Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

  • Marquage école

     

    C'est étrange : ils ont oublié le bariolage arc-en-ciel !

     

  • Beautreilllis 7 Hôtel raoul

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Deux monuments caractéristiques de cette rue du quartier St Paul dans le IVe : un maison style Henri IV très ancienne (XVIème-XVIIème siècles) au n° 7 et le portail de l'Hôtel Raoul, en déshérence et atrocement défiguré par des songe-creux

     

     

    L'expression "démocratie représentative" peut être considérée comme un pléonasme, si on range parmi les utopies la définition que donnait Jean-Jacques Rousseau de la démocratie tout court (*)Le genre de démocratie qui s'est imposé dans les mentalités est de fait le mode de gouvernement des pays de l'OCDE. Cette démocratie-là s'exerce par les mécanismes de la représentation, nationale ou locale.

    Il arrive qu'elle butte sur des difficultés comme celles que nous avons connues avec le mouvement des "gilets jaunes". Les gouvernants un temps déstabilisés en viennent alors à se demander s'il n'y a pas lieu de composer avec ceux qui apparaissent comme des leaders de la protestation. Jusqu'à ce que les réalités, notamment les dissensions internes aux mouvements protestataires leur montrent qu'il faut revenir aux bases de la démocratie.

    Dans les grandes villes, et à Paris singulièrement, s'est développé depuis vingt ans un courant de démocratie "participative". Les mots sonnent bien. Il a été difficile en revanche d'en tracer intelligemment ses contours. Renonçant au principe de l'agora, périlleux du fait du nombre élevé de citoyens, on a assisté à Paris à la mise en place de "conseils de quartiers". Si leur création résulte de la loi, leur gestion n'obéit à aucun texte officiel. En pratique, chaque arrondissement a conçu pour eux une charte "maison". 

    A l'approche des élections municipales, il ne serait sans doute pas inutile d'en dresser le bilan et de s'interroger sur leur maintien. Un vécu récent dans le IIIe nous montre que la réunion de ces conseils ne rassemble que quelques personnes et tourne souvent au pugilat entre des individualités marquantes qui ne représentent en réalité qu'elles-mêmes.

    Le réaménagement de la rue Beautreillis étend le questionnement au dossier des "budgets participatifs". L'idée est généreuse : elle prévoit d'affecter 5% du budget d'investissement de Paris jusqu'en 2020 au financement de projets proposés localement par les habitants. Mais dit autrement, on ampute de 5 % le budget d'investissement dont les choix sont faits par des élus et on en transfère l'utilisation à un groupe non défini de citoyens sans mandat électif.

    Les Maires d'arrondissements ont privilégié assez naturellement les conseils de  quartiers pour infuser ce mécanisme. C'est ainsi qu'un projet de réaménagement d'une partie de la rue Beautreillis a vu le jour dans le IVe, porté par une génération spontanée de quelques citoyens, habitants et commerçants. Il s'agit d'une piétonisation partielle avec élargissement de certains trottoirs, à hauteur notamment des bars-restaurants de la rue.

    La mairie du IVe et son Maire Ariel Weil ont agi de façon irréprochable. Le projet a fait l'objet d'une présentation publique en mairie dont le "Powerpoint" est accessible à tous. Il reste que l'annonce de début de travaux a réveillé les consciences de nombreux riverains qui n'avaient pas prêté attention à ce qui se déroulait au pied de chez eux et aux conséquences qu'on peut légitimement redouter.

    Ils ne s'y opposent pas mais ils viennent massivement vers notre association dans l'espoir de peser sur les relations si elles devenaient conflictuelles avec les commerçants qui ne vivent pas là forcément mais attendent beaucoup des perspectives économiques qui s'ouvrent à eux avec la création de terrasses.

    Plusieurs copropriétés viennent d'adhérer à "Vivre le Marais !" Elles savent que nous ne sommes pas opposés à des restrictions de circulation automobiles dans les quartiers de Paris-centre sous certaines conditions de respect des intérêts moraux et matériels des habitants. Nous nous inscrivons une fois encore dans cette attitude et nous élargissons le débat en revenant sur le sort du portail de l'Hôtel Raoul. 

