Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

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    Sempé zoomLa fresque de Sempé au carrefour Froissard/Filles du Calvaire (IIIe) – (Photo VlM, mars 2019)

     

     

    Sempé, le père du Petit Nicolas est mort à l'âge de 89 ans. Notre Maire Ariel Weil lui adresse via Twitter cet hommage :

    "Au coin de la rue Froissard et du boulevard des Filles du Calvaire (IIIe), Sempé regardait la reproduction de son œuvre le jour de son inauguration. C’est son œuvre qui nous regarde désormais pour toujours en plein centre de Paris."

     

    "Vivre le Marais !" commentait l'inauguration de cette fresque le 2 mars 2019 à sa manière :

    "Il y a tout lieu de se réjouir que la Ville nous ait gratifiés de cette œuvre décorative. Soucieux de perfection, nous formulons néanmoins trois remarques dont deux peuvent être exaucées : (1) la fresque aurait gagné à occuper une surface un peu plus grande sur son support (là, il n'y a plus rien à faire…), (2) le panneau publicitaire qui est dessous devrait aller se faire voir ailleurs et (3) les tags hideux du rez-de-chaussée doivent disparaître. La Ville sait faire, on s'étonne qu'elle n'ait pas encore agi…"

    On constate aujourd'hui que le panneau publicitaire "est bien allé se faire voir ailleurs", remplacé par un panneau en hommage à Sempé, et que les tags ont été enlevés. Merci aux services de la Ville !

     

    Souvenir : notre article sur l'inauguration du 2 mars 2019

    Gérard Simonet

     

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    U Express redTravaux en secret 4 rue de Montmorency/109-111 rue du Temple (IIIe) pour transformer une supérette Hyper U qui vient de fermer, en un "Dark Market" (Photo VlM/DP)

     

     

    Elle a fermé fin mai cette supérette qui s'était lovée dans un espace peu adapté de 900 m² entre les rues du Temple et de Montmorency. Tellement engoncée qu'elle avait dû entreprendre des travaux en désaccord avec les autres membres de la copropriété et affronter une citation en justice.

    Les riverains n'en étaient pas mécontents toutefois. De l'avis général, elle proposait un choix plus large que ses concurrents et ses prix se comparaient avantageusement à ceux de ses voisins. Elle avait un handicap cependant : une circulation mal-aisée à l'intérieur et des employés peu accueillants…

    Ce qui se dessine répond à un besoin : la livraison des achats à domicile. C'est "le Sens de l'Histoire". Inutile de s'en plaindre, le mouvement est lancé et il ne s'arrêtera pas. En revanche il est hors de question qu'il s'installe n'importe où, et il est en train ici d'en prendre le chemin. Nous apprenons en effet que des aménagements en catimini sont en cours pour installer sous la marque GoPuff un entrepôt pour la vente par Internet de produits alimentaires livrés à domicile par des coursiers.

    Il est évident pour les habitants du quartier que la rue de Montmorency est incapable d'accueillir les camions d'approvisionnement et assurer leur évacuation par la rue du Temple. Ces deux rues sont étroites et encombrées. On imagine encore moins qu'elles servent de lieu d'attente et de hub aux coursiers/triporteurs venus charger leur marchandise. C'est tout simplement inimaginable, il n'y a pas de pire choix dans le Marais !

    Ajoutons si c'est nécessaire que le règlement d’urbanisme du Marais (SPR – site patrimonial remarquable) précise que l'immeuble du 4 rue de Montmorency bénéficie d'une protection type A qui impose que tous travaux doivent recevoir le visa conforme de l'ABF (architecte des bâtiments de France). En guise de demande d'autorisation préalable, on ne trouve qu'une demande de transformation d'une porte simple en porte double ! On comprend que le déclarant ne tient pas à rendre visibles les travaux en cours et s'en expliquer !

    Tous les ingrédients sont réunis pour un nouveau conflit autour de ce commerce.

    Ce constat sur "le sens de l'histoire" s'applique à d'autres dossiers : la piétonisation des berges de la Seine, la circulation dans Paris-centre et la prolifération des terrasses chère à Olivia Polski. Chacun d'eux a sa logique et sa justification mais les dérives sont trop nombreuses. Il est du devoir de la municipalité d'être exigeante sur le respect des lois et règlements. C'est à ce prix qu'elle pourra récupérer une partie de la confiance perdue. Le vote récent par les Verts de David Belliard et les Républicains d'Aurélien Véron, réunis pour la première fois sur la question des terrasses, montre que les lignes peuvent bouger dans le sens des attentes des parisiens.

