Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

  • P1020340Michel Autheman, architecte à l'origine de la maison de retraite de la Perle (dite Madeleine Béjart) et du jardin attenant rue de Thorigny (Photo AMF)

     

    Rappelons que la mairie du IIIe a le projet d’ouvrir au public le jardin de la maison de retraite Madeleine Béjart, 2 rue de la Perle (IIIe). La transformation qui en découle entraînerait l’abattage des cinq grands érables qui jouxtent le musée Picasso et leur remplacement par des arbustes. Des habitants du quartier, regroupés dans "le collectif Thorigny" (LCT), lié à "Vivre le Marais !", ont lancé une pétition sur http://www.petitionpublique.fr/ pour manifester leur opposition à l’abattage brutal de ces grands arbres en bonne santé du Marais…

    Pour enrichir le débat, les riverains ont rencontré Michel Autheman, concepteur de la maison de retraite et du jardin actuel, qui n'a cependant pas été consulté pour ce projet de jardin. 

    Michel Autheman est familier du Marais. Il a d’abord été l’architecte du 1er secteur central, couvrant 9 hectares dans sa partie la plus historique, qui a mis en évidence entre 1963 et 1965 les bâtiments à conserver, les jardins à restituer, les voies de circulation piétonnes et les parkings. Il fut ensuite, au début des années 70, architecte du secteur opérationnel de l’ilot du IIIe délimité par les rues des Francs Bourgeois, Payenne, Parc Royal et Elzévir. Il eut en charge l’extension de ce secteur avec la Place de Thorigny, la rue de la Perle et la réalisation de la maison de retraite.

    Compte-rendu de son interview :

    LCT : Michel Autheman, vous avez participé pendant de nombreuses années à la rénovation du Marais et vous avez laissé dans le quartier de nombreux témoignages de vos interventions. Parmi celles-ci, la résidence de la Perle, rebaptisée Madeleine Béjart, est parfois critiquée à cause du décrochement du bâtiment sur la rue de la Perle. Pourquoi ne pas avoir suivi l’alignement de la rue de la Perle ?

    MA : C’est le point qui a été le plus débattu, et ceci dès l’origine. Nous avons rétréci la rue de la Perle au droit de l'hôtel Libéral Bruant (ex musée Bricard, musée de la serrurerie – NDLR), dans un double but, identité de largeur entre la rue de la Perle et celle du Parc Royal, et création de la place de Thorigny. Si, en sortant de la rue du Parc Royal, on avait débouché sur la large rue de la Perle, cela aurait moins bien fonctionné.

    Perle 1 hôtel musée bricardL'ex musée Bricard, œuvre de Libéral Bruant. Vue depuis la maison de retraite (Photo VlM)

     

    LCT : Quelles sont les autres options qui ont été prises pour cette maison de retraite ?

    MH : Ce qui était essentiel c’était d’obtenir une conformité des volumes, des hauteurs et des alignements de la résidence avec ceux de l'hôtel Libéral Bruant. Il fallait absolument aussi affirmer l’alignement du nouveau bâtiment sur l’hôtel Salé. C’est la raison pour laquelle nous avons planté des arbres d’alignement le long de la rue de Thorigny.

    LCT : Vous voulez dire que l’alignement d’arbres a été décidé avant le jardin ?

    MH : L’alignement d’arbres et le jardin font partie du projet architectural d’ensemble.

    LCT : Quelles ont été vos idées pour ce jardin, pourquoi l’avoir un peu encaissé ?

    MH : Le caractère de ce jardin se voulait proche du béguinage, petit jardin urbain et historique installé au pied de grands arbres dont le rôle majeur était, outre la valeur d'ombrage, très importante pour des personnes âgées, la nécessité d'affirmer une nouvelle trame verte dans la rénovation du Marais.  Elle s’est poursuivie rue de la Perle. D'une façon générale, ce petit jardin, lien entre deux architectures, devient lui-même ainsi un paysage architecturé conforme à l'histoire du quartier.

