Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

  •   AaLa rue des Barres entre l'église Saint-Gervais Saint-Protais et la MIJE (IVe)

     

    Dans ce vieux Paris si cher aux habitants et prisé des touristes du pourtour de l'église Saint-Gervais Saint-Protais, se nichent 3 rues et passage pittoresques qui donnent bien une représentation de ce que fut la ville au Moyen-Age.

    La rue des Barres qui mesure 130 mètres et rejoint les rues François Miron et de l’Hôtel de Ville est appelée ainsi en raison de moulins implantées au lieu-dit des Barres au bord de la Seine toute proche. Comme beaucoup de rues elle a connu plusieurs dénominations, Moulins des Barres puis Moulins du Temple (propriétés alors des templiers) puis Saint-Jean de Gréve  (du nom de l’église Saint-Jean-en-Grève toute proche  démolie en 1837 pour construire des extensions de l’hôtel de Ville) et enfin rue du Chevet Saint-Gervais  puis Malinvaud avant de devenir la rue des Barres pour une partie de sa section initiale.

    L’alignement des maisons a eu lieu plus tardivement. Au sud  la voie est munie  d’escaliers. Un hôtel  particulier dit Hôtel des Barres devenu Hôtel de Saint-Maur puis de Charny occupait l’extrémité vers le fleuve.  Il fut détruit pour laisser passer le rue du Pont Louis Philippe. 

    Sur un côté face à une des entrées de l’église débouche la rue du Grenier sur l’Eau.  Elle tient son appellation d’un dénommé Garnier qui a occupé l’endroit. Depuis l’an 2000, elle ne mesure plus que 30 mètres après qu’elle ait été  tronquée. La  section qui lui a été enlevée entre les rues du Pont Louis Philippe et Geoffroy l’Asnier a été rebaptisée l’Allée des Justes car elle longe le Mémorial de la Shoa.

     

    BbLa maison à colombages du XVIème siècle abritant à l'angle des rues des Barres et  du Grenier sur l'eau la MIJE (maison internationale des jeunes) (IVe)

     

    Son intérêt, outre son aspect, repose sur la maison à colombages formant angle avec la rue des Barres datant du XVIème siècle, bâtie originellement pour l’abbaye des Dames de Monbuisson (établie à Pontoise). L’encorbellement monté sur des consoles imposantes est souvent cité en référence.  Elle est devenue Maison Internationale des Jeunes  (MIJE) après son acquisition par la mairie  de Paris en 1972. il est intéressant de noter que cette rue a abrité durant les XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles le siège de la puissantes corporation des marchands.  Des fouilles ont permis de mettre à jour des fours de potiers comme souvent le long de la Seine.  Dommage que cette petite artère témoin d’un riche passé soit souvent si sale et encombrée de détritus.

      Cc Le passage du Gantelet entre la rue des Barres et la rue des Brosses (IVe)

     

    La 3ème voie est en fait l’agréable et étroit  passage du Gantelet,  ex passage Saint-Gervais.  Il  longe la façade sud de l’église et permet de rejoindre par la rue des Barres,  la rue de  Brosse près de la place Saint-Gervais.  Rattaché au service des parcs et jardins,  il est fermé par 2 grilles qui ne sont ouvertes que pendant la journée. De ce chemin on aperçoit des parties inconnues telles des cadrans solaires sur le mur de l’église ou de l’autre côté les 3 encadrements de fenêtres anciens posés dans  le jardin de la maison des compagnons du devoir toute proche.

    Dominique Feutry

     

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    Rivoli le parisien 31 07 17Rue de Rivoli (IVe) (Photo "Le Parisien")

     

     

    La presse a relaté récemment la mise en garde du Préfet de Police Michel Delpuech à la Maire de Paris au sujet des travaux d'aménagement d'une piste cyclable à 4 voies rue de Rivoli dans le cadre du plan vélo (Le Parisien 31/07/17)

    Les travaux viennent de débuter sur la première tranche entre la rue Pavée et la rue Vieille du Temple (IVe). Pendant et après ces travaux, compte tenu de la voie réservée aux bus, la principale artère de la capitale empruntée par les automobilistes ne sera plus qu'à une seule voie au lieu des deux existantes déjà insuffisantes pour absorber le trafic.