     

    Raoul horlogeL'horloge de l'Hôtel Raoul, arrêtée à 10h30. Elle ne demande qu'à repartir…

     

    Ce monument délaissé est encore la propriété de ceux qui ont vendu les ruines de l'Hôtel pour construire du neuf mais il sont prêts à le céder à la Ville de Paris pour 1 € symbolique. On dit que la réhabilitation coûterait 150.000 €… Nous ajoutons pour ce qui nous concerne qu'on peut le protéger des assauts d'autres imbéciles en l'éclairant par des spots et en installant une caméra de surveillance. Il n'y a là rien qui soit hors de portée de la mairie de Paris. Nous souhaitons qu'Ariel Weil s'y emploie et que la Maire Anne Hidalgo s'en saisisse.

    Gérard Simonet

     

    (*) Jean-Jacques Rousseau, considère que la démocratie ne peut être que directe : « La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale et la volonté générale ne se représente point" – Wikipédia –

     

    Histoire de la rue Beautreillis : un blog remarquable lui est consacré

     

  • Quatre fils 18 tags 27 05 19Mur-pignon du 18 rue des Quatre-Fils (IIIe) (Photo VlM)

     

     

    Qui se hasardera à prétendre que ces barbouilleurs ont un sens de l'esthétique ?

    Ce mur, comme bien d'autres, est régulièrement nettoyé des sévices qu'il subit. Depuis des années, la Ville paye des sociétés qui dans le cadre de l'application "DansMaRue" sont chargées de nettoyer les tags. Elles le font plus ou moins bien et sous un délai qui a été court (3-4 jours) il y a deux ans à peine mais qui, devenu aujourd'hui très long, trop long (4-6 semaines), quand il n'atteint pas l'éternité, laisse leurs auteurs parfaitement satisfaits de la  durée d'exposition qui est ainsi consentie à leurs "œuvres".

    Il est étonnant que les responsables de la Ville et de l'Etat n'aient pas tenté ces dernières 20/30 années que sévit le phénomène, de résoudre le problème. Il aurait fallu d'abord vaincre le déni d'incivilité qui veut que certains penseurs considèrent ce fléau comme une expression artistique, associée au concept d'art de la rue ou street art. 

    Le street art est une réalité qui a suscité de vrais talents mais il se dévoie dans les dérapages qu'on connait quand il s'exerce sans encadrement. Il est vrai qu'il y a antinomie entre cet art qui est l'expression d'une inspiration débridée et le respect de règlements donc de contraintes qui auraient la volonté de le domestiquer. Mais c'est la responsabilité des gestionnaire de la Cité de gérer au mieux ce paradoxe. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne l'est pas aujourd'hui à Paris.

    Quelles sont les mesures qu'il faudrait prendre ? Décider d'abord de s'attaquer au mal par une propagande intelligente. On a prétendu longtemps qu'on ne viendrait pas à bout à Paris des crottes de chiens abandonnées sur les trottoirs. La communication, initiée au début des années 2000 par le Vert Yves Contassot, en est pourtant venue à bout si on veut bien pardonner ceux et celles qu'un lumbago tenace et douloureux interdit encore de se plier vers le sol pour ramasser la déjection de leur animal préféré !

    Une action auprès des fabricants de bombes de peinture ne serait peut-être pas inutile. Certaines villes l'exercent. Paris n'a jamais voulu le faire depuis que la mesure lui a été suggérée en 1992. Certains d'ailleurs se demandent ingénument si ces bombes servent à autre chose qu'à armer les tagueurs…

    Enfin c'est vers nos Députés qu'il faut se tourner. Un commissaire central nous racontait récemment qu'ils leur arrive de pincer des tagueurs en flagrant délit. Amenés au poste quelques fois, ils subissent un douloureux rappel à la loi, tellement pénible qu'ils s'en flattent ensuite auprès de leurs congénères et postent l'aventure comme un trophée sur leur site Internet. 

    Nous adressons un message à nos députés : "Mesdames, Messieurs les Députés, qui nous faites l'honneur de lire nos chroniques, rédigez un texte et trouvez le véhicule législatif qui convient pour faire voter par l'Assemblée Nationale une infraction ou un délit de "taguage" et d'incitation à la  pratique de cette manie désastreuse, punie d'une amende dissuasive qui en fera réfléchir plus d'un. Rappelez vous que le respect des personnes et des biens (les murs ont un propriétaire…) est inscrit dans la déclaration des Droits de l'Homme de 1789, article 2 !"

