Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

  • Temple 36 magasin fruits & légumes 09 11 16Le propriétaire Chikh Afif, devant son magasin "Le Temple du Fruit" 36 rue du Temple (IVe) Tél. 01 72 34 82 67 (Photo VlM)

     

    Il remplace la librairie atypique  "I love my blender" qui avait ouvert en 2007 et qui semble avoir eu du mal à s'imposer avec un concept orienté sur la prime jeunesse et la littérature anglophone. Fervent écologiste et possesseur d'ânes et autres animaux familiers, il est parti dans le sud-ouest.

    Chikh Afif se présente comme un enfant du Marais où il a fait toute sa carrière dans le commerce de bouche, notamment rues Rambuteau et du Roi de Sicile. Son nouveau magasin emploie quatre personnes avec lui-même.

    Au premier coup d’œil, on constate que son commerce respecte les codes du Marais : enseigne discrète et couleurs sobres. L'étalage est à surveiller compte tenu de l'étroitesse du trottoir. L'intérieur ne déçoit pas. Les fruits et légumes présentés respirent la fraicheur. M. Afif insiste sur leur provenance : producteurs uniquement, ce qui a pour effet de limiter le séjour dans la chaine du froid.

    Il assure que ses prix se comparent favorablement à ceux de ses confrères, notamment rue Rambuteau. A chacun de vérifier !

    Le rayon épicerie fine est en voie de démarrage. Dans l'immédiat, il propose des soupes et des salades de fruits. Très prochainement il ouvrira une activité de traiteur avec notamment une offre de couscous.

    Cet évènement apporte un apaisement, sinon un démenti, à ceux qui se plaignent du développement exclusif dans le Marais de la mode et du prêt-à-porter et en corolaire de la disparition du commerce de proximité.

     

  • Citycarbon3Une trottinette roulant sur le trottoir parmi les piétons (photo Numerama) 

     

    Sortant de mon domicile, il s'en est fallu de peu pour que je sois renversé par une jeune femme en roller qui roulait à vive allure sur le trottoir puis aussitôt par une seconde qui la suivait en trottinette à la même vitesse .

    Manifestant mon mécontentement de façon assez vive, je me demande par quel miracle je n'ai pas été frappé par ces personnes vociférantes, menaçantes, courroucées qui m'invectivaient car j'avais osé arrêter leur course folle.

    Je ne suis pas le seul à constater la multiplication des trottinettes, rollers et autres gyropodes et monocycles (ou monoroues), skateboards ou gyroskates électriques. Les engins se multipliant, l'insécurité grandit pour les piétons, notamment les plus fragiles, dès lors que les trottoirs deviennent une aire de déplacement pour ces appareils. Mais la principale anomalie est l'absence de texte pour réglementer la circulation de ces machines le plus souvent électriques qui roulent vite. 

    La revue "Que choisir" qui a enquêté sur le sujet concluait dans un article publié il y a un an qu'il n'existait aucune réglementation et qu'"en attendant un texte clair (ce qui n’est pas à l’ordre du jour), le bon sens doit s’imposer dans le respect de tous. Trottinettes et autres engins électriques doivent donc rouler sur les trottoirs, adapter leur allure à l’affluence des piétons, emprunter les passages protégés et respecter les feux tricolores. Circuler sur les pistes cyclables est également toléré, même si ce n’est pas officiel…" Il est juste indiqué que tout engin électrique se déplaçant à plus de 6 km/h doit rouler sur la chaussée.

    Cette analyse n'est apparemment pas en phase avec le code de la route dont l’article R311-1 (6.10) range les patinettes dans les cycles : “véhicule ayant au moins deux roues et propulsé exclusivement par l’énergie musculaire des personnes se trouvant sur ce véhicule”. Sachant qu'un "véhicule" a l'obligation de rouler sur la chaussée, il devrait en être ainsi de nos nouveaux mode de transport qualifiés de "doux" même si un choc avec eux est rude…

    Nos élus feraient bien de se pencher sur ce sujet et de clarifier la situation afin d'empêcher que nos trottoirs ne deviennent des petites autoroutes/voies rapides pour mono-roues ou deux roues motorisées ou non qui prennent le pas sur les piétons, ces derniers devenant les intrus. Un comble!