    C'est sur ce point précis que le Préfet est intervenu auprès de la Maire. Dans son courrier datant du 24 juillet il met l'accent sur les embouteillages, le blocage de la circulation, les difficultés de livraison des commerces nombreux sur cette voie, mais il pointe surtout l'impossibilité qu'auront les services de sécurité (police, pompiers, ambulances …) pour intervenir en cas de problème. En un mot il demande à la Maire de revoir sa copie ! Il y a fort à parier que celle-ci n'obtempère pas devenue maître désormais, depuis la parution des derniers textes de loi, de la circulation dans Paris et qui a déclaré la guerre aux automobiles (sa marque de fabrique). Elle décide, elle applique !

    Même si les cyclistes vont avoir la part belle rue de Rivoli, le nombre de mécontents va grandir lorsqu'à la rentrée ils vont découvrir les embouteillages monstres créés par ces aménagements qui s'ajoutent à la fermeture de la circulation rive droite  qu'en l'occurrence le Préfet a pérennisée.  La pollution va encore sensiblement augmenter notamment pour les riverains et les piétons et le déport du trafic se fera sur d'autres voies… La pagaille annoncée.

    Toutes ces décisions y compris celles relatives aux JO, au développement continu de la fête et la problématique de la malpropreté viennent grossir sensiblement le flot de mécontents que la Maire ferait bien de ne pas négliger. Mais Madame Hidalgo a-t-elle été élue pour plaire ou pour agir en visionnaire ? Les prochaines élections municipales diront si cette stratégie était la bonne pour elle ?

    Dominique Feutry

     

  • IMG_0970État actuel de la façade de l'immeuble au 69-71 rue Beaubourg (IIIe) (photo VlM)

     

     

    L'immeuble de bureaux 69-71 rue Beaubourg (IIIe) n'est plus occupé depuis des mois et se dégrade à grande vitesse donnant une impression de saleté à ce secteur de l'artère. 

    Affiches sauvages, tags, tente  à ses pieds occupée par un SDF, tentures des fenêtres pendantes, souillures sont devenus le quotidien de ce bâtiment récent qui par ailleurs,  par son style assez banal, s'insère mal dans le quartier.

    Alors que ce bien "non divisible" figure depuis quelque temps déjà  parmi  diverses annonces à la location au prix selon le cas de 300,00 à 550,00 € HT le m², pour une surface oscillant entre 2.000 et 2.500 m2, on comprend, compte tenu de son aspect extérieur,  qu'il y ait vraisemblablement peu de candidats.

    Apparemment ce bien est propriété de la SCPI ( Société Civile de Placement Immobilier ) Fructipierre de NAMI-AEW Europe. On comprend assez assez mal que le propriétaire, une grande banque, à la recherche d'un locataire n'ait pas mis en place une meilleure vigilance et un suivi afin de préserver l'état et l'aspect de son bien.

    La Mairie ne devrait-elle pas de son côté (mais peut-être lasse, l'a t'elle fait ?) attirer l'attention du propriétaire sur les abords souillés à l'adresse  pour qu'il assure une maintenance renforcée quand l'immeuble n'est pas occupé !

    Il est regrettable qu'une entreprise ayant pignon sur rue laisse dégrader de la sorte un de ses biens et que les autorités locales ne puissent l'obliger à l'entretenir.

    Il faut souhaiter désormais qu'un locataire soit rapidement trouvé et que les abords de l'immeuble soient de ce fait à nouveau entretenus.

    "Vivre le Marais !" va de son côté alerter la  direction générale de l'établissement financier propriétaire. 

     Dominique Feutry 
     

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    PassLe passage Molière entre les rues Saint-Martin et Quincampoix (IIIe) vidé de ses occupants et désert (photo VlM)

     

     

    Traverser aujourd'hui le passage Molière laisse une impression curieuse d'abandon. Si la Maison de la poésie est fermée jusqu'à la fin du mois d'août pour cause de vacances et le restaurant voisin semble lui aussi fermé, tous les autres commerces (une dizaine) sont inoccupés et vides, les vitrines étant opacifiées par un badigeon de blanc d'Espagne. Quant aux appartements, ils sont eux aussi vides. 

    Quelle en est la raison ? 

