Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

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    Contrescarpe terrasse scandaleuseTerrasse place de la Contrescarpe (Ve)

     

    Branle bas de combat hier 21 mars chez tout ce que Paris compte d'associations de défense de la qualité de vie des habitants et du droit à circuler librement sur les trottoirs ! Un vœu déposé devant le conseil de Paris qui siège actuellement, signé d'un groupe de maires d'arrondissements  "Les Républicains" et les "Indépendants" des  IXe, Ve, XVe, VIe et 1er arrondissements a mis le feu aux poudres.

    Le groupe, animé par Florence Berthout, Maire du Ve, propose "la dépénalisation des incivilités relatives à l'encombrement, les étalages et les terrasses" et demande au gouvernement de légiférer.

    La réaction a été telle que le Maire du VIe Jean-Pierre Lecoq annonçait dans la journée qu'il retirait sa signature…

    En ce qui nous concerne, notre stupéfaction nous a conduits à imaginer qu'il manquait au texte une page. Nous avons donc ingénument demandé le vœu intégral dans un message adressé à Mme Berthout. Elle nous a répondu sur le champ et notre perplexité s'est accrue en constatant que texte dont nous avions eu connaissance était bel et bien complet (voir le texte).

    Florence Berthout nous dit ceci : " Le vœu du groupe LRI fait en effet l’objet d’une incompréhension que j’ai souhaité dissiper. Vous l’avez bien compris la dépénalisation permettrait en réalité au maire de fixer le niveau de l’amende. Aujourd’hui, le montant de l’amende reste souvent très peu dissuasif au regard du chiffre d’affaires supplémentaire généré par un dépassement d’autorisation de terrasse ou d’étalage. Il s’agit donc de le rendre plus opérationnel.

    On voit donc où le groupe LRI veut en venir et nous ne sommes pas loin de partager son point de vue. Dans un article daté du 24 décembre 2015, nous dénoncions le fait que le Parquet, saisi d'infractions à l'urbanisme, classait systématiquement les procès-verbaux en provenance de la direction de l'urbanisme ou des Architectes des Bâtiments de France. Pourquoi l’État entretient-il des structures couteuses si leurs démarches se heurtent à l'attitude du Procureur de la République qui considère sans doute que ces dossiers ne sont pas prioritaires ?

    Notre conclusion, dont avions parlé avec nos députés de l'époque, était qu'il paraissait de simple bon sens de dépénaliser ces infractions et de les remplacer par des sanctions administratives dissuasives à l'initiative des autorités territoriales qui, à l'inverse des magistrats, possèdent les compétences et le savoir techniques ad hoc.

    Dans l'affaire qui nous occupe, l'intervention du groupe LRI aurait sans doute été comprise si la proposition était allée jusqu'au bout car chacun voit bien que la pénalisation telle qu'elle existe conduit à l'impuissance des services de maintien de l'ordre et à l'insolence des exploitants de cafés qui dressent leurs rangées de tables interdites au nez et à la barbe de responsables municipaux qui n'en peuvent mais !

    GS

     

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    Mairie 4 Mairie du IVe, place Baudoyer (Photos VlM)

     

     

    L'édifice a beaucoup d'allure, il est au cœur de Paris tout près de la Seine, il est vaste… Bref, il ne manque pas d'atouts pour abriter en 2020 la mairie du nouvel arrondissement qui résultera de la fusion des quatre arrondissements centraux de Paris.

    Il a aussi quelques inconvénients qui font dire que la lutte sera sévère avec la mairie du IIIe, dont certains disent qu'elle tient la corde car son éloignement de l'Hôtel de Ville pourrait servir sa cause.

    Les deux Maires en parlent avec détachement, un peu feint peut-être, mais ne sont manifestement pas dans une lutte acharnée pour emporter un choix qui n'a pas à leurs yeux une si grande importance.

