Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

  • Cosset neuve st pierreCosset neuve st pierre
    Rue Neuve St Pierre à gauche : la photo illustre le tragique dilemme entre terrasses et parkings deux-roues avec des tables qui chevauchent les dispositifs d'accrochage des vélos. Rue du Roi de  Sicile, à droite,  avec des chevalets en quinconce qui rendent la circulation des piétons impossible sur le trottoir. (Photo VlM/FC)

     

     

    C'est demain lundi 1er novembre que l'Hôtel de Ville exige des bars-restaurants l'élimination de leurs terrasses éphémères ou estivales : plateformes, écrans, toitures, tables, chaises et jardinières….

    Les maires d'arrondissements et leurs administrés s'en réjouissent et observent. Les restaurateurs renâclent. Mais pas tous. On s'attend au retrait immédiat d'une majorité de terrasses désormais illégales. Les récalcitrants vont chercher des prétextes à retarder le retrait : manque de moyens pour effectuer les opérations de démontage et d'évacuation, coût induit, perte de recettes…. Certains s'abritent derrière leur demande de terrasse de remplacement auprès de la direction de l'urbanisme et le délai d'instruction qui en découle.

    Le Maire de Paris-centre a mis les commerçants en garde, aucun de ces prétextes ne devra différer l'exécution de l'injonction municipale. Les manquements, si manquements il y a, seront traités et sanctionnés en faisant appel si nécessaire aux forces de l'ordre.

    Les habitants, les conseils de quartiers et l'association des usagers de DansMaRue sont sur le qui-vive !

     

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    Mairie du IIIeAncienne mairie du IIIe, devenue mairie de Paris-centre, à l'emplacement du donjon de l'enclos du Temple qui a servi de prison à Louis XVI et à la famille royale

     

     

    Nous nous sommes retrouvés avec le Maire Ariel Weil et sa Directrice de cabinet dans ce restaurant inclusif du IIIe qui emploie une majorité de salariés porteurs de la trisomie 21. Il se trouve 11 rue de Braque, à l'enseigne "Le Reflet". Le service y est précis, méticuleux et rapide. La carte est simple mais suffisamment variée pour satisfaire les souhaits de chacun, avec des légumes et des fruits issus du circuit court.

    Il y a trois/quatre ans, les résidents de l'immeuble et de la rue vivaient un conflit ouvert avec le gérant de l'établissement qui en avait fait, à l'enseigne "Le Braque", une discothèque sauvage qui pourrissait leurs nuits. L'engagement du Maire et du Commissaire de police à leur côté avait eu raison d'un gérant infernal qui a fini par jeter l'éponge, face à leur détermination à faire obstacle à ses menées. La rue vit désormais sur un mode pacifique et les riverains d'en réjouissent.

    Le Maire nous a rejoints à vélo sous une pluie surprise, une entrée en matière pour des digressions sur la circulation à Paris. Nous lui avons rappelé que nous sommes favorables à un redéploiement de l'espace public en faveur des usagers non polluants de sorte qu'il devienne désormais possible à ceux qui en ont strictement besoin (riverains, personnes âgées, handicapées, services publics et à la personne….) d'utiliser une voiture et atteindre son but sans se trouver bloqué dans des embouteillages.

    C'est en principe l'objectif affiché par l'Hôtel de Ville (et les Verts dont le Maire affirme qu'ils sont moins idéologues qu'il n'y parait… on voudrait s'en convaincre !). Il est regrettable que tant de chantiers de voirie aient été lancés depuis plus d'un an, qui donnent de Paris l'image d'une ville sinistrée.

    Fronde 23 10 21Terrasse tentaculaire de La Fronde (qui porte bien son nom) 33 rue des Archives (IVe). Quand les tables et les chaises sont occupées, les piétons sont priés de circuler ailleurs !

     

    S'agissant des terrasses, Ariel Weil reconnait volontiers que la Maire de Paris Anne Hidalgo, pensant bien faire sans doute, a joué les apprenties-sorcières. Les terrasses éphémères, devenues "estivales" se sont propagées comme du chiendent, au mépris trop souvent du raisonnable et de l'esthétique. On en compte 2.000 dans Paris-centre ! Un nouveau règlement des étalages et des terrasses (RET) a été promulgué en date du 1er juillet 2021. Son application est obligatoire dès ce 1er novembre. Il inclut le démontage des terrasses dites estivales et l'exercice de poursuites de la "police municipale" (DPSP) si l'obligation n'est pas respectée….

