Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

  • Beautreillis 2
    Beautreillis 1

    Beautreillis 4

    Beautreillis 3

    Les conséquences funestes du budget participatif : un rue livrée aux incitations consuméristes et farfelues de quelques commerçants ? Des tonneaux qui  occupent indument l'espace public et repoussent la circulation vers le trottoir d'en-face qui n'a plus de bordure de protection. Un trottoir occupé à 100% par des tables et des chaises en guise de terrasse… Une clarification s'impose.

     

     

    Les habitants de la rue Beautreillis, notamment des n° 13, 15, 16 et 17, ont aujourd'hui le sentiment de payer très cher leur manque de vigilance lorsque le réaménagement de cette rue a fait l'objet d'un projet éligible au "budget participatif". Les photos qu'ils nous adressent parlent d'elles-mêmes : il apparait clairement que les quelques commerces qui sont là ont su capter à leur avantage le fameux budget pour étendre leur emprise sur le trottoir et la chaussée. 

    Dans un premier temps, ils ont eu l'idée saugrenue de placer sur la chaussée et sur les trottoirs des tonneaux coupés en deux, avec l'objectif vraisemblablement d'y placer des fleurs. Nous rappelons avec insistance que végétaliser une ville c'est créer des espaces de respiration puis des parcs et des jardins. L'installation de jardinières n'est qu'un ersatz de piètre qualité environnementale.  

    Une habitante du n° 17 de la rue nous alerte :

    "Je récapitule ce qui arrive à cette rue depuis presque un an, avec ce "budget participatif" de 280.000 € de la mairie de Paris :

    • Réunion à la mairie en avril, convoquée en catimini, j’étais une des rares habitantes de la rue. Je vous avais interpellé à l’époque.
      Nous avions compris que la rue devait devenir piétonne comme la rue St Antoine à hauteur du métro et de l’église St Paul [zone de "rencontre". NDLR]
    • Après des semaines de travaux en deux étapes, coté pair de la rue, le trottoir a été élargi ce qui est bien surtout pour les clients qui attendent à l’entrée du Théâtre. Le dindon, c’est le patron du "Dindon en laisse" qui attendait ces travaux pour agrandir sa terrasse…
      Côté impair, on a tout cassé pour simplement abaisser les trottoirs, ce qui gêne le nettoyage car l’eau des caniveaux ne coule plus, et permet aux voitures de stationner sur les trottoirs en les rendant impraticables aux piétons. [il faudrait mettre des potelets ! NDLR]
      Le seul qui ait gagné c’est le restaurant le "Vin des Pyrénées", il a refusé le stationnement devant son magasin des vélos et patinettes qui était prévu, espérant pouvoir faire une terrasse qui lui été refusée, pourtant il semble avoir ses entrées à la mairie, puisque maintenant il obtient le feu vert pour installer des tonneaux devant chez lui et devant le 17 et le 15 au niveau de nos bateaux rendant impossible l’entrée d’un camion, notamment des pompiers, sachant que ces immeubles ont des bâtiments sur cour.
    • De son côté, le conseil de quartier Arsenal (*) milite pour un grand charivari dans les rues du quartier en inversant le sens de circulation de plusieurs rues dont la rue du Petit Musc avec le risque de créer plus de trafic encore chez nous. A vouloir tout inverser on va finir par marcher sur la tête !"

     

    Un habitant du n°16 fait remarquer que les véhicules qui s'engagent dans la rue la parcourent désormais à grande vitesse car le trottoir a été abaissé au niveau de la chaussée. Il craint pour ses enfants qui l'empruntent régulièrement.

    Le moins réticent des riverains vit au n° 13 : "Je ne sais quoi penser du choix de ces contenants. Bizarrement, ce n’est finalement pas si incongru ni si laid que ça, une fois la première surprise passée. Moins en tout cas que cette drôle d’installation végétalisée déposée rue de l’Hôtel-Saint-Paul. Ce qui est à craindre, c’est plutôt le manque de suivi dans le soin à apporter à ces plantations hors-sol par les services municipaux". 

     

    Nous attendons du Maire Ariel Weil, candidat "Paris en commun (Anne Hidalgo)" à la mairie de Paris-centre, qu'il prenne la mesure de la situation, et des mesures pour que les règles d'occupation de l'espace public soient respectées et que l'esthétique du nouveau paysage urbain ne soit pas galvaudée au profit d'activités marchandes qui semblent bien avoir tiré les ficelles du réaménagement.

