Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

  •   Hotel_yoomaLe "Yooma Lodge" un nouvel écosystème hôtelier à Paris

     

      

    La lecture des BMO (Bulletin Municipal officiel de la Ville de Paris) est toujours instructive et intéressante car au fil des pages nous découvrons des informations dont nous n’avons pas connaissance.

    C’est ainsi et il faut vraiment le souligner que les derniers numéros (décembre et début janvier plus spécifiquement)  font état  de déclarations préalables  de plus en plus nombreuses déposées à la DU (Direction de l’Urbanisme)  tant dans le IIIe que le IVe (mais aussi dans de nombreux autres arrondissements) précisant  le changement de destination de locaux commerciaux  ou de bureaux  en hébergement hôtelier. Il s’agit alors de logements présentant la particularité, selon la définition, de n'être "occupés que par une clientèle de passage dans le cadre d'un séjour dit « touristique », à  la journée, à la semaine  ou au mois."  Comme il ne s’agit pas d’un changement d'usage mais d'un changement de destination, les textes n’imposent aux propriétaires qu'une "Déclaration Préalable" d'urbanisme.

    Voilà pour Paris notamment, un autre trou dans la raquette, tout à fait légal, que l’on se garde bien de mettre en exergue  et qui pourtant  participe à  la raréfaction de l’offre de locaux d’habitation qui font défaut, renchérissent les prix de l’immobilier et favorisent les locations touristiques ou saisonnières même si elles portent dans ce cas un autre nom, « hébergement hôtelier ». Le législateur ferait bien de se pencher sur ce sujet.

    Parmi les autres informations, citons les demandes de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) de prolongation de la piste cyclable rue de Rivoli (de la rue des Archives à la place de la Concorde) avec « implantation de séparateurs » et celle relative à l’aménagement des abords du Carreau du Temple et de la mairie du IIIe.

    Enfin signalons dans le cadre des diverses augmentations du début de l’année (BMO du 5 janvier 2018), celles des droits de voirie concernant non seulement « les ouvrages et objet en saillie » mais surtout celles portant  sur « les étalages et terrasses ». Différentes désignations des ouvrages et objets sont répertoriés  selon 5 catégories qui occasionnent la perception de droits annuels. Mentionnons à titre d’exemples le cas des terrasses ouvertes dont la fourchette de prix annuel au mètre carré varie selon la catégorie entre 237,04  et 1.338,22 € et celui des terrasses fermées dont les montants respectifs sont entre 389,99  et  2.206,22 €, ce qui au demeurant n'est pas phénoménal face au chiffre d'affaires généré par ces extensions.

    Nous oublions… la hausse appliquée est de 1%.

    Dominique Feutry

     

     

  • Who's pierre au lard 12 01 18Nouvel accès au WHO's par la rue Pierre au Lard (IVe) (Photo VlM)

     

     

    Cette excroissance du bar-restaurant le WHO's, dont l'entrée principale est 14 rue St Merri, le long du boyau qu'est la rue Pierre au Lard, ne cesse de défrayer la chronique depuis la rentrée 2017. Présentée comme un lieu affecté à la restauration, on a très vite compris que ses gérants le concevaient comme une boite de nuit.

    Il suffit pour s'en convaincre de visiter les sites Internet qui en font la promotion. De fait, du mercredi au samedi soir, il se passe peu de nuits où la musique généreusement diffusée et amplifiée ne vienne empêcher les voisins de dormir. Le local est attenant à l'immeuble Ville de Paris qui se trouve au 16 rue St Merri. Les locataires qui vivent là sont au comble de l'exaspération. L'un d'eux s'est vu prescrire un traitement avec certificat médical attestant qu'il souffre des conséquences de la privation de sommeil qu'il subit du fait du tapage nocturne à côté de chez lui.

    La mairie et le commissariat central du IVe se sont mobilisés pour lutter contre cette nouvelle nuisance au cœur de l'arrondissement. Deux actions ont été déclenchées à l'encontre du gérant. En premier lieu, la Préfecture de police de Paris a fait intervenir son "Pôle Études et Contrôles" (ex BACN) qui a conclu à l'obligation pour l'exploitant de faire procéder sous deux mois à une étude d'impact par un acousticien agréé. De cette étude devrait découler la décision pour l'exploitant de renoncer à diffuser de la musique ou de mettre en œuvre les adaptations requises, qui peuvent s'avérer couteuses (cf notre récent article sur l'initiative de M. Hocquard).