    Paris Habitat, l'OPH propriétaire des immeubles procède depuis l'an passé à d'importants travaux de rénovation qui ont nécessité de reloger tous les occupants des 34 appartements desservis par 4 cages d'escaliers dans d'autres logements.

    En effet l'étude préalable aux aménagements prévus dans la cadre du programme plan climat (économie d'énergie et isolation) mais surtout les 1ers travaux ont révélé des désordres importants des structures bois des différents bâtiments qui ont conduit à une rénovation plus lourde dont le coût avoisine 4 millions €. Il est aussi prévu de végétaliser le passage L'architecte chargé de conduire ces travaux est le cabinet WAO.

    À la fin des travaux en 2018, on ne sait pas quelle sera la destination des commerces. Seront-ils occupés à nouveau par leurs anciens locataires ? Est il prévu de réserver ces boutiques à des commerçants nouveaux tous spécialisés dans une même activité ou plutôt diversifiés ? 

    Nous espérons que de prochaines informations en provenance de la mairie apporteront une réponse à nos interrogations, ce passage devant garder son aspect pittoresque et conserver sa convivialité.

    Dominique Feutry

     

  •   Francs-bourgeois lamoignon tagué 04 11 15
    Hôtel d’Angoulême Lamoignon, carrefour rue des Francs-Bourgeois/Pavée (IVe) avec son échauguette qui offre une visibilité sur les deux voies (photos VlM)

     

    C'est un des plus beaux hôtels-monuments historiques du IVe, avec l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, l'Hôtel Lambert, ceux de Sully et de Sens…. Le nom de l'architecte se perd un peu dans les sables du XVIème siècle mais le bâtiment est de style renaissance. Philibert Delorme pourrait bien en être l'auteur car des indices convergents militent en sa faveur. On note en particulier la forme de la charpente en carène de bateau renversée, qu'on trouve aussi à l'Hôtel de Marle (rue Payenne – IIIe). Il n'y a pas de doute pour cet édifice qui porte la signature indiscutable du fameux architecte.

    Depuis 1928, l'Hôtel est la propriété de la Mairie de Paris qui en a fait le siège de sa Bibliothèque Historique,  logée jusque là dans le IIIe à l'Hôtel Le Peletier de Saint Fargeau.

    Hôtel lamoignonCour intérieure de l'Hôtel Lamoignon, 24 rue Pavée (IVe)

     

    En dépit de ses lettres de noblesse et de l'intérêt historique et architectural de ce monument, depuis la disparition en 2012 de son précédent directeur Jean Dérens que nous avons eu la plaisir de rencontrer, son mur côté rue des Francs-Bourgeois est régulièrement victime des tagueurs et des afficheurs sauvages. Ces vandales et les annonceurs qui les missionnent ont peu de respect pour le monument qu'ils n'hésitent pas à défigurer. Ils  ne voient que le bénéfice à tirer d'une exposition de leurs marques dans une rue prestigieuse et très passante.

    Nous intervenons régulièrement pour que les choses changent. Il arrive que les services spécialisés de la mairie se mobilisent pour un grand nettoyage et il est probable que Mao Péninou, Maire-Adjoint de Paris en charge de la propreté, dise vrai quand il affirme que des procédures judiciaires ont été lancées pour faire condamner sévèrement les donneurs d'ordre. Il est sans doute sincère aussi quand il nous dit qu'il milite pour un renforcement des sanctions pénales à leur égard.

    On est obligés de constater cependant que les résultats ne sont pas encore au rendez-vous. C'est cette conclusion qui a motivé le dépôt d'un dossier en mairie du IVe par l'association amie "Marais-Quatre" pour qu'un aménagement du mur rende l'affichage virtuellement impossible. L'idée était de recréer l'habillage du mur qui a existé à une époque et qui a disparu depuis (notre article du 28 juillet).

     

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    En réponse, Marais-Quatre a reçu une notification des services du budget participatif qui indique qu'en accord avec la mairie du IVe, ils renoncent à la protection du mur et proposent à titre de "dédommagement" un dispositif de consultation des activités de la bibliothèque que personne n'a demandé. On aurait préféré qu'au lieu de ce hochet on nous réponde que l'argent tout simplement ne serait pas dépensé….

