié au "bulletin officiel de la ville de Paris" (BMO), l'arrêté est entré en vigueur le jour de sa signature le 18 février 2020. Nous attendons de ces nouvelles dispositions dont nous nous réjouissons, qu'elles nous délivrent de cette "casemate" des années écoulées qui longtemps a défiguré la place et porté atteinte à son charme.

    Gérard Simonet

     

  • Quincampoix 41 fresquePeinture murale du 41 rue Quincampoix (IVe)

     

     

    Une vaste opération de nettoyage a eu lieu, comme nous l'avons relatée le 18 février, dans la partie IVe de cette rue. Les riverains en sont reconnaissants aux services de la propreté de la mairie de Paris mais relèvent qu'un mur a été  laissé en l'état, au prétexte que sa "décoration" serait agréée par son propriétaire.

    L'information reste à vérifier mais en tout état de cause, qu'on soit propriétaire ou pas, on est sur un SPR (site patrimonial remarquable), où on n'a pas le droit de modifier le décor sans en référer aux autorités compétentes. 

    Un riverain s'adresse à la mairie de Paris en ces termes :

     

    Tout d'abord merci aux équipes de prestataires d'être intervenues sur l'ensemble de la rue Quincampoix lundi…

    Je reste pourtant très surpris sur le fait qu'une fresque importante réalisée sur une entrée privative au n°41 ait été maintenue à cet endroit (cf piece jointe) avec la réponse qui m'a été apportée ci-après par vos services via DansMaRue ("elle était réalisée par l'etablissement").

    Ayant pour conséquence de modifier l’aspect extérieur du bâtiment, la réalisation d’une fresque comme celle-ci doit faire l’objet d’une autorisation d’urbanisme. Celle-ci prend normalement la forme d’une déclaration prealable (DP). Cette fresque etant située dans un périmètre de protection patrimoniale avec des immeubles classés aux monuments historiques, elle a donc en toute logique etait agréée dans le cadre de l’instruction de la DP et soumis pour avis à l’architecte des Bâtiments de France.

    Dans le cas contraire, ce qui me semble assez probable, elle n'a pas lieu d'être et doit être enlevée.

    Cette fresque est située  juste en face du magasin Maquis-art qui continue en toute tranquillité au vu et au su de tous à laisser ses clients degrader la rue sans intervention de la Mairie… ce point vous a déjà été signalé mais apparemment il a été décidé de ne rien faire….

     

    Il est à craindre que les autorités compétentes soient complices de ce laisser-aller, plus ou moins toléré ou accepté, car c'est la solution de facilité. De ce point de vue, elles s'inscrivent dans la tradition du stoïcisme originel de Sénèque et Marc-Aurèle qui distingue les nuisances qui dépendent de notre contrôle, de celles qui nous échappent, contre lesquelles il est vain de lutter et que nous devons à ce titre supporter et accepter. 

    Nous préférons de très loin que nos autorités appliquent  le stoïcisme dans son acception actuelle : une attitude inébranlable, déterminée par la loi et fidèle à son application, qui ne renonce pas devant la difficulté. 

     

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    Quincampoix détagage 18 02 20

    Services de la mairie à l'œuvre le 18 février matin rue Quincampoix (IVe) (Photo VlM) 

     

     

    Il y avait quelque chose de dérisoire et d'attendrissant dans ce spectacle de la rue Quincampoix. Des immeubles, des devantures, des portes en bois, des volets roulants métalliques enlaidis par les tags d'un côté, deux agents de la mairie de Paris en tenue de travail à l'œuvre avec de piètres outils face à toute cette misère.

    On voit celui de droite s'appliquant à effacer une inscription à l'encre noire sur une porte en bois verni. Une porte élégante au demeurant à l'image de l'architecture XVIIIème siècle de l'immeuble. Il lui aura fallu une heure d'efforts pour réparer ce qu'un vandale a mis 10 secondes à commettre. Un saguoin qui est bien capable de revenir et de renouveler son geste avec la complicité de la nuit.