    Anne Hidalgo joue gros. Postulante PS à l'élection présidentielle de 2022, si sa Ville affichait une situation anarchique en novembre, avec des exploitants de bars-restaurants dans le déni de la loi municipale voire dans la provocation, qui refuseraient d'obtempérer en maintenant leurs installations (plateformes, écrans, barrières, toitures, chauffage extérieur…) contre vents et marées, ce serait du plus mauvais effet sur la candidate et ses ambitions, aussi légitimes soient-elles.

    Les entretiens se sont poursuivis autour de la propreté, les tags, l'affichage sauvage. Nous avons confirmé au Maire l'évolution de notre démarche qui s'appuie désormais sur des "task-forces" issues de la nouvelle vague de nos adhérents qui manie les pétitions sur Internet avec des dossiers de propositions concrètes en direction des élus de Paris. C'est ainsi que sont apparus les "hashtags" #saccageparis et #nonauvandalisme qui ont un fort impact dans les médias et des réactions chez les gestionnaires des dossiers.

    PastourelleDégradation de l'espace public insupportable : les tags, rue Pastourelle (IIIe)

     

    Refusant de nous opposer à tout, nous avons confirmé à Ariel Weil que nos combats visent ceux qui exercent l'autorité mais s'appuient sur eux : mairies d'arrondissements, police nationale, DPSP, application "DansMaRue" et conseils de quartiers. Une association est arrivée dans le ciel de Paris comme une comète : l'AUDMR (association des usagers de DansMaRue). Active et introduite dans la technostructure de la Ville, elle est devenue pour nous et nos actions un partenaire qui compte.

    Dans cette optique, nous sommes convenus avec le Maire que des progrès sont visibles en ce qui concerne l'affichage sauvage et les tags. Ce constat milite pour que la Ville poursuive et amplifie l'effort budgétaire (*) et méthodologique qui a produit ces effets, car le résultat est loin encore de nous satisfaire.

    De son côté, Ariel Weil suggère que nous agissions par pétition auprès du Législateur pour que les municipalités aient le pouvoir de fixer et appliquer des amendes administratives dissuasives qui évitent de faire appel à un circuit judiciaire débordé par la charge, souvent laxiste et moins soucieux qu'un maire de satisfaire les attentes légitimes de citoyens à qui il doit son élection et son mandat.

    Gérard Simonet

     

    (*) Nous rappelons de façon régulière qu'une baisse de 10% des subventions clientélistes à des associations souvent fantoches rapporterait 30 Millions d'€ dont une partie affectée à l'amélioration de la propreté permettrait d'atteindre le niveau de propreté auquel nous aspirons.

     

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    Saccage paris manifDimanche 10 octobre, manifestation des parisiens sur le thème #saccageparis devant l'Hôtel de Ville contre la saleté, les salles de crack et le mobilier urbain de récupération

     

     

    La manifestation qui a débuté vers 15h00 a réuni des centaines de personnes en protestation contre la politique de la Ville de Paris en matière de terrasses, de propreté et de remplacement du mobilier urbain. Les participants ont dénoncé également les projet de salles de consommation de crack dont il a été question ces dernières semaines.

    Au même moment, le mouvement #nonauvandalisme qui cible les tags qui défigurent Paris, adressait aux élus de Paris concernés,  Emmanuel Grégoire (Premier adjoint, urbanisme), Nicolas Nordman (sécurité, police municipale), Colombe Brossel (propreté), Karen Taieb (patrimoine) la pétition que nous avons soutenue, rédigée par des parisiens excédés (téléchargez) par des vandales qui souillent et dégradent journellement leur Ville avec des bombes de peinture.

    Yazid arbaltUn échantillon de ces dégradations qui déshonorent Paris en s'attaquant à des vestiges du Moyen-Âge (passage des Arbalétriers dans le IIIe) (Photo VlM/YA)

     

    Le premier à réagir est Nicolas Nordman. il propose une rencontre. C'est un début ! Il faut dire que le dossier présenté par le mouvement #nonauvandalisme  n'est pas une simple protestation : au-delà de l'analyse de la situation, il fait une part très large aux propositions inspirées du bon sens et d'expériences qui ont porté leurs fruits à l’étranger, notamment à New-York.