    Vraiment il faut que cette évolution dangereuse soit maitrisée.

    Dominique Feutry

      

  • Archives 78 collage 25 10 16

     

    Il y avait sur ce mur du 78 rue des Archives (IIIe), en face du bureau de poste, un tag noir, immonde, énorme. Il a été signalé et enlevé très rapidement. Bravo à la Ville de Paris quand ses services fonctionnent de la sorte !

    Il y avait en même temps et au même endroit ce dessin sur papier dont le petit personnage essayait, on aurait pu dire, de se hisser au-dessus de trop de bassesse. Les équipes de nettoyage sont intervenues. Gloire à elles, elles ont épargné la petite fille….

     

  • Fontaine haudriettes mi hauteur 26 10 16La Fontaine des Haudriettes, 51 rue des Archives (IIIe), architecte Pierre Moreau-Desproux (1765). Bas-relief de Pierre-Philippe Mignot représentant une naïade (Photo VlM)

     

    C'est une fontaine qui bien que d'un âge respectable est opérationnelle et rafraichit ceux qui ont soif. Il suffit pour cela d'appuyer sur le bouton poussoir au-dessus du robinet. Le débit s’interrompt automatiquement grâce à une minuterie mécanique. Le dispositif hydraulique se trouve à l'intérieur de l'édifice. Une porte en fer y donne accès pour les opérations de maintenance.

    Cette porte, quoique cloquée à cause de la rouille, est longtemps restée vierge de toute souillure. Depuis un an ou deux elle est régulièrement victime d'affiches sauvages qui, on le voit, ne respectent plus rien, pas même les monuments. Les riverains en sont contrariés et arrachent nerveusement ce qu'ils peuvent des ces affiches.

    Nous l'avons signalé au site DansMaRue de la Mairie de Paris. En règle générale, ce service est réactif et il n'est pas rare, dans le cas de tags par exemple, que l’intervention ait lieu dans les 3 jours. Dans le cas présent il ne s'est tout simplement rien passé pendant des mois …

    Une intervention auprès de la circonscription de Paris-centre est tout autant restée lettre morte. Les affiches et la colle qui va avec se sont accumulées en strates pas ragoutantes dès que tombe la pluie, donnant à ce monument une mine peu glorieuse.

    Dans une ultime tentative, l'association s'est adressée aux services de la propreté en informant son directeur pour Paris. Le chef de la circonscription Paris-centre vient de nous faire savoir que la signalisation n'était pas passée aux oubliettes et qu'elle allait être traitée tout prochainement. En effet, ce jeudi 27 octobre, nous constatons que la fontaine a été débarrassée de ses affiches. On découvre maintenant une porte métallique qui a souffert des agressions pendant de longs mois. Une  mise en peinture s'impose. On peut espérer que les intervenants l'aient  relevé et programmé cette action pour les jours qui viennent.

    Nous avons appris à cette occasion, et il faut s'en souvenir, que nos monuments ne sont pas traités comme des objets ordinaires. C'est la bonne nouvelle. La mauvaise nouvelle c'est que leur statut est tellement prestigieux que ceux qui sont en charge de leur propreté ne savent pas par quel bout les prendre !

    A une époque où on parle d'aller se poser sur Mars, on est surpris d'apprendre qu'on puisse sécher sur un sujet aussi élémentaire. Nous rencontrons sous trois semaines Mao Péninou, Maire-Adjoint à la propreté et à l'eau auprès de Mme Hidalgo. Il y a bien d'autres questions à l'ordre du jour. Celle-là servira d'anecdote pour détendre l'atmosphère !

