Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

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    Ghibli fileFile de 50 mètres devant le 19-21 rue des Archives (IVe), devant la boutique des produits dérivés Ghibli

     

     

    "The Kooples", le marchand de prêt-à-porter qui lui fait pendant, doit faire grise mine car sa devanture est oblitérée et sa porte interdite d'accès par la file d'attente des amateurs de produits dérivés Ghibli dont la boutique est ouverte tous les jours même le dimanche jusqu'au 24 décembre de cette année. Le succès est tel que les gens doivent attendre sous contrôle d'une hôtesse. On n'est pas loin du ticket numéroté de la Sécurité Sociale !

    Le studio Ghibli Inc est l'équivalent japonnais de Walt Disney et sa renommée n'a plus vraiment à envier à son illustre concurrent américain. Fondé par Hayao Miyazaki en 1985, son studio produit des longs et courts métrages d'animation qui connaissent de nos jours et dans le monde un énorme succès (la princesse Mononoké, le voyage de Chihiro, Kiki la petite sorcière et le prochain attendu : Le garçon et le héron, etc…).

    Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que ses produits dérivés soient recherchés chez nous à l'approche de Noël et que la société commerciale qui les diffuse ait choisi le Marais, dont l'attractivité n'est plus à démontrer.

     

    Ghibli imageUn personnage de Ghibli

     

    Il est regrettable toutefois que la population du quartier se voie dépossédée du trottoir sur une longueur notable et que l'accès aux autres commerces soit un parcours du combattant !

    Une fois encore, c'est la rançon du succès !

    GS

     

  • PortailLe portail de l'Hôtel Raoul, 6 rue Beautreillis (IVe)

     

     

    Michel Cribier, le président de l'association "Le portail de l'Hôtel Raoul" donne le signal de la restauration du monument. Nous reproduisons ci-après le texte de sa déclaration qui fournit de nombreux détails de l'exécution du projet.
     
    On y retrouve l'annonce de la subvention de 10.000 € que notre association a décidé d'affecter aux travaux. Le chiffre est élevé comme M. Cribier le souligne. A ce titre, il ne me parait pas inutile de fournir des précisions sur notre motivation et sur l'origine des fonds.
     
    Nos statuts le précisent : l'objet de l'association est triple : respect et sauvegarde du patrimoine, protection de la qualité de vie des habitants et organisation d'activités et manifestations culturelles. Le portail est reconnu comme un élément du patrimoine architectural et historique du Marais. Il appartient à la première catégorie.
     
    Les fonds résultent des excédents d'exploitation que nous avons accumulés sur une période de près de 25 ans grâce à une gestion serrée et le recours aux moyens modernes de traitement de l'information : logiciels de gestion, messagerie électronique, réseau sociaux.
     
    Nous n'avons bénéficié d'aucune subvention de quelque origine que ce soit. Soucieux de notre indépendance, nous préférons le loup famélique de la fable de La Fontaine au chien bien nourri qui porte au cou les traces du collier. Certains auraient bien voulu nous épauler…. Nous les avons écartés.
     
    Nos finances se sont pourtant bien portées. Les adhérents sont nombreux. La cotisation est modeste mais le nombre des adhérents compense, et certains d'entre eux sont spontanément généreux voire très généreux. Les actions en justice, Correctionnelle et Tribunal de Police, nous ont procuré des dommages-intérêts significatifs avec plusieurs procès gagnés.
     
    Après notre contribution à la restauration du portail, nos réserves nous permettent encore d'agir en mécènes dans l’organisation de concerts lyriques ou instrumentaux. Ces fonds sont mobilisables aussi pour soutenir des actions en justice contre les auteurs de nuisances inacceptables, sonores notamment.
     
    Cette attitude générale peut durer quelque temps sans qu'il soit nécessaire de solliciter la contribution financière de nos adhérents. Le moment viendra cependant où l'association devra décider d'un nouveau départ. Son champ d'action et sa notoriété sont tels que des gens dynamiques et compétents, attachés au lien social, devraient relever le défi. Je les y aiderai bien entendu dans la limite de mes forces et de celles des membres de notre conseil d’administration.
     
    Gérard Simonet
     
     
    Voici le message de Michel Cribier :
     
     
    En ce début d’automne il est grand temps de vous donner quelques informations sur les nombreuses avancées de ces derniers mois sans vous cacher les difficultés restantes en vue de la restauration du Portail de l’Hôtel Raoul.
     