    GS

     

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    Fronde 03 05 22Terrasse de la brasserie La Fronde 33 rue des Archives (IVe), en trois strates : terrasse de base à gauche, extension estivale autorisée sur la rue, et occupation additionnelle (chaises rouges) à l'initiative du gérant… (Photo VlM)

     

     

    Articles, sondages et reportages foisonnent. Les associations "qualité de vie" se mobilisent. Vivre Paris dépose un recours en carences fautives contre la mairie de Paris (Le Figaro du 2 mai, Angélique Négroni)

    Le quotidien publie en outre une enquête auprès de ses lecteurs pour savoir ce que pensent les parisiens des terrasses estivales. Sur 155.098 votants, 47,4 % les approuvent, 52,6 % s'y opposent.

    Pour autant qu'on reconnaisse un panel dont on ne sait rien si ce n'est qu'il s'agit de lecteurs, les avis sont donc apparemment partagés.

    A nos yeux toutefois cette enquête n'a pas de sens. Elle constitue même un sophisme. En effet, il n'est pas juste de mettre en balance l'opinion de gens qui jouissent d'une situation (consommer en plein air en terrasse) et ceux qui en souffrent (défaut d'accessibilité, tapage nocturne). En d'autres termes, dormir tranquille et user de l'espace public sont des droits absolus et une exigence de santé publique pour le sommeil, consommer en terrasse ne l'est pas. S'il n'y avait qu'un seul citoyen dont la santé soit affectée par le bruit, les fautifs ne sauraient justifier leur comportement par le nombre.

    Il n'est pas interdit toutefois d'être accommodant. La terrasse de La Fronde qu'on a choisie comme échantillon s'y prête parfaitement. On constate que son gérant a respecté le cahier des charges de la mairie pour sa terrasse estivale. La clôture de la plateforme est à claire-voie et elle a les dimensions et la hauteur requises. Échanger des voitures en stationnement contre des consommateurs peut convenir au voisinage si les horaires sont respectés et si les exploitants veillent au comportement paisible de leurs clients .

    Il reste cette rangée de tables/chaises rouges ajoutée sur le trottoir. Elle est potentiellement génératrice de thromboses surtout quand les chaises sont occupées. Elle enfreint le règlement qui impose un passage garanti pour les piétons de 1,80 mètre. Il importe qu'elle soit retirée.

    Chaque terrasse estivale doit faire l'objet d'un examen attentif et des correctifs doivent être appliqués. C'est le rôle de la police municipale. L'assume-t-elle ? Il semble que son engagement et sa détermination varient d'un arrondissement à l'autre. L'Hôtel de Ville, assommé par l'échec politique de la Maire de Paris aux présidentielles, n'a jamais paru aussi détaché du sujet, laissant de fait les Maires d'arrondissements assumer le problème et le gérer.

    Il y a du répondant à Paris-centre, nous en remercions les élus et la police municipale, mais les échos que nous avons d'autres secteurs de Paris montrent qu'il n'en est pas partout ainsi.

    GS

    Le 4 mai 2022

     

    Postscriptum :

    Il y aura une suite à cet article quand la mairie et ses services auront réagi

     

    Le 9 mai 2022

    L'occupation du trottoir par les tables et les chaises rue des Archives persiste. Des abus manifestes sont signalés également rue du Temple, terrasse du OKEN (Temple/Rambuteau – IVe) ; une habitante du IIIe, Valérie, adresse une plainte écrite avec photo au Maire de Paris-centre Ariel Weil en ces termes :

     

    A l'attention de M. A. Weil

    Monsieur,

    Charlot 06 05 22

    Nous vous avons rencontré avant les élections municipales, entretien au cours duquel nous vous avons exposé les abus et les errements du Café Charlot (75003) depuis une dizaine d'années. Nos observations tant auprès de vous que de l'ancien Maire du troisième sont restées lettre morte. Mais depuis l’automne dernier, la situation rue Charlot s'est détériorée dans la mesure où le gérant ne se contente plus d'une rangée de tables illégale, mais en a ajouté une seconde. La situation est tellement critique que les riverains ne peuvent plus emprunter le trottoir (ci-dessus photo).

    Il serait temps que la mairie de Paris-centre réagisse enfin, puisque vous disposez de tous les moyens réglementaires pour faire valoir ce que de droit [et d'une police municipale – NDLR].

    Valérie

     

    Les services du Maire semblent dépassés par les événements et les bars-restaurants s'en délectent. Voici la réponse à Valérie de l'Adjoint au Maire en charge du respect du droit des terrasses, Yann Connan. Il a toute l'apparence d'un homme qui désespère et cède à la panique…

     

    "Monsieur le Maire, qui a bien pris connaissance de votre signalement, tient à vous faire savoir que cet établissement ne dispose d'aucune autorisation de terrasse estivale, cela faisant écho à la décision de la Mairie de Paris Centre.

