Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

  • Bretagne 41 azria 08 10 15"le Jardin des Délices", chez Azria – 41 rue de Bretagne (IIIe) (Photo VlM – cliquez gauche pour agrandir et vous réjouir du spectacle)

     

    Ce ne sont pas celles de Capoue, mais ces délices-là se consomment aussi et donnent autant de plaisir à la vue qu'à la dégustation.

    Nous sommes en pleine saison des champignons. Ceux qui s'étalent chez Azria, le "primeur" de la rue de Bretagne valent le détour. On y trouve le cèpe de Bordeaux, évidemment, mais aussi la girole, la  chanterelle, la pleurote, les trompettes de la mort (pas du tout vénéneuses en dépit de leur nom), l'amanite des césars (aussi comestible que l'amanite phalloïde est mortelle), qui est une oronge appelée familièrement "jaune d’œuf" et le shitaké (ou lentin du chêne) dont le nom trahit une origine chinoise. On dit de ce dernier qu'il contient du cuivre, du sélénium et du zinc et on lui attribue des vertus médicinales car il a la propriété de stimuler les défenses immunitaires.

    Chez Azria, le mot d'ordre n'est pas affiché, mais ceux qui lui sont fidèles disent que c'est le royaume de l'excellence pour les fruits et légumes. Sa boutique rivalise avec les galeries d'art du IIIe, qu'on trouve à foison. L'art ici de choisir ce qu'il y a de meilleur au marché de Rungis pour le transférer sur nos tables et nous régaler. Bien sûr les prix s'en ressentent et paraissent chers au premier abord. Mais que dire de fruits qui sont moins couteux mais dont la moitié est bonne à jeter et le reste insipide ? de légumes ramollis qui sentent le moisi, pas dignes même de finir leur vie dans un potage banal ?

    On sent chez ce commerçant l'amour du métier qui est le sien et la recherche d'une perfection qui saute aux yeux dans tous les rayons de sa boutique.

     


  • AB Un aperçu du défilé de la "zombie walk" du 3 octobre à Paris

     

     

    Nous avons reçu cet article de Jean-François Bayart, directeur de recherches au CNRS et journaliste du site Médiapart, qui reflète un certain ras le bol que ressentent bien des habitants du Marais et des parisiens plus généralement. Nous avons souhaité le publier car il exprime ce que nous ne cessons de souligner dans nos articles : Paris mérite autre chose que de devenir une ville de fêtes !

     

    "Du Carreau du Temple au musée Picasso, de la place de la République à celle de l’Hôtel de Ville, de Nuits blanches en Fashion Weeks et autres Food Trucks et Zombie Walk, il se confirme que la municipalité a décidé de transformer Paris en nouveau parc d’attraction, avec le soutien résolu de Laurent Fabius, ministre du Tourisme (et des Affaires étrangères), et d’Emmanuel Macron, ministre des Zones touristiques internationales et des autocars libres. Certes, Anne Hidalgo prétend défendre ses prérogatives en la matière. Mais on voit mal en quoi sa politique diffère de celle que préconisent les chantres du tourisme de masse, décidés à lui livrer la capitale. Surtout maintenant que Airbnb se résigne à payer la taxe de séjour due par les hôteliers.

     

    ABPizzeria sauvage installée sur une place de stationnement résidentiel, « réquisitionnée » sans aucune autorisation, rue du Perche, le samedi 3 octobre, à 19h30 (Photo JFB)

     

    Ni les uns ni les autres, en tout cas, ne se soucient de l’avis des premiers concernés par (et des premières victimes de) la transformation de la Ville-Lumière en village du Club Med. A savoir les habitants, exposés au tapage nocturne et à la saleté, aux encombrements humains, à la flambée de l’immobilier sous la pression des locations saisonnières illicites et des investissements étrangers spéculatifs, mais jamais consultés, sinon par le truchement de conseils de quartier noyautés par les entrepreneurs de la nuit et sans pouvoirs réels, ou par le biais de médiations et autres consultations bidons organisées par de bien coûteux "Pierrots de la Nuit".