    WeilAriel Weil, Maire du IVe

     

    Le portrait "de A à Z" qu'a dépeint le 15 mars le magazine "Le Point" du Maire du IVe dans son supplément sur le Marais est si complet qu'il n'est pas nécessaire d'en rajouter. Disons simplement pour éviter toute redite qu'Ariel Weil est quelqu'un avec qui d'emblée on se sent bien et dont on a envie de s'en faire un ami.

    Il n'était pas question dans notre entretien de nous limiter à évaluer sa personnalité. Il y a dans l'arrondissement assez peu de sujets sensibles mais ceux qu'on peut qualifier ainsi sont de vrais brulots.

    L'interdiction de circuler sur la berge rive droite est sans aucun doute un sujet sensible mais il a aussi la particularité d'être clivant. Dans nos arrondissements, il n'y a jamais eu d'enquête sérieuse mais les commentaires que nous lisons sur les réseau sociaux et sur notre blog font penser que les partisans et les opposants sont en nombre équivalent. Ariel Weil soutient Anne Hidalgo sur ce dossier, ce qui n'a rien de surprenant puisqu'il fait partie de la majorité municipale à ses côtés, et il mise sur le temps pour convaincre les opposants que ce choix correspond bien au "sens de l'Histoire".

      Ste cathRue Caron, vue de la place du Marché Ste Catherine

     

    Nous nous sommes longuement entretenus de la problématique de la place du marché Ste Catherine, défigurée et envahie par l'installation illégale de terrasses fermées. Nous avons compris qu'il ne resterait pas les bras croisés devant ce qui est pour nous tous une provocation qui doit être traitée avec la plus grande fermeté.

    Il est moins impliqué dans les lieux où sévit le tapage nocturne, domaine de la Préfecture de Police par excellence, mais il ne s'en désintéresse pas. Nous l'avons dit au magazine "Le Point" lors de notre interview, il y a peu  d'abcès de ce type dans le Marais mais lorsque abcès il y a nous sommes totalement engagés en tant qu'association dans la défense des riverains. Nous apprécions de bénéficier du soutien du Maire et de ses adjoints et de l'écoute qui est la leur auprès de la police.

    Enfin il est un dossier dont Ariel Weil à juste titre est particulièrement fier : à l'occasion de la période de froid intense que nous connaissons depuis plusieurs semaines, son arrondissement s'est placé en tête de la lutte contre la précarité, la faim et le froid en offrant un accueil d'une ampleur historique aux sans-abris de Paris.

    En conseil d'arrondissement le 12 mars, le Maire déclarait : "Avec la mairie, la cité Morland (80 places), l’Hôtel-Dieu où 40 places d’urgence s’ajoutent aux 90 places ouvertes depuis mai dernier pour les femmes et les nourrissons, le Village Saint-Paul où la RIVP (bailleur social) a mobilisé un local vacant qui accueille 40 personnes, ce sont 210 places d’hébergement qui ont été proposées durant la vague de froid et 300 en comptant les 90 places ouvertes à l’Hôtel-Dieu en mai 2017".

    Ainsi, ce sont 4.144 repas qui ont été servis en mairie depuis le 11 décembre 2017, et 795 nuitées organisées depuis la vague de froid qui a débuté le 5 février avec 300 lits mis à disposition dans l'arrondissement.

    Gérard Simonet

     

     

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    Affichage sauvage turenne parc royal 10 10 16Un carrefour particulièrement "gâté": Turenne/Parc Royal (IIIe)

     

    Il y a dix jours, nous exprimions dans un article daté du 6 mars, un mélange d'admiration et de doute sur une intervention de la Ville sur le mur du carrefour Vieille du Temple/Quatre-Fils qui fait face à la brasserie de La Perle. Deux jours en effet après notre signalisation et malgré sa surface considérable il avait été nettoyé !

    Selon Gilles Alayrac, sous-directeur à la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection – la nouvelle "police incivilités" de la Mairie de Paris), cette performance n'a rien de fortuit mais résulte d'une coopération nouvelle et bien structurée entre les services de la propreté et ceux du maintien de l'ordre municipal.