    En conséquence, les effectifs de la Police municipale ont été missionnés aux fins d'un renforcement des contrôles et le cas échéant des verbalisations à l'égard de ce commerce, bien connu pour ses multiples abus, que nous ne pouvons en effet plus tolérer.

    Notre vigilance reste (et restera) de mise."

     

    La vigilance ne suffit pas, il faut agir, et refuser que l'anarchie s'impose par la force. Les candidats aux élections législatives, qui déjà nous abreuvent de leur prose, font bien de s'emparer du sujet. Il serait plus digne cependant que ceux qui ont allumé l'incendie à l'Hôtel de Ville avec ces terrasses sans foi ni loi se mobilisent et fassent revenir l'ordre.

    Quant au Maire de Paris-centre, il a su montrer jusque là qu'il n'admet pas qu'on lui marche sur les pieds. C'est pourtant ce qui lui arrive en ce moment. On attend de lui des mesures exemplaires.

     

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    Buvette nadia"Chez Nadia" ! Buvette conviviale et pas chère, ambiance sereine, dans le plus beau paysage urbain du monde ! Pont Louis-Philippe, rive droite (Photo VlM – clic gauche pour agrandir)

     

    Elle est nichée dans un coin de la pile du Pont Louis Philippe….

    On hésite à révéler à quel point c'est miraculeux de savourer la moindre consommation dans ce cadre sublime car il est encore possible d'y prendre un verre sans être incommodé par la foule et on ne voudrait pas qu'elle s'y précipite !

     

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    Banc bois brut pied d'arbreBancs TVK issus tout droit d'un délire écolo

     

     

    Le bulletin d'information n° 61 de la mairie de Paris-centre nous apprend que la place de la République "continue sa mue" avec le remplacement entre le 28 avril et le 6 mai 2022 de huit bancs en bois TVK actuels par huit bancs doubles Davioud.

    Le retrait des bancs "Mikado"  aura lieu au cours de l'été.

     

    Banc mikado Banc davioud

     

     

    Bancs Mikado à gauche, banc double Davioud à droite. Lesquels préférez-vous ?

     

    Monsieur  le Maire, merci ! à quand le retour de la Fontaine aux Dauphins ? (article D. Feutry du 13/11/2013)

    Gérard Simonet

     

  • Place marché ste catherine 21 04 22Place du Marché Ste Catherine (IVe) le 21 avril 2022

     

     

    On se rappelle ce qu'a été cette place à l'été 2020, envahie par les terrasses "éphémères" des bars-restaurants qui s'étaient partagé son espace comme un trophée…

    "Joséphine" l'un des établissements les plus avides, n'a pas rouvert après sa fermeture administrative l'été dernier. On ne connait pas ses projets mais en tout état de cause les riverains saluent le calme retrouvé !

     

    Ste catherineMauvais souvenir : l'été 2020, terrasse "Joséphine"

     

    Des riverains qui sont reçus aujourd'hui en mairie de Paris-centre pour remercier les autorités municipales de leur refus de terrasses estivales et insister pour une application stricte de l'arrêté de février 2020 spécifique à la place. Il interdit les terrasses fermées et impose une hauteur maximale aux écrans latéraux.
     
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    Erdilin temple 84Local commercial à cheval sur deux immeubles de factures différentes

     

     

    Nous l'annoncions dans un article du 16 avril 2021 : le commerce de maroquinerie de gros ERDILIN, 84 rue du Temple (IIIe)/angle Haudriettes cédait la place à une boulangerie. La nouvelle était accueillie avec enthousiasme par la foule des habitants du secteur. Las, semaine après semaine, après un début de travaux il y a juste un an, on constatait que plus rien ne se passait sur un chantier laissé à l'abandon.

    On en connait aujourd'hui la raison : le plancher du 1er étage s'est effondré au début des travaux qui ont été de ce fait interrompus. Les dégâts sont sérieux puisque les réparations, préalables à toute reprise du projet, s'élèveraient, selon une personne proche du dossier, à 150.000 € environ.

    Erdilin haud

    La bonne nouvelle c'est que le projet n'est pas remis en cause et que les travaux vont reprendre. On espère qu'ils seront menés dans les règles de l'art car on a affaire ici à un immeuble intéressant qui date du XVIème siècle pour partie, avec des détails décoratifs qui enrichissent la modénature de la façade, tels que moulures et têtes sculptées.