    Les différents alignements de murettes qui le composent, toutes parallèles au grand mur de l'hôtel Salé, assurent le lien et une continuité visuelle entre le bâti ancien – immeubles classés de la rue de Thorigny et de la rue de la Perle -  et le nouveau.

    J’ajouterai que les trois jardins du quartier, Thorigny, George Cain et Louis Achille ont chacun leur marque propre :

    • le premier est un jardin architecturé s'appuyant sur le grand mur de l'hôtel Salé le long de la rue de Thorigny
    • le second s'inscrit autour d'un centre en creux avec une fontaine
    • le troisième est une surélévation sur la rue du Parc Royal.

    Georges cain vue généraleLe jardin Georges Cain, rue Payenne (photo VlM)

     

    Ces trois jardins urbains sont complémentaires car ils sont construits chacun en fonction du ou des monuments dont ils dépendent. Ils offrent charme et romantisme.

    LCT : Alors, il ne faut rien changer au jardin de la rue de Thorigny ?

    MH : Pas du tout ! On peut toujours améliorer les choses ! Et l’ouverture au public du jardin est probablement l’occasion de le faire.

    LCT : Vous voulez faire un contre-projet ? 

    MH : Il n’en est pas question. Ce serait faire injure aux architectes talentueux d’aujourd’hui et aux services de la Ville de Paris. Mais quand on entreprend ce genre de modification, il est important de bien s’imprégner de l’historique des choses. En l’occurrence, il ne faut pas perdre de vue qu’on est rue de Thorigny,  ne pas ignorer la présence et l'orientation du grand mur de l'hôtel Salé perpendiculaire à la rue, et rechercher les raisons qui ont amenés les intervenants précédents à faire telle ou telle chose.

    Musée picasso et jardin thorigny 07 06 16Le jardin Thorigny, sur le flanc de l'Hôtel Salé, musée Picasso (Photo PR)

    Il est certain que les jardins de Paris, petits ou grands, s’inscrivent chacun dans des situations qui leur sont propres et qu’ils ont un rôle d'accompagnement de l'architecture. J’ai été frappé de constater, à cet égard, qu’il n’y avait aucune vue en perspective du futur jardin dans le projet de la Ville de Paris. On ne peut pas visualiser l’impact sur le paysage urbain de cette transformation, ce qui est regrettable pour un endroit si sensible.

    Je me permettrais aussi de suggérer, de façon plus accessoire, que pour une meilleure conformité avec l'esprit du Marais, il serait nécessaire de remplacer le « bouquet végétal » au croisement des rues de la Perle et de Thorigny. Il y a là une profusion inconsidérée d'arbres de sapin et de taillis qui n'assurent en rien une quelconque complémentarité avec la présence des érables, d'autant qu'ils brouillent la vue sur la perspective des érables et du grand mur de l'hôtel.

    LCT : La ville de Paris dit que c’est l’obligation de rendre accessible le jardin aux personnes à mobilité réduite qui condamne les arbres. Qu’en pensez-vous ?

    MH : Les réponses données à cette obligation sont éminemment politiques, dans le sens noble du terme. Ouvrir le jardin n’impose pas nécessairement de couper les arbres. Si la ville souhaite les garder, il ne manquera pas, j’en suis sûr, d’hommes de l’art capables d’imaginer les solutions techniques répondant à cette contrainte.

    LCT : Merci beaucoup pour toutes ces informations intéressantes et utiles. En conclusion, si c’était à refaire, modifieriez-vous quelque chose à votre projet initial ?

    MA : La seule chose que je regrette, c’est de ne pas avoir pu faire une architecture plus contemporaine. A l’époque, les conditions n’étaient pas réunies pour oser cela. Mais, en matière d’architecture,  comme dans la vie, il faut souvent trouver des compromis.

    Le collectif Thorigny

     

     

  • Musée picasso et jardin thorigny 07 06 16Vue du jardin et d'un de ses cinq érables de la rue de Thorigny et de la façade du musée Picasso (Hôtel Salé) – (Photo PR)

     
     

    A propos du petit jardin rue de Thorigny, les habitants du IIIe ont découvert avec stupéfaction et révolte que le projet d’aménagement de la DEVE (direction de l’environnement et des espaces verts – mairie de Paris) prévoyait l’abattage des 5 arbres !