    Voici le contenu de la lettre qu'il nous a adressée :

     

    "Dans votre parution du 6 mars dernier, vous vous êtes félicités de l’intervention rapide  des services municipaux pour retirer un affichage sauvage pour une campagne publicitaire au bénéfice de la Boutique GIVENCHY de l’avenue Montaigne à Paris.

    Je tenais à vous apporter quelques précisions sur cette opération qui n’a rien d’exceptionnel et qui entre dans le cadre du fonctionnement régulier des services municipaux en matière de lutte contre l’affichage sauvage.

    En effet, il existe une coopération étroite entre les services de la Propreté du Paris et ceux de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection, de sorte que lorsqu’un affichage sauvage est constaté, celui-ci est retiré par les services techniques de la propreté et une procédure de mise en recouvrement est engagée par la DPSP conformément à l’article L. 581-29 du Code de l’environnement.

    En l’espèce, deux enlèvements d’affiches ont été exécutés à l’encontre de GIVENCHY, l’un le 19 février et l’autre le 6 mars. Les deux ont donné lieu à une procédure de recouvrement qui a été facturée à la société qui a procédé à cet affichage irrégulier.

    Pour le seul 4e arrondissement, 215 enlèvements d’affiches ont été réalisés en 2017 et 19 sur les deux premiers mois de l’année 2018.

    Il ne s’agit donc pas de hasard comme le précisait votre publication mais d’un travail régulier quotidien sur l’ensemble du territoire parisien avec naturellement des contraintes matérielles d’intervention et des urgences à prioriser pour organiser cette prestation des services municipaux.

    De façon générale, sachez que chaque retrait d’affiche illégale donne lieu à l’engagement d’une procédure de recouvrement pour couvrir les frais engagés par la ville de Paris pour la remise en état de l’espace public et qu’une contravention est systématiquement dressée contre l’auteur matériel de l’infraction lorsqu’il est pris sur le fait en train de procéder à cet affichage irrégulier.

    Espérant avoir ainsi répondu à vos interrogations, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération très distinguée."

     

    Dont acte. Nous nous en réjouissons.

    Avec deux bémols cependant à la clé : il est dit que 215 enlèvements ont été effectués en 2017 contre 19 sur janvier/février 2018 (2 mois). On est donc sur une tendance de 114 enlèvements pour 2018 soit une baisse d'activité de 47 % !?

    Il est à craindre en outre que les annonceurs prestigieux auxquels on a affaire soient peu sensibles aux amendes qu'on leur inflige. Pour les frapper au cœur, il faut retirer leurs placards TOUT  DE  SUITE. Agir vite ne demande pas plus de travail et réduit à néant le potentiel de communication de l'annonce. C'est l'arme ABSOLUE !

    On apprécierait que les services concernés en soient conscients et agissent en conséquence. Ce conseil est notre modeste contribution à la réponse qui doit être faite à cette nouvelle forme d'agression de notre cadre de vie.

    Gérard Simonet

     

  • Vieille du temple foule dimanche 28 06 10 zoomLa rue Vieille du Temple (IVe) un dimanche en 2012. L'hôtel Amelot de Bisseuil (Ambassadeurs de Hollande) à droite au 47 n'était pas encore restauré (Photos VlM)

     

     

    On est souvent tentés, c'est une des caractéristiques de l'espèce humaine, d'idéaliser le temps passé. Georges Brassens lui a consacré une de ses chansons avec un refrain qui nous dit qu'il "est toujours joli le temps passé ". Il n'est donc pas inutile de rétablir une vérité quand manifestement le souvenir qu'on a des choses et des évènements est altéré par le temps.

    Ainsi en est-il de nos rues. Dans leur livre "Seize promenades historiques dans Paris", éditions Du Retour, Maurice Garden et Jean-Luc Pinol brossent un tableau sans complaisance de divers quartiers qui vont des Champs Elysées à la rue Vieille du Temple en passant par la rue Moufetard, la Butte aux Cailles ou la rue d'Oberkampf…

    Notre vieille rue du Temple y occupe une bonne place. Il est intéressant de revoir ce qu'elle était, avec toujours ce rôle important de lien entre le IIIe et le IVe, entre le nord et le sud, entre la Seine et les anciens marécages qui ont donné leur nom à notre Marais, entre Saint-Paul résidence des rois et l'enclos du Temple, siège des Templiers.

