Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

  • MontorgueuilRue Montorgueuil (IIe) : sympa pour ceux qui n'y vivent pas, un enfer pour les résidents… Jacques Boutault a été le seul Maire EELV d'arrondissement à Paris de 2014 à 2020. On attendait qu'il tape sur la table et défende la tranquillité des riverains mise à mal par l'anarchie des terrasses et la colonisation des trottoirs. Les attentes ont été déçues. Ariel Weil, Maire du nouvel arrondissement Paris-centre qui englobe le IIe était attendu à son tour sur ce dossier. Il s'y est attelé et l'annonce d'un règlement sur mesure pour le secteur de la rue Montorgueuil et des rues afférentes, qui fait partie intégrante du RET (règlement des étalages et terrasses) de Paris, rompt avec la tolérance coupable qui prévalait. Et s'il ne règle pas tout, il semble porteur d'un espoir d'amélioration sensible.

    La mairie de Paris-centre a publié le 25 mars un communiqué de presse qui introduit le nouveau règlement applicable au secteur Montorgueuil/Saint-Denis. Elle prend le risque de contestations devant le tribunal administratif mais elle l'assume. Gérard Simonet.

     


    Le communiqué de presse :


    "Fruit de de la volonté de la mairie de Paris-Centre de trouver un chemin entre des intérêts souvent divergents
    et de la concertation menée avec les commerçants et les habitants, ce règlement, plus restrictif que le règlement parisien des étalages et terrasses de 2021 et inédit de par l’importance de son périmètre, sa continuité géographique et le nombre de bars, cafés et restaurants concernés permettra de préserver l’équilibre entre festivité et tranquillité au sein de ce quartier emblématique du cœur de la capitale".

    "Le secteur Montorgueil/Saint-Denis, piétonnisé depuis le début des années 90, se caractérise aujourd’hui par une très forte densité de bars et restaurants, la plupart disposant de terrasses. Celles-ci sont parfois situées dans des rues étroites, générant des problèmes d’accessibilité pour les piétons et des nuisances sonores pour les habitants. La situation s’est encore compliquée depuis la pandémie et l’apparition des terrasses estivales. Il était donc nécessaire de penser un règlement adapté aux spécificités de cette zone".

    "A l'initiative du Maire de Paris-centre, Ariel Weil et en présence de Dorine Bregman (Adjointe de Paris Centre en charge des commerces et de l'artisanat, de la vitalité économique et du tourisme) et Véronique Levieux (Adjointe à la Maire de Paris et élue déléguée de Paris-centre en charge de la tranquillité publique et de la vie nocturne) des ateliers à l'attention des commerçants et des riverains ont permis d'établir des objectifs et de trouver des solutions".

    "Les grands principes posés par ce nouveau règlement sont les suivants :

    • les règles posées par les règlements particuliers antérieurs sont réaffirmées, réactualisées et étendues à toute la zone;
    • en particulier, le maintien d’un passage piéton systématique sur les trottoirs est conforté ou instauré ;
    • les terrasses installées sur la chaussée sont interdites ;
    • les contre terrasses situées sur le trottoir d’en face sont interdites ;
    • les terrasses situées devant le commerce voisin sont interdites ;
    • les terrasses doivent être alignées au droit strict de la devanture du commerce ;
    • les terrasses pérennes existantes sont dans l’ensemble maintenues ;
    • aucune terrasse n’est autorisée dans les tronçons de voies inférieurs à 6 mètres de largeur.

    "A la suite de la publication au bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, ce règlement particulier entrera en vigueur le 26 mars 2022.
    Contacts presse :

    Audrey Keysers:
    audrey.keysers@paris.fr / 01.87.02.62.04
    Benjamin Blanchard :
    benjamin.blanchard@paris.fr / 06.52.19.41.39

    Mairie de Paris-centre"

     

     

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    Conseil paris 1La salle du conseil de Paris et ses 163 élus

     

     
    Ce titre serait de mauvais goût s'il s'agissait uniquement des travaux de Notre-Dame ! Mais d'autres sujets, à l'ordre du jour du conseil de Paris des 22-24 mars, sont métaphoriquement aussi chauds : le retour des terrasses estivales et la zone à trafic limité dans Paris-centre/Saint-Germain.
     