    Cette approche illustre la volonté de citoyens, dont nous faisons partie, qui refusent de rester dans la plainte et la critique et entendent plutôt appuyer les efforts de ceux qui sont aux commandes, à l'Hôtel de ville et dans les arrondissements, par nos observations et analyses, la formulation de nos attentes, notre approbation quand on va dans le bon sens et le cas échéant nos suggestions pour y parvenir.

    Nous recommandons à nos lecteurs de télécharger le dossier dont le lien est donné plus haut. Ils découvriront un travail considérable et des recommandations étayées et pertinentes. Les auteurs méritent nos compliments, nos encouragements, votre soutien et l'attention de ceux qui sont aux responsabilités.

    Gérard Simonet

     

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    Quentin 2
    Le Paris qu'on aime : des fontaines ornementales en état de marche, une voirie entretenue, de grands arbres d’alignement et des façades parisiennes immédiatement reconnaissables. Place Félix Eboué (Paris XIIe) – Fontaine aux Lions (Gabriel Davioud – 1869)
    (Photo VlM/QD)

     

     

    Quentin Divernois représente la vague nouvelle des adhérents de "Vivre le Marais, Vivre Paris-centre !" Il n'a que 35 ans et vit dans Paris-centre dans le IIe. Il s'est distingué récemment par sa contribution au lancement du mouvement #saccageparis qui a dénoncé le mobilier urbain de récupération que des idéologue mal inspirés à l'Hôtel de Ville avait commencé à disséminer dans Paris, notamment place de la République.

    Il s'est trouvé en résonance avec nous et d'autres défenseurs du cadre de vie, notamment PARISMARAIS.COM le fameux guide de promotion du Marais et du centre historique de Paris qui lui a ouvert ses colonnes, pour une tribune dont nous publions nous aussi le contenu.

     

    TRIBUNE LIBRE :  LETTRE AUX AMOUREUX DE PARIS

    par Quentin Divernois,

    un jeune parisien qui aime sa ville et  parle avec son cœur….

     

    Nous Parisiens, souvent râleurs, toujours pressés, l'oublions parfois : Paris est la plus belle ville du monde et nous avons la chance d'y vivre. Elle renferme les plus beaux monuments, (la Tour Eiffel, Notre Dame de Paris, l’Arc de Triomphe, le quartier du Marais …) des musées incroyables, des théâtres et opéras sublimes, un des centre-ville les mieux préservés d’Europe, qui est encore habité. Nous avons la chance d'y voir une ville épargnée par les guerres. Les jardins nombreux  mais de faible superficie sont à la fois essentiels et absolument magnifiques.  A la française, pittoresques ou tout simplement modernes, ils dessinent l’ambiance de chaque quartier de la ville.

    Mais Paris c’est avant tout une identité, semblable à nulle autre : la ville lumière, le mobilier urbain dessiné par Gabriel Davioud, les perspectives d’Haussmann, les sublimes immeubles 1900 qui s’entremêlent avec les plus anciennes façades des XVIIe et XVIIIe siècles. Paris, ce sont ses rives de Seine, ses places minérales iconiques comme la Place Vendôme mais aussi ses quartiers à forte identité (Montmartre, le Marais,  Montparnasse, le Sentier, Belleville…). Ce sont également ses restaurants, ses cafés, ses bistrots, ses rues étroites, irrégulières, ses pavés disjoints et ses platanes centenaires.

    On a tous et toutes une raison d’aimer Paris qu’on y vive, qu'on y passe, ou qu’on vienne la visiter. Malgré tous ses défauts. Malheureusement, aujourd’hui, on ne peut faire qu’un seul constat : la ville lumière ne scintille plus autant qu’avant. Ses rues sont chaque jour un peu plus sales : tags, dépôts sauvages et autres incivilités se cumulent et se multiplient. Certes, la faute est à ceux qui salissent mais l'entretien et les sanctions sont défaillants.

    Quentin 1Kaléidoscope des horreurs de la Ville

     

    En effet la dégradation actuelle n’est pas seulement le fait de l’incivilité des Parisiens, elle vient aussi d’une équipe municipale qui semble vouloir abimer la ville à dessein.
    Depuis 2014, les budgets de la voirie ne permettent plus d’assurer un entretien décent des rues de la capitale : nids de poule, chaussée défoncée, pieds d’arbres à l’abandon, accidents à répétition, service négligé car à la demande et la terrible explosion de la rue de Trévise. Quand on joue avec de tels budgets, les conséquences sont désastreuses.