    Vers 1976, ces arbres ont été plantés âgés de 10 ans, sous la direction de l’architecte Michel Autheman, dans l’intention urbaine de créer un alignement avec le porche de l’hôtel Salé et un aménagement de jardin d’ombre avec fontaine, à 80 cm en contrebas de la chaussée.

    En 2016, ces érables ont cinquante ans, ne sont pas malades, mesurent environ 10 mètres de haut, procurent une ombre agréable en été et habillent la vue sur la façade rigide de la Maison  de Retraite rue de la Perle. Comme prévu, ils constituent, d’un côté le fond végétal sur lequel se détache le porche de l’hôtel Salé, de l’autre la transition avec l’îlot planté (30 m²) place de Thorigny.

    Récemment, en le retirant du bail de la maison de retraite, la mairie qui en est propriétaire a récupéré ce petit jardin ; elle a chargé la DEVE de son aménagement pour une ouverture au public. Curieusement, l’élue écologiste responsable, Laurence Hugues, n’aurait pas inscrit au cahier des charges la conservation des arbres.

    Le projet prévoit la mise à niveau avec le trottoir de la liaison à la parcelle de 358 m2 et sa division en 4 types d’espaces : jardin d’agrément, jardin haut, salon de lecture et allée de circulation. Deux jeunes arbres seront plantés, à des emplacements proches d’érables actuels.

    Ce projet a été présenté aux habitants le 21 mars 2016 lors d’une réunion en mairie, dont l’invitation ne précisait pas qu’elle serait décisionnelle et dont aucun compte-rendu n’aurait été rendu public.

    Les habitants ont appris la décision par des tracts collés sur les murs du Marais par les riverains. Consultés par eux, l’ABF (architecte des bâtiments de France), qui a pourtant donné son "avis conforme", ainsi que des pensionnaires de la maison de retraite auraient déclaré qu'ils n'avaient pas été clairement informés du sort des arbres.

    Les résidents du IIIe comprennent que ces arbres, qui n’ont jamais été taillés, projettent actuellement une ombre telle, que la plantation à leur pied paraît impossible.

    En revanche plusieurs possibilités de conservation existent comme la taille, la création de réservation aérée et drainée, l’enlèvement avec motte et remise en place au niveau du trottoir, ou le remplacement par des sujets âgés.

    À la réunion du 7 juin au soir, il était évident que les habitants du IIIe tiennent à leurs arbres et parlent de s’y enchaîner !

    Avant d’en arriver là, appuyés par l’association « Vivre le Marais ! » ils demandent à la mairie de mettre en attente le dépôt du « permis d’aménager » prévu cet été. Nous espérons vivement que lors de la réunion du 16 juin, la DEVE expliquera le fondement de ses propositions, prendra en compte les demandes des électeurs et répondra à leurs nombreuses interrogations.

    Patrice Roy

     

    Ci-dessous, à gauche le plan de l'état actuel et à droite le plan projeté par la DEVE avec l'implantation des arbres actuels s'ils étaient tous conservés (clic gauche dans l'image pour agrandir)

     
    Thorigny jardin plan 07 06 16

     

  •   QuincaVue récente rez-de-chaussée du 59 de la rue Quincampoix (IVe(Photo PC)

     

    La rue Quincampoix existe depuis au moins le XIIe siècle disent les livre d'histoire.  Elle a la particularité d'être bordée par de nombreux édifices remarquables souvent classés. Elle a été aussi le témoin d'épisodes historiques importants notamment en 1720 celui de la  banqueroute de Law, "l'inventeur" du billet de banque qui y  avait établi le siège social de son établissement, la Banque Générale. La pittoresque passage Molière qui la relie à la rue Saint Martin débouche sur cette voie étroite si caractéristique du vieux Paris.

