Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

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    A0La rue des Barres et le chevet de l'église Saint-Gervais Saint-Protais (IVe) 

     

      

    Le compte rendu du dernier conseil d de quartier Saint-Gervais qui s'est tenu le 19 juin met en lumière le manque de concertation des habitants dans la foultitude de projets plus ou moins importants menés par la mairie de Paris tels l'installation de bancs sur le parvis des Hospitalières Saint-Gervais, l'aménagement de l’îlot Sully-Morland, l'absence de référendum pour l’organisation des JO, la construction d'une piste cyclable rue de Rivoli, les projets de végétalisation …

    Nous apprenons que le maire du IVe avait demandé une rotation des grands événements parisiens dans les arrondissements, pour ne pas toujours impacter en terme de nuisances les mêmes lieux.

    Une intervention est faite sur la DPSP pour préciser que la mairie du IVe avait souhaité que les dépassements de terrasse soient verbalisés régulièrement car de nombreux abus étaient constatés. Julien Landel, 1er adjoint, qui assistait à cette séance a souligné la difficulté rencontrée face aux propriétaires de mauvaise foi et il a invité les membres du Conseil de quartier à lui remonter les nouvelles installations de commerces.

    Des détails ont été apportés sur l'important projet de piste cyclable bidirectionnelle de la rue de Rivoli, avec des focus sur des zones actuellement pas faciles en terme de circulation. Les travaux débuteront cet été entre Saint-Paul et la Mairie du 4e et vont durer plusieurs années (avril 2018 pour le IVe et jusqu’à fin 2019,  jusqu’à Concorde, dans le 1er arrondissement). La piste cyclable sera située du coté de la Mairie du 4e sur la chaussée. Ce projet va permettre de relier la place de la Bastille à la place de la Concorde.

    Le Maire du IVe a demandé une grande vigilance sur les stationnements vélos, les points de livraison des commerces et les passages piétons qui vont être largement élargis. Il a également été demandé que l’information soit largement communiquée aux riverains par courrier, et diffusée sur les panneaux de la Mairie du IVe. Le conseil de quartier a fait remarquer le manque d’étude sur les usages et le manque de concertation sur les habitants qui sont les premiers concernés. Il a rappelé l’élargissement de la voie de bus rue de Rivoli et évoqué la disparition d’une voie automobile par la création de deux pistes cyclables. Les membres présents, sauf une voix, ont voté contre la création de cette piste cyclable bidirectionnelle.

    L' affichage sauvage a donné lieu à de nombreux échanges. Julien Landel explique que d’une part, il existe une verbalisation des compagnies annonceurs qui font des campagnes d’affichage. Il cite l’exemple du "Point virgule" qui a reçu à cause d’une campagne d’affichage une amende de 450 euros pour 10 affiches. Il souligne la nécessité de mener un travail pour la communication des petits établissements de l'arrondissement mais la problématique de l’enlèvement des affiches subsiste. Le bilan annuel de la verbalisation par amende sur le IVe serait très important.

    Il est spécifié qu’une partie du IVe passera en zone à trafic limité et que des accès pour les habitants, les commerçants et les taxi seront prévus mais la mairie du IVe  n’a pas davantage d’information pour l'instant. a ce sujet de nombreuses erreurs de signalétique pour la circulation ont été mentionnées, la DVD (direction de la voirie et des déplacements) se doit d'intervenir afin d'éviter des accidents.

    Un projet de création d’un corridor végétal a été annoncé, l’idée étant de s’appuyer sur les réalisations existantes et de les compléter avec des fleurissements de pieds d’arbres ou des permis de végétaliser. 

    Quant à la la rampe installée au square Marie Trintignant les riverains ont indiqué qu’elle ne correspondait pas à leurs attentes.

     

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    A0

     illustration "mamour blogue"

     

    En écho à l’article paru sur notre blog le 1er juillet, nous avons reçu d'un habitant du Marais la copie d'une lettre qu'il vient d’adresser à la Maire de Paris, Anne Hidalgo, l'invitant à prendre des mesures afin d'empêcher la circulation des deux-roues sur les trottoirs qui gênent de plus en plus les déplacements des piétons notamment dans nos arrondissements.

    Avec son autorisation nous la publions in extenso.  