     

  • Clouzeau rvp 25 10 19De droite à gauche, Matthieu Clouzeau, Directeur de la DPSP, Laurent Jeannin-Naltet, Gérard Simonet, Gilles Pourbaix, Anne Penneau, Jean-François Revah (Vivre Paris !). A la prise de vue Stéphane Devienne, (Photo VlM)

     

    Cette Direction de la Mairie de Paris, que dirige le Commissaire Divisionnaire Matthieu Clouzeau, nous a reçus le 25 octobre en compagnie de Stéphane Devienne en charge du Bureau de régulation de l'espace public. Elle préfigure ce que sera la "Police Municipale de Paris". Il est interdit toutefois de prononcer ce mot tabou car en 2001, quand Bertrand Delanoë briguait la Mairie de Paris, il avait fait du renoncement à cette proposition de son concurrent un argument de campagne majeur. Ses héritiers ont changé d'avis sur le fond mais ils respectent la mémoire de celui à qui ils doivent beaucoup !

    De "police municipale", pourtant, la nouvelle direction en a tous les contours. Pour autant que la loi sur le changement du statut de Paris soit votée (voir article "Le Monde" du 3 août 2016), la responsabilité en matière de respect des règles de civilité sera bel et bien assurée par la municipalité, comme elle l'est dans les autres villes de France.

    Précision importante : le BACN (bureau d'action contre les nuisances) dont nous avons régulièrement souligné le professionnalisme dans le traitement des nuisances sonores et olfactives, passera sous le contrôle de la mairie en rejoignant la DPSP. Matthieu Clouzeau nous rassure à ce propos : il entend conserver cette unité dans l'intégralité de ses effectifs et de ses méthodes de travail (leur assujettissement en particulier au normes de qualité ISO 9001 qui concernent les entreprises de services).

    On sait que la Maire de Paris projette de confier le contrôle et la gestion du stationnement à trois sociétés privées (notre article du 24 octobre). Les 1.500 agents de sécurité de la Ville qui en sont aujourd'hui chargés entreront dans le giron de DPSP pour en grossir les rangs qui compteront alors un effectif de 3.400 personnes, au service de la tranquillité publique et de l'environnement.

    Fourrière poids lourdsUn des services sous-traité au privé par la mairie de Paris : la fourrière. Ici, fourrière "poids lourds" (Photo VlM)

     

    La direction est organisée sur un mode "staff and line", avec une trame de 10 circonscriptions opérationnelles verticales et des fonctions transversales en renfort, notamment la nuit. Les quatre arrondissements centraux (qui attendent d'être regroupés) sont l'une de ces unités de terrain, sous l'autorité de Sophie Lachasse et se son adjoint Daniel Dauphant. Près de nous, le XIe-XIIe sont regroupés ainsi que que les Ve-XIIIe, VIe-XIVe, VIIIe-IXe-Xe.

    Le changement annoncé répond à une logique : puisque nos élus sont jugés au moment des élections sur leur gestion des problèmes de sécurité et d'incivilités il n'est pas anormal de leur donner les moyens de les assumer. D'un autre côté, on apprécie le professionnalisme de la police et son dévouement. Trouvera-t-on l'équivalent chez  des employés municipaux ? Le dessaisissement des ASP de leur tâche vis à vis du stationnement n'est-il pas le signe que les lourdeurs immanentes à la fonction municipale conduisent à une productivité insuffisante ?

    Nous avons posé à M. Clouzeau une question pratique : dans l'état actuel des choses, le réflexe des habitants lorsqu'une difficulté se présente, est "d'appeler la police". Sachant que le respect de l'ordre public, du code de la route, les délits et a fortiori les crimes restent de la responsabilité de la police, comment fera le citoyen ordinaire pour savoir s'il doit appeler la circonscription locale de la DPSP ou le commissariat d'arrondissement qui lui est familier ? On convient que c'est une question sur laquelle il faudra se pencher….