    Mais abandonnée à son sort la rue est devenue au fil du temps et plus encore récemment une rue à l'abandon,  des commerces sont à vendre, signe des difficultés économiques que nous connaissons et elle est surtout très sale. Là où les immeubles sont en retrait par rapport à l’alignement général, des dépôts sauvages d'ordures occupent le terrain, des tags multiples ont été apposés sur les murs qui les entourent.  Une situation désespérante  pour ceux qui habitent juste à côté où qui passent  devant. "Vivre le Marais !" a alerté les services de la  propreté.

    A1Bernard Picart (1673-1733), Graveur.- Monument consacré à la Postérité en mémoire de la folie incroyable de la XXe Année du  XVIII. Gravure, allégorique et satirique avec un texte descriptif en français et en hollandais, relative à la banqueroute du système bancaire et monétaire du ministre des finances de la France, John Law de Lauriston, et représentant un défilé, rue Quincampoix, en 1720. La scène se passe sous la régence de Philippe, duc d'Orléans (1715-1723).

     

    Les pollueurs sont les plus coupables et peut-être seront-ils pris sur le fait mais le pire est que cette saleté, l'insalubrité qui en découle, l'attrait qu'elle représente pour les rats, le manque d'hygiène ne perturbent pas l’indifférence  des autorités qui semblent, en pleine préparation de l'Euro de football, plus soucieux d'organiser des fêtes, d'ouvrir les parcs et jardins la nuit  que de s'intéresser à endiguer la malpropreté que chacun s'accorde à penser qu'elle devient le talon d’Achille de la mairie de Paris. Notre capitale détonne de plus en plus dans ce domaine  en comparaison d’autres grandes villes françaises et étrangères où des efforts très significatifs ont été entrepris pour des résultats tangibles.

     

    A2Le mur tagué du 76 rue Quincampoix (IIIe) (Photo VlM)

     

    Nous sommes face à un défi, un de plus, qu’il fait relever.  Ce weekend avait lieu l'édition 2016 de "Paris fait toi belle", une action de prévention louable mais qui doit s’inscrire dans la bataille  qu'il faut conduire et savoir mener pour revenir à un standard de propreté qui fait aujourd'hui franchement défaut dans notre capitale.  La rue Quincampoix en est l’illustration parmi bien d'autres exemples.

    Dominique Feutry

     

  • ItalieLe "Corriere della sera", titre : "contro degrado e rumore in città, il nuovo fronte europeo dei comitati anti-movida" (contre le vandalisme et le tapage nocturne dans les villes, un nouveau front européen des associations pour la défense de la qualité de vie)

     

    Malgré une pluie battante, 150 participants ont assisté ce  31 mai à la salle Jean Dame, rue Léopold Bellan (IIe), aux deuxièmes assises des associations de riverains mobilisés pour la qualité de la vie dans les métropoles d’Europe organisée par la réseau "Vivre la Ville !" Europe dont est membre "Vivre le Marais !". Le thème retenu pour cette réunion était « Nuisances nocturnes : les citoyens européens se mobilisent.»

    Toutes les interventions ont mis en exergue l’hyper alcoolisation, le bruit, la saleté, la dérégulation sociale, les atteintes à la santé et les menaces qui pèsent sur les centres historiques des villes concernées.

    Nous retiendrons que l’alcoolisation a un coût annuel en France de 120 Milliards d’€ (autant que celui du tabac), les chiffres sont tirés du rapport du professeur Kopp, et que parallèlement  malheureusement les conflits d’intérêts étaient nombreux dans l’organisation institutionnelle d‘une  prétendue dérégulation des dérives de la nuit avec des lobbies puissants à l’action.

    Après avoir dressé, devant son responsable à l'Hôtel de Ville Frédéric Hocquart, un bilan du conseil de la nuit de Paris qui agit plutôt au détriment des riverains, un représentant de Bruit Parif a montré que des avancées significatives étaient en cours pour mesurer sans contestation possible le bruit dans les endroits les plus festifs de Paris, ce qui permettra des expériences devant débuter de pointer les lieux et les établissements qui ne respectent pas les normes en la matière.