    La Ville de son côté et les prétendants à sa gestion pour 2020 doivent revoir la copie actuelle… et la rendre plus efficace. Une réduction sensible du délai d'intervention, combinée avec une pratique du mode LIFO (last in, first out) aurait de bonnes chances déjà d'affaiblir significativement cette manie détestable.

     

  • Cout st gLa rue des Coutures St Gervais (IIIe) dimanche 26 mai 2019 (Photo VlM/AM)

     

     

    Les riverains n'en reviennent pas. Ce week-end des 25 et 26 mai 2019, ils ont vu une armée de jeunes ados, accompagnés quelques fois d'un parent, encadrés par un service d'ordre "maison", se mettre en ligne sur le trottoir impair de cette rue qui longe par le nord le musée Picasso, et attendre que leur tour vienne d'entrer dans le local du n° 14 pour y faire leurs achats. 

    Ce train de visiteurs n'y suffisant pas, car la demande est forte, un autre groupe attendait son tour devant la maison de retraite de la Perle.

    Maison reposDeuxième rame d'acheteurs devant la maison de retraite de la Perle, angle La Perle/ Thorigny (Photo VlM)

     

    Quelle est la cause de ce remue-ménage ? L'ouverture pour deux jours d'un "pop up store" (boutique éphémère) de la marque "PNL- Que la Famille" ; vêtements, notamment tout un univers blanc de survêtements, t-shirts, hoodies… autour de la thématique du cœur (référence à leur logo et à la couverture de leur album de musique RAP) mais également des accessoires comme des coques de smartphone ou des briquets…  (Tout savoir sur PNL)

    Les prix ne sont pas à portée de toutes les bourses mais ils semblent ne dissuader personne. Il est vrai que certains acheteurs sont là armés de patience pour se livrer à un business basé sur la revente avec une bonne marge de leurs acquisitions.

    On retrouve l'ambiance qu'on a connue avec "SUPREME" rue Barbette, et ses longues files d'attente qui partaient de la rue des Quatre-Fils pour suivre Vieille du Temple et aboutir à Barbette. Ce filon semble s'être tari depuis, pour donner désormais l'image d'un commerce ordinaire.

    BrewdogConsommateurs devant la brasserie BREWDOG place de Thorigny (Photo VlM /AM)

     

    Il n'en sera pas de même a priori avec le quartier Thorigny car il s'agit d'une boutique qui n'a pas vocation à durer en tant que telle mais les riverains, qui ont eu satisfaction pour que les érables du jardin Thorigny ne soient pas tous abattus, mais n'ont pas réussi à persuader le Maire Pierre Aidenbaum de les débarrasser de cette comédie-bouffe qu'est la "rue'Golotte", ont maintenant des inquiétudes sur la façon dont leur quartier pourrait évoluer avec notamment l'ouverture de BREWDOG, un nouveau débit de bière sur la place Thorigny.

     

     

  • Trottinettes

    Photo Boston Consulting Group, auteur d'une étude sur la rentabilité des trottinettes en libre-service (Télécharger)

     

     

    Notre Député Pacôme Rupin, élu de la 7ème circonscription qui comprend le IVe mais aussi le XIe et une partie du XIIe, bien connu dans Paris-centre car il est conseiller d'arrondissement dans le IVe, lit nos articles sur ce blog et ne manque pas de réagir quand le sujet l'inspire. On se souvient par exemple de son implication dans l'implantation du KFC boulevard Beaumarchais.

    Notre article du 8 mai qui décrit le matin-calme de cette journée où on a décompté 18 trottinettes dans le champ de l'objectif photo l'a incité à nous écrire. Voici son message, dans lequel il revendique le caractère pro-actif de son action à l'Assemblée Nationale sur la problème désormais aigu des trottinettes en libre-service à Paris :

     

    Rupin macronPrécédemment socialiste, Pacôme Rupin a rejoint les rangs de LReM pour la campagne des élections présidentielles de 2017

     

    Cher Monsieur Simonet,

    Je vous remercie pour l'envoi de cet article sur un sujet qui me préoccupe particulièrement depuis des mois que ces nouveaux engins ont fait leur apparition dans les rues de Paris.