     

    Madame la Maire, 

    Je veux attirer votre attention sur l'usage des trottoirs par les vélos et les deux-roues motorisés, le plus souvent au mépris des piétons et de leur sécurité, et sur la très grande tolérance dont ils jouissent de la part de la police, et qui constitue une quasi-impunité de fait. C'est quotidiennement que les les piétons sont confrontés à cette situation et ils constatent un sans-gêne croissant de la part des conducteurs de deux-roues.

    D'abord au sujet des cyclistes : le fait que quelques pistes cyclables aient été matérialisées sur les trottoirs, joint à la quasi-inexistence de répression policière, est interprétée par une majorité de cyclistes comme l'autorisation implicite d'y rouler partout. On connaît leur argument inusable : "le comportement automobilistes nous met en danger sur la chaussée", joint à l'idée la mode qu'il faut "apprendre à vivre ensemble" (remarquons en passant que le "vivre ensemble est le plus souvent invoqué à sens unique). Un de vos adjoints a préconisé d'accroître verbalisation des automobilistes pour réduire les risques encourus par les cyclistes. Il faut certes sévir contre les automobilistes fautifs, mais il faut aussi reconnaître qu'une forte proportion des cyclistes ignore le code de la route, ce qui contribue pour beaucoup aux causes des accidents dont ils sont victimes. Dire cela n'est pas dans la ligne du "politiquement correct" selon laquelle le cycliste est nécessairement "sympa" parce qu'il est écolo, étant sous-entendu que le piéton, lui, est intolérant.

    Quelques exemples : sur le Quai de l'Hôtel de Ville à la hauteur du pont Louis-Philippe, il est rarissime de voir les vélos s'arrêter au feu rouge en même temps que les voitures pour laisser passer les piétons, rendant ainsi la traversée dangereuse. Une éventuelle remarque des piétons est souvent accueillie grossièrement par les cyclistes. De même les trottoirs de la rue de Rivoli sont couramment utilisés comme des contre-allées par des cyclistes qui remontent la rue, souvent en roulant vite et en rasant les piétons. C'est d'autant plus dangereux qu'on ne les entend pas venir par derrière.

    En cas de choc, le piétons sont très vulnérables : un coup de guidon peut facilement casser un bras ou provoque un chute. Puisqu'il est précisé aux usagers des Vélib qu'il ne faut pas rouler sur les trottoirs, pourquoi les infractions ne sont-elles pas plus sévèrement réprimées ? Il est vrai que d'une part on ne voit plus de policiers dans les rues (sauf en petits groupes armés et occupés à surveiller autre chose) et d'autre part qu'il est facile à un vélo non immatriculé de prendre impunément la fuite. Pour finir, je dirai que tous les cyclistes ne se comportent pas ainsi mais il suffit d'une grosse minorité qui le fasse pour produire l'impression générale.

    Ensuite les motos. Le motard a trop souvent un comportement asocial, au sens où il pense que les règles c'est pour les autres. S'il a une moto, c'est pour affirmer hautement (et souvent bruyamment) sa liberté de mouvement. Il est courant, dans le centre de Paris de voir des motards rouler sur des trottoirs et même en zone piétonne pour éviter de faire un détour. Et cela à des vitesses excédant largement celles d'un piéton. En cas de choc le motard ne risque rien et le piéton beaucoup.

    J'ai été témoin aujourd'hui d'un tel comportement rue de la Tacherie. La partie de cette rue entre le Quai de Gesvres et l'avenue Victoria est occupée par la rampe d'accès/sortie du parking et il n'y a pas de chaussée permettant le passage de véhicules. Le seul passage possible y est celui des piétons. Le trottoir où je marchais entre le bâtiment de la Préfecture et le garde-corps de la rampe d'accès au parking est étroit (< 1.5 m). Une moto venant du Quai est arrivée par derrière moi à une vitesse 10 ou 15 km/h. Son guidon a rasé mon bras. Si je l'avais un peu écarté le choc avec le guidon l'aurait cassé. Le motard s'est ensuite arrêté au feu permettant aux piétons de traverser l'avenue Victoria. En arrivant à sa hauteur je lui ai dit qu'il m'avait dangereusement frôlé sur un trottoir. Pour toute réponse j'ai eu droit à un "au revoir" ironique et un démarrage ostensiblement bruyant. De tels comportements sont inadmissibles.

    Décidé à attirer votre attention sur ce problème des deux-roues sur les trottoirs j'ai voulu demander à l'accueil de la mairie (situé rue de Rivoli) comment vous faire parvenir le présent message. Au moment d'entrer dans le bâtiment, j'ai failli être renversé par un vélo qui remontait à vive allure la rue sur le trottoir, sous l'œil parfaitement indifférent du personnel de sécurité posté à l'entrée.