    Le 4 juin dernier La Fête du Portail a réuni environ 50 à 70 personnes. Sous un beau soleil ils ont pu écouter des morceaux de musique de l’ensemble Amaranthe. Des compagnons tailleur de pierre, verrier, menuisier ont réalisé des œuvres et initiés les participants à ces techniques d’art. Karen Taïeb, adjointe à la Mairie de Paris en charge du patrimoine, Ariel Weil, maire de Paris Centre, Clara Chassaniol députée de Paris,  Corine Faugeron et Aurélien Véron conseillers de Paris et fidèles soutiens de cette cause nous ont honorés de leurs présences. Le lancement des travaux a été symbolisé par le dévoilement de l’inscription au fronton du Portail Raoul.
     
    Cette manifestation a permis de lancer la campagne de dons. Nous avons ainsi recueilli 3 835 € provenant de 34 donateurs particuliers. Cette collecte de fonds bien qu’encourageante et se rajoutant aux fonds propres de l’association (25 000 €) est loin de couvrir le budget nécessaire à la restauration du portail (maçonnerie et huisserie) par des entreprises classiques.
     
    Depuis de nombreuses années l’association "Vivre le Marais !" soutient ce projet de restauration et s’est fait souvent écho dans son blog des multiples péripéties autour du portail. Aujourd’hui c’est une subvention généreuse de 10.000 € qui couronne son soutien. Que l’association et son président Gérard Simonet en soient très sincèrement remerciés
     
    Et, » last but not least »  le 4 octobre dernier, le Conseil de Paris a voté une subvention de 40.000 € à notre association, complétée par 10.000 € que verse la Mairie de Paris Centre. Un grand merci à Mme Karen Taiëb et à M. Weil ainsi qu’à Mme Faugeron et M. Véron pour cet important soutien financier.
     
    L’association se trouve donc dotée d’un budget d’environ 90.000 € avant d’engager les travaux. Une telle somme peut sembler confortable mais tout est loin d’être rose.
     
    Tout d’abord les contraintes réglementaires restreignent les possibilités d’intervention des élèves du lycée Hector Guimard ; il faut donc qu’une entreprise classique de maçonnerie supplée aux tâches non couvertes. Pour ce faire nous avons accepté le devis de Techno-Pierre pour un montant de 80.000 €. Nous sommes toujours en attente de l’autorisation de travaux et à ce jour l’entreprise prévoit de débuter le chantier en janvier 2024.
     
    Les vantaux du portail sont l’autre gros poste de travaux. Plusieurs sociétés spécialisées ont présenté des devis dont les montants s’échelonnent de 51.000 à 75.000 €. Il semble nécessaire de déposer les vantaux pour effectuer cette restauration dans leurs ateliers. Il est toujours espéré que le lycée Léonard de Vinci, spécialisé dans ce genre de travaux, puisse contribuer à cette partie mais sa réponse se fait attendre. De premiers échanges ont eu lieu avec l’Architecte des Bâtiments de France portant sur la couleur du portail rénové.
     
    On voit donc que l’ensemble des coûts est loin d’être assuré à ce jour. C’est pourquoi en tant que membres du Conseil d’administration de l’association il serait très utile que vous puissiez convaincre vos amis, vos proches de nous aider financièrement dans cette tâche et pour ceux qui ont oublié de le faire jusqu’à présent de contribuer vous mêmes. Je vous rappelle le lien pour les dons défiscalisés :
     
     
     
  • Pac nettRue du Pont aux Choux (IIIe), propre comme un sou neuf après "l'intervention d'envergure" la veille des équipes de Propreté de Paris. Pour en savoir plus sur cette voie au nom insolite, lire ou relire cet article ancien…

     

     

    Le Maire de Paris-centre, Ariel Weil, nous informe que les services de Propreté de Paris sont intervenus rue du Pont aux Choux dans le IIIe pour nettoyer tous les rideaux métalliques.

    Nous insistons depuis des semaines sur la nécessité pour Paris et ses représentants de soigner l'esthétique de la Ville, dans l'absolu car nous avons tous une exigence de beauté pour notre lieu de résidence, a fortiori quand on sait que les projecteurs vont se braquer sur nous avant et pendant les Jeux Olympiques de 2024.