    "Marais-Quatre" ne  s'avoue pas battue mais le combat s'annonce difficile. Pour ce qui nous concerne, nous constatons que ce mécanisme de "budget participatif", qui revient à déplacer ce qui est du ressort des élus vers des gens sans légitimité, est porteur de déceptions. Le projet de "Marais-Quatre", œuvre d'un architecte de renom, et son objet tout à fait respectable a valu à l'association une fin de non-recevoir et une double peine : celle d'avoir perdu son temps et de constater que la mairie est prête à dépenser inutilement l'argent des contribuables.

    GS

     

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    A0.La boucherie fermée, 37 rue des Archives (IVe) (photo VlM)

      
     
     
     
    En juin de l'an passé nous nous félicitions de la réouverture de la boucherie 37 rue des Archives (IVe) qui avait baissé rideau quelque temps auparavant. 
     
    Il semble que désormais la fermeture soit bien réelle cette fois.
     
    Un papier imprimé est affiché sur le magasin spécifiant "Suite à  un problème technique on ne peut plus continuer, on vous remercie de votre compréhension et nous remercions tous les clients qui nous ont accueillis avec la gentillesse qui nous tient à cœur…"
     
    On souhaite qu'un repreneur maintienne cette boucherie qui fait partie du paysage de la rue des Archives. Depuis le départ de "Michel" que les habitants du secteur connaissaient bien et appréciaient, les candidats à la reprise se sont succédé mais n'ont pas fait souche. Il ne s'agit pourtant pas d'une "mission impossible". L'essentiel est de trouver le bon "concept" pour un magasin qui dispose d'une petite surface mais d'un achalandage à bon pouvoir d'achat.
     
     Dominique Feutry
     
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    L'angle de la bibliothèque historique de la ville de Paris au début du siècle dernier et le projet d'origine de Marais-Quatre soumis au budget participatif

     

      

    Les projets présentés au vote du Budget participatif « FAITES PARIS À VOTRE IDÉE » deviennent de ce fait la propriété de la Ville de Paris. Marais-Quatre a accepté cette convention en toute connaissance de cause. Soit.
    Mais cela autorise-t-il pour autant la Commission chargée du choix et de l’évaluation desdits projets à en modifier le contenu au point de dénaturer entièrement  celui-ci ?

     

    Projet déposé par l’Association Marais Quatre :

    ANIMER LE MUR ANGLE RUES DES FRANCS – BOURGEOIS ET PAVÉE

    Pour dissuader les agressions récurrentes sur ce mur aveugle, il est proposé de l’animer d’une vitrine de facture traditionnelle, rappelant celle qui existait au même endroit au 19eme siècle. Cette vitrine permettrait de présenter les activités de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, propriétaire des lieux.

     

    BhvpMur de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, rue des Francs-Bourgeois (IVe) régulièrement agressé par les tags et les affiches sauvages

     

    Elle aurait aussi l’intérêt d’initier un dialogue avec le Musée Carnavalet situé en face.

     

    Projet après modification par la Ville de Paris:

    PROJET N° 8. PRÉSENTER LES ACTIVITÉS CULTURELLES DE LA BIBLIOTHÈQUE HISTORIQUE DE LA VILLE DE PARIS ET DE LA BIBLIOTHÈQUE FORNEY

    Afin de présenter les activités des bibliothèques, il est proposé l’installation d’un mobilier interactif dans la cour de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP)  ainsi qu'à la Bibliothèque Forney. Ces « feuilletoirs » numériques seraient installés sous réserve de l'accord des Architectes des Bâtiments de France (ABF) et devront être adaptés à tous les publics (PMR/PSH).

     

    Nous constatons que le projet soumis au vote ne correspond absolument pas au projet déposé par Marais-Quatre, notre projet concernant la mise en valeur du mur aveugle de l’Hôtel Lamoignon, angle rue des Francs Bourgeois/rue Pavée, en permanence agressé par les tags et l’affichage sauvage.

    Rien à voir avec le « feuilletoir » ( ?) qui serait installé dans la cour de la BHVP et qui aurait sans doute peu de chances d’être accepté par l’ABF.

    Marais-Quatre

     

    En conséquence, Marais Quatre a adressé un courrier à la Mairie afin que le projet de la Ville de Paris soit retiré des propositions soumises au vote participatif. Nous approuvons totalement cette demande.