    Par ailleurs, au vu des nombreuses plaintes qui ont été déposées ces derniers mois pour tapage nocturne et occupation de l'espace public, le cabinet du Préfet de police vient de prendre la décision de retirer au WHO's l'autorisation de nuit dont il bénéficiait.

    Il reste donc au WHO's à méditer sur son sort, après avoir pourri la vie de personnes qui ne lui demandaient rien et n'aspiraient qu'à vivre tranquille. Voici huit années que des promoteurs de la fête ont entrepris de transformer l'îlot St Merri/Pierre-au-Lard en "Île Merveilleuse" façon Pinocchio et rencontrent une dure résistance des riverains et le rejet de leurs projets par les autorités administratives, mairie et police.

    Vont-ils enfin se rendre à la raison ?

     GS

     

  • Un de ces espaces de travail au 64-66 rue des Archives (IIIe)  (photo WW)

     

     

    Après avoir installé un espace de co-working de 12.000 m² pouvant accueillir jusqu’à 2.400 créateurs dans l'ancien siège d'Areva rue Lafayette (IXe), la compagnie WeWork, basée à New York, qui a déjà réalisé d'autres investissements de ce type dans une trentaine de villes dans le monde, récidive. Outre la rue du Colisée et les Champs Elysées (VIIIe), c'est le 64-66 rue des Archives (IIIe) qui a été retenu. 

    Depuis quelques semaines 1.200 bureaux sont disponibles dans l'immeuble de 7.000 m2 dénommé "Cœur Marais". La location d'un bureau coûte 750 €/mois et celle d'un poste de travail oscille entre 360 et 450 €/mois.

    Déjà des noms d'entreprises connues ont investi les lieux tels AccorHotels, John Paul et Onefinestay. deux firmes qui offrent des prestations de conciergerie haut de gamme.  

     

      AAAA"La Place" un des nouveaux commerces au N° 19 rue des Gravilliers (IIIe) (photo VlM) 

     

    Parmi les évolutions du quartier, notons une nouvelle fois la poursuite de la transformation rapide de la rue des Gravilliers (IIIe). Ainsi après les nombreux magasins nouveaux que nous avions cités (nos articles des 6 mars et 25 juillet 2017) c'est un joli commerce à la façade couleur sang de bœuf mêlant annonces immobilières et vente de mobilier vintage, "La Place", qui a ouvert au N° 19. 

     

  • Tags au solDe la pub sur les trottoirs. N'en jetez plus ! (Illustration Le Figaro)

     

     

    Depuis quelques jours, un décret autorise une expérimentation de marquage de publicités éphémères sur les trottoirs dans les villes de Nantes, Bordeaux et Lyon, pratiques interdites jusqu’à présent par le code de la route et le code de l'environnement.

    Le journal Le Monde relate dans son édition du 28 décembre que la municipalité de Nantes venait de décider de boycotter ce test « publicitaire » au nom de « la lutte contre la pollution visuelle ».

    Ces marquages que nous avons dénoncés pour Paris, la mairie n’ayant pas hésité, durant un certain temps, à signaler ses musées grâce à ce procédé (une vulgaire application de peinture à travers un pochoir) devront dans le cadre de l’expérimentation proposée être réalisés à la peinture à l’eau ou biodégradable. Les inscriptions ne devront pas dépasser dix jours, ni excéder 2,50 m² et être espacées d'au moins 80 mètres.

    Mais diantre qui a pu influencer les pouvoirs publics au point de les conduire à publier un tel décret ? Pourquoi vouloir favoriser une pollution visuelle inutile qui va s’ajouter aux tags, affiches sauvages et autres joyeusetés qui enlaidissent et souillent nos rues déjà bien sales ? Cette décision apparait comme un écho à ce que la Tribune de l’Art appelait dans un récent article, une "loi d’exception" qui autorise pour les JO les publicités dans tous les lieux et sur tous bâtiments sur lesquels elle est proscrite, contournant le code de l’environnement et du Patrimoine et quelles que soient les protections existantes !  

    Quel lobby est derrière cette décision de marquage sur les trottoirs alors qu’il est de notoriété publique que les panneaux de signalisation sont trop abondants et que la tendance est plutôt d’en réduire le nombre ? 