    En parcourant la rue du nord vers le sud, on se rend compte que les services de nettoyage sont intervenus de façon régulière sans parvenir à suivre le rythme de ceux qui salissent et dégradent. Ils n'ont pas besoin d'aller très loin d'ailleurs pour se ravitailler : un magasin au 42 de la rue à l'enseigne de "Maquis' Art Shop" propose sur Internet bombes peinture, marqueurs, encres…. pour graffiti. Peut-être décideront-ils prochainement d'ajouter à leur catalogue l'enlèvement des tags, à l'image de ce truand au Far-West qui pillait les banques et leur envoyait ensuite ses représentants de commerce pour leur vendre des coffres-forts.

    Nous sommes en plein délire et Paris n'est pas la seule ville concernée. Nous ne cessons pas de le dire et de l'écrire, l'état de nos façades et du mobilier urbain vandalisé par des songe-creux crée ou renforce ce sentiment de malpropreté que les parisiens exhalent par tous leurs pores et expriment dans toutes les enquêtes d'opinion. 

    Nous renouvelons notre recommandation du 9 février : de notre point de vue, il est nécessaire de mettre en place un plan d'action qui traite le problème dans l'ensemble de ses composantes : éducation, propagande, fournisseurs des peintures et des encres, surveillance, sanctions (dispositif législatif), promotion d'un "street art" spontané mais régulé, espaces réservés… Il s'agit d'un beau projet pour ceux qui affirment aimer Paris et vouloir adoucir le paysage de ses rues.

    GS

     

  • Beautreillis

    L'aménagement contesté de la rue Beautreillis (IVe) : tonneaux entiers ou sciés, en guise de ralentisseurs écologiques, en mal de vegétalisation… (Photos VlM)

     

     

    Rien n'a changé sur les trottoirs et la chaussée de la rue Beautreillis,  si ce n'est une rangée de trous percés dans le granite des nouveaux trottoirs destinés à recevoir des potelets censés empêcher les véhicules de mordre sur des trottoirs qui paradoxalement ont été abaissés au niveau de la chaussée pour supprimer une séparation avec la chaussée qu'on rétablit maintenant à l'aide de potelets. Ouf !….

    Tout est de cette veine dans ce réaménagement intempestif qui crée manifestement  plus de problèmes qu'il n'en résout. Il est heureux que le Maire du IVe Ariel Weil en soit convenu et qu'il ait décidé de s'en entretenir avec le collectif de riverains autres que ceux qui tiennent commerce. Il les reçoit le 19 février pour entendre leurs doléances et décider de correctifs au projet actuel s'il saute aux yeux que certaines dispositions sont aberrantes. 

    Dans cette perspective, le collectif Beautreillis nous fait part de son analyse de la situation et nous demande de la publier :

     

    Réponse ouverte au Maire du IVe Ariel Weil 

    Personne ne conteste le bien fondé des motivations initiales de ce projet "d’apaisement" et de "zone de rencontre" qui animent les auteurs du projet d’amélioration de la rue Beautreillis. Merci à eux.

    Cependant, si les motivations de fond sont légitimes, la mise en forme, elle pose questions.

    Le Maire en convient, la sécurité des usagers n’est pas assurée : les voitures s’engouffrent dans la rue Beautreillis et la parcourent à une vitesse bien supérieure aux 20 km/heure prévus. La rue est bien droite, assez large, parfaitement lisse et il n’y a plus de trottoir ; c’est presque une invitation à rattraper le temps perdu dans les bouchons ailleurs. Dans les rues adjacentes des piétons ont été les victimes de cette augmentation récente de la circulation.

    N’aurait-il pas été judicieux de positionner des ralentisseurs, de prévoir un traitement différencié du revêtement de la chaussée pour rappeler cette "zone de rencontre" et d’installer des potelets le long des trottoirs ? Ce sont là quelques idées ; les professionnels de la voirie doivent certainement avoir bien d’autres solutions expérimentées ailleurs.

    A ce grave problème de sécurité la mairie propose l’installation de ces nombreux tonneaux disposés tout le long du trottoir à gauche et entre les voitures devant les numéros 13, 15 et 17 et qui, en plus, permettraient de "végétaliser" la rue.