    GS

     

    (*) Les propositions du conseil de quartier Arsenal pour "améliorer" la circulation dans la rue :

    Inverser le sens de la circulation de la rue du Petit Musc sur toute sa longueur entre le Quai des Célestins et la rue Saint Antoine, ce qui entraînerait la création d’un feu tricolore à l’intersection de la rue du Petit Musc et de la rue Saint Antoine, la suppression du feu tricolore à l’intersection du Quai des Célestins et de la rue du Petit Musc et la modification du système de détection d’ouverture du portail par la gestionnaire du parking au n°7 de la Rue du Petit Musc. Cette solution peut cependant générer un trafic important dans la rue du Petit Musc (délestage de la rue Saint-Paul) ainsi que rue Beautreillis.

     

  • CampionAffiches sauvages de Marcel Campion 57 rue des Archives (IIIe)

     

     

    Sur ce pauvre mur-pignon de la rue des Archives (IIIe) on ne compte pas moins de 32 affiches sauvages à l'effigie du candidat Marcel Campion. Comment peut-on à la fois briguer la fonction de premier magistrat de Paris et se soucier comme d'une guigne du règlement publicité de la Ville (RLP) qui interdit l'affichage sauvage. Comment peut-on oser solliciter le vote des citoyens quand on défigure illégalement le paysage urbain qui est leur cadre de vie ?

    Monsieur Campion, tout le monde n'est pas contre vos grandes roues et vos chalets de Noël mais les parisiens que nous sommes vous somment de retirer prestement ces affiches ! A bon entendeur salut ! Cet avertissement vaut pour tous les autres qui se sont bien comportés jusqu'à présent et qui seront bien inspirés de ne pas  nous infliger ce genre d'agressions visuelles…

    Par ailleurs, les services qui sévissent contre ces sévices à la mairie de Paris sont prévenus et pourraient aussi sanctionner lourdement ce comportement. C'est ce que nous leur demandons.

     

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    Comm bancs Comm potelets

     

     

     

     

     

     

    Comm plaques

    Comm passages

    Quinzaine des Fiertés homosexuelles en juin 2018 : tout un quartier du IVe bariolé sur ordre de l'Hôtel de Ville et de Bruno Julliard, qui a démissionné depuis

     

     

    Dans un article du 15 janvier 2020, la philosophe Bérénice Levet affirme dans Le Figaro Vox que "Anne Hidalgo a abandonné Paris aux revendications communautaires". Il est vrai qu'en regardant ces prises de vues on en est à se demander si certains n'ont pas perdu la tête en procédant à ce bariolage déplacé et peu respectueux du code de la route s'agissant des peintures au sol.

    Yvon Le Gall, vice-président de notre association, s'est fait à cette occasion le porte-parole de ceux qu'on a prétendu vouloir honorer par cette démarche en écrivant dans ces colonnes en juin 2018 :

    "On en est encore à se demander quel était le message que cherchait à véhiculer la mairie en réalisant ces collages…. Cette situation est caractéristique de la manière dont une classe politique instrumentalise les communautés depuis quelques années et, plutôt que l’émotion, quelques réflexions viennent à l’esprit.
    L’actualité montre depuis des années que l’étalage de signes communautaires génère un rejet proportionnel à la visibilité de ces signes. On peut le déplorer mais on ne peut pas l’ignorer, surtout quand on prétend piloter une ville comme Paris….

    Paradoxalement, cette initiative est à la fois trop et pas assez visible. Trop visible car pas assez insignifiante pour ne susciter que l’indifférence. Et pas assez visible car étant vide de sens elle ne porte aucune valeur et ne délivre aucun message.

    En conclusion, comme d’autres dossiers qui ont concerné ces dernières années la communauté gay, voici l’exemple d’une maladresse politique."

     

    On se souvient que ces marquages ont fait l'objet à la nuit tombée d'inscriptions désobligeantes à l'égard de la communauté LGBTQ+. Sans autre forme de procès et dans la précipitation Anne Hidalgo déclarait que, puisqu'il en était ainsi, ces dispositions deviendraient pérennes… Comme si l'humanité sans discernement était concernée et devait expier cette faute !