    Bordeaux semble sur la même ligne que Nantes et un parlementaire de la Gironde a saisi le Ministre de l’Intérieur sur ce qui apparait comme une dérive.

    Certains élus soulignent que ce décret a été pris sans concertation et ne comprennent pas que l’on puisse voir les espaces urbains saturés de publicité. Seule le métropole de Lyon « …étudie les meilleurs lieux d’implantation possibles pour ces publicités éphémères… »

    Une nouvelle fois l’aspect mercantile l’emporte sur toute autre considération…

    Si jamais cette expérimentation devenait définitive nous pouvons avoir les pires craintes quant à l’utilisation de ces publicités. Pourquoi ne pas en mettre autour de la pyramide du Louvre, sur le parvis de Notre Dame voire dans le cour d’entrée du château de Versailles ?

    Ils sont vraiment tombés sur la tête !

     

  •  

    JO 

    Une loi qui offre des privilèges aux "sponsors" qui auront exceptionnellement la possibilité d'afficher leurs marques sur des monuments historiques… (Forbes)

     

     

    A Paris, l'affichage et la publicité sont heureusement réglementés par le RLP ("Règlement Local de la Publicité"), un texte qui a vocation à préserver l'environnement et le patrimoine de Paris des excès des annonceurs et de leurs prestataires de services de communication, en matière d'affichage notamment. Un règlement qui est régulièrement ignoré ou défié par des officines qui ont pignon sur Internet et qui n'hésitent pas à couvrir de placards des murs entiers de bâtiments et monuments historiques.

    L’Hôtel de Ville, en la personne de Mao Peninou, Adjoint d'Anne Hidalgo pour la propreté, nous annonçait au cours de notre dernière rencontre qu'il entendait réformer ce règlement en vue de le rendre plus protecteur. Le processus est engagé. La Ville va initialiser une procédure de révision, dans le cadre du code de l'environnement avec la perspective d'un vote par le conseil municipal en … 2019 (il y a de beaux jours d'ici-là pour les vandales !)

    Archives 57 affiches taguées 23 01 17Échantillon de mur victime des colleurs d'affiches et de leurs mandataires (Photo VlM)

     

    Nous serons dans les temps tout de même pour les Jeux Olympiques de 2024. A la réserve près que pour ces jeux, le CIO (comité international olympique) impose à la France des dérogations (voir analyse de la "Tribune de l'Art" sous la signature de Didier Rykner). Et nous voila partis dans un parcours législatif qui a pour but de satisfaire des exigences qui ont un air de chantage mais que certains de nos députés n'hésitent pas à relayer, à l'image de Aude Amadou (LREM) qui a déclaré : "Pas de sponsors, pas de recettes, pas de JO possible : on peut le regretter, mais c'est aussi simple que ça".

    Eh oui ! Faut-il pour autant leur donner notre culotte ? Les habitants de Boston, Hambourg, Rome et Budapest ont dit non. Il est vrai que les citoyens de ces villes ont été consultés. Pas les parisiens ….

    Nous nous en sommes ouverts auprès de notre Députée de Paris Élise Fajgeles au cours d'un entretien le 14 décembre et nous avons constaté à cette occasion, avec quelque déception, que la représentation nationale n'est pas en résonance avec les parisiens dont on sait qu'il sont nombreux à dénoncer l’accueil des JO de 2024 dans leur ville. A propos des nuisances que nous redoutons, bercés ou anesthésiés par le discours ambiant, il est apparu que nos élus en méconnaissent les réalités.

    Mme Fajgeles s'est plu à souligner que la charge sera partagée avec la Seine Saint-Denis, sans se préoccuper des proportions. Il faut donc remettre les choses à leur place : il y aura 39 sites olympiques dans Paris intramuros et 44 sites d'entrainement soit 83 sites  dont un grand nombre sur des monuments tels que le Champ de Mars et les jardins du Trocadéro, les Champs Élysées, le Grand Palais, le Petit Palais, les Invalides… Le CIO fait obligation de "remettre" les sites un an avant le démarrage des JO. Si on considère qu'il faudra un an de préparation, ceci nous promet des désordres et des encombrements pendant les deux ans qui précèdent les JO,  des nuisances qui viendront s'ajouter à la situation critique que nous connaissons aujourd'hui en matière de circulation et qui a peu de chance de s'améliorer d'ici là !