    Je ne peux m’empêcher, à ce propos, de relater la conversation surréaliste que j’ai eue avec une membre du conseil du quartier des Archives qui recueillait les opinions des habitants sur un certain nombre de projets. Personnellement opposé à la piétonisation, fût-elle partielle, de la rue des Coutures-Saint-Gervais – projet qui prépare naturellement sa piétonisation intégrale, conformément aux souhaits du Musée Picasso, ce qui consacrerait la suzeraineté de celui-ci sur l’îlot – je me suis entendu dire que je ne pouvais pas voter contre, mais seulement pour… Spécialiste des régimes autoritaires en Afrique, je n’avais jamais rencontré une conception aussi sublime de la démocratie, surtout à prétention participative. Et, comme je m’en étonnais et attirais l’attention de notre conseillère sur le ras-le-bol des riverains du musée Picasso, elle m’a rétorqué qu’elle n’était pas le bureau des plaintes. Passons…

    AC La rue des Coutures Saint-Gervais privatisée (Photo JFB)

     

    Le plus irritant est que la transformation de Paris en parc d’attraction et en shopping hall se targue de préoccupations écologiques, quitte à supprimer les transports publics, comme la ligne du 29 dans le Marais pendant sa piétonisation le dimanche.

    Voici, à titre d’exemple, ce qu’a donné la Journée sans voiture, dont s’auto-congratule la mairie, pour un Parisien lambda qui ne pouvait obéir à l’assignation aux loisirs. Devant, pour des raisons professionnelles, prendre le Thalys de 16h01 afin de me rendre à Liège, en ce bon dimanche du 27 septembre, et ayant observé que les autobus circulaient normalement, je suis allé chercher, à 15h, boulevard Beaumarchais, le 65 qui devait me conduire Gare du Nord. Boulevard désert, comme il se devait, emprunté par des bicyclettes, par des deux-roues motorisés (eh oui, Journée sans voiture, pas sans moteur !), et par des taxis. Mais, au bout de 15mn, force me fut d’admettre que d’autobus il n’y avait point, bien que la RATP n’eût apposé aucune affiche signalant une suspension du service.

    Je me suis donc résolu à héler un taxi. Parvenu place de la République, j’ai compris l’absence des bus : celle-ci était à nouveau occupée par un amusement public et, une fois de plus, interdite de circulation, y compris celle des nombreuses lignes de bus qui la traversent. Mon taxi a été dévié vers le boulevard Voltaire, d’où il s’est engagé dans le boulevard Henri IV afin de rejoindre la Gare du Nord en contournant République. Las ! Le quai de Valmy était lui aussi fermé à la circulation, sans avertissement préalable, et le flot des voitures était détourné vers l’Hôpital Saint-Louis – à vrai dire était bloqué dans les petites rues le jouxtant puisque le serpent se mordait la queue, les véhicules étant renvoyés vers… République !

    J’ai donc dû quitter le taxi (10 euros dépensés en pure perte, mais une petite contribution à la pollution) et partir en courant avec ma lourde valise. Il était 15h35. Escalade des escaliers du pont enjambant le canal au son d’un orchestre techno triomphant, course vers les Recollets en me frayant un passage à travers les attroupements de badauds, franchissement de la Gare de l’Est, arrivée en nage et le cœur battant (heureusement que je m’étais entraîné le matin en faisant mon jogging) à 15h50, pour découvrir que le Thalys de 16h01 ne verrait son quai affiché qu’à 16h, ce qui bien entendu lui a valu le retard désormais rituel d’un bon quart d’heure. Tel est l’ordinaire d’un Parisien.

     

    ADUne fête place de l'Hôtel de Ville

     

    Nos élus croient-ils que nous le supporterons longtemps ? Ne seraient-ils pas avisés, du strict point de vue de leurs intérêts personnels, de comparer Paris avec Barcelone non pas seulement sous l’angle de la vie nocturne, mais également sous celui des résultats électoraux qui ont consacré la victoire d’une candidature indépendante sur la base d’un programme d’endiguement de l’industrie touristique ? Les écologistes ne devraient-ils pas abandonner leurs querelles intestines le temps de nous expliquer par quel miracle la défense de l’environnement passe-t-elle par la suppression des transports publics ? Et M. Macron, qui s’est érigé en maire de Paris pour y dessiner les Zones touristiques internationales soumettant leurs habitants à un régime dérogatoire préjudiciable à leur tranquillité et à leur santé, peut-il nous dire pourquoi la libéralisation des autocars et du travail le dimanche suppose-t-elle la restriction de la circulation des autobus ?