    De l'eau a coulé sous les ponts depuis. On a su que les maires du IIIe et du IVe étaient au minimum hésitants sur la mesure et qu'ils s'en seraient bien gardés si des instructions comminatoires n'étaient venues de l'Hôtel de Ville où s'exerce le lobby des commerçants, toujours gourmands de mesures excentriques propres à catalyser leurs activités et remplir leurs tiroirs-caisses. Car dans cette afffaire comme pour d'autres il y a les habitants-citoyens quels qu'ils soient qui refusent toute identification discriminante et les commerçants venus souvent d'ailleurs qui sont friands d'agitation et de facéties supposées stimuler leurs affaires.

    Figaro Vox et Bérénice Levet disent vrai quand ils citent des faits mais la tonalité adoptée est manifestement partisane. En cela ils dénaturent quelque peu le débat car ils en font une joute politique de plus. Nous préférons relativiser quant à nous. Nous l'avons dit à tous les postulants à la mairie de Paris : nous ne voulons pas d'un communautarisme exubérant suscité par des intérêts marchands mais – ou car – nous avons de la sympathie pour les membres de fait de ces communautés. 

    S'agissant de cette décoration mal inspirée du IVe arrondissement, nous attendons simplement du Maire élu du nouvel arrondissement Paris-centre qu'il laisse le temps faire son œuvre, en l'aidant au besoin.

    Gérard Simonet

     

     

  • Gaspillage

     

    Dans un article signé Marie-Anne Gairaud et Cécile Beaulieu, Le Parisien du 11 décembre  annonce le dépôt par Europe Ecologie les Verts d'un voeu au prochain conseil de Paris réclamant l'interdiction des terrasses chauffées.

    Pourquoi en est-on arrivé à chauffer l'atmosphère, au gaz ou à l'électricité, dans la majorité des cafés-restaurants avec terrasse ? Il y a eu au départ l'interdiction de fumer dans les espaces fermés. Elle a poussé les fumeurs irréductibles à sortir sur le trottoir pour "en griller une" puis à inciter les gérants à chauffer cet espace pour que les consommateurs puissent s'attabler et fumer à leur aise.

    Une décision a été prise par la Ville en 2011 pour que le chauffage au gaz, qui produit du di-oxyde de carbone (CO²) et des résidus de gaz toxiques, soit interdit. Les établissements visés la contestèrent et le tribunal administratif fit alors droit en 2003 puis 2006 à leur demande de rétablir l'autorisation. Ils avaient mis en avant la nécessaire égalité de traitement entre les terrasses chauffées par l'électricité, autorisés, et celles qui avaient opté pour le gaz .

    A cette occasion, l'écologie commença à s'affirmer comme un extraordinaire ferment d'hypocrisie sur fond d'ignorance et de tartuferie mercantile. En effet, si l'électricité ne pollue pas sur le lieu de consommation il faut bien qu'elle soit produite ailleurs par des centrales nucléaires, à charbon, au fuel… faute de pouvoir compter sérieusement sur l'éolien ou les panneaux solaires. Le recours à l'électricité est même moins vertueux en ce sens qu'il implique deux transformations successives de l'énergie, au lieu d'une pour le gaz, avec des rendements qui en affaiblissent significativement le bilan.

    Aujourd'hui la frénésie écologiste bat son plein et on est surpris de constater en longeant les terrasses de bars que toutes chauffent l'atmosphère, qu'elles soient d'ailleurs occupées ou pas. La ville de Rennes vient d'y mettre le holà. Est-ce le prélude à un alignement de toutes les villes en France sur ce modèle ? C'est possible mais nous pouvons prévoir sans risque d'erreur que les réactions seront nombreuses dans la mesure où le dispositif actuel favorise la consommation et l'emploi, qu'il soit mauvais pour la planète ou pas trop, qu'il entretienne le tabagisme ou pas.

    GS

     

  • Marché ste catherine 09 12 19

    Place du Marché Saint-Catherine le 9 décembre 2019 (Photos VlM, clic gauche pour une meilleure définition)

     

     

    Cette place n'est pas seulement belle dans sa sobriété, elle a beaucoup de charme et le charme ne se définit pas, il se ressent…

    Les amoureux du Marais ont pour elle des sentiments comparables à ce qu'ils éprouvent à l'égard de la rue des Barres, de la place du Bourg Tibourg dans le IVe, du jardin Georges-Cain et des jardins à l'anglaise des Hôtels des Archives et de Rohan dans le IIIe. De la tendresse mêlée au désir de s'abandonner à la contemplation et à la méditation. 