    La restauration du secteur sauvegardé touche à sa fin. Cet Hôtel des Ambassadeurs de Hollande qui en en est un des plus beaux fleurons n'a plus la mine triste que nous lui avons connue.

    Vieille du t 47 façade sur rue Façade sur rue de l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande en 2018, 43-45-47 rue Vieille du Temple (IVe)

     

    Au-delà de notre observation toute récente, que nous apprennent les auteurs des "16 promenades" ?

    Qu'au début du XXème siècle, tous les immeubles de la rue Vieille du Temple ont au moins une boutique sur rue avec souvent un  atelier sur cour, et un nombre considérable de commerces alimentaires et notamment celui qui peut paraitre extravagant : le débit de vin, associé à un autre produit comme le tabac ou le charbon.

    Sur 120 adresses ouvertes au public, 74 boutiques vendent du vin ce qui, compte tenu de la longueur de la voie (855 mètres) revient à un débit de vin tous les 12 mètres.

    Le vin n'est jamais vendu seul. Ces boutiques proposent les produits nécessaires à la vie quotidienne, ce qui nous fait dire aujourd'hui, par contraste, qu'on manque de commerces de proximité.

    Il y avait un revers à cette médaille : une forte densité de population vivant dans des immeubles insalubres fortement dégradés par la présence d'activités industrielles et commerciales. Elles ont quitté le Marais pour s'installer ailleurs ou disparaitre. La population on le sait a socialement changé. La moitié des habitants de la rue sont partis et la moitié restante s'effrite au profit de touristes qui ont recours aux locations saisonnières.

     

  • L'orme corrigéLa place Saint-Gervais, revue par Pierre Colboc, architecte et président de Marais-Quatre, proposition hélas non retenue pour le "budget participatif" de la mairie de Paris

      

    FAIRE – PART

    Vous me connaissez tous, je suis

         l’Orme du parvis de l’Église Saint Gervais,

    et je vais bientôt disparaître.

     

    Mon ancêtre, abattu à la Révolution ou peu après, a abrité pendant des siècles les rendez-vous de ceux qui s’acquittaient de leurs créances et, parfois, après une vaine attente de la part  des créanciers (d’où l’expression « attends-moi sous l’orme » pour les mauvais payeurs) .

    Il ornait aussi le blason des marguilliers chargés de l’administration des biens de la paroisse, et il décore encore aujourd’hui les balcons en fer forgé de certains immeubles de la rue François Miron construits au XVIIIème siècle.

    On raconte aussi que les pécheurs y faisaient amende honorable, battant leur coulpe sous ses branches. Il dut en entendre de belles !

    Moi, je me charge de faire un peu d’ombre depuis ma dernière plantation en 1935 ( ?) et de contempler les passants, les bus, les voitures en stationnement…. J’avais rêvé d’un environnement plus poétique, d’une place piétonne, mais ce projet n’a pas été retenu. Je me contente donc de mon élégant entourage de huit bornes réunies par une chaine de protection sur un petit gradin..

    Aujourd’hui, quoique apparemment encore vert, je dois être irrémédiablement malade, car on va me remplacer par un jeune arbre, un ormeau, qui prendra ma place, je l’espère (à moins que l’on ait l’idée de planter une autre essence, ce que j’aurais du mal à admettre…).

    Ah ! ce n’est pas drôle, le destin d’un arbre… Pas de retraite heureuse après des années de bons et loyaux services : je vais finir, anonyme, moi, labellisé en 2005 « arbre remarquable de France », en fumée ou en compost : ainsi va la vie.

     

    L’Orme de Saint Gervais – A.R.