    Je vous demande de faire en sorte que des directives énergiques et sans ambigüité soient données aux personnels chargés de faire respecter la loi pour tous.

    Recevez, Madame La Maire, l'assurance de ma haute considération.

    Claude Mercier

     

    Postscriptum du 13 juillet

     Christophe Najdovski a lu notre article et y répond par le message suivant :

     

    Bonjour

    A la suite de la lecture de l’article sur la circulation sur les trottoirs, j’ai demandé à la Section Territoriale de Voirie du Centre d’étudier la mise en œuvre une inscription du type « priorité piétons » sur la piste cyclable du quai de l’Hôtel de Ville pour indiquer la priorité aux piétons aux endroits où la piste croise les passages piétons.

    Bien cordialement,

    Christophe Najdovski

    Maire-Adjoint de Paris, chargé des transports, des déplacements,

    de la voirie et de l’espace public

     

     

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    A11Façade du Syndicat de l’Épicerie française 12 rue du Renard (IVe) 

     

      

    Durant les vacances d'été, à la demande de lecteurs fidèles, nous consacrerons un certain nombre d'articles au patrimoine architectural du Marais.

    Nous débutons cette série par la rue du Renard (IVe)

    L’immeuble du Syndicat de l’Épicerie française, qui est situé juste à côté de l'école Saint-Merri 12, rue du Renard a été construit par Edouard Bauhain (1864-1930) et Raymond Barbaud (1860-1927) qui en édifièrent plusieurs autres, avenue Victor Hugo ou rue Edouard Lalo par exemple. Nous avions évoqué cette construction dans un article consacré aux immeubles art nouveau et art déco du Marais. Édouard Bauhain a aussi bâti à Paris des habitations bon marché dans le XIXe (square Bolivar et rue Bolivar), dans le XIIe (rue du Sergent Bauchat) et dans le XVe rue de la Convention, et avenue Félix Faure. quant à Raymond Barbaux , nous lui devons l'église d'Obézine à Angoulême. Plusieurs constructions, des deux architectes notamment à Bordeaux sont classés monuments historiques 

    Certains estiment que l'édifice de la rue du Renard présente en fait un caractère assez germanique par son décor, de grosses têtes superbes, de grands cartouches aux encadrements richement fleuris, de larges arches au rez-de-chaussée, évoquant les nombreuses gares alors construites dans tout l’empire, telle celle de Metz.

     

    A0Une des grosses têtes sculptées, très "Jugendstil" réalisée par le sculpteur Jean-Louis Rispal

     

    L’ornementation toute en sculptures est l’œuvre du bordelais Jules Louis Rispal (1871-1909) qui a collaboré avec les 2 architectes mentionnés plus haut. Ainsi les Quatre Saisons qui surmontent deux fenêtres du 1er étage sont remarquables. Les portes et les ferronneries sont particulièrement soignées et concourent elles aussi à ce « Jugendstil… cet art nouveau atypique » qui a fait peu d'émules dans la capitale mais fait de cette construction un immeuble rare qui malheureusement ne peut pas être admiré à cet endroit car le trafic routier ne permet pas de prendre du recul sinon de le faire à partir du trottoir opposé de la rue du Renard.

    Il est intéressant de noter que le syndicat n’occupait que les niveaux inférieurs, le reste étant un immeuble de rapport.Transformé en théâtre en 1994, ce dernier a évolué.

    Exploité par le groupe Pearl, le théâtre a été réaménagé, entièrement redécoré, pour être loué ou privatisé lors de manifestations diverses dont il arrive que le bruit incommode le voisinage.

    Dominique Feutry

     

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    A5Etat actuel des colonnes de l'immeuble à l'angle des rues Michel le Comte et du Temple (IIIe) (photo VlM)

     

     Avec quelques photos prises au débotté d'une marche habituelle dans un des quartiers du Marais, on constate a quel point, sur une simple centaine de mètres, la saleté et le laisser-aller sont partout présents et de plus en plus déroutants.

    Oui il y a  beaucoup de touristes en ce moment particulier de l'année, oui les incivilités s'accroissent, oui les vacances réduisent les moyens humains de nettoyage mais tout de même…! Comment peut-on prétendre devenir la ville des Jeux Olympiques où l'afflux de visiteurs sera bien plus important et les problèmes de propreté seront décuplés en ne parvenant pas aujourd'hui à régler correctement le sujet de la propreté ?