     

  • IMG_0957Panneau de la Mairie rue Pecquay (IVe) rappelant l'interdiction des dépôts sauvages d'ordures, l'amende encourue et la procédure existante pour un enlèvement rapide (photo VlM)

     

     

    Nous avons régulièrement attiré l’attention de la Mairie sur les dépôts sauvages d’ordures dans notre quartier et plus particulièrement en certains endroits devenus les points noirs de ces incivilités.

    Récemment, nous avons remarqué que des panneaux avaient été disposés ici et là par la Mairie dans l’optique de dissuader les « citoyens indélicats » d’agir de la sorte.  Le panneau est en effet suffisamment imposant pour être vu et les règles sont clairement rappelées, qu’il s’agisse du service d’enlèvement mis à la disposition des habitants ou de l’amende encourue.

    Cette action est plutôt encourageante. Elle n’éradiquera pas les comportements répréhensibles et égoïstes mais elle a l’avantage de sensibiliser ceux qui n’ont pas compris que tous nous devons participer à la propreté de notre quartier.

    Dominique Feutry

     

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    6154773_8c989d92-83d5-11e6-9e94-7df8fe484178-1_1000x625La façade restaurée de l'Hôtel Amelot de Bisseul, 47 rue Vieille du Temple (IVe)

     

      

    Nous en savons davantage sur la restauration de l’Hôtel Amelot de Bisseul dit Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, 47 rue Vieille du Temple (IVe),  après l’affichage d’un panneau indiquant les aménagements qui vont être entrepris après qu'aient été terminés ceux concernant les parties extérieures.

    Nous avions précisé dans un précédent article (27 septembre 2016), d’après nos informations, qu’un hôtel allait sans doute être aménagé dans ces somptueux locaux du Marais. Ce point se trouve désormais bel et bien confirmé.  Ainsi est-il écrit sur le panneau cité supra « Restauration intérieure et restructuration pour la création d’un hôtel de 9 suites avec restaurant sur cour et 2 commerces rue Vieille du Temple. »  

    Le propriétaire mentionné est une SAS (société par actions simplifiée) dénommée la Compagnie immobilière Hôtel Amelot de Bisseul domiciliée dans le VIIIe arrondissement dont l’activité est celle de marchand de biens. Elle est contrôlée par la SARL Société de Gestion Financière et Immobilière belge (SOGEFIBEL) dont le siège est à Uccle (une des communes de Bruxelles) et dont les animateurs semblent être les familles Hibert et Kerchove de Denterghem (un nom illustre des Flandres ayant pour devise « Endurer pour durer » …).

    Amelot bisseuil escalier monumentalHôtel Amelot de Bisseuil. Escalier monumental (Photo VlM)

     

    Deux ans de travaux sont prévus sous la supervision de l’architecte en chef des monuments historiques Gabor Mester de Parajd.

    Nous apprenons en prenant connaissance de l’affichage cité plus haut que lors de l’édification de l’Hôtel en 1657, Cottart, l’architecte,  avait souhaité changer de place l’entrée du bâtiment qui se trouvait auparavant rue des Guillemites (ex rue des Singes), ce qui nous vaut aujourd’hui ce splendide portail sculpté sur ses deux faces par Thomas Regnaudin.  L’ensemble a été classé en 1924 à la demande de son propriétaire d’alors le colonel Paul Brenot. Puis est décrit l’historique du bâtiment où est rappelé que Paul Louis Weiller avait commencé en 1951 le sauvetage et la restauration des décors intérieurs de Corneille, Cotelle, Boulogne, Vien et Guiberg. « Ces décors ont fait l’objet d’une étude préalable de reconnaissance et restauration sous le contrôle de la Conservation Régionale et de l’Inspection Générale des Monuments Historiques et seront restaurés… ». C’est une des raisons aussi pour laquelle il n’y aura que 9 suites afin « de respecter l’intégralité des décors conservés (pour la plupart d’origine)… et … correspondre à l’organisation historique (des appartements) de l’Hôtel … »  

    « Le restaurant sera installé dans les anciennes écuries et remises à voitures sur la grande cour.»