    On le reconnait, l'affichage sauvage et les tags ont régressé et on s'en réjouit. Il reste en revanche la problématique des rideaux métalliques. Ils offrent une surface considérable aux vandales et il n'est pas possible aux services de la mairie d'intervenir sans l'accord et la coopération des gérants des boutiques.

    Nous comprenons des informations qui nous parviennent que la mairie aurait décidé de mettre ce problème en attente, en procédant malgré tout, rue par rue, à une intervention annuelle avec la volonté d'en tirer les enseignements et adapter sa politique en conséquence.

    Pac atOn est toujours rue du Pont aux Choux. Ce magasin et ses rideaux métalliques sont restés "dans leur jus", comme pour témoigner de ce que c'était avant, et plus probablement en raison de difficultés administratives dans la relation avec le gérant…

     

    Il est probable que la rue du Pont aux Choux ait bénéficié de ce régime mais on en conclut qu'il n'y aura peut-être plus de nettoyage avant un an, une garantie que les tagueurs exposeront leurs œuvres pendant tout ce temps…. C'est loin de la politique que nous défendons, qui est elle basée sur une intervention immédiate apte à décourager ces vocations nuisibles….

    Nous espérons que la Ville se rende à cette évidence et dégage les moyens de la mettre en application.

    Gérard Simonet

     

    Attention !!! Ne ratez pas notre spectacle exceptionnel du 19 octobre : CARMEN, opéra-comique de Georges Bizet en version de concert avec 10 artistes. Voyez l'affiche et retenez vos places en cliquant  ici….

     

    Postscriptum du 2 octobre

    Le Maire de Paris-centre réagit à notre article. On vient de recevoir en substance le message suivant de son conseiller Alexandre Bondoux : "Nous avons mis en place des actions renforcées pour le traitement des tags et graffitis. Depuis 2020, plus de 79.000 opérations ont été effectuées à Paris-centre. Le propriétaire du commerce « TARTAIX » a refusé l’intervention de traitement de ses rideaux métalliques. La procédure en vigueur nous oblige à obtenir l’accord du commerçant avant de procéder au nettoyage. Nous maintenons nos efforts pour le convaincre de s'y conformer."

     

  • BouquetLe "Bouquet des Archives", 31 rue des Archives (IVe) (Photo VlM/PM)

     

     

    Lorsque le signal a été donné par la Maire de Paris en 2020 pour déployer des "terrasses estivales" sans contraintes, certains bars-restaurants se sont livrés à des excès en tout genre pour attirer le plus possible de consommateurs. Un des proches du "Bouquet" s'est particulièrement distingué, chacun l'identifiera. Il est d'ailleurs rentré depuis dans le rang….

    Le "Bouquet des Archives" en revanche est resté sage et nous nous en sommes réjouis. Il est en train de nous décevoir avec cette décoration de mauvais goût, tellement contraire à l'esthétique du Marais dont il profite pourtant de la réputation et du prestige.

    Nous souhaitons que la mairie de Paris-centre et l'ABF (architecte des bâtiments de France) s'y intéressent et demandent gentiment au gérant de cet établissement de retirer sa décoration douteuse. Promis, juré, il n'aura pas un client de moins, au contraire ! Avec en prime notre estime !

     

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    Hôtel raoul portail 11 09 20Portail de l'ancien Hôtel Raoul, 6 rue Beautreillis (IVe). Nous annoncions dans un article daté du 31 août 2022  : "Le portail de l'hôtel Raoul, la fin programmée de ses souffrances !", que nous étions en bonne voie de le sauver. C'est chose faite désormais.

     

     

    Au cours d'une réunion qui s'est tenue à l'Hôtel de Ville le 18 avril, en présence et sous l'autorité de Karen Taieb, Maire-adjointe de Paris en charge de l'Histoire de Paris , nous avons été informés de la fin de l'incertitude qui planait sur le sort de cette pépite du patrimoine parisien.
     
    La réunion rassemblait autour de Mme Taieb : Thierry Ballereau, sous-directeur du Patrimoine de Paris, Emma Morelle représentant le Maire de Paris-centre Ariel Weil, Marie-Laure Berenguier Proviseure du lycée Hector Guimard, Frédéric Thibault Compagnon Tailleur de pierres des Devoirs Unis, Pierre Lucot architecte DPLG, Anthony Bécaud Atelier Chevallier et Claude Verrier, Vice-président Trésorier de "Vivre le Marais !".
     