    Loin de moi l’idée de mener une charge politicienne contre la majorité municipale, dont le bilan est loin d’être négligeable, en particulier en matière de transports publics et de logement. Mais celle-ci semble prise au piège d’une fuite en avant, à laquelle n’échappe nullement son opposition, et que dicte l’air du temps : travailler plus, s’amuser plus, gagner plus d’argent, et en dépenser moins, en tout cas quand il s’agit de l’argent public, c’est-à-dire du service public avec ses transports, ses équipements culturels, ses établissements de santé. Ce faisceau d’attentes (ou d’injonctions) contradictoires conduit inexorablement à la privatisation et à la marchandisation des biens communs : au premier chef, à la privatisation et à la marchandisation de l’espace public – voire de l’espace privé d’autrui, grâce à la magie des décibels –, du repos hebdomadaire et de la nuit, cette dernière dimension de la vie qui échappait au capitalisme1.

    Pour les habitants du Marais, la Nouvelle Frontière d’une capitale transformée en parc d’attraction au service du tourisme de masse, dans l’espoir de réduire le déficit du commerce extérieur, se traduit par leur sujétion à l’équation absurde d’Hidalgo-Macron : travailler le dimanche sans transports publics ni repos nocturne (ou diurne) tout en se conformant à la nouvelle obligation civique, celle de la fête, de jour comme de nuit. Cherchez l’erreur.

    NB : A l’heure où j’écris cet article, en ce samedi 3 octobre, et dans l’attente de la Nuit blanche, la rue des Francs-Bourgeois est fermée à la circulation pour cause de défilé festif et sans doute marchand, à grand renfort de décibels montés sur roue, et le trafic du 29, reliant le quartier à deux gares, est de nouveau suspendu."

    Jean-François Bayart

     

  •   A2Le nouveau bar-restaurant "L'Amuse Gueule"  7 rue Rambuteau (IVe)  (Photo VlM)

     

    Après la rénovation de la Pharmacie des Musées ( article du 18 août) au 20  rue Rambuteau (IIIe) et l'ouverture d'une nouvelle papeterie-cadeaux (notre article du 07 avril ) au 11 de la même rue (IVe) , ce sont le bar restaurant " l'Amuse Gueule" situé à l'angle de rue Rambuteau et Pecquay (IVe) et le magasin de cosmétiques "Urban  Decay" 48 rue des Francs Bourgeois (IIIe) qui après des travaux importants améliorent l'aspect de cet axe passant.

    Si la marque de cosmétiques américaine du groupe l'Oréal remplace le magasin "Nickel" qui, après ses heures de gloire avait périclité et était devenu, abandonné, un mur d'affiches  et de tags  hideux, le nouveau bar-restaurant quant à lui réunit les ex bars "Le Fontenoy" et "Le  Felteu" qui se jouxtaient et avaient tous deux besoin d'une sérieuse restauration.

    A6Le magasin de cosmétiques "Urban Decay" 48 rue des Francs Bourgeois (IIIe) le soir de son inauguration (Photo VlM)

     

    Ces deux aménagements sont de qualité. Toutefois "l'Amuse Gueule" (dont l'exploitant est aussi celui de la "Terrasse des Archives" au 51 de la rue éponyme) a disposé son comptoir à l'aplomb du trottoir, collé à la vitrine qui elle-même s'ouvre sur la rue, ce qui n'est pas fait pour réduire les nuisances sonores bien au contraire, celles-ci s'ajoutant à celles dues au brouhaha des clients en terrasse. Nous resterons vigilants sur cette question si d’aventure nous étions alertés par les riverains de niveaux sonores hors normes .

    Dominique Feutry

     

  •    Psmv_maraisPlan extrait du PSMV du Marais

     

    Le titre de cet article de notre blog reflète en lui-même tout l’enjeu  des discussions en cours actuellement à l’Assemblée Nationale relatives à un projet de loi qui ferait du Ministère de la Culture un simple conseil pour les communes  en matière de protection du patrimoine, rôle dévolu jusqu’à présent à l’État. 