    C'est pour cela que nous sommes nombreux à réagir quand nous constatons que les marchands installés sur la place n'ont qu'un souci : en rentabiliser l'occupation.  Déjà, les écrans qui avaient disparu des terrasses au printemps sont de retour et avec eux le chauffage à ciel ouvert. Le fond de la place a repris cet air de casemate que nous dénonçons depuis plusieurs années.

     

    Marché ste catherine casemate 09 12 19Les restaurants et leurs terrasses en infraction donnent cette impression désolante de casemate 

     

    Les choses changent cependant. Le Maire Ariel Weil s'est donné comme objectif de ramener les exploitants à la raison et au respect du patrimoine exceptionnel que constitue ce site remarquable. Il a un plan pour assurer le retour aux terrasses ouvertes réglementaires comme il l'a fait au Bourg Tibourg avec le succès que l'on sait. Nous n'en connaissons pas encore les contours mais nous avons confiance.

    De son côté, l'ABF (Architecte des Bâtiments de France) Samanta Deruvo vient de refuser son visa conforme à un dossier déposé par le restaurant "La Terrasse Ste Catherine" qui projette de détruire un mur porteur de refend du rez-de-chaussée de l'immeuble du 7 de la place ainsi que la voute de la cave pour gagner de l'espace et accueillir plus de monde. Projet que le pétitionnaire n'a d'ailleurs pas soumis à l'accord de l'assemblée générale des copropriétaires de l'immeuble… Avait-t-il l'intention de passer en force ?

    Un tel projet, dans un immeuble de 7 étages du XVIIIème classé "A" au PSMV (devenu SPR "site patrimonial remarquable"), qui vise à éliminer deux murs porteurs en pierres et une  voute pour les remplacer par des "plots métalliques et des poutrelles" comme nous le dit un riverain est purement scandaleux et nous sommes heureux que la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris, le Maire du IVe, le Député Pacôme Rupin et le ministère de la Culture représenté par l'ABF se soient unis pour y faire obstacle.

    Caron

     

    Il pourrait se faire également que le percement de cette porte en 2011, qui a remplacé une fenêtre comme nous l'explique une personne de l'immeuble, soit contesté et qu'une remise en état soit requise.

    GS

     

  • Arbalétriers géné

    La rive ouest du passage des Arbalétriers, dont les riverains dénoncent l'état indigne et cherchent à protéger par des plots les dommages causés par des camions à l'immeuble ancien (Photo VlM/MT)

     

     

    Réunion le 6 novembre avec l’administratrice judiciaire récemment nommée pour gérer ce passage privé où le Centre Culturel Suisse (CCS), association loi de 1901 locataire gratuit de locaux appartenant à la Confédération Helvétique, dispose d'une salle qui reçoit du public.

    Selon des riverains concernés par l'état du passage, la situation est extrêmement tendue avec le CCS en raison de deux conflits majeurs que l’administratrice doit régler : le rétablissement de la circulation automobile dans le passage et le retrait des bornes de protection des façades que le CCS a décidé unilatéralement.

    L’enjeu de la réunion était pour les copropriétaires de faire réinstaller les plots que le CCS a supprimés pour permettre à ses camions de circuler plus aisément au risque de détériorer la partie fragile de l'immeuble en encorbellement .

     

    Arba camion

    Intrusion des camions du CCS dans le passage

     

    Au cours de la réunion, le CCS a exprimé son refus catégorique de les remettre en place car il veut élargir le passage pour laisser plus de place aux camions … de pompiers ! Les pompiers, n’ont rien demandé et de toute façon aucun camion de pompiers ne peut entrer dans ce passage à cause du portique et de son étroitesse ; ce qui n’effraie pas les pompiers car ils ont, d'après leurs dires, suffisamment de mètres de tuyaux et d’échelles pour atteindre les immeubles en cas de besoin.

    L'Architecte des Bâtiments de France du IIIe arrondissement, Samanta Deruvo, lors de sa visite un mois après l’achèvement des travaux (à la suite de l’article dans le Canard enchainé à propos des pavés sciés au laser) avait exigé de l’architecte Thierry Pasco qu’il protège l’encorbellement au milieu du Passage.