    Il y a également la question du patrimoine que la ville laisse dépérir, quand elle ne le supprime pas carrément : depuis 15 ans, adieu les squares avec fontaines de la Place de la République, adieu les fontaines de la Porte de la Chapelle, adieu le bassin de la Porte d’Italie, adieu le mobilier urbain du second empire… Depuis près de dix ans, la fontaine des Innocents (merveille du XVIe siècle), attend sa restauration et se dégrade à vue d’œil. Les plus belles places parisiennes sont abimées par l’équipe municipale soit par un mobilier indigent soit par des destructions patrimoniales soit par un mauvais goût absolu dicté par une prétendue démocratie participative.

    La ville dessine depuis trop longtemps maintenant une esthétique disparate pseudo participative et de « récup » qui détruit l’homogénéité et l’identité de Paris. Embellir la ville n’est plus un objectif de l’équipe municipale. On remplace des grilles en fonte par d’affreuses bordures en bois qui pourrissent à petit feu. On remplace les bancs Davioud à double assise par des blocs de granit ou des bancs « mikado ». Chaque nouveau mobilier a une nouvelle couleur, une nouvelle forme, une durée de vie réduite et surtout il ne signe pas la marque de Paris. Il aurait pu être installé dans n’importe quelle autre ville du monde tant il est impersonnel.

    Et que dire de tous les autres problèmes que la municipalité n’arrive plus à gérer : un partage de l’espace public déséquilibré où les piétons sont les grands perdants (panneaux publicitaires géants, terrasses éphémères, plans de circulation incompréhensibles et incohérents, arrêts de bus au milieu de la rue), une dette qui se creuse chaque jour un peu plus sans que l’on n’arrive à comprendre où l’argent disparait si ce n'est pour financer des projets abscons ou démesurés.

    Comment également ne pas évoquer les nouvelles nuisances sonores à l’heure où la ville prétend vouloir lutter contre le bruit des voitures et motos ? Les terrasses éphémères sont devenues le cauchemar des familles parisiennes qui n’avaient rien demandé. Un règlement des terrasses éphémères contesté passe en force sans concertation et sa non-application empêche depuis maintenant des semaines des milliers de riverains de dormir convenablement en semaine. Les problèmes de sécurité sont également une gigantesque épine dans le pied de la mairie qui a fait bloc pendant des années contre le projet d’une police municipale et qui depuis a toutes les peines du monde à la mettre en place.

     

    Quentin manifManifestation contre deux salles de consommation sur les Grands Boulevards

     

    Enfin, la démultiplication des salles de consommation de crack dans des quartiers déjà soumis à de fortes difficultés est la goutte d’or pour beaucoup d’habitants qui aimeraient simplement pouvoir profiter de leurs jardins et laisser leurs enfants aller à l’école seuls sans avoir la boule au ventre. Une nouvelle salle  est en projet aux portes du Marais, le quartier le plus touristique de Paris…
     
    Toutes ces faits témoignent d'une incapacité de gestion, de cohérence, de vision prospective et de la volonté de transformer Paris en nuisant à son essence. Bref, à un saccage en règle du cadre visuel et patrimonial des parisiens mais aussi des visiteurs du monde entier qui rêvent tous de Paris. Enfin la municipalité, retranchée dans ses certitudes, n'écoute pas : ni les experts, ni les riverains, ni les familles, ni les classes moyennes. Cette municipalité oppose les citoyens entre eux : les riches contre les pauvres, les valides contre les handicapés, les vélos contre les voitures, les banlieusards contre les parisiens, les jeunes contre les vieux…

    Voici pourquoi des milliers de parisiens comme moi, de tous horizons, de tous âges, opinions politiques et horizons culturels qui avons en commun l’amour du beau, de notre patrimoine, appelons au secours. Nous appelons à protester, à manifester devant l’Hôtel de ville de Paris le dimanche 10 octobre 2021 à 15h00. Je vous invite à me rejoindre. Je ne représente pas un lobby, pas un parti, pas une opposition, je représente une certaine idée de ma ville, que j’aime et que je défends de tout mon cœur.