    Il y a plusieurs mois j'avais interpellé la Mairie de Paris pour solliciter un marquage au sol afin que le stationnement ne se fasse pas de manière anarchique, je porte également cette obligation dans le cadre de la Loi d'Orientation des Mobilités actuellement étudiée à l'Assemblée nationale.

    Vous pouvez retrouver ma position sur l'article que j'avais fait paraître à l'automne dernier:

    https://pacomerupin.fr/2018/10/19/face-au-developpement-du-free-floating-les-trottoirs-doivent-etre-sanctuarises-pour-les-pietons/

    Ainsi que mon intervention en Commission des lois au début de l'étude du projet: https://www.youtube.com/watch?v=EjF1Wb1dA08.

    Je vous transmets également les  éléments du décret que vous évoquez dans l'article.

    L'encadrement étant instauré il est désormais nécessaire qu'à ces réglementations soient associés des contrôles dissuasifs.

    En espérant que les piétons retrouvent de la sérénité sur les trottoirs parisiens. Je vous remercie de me transmettre régulièrement vos positions, je reste à votre disposition et vous prie d'agréer, cher Monsieur Simonet, mes meilleures salutations.  

    Pacôme Rupin
    Député de Paris
    Conseiller du 4ème arrondissement

     

    Nota Bene de la Rédaction : au passage on voit que dans le IVe, il est plus facile d'obtenir sans délai un bariolage commercial des rues  aux couleurs arc-en-ciel et leur entretien qu'un marquage au sol qui  pourrait régler une situation anarchique que tout le monde dénonce à propos des trottinettes…

     

    Postcriptum : le Maire du IVe Areil Weil réagit et nous demande de publier sa mise au point :

     

    "Pour la seconde fois en peu de temps, je suis assez stupéfié par votre traitement partial et, 
    tout simplement erroné, d'un sujet local important. Sachez que le 4e arrondissement, à mon
    initiative,
    est précurseur en matière de marquage au sol d'emplacements pour les trottinettes
    et autres engins
    sans attache. Vous devriez le savoir, ou du moins l'avoir vérifié auprès de
    nous, avant de publier.


    Ces emplacements, marqués depuis plus de 6 mois, sont très visibles et très utilisés, par
    exemple
    celui de Saint Paul situé dans la continuité des emplacements vélos, sur l'ancien
    emplacement des
    taxis, déplacé au nord avec grand profit pour tout le monde. Quant aux
    verbalisations et enlèvements,
    j'ai participé moi-même, aux côtés du nouveau directeur des
    services de sécurité et de prévention de
    la ville en personne, aux tout-premières opérations,
    qui ont symboliquement démarré dans le
    4e arrondissement, il faut encore le souligner,
    il y a plusieurs mois (nous avons commencé à
    l'ile Saint Louis, devant l'école à la suite d'une
    alerte du directeur) et poursuivi dans tout
    le centre de Paris, avant d'étendre ces opérations
    à tout Paris depuis des mois.


    Sachez encore, que j'ai été dans les tout premiers à dire clairement dans une tribune dès le
    mois de novembre 2018,
    avec les adjoints de la Maire de Paris, que la ville ne tolérerait
    ni stationnement ni circulation
    sur les trottoirs, alors même que la base juridique était faible
    pour agir, en l'absence d'une loi
    plusieurs fois décalée. La ville sait prendre ses risques et il
    est possible que les enlèvements et
    verbalisations soient contestées en justice tant que la loi,
    nécessaire, ne sera pas effective.


    Heureusement que les députés se sont saisis de ce sujet, il était urgent, et nous faisons

    régulièrement des propositions pour le contenu de la loi. Mais heureusement aussi que la
    ville
    n'a pas attendu la loi pour agir. Ne pas le dire n'est pas honnête. Je vous prie donc de
    faire ces
    correctifs. Merci" Ariel Weil
    Maire du 4ème arrondissement de Paris

     

  • Square ste croix eataly 02 05 19L'entrée d'Eataly square Ste Croix et le décor des façades

     

     

    L'arrivée de ce groupe dans le Marais est un événement mais il ne fait pas que des heureux. Les commerçants s’inquiètent de la concurrence qu'il fait peser sur eux et les riverains ont peur pour leur bien-être…

    Les choses ont mal débuté avec une campagne d'affiches sauvages sur tout ce que le quartier compte de mur-pignons. Beaucoup de ces affiches ont fini lacérées dans le caniveau sous les griffes de citoyens exaspérés et Yvon Le Gall vice-président de l'association s'est plaint de leur présence auprès du directeur des opérations Thierry Bart, qui a eu l'élégance de répondre en faisant amende honorable et en promettant que cette dérive ne se produirait plus.