    Sans oublier le porteur du projet, Michel Cribier, Président de l'association "Le Portail de l'Hôtel Raoul", à qui l'on doit d'avoir convaincu par son engagement et son opiniâtreté ceux et celles qui tenaient en mains le sort de la restauration du portail.
     
    Dès l'ouverture de la réunion, Karen Taieb, dont on souvient qu'une partie de sa carrière politique s'est déroulée dans le IVe, annonçait un soutien à l'association du Portail de 10.000 € de la Mairie de Paris Centre et  de 40.000 à 50.000 € de la Mairie de Paris. La restauration du portail achevée, il devra être cédé pour 1 € symbolique à la Ville de Paris.
     
    "Vivre le Marais !" pour sa part a confirmé son accord pour financer l'opération par une aide pouvant atteindre 10.000 € .
     
    Il est précisé par M. Ballerrau que ces sommes seront débloquées au fur et à mesure de l'avancement des travaux avec une fraction (30 %) à titre d'avance. Un dossier pour cette subvention doit être déposé à l'été précisant le calendrier, le découpage du chantier et les devis actualisés.
     
    Pour Mme Berenguier l'intervention des élèves du lycée Hector Guimard se fera sur place dans le cadre d'un "chantier école". Elle indique que cette restauration pourra être considérée comme un "chef-d’œuvre" comptant pour le bac 2024. Les tâches assurées par les élèves portent essentiellement sur la maçonnerie mais aussi sur le suivi de l'organisation du chantier de restauration. Cette partie pourrait débuter dès septembre 2023.
     
    Hors réunion Mme Berenguier s'est proposée de contacter le directeur de l’École Boule pour voir si la partie huisserie pourrait être prise en charge par ses élèves.
     
    Pierre Lucot établira un rétro planning avec le mois de juin 2024 comme date butoir (JO obligent. Il devra aussi discuter des devis en possession de l'association pour voir ce qui peut être mis en options susceptibles d'être levées en fonction des dons recueillis. Ces travaux peuvent être menés à bien en 3 mois (janvier à mars 2024).
    Une déclaration préalable de travaux doit être déposée sans tarder.
     
    Pour Michel Cribier ces soutiens publics et privés qui s'ajoutent aux fonds propres de l'association vont donc permettre de lancer prochainement la restauration du portail de l'Hôtel Raoul. Un vieux rêve qui devient réalité !
     
    Plusieurs actions sont programmées pour faire connaître cette restauration et rassembler d'autres fonds :
    • La Fête du Portail qui se tiendra le dimanche 4 juin 2023 dans l'après-midi
    • "Vivre le Marais !" assurera la communication auprès de ses adhérents et lecteurs du blog
    • La Mairie de Paris informera la presse de cette prochaine restauration.

    MC

     

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    Terrasse estivaleTerrasse estivale typique au carrefour Beaubourg/Rambuteau (IVe). Barrière bois ajourée, hauteur 1,10 mètre

     

     

    Il y a eu un vent de panique à la mairie de Paris (et d'ailleurs) en 2020 quand l'épidémie déclencha le confinement généralisé et la fermeture des établissements recevant du public comme les bars et les restaurants. La Maire de Paris Anne Hidalgo a donné l'impression d'ouvrir alors la jarre de Pandore en autorisant leurs exploitants à occuper l'espace public sans modération.

    Ils ont été nombreux à utiliser cette liberté nouvelle pour étendre leurs terrasses, certains avec une exubérance qu'on a pu juger légitimement choquante.

    L'épidémie a cessé en 2022 mais chacun se doutait qu'on ne reviendrait pas à la situation antérieure, au nom du principe des "droits acquis", en feignant d'ignorer que ce qui est un droit pour les uns peut être un châtiment pour d'autres, en l'espèce des nuisances pour ceux qui vivent dans les parages des nouvelles terrasses dites "estivales" (du 1er avril au 31 octobre). Voir Terrasses et Etalages à Paris.

    Cette appréciation se complique du fait que la mairie a poursuivi en parallèle sa politique d'expulsion des voitures de la chaussée pour laisser plus de place aux piétons en élargissant les trottoirs. Elle a créé une sorte de marché donnant/donnant avec les riverains : voulez-vous des voitures devant chez vous ou des terrasses à leur place, en suggérant que le bilan esthétique est généralement favorable aux terrasses pour autant qu'elles soient dessinées avec goût ?