     

    A3Accumulation d'ordures à l'angle des  rues Michel le Comte et du Temple (IIIe) (photo VlM) 

     

    De plan de propreté en plan de propreté,  de consultation en consultation dite "citoyenne" et autre parade, combien de temps encore les parisiens vont-ils être pris pour des ânes, alors que parallèlement à tous ces faux-semblants d'actions, la fête quasi permanente est bien réelle avec toutes ses conséquences allant des beuveries au bruit que doivent subir les riverains dans leur sommeil, sans oublier les dégradations multiples et répétées qui vont de cette nouvelle tendance qui consiste à renverser les pots (cf article du 22 mai 2017) ou bien à uriner n’importe où.

      

    A1Réverbère dégradé et devenu dangereux le long du jardin jouxtant le musée de la Chasse rue des Quatre Fils (IIIe) (photo VlM)

      

    Pourquoi aussi laisser chaque année le même annonceur maculer tout un quartier d'affiches pour visiter une exposition de photos non loin du musée Picasso ?

    Même le mobilier urbain est délaissé  tels les réverbères dont la trappe en fonte est enlevée, laissant les fils électriques apparents et pouvant provoquer une  électrocution.  

     

    A0Etat actuel de la Fontaine des Haudriettes dont la porte a été récemment restaurée, à l'angle des rues des Haudriettes et des Archives (IIIe) (photo VlM) 

      

    Non vraiment le problème de le  propreté n'a absolument pas été pris en main et devient non seulement la verrue de Paris mais l'épée de Damoclès de l'équipe municipale en place à qui nous recommandons d'aller prendre des idées dans les villes et capitales qui ont traité efficacement cette question.

    Cette situation est consternante ! Nous avons alerté une nouvelle fois le service de la propreté.

    Dominique Feutry 

     

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    A02L'entrée de l'Hôtel National des Arts et Métiers 243, rue Saint-Martin (IIIe) (photo VlM)

      

     

    Nouveau venu au sein du groupe privé Clé fondé en 2014, l'Hôtel National des Arts et Métiers qui vient d'ouvrir après plus de 4 ans de travaux dresse sa magnifique façade Haussmannienne 243 rue Saint-Martin (IIIe) face au portail d'entrée de l'église Saint-Nicolas des Champs (voir notre article du 13 octobre 2012).

    Le Groupe Clé qui possède l'Hôtel Bachaumont de la rue éponyme, Paris (IIe), s'apprête à ouvrir aussi un établissement 4 étoiles de 140 chambres à Tel Aviv.

    Si l'extérieur est réussi, l'intérieur l'est tout autant. Aménagé par le designer Raphael Navot et l’agence d’architecture DVVD, les matières et textures retenues de couleurs tendance (blanc, noir, beige, taupe… ) se marient à merveille ensemble. La cour intérieure bénéficie d’une verrière ouvrante. De nombreuses plantes vertes parsèment l'espace sobre et raffiné à la fois.

     

    A03Vue du patio et à l’arrière plan du Ristorante National (photo VlM)

     

    Depuis la rue Réaumur jusqu’au patio de l’hôtel, le Ristorante National se déploie « à la manière d’une trattoria chic » et propose des plats typiquement italiens

    Le bar à cocktails Herbarium ouvert dès 18h00 aux clients de l'hôtel et aux parisiens est situé au fond de l’immeuble derrière le patio. L'éclairage, le mobilier, les tons employés lui donnent un aspect calme et reposant.

    Une adresse à découvrir.

     

  • Coutures st g r'golotte 30 06 17Rue des Coutures Saint-Gervais (IIIe), le vendredi 30 juin 2017 (Photo VlM/JFL)

     

    Ambiance de kermesse sinistre rue des Coutures St Gervais (IIIe), des calicots posés par des habitants sur les immeubles qui disent NON à la "Rue'Golotte" (le nom donné à cette initiative facétieuse) et du crêpe noir sur les devantures pour souligner la détresse des galeries d'art dont l'activité est menacée de mort.

    Contre vents et marées, le projet démarre. Il en coûte 75.000 € au contribuable parisien, pour la joie d'enfants de l'école voisine des Quatre-Fils dont les parents ont eu la délicatesse d'envoyer leur progéniture se divertir dans une rue qui n'est pas la leur. Une rue dont les habitants et les commerçants (une dizaine de galeries d'art) n'ont pas été consultés et s'y sont opposés avec force quand ils l'ont appris.