    Les ambassadeurs des riverains soumis au diktat des noctambules des villes de Strasbourg et de Nantes ont montré combien les chartes proposées par les élus ici ou là  n’étaient faites que pour gagner du temps et ne réglent rien du tout. Les intervenants des villes de Montpellier, d’Aix en Provence-Marseille et de Barcelone ont montré de leur côté que face à l’inertie des élus et  à la confusion entretenue entre les services municipaux, seule la technique de «  l’affrontement » était payante. Par affrontement il fait entendre des actions en justice à l’encontre de maires (ou des préfets) pour ne pas avoir fait respecter la législation en matière de bruit. Plusieurs condamnations ont été prononcées et ont servi d’exemples lors des exposés, le modus operandi décrit pouvant être dupliqué sans problème.

    AssisesVue de la scène et des intervenants

     

    L’Italie dont la représentante a réussi à fédérer la plupart des associations du pays, ce qui constitue un exemple à suivre, a montré que  le poids des adhérents qu’elle  représente qui atteint le million, fait que son réseau est devenu une force incontournable pour les politiques qui doivent désormais composer. Certains projets de loi portant sur la vie nocturne ayant dû être modifiés.

    La situation dramatique de Lisbonne dont le développement de la fête est sans limite, met en péril le centre historique avec l’aval des autorités.  Dans une moindre mesure celle de Bruxelles qui devient petit à petit un haut lieu de la fête est très préoccupante.

    La courte intervention de Frédéric Hocquard, Conseiller Délégué auprès du Premier Adjoint de la Maire de Paris, chargé des questions relatives à la "Nuit" n’a pas apporté d’éléments nouveaux. Des  questions lui ont été posées sur l’ouverture des parcs et jardins la nuit, sa réponse est entre  autres motifs qu’il faut donner « plus d’espaces de respiration aux parisiens…» !

    Sur le fond, et les questions furent nombreuses, les participants ont retenu que l’alcoolisation effrénée coûtait excessivement cher à la collectivité et qu’il ne fallait pas baisser la garde bien au contraire car des moyens existent même si cela est parfois long avant d’obtenir des résultats. Ils ont aussi constaté que les problèmes étaient les mêmes dans toutes les grandes villes d’Europe mais qu’à force d’opiniâtreté, d’obstination et en utilisant tous les leviers à notre disposition, les autorités sont dans l’obligation de faire respecter les lois et règlements.

    Une minorité sous prétexte de s’amuser ne peut pas, et elle est n’en a pas le droit, s’arroger l’espace public et prendre ainsi en otage une majorité d’habitants qui devraient subir et ne rien dire. Ce temps est bel et bien révolu ce qu’a bien démontré la réunion où la solidarité entre riverains de pays différents est une grande avancée dans la lutte qui est menée.

    Dominique Feutry

     

  • 000091920_5Rayon de magasin déserté

     

    Le commerce parisien souffre et les magasins du Marais ne font pas exception. Les rues sont moins fréquentées, les rabais fleurissent sur les devantures quand malheureusement ce n’est pas une liquidation qui est annoncée, dernière étape souvent avant la fermeture du magasin. Si des actions conjointes Mairie de Paris et Région ont été entreprises concernant le tourisme, la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Ile de France lance une vaste campagne de communication intitulée « Paris est une fête ». Elle souhaite endiguer la baisse du chiffre d’affaires.

    Incontestablement les attentats de novembre dernier sont responsables de cette désertion des clients. Mais sont-ils la seule cause de ce constat ? N’avons-nous pas ici, avec un fort effet retard, les effets d’une crise qui perdure malgré l’embellie annoncée. Si les restaurants enregistrent une baisse d’activité de 8,5% au premier trimestre comparé à la même période de l’an et les hôtels un taux de remplissage de 70% contre 81 % il y a un an, peu s’avancent à affirmer que c’est peut-être aussi l’effet des officines de type AirBnB qui ont dérégulé le secteur.