    A cette interrogation, et pour qu'elle soit pertinente, il faut ajouter un curseur : combien de mètres carrés de terrasses contre l'équivalent de chaussée ? Si le ratio est de un pour un le combat est perdu. S'il est de un pour deux, on doit réfléchir. Si on va jusqu'à trois ou plus, le riverain est gagnant. Si on se réfère à des espaces traités comme les rues Charlot, Poitou et Saintonge (IIIe), il semble en première analyse que les habitants soient gagnants.

    Ouvrons le débat sur le sujet. S'attaquer sans discernement aux terrasses estivales n'est pas nécessairement un bon combat si on n'examine pas le contexte. Leur faire bon accueil suppose par ailleurs que l'environnement s'y prête comme on vient de le voir, et que les service de police de la mairie veille au respect du règlement qui les régit (RET du 11 juin 2021)

     

  • PicassoSur fond de décor mural de Paul Smith, le fils de Pablo Picasso et de son épouse en 1918 la danseuse Olga Khokhlova, Paul en tenue d'Arlequin

     

     

    Inauguration lundi dernier 6 mars d'une exposition consacrée à Pablo Picasso, en prélude à la célébration le 8 avril 2023 du 50ème anniversaire de sa disparition et aux cérémonies en l'honneur de son œuvre et de l'héritage artistique qu'il a légué à la France et au monde.

    Pour célébrer l'événement, le musée national Picasso-Paris à invité le designer britannique Sir Paul Smith, dont on connait le goût pour la couleur, à se charger de la décoration de toutes les salles du musée pour mettre en valeur la collection .

    Le long du parcours, "les deux créateurs se rencontrent, autour d'un  amour partagé pour des objets ou des costumes, et une mise en espace des œuvres inventive et spectaculaire" (dossier de presse).

     

    Célébration Picasso, La collection prend des couleurs

    Direction artistique Paul Smith

    Musée Picasso Paris

    7 mars au 27 août 2023

     

     

    L'art de la rue, révérence gardée, n'a pas voulu être en reste. La fresque du pignon du 95 rue Vieille du Temple, carrefour Quatre-Fils (IIIe) a fait peau neuve sous la signature de Fleur Blume, mandatée comme d'habitude par le patron de la brasserie La Perle Jean-Fi.

    Il y a de la délicatesse dans cette œuvre éthérée. Elle contribue avec élégance à la mise en valeur du secteur.

     

    Fresque fleur blume 13 03 23Mur du Marais, Fleur Blume (*)

     

    (*) Fleur Blume : formée aux Beaux-Arts de Paris et originaire du Sud de la France, c'est une artiste peintre pluridisciplinaire qui maitrise, entre autres, la peinture à l'huile et l'acrylique, le spray, le fusain et la gravure (Wikipédia).

    GS

     

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    Open café vacant 03 03 23Devanture de l'ex Open-Café, 17 rue des Archives (IVe). C'était l'un des plus beaux établissements du Marais ! (Photo VlM – clic gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

     

    La mairie de Paris a marqué des points dans sa lutte contre l'affichage sauvage. Les espaces libres sur les murs-pignons de certains immeubles comme le 36 de la rue des Archives dans le IVe ont trouvé la paix grâce à une politique répressive à l'égard de annonceurs.

    Il reste un cas de figure où à l'évidence ses services sont inopérants : quand une devanture est en déshérence du fait d'un changement de propriétaire ou de gérant, une nuée de charognards de la pub accourent pour appliquer sur les surfaces existantes, sans considération pour les publicités qui y sont déjà, des couches d'affiches qui l'une sur l'autre finissent par constituer une croute de plusieurs centimètres d'épaisseur !

    Le travail est fait au vu et au su des passants : chacun de nous a déjà repéré ces gens qui arrivent avec leurs stock d'affiches et leur seau de colle pour appliquer avec leur brosse à rallonge la même affiche en 10, 20 ou 30 exemplaires ! Une fois le travail accompli, le colleur sort un téléphone pour prendre son travail en photo. C'est probablement sur cette base qu'il est rémunéré.

