Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

  • Passage désirLe "Passage du Désir", 23 rue Ste Croix de la Bretonnerie (IVe)

     

    C'était en 2008, il y donc sept ans, ce magasin ouvrait ses portes dans le IVe avec son pendant rue St Martin (IVe). Il suscita un article de notre part que nous vous invitons à redécouvrir car il décrit les prémisses de l'évolution dont nous constatons les effets sur nos quartiers aujourd'hui.

    Vous verrez que nous avons plutôt applaudi (sans frénésie cependant) à l'apparition de ce commerce plutôt insolite, car il n'avait et n'a toujours rien de vulgaire et qu'il respecte les codes du Marais en matière d'urbanisme. Mais nous avions à cette occasion alerté les élus, les deux Maires notamment, sur le risque que nous avions qualifié de "pigallisation" de nos quartiers. Allusion à leur spécialisation dans les commerces consacrés aux plaisirs en tous genres, dont on sait qu'ils ne font généralement pas bon ménage avec une certaine idée du paysage de la rue.

    Derrière ce néologisme, provocateur à dessein, se dissimulait deux visions différentes du Marais, alors que la révision de son PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) se profilait. Il y avait en effet deux façons d'interpréter le concept de "mise en valeur". L'une que nous avons toujours privilégiée qui est la réhabilitation et la restauration "pour l'amour de l'art" ; l'autre qui en faisait saliver déjà plus d'un, la possibilité d'exploiter extensivement notre cadre historique et son patrimoine sur des bases marchandes, dans la mesure où il faisait peu de doute que le succès commercial de masse serait au rendez-vous.

    Nos entretiens avec le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum nous avaient laissé penser que son option était a priori la deuxième. C'est pourquoi nous avions entrepris à l'époque de l'éclairer sur les conséquences prévisibles de cette orientation et son incidence sur la qualité de vie des habitants. Nous avions utilisé à cette occasion le terme de "pigallisation". Le mot avait rendu le Maire perplexe mais peut-être l'a-t-il incité à méditer. Il est vrai que les litiges que nous vivons aujourd'hui avec le musée Picasso et le Carreau du Temple semblent démentir qu'il ait infléchi son orientation mais on peut penser qu'il ait été dans les deux cas entrainé à son corps défendant dans des stratégies d'entreprises où seul le résultat financier compte. On espère toutefois qu'il s'en souviendra et que son entourage en tirera la leçon.

    On se souvient de sa déclaration au moment des élections municipales de 2014 d'où il ressortait que sa priorité serait désormais la qualité de vie et la tranquillité des habitants. Sans doute est-il prisonnier des opérations déjà lancées mais on peut espérer au minimum qu'il réfléchira à deux fois avant d'en lancer de nouvelles. Il est significatif, par exemple, que le Premier-Adjoint du IIIe, Gauthier Caron-Thibault, ait donné un avis défavorable à la demande de permis de construire du "restaurant sur le toit" du 2 rue des Quatre-Fils (nonobstant le fait que la mairie de Paris n'en ait tenu aucun compte…). Les mois qui viennent nous diront si notre analyse est pertinente ou candidement naïve.

    Dans le IVe Dominique Bertinotti était à la barre. Nous ne dirons jamais assez quelle a été sa détermination, quel a été son courage dans l'affaire de la grande boite de nuit de la rue Pierre au Lard, dont la réalisation aurait déstabilisé le secteur. Son successeur Christophe Girard a suivi la même voie, en se rendant ultérieurement compte que la solution du problème était contenue dans la révision du PSMV.

    Mme Bertinotti a aussi œuvré, mais sans succès, à résoudre le scandale de l'occupation de l'espace public par le COX-BAR. Elle a cru en 2010 que la signature par toutes les parties d'une "charte des bons usages de la rue des Archives" conduirait à la fin des conflits. On sait qu'il n'en a rien été.

    Bertinotti archives charteDominique Bertinotti présentant sa charte aux commerçants de la rue des Archives, le 25 mai 2010

     

    Christophe Girard a pris la suite en 2012. Le mieux qu'on puisse dire est qu'il subit aujourd'hui une situation qui le dépasse (notre article du 21 juin). Sauf pour lui à nous apporter la preuve du contraire dans les mois qui viennent.