    Il semble pourtant évident que ces tonneaux rajoutent aux problèmes de sécurité plutôt qu’il ne les règlent. Il suffit d’observer quelques minutes la circulation dans la rue pour constater qu’en réduisant la largeur de la rue, ces tonneaux obligent les voitures à empiéter sur les trottoirs pour doubler piétons, cyclistes ou taxis en attente. Le restaurant du 18 est même obligé de positionner un cône de signalisation devant chez lui pour signaler (et protéger) sa terrasse et ses clients.

    Cette solution « tonneaux » soulève un autre problème, moins grave mais auquel nous sommes tous attentifs dans le quartier : leur aspect esthétique.

    Ces tonneaux semblent bien anachroniques dans ce secteur sauvegardé là où les normes de couleur et d’état des façades, de qualité des huisseries et des enseignes doivent être respectées (à juste titre) par tous les copropriétaires. La piètre qualité de la solution retenue pour cette végétalisation, tout comme l’étrange édicule installé rue de l'Hôtel St Paul réunissant palettes de chantier et sacs de terre plantés d'herbes folles, n’est vraiment pas à la hauteur des bâtiments environnants. Nous sommes au cœur du Marais, à deux pas de la place des Vosges, face à l’Hôtel de Sully.

     

    Mob végétal rue hotel st paulRue de l'Hôtel Saint-Paul, un mobilier urbain d'inspiration idéolo-écolo totalement raté…

     

    Un dernier point pose problème : même si ce ne sont pas des tables qui ont été installées, l’impression d’une extension des terrasses est pourtant bien présente face à ce déploiement de tonneaux. Prépare-t-on les esprits à une piétonisation qui, libérant les espaces, inviterait les commerces à disposer d’un plus grand espace public ?

    L’espace public est, comme son nom l’indique, commun à tous et pour être "apaisé" doit rester neutre, calme et respirable. Pourquoi libérer des surfaces de l’emprise des voitures si c’est pour les ré-encombrer immédiatement par des accessoires de décor de quatre sous ? A quoi bon réduire le bruit de la circulation si c’est pour le remplacer par les conversations et vociférations des noctambules ? Il faut évidemment lutter contre la pollution mais en préservant "mordicus" l’aspect savoureusement "hors du temps" de cette rue.

    A ces problèmes de sécurité, d’occupation de l’espace et d’esthétique nos élus doivent apporter des réponses sérieuses et pérennes au plus tôt.

    Le collectif Beautreillis

     

  •  

    Tags 1

    Tags 2

    Commerces rue du Temple (IIIe)

     

    Ils sont partout, ils défigurent les murs, les devantures, les portes d'immeubles, le mobilier urbain, sans se soucier des dégâts qu'ils causent à l'environnement, sans respect pour la propriété d'autrui. Ces tags ou graffiti créent par leur caractère brouillon et agressif un sentiment de saleté et d'insécurité. Le service DansMaRue en traite quelques uns mais faute d'une action systématique et d'une organisation systémique leur intervention, qui coute cher au contribuable, n'y suffit pourtant pas.

    Nous nous adressons aux prétendants au fauteuil de Maire de Paris et à ceux de nos arrondissements pour qu'ils nous disent que c'est un vrai fléau auxquels ils entendent s'attaquer et qu'ils nous expliquent dans les grandes lignes comment ils pensent s'y prendre. 

    De notre point de vue, il est nécessaire de mettre en place un plan d'action qui traite le problème dans l'ensemble de ses composantes : éducation, propagande, fournisseurs des peintures et des encres, surveillance, sanctions (dispositif législatif), promotion d'un "street art" spontané mais régulé, espaces réservés… Il s'agit d'un beau projet pour ceux qui affirment aimer Paris et vouloir adoucir le paysage de ses rues.