    Le contexte a été longuement décrit pas Jean-François Leguil-Bayart dans son article du 26 juin  2017. La mairie du IIIe a manqué de discernement en laissant l'affaire se développer. Son Maire et ses Adjoints ont pourtant veillé jusque là à juguler les initiatives fantaisistes et nuisibles aux habitants, qui germent ici ou là, notamment, comme c'est le cas ici, au sein des conseils de quartiers. Il faut dire que lorsqu'on annonce à un groupe non représentatif : vous avez tant de dizaines de milliers d'€ à dépenser et vous devez vous dépêcher sinon ils seront perdus, il se trouve en général un "rigolo" qui vous sort un projet farfelu qui a dès lors toutes les chances de passer !

    L'association en charge du projet nous a contactés et voudrait discuter avec nous. Nous sommes là pour nous exprimer et agir pour le compte des habitants du Marais. Encore faut-il qu'on soit saisis en amont. Dans cette affaire, nous constatons qu'elle s'est déroulée en catimini et dans une intention qui manque d'élégance. On ne dispose pas  d'une rue entière pour y installer des nuisances sans en parler aux riverains !

    Nous craignons que cette affaire ne puisse se régler que par un profond remaniement du projet. Nous faisons confiance au Maire Pierre Aidenbaum qui en a vu bien d'autres, pour sortir la rue de l'impasse !

    Gérard Simonet

     

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    XXDes barrières en forme de croix de Saint André ont été installées par la mairie du IVe pour délimiter l'emprise des terrasses (Photos VlM/SB)

     

     

    Combien de fois nous sommes-nous exprimés sur la situation désespérée de la place du Marché Sainte-Catherine (IVe) !

    Lundi 26 juin, un petit miracle s'est produit, la voirie a installé sur la place des croix de Saint-André afin de délimiter les terrasses des restaurants, rendant extrêmement lisible le dépassement éventuel des restaurateurs. 

    La place et la rue Caron respirent à ce jour la tranquillité. L’action des riverains n’a pas été vaine, même si certains auraient préféré le plan de végétalisation proposé et approuvé par la mairie du IVe dans le cadre du budget participatif. Mais ce dernier s’est heurté à des obstacles à la mairie centrale et au fait que l’architecte des Bâtiments de France préférait garder son caractère minéral à la place. 

    XXX

    Cette nouvelle installation devrait contenir l’expansion indéfinie des terrasses et avec elle le niveau de bruit insupportable de nuit comme de jour et permettre à nouveau l’accès des véhicules de secours sur la place et la rue Caron, elle avait été rendue impossible par l’occupation incontrôlée des terrasses.  

     

    Ste cathLa situation antérieure

     

    De fait le matériel des restaurateurs (plantes en pots, vitres en verre des restaurants et autres ardoises de menus…) ne devrait plus empiéter sur la voie publique. Il faut espérer que les inspecteurs de la DPSP seront vigilants et interviendront pour verbaliser tout rang de table dressé hors des barrières ou le stationnement sauvage des scooters et véhicules qui ont pris possession de la Place et de la rue Caron de façon complètement irrespectueuse. 

    L’espoir renait pour les habitants qui n’en pouvaient plus et avaient l’impression de se battre contre des murs. Ils attendent avec impatience la pose annoncée des capteurs Bruitparif.

     

  •   IMG_0865Décorations permanentes au bas de la rue des Archives (photo VlM)

     

    La marche des fiertés a attiré beaucoup de monde ce 24 juin.  

    Ne revenons pas sur les excès de tous ordres qui s’en sont suivis au même titre que la fête de la musique qui se tenait quelques jours auparavant.  Penchons-nous plutôt sur le « pavoisement arc en ciel »  qui suscite de plus en plus de commentaires de la part des habitants et des amoureux du Marais.  

    L’écharpe d’Iris les étouffe, omniprésente en l’air, sur les façades, au sol (dessiné à la craie sur la plupart des passages piétons) et même à la mairie du IVe ! Ce ne serait pas plus dérangeant que les lanternes rouges du nouvel an chinois si cette outrance ne dénotait pas en fait la main mise sur tout un quartier dans un but essentiellement mercantile. Tout le monde ou presque veut profiter du pactole. 