     

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    AffAVANT : 4/03/18

     

    PignonAPRÈS : 6/03/18

     

     

    Intervention fulgurante des services de la propreté de Paris sur le mur pignon du 95 rue Vieille du Temple (IIIe) ce matin ? Le service de dés-affichage, muni de perches télescopiques adéquates, est intervenu pour retirer les 55 affiches à la même enseigne de la boutique Givenchy (shame on you !) du 36 de l'avenue Montaigne.

    Espérons que l'annonceur qui a les moyens et qui les emploie à nous polluer sera frappé lourdement à son portefeuille pour l'infraction commise à l'encontre du Règlement Local de la Publicité de Paris et subira l'opprobre de tous ceux qui ont vu ses affiches. On l'espère mais on n'en est pas convaincus car la procédure est longue et offre des échappatoires. Il serait encore plus efficace de frapper au niveau de la pertinence de ce moyen de communiquer. Il faudrait pour cela que les affiches sitôt posées soient retirées, sans préjudice des poursuites qui s'imposent.

    Agir immédiatement ne prend pas plus de temps d'intervention mais retire tout intérêt à ce type de publicité. "Le combat cesserait faute de combattants". Alors pourquoi attendre ?

    Dans l'exemple que nous décrivons, il s'est écoulé 48 heures entre notre article et l'intervention de la mairie. C'est très bien. Mais nous ignorons par quel biais et à quel moment l'infraction a été signalée. C'est peut-être le fait du hasard que l'intervention ait suivi de si peu notre signalement ? Si tel était le cas, la réaction des service de la propreté aurait trop tardé.

    Au moment où à l'Hôtel de Ville on commence à reconnaitre (Bruno Julliard ce matin dans Le Figaro) que la propreté doit être renforcée, il est temps de se poser ce genre de questions et d'y répondre.

     

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    Francs-bourgeois 38 grille 05 03 18 L'entrée du passage des Arbalétriers, 38 rue des Francs-Bourgeois (IIIe) avec sa grille fermée mais non verrouillée (Photos VlM – Clic gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

     

    Le passage est toujours aussi sinistre car sa rive Ouest est dans un état honteux, contrairement à la rive Est qui est entretenue. La chaussée pavée quant à elle est tellement inégale qu'y marcher sans se fouler une cheville relève de l'exploit.

    Un détail qui a son importance : la grille est désormais fermée. Pas verrouillée car l'un des deux vantaux s'ouvre librement quand on le pousse, mais naturellement fermée tout de même. C'est le résultat de la décision du 31 août 2017 du TGI (tribunal de grande instance) de Paris statuant en référé qui a déclaré "recevable la demande de fermeture du passage par le verrouillage du portail" et ordonné au CCS (centre culturel suisse) de "procéder à ce verrouillage pendant la nuit, tous les jours de 23h00 à 9h00".
     
    On rappelle que ce passage, un des hauts-lieux du patrimoine historique du Marais, est la copropriété de quatre syndicats de copropriétaires des rues Vieille du Temple et Francs-Bourgeois. Ils se déchirent et nourrissent les cabinets d'avocats depuis 16 ans pour trancher la question du partage des charges. On attendait le résultat de l’audience de la cour d’Appel de Paris qui devait en juger le 28 février. Une fois de plus, l’audience a été reportée au 14 mars…
     
    La Cour d’Appel doit aussi fixer définitivement entre les quatre copropriétés concernées le statut du passage.  L'issue se rapproche maintenant.
     
    En attendant le Centre Culturel Suisse (CCS) qui est propriétaire du local qu’il exploite dans le passage, a constaté le danger pour le public de l’état du sol et la Confédération Helvétique a demandé et obtenu du juge du TGI  le droit de réparer le sol et canalisations du passage à ses frais avancés, ce que les trois autres syndics ont accepté sans rechigner afin de se décharger momentanément sur un tiers des responsabilités qui leur incombent…
     
    Il est particulièrement savoureux de constater que c’est un État étranger qui prend en  charge la restauration d’un passage historique du Marais, au nez et à la barbe de la Direction des Affaires Culturelles, des Monuments Historiques et de la Mairie de Paris !
     