    Autre élément intéressant, un sondage et des fouilles archéologiques ont été réalisés, des vestiges du XIVe siècle, en cours d’analyse,  ont été mis au jour.  

    Un élément important mérite d’être souligné. A l’issue des travaux «  la traversée historique de la parcelle… (c’est-à-dire des 2 cours)… sera ouverte au public. » Peut-être que la maison Chanel, installée de façon éphémère nous avait-on dit dans les 2 magasins du rez-de-chaussée, restera dans les lieux, la restauration terminée (voir notre article du 5 décembre 2016) ?

    Indéniablement nous sommes en présence d’aménagements très importants d’un monument d’exception,  nous sommes persuadés que tout sera mis en œuvre pour magnifier les lieux sans les dénaturer.

    Dominique Feutry

     

  •   1867b86d98fd782_5624_300x300  Façade de l'hôtel de Montescot 70 rue des Archives (IIIe)  

      

     

     
    Dans un article du 2 mars dernier intitulé « Des hôtels particuliers plutôt discrets sous le soleil de de février nous évoquions entre autres les deux hôtels  de  Montescot et de Villeflix  situés respectivement  au 70 et au 72 rue des Archives (IIIe).

    Bâtis ensemble au XIIe siècle (1647) pour l’intendant de la généralité de Paris François de Montescot, ils seront dissociés en 1690. Pourquoi le même propriétaire a-t-il  fait édifier deux hôtels côte à côte. En fait l’un était destiné à son habitation quand l’autre était voué à la location.

    Ils passent dans les mains de Louis de Bailleul, président au Parlement de Paris et en 1678, les descendants de ce dernier aux Jossier de La Jonchère qui vont les séparer en deux propriétés distinctes en 1691.

    L’Hôtel de Montescot

    En ce qui concerne l’Hôtel de Montescot seuls les bâtiments du 70 garderont le nom de Montescot, malgré les différents propriétaires (Legras et Gasq de Lalande) qui se sont succédé avant la Révolution. Une plaque apposée sur la façade rappelle que Lamennais est mort à cet endroit. Puis l’Hôtel, comme tous les autres, devint un immeuble de rapport destiné à la location de logements et de commerces. La restauration qui permet aujourd’hui d’admirer cette construction n’a été entreprise qu’en 1991-1992.

    Le portail sur rue attire le regard avec ses guirlandes de fleurs sculptées et le mascaron qui le chapeaute.

    Le logis au fond de la cour comporte trois niveaux. L’aile droite en retour est plus basse. A l’intérieur, si tout le décor a disparu, il subsiste néanmoins un magnifique escalier Louis XV avec sa rampe en fer forgé. Le jardin qui n’est pas visible de la rue a été reconstitué.

    Paul Smith a installé son siège dans ces bâtiments.

      SE927S5MvWR-lHpoXYaZOFLlLtg  Portail d'entrée de l'Hôtel de Villeflix, 72 rue des Archives

     

    L’Hôtel de Villeflix

    Au 72, l’Hôtel de Villeflix, lors de sa séparation de l’Hôtel de Montescot, fut cédé à Françoise Ricoult, épouse de François Vireau de Villeflix, à l’origine du nom qu’il porte encore aujourd’hui. Ses descendants qui conservèrent pendant plusieurs générations le bien portaient le nom Michau de Montaran. Puis l’immeuble subit les dégradations, notamment une surélévation, liée à son nouvel usage au XIXe et durant une partie du XXe siècle, en tant que local commercial, artisanal et d’habitation locative, avant l’importante restauration qui lui a redonné un certain éclat.

     

    Lpdp_24516-1Vieille photographie de la fontaine du jardin de l'Hôtel de Villeflix (Paris Musées Collection)

     

    « Le portail sur rue a été surélevé d’un petit étage sous Louis XV. Les vantaux de la porte sont sculptés de bas-reliefs représentant une allégorie de la Justice et Esculape… Le logis en fond de cour a été privé de ses décors intérieurs. »

    « Une exceptionnelle fontaine du XVIIIe siècle a été conservée dans l’ancien jardin... Elle représente un homme et une femme autour d’une urne. »

      

    Sources :

    1. Le Marais. Alexandre Gady. Le Passage. 2004.
    2. Le Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet.
    3. Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Danielle Chadych, Parigramme, 2010.