    Les craintes que nous formulions en 2008 se sont vérifiées mais l'orientation prise ne débouche pas à l'évidence sur cette "pigallisation" que nous avions appréhendée. Les commerces douteux n'ont pas fleuri. A leur place c'est le luxe qui s'impose avec la gentrification  des quartiers. Au détriment il est vrai du commerce de proximité qu'on regrette comme un vieil ami qu'on aimait et qui disparait sans qu'on puisse réellement en vouloir à quiconque.

    Gérard Simonet

     

  • A3Décoration non sollicitée à l'aplomb du mur de côté de l'immeuble du 62, rue Chapon (IIIe) (Photo VlM)

     

    L'artiste Shepard Fairey, très connu pour son portrait de Barack Obama lors de la campagne présidentielle de 2008, est poursuivi malgré sa notoriété par la justice américaine pour avoir peint sans autorisation de nombreux bâtiments de la ville de Détroit en mai dernier. Accusé de dégradations malveillantes, il risque jusqu'à cinq ans de prison et 10 000 dollars d'amende (9 000 euros) !

     

    En lisant ces informations du Journal Le Monde reprises du New York Times, on se prend à rêver…

    Et si nos politiques pouvaient  être assez avisés pour s'en inspirer, les barbouilleurs de tout poil réfléchiraient à deux fois avant de défigurer lamentablement nos rues !

    A méditer…

    Dominique Feutry

     

  • 2013mai%20paris%20extra%20ordener%20guerilla%20gardening%20france%20pied%20arbre%20plantation4Un "jardin" autour d'une arbre particulièrement réussi  (Photo GGF)

     

    Bientôt, il va être possible de jardiner plus facilement dans les rues de  Paris. Pour cela il vous faudra détenir un permis de végétaliser qui sera délivré avec quelques conditions  par les mairies d’arrondissement. Ce projet est inscrit à l’ordre du jour du prochain conseil de la capitale qui a lieu la semaine prochaine. Pour ce faire et après obtention du sésame vert il faudra entretenir les plantations dont on aura  la charge et respecter la charte de la Ville.

    Air du temps, réaction à la pollution, retour au biologique, volonté d’agrémenter et d’égayer, nous allons donc assister à la multiplication des arbres fruitiers des fleurs et des légumes, autour des arbres ou sur les toits, entretenus pas des cohortes de jardiniers des villes. Les jardinières et les murs pourront servir aussi de supports. La mairie envisage même  de fournir des bacs à fleurs. Les commerces de plantes, fleurs à repiquer et de graines vont se frotter les mains. Espérons que nos amateurs du jardinage n’empiéteront pas sur les prérogatives des jardiniers de la Ville, ils pourraient se faire du souci ! Espérons aussi  que les installations qui vont fleurir ici et là ne viendront pas contrarier certaines harmonies qui font le charme de bien des endroits de Paris. "Un excellent jardinier vaut un excellent poète" disait Alphone Karr.

     

    OJardin-du-Nid-N-Charvier-24_07_14-1-e1415789112666Modéles de « keyholes » inventés en Afrique pour les plantations (Photo Main Verte)

     

    Lorsque l’on entend dire que les plantations pourraient se faire en « keyholes », ces sortes de « jardins en trou de serrure » de 3 m de diamètre utilisés pour la production de légumes en Afrique, nous sommes dubitatifs. Végétaliser oui et tant mieux, mais attention il faudra le faire avec respect et en accord avec les lieux. La charte, le kit de plantation qui sera remis aux amateurs ainsi que les cours qui seront dispensés à la Maison du Jardinage (Parc de Bercy), sans oublier les conseils avisés des agents des Espaces verts devraient éviter les excès des plus passionnés. Des contrôles seront néanmoins nécessaires.

    Dominique Feutry

     

  • Carnaval-7-95fe9L'affiche du carnaval tropical du 28 juin 2015

     

    Après la  fête de la musique dont nous avons dénoncé les excès (notre article du 22 juin 2015) arrive ce samedi, 27 juin,  la Gay Pride qui créera à n'en pas douter une forte animation dans notre quartier. Mais ce n'était pas suffisant pour nos autorités il fallait encore davantage puisque le 28 juin est annoncé le "Carnaval Tropical", le Marais figurant sur le parcours ! La publicité fait état de "2 500 "carnavaliers" à pied et une trentaine de chars, venus des 4 coins du monde… aux costumes plus beaux les uns que les autres qui seront présents pour vous faire danser au rythme des musiques tropicales". 200 000 spectateurs sont attendus. 