    Sans compter les dark-stores, concept nouveau qui laisse augurer bien des débats. Les dark-stores sont des entrepôts ou des cuisines, aveugles, sans devanture et sans accueil de clients, qui se multiplient dans la capitale depuis la crise sanitaire. On y accède par Internet. Les marchandises commandées sont livrées à toute heure du jour et de la nuit, dans la foulée, à domicile, par une flotte de scooters ou triporteurs.
     

    Face à leur prolifération, Emmanuel Grégoire, Premier adjoint et actuellement Maire de facto de Paris, s'en était ému en décembre 2021 auprès du JDD, pour dénoncer "des réseaux d'entrepôts urbains qui fragilisent le commerce traditionnel". Ajoutons qu'en créant un besoin d'entrepôts pour stocker les marchandises, ils nous font craindre un retour vers la situation qu'on a connue dans le quartier des Gravilliers dans les années 80/90 avec ses commerces de gros, aveugles et laids et toute l'agitation associée aux livraisons.

    S'agissant des terrasses estivales, on voit bien que déjà les commerçants s'activent sur les plateformes qui leur servent d'assises. Il est intéressant de savoir comment sont traitées les demandes en cours qui se chiffrent en  milliers de terrasses. Nous l'écrivions ici le 13 février, il semble que le Maire de Paris-centre ait usé à bon escient de son droit de s'opposer aux débordements de la demande (sur 648 avis rendus, 319 ont été défavorables, 171 favorables sous conditions (p. ex. largeurs réduites) et 158 favorables). Il reste à savoir quelle attitude ont adopté les autres maires d'arrondissements.

    Le troisième sujet pourrait s'avérer le plus sensible : la "zone à trafic limité", qui s'étend sur Paris-centre et sur le secteur entre la Seine et le boulevard St Germain. Avec une échéance qui pourrait s'apparenter aux calendes grecques car les défenseurs du projet ne savent manifestement pas comment définir cette zone quand il s'agit de caractériser les véhicules interdits et autorisés.

    De nombreux échanges ont eu lieu, sur Twitter notamment, avec une levée de boucliers contre la référence au trafic de transit, déclaré indésirable. Il faut dire qu'on a évoqué un contrôle manifestement liberticide à la sortie de la zone avec justification d'activité attestée par des tickets de parkings, des factures de restaurants, de magasins… Une usine à gaz irréaliste, inacceptable et inapplicable !

    Nous préconisons un dispositif qui interdit ce que SONT les véhicules et non pas ce qu'ils FONT. Il y a suffisamment d'exemples dans le monde de contrôles de ce type dans les centres-villes pour qu'on puisse y puiser l'inspiration. Doivent être autorisés les véhicules publics, de secours, les taxis, les VTC, les résidents et  tous ceux qui disposent d'une accréditation de livreur ou d'artisan. Le contrôle doit être automatique et laissé en aucun cas à des gens qui ne l'exerceront pas car il ne sera pas accepté. Enfin on n'échappera pas à la nécessité de laisser l'accès aux parkings publics, ce qui peut conduire à exclure du dispositif certaines artères comme Beaubourg-Renard….

    Nous conseillons aux Maires d'arrondissements qui ont fait de ce sujet un débat pour les conseils de quartiers de le confier aux professionnels de la mairie de Paris. Ce que nous en voyons nous fait dire qu'il ne sortira rien d'un mouvement brownien où chacun s'applique à défendre son petit pré carré alors que la gestion des flux de circulation est une science qui exige compétence et moyens.

    GS

     

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    PermisPieds d'arbres nouvelle formule (Photo QD)

     

     

    Avec cette photo, notre ami Quentin Divernois @QsB75 interpelle Emmanuel Grégoire, Premier adjoint à la mairie de Paris – et Maire de fait de Paris pendant la campagne présidentielle – en ces termes : "Bon, on les supprime quand ces horreurs-là ?". Il lance par la même occasion le hashtag #permisDeSaccager

    Jean-François Rial, président de l'Office du tourisme de Paris, se fait l'écho d'une confidence d'Emmanuel Grégoire pour nous assurer sur Twitter qu'il est "prévu que cela disparaisse… Un peu de patience !"

    On est tous patients mais outrés que des songe-creux aient pu à ce point et impunément défigurer Paris. Nous avons répondu sur Twitter, à l'adresse des Verts, qu'ils se sont décrédibilisés avec leurs bancs publics en bois de récupération et se sont attiré l'opprobre des amoureux de Paris avec des initiatives comme celle-là en direction de cultivateurs du dimanche.