    Il a annoncé aussi que la gestion des flux de visiteurs et leur file d'attente serait mieux assurées.

    Dont acte…

    Nous l'avons interrogé par écrit sur le décor exubérant des façades des rue et square Ste Croix, fait de paniers en osier, pour savoir s'il s'agit d'un dispositif provisoire ou permanent. Nous n'avons pas le sentiment en effet qu'il soit en harmonie avec les dispositions du règlement du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.

    A cette question, nous n'avons toujours pas de réponse d'Eataly mais l’Architecte des Bâtiments de France nous a informés qu'il s'agit d'une installation temporaire (moins de 3 mois), qui ne requiert pas de demande d’autorisation de travaux au titre du code de l'urbanisme.

    Ce qui signifie qu'elle devra disparaître bientôt. La profusion qu'elle exprime, sa référence à des objets de la ferme, son apparence "corinthienne" qui évoque les chapiteaux de nombreuses colonnes du Marais, n'est pas laid en soi mais à quoi bon décorer avec frénésie un urbanisme et une architecture qui disent tout dans leur sobriété. M. Bart en conviendra surement. Par avance nous l'en remercions et souhaitons bon vent à Eataly Paris Marais. 

    GS

     

     

  •    

    Plousseau 1

    Carrefour Archives-Rambuteau/Francs-Bourgeois (IIIe – IVe) (Photo J. Plouseau)

     

     

    Sur un air de comptine, un concours est ouvert : combien en comptez-vous ? Toute bonne réponse vous vaudra notre considération !

    Elles sont devenues aussi dangereuses sinon plus que les moustiques-tigres ou le frelon chinois. Alors que vous ne vous y attendez pas, elles vous percutent de plein fouet et vous envoient à l'hôpital ou ad patres, que vous soyez sur la chaussée dans un passage piétons ou sur le trottoir…

    La Ministre Elisabeth Borne heureusement s'en préoccupe. Elle nous prépare un décret pour la rentrée. En attendant, la mairie de Paris prend des dispositions et parle d'une charte avec les opérateurs sur leur occupation de l'espace public (on voit sur la photo qu'ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère…). Voir décisions Ville de Paris.

    On est dubitatif à l'égard des chartes car on en a enterré plus d'une, victimes de leur péché originel (notamment rue des Archives sous Dominique Bertinotti et plus récemment place du Marché Ste Catherine). On attendra patiemment que l'assemblée nationale ait fait son travail. On connait à peu près le contenu du décret : interdiction aux véhicules électriques de circuler sur les trottoirs (amende 135 €), non-respect du code de la route (amende 35 €), vitesse des engins limitée à 25 km/h (dépassement : amende 1.500 €), interdiction de laisser les engins n'importe où notamment sur les trottoirs (amende 35 à 49 € payée par l'utilisateur ou à défaut par l'opérateur)….

    Cette démarche de rationalisation est nécessaire. Elle ne remet pas en cause l'évolution des mobilités dans la ville moderne car on na va pas contre son temps. Le développement du GPS, du téléphone cellulaire, des centrales à inertie et  leurs gyroscopes, des batteries, des mini-moteurs électriques, des "applis" sur nos GSM font que beaucoup d'initiatives fleurissent et constituent l'économie d'aujourd'hui et de demain. Il convient de les accompagner, en domestiquant les nuisances si elles en créent.