    Les riverains déplorent que le CCS ne pense qu'à favoriser ses activités d’ERP (établissement recevant du public) au dépend de la tranquillité des habitants et de la conservation d’un lieu emblématique du Marais. Le droit de propriété et la réglementation d’urbanisme des secteurs protégés sont négligés et le patrimoine parisien "adapté" aux nécessités marchandes. S'agissant de la Suisse, pays ami dont le sérieux n'est pas en doute, on aimerait que son Ambassadeur intervienne pour rappeler ses compatriotes au respect du patrimoine du pays d'accueil qui est le nôtre.

    Pour ce qui nous concerne, nous sommes guidés par le souci que le patrimoine historique et architectural du Marais soit préservé. Ce lieu est un des rares vestiges d'une période ancienne qui remonte au XVème siècle, à la reine Isabeau de Bavière, Charles VI et les ducs de Bourgogne et d'Orléans. Il est infiniment regrettable qu'il soit livré aux tags immondes qui tapissent les murs de la rive ouest et à une basse querelle autour de plots de protection qui semblent pourtant a priori bien nécessaires.

    GS/MT

     

     

  • L'étincelle 05 11 19

    Place (*) du Bourg Tibourg (IVe) : disparition de la contre-terrasse de "L'Etincelle" (Photo VlM)

     

     

    C'est un espace en mutation que nous avons aujourd'hui sous nos yeux ! Depuis quelques semaines, on assiste au retrait des contre-terrasses qui avaient transformé ce qui ressemble à une place en une sorte de bunker que tous les établissements présents avaient contribué à créer. 

    Tous sauf un, le "Feria Café", à l'angle Verrerie, qui avait admis il y a quelques mois que sa contre-terrasse n'était ni belle ni légale et l'avait spontanément retirée. En reconnaissant par la suite que ses affaires avaient été favorablement affectées par l'abandon de sa contre-terrasse disgracieuse…

    Les autres décidaient de faire de la résistance et certains comme "l'Etincelle" saisissaient le tribunal administratif pour forcer la main de l'autorité municipale. 

    Il y a eu alors une heureuse concomitance : l'arrivée du nouveau maire Ariel Weil et la reprise de "l'Etincelle" par un nouveau gérant, Pierre Long. Un dialogue s'est établi avec lui et l'ensemble des établissements de la place. Il a abouti à la reconnaissance par l'ensemble de la profession de la nécessité de respecter les règles d'urbanisme qui contribuent au charme du lieu, un bienfait dont tout le monde bénéficie.

    Les amoureux du Marais s'en félicitent tout en affirmant, pour certains, de façon circonspecte que les restaurants vont tout faire pour "regagner du terrain" en poussant au maximum leurs terrasses ouvertes sur l'espace public. Une méfiance qui s'explique par les nombreux précédents dont nos quartiers sont victimes mais qui ne doit pas nous empêcher de nous réjouir d'une évolution qui prend le bon chemin.

     

    (*) Ce lieu au sens strict n'est pas une place. C'est la rue du Bourg Tibourg qui s'élargit en débouchant sur la rue de Rivoli au point de ressembler effectivement à une place.

     

  • Panneau DecauxPanneau publicitaire Clear Channel à hauteur du 18 rue de Rivoli (IVe) (Photo VlM/JL)

     

     

    Nous connaissons des groupes de pression  qui militent activement contre la publicité en général. Il nous arrive de les rejoindre, quand ils protestent comme nous contre l'affichage sauvage, mais nous acceptons sans nous plaindre la publicité quand elle conforme au RLP (règlement local de la publicité et des enseignes).

    On a vu pourtant arriver récemment une forêt de panneaux publicitaires comme celui de "Clear Channel" qui a été photographié rue de Rivoli, et d'autres de "JC Decaux" moins gênants parce que situés en hauteur mais tout aussi invasifs du paysage urbain avec, nous l'imaginons, l'assentiment de la Ville de Paris. On se demande comment la Direction de l'Urbanisme, en charge du RLP et des autorisations, a pu se résoudre à priver les piétons d'un espace pour circuler aisément ? Alors qu'il dans la politique générale de la mairie de Paris de privilégier les circulations douces dont la marche à pieds est la quintessence.

    "Marcher dans Paris sera bientôt un vrai gymkhana", nous dit Jean L. qui est l'auteur des photos…

     

     

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    Agence caractèreL'agence immobilière "Caractère", implantée dans l'Hôtel de Maintenon, 50 rue de Turenne (IIIe) (Photo VlM)

     

     

    Stupeur dans le Marais : l'agence immobilière "Caractère" qui se présente comme la première agence spécialisée sur les biens historiques des XVIIème et XVIIIème siècles, implantée dans un hôtel particulier monument historique, s'est livrée à une facétie qui défie le bon goût mais aussi et surtout les règles d'urbanisme du Marais, "Site Patrimonial Remarquable" suivant la définition qui a remplacé le concept de PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur).