    Nous serons attentifs en tout cas aux sujets qui nous intéressent car ils conditionnent la qualité de vie de habitants de Paris : le propreté, le bruit, l'occupation de l'espace public, l'affichage débridé, la circulation, le stationnement…. La DPSP est constituée dans le but de s'y atteler et d'apporter une amélioration visible. Nous lui faisons a priori confiance. Nous observons à ce propos que l'échange que nous avons eu avec son directeur, le pragmatisme, la compétence et l'ouverture dont il a fait preuve, nous invitent à être raisonnablement optimistes.

    Gérard Simonet

     

  • CAM03510 État actuel de la librairie Scaramouche 161, rue Saint-Martin (IIIe). Le commerce de bouche gris qui la jouxte vient lui aussi de fermer (photo VlM) 

     

    Non loin du passage Molière, au 161 rue Saint-Martin (IIIe), la célèbre librairie Scaramouche spécialisée dans le cinéma fait grise mine… Alors qu’elle a fermé, ses vitrines sont déjà toutes recouvertes d’affiches sauvages. Ne reste plus visible que l’enseigne bandeau au- dessus du magasin. Beaucoup d’habitués trouvent porte close et sont attristés de constater la disposition de étête vénérable  institution.

    Pourtant les passionnés de cinéma trouvaient des trésors dans cette maison connue pour son fonds de photographies, d’affiches et de livres du 7ème art.

    Le phénomène des fermetures de librairies notamment de notre quartier n’est pas nouveau. Nous avions signalé celle de la "Librairie Charlemagne" rue saint Antoine en avril 2013 puis celle de "Mona Lisait" rue Pavé en mars 2014 peu avant la fermeture "d’Agora" rue des Archives en septembre 2014. Nous le soulignions alors, le développement de la vente sur internet, la vente de livres électroniques depuis l’arrivée des liseuses, doublées d’une période longue de crise économique et d’un goût moins prononcé pour la lecture ont porté un coup fatal  à ces commerces spécialisés. Quelques-unes subsistent néanmoins, ce  qui est une bonne  chose car rien ne remplace un librairie pur choisir un livre, recevoir un conseil sur un auteur, un nouveau roman ou une nouvelle parution.

    Espérons simplement que l’hécatombe va cesser.

    Dominique Feutry

     

  • Temple 10 motos 10 02 14Entassement anarchique de motos sur le trottoir et sur la chaussée  rue du Temple (IVe) (Photo VlM)

     

    Toute la presse aujourd'hui en parle : Anne Hidalgo a déclaré au JDD qu'elle entendait confier le contrôle et la gestion du stationnement payant à Paris à trois sociétés privées dès le 1er janvier 2017 ("Capital", 23 octobre 2016)

    Elle s'appuie sur un rapport qui évalue à 300 Millions d'€ "l'évasion" de recettes qui résulte de l'attitude des automobilistes qui sont à 91 % rétifs à s'acquitter de leur obligation auprès des parcmètres. La Maire de Paris pense que les employés d'une société privée y mettraient plus de zèle que les ASP (agents de sécurité de Paris) actuels et feraient ainsi rentrer plus d'argent dans les caisses.

    300 Millions d'€ c'est l'équivalent de 300 € chaque année par foyer fiscal parisien qui reviendraient dans nos poches, qu'on soit automobiliste ou pas. Une "aubaine" à ne pas négliger. Curieusement, c'est aussi le chiffre des subventions, selon notre analyse, qui sont versées chaque année à des associations fantoches. Il y a  fort à parier qu'on réaliserait une économie similaire en demandant à un cabinet d'audit privé de contrôler l'activité et la productivité de telles associations.

      Subventions associations sachets de pièces delanopolis 2015

    Sachant que les parisiens ont de moins en moins de voitures, ou s'ils en ont une la laissent au garage, ils n'ont pas de raison objective de se plaindre de l'orientation prise. De plus, on ne peut pas se dire citoyen et accepter qu'une loi ou un règlement soit respecté à 9 % !