    Observons au passage que toutes ces nouveautés fonctionnent sur courant électrique dont l'énergie utilisée est propre et soucieuse de la planète. A une condition toutefois : que la production de cette électricité qui charge nos batteries soit propre également en terme de CO², d'ozone, de particules et autres polluants, azotés notamment. A ce stade, seule l'énergie atomique répond à ces critères. De quoi rendre blêmes les écolos les plus idéologues qui voient rouge quand on leur parle d'exploiter le carburant naturel de l'univers, des étoiles, des galaxies, des planètes, des trous noirs, un carburant qui repose sur la transformation de certains atomes et la récupération de l'énergie qu'Albert Einstein a formulée dans sa célèbre équation E = MC²

    Voilà à quel niveau de réflexion nous portent les trottinettes et leur invasion, pas tout à fait inoffensive mais parfaitement maîtrisable !

    GS

     

  • Vigny
    Portail de l'Hôtel de Vigny, 10 rue du Parc Royal (IIIe), en travaux (Photo VlM)

     

     

    C'est à l'Hôtel de Vigny qu'a germé l'idée de réhabiliter et restaurer le Marais. En 1961, la découverte et le nettoyage de plafonds à poutres et solives peintes de style Louis XIII conduit le Ministère de la Culture à le classer à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques et à le sauver ainsi d'une destruction programmée. Des visites-conférences sur le Marais sont organisées dans l'Hôtel de Vigny et on assiste à la naissance d'un mouvement avec pétitions et démarches multiples pour la sauvegarde du Marais. Le mouvement  se développe et débouche sur la création en 1962 du Festival du Marais.

    Une loi du 4 août 1962 relative à la protection d'ensembles urbains, dite loi Malraux, permet de décréter en 1965 le quartier du Marais secteur sauvegardé. Dès lors, ce n'est plus seulement tel ou tel édifice qui est visé mais un domaine urbain dans lequel chaque élément architectural constitutif se trouve de facto protégé.

    La construction de l'Hôtel de Vigny date du début du XVIIème siècle. Surélevée au XIXe siècle, la façade de logis est décorée au niveau du rez-de-chaussée par un très beau portique en pierre, rythmé de pilastres ioniques, peut-être dessiné par Louis Le Vau. A l’arrière, le logis donne sur un jardin en partie préservé avec une façade et un portique dont la modénature rappelle celle de la façade sur cour.

     

    Vigny façade sur cour Vigny façade sur jardin

    Hotel de Vigny. Façade sur cour à gauche et façade sur jardin à droite

     

    Le bruit avait couru en 2015 qu'une société du Golfe en ferait un hôtel 5 étoiles, mais il n'en fut rien. C'est Mariage Frères le leader mondial du marché des thés de luxe qui en fit l'acquisition et qui s'emploie désormais à en faire le siège social de la société. Il y aura là au rez-de-chaussée un salon de thé et un magasin de vente.

    Ces travaux consacrent la réhabilitation du dernier des monuments à subir une opération de restauration dans le Marais, après avoir été celui qui inaugura le processus de sauvegarde de l'ensemble du secteur. Comme a dit quelqu'un de célèbre : "Les premiers seront les derniers…"

     

  • Place

    La place du Marché Saint-Catherine, avril 2019 (Photos VlM – clic gauche dans l'image pour agrandir)

     

     

    Vue sous cette perspective et à cette époque de l'année, la petite place du Marché Ste Catherine est à la hauteur des louanges qu'elle suscite : un lieu calme, arboré, plein de charme, sans voitures, qui respire la quiétude et inspire la méditation. Les cafés-restaurants, au nombre de huit tout de même, et leurs terrasses, paraissent assez sages avec leurs tables contenues derrière les croisillons que la mairie a installés au début de l'été 2017.

    Mais cette place reste l'un des défis pour le Maire Ariel Weil car les commerçants ont rendu l’embellie de 2017 éphémère en installant dès novembre des écrans de verre pour construire des terrasses fermées. Nous avons dénoncé ce coup de force contre les règles d'urbanisme de Paris, la sécurité (condamnation de l'accès pompiers) et le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais, en qualifiant le lieu de "casemate" dans un article daté du 30 novembre 2017. 