    GS

     

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    Le louis philippeTerrasse du Café Le Louis-Philippe (Photos VlM)

     

     

    Niché dans le IVe entre la rue de l'Hôtel de Ville et le quai du même nom, au pied des degrés de la rue des Barres et du chevet de l'église St Gervais-St Protais, c'est un endroit qui cumule les charmes du site, de sa terrasse avec pergola, de la vue unique à l'étage sur la Seine et les Îles St Louis et de la Cité.

    On peut ajouter : la chaleur du patron et sa gouaille sympathique et conviviale et un escalier ancien en colimaçon de belle facture (photo) qui est la signature de cet établissement.

    Gilles et Alain (photo) Girousse en sont les propriétaires depuis 1991 mais l'esprit des années 1900 est toujours là pour en faire un lieu authentique qu'Alain qualifie de "sans tambour ni trompette". Lui pourtant affiche sur son poitrail une bardée d'insignes qui ont trait à l'aviation. Souvenir ému semble-t-il d'une rencontre avec une hôtesse de l'air….

     

    Girousse alain Louis philippe escalier

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Un repas à l'étage est un grand moment, pas forcément pour la carte mais pour cette intimité avec la Seine, les Îles et les ponts, patrimoine de l'humanité qu'on peut savourer avec la sensation d'être "comme chez soi"…

    Gérard Simonet

     

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    Nettoyage armoire électriqueArmoire taguée carrefour Vieille du Temple/Francs-Bourgeois. Riverain en action (Photo archives VlM)

     

     

    Pendant des années nous nous sommes élevés contre le laisser-aller des pouvoirs publics à l'égard des tags qui défigurent l'espace public. Leur inaction a poussé certains d'entre nous à prendre le problème en mains, comme sur cette photo, en nettoyant les espaces souillés avec les moyens dérisoires dont nous disposons.

    Il y a du progrès aujourd'hui. Le service DansMaRue a encore des hoquets mais il s'améliore et nous ne sommes pas loin de le qualifier de satisfaisant.

    Il souffre cependant d'un défaut congénital : il est dépendant du bon vouloir ou de la capacité des résidents de déposer des signalisations. Nous sommes nombreux depuis longtemps à demander que des inspecteurs de la DPE (direction de la propreté et de l'eau) sillonnent les quartiers pour détecter et signaler les anomalies aux unités d'intervention spécialisées.

    Il y a deux ans, la Maire adjointe à la propreté à l'Hôtel de Ville, Colombe Brossel, nous annonçait la mise en place d'une telle organisation. C'est apparemment chose faite. Un courrier de la mairie de Paris-centre nous l'apprend en ces termes :

     

    Depuis fin 2021, les 17 premiers responsables de quartier (un par arrondissement) ont pris leurs marques dans la Capitale. Leurs missions : signaler, coordonner et représenter. […]. les détritus, salissures, dépôts sauvages, dégradations au sol, graffitis ou tout autre anomalie sur l'espace public grâce à l'application DansMaRue. Tout comme ceux des habitants, leurs signalements sont ensuite traités par les équipes locales, et en particulier les équipes Urgence Propreté.

    Reconnaissables à leur chasuble orange, ce sont des agents de proximité, en lien avec les habitants mais également les commerçants, gardiens d'immeubles et avec l'ensemble des professionnels agissant dans le quartier. Durant leur tournée, ils s'appliquent à vérifier que les demandes d'intervention sont bien prises en compte puis effectuées. Ils transmettent les demandes aux bons interlocuteurs, qu'il s'agisse d'agents municipaux de la propreté, de la voirie, des espaces verts ou de la police municipale, mais également de concessionnaires et autres intervenants sur l'espace public.

    Les premiers retours d'expérience sont très encourageants et de bon augure pour la généralisation du dispositif à l'ensemble des quartiers parisiens. 