    ContrepIllustration "Contrepoints"

     

    Il y a d'autres dispositions dans ce projet de loi d'exception : des passe-droits pour accélérer les travaux d'urbanisme en Seine Saint-Denis et une tentative de modération à 200.000 € (*) par an (on ne sait pas si c'est net ou brut) des salaires des membres français du COJO (comité d'organisation des JO) qui, tout en affirmant vouloir avant tout servir la France et le sport, n'en sont pas moins sensibles au lucre qu'ils en attendent.

    GS

     

    (*) le bruit avait couru, démenti par la suite, et véhiculé par le "Canard Enchainé", que le directeur du COJO, Tony Estanguet, recevrait 450.000 € par an

     

  • Place de la bastille visuel 01 Vue de la place de la Bastille après aménagement (photo Paris.fr) 

     

     

    La place de la Bastille (au carrefour de 3 arrondissements) va être remodelée ainsi que nous l’avions écrit (18 novembre 2014 et 24 juin 2015). Après un concertation avec les parisiens, "Vivre le Marais !" a été sollicitée, une présentation du projet a été organisée par la mairie de Paris le 18 décembre à la mairie du XIe.

    Il ressort que plus d'espace sera réservé aux piétons (1,1 ha), aux bicyclettes (piste de 4 m de large prévue) et une ouverture  est prévue sur l'arsenal. Il est question de créer une presqu’île piétonne entre la colonne de juillet qui rejoindra le parvis de l'Arsenal, une façon de corriger l'absence de traversées directes pour les piétons et d'enlever à la place son aspect rond- point.

    Les travaux qui devront tenir compte de contraintes techniques fortes (métro, réseaux souterrains dont le canal Saint-Martin…) et du Plan Local d’Urbanisme,  débuteront cet été et s'étaleront sur un an. L’esplanade du parvis de l’Arsenal, occupée actuellement et ponctuellement par la fête foraine et le marché d’art contemporain verra son usage modifié, comme celui du terre-plein du boulevard Richard Lenoir. La crypte de la colonne de juillet sera ouverte à la visite. Au sol l’emplacement de la Bastille peu visible aujourd'hui sera matérialisé par des ronds de céramique.

    56 arbres plantés, 80 bancs en bois déplaçables, de la glisse urbaine,  des emplacements de stands et des aires de jeux… sont prévus. Un escalier sera percé sous la ligne n° 1 du métro dans une seconde phase de travaux, en 2019 voire 2020. 

    Quant à la circulation automobile et des motos, ainsi que des bus, elle se fera sur des voies à deux sens en fer à cheval. La baisse du trafic ets estimée à 40%. Quid des embouteillages, d'autant que la rue Saint Antoine sera en sens unique à partir de la place et la sortie par la rue de Lyon sera réservée aux transports en commun, aux taxis ainsi qu'aux vélos ? Un déport du trafic est donc à prévoir sur d'autres axes voisins.  

    Les riverains qui ont assisté à cette présentation faite par la mairie de Paris n'ont pas caché leurs craintes de voir transformer la place en un grand espace où les cyclistes et adeptes du skate, des rollers et autre trottinette feront la loi et l'anarchie régnera ! Pour ce qui est de l'espace pique-nique du côté du boulevard Richard Lenoir, il n'a pas séduit grand monde…

    Et comme il fallait s'y attendre, un des participants à cette réunion a fait un parallèle avec le réaménagement de la place de la République en s’inquiétant à juste titre que soit donné un aspect trop minéral à la place. Ce qui serait dommage effectivement et au final banaliserait  les transformations annoncées.

    Dominique Feutry

     

  • Serres auteuil géoLes Serres d'Auteuil (Photo GEO)

     

    "Sites & Monuments" est la marque de la Société pour la Protection des Paysages et de l'Esthétique de la France (SPPEF), une association nationale reconnue d'utilité publique depuis 1936. Elle est présidée par Alexandre Gady que nous connaissons bien dans le Marais par son guide historique et architectural intitulé "Le Marais" édité chez "Le Passage".