    Un défilé de plus pourrions-nous dite dépités et blasés !

    Pourquoi vouloir appliquer cette sorte de matraquage d'un Marais de la fête qui va totalement à l'encontre du souhait de ses habitants ?

    Alors que nous avons soulevé la question de la densité excessive du Marais, pourquoi s'ingénier à y concentrer les touristes et les fêtards ?

    Notre quartier n'en peut plus, il étouffe ! Veut-on éliminer ses habitants qui au final deviennent gênants?

    On voudrait laisser pratiquement croire que sans fête, il n'y a pas de salut pour le Marais ? Eh bien nous disons non!

    On se demande si la volonté ambiante ne serait pas de faire perdre au Marais son âme pour mieux le tuer ? L'autisme des politiques est inquiétant voire suspect.

    Dominique Feutry

     

  • 5171096793_294a491781Place de la Bastille, au centre la Colonne de Juillet, au fond l'Opéra

     

    " Apaiser l’espace public, rééquilibrer les usages au profit des piétons et des circulations douces, valoriser les espaces naturels, tels sont les grandes ambitions portées par l’exécutif municipal pour faire de notre capitale une ville bienveillante, harmonieuse et durable. Imaginer de nouveaux usages, remettre en question nos habitudes…  C’est à partir de votre envie de vivre la ville que les projets vont se dessiner."

    Telles sont les phrases choc que nous reprenons du site de la Mairie,  Paris.fr, au sujet de l’aménagement souhaité par la Maire des 7 places, Bastille, Fête, Gambetta, Italie, Madeleine, Nation ou Panthéon. Pour cela il est spécifié aussi que  « la participation citoyenne est plus que jamais au cœur de la démarche d’élaboration des programmes ».

    Vouloir aménager des places pourquoi pas mais est-ce si prioritaire comme le laissent à penser les discours officiels ? D’abord et avant  toute chose, cela coûte beaucoup, beaucoup  d’argent. Il suffit de se pencher sur le dossier de la place de la République pour en être convaincu, un réaménagement qui a coûté 24 millions  € à la Ville (« Le Moniteur »  du 05 septembre 2013). Il a été dit récemment que les parisiens plébiscitaient cette place. Les échos que notre association reçoit ne démontrent pas une telle adhésion ! Il n’empêche que vouloir aménager autant de places, si l’on se fonde sur ce qu’a coûté la Place de la République, correspond à  une dépense  de  100 à 150 millions € (loin des 30 millions annoncés), ce qui n’est pas rien même en l’étalant sur plusieurs exercices budgétaires, alors que nous sommes dans un contexte de contraction des recettes !

    Pour la place de la Bastille, les constatations faites sont que le trafic des véhicules est dense mais qu’il reste fluide (5600 véhicules à l’heure de pointe le soir). Le nombre d’accidents est difficile à évaluer, on parle d’une centaine sur 3 ans, mais les chiffres datent de plus de 6 ans. La végétalisation qui existe est peu visible (sauf sur les quais de l’arsenal), le mobilier est hétéroclite, l’éclairage est à revoir. La pollution aux particules comme le bruit sont assez élevés. Les places de stationnement sont quasi inexistantes mais il y a un stationnement illicite important de motos. La place voit converger 8 lignes de bus plus des  lignes de cars touristiques, 3 lignes de métro (avec de nombreuses sorties et plusieurs escaliers mécaniques), mais il n’existe qu’une seule station de taxis.

     

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    Nous apprenons aussi, qu’outre la Colonne de Juillet,  les quais de l’Arsenal sont classés en Zone Verte Urbaine, les quais de la ligne 1 du métro en Zone Urbaine de Grands Services Urbains, que le sous-sol,  une  ancienne carrière, est très encombré par des réseaux souterrains qui sont loin de représenter « quelques contraintes techniques » comme  le relève le dossier de présentation.

    Les conseils de quartier, récemment interrogés, ont fait des propositions qui convergent le plus souvent avec les souhaits de la Mairie. Il faut plus d’arbres et de végétation (devant l’Opéra en particulier), une traversée piétonne directe de la place sans devoir la contourner, des pistes cyclables, des places de stationnement, pouvoir relier en un seul ensemble la place, les quais du Canal Saint-Martin, le bassin de l’Arsenal  et  la Coulée Verte. Mais il est demandé aussi de mettre plus en valeur l’histoire (enceinte de la Bastille, Colonne de Juillet …), de diversifier les commerces (les bars et les restaurants sont très nombreux) tout en supprimant les « baraques à frites » et en sécurisant certains lieux identifiés comme « points chauds », par exemple  les escaliers accédant au sous-sol  devant l’Opéra.