     

    Cette annonce officielle nous comble mais avant de nous réjouir pleinement d'une mesure de bon sens qui crée une sorte de garde-champêtre urbain nous voulons savoir quel sera le dispositif d'échange d'informations avec ses agents. Allons-nous les rencontrer prochainement ? A cette date, nous n'avons vu personne. Seront-ils connus par leur nom ? Auront-ils un numéro de téléphone mobile (06) ou autre, accessible à tous ?  Le contact sera-t-il réservé à des interlocuteurs choisis ? Lesquels ? Ces agents seront-ils mandatés pour déposer eux-mêmes les signalisations sur DansMaRue ? Seront-ils assermentés avec pouvoir de verbalisation ?

    Nous restons attentifs aux précisions qui nous seront apportées à ce sujet et nous brûlons de faire la connaissance de celle ou celui qui aura cette responsabilité à Paris-centre.

    GS

     

  • BarresJulien (chez) sans terrasse novembre 09

     

     

     

     

     

     

     

    Jusqu'en 2008, la rue des Barres (IVe) et ses degrés, avec au fond le chevet gothique flamboyant de l'église St Gervais, mérita son titre de "site le plus charmant du Marais". Puis le "bistro chic" Chez Julien demanda d'installer une terrasse sur la rue. Il y eut de le résistance chez les habitants. Nous-mêmes avons milité contre l'occupation de l'espace public mais la Maire de l'époque Dominique Bertinotti finit par accorder une autorisation provisoire pour les six mois de l'été. On voit ce qu'il en est aujourd'hui. La terrasse est devenue permanente 12 mois sur 12 et la photo de droite, qu'on peut agrandir par un clic gauche, témoigne de la manière dont l'établissement s'est étalé sur la chaussée… (Photos VlM)

     

     

    Nous avons assisté en 2020 avec le développement de l'épidémie de Covid, à l'ouverture par la Maire de Paris de la boite de Pandore. Cédant à une forme de panique, ses services ont laissé des terrasses sans foi ni loi s'installer n'importe où dans Paris et nous en avons eu notre part dans Paris-centre. Instruits par l'expérience, nous avons franchement craint que le grand désordre de l'été 2021 serait là pour toujours.
     
    Le constat que nous avons dressé fin octobre a calmé en partie nos craintes. En effet, dans Paris-centre en tout cas, les terrasses éphémères ont été prestement démontées car le Maire Ariel Weil a clairement indiqué aux établissement qu'il n'y aurait pas de pitié pour ceux qui seraient à la traine !
     
    Un nouveau règlement des étalages et terrasses (RET) a cependant été signé entre-temps. Il est en vigueur depuis le 1er juillet 2021 et contrairement au précédent (dont nous avions négocié les termes avec Elisabeth Borne, alors Directrice de l'urbanisme à la mairie de Paris), il autorise l'installation de terrasses dites "estivales" du 1er avril au 31 octobre (on découvre qu'à Paris les été durent 7 mois !).
     
    Cette échéance du 1er avril nous rend soucieux. Nous craignons que ces terrasses ne respectent ni l'esthétique architecturale ni la tranquillité des riverains, dans un espace urbain soumis pourtant aux règles strictes d'urbanisme du "site patrimonial remarquable" (SPR, ex PSMV) que constitue le cœur de Paris-centre et les monuments exceptionnels qui s'y rattachent comme Notre-Dame et le Louvre.
     
    Bourg tibourgIl n'y a rien de plus charmant qu'une terrasse quand elle respecte les règles d'urbanisme et la tranquillité des riverains (placette du Bourg Tibourg – IVe)
     
     
    Le Maire Ariel Weil que nous avons interrogé se veut rassurant. Les demandes sont nombreuses mais ses services ne sont pas débordés puisque, selon lui, le taux de réponse au 10 janvier était de 92 %. Sur 648 avis rendus, 319 ont été défavorables, 171 favorables sous conditions (p. ex. largeurs réduites) et 158 favorables.
     
    Il affirme qu'à Paris-centre, les refus sont motivés. Toutes les demandes déposées par des établissements réputés non respectueux du voisinage et des usagers (nuisances sonores, cheminement piéton entravé…) et verbalisés récidivistes, n’ont pas  obtenu d’autorisation. Il en est de même des demandes d'occupation de l’espace public devant des monuments historiques et religieux, à proximité d’établissements scolaires et de crèches, ou au droit d’établissements voisins. Enfin aucune installation n'est autorisée dans les voies pompiers.
     