    "Vivre le Marais !" est membre de cette association qu'elle soutient et se réjouit de constater à la lecture de sa lettre 224 du 15 décembre 2017 que notre convergence est totale sur les dossiers que nous suivons et commentons. Nos lecteurs sont invités à lire cette lettre dont ils apprécieront le contenu et le ton déterminé. Ils y retrouveront les thèmes que nous avons traités au fil des semaines (liste non exhaustive) :

    • Sauvons les serres d'Auteuil !
    • La grande roue de la Concorde doit partir…
    • Le patrimoine français est un atout. Nomination de Stéphane Bern pour sa sauvegarde
    • Défense des ABF (architectes des bâtiments de France) et de leur rôle
    • Interventions auprès de nos parlementaires sur la loi CAP (création architecture et patrimoine)
    • Doutes sur l'efficacité et la pertinence de l'éolien
    • Lutte contre l'invasion de la publicité
    • Dé-densification de Paris au profit d'espaces verts (ailleurs que sur les toits !)
    • Rééquilibrage entre Paris et le reste du territoire
    • Traitement pragmatique de la question énergétique et de la pollution (article du 7 décembre 2017)
    • Sérieuses réserves à propos de l'accueil des JO de 2024 à Paris

     

    RoueLa roue de M. Campion de retour place de la Concorde…

     

    Il est toujours rassurant de constater qu'on n'est pas seul à affirmer des positions sur des sujets de cette importance. Le fait qu'une organisation qui a le sérieux et la compétence de "Sites & Monuments" soit en résonance avec nous est un fort encouragement à poursuivre et accentuer des combats aussi pacifiques et  légitimes que ceux que nous menons.

    Gérard Simonet

     

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    Vue de la façade 106-108 rue du Temple (IIIe) de l'immeuble concerné par l'opération de logements sociaux et ayant abrité de 1920 à 1925 un central téléphonique 

      

     

    La mairie du IIIe, constatant la baisse du nombre des habitants de l'arrondissement  (l'article du Parisien du 02 janvier 2017 intitulé "Paris perd des habitants : Airbnb pointé du doigt" avance, s’appuyant sur les chiffres de l'INSEE, – 0,30% contre – 1,00% pour le IVe), estime sans doute détenir la solution miracle et pouvoir endiguer le phénomène qui touche aussi les autres quartiers du centre de Paris en augmentant de façon significative le parc de logements sociaux. Pourtant la loi SRU-renforcée par la loi ALUR- qui a instauré des quotas de logements sociaux, n'a jamais précisé que ceux-ci devaient l'être aussi par arrondissement.

    Après l'annonce de l'importante opération d'aménagement de 70 logements sociaux dans la caserne des Minimes (notre article du 28 novembre 2017), une nouvelle opération vient d'obtenir l'agrément de la Direction de l'Urbanisme (Bulletin municipal officiel  de la Ville de Paris du 12 décembre 2017) aux 106-118 rue du Temple (non loin de l'aménagement d'un hôtel de luxe, notre article du 04 septembre 2017), 61-67 rue des Archives et 23-35 rue Pastourelle (IIIe) dans des locaux "Art Déco" dus à l'architecte François Le Cœur, occupés par France Telecom, attenant à la Poste des Archives.

    Une partie des logements feront face aux Hôtels de Villeflix, de Montescot, de Tallement, Le Pelletier de Souzy (notre article du 24 juillet 2017) et, en diagonale, à l'Hôtel de Tallard (voir notre article du 19 août 2014). 

    En l'espèce l'annonce stipule (page 4591): " Restructuration avec changement de destination partielle d'un bâtiment de bureaux  de 3 étages sur 2 niveaux de sous-sols,  sur rue et cour, en habitation (29 logements sociaux créés), avec construction de mezzanines du rez-de-chaussée au dernier  étage, démolition partielle du bâtiment côté arrière pour agrandissement de la cour dédiée aux logements, modification des liaisons verticales, création de rampes d'accès aux sous-sol avec diminution de places de stationnement (14 au lieu de 21), modification  de la façade du rez-de-chaussée côté rue pour création d'accès aux logements , local poubelles et bureau avec habillage de la façade des  bureaux et dépose des équipements techniques  en toiture-terrasse avec implantation de souches de cheminées. Surface supprimée : 676 m2. Surface créée : 460 m2. Surface totale : 9 3712m2.- Date d'enregistrement 03-11-2017." 