    Déjà l'autorité du Ministère de la Culture avait été réduite par un vote le 6 mai 2010 qui supprimait "l'avis conforme" des ABF (architectes des bâtiments de France) sur les ZPPAUP (zones de protection  du patrimoine architectural, urbain et paysager), au profit d'une responsabilité conjointe des autorités territoriales (mairies) et de l'ABF (architecte des bâtiments de France) (voir article du 10 mai 2010). Question sous-jacente : les ABF dont le rôle s'efface depuis quelques années, ont-ils vocation à disparaitre ?

    Le projet de loi en examen est explicite à ce sujet « le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV)  est élaboré conjointement par l’État et l’autorité compétente en matière de plan local d’urbanisme (PLU) » c’est-à-dire le maire. 

    Ainsi les ZPPAUP et les Aires de Valorisation de l’Architecture du Patrimoine (AVAP) qui ont pour but d’assurer la protection du patrimoine paysager et urbain, la mise en valeur de sites ainsi que le développement durable paysager pourraient être remplacées par un PLU Patrimonial. PLU qui pourrait être remis en question à tout instant. La commune garderait le choix du PSMV ou du PLU patrimonial qui  deviendrait une décision d’échelon local. 

    Nous percevons très bien les dangers de cette éventuelle décision, un maire qui refuserait, un autre qui reviendrait sur la décision de son prédécesseur etc… au détriment de notre patrimoine et en totale incohérence les uns par rapport aux autres puisque la vision d’ensemble, en central, par l’État, ne serait plus assurée ! 

    Le retrait de l’État serait donc un mauvais signe et n’annoncerait pas de beaux jours pour notre patrimoine déjà confronté à l’absence de moyens financiers. 

    Voilà un dossier à suivre qui n’est pas pour nous rassurer s’il était voté en l’état. 

    Dominique Feutry

     

  •   Paris_3_hôtel_de_vignyL'Hôtel de Vigny, 10 rue du Parc Royal (IIIe)  (Photo Paristoric)

      

    L’Hôtel de Vigny 10 rue du Parc Royal (IIIe) ne passera pas aux mains d’un promoteur étranger et  ne sera pas rénové en appartements de luxe (nos articles des 11 janvier et 27 octobre 2013) en effet, ainsi que l’annonce Le Parisien dans ses colonnes, il vient d’être racheté par la célèbre maison de thés Mariage Frères (voir notre article du 08 septembre 2013).

    Voilà une bonne nouvelle pour ce bâtiment historique qui a failli disparaitre et a servi en son temps à faire prendre conscience aux parisiens que le quartier du Marais regorgeait d’un patrimoine exceptionnel qu’il fallait sauver. Ce qui  a mené à la mise en place du PSMV (Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur) du Marais. 

    Le bâtiment est du début du XVIIe siècle et fut bâti par un conseiller du roi. Il est de tradition d’attribuer le beau portique de la cour à François Le Vau. 

    C’est peu avant la Révolution que l’Hôtel pris son nom actuel lorsqu’il passa aux mains de la veuve d’un autre conseiller du roi Jacques Olivier de Vigny.

    Solives, plafonds peints, deux jolis escaliers du XVIIe et une très belle pièce ornée de peintures au premier étage sont parmi les « raretés » de l’édifice. A noter qu’une surélévation fut réalisée au XIXe. 

    Depuis la vente de l’édifice par le ministère de la Culture en 2007 son sort était en suspens, la nouvelle que nous venons d’apprendre nous réjouit et nous pouvons déjà imaginer une splendide restauration. 

    Dominique Feutry

     

  • BacchusBacchanales : c'étaient des fêtes de la mythologie célébrées dans l'Antiquité. Liées aux mystères dionysiaques, elles se tenaient en l'honneur de Bacchus, dieu du vin, de l'ivresse et des débordements en tout genre.
     

     

    Le week-end qui vient de s'écouler concentrait dans notre quartier une longue liste de manifestations attirant nombre de curieux qui repartent du Marais avec l'impression qu'il devient un immense champ de fêtes et non plus, comme il a été rabâché à tort, un quartier musées. 