    Il tente, ce qui n'a jamais réussi jusque là, de réserver un passage piéton sur les trottoirs de la rue Montorgueuil (IIe) totalement colonisés par les terrasses au prétexte que, la rue étant piétonne, les gens n'ont pas besoin de trottoirs ! Cet argument n'est pas recevable car il y a de nombreux véhicules sur la chaussée, notamment des deux-roues motorisés très dangereux comme nous le savons. Ariel Weil assure qu'il affrontera les récalcitrants en justice s'il le faut.
     
    La mairie se veut donc rassurante et rappelle qu'entre juin et décembre 2021, pas moins de 1.067 procès-verbaux ont été dressés par la police municipale de Paris-centre pour divers motifs : terrasses non autorisées, terrasses exploitées après 22h00, nuisances sonores….
     
    Il reste que sept mois sur douze il y aura à Paris un supplément de terrasses et que l'expérience nous enseigne, comme pour "Chez Julien", que le provisoire devient souvent définitif. On peut admettre que la baisse du nombre de voitures qui encombrent encore nos rues justifie la création de nouvelles terrasses mais il ne faut pas que les résidents tombent de Charybde en Scylla avec des nuisances plus graves que celles auxquelles ils ont échappé. Tout est donc affaire de curseur. Un curseur qui est entre les mains de quelques élus à l'Hôtel de Ville. Tous ne méritent pas forcément que nous leur fassions confiance…. A suivre !
     
    GS
     
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    Image
    Opération réalisée tôt le matin du 7 janvier 2022 dans le 1er arrondissement : démontage d’une terrasse éphémère/estivale maintenue illégalement en dehors de la période autorisée.
     
     
     
     
    C'est la question que chacun se posait : que se passera-t-il à la fin de la période estivale, précisément le 1er novembre 2021, quand les bars-restaurants devront démonter leurs terrasses éphémères ?
    Dans un message Twitter, réponse aujourd'hui d'Ariel Weil, en forme de bilan :
     
    "La grande majorité des nombreux restaurants parisiens ont démonté leurs terrasses à l’issue de la période estivale. Une poignée a cru pouvoir ne pas le faire. Nous l’avons fait pour eux. La facture leur sera envoyée. Et nous ne leur accorderons évidemment plus d’autorisation.
    Ariel Weil
    Maire de Paris-centre"
     
    C'est on ne  peut plus clair !
     
    GS
     
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    Pied d'arbreImage allégorique de Paris défiguré par les idéologues de l'Hôtel de Ville (Photo VlM)

     

     

    "Vivre le Marais !" s'est toujours refusé à pratiquer la critique systématique de l'équipe municipale qui dirige Paris depuis 2001. Le fait que la Maire Anne Hidalgo se soit lancée dans la compétition des élections présidentielles ne change rien à notre attitude. La politique de la Maire en matière de déplacements, qui vise à réduire la circulation des véhicules à moteurs et par voie de conséquence la pollution, ne fait qu'épouser une tendance qui s'impose à travers le monde. C'est le sens de l'Histoire. Qui d'ailleurs aurait le courage aujourd'hui de revenir sur l'aménagement des berges de la Seine ?

    En revanche, ceux-là même qui ont poussé vers ces mesures en brandissant l'écriture inclusive se sont malheureusement illustrés dans la volonté de reformater le goût des parisiens en imposant un mobilier et un paysage urbain que beaucoup d'entre nous qualifient de zadiste, et qui en d'autres termes fait l'apologie de la laideur.

    Il en reste à l'Hôtel de Ville qui ont encore la tête bien faite, du bon sens et du bon goût. Qu'ils se dépêchent de mettre bon ordre à notre cadre de vie. On leur propose de les aider dans ce sens.

    Pour les fêtes de fin d'années, Quentin et l'équipe @saccageparisoff proposent un petit jeu pour sourire ou s'indigner des pires horreurs que l'on peut rencontrer dans les rues parisiennes. Cliquez dans ce lien.
    Ils espèrent comme nous que cet exercice vous distraira. Et si c'est le cas, n'hésitez pas à le relayer autour de vous.
     
     
     
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    Gravilliers 15 chic & mode 05 03 20Boutiques coquettes, 13 et 15 rue des Gravilliers (IIIe) (Photos VlM)

     

    Nous nous posions une question au début des années 2000, à l'époque où les riverains du quartier des Gravilliers pestaient contre la mono-activité des grossistes-importateurs de maroquinerie qui occupaient les boutiques, les caves et les étages des immeubles : quand ils seront partis, qui les remplacera ?