    Toutefois cette façon de procéder laisse libre cours à tous les abus. Ainsi les débordements de terrasses autorisées et non autorisées sont légion. L’exemple le plus criant était à la nuit tombée celui de la rue (dite place)  du Bourg Tibourg (IVe). Il y avait des tables bien au-delà des jardinières et des paillottes construites de part et d’autres. Il était bien difficile de traverser la place où par ailleurs les motos stationnaient comme à l’ordinaire. Et quid aussi des déversements de décibels des baffles installés un peu partout à rendre sourd un bœuf ?  

     

    IMG_0866Tous les passages piétons ont été doublés des couleurs de l'arc en ciel  (photo VlM)

     

    D’une certaine manière ce dévoiement peut aussi être interprété comme le besoin d’ancrer dans les esprits que le Marais est avant tout le quartier gay de Paris. Est-ce bien nécessaire et est-ce bien  réaliste ? Pourquoi d’autres communautés ethniques, religieuses ou étrangères ne lanceraient pas à leur tour et à leur façon, sans limite bien entendu, de grandes fêtes avec force décorations, débordements, musiques et  décibels ? 

    Avec ce type de fête nous marchons sur la tête ! Restons plutôt factuels et réalistes en rappelant les propos de l’historienne, Directrice d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales qui concluait sur l’histoire des migrations dans le Marais  (voir notre article du 27 avril 2017),  le Marais « a autant de qualificatifs  que de guides… quartier royal, juif, bobo (*), chinois (*), gay, historique… », mais ajoute-t-elle  « comme dans tout quartier, il y a  le visible et l’invisible, ce qui rend sa qualification impossible (*) NDLR»

    Puissent certains s’inspirer de ce constat étayé et arrêter les excès guidés par la volonté condamnable de marchandisation du quartier, encouragée par la municipalité.

     

  • MadridMadrid. Calicot sur le trajet de la manifestation : "Fierté oui, mais pas comme ça" – "Nos droits ne sont pas un business !"

     

    La gay-pride à Madrid : les associations de défense des riverains considèrent qu'il s'agit, sur le thème de la défense des droits d'une communauté, de créer une attraction supplémentaire dans le dysneyworld de ceux qui cherchent à faire beaucoup d'argent sous n'importe quel prétexte….

     

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    Coutures st gervais 06 03 17Rue des Coutures St Gervais (IIIe) et ses galeries d'art (Photo VlM)

     

     

    Rétablir la liberté de circulation dans le Marais !

     

    Ce jeudi 30 juin, l’Association sportive et culturelle de l'école des Quatre-Fils, dans le 3e arrondissement, met en œuvre son projet de rue Golotte – on est prié de rire, c’est un jeu de mot – rue des Coutures-Saint-Gervais. Qu’est-ce que la rue Golotte ? La rue des Coutures-Saint-Gervais fermée à la circulation, et privatisée par cette association de parents d’élèves, de 14h30 à 19h30, pour que les enfants du quartier puissent jouer sur le macadam, à grand renfort de matériel ludique et pédagogique disposé à cet effet, grâce à une subvention municipale de 75 000 euros. Si l’opération s’avère concluante, elle est vouée à se répéter la plupart des après-midi de la semaine.

    Comme il s’agit d’un projet financé par la mairie au titre des budgets participatifs, à l’issue d’une consultation de la population du quartier, on est prié d’applaudir des deux mains. Quoi de plus sympathique que d’offrir à nos chères têtes blondes (ou brunes, peu importe) un espace de jeu, un lieu de vie, reconquis sur la jungle de la ville ?

     Sauf que le caractère démocratique de ce type de projet « participatif » est pour le moins sujet à caution. Tout d’abord, on ne pouvait pas voter contre. Pour dire non à ce projet, il fallait voter pour un autre. Vous me direz que c’est ce que beaucoup ont fait le jour du second tour des élections présidentielles, mais enfin… Ensuite, cette consultation s’est effectuée de manière sauvage, au petit bonheur la chance, sans vraie liste électorale, et sans guère d’information des premiers concernés, les riverains. Louable souci d’initiation à la démocratie-golotte, les enfants ont participé au vote avec les encouragements de l’association des parents d’élèves. Autant demander aux chats de se prononcer dans les urnes sur les souris gratuites et obligatoires, ou sur la distribution de chocolats à la sortie du métro !

    Pour lire la suite de l'article de Jean-François Leguil-Bayart, directeur de recherches au CNRS,  journaliste pour Médiapart, cliquer gauche dans le lien ci-dessous.

     

    (suite…)