    Dans le prêt-à-porter, la multiplication effrénée des enseignes et des commerces tend à tuer la poule aux œufs d’or du fait même de la surabondance de l’offre. Plus simplement aussi, les français ont changé leurs habitudes de consommation. D’une part les consommateurs achètent « malin » en privilégiant en priorité les loisirs, le bricolage, le jardinage ce qui n’est pas non plus sans conséquence. D’autre part le commerce en ligne connait au fil des années un engouement qui ne se dément pas et la progression son chiffre d’affaires explose. Il n’est pas certains que les commerces traditionnels se soient adaptés à cette évolution, l' ouverture le dimanche n'étant que facette du problème. .

    Nous vivons en réalité une transformatioon très significative, à la fois rapide avec l'arrivée de nouveaux acteurs, et plus lente pour ceux établis et traditionnels qui n’ont d’autre choix que de devoir se moderniser avec tous les changements induits que cela nécessite, sinon tôt ou tard ils disparaitront.

    Dominique Feutry

     

  • Fête en italie 01 02 16"Fêtards" (mala movida) en Italie

     

    RAPPEL

     

    Ce sont les "Deuxièmes Rencontres des Associations de Riverains" mobilisés pour la qualité de vie dans les métropoles d'Europe contre l'agitation, le bruit et la dérégulation sociale dans les centres historiques de nos villes.

    Vous êtes invités à venir nombreux, en famille, avec des amis, à la réunion publique organisée par le réseau "Vivre Paris !", avec la participation active de "Vivre le Marais !", le mardi 31 mai de 18h30 à 20h30, salle Jean Dame, 17 rue Léopold Mellan 75 002  PARIS. L'entrée est libre.

    Vous y entendrez des exposés de représentants d'associations de villes françaises et étrangères (Italie, Espagne, Portugal, Belgique, Suisse ….) et la présentation d'un manifeste du réseau "Vivre Paris !" pour juguler les dérives de la vie nocturne, avec des propositions issues d'expériences croisées avec les associations qui composent l'organisation "Vivre la Ville !".

    Les médias ont été invités pour donner à cette manifestation le retentissement qui convient.

    Gérard Simonet

     

  •   Haudriettes mégotsL'agent chargé du nettoyage de surface : irremplaçable ! (photo VlM)

     

    Nous annoncions au printemps 2015  (article du 20 mai)  que  la Mairie de Paris au travers des mairies d’arrondissement  lançait une opération coup de balai appelée « Paris fais toi belle ! ».  L'édition 2016 est prévue le 4 juin pour le IIIe arrondissement (se renseigner à la mairie) , l'information ne nous est pas parvenue pour le IVe.

    C'est une bonne chose que de sensibiliser les habitants à la propreté quand certains d'entre eux font preuve de civisme en ramassant ce qu'ont laissé les autres, par égoïsme, manque d'éducation ou volonté de salir, sur les trottoirs, les murs, les façades, les rues, les  bords de Seine, autour des arbres, dans les jardins publics,  sur les gouttières, le mobilier urbain et autres endroits   

    L'expérience 2015 a été aux dires de la mairie une réussite mais dans certains lieux les bénévoles ne se sont pas précipités…. Ce rendez-vous annuel est  une autre façon de saluer le travail des agents de la ville chargés de la propreté, de les mettre en valeur y compris sur ses facettes les moins agréables lorsqu'il faut ramasser les déchets des autres.   

    Sans-titreAffiche officielle annonçant l'opération du 4 juin 2016

     

    Être à l'extérieur par tous les temps pour notre confort est louable, mais c'est aussi à cause de ceux qui salissent, qui oublient que l'on vit en société et que pour cette raison  nous avons tous le devoir de respecter le règles de ne pas jeter ses papiers, ses mégots, des flyers dans la rue, de ne pas déposer sa poubelle dans les corbeilles extérieures qui alors débordent rapidement accentuant l'effet de malpropreté que perçoivent de plus en plus mal les parisiens excédés par les tags, l'affichage sauvage et la saleté ambiante. De plus en plus de rats attirés par la saleté sont remarqués de jour comme de nuit, traduisant une situation qui classe Paris en mauvais rang des grandes métropoles dans le domaine de la propreté.