    C'était pour les habitants du quartier, qui s'étend dans le IIIe de la rue de Montmorency à  Chapon et Gravilliers avec la rue du Temple en bandoulière, une source indiscutable de nuisances.

    On a la réponse aujourd'hui : on recense un nombre élevé de galeries d'art – contemporain en général – des hôtels (Jules & Jim, The Sinner….), des agences immobilières, des restaurants, des commerces de proximité (boucherie, poissonnerie, primeurs…) et quelques boutiques de mode. Les grossistes ont majoritairement quitté Paris pour s'installer à Aubervilliers qui leur offre un accès aisé et des surfaces moins chères.

    Le décor en est bouleversé, dans le bon sens. Le plan de sauvegarde et de mise en valeur du Marais qui gouverne l'urbanisme dans ce secteur au statut de SPR (site patrimonial remarquable), s'il est quelques fois détourné ou contourné, façonne vaille que vaille le paysage de la rue en imposant de droit et de fait une nouvelle esthétique qu'il serait inéquitable de ne pas apprécier.

     

    Temple 86 devanturesBoutiques rue du Temple (IIIe)

     

    Cette photo de la rue du Temple en témoigne. On y voit côte à côte un grossiste d'époque à droite avec son immense enseigne, son rideau métallique extérieur (relevé), sa devanture sans élégance et une boutique nouvelle à gauche qui allie classe, distinction et sobriété, caractères requis désormais pour figurer dignement parmi les commerçants du Marais. A noter le rideau métallique intérieur, désespoir des tagueurs qui, n'y ayant pas accès, sont privés du plaisir malsain de le défigurer !

    L'évolution n'a pas que des avantages. Ils sont légion les résidents qui regrettent le passé, la convivialité des habitants qui n'étaient pas encore des bobos, les commerces populaires, les prix modérés de l'immobilier et de l'alimentation…. "𝄠 Il est toujours joli le temps passé…", nous chantait Georges Brassens. Je laisse à chacun le soin de juger mais j'ai là-dessus une opinion personnelle qui ne cède en rien à la nostalgie d'une époque qui a eu son charme mais qui est aujourd’hui révolue.

    Gérard Simonet

     

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    Rambuteau 11 mandarin enseigneLe Mandarin de Rambuteau, 11 rue Rambuteau (IVe) (Photo VlM)

     

     

    Sa devanture est un concentré de manquements à la réglementation d'urbanisme en matière d'enseignes et devantures dans le "Site Patrimonial Remarquable" (SPR, ex PSMV) que constitue le Marais : enseigne en drapeau trop grande, implantée au-dessus du plancher du 1er étage, présence de néons, enseigne parallèle aux couleurs criardes…

    Quand le ravalement de la façade de l'immeuble a eu lieu, il y a quelques années, nous avons espéré que le commerce du rez-de-chaussée suive le mouvement et se mette aux normes. Il n'en a rien été car les exploitants de commerces ne sont pas tenus de s'exécuter s'ils ne lancent pas de leur plein gré des travaux de transformation.

    Le gérant M. Yang et son fils Fabien ont enfin décidé de le faire. Leur projet a belle allure et de notre point de vue satisfait aux contraintes du SPR du Marais. Qu'on en juge :

    Mandarin rambuteau 23 11 21AVANT                                                       APRÈS (projet)

     

    L'enseigne en drapeau a disparu et l'enseigne parallèle est discrète à souhait. L'ensemble est sobre et sérieux. Trop peut-être ? Une couleur plus claire de la devanture serait la bienvenue mais ce n'est pas l'essentiel.

    Curieusement, la mairie de Paris, direction de l'urbanisme sous la signature de Sophie Hacques, a refusé par trois fois le dossier, arguant du refus de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) de donner son visa conforme en l'état.

    Nous avons trop souvent exprimé notre désir que les autorités culturelles de Paris prennent leur rôle au sérieux et affirment leurs exigences architecturales et esthétiques pour adresser un quelconque reproche à notre ABF. Les attendus de la décision dont nous avons eu connaissance suggèrent qu'il suffit d'étayer le dossier pour que le projet soit accepté et que cette devanture affligeante disparaisse au profit d'un décor qui sauvegarde l'harmonie de la rue.

    GS