    Cet état des lieux et  ces diverses propositions étant rappelés, plusieurs points nous inquiètent. Si les aménagements réduisent la circulation où le trafic, il va forcément se reporter dans les rues voisines déjà très fréquentées (rue Saint-Antoine, boulevard Beaumarchais, rue du faubourg Saint-Antoine… ?). Si la volonté est d’attirer plus de touristes, cela ne va-t-il pas avoir comme conséquence de sur saturer  le Marais déjà fort encombré et sur visité ? Lorsqu’il est mis de surcroît comme point positif que la place est un « lieu de fête et d’attractivité », les bras nous en tombent. Veut-on reproduire dans  tout ce secteur ce qui fait le malheur des riverains dans différentes quartiers et plus spécifiquement non loin de là dans le XIe ? La fête n’est donc que la seule voie d’ambition et de progrès  qui, soulignons-le,  est antinomique avec la volonté affichée de nos édiles « d’apaiser l’espace public » ! Enfin lorsqu’il est fait mention  du « passage sur la place d’une ligne de transport à  haut niveau de services », nous ne voyons pas très bien de quoi il s’agit ?

    Certes certains aménagements de la place de la Bastille, s’ils sont réalisés,  ne seront pas du luxe. Elle est loin de refléter son passé historique et se trouve souvent mal traitée, il suffit de voir son état après une manifestation ou un rassemblement ! Franchement la place mérite autre chose ! Mais vouloir réduire drastiquement la circulation c’est déporter le trafic plus loin et concentrer les problèmes, notamment de pollution, ailleurs, alors que le constat est qu’actuellement le trafic reste fluide. Quant à affirmer que la place est « un lieu de fête et d’attractivité nocturne » c’est déjà vouloir ne rien faire pour qu’il n’en soit pas ainsi, au contraire c’est montrer déjà quel sera l’un des objectifs de l’aménagement. Restons plutôt dans l’optique d’un endroit familial et convivial valorisant les espaces naturels  et permettant aux habitants d’avoir une  vraie vie de quartier. Les touristes et les fêtards devant passer après.

    Nous vous tiendrons  informés  des orientations qui  seront retenues, du coût de cet aménagement qui doit être raisonné et ne pas devenir l'embléme d’une volonté. Nous notons que la concertation a lieu du 20 juin au 25 juillet, c'est-à-dire en pleine période de vacances d'été durant laquelle nombre de parisiens seront absents.

    Dominique Feutry

     

  • A3La maison éphèmère du surf 96, rue Beaubourg (IIIe) (Photo VlM)

     

    Étonnant, un magasin au contour parsemé de voiles agitées par le vent, consacré à une célèbre marque de surf et d'accessoires est installée jusqu'au 29 juin  rue Beaubourg au N°96 dans les locaux de "Kogan Gallery" à l'angle formé par la rue au Maire (IIIe).

    Expositions de photographies, films mais aussi animateurs vous font découvrir ce qu'il y a de plus nouveau à propos de la marque Oxbow qui fête par ailleurs ses 30 ans. Non seulement des vêtements mais aussi des planches réalisées par de maîtres artisans sont en démonstration et peuvent être achetées ensuite sur un site dédié.

    La marque a souhaité que cette boutique soit "conçue comme un lieu d’échange où les adeptes de la culture surf pourront facilement se retrouver et les novices se familiariser avec cet univers".

    NDLR: Les marques Lafuma, Millet, Eider et Oxbow sont contrôlées par le groupe suisse de lingerie Calida, la maison mère d'Aubade.

     

  •   MG_5730L'entrée de "Happy Families" 5 rue du Cloître Saint-Merri (IVe)

     

     

    Un établissement encore peu connu dénommé "Happy Families" créé par 2 frère et soeur,  Bastien et Garance Yverneau est ouvert depuis fin 2014 au 5 rue du Cloitre Saint-Merri (IVe) non loin de la fontaine Stravinsky.

    Déjà primé par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris pour son concept novateur,  il vient de recevoir un nouveau prix de la meilleure rénovation de cafés hôtels restaurants.