    Mais parmi tout cela, que fait-on des habitants  qui subissent plus qu'ils ne participent à ces festivités dont ils vivent mal les conséquences imposées et maintes fois dénoncées dans nos colonnes ? Les élus paraissent bien insensibles à leur qualité de vie, même lorsque une échéance électorale est proche ?

    Parmi les nombreux messages qu'a reçus "Vivre le Marais !", l'un d'eux émanant d'une habitante de la rue de Bretagne résume à lui seul le ressenti, et disons le, le ras le bol des riverains qui ont dû supporter cette inflation de fêtes durant tout le week-end. Nous le reproduisons in extenso :

    "Aujourd'hui, nous avons vécu et vivons encore l'enfer, entre le carreau du Temple, ses camions et ses odeurs, la brocante de la rue Rambuteau et la journée sans voiture. Où est l'hygiène dans toutes ces manifestations ?

    Ce matin, il y avait un container qui débordait de sacs pleins derrière le Carreau du Temple, du verre cassé partout, rue de Bretagne, Dupetit-Thouars, Picardie, seulement balayé vers 11 h du matin. La Mairie ne peut ignorer qu'on voit des rats dans les rues…

    Un orchestre dans le jardin avec des musiques qui émettent des vibrations, raison pour laquelle nous avons refusé de conduire ma petite fille de 2 ans dans le square du Temple. Il est 18 h et je ne peux travailler intellectuellement par le bruit d'une musique ininterrompue, si on peut appeler cela musique !

    J'ai essayé de sortir mon chien, il est tout petit. Impossible de le poser par terre en raison de la foule, sans compter les planches, vélos…  Est-ce que les gens de la Mairie de Paris ont conscience des nuisances qu'ils infligent aux résidents ? Il faut arrêter de vivre dans l'utopie et de réaliser des rêves de show bizz parce qu'on a le pouvoir et qu'on veut gagner les élections, de l'argent ou vivre dans un fête perpétuelle.

    C'est inconvenant vu les évènements qui se passent dans le monde. Notre quartier n'est pas une esplanade pour faire la fête et je n'ai pas envie de déménager."

    Nous ne ferons aucun commentaire sur ce texte que se suffit à lui-même…et devrait nourrir les réflexions de nos élus !

     

  •  A11La nouvelle plaque rappelant le lieu d'emprisonnement de la famille royale lors de la Révolution  sur le mur de la Mairie du IIIe arrondissement (Photo DSP)

     

    Alors que nous venons d'annoncer (notre article du 25 septembre 2015) le retour après plusieurs années d'absence de la statue de la Vierge à l'angle des rues de Turenne et de Villardhouin (IIIe), une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule,  un autre retour mérite d'être signalé, celui de la plaque apposée sur la mairie du IIIe arrondissement rappelant  l'endroit où fut emprisonnée la famille royale à la Révolution.

    La mention qui y figue est la suivante "Ici s'élevait le donjon du Temple où Louis XVI et la famille royale furent enfermés à partir du 13 août 1792".

    L'ancienne plaque en marbre avait été brisée, la nouvelle est plus moderne et plus résistante.4A1

    Gravure XIXe de la Tour du Temple (BNF)

     

    "Vivre le Marais !" est intervenu à plusieurs reprises auprès du Maire du IIIe (voir aussi nos articles des 19 juin 2014 et 24 janvier 2015) pour que cet épisode de notre histoire ne soit pas oublié et nous tenons à le remercier d'avoir fait remplacer la plaque disparue. Nombre de parisiens et d'habitants du quartier y sont sensibles, sourcilleux qu'ils sont de notre devoir de mémoire envers le passé qui a forgé notre présent. Il faut s'attendre à ce que des cérémonies  soient à nouveau organisées à cet endroit.

    Dominique Feutry

     

  • 1--IMG-2280Magasin "Eataly" à Milan (Photo Lucca Massaro)

     

    La presse du 24 octobre 2015 confirme cette information qu'un mégastore « mi-épicerie mi-restaurant » "Eataly" ouvrirait bientôt dans le Marais, mais en 2018 avec une surface de vente de 4.000 m2. Un permis de construire vient d’être déposé après la signature d’un accord entre les deux groupes. L'entreprise turinoise a accepté que les Galeries Lafayette deviennent pour l’occasion son partenaire exclusif dans l’hexagone.