    D'après une personne de l'agence à qui nous avons parlé, la direction a sollicité des "artistes" pour décorer la devanture et voilà ce qui en est résulté : une provocation envers les habitants du Marais, très attachés au respect de son esthétique, une provocation aussi envers la Ville et ses élus, un défi en direction du Ministère de la  Culture et de l'Architecte des Bâtiments de France qui ont la charge de veiller au respect des codes en vigueur en matière d'architecture et de patrimoine. 

    L'agence se défend en disant que cette œuvre est éphémère et que la devanture sera repeinte intégralement sous dix jours… Si c'est le cas, tant mieux mais qui supporte le coût de cette décoration aussi loufoque qu'inutile ? 

    L'affaire laissera en tout cas un mauvais souvenir et on se demande quelle mouche a piqué les propriétaires car il y a sans doute de meilleurs moyens de s'attirer la confiance de futurs clients.

    De notre côté, après avoir dénoncé ce qui ressemble à une mauvaise plaisanterie, nous demandons au Maire du IIIe et à l'Architecte des Bâtiments de France de prendre les disposition qui s'imposent en de telles circonstances.

    PhL/GS

     

    Post-scriptum du 19 octobre

    Est-ce dû à la parution de notre article critique, à l'intervention de la mairie ou des Bâtiments de France… ?      Toujours est-il que l'agence immobilière "Caractère" a retrouvé le sérieux qui sied à la nature de son activité et au marché qu'elle vise. On donnerait pourtant des tonnes de cacahuètes pour savoir ce qui les a poussés à cette facétie qui a choqué le quartier.

     

    Agence immo nett

     

  • Hôtel raoul portail avant dégradationsPortail de l'Hôtel Raoul 6 rue Beautreillis (IVe) avant les dégradations de mai 2019 

     

    Par courrier du 20 juin 2019 notre Député Pacôme Rupin  attirait l'attention de la DRAC (direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France) sur l'état de déshérence inacceptable du portail de l'Hôtel Raoul et lui suggérait d'en faire l'acquisition aux fins de le réhabiliter (article du 22 juin 2019). Le portail appartient toujours aux quelques propriétaires de l'immeuble original. Ils ont exprimé leur accord pour le céder à la Ville pour un euro symbolique.

    La réponse du Conservateur régional des monuments historiques de l'Île-de-France Antoine-Marie Préaut est une fin de non recevoir. Il renvoie le Député vers la Fondation du Patrimoine, dont chacun sait bien qu'elle n'a pas d'argent, et vers la mission Stéphane Bern dont l'action est louable et sympathique mais qui elle non plus n'a pas les poches profondes.

    Pacôme Rupin a donc changé son fusil d'épaule en décidant cette fois de s'adresser à la mairie de Paris et plus précisément à Karen Taïeb, Adjointe à la Maire de Paris en charge du patrimoine et à Christophe Girard, Adjoint à la Maire de Paris en charge de la culture. Les 150.000 € nécessaires aux travaux sont une goutte d'eau dans le budget de la Ville de Paris et il se trouve de surcroît que Mme Taïeb est conseillère du IVe et que M. Girard en a été le Maire de 2012 à 2017. Des personnalités qui devraient normalement se sentir motivées à régler le sort du portail délaissé.

    Il faut se rappeler que dans la même rue, au titre du "budget participatif", des travaux de voirie ont été entrepris pour laisser, selon certains, plus de place aux terrasses de bars sur les trottoirs, et ceci pour un coût de 250.000 € qui ne couvre qu'une première tranche…. Ce serait faire justice à la rue Beautreillis que de ré-équilibrer la dépense en s'occupant du patrimoine.

    Ce portail abandonné, les habitants du secteur et nous-mêmes avons décidé d'en défendre la cause dans nos rencontres avec les élus de Paris et ceux qui veulent accéder aux responsabilités à l'occasion des élections municipales de mars 2020. Nous unirons nos efforts pour que cet élément de notre patrimoine collectif ne soit pas le mistigri qu'on passe à d'autres pour s'en débarrasser….

    GS