    En réalité, si ce café restaurant de 450 m2 est l'objet de toutes les attentions, c'est parce qu'il est très spécifique et repose sur un concept précis, celui de l'accueil des familles.

    Les parents peuvent en effet faire garder leurs enfants sur place pendant qu'ils consomment au restaurant ou au bar, qu'ils se font coiffer ou bénéficient d'une remise en forme. Il leur est aussi possible de suivre des ateliers, de bénéficier de conseils médicaux tout autant que de demander des bilans de compétence pour la poursuite de leur carrière.

    La  multiplication des services liés à la garde des enfants ainsi qu'un large équipement disponible (garage  à poussettes, chaises hautes, tables à langer …) font le succès de cette formule auprès des jeunes parents. Il est fort probable  que  le concept soit exporté dans d'autres quartiers et d'autres villes.

    Bien entendu s'agissant d'une structure privée, tous les services proposés, 7 jours sur 7 de 10h00 à 20h00,  sont payants.  

     

  • Auchan grenier st lazare"A 2 pas", groupe Auchan, 16 rue du Grenier Saint Lazare (IIIe) (Photo VlM – cliquez gauche dans l'image pour agrandir)

     

    "A 2 pas", groupe Auchan, qui a remplacé "Franprix", offre un exemple de réussite de devanture, sobre et de bon ton, dans une rue dont nous avions signalé le renouveau en 2011.

    Nous ne sommes plus dans le Marais pourtant au sens strict, dont la limite à l'ouest est constituée par la rue Beaubourg, mais dans un urbanisme qui mériterait d'y être à part entière car l'architecture des constructions du secteur bordé par la rue Saint Martin, détruite en partie dans les années 70 pour laisser la place au Centre Pompidou, possède un charme avec lequel les nouveaux immeubles du quartier de l'Horloge ont du mal à rivaliser.

    Cette supérette illustre la politique que les hyper-marchés mènent à Paris : ils restent à la périphérie avec leurs très grandes surfaces mais ils viennent en centre-ville avec des commerces à taille humaine, et une offre ciblée. A côté des G20, Monop' et autres Franprix, on découvre à présent "carrefour-market" et "A 2 pas", sans compter les magasins bio tels que  "Bien", "Bio C' Bon" ou "Naturalia".

    A cause d'elles, ou grâce à elles, il devient de plus en plus inexact de dire que nous souffrons d'un manque de commerces de proximité !

     

  • AfficheRue du Temple le 12 juin, affiches sauvages installées sur tout ce que la rue compte de poteaux et potelets (Photo VlM)

     

    Nous sommes naturellement conscients des diverses responsabilités qu'un Maire d'arrondissement doit assumer. Mais au-delà de la gestion ordinaire sur laquelle nous avons peu de raison de nous attarder, dans le IVe les citoyens attendent du Maire que des dossiers spécifiques à cet arrondissement, sensibles et bien identifiés soient pris à bras le corps et réglés. Ils ne sont certes pas simples, mais on n'élit pas un Maire pour ne traiter que des affaires banales.

    Lors de nos entretiens avec Christophe Girard, à la veille et après les élections municipales de 2014, nous les avons évoqués. Il nous avait assuré et même convaincus qu'il avait autant la volonté que la capacité de le faire. Certains nous ont mis en garde. Nous sommes restés confiants. Un an après, nous sommes obligés de constater que nous avons été abusés.

    Ces dossiers, nous ne cessons d'en parler. Le Maire une fois élu nous avait annoncé comment il entendait s'y prendre et il n'a jamais cessé de nous dire qu'il s'en occupait. Nous constatons sur le terrain que loin de se résorber, les problèmes s'intensifient.

    Il  s'agit pour commencer de l'affichage sauvage qui se traduit généralement en fin de semaine par des forêts de poteaux et potelets où des affiches sont agrafées, à l’image de cette publicité du "Gibus Club" qui a envahi l'espace Archives-Temple-Ste Croix (publicité à laquelle nous contribuons à notre corps défendant !). On connait l'identité du commanditaire. Il encourt de sérieuses amendes. M. Girard devrait peser de tout son poids pour obtenir de la Ville qu'elle les applique et qu'ainsi les auteurs soient dissuadés de récidiver…

     

    Cox attoupement 17 04 15à 21h13Consommateurs devant le COX-BAR le 3 mai 2015 à 21h13

     

    Dossier suivant : l’exploitation illégitime de l'espace public par certains bars de la rue des Archives qui occupent souvent tout le trottoir et d'autres portions de l'espace public alors qu'ils n'ont même plus d'autorisation de terrasse, et en font la rampe de lancement de clients, la nuit, vers d'autres établissements voisins. L'action auprès du Tribunal Administratif d'un collectif de riverains et d'associations a obtenu que la mairie de Paris retire l’autorisation de terrasse mais le tribunal a considéré que la préfecture de police avait agi comme il convenait en se limitant à des "avertissements" (aussi efficaces qu'un cautère sur une jambe de bois). Le Maire avait assuré qu'il chercherait la solution de son côté. On attend toujours qu'il la trouve.