    Nous sommes très nombreux à dénoncer la situation actuelle à cet égard et nous en appelons à nos nombreux lecteurs en disant aux postulants qu'ils auront notre sympathie, voire notre soutien et nos voix, s'ils conviennent avec nous et reconnaissent ouvertement que l'état de nos rues livrées aux tagueurs est inacceptable. Qu'ils nous fournissent une réponse réfléchie, argumentée et crédible à ce fléau ! Ces colonnes leur sont ouvertes. Nous publierons leurs réponses….

    GS

     

  • Beautreillis 6 portail 05 04 14

    Symbole de la rue Beautreuillis : le portail de l'Hôtel Raoul, dont nous demanderons au Maire de Paris-centre la restauration et la mise en valeur (Photo VlM)

     

     

    En attendant le renouveau de ce portail emblématique, nous devons faire face à la situation créée par le réaménagement de la rue tel que nous l'avons décrit hier dans notre article. 

    Le Maire du IVe y répond par des explications mais en reconnaissant que des anomalies persistent et qu'il est mobilisé pour les corriger. Nous nous sommes concertés avec les riverains de quatre des immeubles concernés. L'un d'eux demande au nom de ses voisins à être reçu par le Maire pour formuler son avis et avec l'espoir de recueillir les apaisements que tous attendent. Nous avons transmis son nom et ses coordonnées à Ariel Weil, dont voici le message que nous adresse sa Directrice de cabinet Isabelle Knafou : 

     

    Cher Monsieur Simonet,

    Comme vous le rappelez dans votre article, l’aménagement réalisé rue Beautreillis résulte de la mise en œuvre d’un projet voté au Budget Participatif. La création de ce plateau piétonnier a pour vocation initiale une redistribution plus équitable entre les différents usagers de l’espace public et en particulier au profit des piétons désormais prioritaires. Je précise d’emblée que toutes les demandes d’extension de terrasses, sans exception, ont été refusées par le maire. Il n’est pas question de libérer de l’espace public pour le privatiser dans la foulée.

    Un nouvel ordonnancement de cette nature prend du temps à s’imposer dans les habitudes et force est de constater que l’aménagement a produit l’effet inverse à celui escompté : d’une part, la libération de l’espace a favorisé la vitesse excessive des automobilistes au lieu de la réduire aux 20 km/h réglementaires et pourtant très clairement indiqués ; d’autre part, la rue Beautreillis fait désormais partie des « itinéraires bis » identifiés par les applications spécialisées pour contourner la place de la Bastille.

    Afin d’améliorer la situation, nous travaillons actuellement avec les services de voirie et des espaces verts et avec les commerçants de la rue à l’installation de jardinières (les fameux tonneaux) qui longent la chaussée du côté impair, avec l’objectif de contraindre les véhicules à ralentir sous peine de percuter ce mobilier. Ce dispositif n’étant visiblement pas suffisant (les véhicules se déportant de l’autre côté sans baisser pour autant leur vitesse), des potelets seront disposés dans les prochains jours côté impairs afin de mieux protéger les passants.

    Par ailleurs, les services de sécurité sont quotidiennement postés dans la rue afin de verbaliser les véhicules stationnés illégalement et ceux en excès de vitesse. Ils verbalisent également les dépassements de terrasses.

    Enfin, nous avons demandé au service de la voirie de proposer un nouveau plan de circulation dans le quartier. Parmi les différentes solutions envisagées (toutes formulées par des habitants et/ou membres du conseil de quartier), l’une semble particulièrement simple et opérationnelle, l’inversion du sens de la circulation de la rue de Birague permettant de stopper le trafic de transit entre la rue des Francs Bourgeois et les quais hauts. Les services compétents ont donc été saisis par le Marie du 4e, il y a déjà trois semaines, pour mettre en œuvre cette décision, dans les meilleurs délais, après l’indispensable étude d’impact du trafic.

    La mairie du 4e reste mobilisée jusqu’à que la situation soit satisfaisante rue Beautreillis ; elle est à l’écoute des observations des riverains pour le cas où il faudrait envisager des correctifs supplémentaires.

    Bien cordialement,

    Isabelle Knafou

    Directrice de cabinet d’Ariel Weil, maire du 4e arrondissement