    Avec le retour des beaux jours, les écrans ont disparu mais nous savons qu'un établissement au moins est revenu à la charge en demandant à la mairie la ré-installation d'une terrasse fermée. Situé dans l'un des angles de la place, il sollicite de plus la réouverture d'une porte qu'il avait percée sans les autorisations requises sur l'immeuble du 7 rue Caron, qu'il n'avait pas hésité à éventrer. Les actions conduites par la copropriété l'ont contraint à la reboucher. C'était il y a de cela huit ans mais l'envie de recommencer le taquine à l'évidence…

     

    Terrasse ste cath
    La "Terrasse Sainte Catherine", dans sa version recevable avec terrasse ouverte contenue par les croisillons de la mairie (20 avril 2019)

     

    Le collectif des riverains suit l'affaire avec attention et nous tient informés. Il en a saisi le Maire du IVe et la nouvelle architecte des Bâtiments de France Samanta Deruvo. Le Député de Paris élu du IVe, Pacôme Rupin, un ancien conseiller de la mairie du IVe qui porte une grande attention à ce joyau du centre de Paris, est mobilisé lui aussi sur le dossier. Une rencontre avec lui est programmé pour le mois de mai.

     

  • Berges pont sully tags 30 03 19

    La promenade du "Parc des Rives de Seine" à hauteur du pont de Sully, rive droite – IVe – Vision cauchemardesque du cadre paysager (Photo VlM 30/03/19)

     

     

     

    Les aménagements des berges de la Seine n'ont pas à ce stade convaincu tout le monde mais on ne trouve plus aucun responsable politique sérieux qui prévoie s'il est élu de revenir à la situation antérieure où la voiture régnait en maître sur la voie Georges Pompidou.

    Cette réalisation sera-t-elle portée au crédit de l'équipe municipale en place, de la Maire Anne Hidalgo et de son Adjoint aux déplacements Christophe Najdovski ? Une part du trafic voitures dans Paris s'est-il évaporé comme l'annonce la mairie de Paris qui avance le chiffre de 5 % de baisse sur un an ? La pollution en oxydes d'azote et particules fines s'est-elle améliorée sur les berges et sur les quais ? Il est probable que les mesures soient objectivées et consolidées d'ici les élections de 2020 et que nous serons dès lors en mesure de nous prononcer sur des données exactes.

    En attendant, les responsables actuels ont  tout intérêt à mettre en valeur le cadre exceptionnel que constitue les berges et les rives de Seine qui sont bordées des plus beaux monuments dont se prévaut l'humanité. Tolérer une dégradation comme celle que nous dénonçons est regrettable ; c'est de surcroît une erreur tactique.

    Nous avons déposé un signalement sur l'application "DansMaRue". L'accusé de réception que nous avons reçu de la mairie de Paris a été renvoyé à Paul Simondon qui a repris depuis peu les rênes de la propreté à l'Hôtel de Ville en remplacement de Mao Péninou, et au Maire du IVe Ariel Weil. Nous avons rencontré Paul Simondon il y quelques jours dans le cadre de ses fonctions et je rappelle qu'il nous fait l'amabilité d'intervenir le 4 avril à notre Assemblée Générale. Un invité d'honneur qui sera cordialement mais fermement interpellé sur l'état de la propreté de Paris et sur les mesures qu'il envisage à court terme.

    Il vient de nous répondre par retour (et un dimanche) pour nous dire  : "C’est effectivement édifiant ! Je demande une intervention rapide".

    Il va le faire sans aucun doute mais il conviendra de s'organiser pour la suite. Il faut pour ce genre de nuisance définir la réplique adéquate : surveillance et traitement des files d'attente, en rappelant à M. Simondon et à ses services que l'attitude la plus appropriée pour décourager et éradiquer un tel phénomène, tout comme l'affichage sauvage, est de la traiter en mode LIFO (last in, first out).

    J'ai eu l'occasion il y a peu, de recueillir le témoignage de Jean-Claude W. qui a été directeur d'Alsthom en charge de la livraison et de l'installation du métro du Caire. Dès leur mise en service, les rames sont revenues lourdement taguées de leur premier jour de sortie. Une catastrophe ! Cellule de crise la première nuit : on décide de nettoyer à fond toutes les rames. Au deuxième jour, le phénomène avait faibli, au troisième il avait disparu. L'explication est dans le fait que l'objectif des tagueurs est que leur oeuvre persiste. Il faut ajouter l'existence d'un agent modérateur : le prix exorbitant de la peinture nécessaire à recouvrir une cible aussi grande…

    Gérard Simonet