    Il est juste regrettable que les habitants, alors que la taxe de balayage augmentée il n'y a pas si longtemps sert justement à rendre la capitale propre, soient, avec l'aide anticipée des japonais qui sont venus nettoyer, il n'y a pas si longtemps, le quartier de Chaillot,  mis à contribution parce que d'autre salissent, ne cessent de salir  face à l'impunité plus accrochés au  culot et à la bêtise qu'au civisme.

    Dominique Feutry

     

  •  CUISINE-JAPONAISE-KAMAASAUstensiles de la marque KAMA-AZA exposés 38 rue des Blancs Manteaux (IVe) (Photo KA) 

     

    Au 38 rue des Blancs Manteaux (IVe) est ouvert depuis peu « l’Atelier des Blancs Manteaux » où sont accueillies diverses expositions accompagnées  d’ateliers,  ainsi que le laisse présager le nom de l’établissement.

    Une sélection de 150 ustensiles de cuisine sont actuellement à l’affiche de « l’Art culinaire et ses outils »,  jusqu’au 11 juin prochain.

    Tous les instruments retenus sont produits par la célèbre  maison japonaise KAMA-ASA une vieille " institution" installée  à Tokyo. La marque est devenue au fil du temps  une référence dans son domaine. Les  autochtones comme les étrangers,  les professionnels et les amateurs  s’y fournissent.

     

    IMG_2493Devanture de l'Atelier des Blancs Manteaux au 38 de la rue éponyme (Photo VlM)

     

    Quel est le secret de cette entreprise?

    Il repose en fait sur une simple phrase appliquée depuis toujours comme un principe intengible ,  « les bons ustensiles et leur juste forme prennent du temps à façonner leur objectif final et à rendre les mets meilleurs ».

    Il est possible de s’inscrire aux différents ateliers proposés qui sont très variés puisqu’il s’en trouve même un consacré à l’aiguisage  des couteaux.

    Le lieu joliment aménagé est à voir.

     

  • Nouveaux-kiosques-parisImage de synthése montrant le nouvel aspect des kiosques à journaux parisiens (projet du designer Matali Crasset) 

     

    Le climat n’est pas à la fête pour les Kiosques à journaux (voir par exemple notre article du 17 février 2016). La baisse des ventes est la conséquence de la montée des journaux en ligne et nombre de magasins spécialisés ont déjà fermé dans la capitale (le nombre de 200 au cours des dernières années est avancé).

    La mairie est consciente de cette situation et indique qu’elle mène depuis 2001 «… une politique volontariste en faveur des kiosques à journaux. » 

    Pour ce faire la Ville propriétaire de plus de 400 kiosques souhaite les adapter en les modernisant quitte à les transformer. Mais voilà les premiers projets déplaisent à certains. En effet le projet du designer Matali Crasset ne fait pas l’unanimité loin s’en faut. Un vœu a même été déposé pour revoir le projet ! En parallèle les tenants du maintien de l’aspect haussmannien (qui n’est pas l’orientation retenue par la mairie) affirment qu’il faut éviter à nouveau les erreurs qui avaient été soulevées lors de l’installation des nouveaux abris bus laissant passer le vent, obligeant à investir pour des aménagements complémentaires  (notre article du 20 février 2016).

    Les professionnels disent que les kiosques actuels obligent de mettre à l’abri une partie des journaux lorsqu’il pleut nécessitant pas mal de manutention. L’appel d’offre lancé auprès de la filiale Médiakiosk du groupe JC Decaux est de concevoir les kiosques du futur.  Mieux isolés, plus lumineux, dotés de toilettes pour les versions les plus abouties dans lesquels seront intégrés de nouveaux services de proximité (recharge de téléphones portables, boîte à lettres, récupérateur de piles usagées, boissons à emporter, billetterie culturelle, plans d’orientation…) de manière à faciliter la vie des kiosquiers .