     

    Vue des bâtiments concernés par l'aménagement prochain de logements sociaux 61-67 rue des Archives (IIIe)   

     

    Cette volonté de favoriser les logements à tout prix n'est-elle pas devenue une chimère compte tenu des coûts, donc de l'endettement (jusqu'à 60 ans pour certains emprunts) et de la charge de la dette ainsi générés que supporte la collectivité, sans oublier le coût futur des immanquables travaux périodiques d'entretien qui seront effectués ? Lire l'analyse qu'en fait RT France. Il s'agit même, alors que l'on en connait tous les désagréments pour notre pays, de faire porter une partie du remboursement de la dette aux générations futures !

    Nous l'écrivions il y a peu encore, cette situation ajoutée à  l'ambiance perpétuelle de fête nocturne encouragée par les élus parisiens, notamment dans nos quartiers, combinée à la mainmise des meublés touristiques sur un partie significative du parc immobilier génère la fuite des habitants traditionnels. Ces derniers sont excédés de subir les nuisances que l'on sait, ils ont du mal à se loger et sont tout à fait conscients de contribuer par leurs impôts à favoriser, bien malgré eux, cette évolution qui détériore leur qualité de vie. 

    Aussi, il est évident que nous ne croyons pas un seul instant que la multiplication des logements sociaux qui alimente la pénurie de l'offre de logements soit la panacée pour reconquérir les arrondissements en perte de vitesse en matière d'évolution démographique. Cela relève en fait d'une mauvaise stratégie et d'une vision à courte vue.

    Dominique Feutry

     

  • VueEnsemble57 rue des Archives (IIIe), 29 novembre 2017 (photo VlM)

     

     

    Quarante huit heures chrono : le temps qu'il a fallu aux services de la propreté de la Ville de Paris pour enlever ces affiches sauvages commanditées par un annonceur qui n'ignore rien du caractère illégal du service qu'il souscrit auprès d'un prestataire qui se flatte de contourner la loi.

    A l'un comme à l'autre nous disons à ces vandales "Dans le Marais, passez votre chemin !". La population est attentive au respect du patrimoine dont elle est dépositaire. Vos affiches seront enlevées et l'opprobre pèsera sur les produits et les boutiques dont vous êtes censés faire la réclame.

    Précisons que la signalisation de cet affichage a été effectuée sur l'application "DansMaRue" de la mairie de Paris dont voici à nouveau le lien .  Si vous constatez d'autres affiches du même genre, utilisez l'application pour les faire retirer. On peur regretter à ce propos que l'inspection ne soit pas effectuée par la mairie elle-même et qu'il faille que les citoyens s'en mêlent…

    C'est néanmoins un service qui fonctionne généralement bien. En demandant l'enlèvement nous défendons nos quartiers car une affiche qui ne dure pas ne sert en rien les intérêts de l'afficheur et de l'annonceur, qui sont touchés au portefeuille qui leur sert de cœur.

    Notre mise en garde ne signifie pas qu'ils peuvent agir impunément en dehors du Marais. Le "Règlement Publicité de la Ville de Paris" est valable partout mais il appartient à nos amis d'autres arrondissements de réagir comme il se doit avec l'aide des services municipaux, comme nous le faisons ici en remerciant et complimentant au passage les services de la Ville.

     

  • 28 juin

    28 juin 2017. Chacun célèbre l'intervention de la mairie qui a délimité les terrasses ouvertes avec des croisillons

     

    29 novembre

    10 novembre 2017 : le Café de droite, "Joséphine", absorbe les croisillons dans une terrasse fermée qui n'a pas d'autorisation

     

    30 nov

    30 novembre 2017 : comme s'ils s'étaient donné le mot, le Café de gauche, "La Terrasse Ste Catherine", installe sa propre terrasse fermée non autorisée

     

    Va-t-on vers une situation où l'emporte l'impunité ? Des procès-verbaux ont été dressés, nous dit-on, transmis vers le Procureur. Les contrevenants pourraient être traduits en justice et les riverains reconnus partie civile ou plaignants. Le nouveau Maire Ariel Weil va faire l'expérience du feu. Notre Député, Pacôme Rupin (LREM) de son côté, se propose d'agir sur la loi en faisant durcir les sanctions par une action au parlement.

    Chapeau en tout cas à cet acte de culot de la part des commerçants qui font preuve d'une incivilité étonnante !

    Le Collectif de riverains de la place