    En revanche, on a des soucis à se faire au sujet des deux-roues motorisés. Si l'usage de la voiture est encore plus contrarié, le mouvement en faveur de la moto va confirmer son explosion. On ne doit pas s'y opposer par principe car l'espace public occupé par un conducteur de deux-roues est bien inférieur à celui du même conducteur au volant d'une voiture. Il reste à prendre des dispositions pour que ce mode de déplacement respecte toutes nos attentes en matière d'environnement.

    Il faut d'abord que les engins les plus polluants soient retirés de la circulation. Les restrictions applicables au 1er juillet 2016 (MOTO MAG)  le laissent espérer. Il est indispensable ensuite que le contrôle technique, en vigueur depuis longtemps pour les voitures, soit enfin appliqué au deux-roues motorisés pour que cessent leur vacarme et leur contribution à la pollution de l'air.

    Pour finir, de sorte que chaque mode de déplacement ait les chances qu'il mérite, sans passe-droit, sans complaisance coupable de clientélisme, il importe que le stationnement des motos soit organisé sur la chaussée, et sur les trottoirs là où les conditions le permettent, et soit strictement interdit ailleurs. Sur ces places désormais réservées, il est juste et normal qu'une taxe de stationnement s'applique, comme elle s'applique aux voitures, en due-proportion naturellement de l'espace occupé.

    Les alliés Verts de Mme Hidalgo y sont favorables. Nous n'adhérons pas à toutes leurs positions mais en voilà une que certains de nous sont prêts à défendre.

    Gérard Simonet

     

  • A111L'état de cloaque du 59 rue Quincampoix  : ordures, saleté, gravats, épanchement d'urine, tags et stationnement de motos prospèrent (IVe) (photo PC)

     

     

    Malmenée depuis quelque temps la rue Quincampoix laisse cette désagréable impression de rue sale accentuée par sa configuration de rue ancienne et étroite. Cet état est particulièrement frappant dans sa section entre les rues Rambuteau et Aubry le Boucher (IVe).

    Nous avons publié un article du 6 juin 2016 en montrant l'espace devant le n° 59, totalement tagué, couvert d'urine, transformé en dépôt d'ordures à ciel doublé d'un parking à motos. La Gloïre du IVe !

    Une courte accalmie  avait été constatée après quelques interventions épisodiques des services  de la propreté. Mais  la mutilation a repris de plus belle pour ce secteur devenu un cloaque.

    La photo prise ce jour montre son état déplorable, inadmissible, indigne et le degré de saleté atteint. La honte pour ceux qui salissent mais aussi pour ceux dont le laxisme laisse prospérer de telles situations. On est proche de ce que l'on peut trouver sur un terrain vague (gravats, palettes, planches, éviers, vieux luminaires, ordures diverses…) avec toujours un ensemble de motos en stationnement qui n'ont rien à faire à cet emplacement. Or nous sommes dans le Paris historique, que font les autorités pour éradiquer et prévenir de telles situations ? 

    La municipalité serait bien inspirée de ne pas laisser se développer de tels foyers insalubres qui attirent rats et vermine. Qu'ils ne s'étonnent pas dans ces conditions de voir monter le mécontentement des habitants et repousser la fréquentation touristique.

     

  • Galerie_origin_coulangefinale_addaa_a3608L'Hôtel de Coulanges 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe) où l'aménagement futur prévoit des percements et agrandissements qui interrogent la Commission du Vieux Paris

     

    Le Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris (BMO) a publié dans son édition du 14 octobre un extrait de la séance plénière de la  commission du Vieux Paris qui s’est réunie le 14 septembre dernier. Cette institution  dont on avait craint un moment qu’elle ne disparaisse (voir nos articles des 23 septembre et 22 août 2014)  «  a été créée en 1897. Elle comprend 55 membres représentant la société civile (issus du monde associatif, des universitaires, des experts et des journalistes), les élus (15 membres) et l’Administration. » Il s’agit d’un comité consultatif qui se réunit chaque mois sous la présidence du Maire de Paris ou de son représentant afin d’examiner les demandes de permis (démolitions, restructurations, transformations … déposées auprès de la Direction de l’Urbanisme et émet alors de avis (appelés « vœux »)»

     Parmi les vœux émis en cette séance relatée dans le BMO, 3 dossiers concernent le Marais.