    Le site de la mairie précise aussi que « le déploiement de ces nouveaux kiosques va s’accompagner d’innovations: écrans digitaux, permettant l’accès à des services, plan interactif et informations sur la vie du quartier… avec… possibilité de consulter une sélection de journaux et magazines en format numérique…». Une aide est même envisagée pour les kiosquiers à la fois lors de leur installation puis trimestriellement ensuite.

    Faut-il rejeter pour autant l’ancien modèle de type haussmannien qui s’est très bien intégré dans le paysage parisien, en harmonie avec les colonnes Morris et les fontaines Wallace ? Ne faut-il pas prévoir un modèle plus en phase avec l’environnement dans les quartiers historiques comme le Marais, en évitant la normalisation banalisée ?

    Ce dossier n’en doutons pas va être suivi de près par ceux qui estiment que peu à peu Paris perd ainsi son caractère si particulier que le monde nous envie…

    Dominique Feutry

     

  • Affiches 57 archives 12 05 16Dernière vague d'affiches sauvages : "Vintage Summer". Rayons cette manifestation de nos agendas ! La mairie du IVe l'héberge, elle devrait poser ses conditions (photo VlM)

     

    Dans la foulée de l'annonce faite récemment par la Maire de Paris d'un plan de lutte contre les incivilités (notre article du 10 mai 2016),  Mao Péninou, Adjoint à la Maire de Paris en charge de la propreté,  dénonce sur le quotidien "Le Parisien" du 12 mai «…les grosses entreprises qui s’affranchissent des lois et qui s’offrent des campagnes de pub gratuites sur nos murs et nos trottoirs ».  Nous ne pouvons qu'applaudir face à ces réactions que nous attendions depuis longtemps. Nous n’avons jamais cessé de dénoncer ces pratiques.

    Il y a peu de temps encore, nombreux étaient les habitants du Marais et les amoureux du quartier à dénoncer de tels agissements comme ceux du magasin de cosmétiques MAC (groupe Esthée Lauder) qui n'a pas hésité à pratiquer un affichage sauvage particulièrement éhonté pour annoncer l'ouverture de son nouveau magasin rue des Francs Bourgeois (IVe) (voir notre article du 30 avril 2016). 

    Francs bougeois lamoignon 22 04 16Publicité MAC Cosmétiques rue des Francs-Bourgeois, sur l'Hôtel de Lamoignon qui héberge la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (Photo VlM)

     

    Nos appels à plus de fermeté ont-ils été entendus par la mairie ?  Nous osons le penser car le discours est en train de changer.  Paris ne peut plus rester à la traîne des grandes villes européennes en matière de classement relatif à la propreté.  Les affiches sauvages, les flyers et les tags hideux contribuent largement à cet état de fait.

    Cette nouvelle attitude des élus, par le passé quelque peu passifs voire tolérants, apporte du baume au cœur à ceux qui constatent impuissants ces dégradations quotidiennes. La Ville va en effet porter plainte et informera le parquet des cas qu'elle rencontrera, saut annonce-t-elle vis à vis des petites associations. Chacun doit cependant être respectueux quelle que soit sa taille ! En tout état de cause, décoller ces affiches et les mettre à la poubelle est un devoir citoyen. C'est souvent le moyen le plus rapide et le plus dissuasif de mettre fin à une pratique illégale qui enlaidit le paysage de la rue.

      Michel le comte 13 affiches qui croulent 15 04 16Carrefour Temple-Rambuteau, affiches sauvages en décrépitude (photo VlM)

     

    La Ville a semble t-il déposé 15 plaintes contre six sociétés en 2015 et encaissé 138 K€ de frais de nettoyage, 5 plaintes l'ont été déposées depuis début 2016 et 105 K€ encaissés. C'est bien mais c'est dérisoire au vu de l'étendue des souillures.

    C'est cependant un point positif qui nous satisfait et va dans le sens des attentes des riverains, l'essai doit être transformé. Plus d'autorité, de réactivité, davantage de dépôts de plaintes et de verbalisations permettront, nous l’espérons, d'endiguer ces comportements illicites et choquants.

    Dominique Feutry