    Arbalétriers tags 05 03 18
      Une décoration peu compatible avec le caractère médiéval du site (il y dix huit mille ans on faisait mieux à Lascaux. Que de progrès !)
     
     
     
    Arbalétriers vue nord sud 05 03 18
    Logement en encorbellement, victime à répétition des camions de livraisons
     
     
     
    Il faut tout de même relever que le CCS est le principal responsable de la  dégradation accélérée du Passage. Au cours de ces vingt dernières années, 40.000 visiteurs sans surveillance (d'où les tags…) l'ont emprunté et les camions de livraisons ont causé de nombreux dégâts. Il aura fallu un référé pour obtenir que ses deux directeurs (Suisses et statut diplomatique) acceptent de fermer le portail la nuit après 23h00 ! 
     
    GS – MT
     
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    4F géné

     

      

    Mur pignon du carrefour 2 rue des Quatre-Fils/95 rue Vieille du Temple (IIIe). Il y a pourtant un "Règlement Local de Publicité" à la Ville de Paris. Qui s'en soucie ?

     

    4F dét

    Un panneau "défense d'afficher" trône en haut de cette avalanche d'affiches dont le commanditaire est bien visible. Il a d'ailleurs sévi sur d'autres sites avec la même campagne, dont le caractère provocant fait partie de sa signature. La Mairie de Paris ne devrait pas accepter d'être ridiculisée de la sorte !

    Celui qui "gère" le mur et dont on reconnait qu'il a apporté depuis deux ans une solution acceptable à un espace qui était devenu un dépotoir, regrette d'avoir été pris de vitesse par les afficheurs sauvages mandatés par une grande marque qui se prévaut de l'avenue Montaigne. Il se prépare à retirer ces affiches avec les moyens dont il dispose. Nous espérons que la direction de la propreté de Paris, qui a ses bureaux juste là, lui apportera son aide au moins morale…

     

    Vélo vosges

    Un peu plus bas place des Vosges (IVe) c'est un genre de Vélib' empalé sur les grilles qui symbolise le fiasco d'une politique qui a bien commencé pour soutenir la "petite reine" mais qui après quelques tribulations est en train de virer au chaos.

     

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    Evelyne dressÉvelyne Dress, écrivaine et comédienne

     

     

    C'est la première fois qu'une personne nous contacte pour nous expliquer qu'elle cherche à apporter sa contribution à la construction d'une environnement meilleur. Voici ce qu'elle nous écrit dans un style qui dévoile à lui seul son talent de narratrice :

     

    Ma demande risque d’être inhabituelle, néanmoins, je vous la soumets en espérant que vous accepterez de m’aider.

    J’ai déposé auprès de la mairie de Paris une demande de permis de végétaliser trois pieds d’arbre situés 25 boulevard du Temple (IIIe) et j’ai obtenu un permis  à titre personnel. Maintenant, tout reste à faire. En effet, je découvre que la mairie ne donne que deux petits sachets de graines et trois sacs de terre de 50 litres, alors qu’il en faudrait 3 mètres cubes
       
    Je suis comédienne (“Et la tendresse ? Bordel !”), réalisatrice (“Pas d’amour sans amour”), écrivain voyageur (“Les tournesols de Jérusalem”, “Le rendez-vous de Rangoon”, “Les chemins de Garwolin”, “La maison de Petichet” et bientôt “Un océan de blanc”), mais pas jardinière !

    Et bien que terriblement motivée, je n’y arriverai pas seule !

     

    Temple bd 25 arbres 27 02 18Les trois arbres du boulevard du Temple


    Si je me permets de venir vers vous, c’est que mes arbres ne sont pas plantés n’importe où : au 19ème siècle, le boulevard du Temple était un des hauts lieux de la capitale. Le Tout-Paris s’y promenait sous ses arbres centenaires. Bordé de dizaines de théâtres, son surnom était "le boulevard du Crime", car chaque soir d’illustres comédiens y mourraient dans de violents mélodrames.