    Dernier dossier, ces flyers qui prolifèrent sur les voitures et les rebords de fenêtres pour finir sur la chaussée, parfois collés sur le trottoir, but ultime de leur distribution par des donneurs d'ordre sans scrupules qui se soucient peu de propreté et n'ont aucune pensée pour la dignité des agents de la Ville qui doivent le matin ramasser dans le caniveau des cartons gluants qui collent aux doigts. La solution radicale est une modification du code de l'environnement interdisant le dépôt de tracts sur les biens meubles que sont les voitures. Une majorité existe au parlement pour faire aboutir un texte qui viendrait d'une personnalité de la même sensibilité politique. Rien pourtant n'a été fait.

     

    Flyers sur voiture 29 03 14Invasion d'une voiture par des flyers racoleurs

     

    Alors, un Maire conscient que la pollution due aux flyers est indigne du domaine exceptionnel dont il a la responsabilité désignerait deux personnes pour procéder les jeudis et vendredis soirs à la récupération et à la destruction de ces tracts. Des citoyens le font, de manière irrégulière et à leurs risques, pourquoi pas des agents de la mairie ?

    En résumé, sur ces trois dossiers nous avons fait confiance à Christophe Girard et nous sommes déçus. Qu'aurait fait l'opposition (qui a été à deux doigts de le battre) ? Au vu des positions qui sont défendues par son État Major sur plusieurs dossiers parisiens nous avons des raisons de craindre qu'elle ne se serait pas illustrée. Aussi que personne ne s'étonne, quand viendront les élections régionales de décembre, que la défiance à l'égard des partis politiques soit plus forte que jamais et que les extrêmes fassent le plein. Les exemples de Barcelone et Madrid sont édifiants. Si rien ne se passe d'ici là, nous n'aurons aucune envie d'appeler nos adhérents et lecteurs à la raison.

    Gérard Simonet

     

  •    OMB_5769Intérieur du restaurant "Le Jules" installé dans le Carreau du Temple (IIIe)

     

    Alors que les riverains se sont offusqués de constater que le restaurant du Carreau du Temple,  « Le Jules », avait installé une terrasse non autorisée,  nous avons relayé d’ailleurs leur  surprise dans un article du 7 juin, la presse fait état d’un nouvel épisode dans ce feuilleton à rebondissements. 

    Il est indiqué en effet qu’après avoir retiré finalement sa terrasse, « le gérant du restaurant le Jules, réclame 244.161 € d’indemnités pour manque à gagner » au responsable de la Société publique locale du Carreau du Temple présidée par le Maire du IIIe arrondissement.

    La raison tiendrait  à la difficulté d’exploitation de ce commerce causée par des températures jugées anormales,  soit  très basses soit très élevées, et donc inadaptées  qui règneraient  dans le restaurant, ce qui ferait fuir la clientèle. Sans doute le phénomène est-il la conséquence de la structure même de la halle où l’établissement est abrité.  

    Force constats d’huissier, lettre recommandée,  force communications dans  les médias, tous les moyens ont été mis en avant pour justifier cette demande assez inattendue. On s’interroge  toutefois sur les conditions dans lesquelles les sportifs qui fréquentent les installations du Carreau peuvent pratiquer leur entraînement ? Et sur ce plan aucun avis  négatif  ne nous a été signalé.

    Finalement est-ce que toute cette théâtralité n’est pas une  manœuvre pour forcer  l’obtention d’une  autorisation de terrasse ? Ou bien est-ce tout simplement un cas d’école qui illustre le surnombre de bars et de restaurants trop souvent considérés par ceux qui les ouvrent  comme le Graal pour remplir ses poches alors que la concurrence est forte et que la situation économique n’est pas des plus favorables ?

    Reste que cette affaire doit être méditée par tous les  acteurs concernés.