    Le premier porte sur l'Hôtel de Coulanges 35-37 rue des Francs  Bourgeois (IVe) dans le cadre de l'opération " Réinventer Paris" . La Commission s'étonne. "… des percements et agrandissements prévus… qui ne sont étayés par aucune archive ancienne...". Il est donc préconisé de mener "…une analyse historique plus fine…afin d'éviter tout risque patrimonial… des façades protégées…"

     

    Fontaine rue de veniseLa fontaine Maubuée qui a besoin d'une sérieuse restauration à l'angle des rues Saint-Martin et de Venise (IVe) (Photo VlM)

     

    La Commission s'est penchée sur le mauvais état de la Fontaine Maubuée datant du XVIIIe siècle et se trouvant à l'angle des rues Saint-Martin et de Venise face au Centre Pompidou. Elle recommande que la Ville de Paris lors de la restauration procède "… à un nettoyage délicat et à une consolidation de surface… du fait notamment de la prolifération de mousses."  Voilà bien longtemps qu'il est question de restaurer "cette petite architecture", espérons que la mise en état est pour bientôt. 

    Les bâtiments du musée Carnavalet fermé pour 3 ans pour travaux ont fait l'objet d'un examen d' évolutions proposées sur les circulations verticales. Après un satisfecit délivré sur la prolongation d’un escalier qui ne " …modifie pas la volumétrie du lieu." En revanche elle n'est pas favorable au "…remplacement de 2 escaliers de liaison construits dans les années 80..." (l'un d'eux est situé au rez de chaussée dans la salle dite des enseignes). En effet elle trouve "…intrusif…" ce projet d' "…escaliers panoramiques à double ou simple révolution dotés de garde-corps pleins conçus principalement pour guider le parcours." Elle propose plutôt la mise en place d' "… une signalétique claire pour une visite chronologique des collections."

    Nous saurons dans les prochains mois si ces vœux apparemment de bon sens ont été pris en compte.

     

  • Thorigny jardin hôtel aubert de fontenayLe jardin Thorigny, ses cinq érables, et l'Hôtel Aubert de Fontenay, dit "Hôtel Salé" (Musée Picasso) (Photo VlM)

     

    Rappelons que la mairie du IIIe, en liaison avec la DEVE (direction des espaces verts et de l'environnement de la Mairie de Paris) avait décidé l'abattage de cinq érables à moitié centenaires, dans le jardin situé entre la maison de retraite de La Perle et le Musée Picasso.

    Regroupés en "collectif" dans notre association, les riverains de la rue de Thorigny, appuyés par les pensionnaires de la maison de retraite, s'étaient manifestés pour affirmer leur opposition à l'abattage de ces arbres que le conseil de quartier Archives avait maladroitement défendu sans en référer, comme c'est souvent le cas, aux intéressés eux-mêmes.

    Alors que les dés paraissaient jetés en juin, on apprenait que l'ABF (architecte des bâtiments de France) Sophie Hyafil, dont le "visa conforme" est obligatoire en secteur sauvegardé, ne souhaitait pas statuer en l'état et demandait la tenue d'une réunion préalable de concertation avec les riverains.

    Cette réunion s'est tenue le 6 octobre en présence du Maire Pierre Aidenbaum qui a affiché son ouverture à une solution plus respectueuse d'un environnement auquel les habitants sont attachés. L'ABF a indiqué de son côté qu'elle n’était pas opposée à la conservation de certains de ces arbres.

    Le Maire a conclu en demandant à la DEVE de travailler sur un nouveau projet qui préserve un nombre d'arbres compatible avec les contraintes techniques. Le dossier, qui pourrait comporter des variantes, sera présenté aux riverains sous quelques semaines.