    Le 25 boulevard du Temple s’insérait entre “Le Jardin Turc” et “Le Cadran Bleu”, fameux restaurant de l’époque et en face du théâtre “Les Funambules”. Aujourd’hui, il reste de ce glorieux passé le Théâtre “Déjazet” et le “Cirque d’Hiver” et la plaque rappelant que Gustave Flaubert habita au 42 boulevard du Temple de 1856 à 1869.

    J’aimerais que sur le boulevard du Temple, le végétal prenne le pas sur les voitures ! Ma conviction est que la végétalisation de ces trois pieds d’arbres sera un premier pas. Cela demande du matériel, de la terre, des plantes, des bras pour planter et construire un petit entourage de façon à protéger les arbres et les plantations… Des idées, un paysagiste, peut-être ?

    Toute réponse de votre part me fera du bien.

    Répondez à Évelyne, qui y sera sensible. Tout comme devrait l'être l'Adjointe au Maire du IIIe Laurence Hugues, chargée de l'emploi, de l'insertion, de l'économie sociale et solidaire, de l'éco-responsabilité, des espaces verts, de la nature en ville, à qui nous demandons  de s'intéresser à la démarche d’Évelyne.

    GS

     

    Rencontrez Evelyne Dress sur YouTube

     

  • SachaSacha LIN, chargé du pôle "citoyens" à l'ACRF (photo VlM)

     

     

    Nous connaissons tous ce local qui fait penser à une ruche tant il bourdonne d'activités, au 43 rue du Temple (IVe), siège de l'ACRF (association des chinois résidant en France) où des Chinois vivant et travaillant en France côtoient des Français d'origine chinoise de la première à la troisième génération. Sacha LIN s'occupe de ces derniers. Il appartient lui-même à la deuxième génération. Sa famille vit en France et tient le restaurant Hoa Tong, 35 rue Beaubourg (IIIe), qui s'est spécialisé dans les banquets, mariages et autres réunions de famille. Les clients ordinaires y sont également bien reçus.

    Nous avons évoqué le nouvel an chinois, nouvel an lunaire ou fête du Têt, qui tombe le 16 février. Placé sous le signe du chien, il donnera lieu à deux semaines d'animation à Paris, essentiellement dans le XIIIe car le défilé des IIIe et IVe arrondissements est annulé cette année.

     

    Temple 16 02 18Rue du Temple, carrefour Gravilliers (IIIe). Quelques lampions sont là pour rappeler qu'on change d'année !

     

    Les lampions sont en place pourtant dans le Marais mais ils sont plus clairsemés. Pour Sacha LIN c'est dû au fait que de nombreux commerçants chinois se sont éloignés d'ici pour s'installer à Aubervilliers où ils disposent de meilleurs conditions de travail. Il relève aussi un phénomène de simple lassitude de la part des organisateurs.

    Nous sommes revenus sur ce débat de l'an dernier qui a fait suite à un article de notre part qui traitait de la difficulté de convaincre les commerçants de soigner leurs devantures et de respecter les normes qui découlent des règles d'urbanisme du Marais.

    D'un commun accord, nous avons exprimé le regret que dès l'année 1996 où le règlement du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) est entré en vigueur, les autorités de la Ville n'aient pas engagé un dialogue avec ces commerçants pour les faire adhérer à la grande ambition de réhabiliter le Marais et d'en faire le lieu prestigieux qu'il est devenu aujourd'hui. Ils auraient sans doute compris qu'il était de leur intérêt de participer à l'effort de rénovation  pour profiter en retour de l'attractivité du quartier où ils exercent.

    Certes le mouvement est lancé. Une rue comme celle des Gravilliers qu'on a longtemps montrée du doigt offre aujourd'hui un florilège de commerces à la devanture étonnante de créativité. Mais tous ne sont pas sur ce modèle et il faudra du temps encore pour la rue soit affranchie des devantures qui la défigurent. Une démarche plus pro active aurait probablement permis d'y arriver plus vite.

    GS