    Vente de produits frais, dégustations, différents  restaurants, cours de cuisine pour grands et petits  sous le même toit, le concept créé par la famille italienne Farenetti, qui voilà 10 ans était encore aux manettes d’un groupe d’électroménager, plait partout où il est implanté. Ce sont désormais 30 magasins qui sont ouverts dans le monde dont un tiers en Italie et le groupe ne compte pas s’arrêter là.

    Dès que les autorisations seront obtenues, les travaux pourront démarrer. Ils dureront deux ans.

    Décidément notre quartier n’arrête pas de se transformer. Mais avec ce mégastore c’est une forme de commerce de proximité d’un autre type qui fait son apparition.

    Rappelons que la rue Sainte Croix de la Bretonnerie a aussi  été retenue pour une autre implantation d’importance, celle du plus grand magasin « Nature et Découvertes » (notre article du 12 avril 2015). Les travaux ont démarré depuis plusieurs mois déjà.

    Dominique Feutry

     

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    5125835_6_545x460_autocropLa statue de la Vierge a retrouvé sa place à l'angle des rues de Turenne et de  Villardhouin (IIIe) (Photo LB/PhB)

     

    Nous avions attiré l'attention (notre article  du 29 janvier 2013) sur l'émotion  manifestée par les résidents du quartier autour de l'angle formé par les rues de Turenne et de Villardhouin (IIIe) lorsque la statue de la Vierge située dans la niche de l'immeuble avait disparu sans qu'en soient connues les raisons. Nous écrivions " Mais qu’est –elle devenue ? Il est triste de ne plus voir « la jeune fille rieuse et couronnée qui saluait les passants » depuis son piédestal. Est –il prévu de la remettre ou d’en mettre une autre moins fragile ? Elle manque véritablement dans le paysage du quartier…"

    Sans-titre La niche sans sa statue…

     

    Pour certains, la statue avait été volée, d'autres affirmaient qu'elle avait été mise en sécurité voire, pour les plus optimistes, qu'elle avait été envoyée en restauration !

    C'était cette dernière option qui était la bonne car la statue vient de réapparaître dans la niche restée vide durant 4 ans.

    Le bain de jouvence qu'elle a subi est d'importance et son éclat sans doute proche de son état initial le démontre. Il est prévu de bénir la statue dimanche.

    Bravo à l'artiste et à la copropriété pour cette belle restauration.

    Dominique Feutry

     

  • Haudriettes 5 galerie

     

    Il nous arrive régulièrement d'entrer dans un local commercial comme celui-ci pour compatir avec le gérant du comportement incivique des tagueurs et le conseiller sur la démarche à suivre vis à vis de la Mairie de Paris pour faire enlever les graffiti sinistres qui défigurent sa devanture . 

    Cette fois-ci, à notre grande surprise, la personne présente nous apprenait que cette décoration était de leur fait et qu'elle visait à inciter les passants à entrer pour la visite d'une exposition de décors modernes. Des tableaux que nous sommes allés voir et que nous avons jugés d'ailleurs tout à fait dignes d'intérêt.

    Faire l'apologie et la publicité de ces  inscriptions indigentes et des "dégoulis" qui coulent sur les vitres relève de la perversion. Nous avons rappelé à notre interlocuteur, s'il était besoin de le faire, que l'enlèvement des graffiti coûtait chaque années 4 à 5 millions d'€, à la charge naturellement des contribuables. Il faut ajouter que la galerie en question bénéficie des conditions forcément favorables du propriétaire des murs qui n'est autre que le bailleur social RIVP (régie immobilière de la Ville de Paris).

    On marche donc d'une certaine manière sur la tête. Il nous est apparu nécessaire de le dénoncer et d'en aviser les autorités compétentes.

    Tags rupestres

    Ce mode d'expression fait trop d'émules. Ici, les "artistes" se sont rués sur un mur du IVe qui ne leur avait rien fait !  Si les régimes totalitaires ne s'étaient pas approprié l'expression, on n'hésiterait pas à dire qu'il s'agit d'art décadent.