     

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    Arquebusiers 13 04 22Le passage des Arbalétriers à hauteur du 34 rue des Francs-Bourgeois – IIIe – où le duc d’Orléans aurait été assassiné en 1407 par les sbires de Jean sans peur, duc de Bourgogne, au retour d'une soirée galante rue Barbette auprès de la reine Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI dit le fou (Photo VlM – clic gauche pour agrandir)

     

     

    C'est une anomalie choquante que nous dénonçons depuis la création de l'association : ce lieu unique qui garde en mémoire un urbanisme et des événements du moyen-âge est maltraité par ceux-là mêmes qui en sont les propriétaires !

    Efforçons nous d'être justes, il y a eu des travaux d'entretien. Le sol notamment, dont le revêtement a été refait entièrement. Avec des pavés non conforme, car sciés au laser, mais soyons conciliants le résultat n'est pas si mauvais et le cheminement sur cette chaussée est sans aucune doute plus aisé que sur des pavés "Napoléon" passablement bombés….

    La rive droite a été ravalée, dans les années 2010, sous l'impulsion d'un membre actif de notre association à qui on rend hommage car il est décédé depuis et au nom de l'une des copropriétés riveraines. On a naïvement pensé que les copropriétaires de la rive gauche en feraient autant. De nombreuses dissensions entre eux ne l'ont pas permis. De leur côté, la mairie de Paris et l'ABF (architecte des bâtiments de France) n'ont pas pu ou désiré taper sur la table. C'est étrange car les services de la mairie sont exigeants en matière de ravalement des façades et manient aisément l'injonction avec menaces à la clé…

    Nous appelons cette fois l'attention de l'Adjointe à la Maire de Paris Karen Taïeb en charge du patrimoine et du Maire de Paris-centre Ariel Weil pour que leurs services se saisissent de ce dossier. Si l'alerte "#saccageparis" a obtenu l'écho que l'on sait c'est à cause notamment du laisser-aller général à l'égard de situations de ce genre. Imaginons la réaction des touristes quand ils découvrent que ce site historique ne bénéficie pas de l'attention qu'il mérite ! Et l'opinion des citoyens comme nous qui souffrons depuis des années d'un sentiment de dégoût à chaque passage devant l'entrée de la voie !

    Gérard Simonet

     

  • Archives 33 la fronde 13 04 22 clotureCafé-restaurant La Fronde, 33 rue des Archives (IVe)

     

     

    Noua attendions le 1er avril avec appréhension car cet établissement s'était distingué en 2020-21 avec une terrasse éphémère qui avait soulevé un concert de protestations indignées.

    Force est de reconnaitre que la leçon a été tirée et que la version 2022-23 répond mieux au cahier des charges du nouveau RET (règlement des étalages et terrasses) pour le terrasses estivales. La clôture à claire-voie est du meilleur effet et la plateforme s'inscrit harmonieusement dans l'espace libéré par les voitures.

     

    Archives 33 la fronde terrasse et trottoir 13 04 22

    Le passage parcimonieusement réservé aux piétons est a priori convenable, pour autant que la rangée de tables et chaises rouges en bordure ne migre pas vers le centre sous la pression de la clientèle attablée. Il est souhaitable que les services de la mairie demandent le retrait de ce mobilier car il est porteur de conflits.

     

     

  • FontaineFontaine des Haudriettes, 51 rue des Archives (IIIe).

     

     

    Voilà des gens qui se soucient peu que la Fontaine des Haudriettes, fontaine publique, soit un monument historique œuvre de l’architecte Pierre-Louis Moreau-Desproux (1727-1794), peu leur chaut que le fronton triangulaire domine un bas-relief délicat, une naïade de Pierre Mignot (1715-1770). Ils sont à l'image des exploitants du café qui ont poussé l'impudence jusqu'à placer des deux côtés des rubans pour délimiter l'espace dont ils se sont emparé !

    Nous élevons une vive protestation : les terrasses estivales ne doivent en aucun cas empiéter sur l'emprise de monuments historiques, dont la vue doit rester dégagée. La mairie de Paris-centre est saisie.

    GS

     

    Postscriptum du 13 avril

    La mairie de Paris-centre nous informe qu'un procès-verbal a été dressé et que l'établissement est sous surveillance.

    Pourquoi faut-il en arriver là et se livrer à de tels abus ? Il faut préciser que cette fontaine est "en eau" et accessible théoriquement au public.

    Le 14 avril

    L'espace a été libéré hier. Aujourd'hui il est occupé de plus belle avec deux fois plus de tables et de chaises. A ce rythme, dans trois jours il occupera tout le carrefour…

    Le 20 avril

    Dans le courant de l'après-midi, nous n'étions pas présents mais nous l'avons constaté vers 16h00, les abords immédiats de la fontaine ont été dégagés par la police municipale sur demande de la mairie de Paris-centre. La fontaine est libérée.