    Le résultat est esthétiquement désastreux comme on le constate avec l'Open Café et il se reproduit partout où un changement est en cours. Le donneur d'ordre est pourtant en infraction. Comment se fait-il que la police municipale qui assiste au manège comme nous (pour autant qu'elle ne reste pas dans ses cantonnements… ) ne remonte pas à l'employeur du colleur ou même à l'annonceur qui est généralement une marque avec pignon sur rue ?

    GS

     

  • Art streetMur-pignon du 95 rue Vieille du Temple, carrefour Quatre-Fils (IIIe)

     

     

    A deux pas du musée Picasso, on ne peut pas tout se permettre. Ce mur-pignon a été pourtant pendant des années le musée des horreurs et le dépotoirs de tous les barbouilleurs en mal de sévices visuels infligés à la Ville.

    Pour ceux qui auraient oublié un passé qui n'est pas forcément tout rose, voici à quoi ce mur ressemblait :

     

    Quatre fils tags

    Si, si, je vous garantis que c'est le même. La 4 mai 2014. Voyez les armoires qui témoignent…

    Entre ces deux époques, un homme s'est intéressé au sujet. Propriétaire de la brasserie "La Perle", en face de ce mur et en diagonale, et de trois autres établissements dans le Marais, Jean-Philippe Nikoghossian s'est approprié le mur pour en assurer et garantir la décoration. Il ne s'est pas exposé à des poursuites au civil car il a négocié l'accord du propriétaire du pignon mais il n'est pas certain qu'il soit en règle avec les services de la mairie eu égard au RLP (règlement local de publicité) de Paris.

    Il aurait cependant été incongru que la mairie le sanctionne alors qu'elle s'est montrée incapable, là et ailleurs, de faire régner l'ordre vis à vis des barbouilleurs de tout poil qui défigurent le paysage urbain. Il est même plus que probable que la mairie s'en réjouisse car M. Nikoghossian lui retire une épine du pied, à l'exemple d'un autre site au carrefour Bretagne-Charlot qui accueille lui aussi une fresque monumentale de son cru.

    Le créateur de la fresque est la franco-péruvienne Hydrane Lo (alias H²O – l'eau), 35 ans. Elle vit et travaille à Paris. Voici comment elle décrit son style : "j'utilise un langage graphique abstrait plein de détails mais qui reste énigmatique. Mon expression graphique est très similaire aux formes dessinées dans le désert de Nazca (Pérou). Les détails sont visibles mais ils restent abstraits et mystérieux, entre l'infiniment petit et l'infiniment grand."

    Ne passez pas devant le carrefour sans vous arrêter un instant pour la contempler ! Vous pouvez ensuite aller boire un verre en face…

    GS

     

  • Ju'bisLe Ju', brasserie 16 rue des Archives (IVe)

     

     

    Ils sont là depuis trois ans au moins ces parapluies colorés qui forment un univers ciel de lit au-dessus du trottoir et de la terrasse. Ces corolles au nombre de 24 ne sont pas laides en soi et elles ont bien résisté aux intempéries depuis qu'elles sont là mais on se demande au nom de quelle permission elles ont ainsi pris possession de l'espace public.

    Le Maire de Paris-centre, après quelques hésitations sans doute, a décidé – comme nous – de fermer les yeux et de se dire "Autant en emporte le vent !". On se dit quelques fois, face à une infraction, que les choses s'arrangeront toutes seules… On n'est pas à Marseille hélas, où un bon coup de mistral aurait mis fin aux hésitations !

    Le miracle ici ne s'est pas produit, bien au contraire, et l'établissement s'est doté de bâches plastiques pour fermer sa terrasse. Nous savons que depuis 2011 et la nouvelle réglementation des étalages et des terrasses, les bâches plastiques tout comme le chauffage des terrasses ouvertes sont interdits à Paris. Nous sommes ici de surcroît dans le SPR (site patrimonial remarquable) du Marais qui a ses exigences propres en matière d’esthétique.

    Les établissements voisins respectent peu ou prou ces contraintes et ne comprennent pas que la mairie de Paris-centre ne soit pas encore intervenue pour rétablir l'ordre et l'égalité de traitement. Nous sommes dans notre rôle en les soutenant. L'attractivité du Marais, dont les commerces profitent, ne supporte pas qu'on porte atteinte aux règles qui en régissent l'harmonie. Ceux qui les enfreignent oublient qu'en s'écartant du droit chemin ils menacent tout simplement de tuer leur poule aux œufs d'or !