    Rendez-vous ce dimanche pour faire entendre votre voix sur l’avenir de Paris. Le Paris qui rayonne et fait rêver le monde entier, et pas celui qui est en train d’être saccagé.

     

  • QuincampRue Quincampoix 35 et 37 (IVe) au matin calme (Photo VlM)

     

     

     

     

    L'invitation de la Maire de Paris Anne Hidalgo aux gérants de bars/restaurants au printemps 2020 d'occuper le terrain  "quoiqu'il en coute" à l'environnement et à la tranquillité des riverains n'a pas fini de créer des blessures. A titre d'exemple, la supplique (extraits) de Marguerite qui vit rue Quincampoix et qui nous écrit :

     

    "La rue Quincampoix est redevenue un cauchemar pour les riverains, depuis l'autorisation de terrasses estivales. Les combats anciens sont donc à reprendre auprès de la mairie, bien amnésique : désespérant et exténuant pour les riverains ! Cette rue historique, TRES étroite, pavée et bordée de très vieux immeubles, est ULTRA sonore et nullement adaptée à une telle concentration de bars.

     

    Depuis le RET [règlement des étalages et terrasses], c'est le retour des fêtes extérieures, avec des nuisances très tard dans la nuit (rires, cris de clients amassés massivement dans la rue puis hurlements de personnes alcoolisés). Double peine : le matin, les riverains déplorent aussi les détritus, épanchements d'urine et mégots laissés par les clients des bars.et l'intervention sonore des véhicule de nettoiement…."

     

    Dans les arrondissements, les Maires d'opposition pestent et se défaussent sur Anne Hidalgo pour n'être pas tenus responsables de la situation par leurs électeurs. Les Maires de la majorité municipale serrent les dents et n'ont pas d'autre option que de montrer à la population qu'ils font tout ce qu'ils peuvent pour limiter les dégâts.

     

    Dans Paris-centre, le Maire Ariel Weil annonçait la couleur dès l'été 2020 en obligeant les établissements les plus rebelles, voire cyniques, à rentrer dans le rang de la pseudo-normalité de la charte publiée dans la précipitation par l'Hôtel de Ville.

     

    Terrasse

     

    Cette attitude reste la sienne, sachant que la charte a laissé la place à un règlement qui traite de ces fameuses terrasses éphémères devenues "estivales". Les conseils de quartiers nouvellement créés sont devenus ses bras armés pour agir sur la DPSP (police municipale, encore bien faiblarde à Paris), la direction de l'urbanisme qui reste maitre du jeu en matière de gestion des terrasses quelles qu'elles soient, et l'association des usagers de DansMarue qui surprend par son dynamisme et la qualité de son dialogue avec les instances municipales.

     

    Les "anomalies" comme les qualifie pudiquement les services municipaux ont fait l'objet d'un relevé détaillé à l'usage des autorités compétentes qui doivent maintenant intervenir. Il montre l'étendue des dégâts et le chemin qui reste à parcourir. Si l'Hôtel de Ville y parvient, il est possible qu'au bout du processus la population convienne majoritairement que la transformation de Paris, le remplacement des voitures par des terrasses élégantes et respectueuses, a suivi le sens de l'Histoire. Dans le cas contraire, la frustration sera telle que le "dégagisme" prendra le dessus.

     

    GS

     

     

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    TerrasseLe "Paradis du Fruit – défendu !", 8 bis rue St Antoine (IVe)

     

     

    C'est le comble de l'insolence, du manque de civisme et de la mise en danger d'autrui : une terrasse éphémère/estivale sur des accès pompiers !

    Jean-François Daull, l'auteur sur notre blog de "Manifeste sur l'anarchie des terrasses éphémères" a pris le dossier en mains avec l'appui de l'association des usagers de DansMaRue (AUDMR). Le Maire de Paris-centre est intervenu immédiatement et nous en a informés par le message suivant :

    "La brigade des sapeurs-pompiers de Paris, concernée au premier chef par cette installation et que nous avons interrogée, a d’ores et déjà demandé le retrait de la terrasse estivale ;

    La Mairie de Paris Centre a également émis un avis défavorable et va mobiliser les inspecteurs de la direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP) [ou police municipale de Paris] pour intimer au gérant de se mettre en conformité".

    Yann CONNAN, au nom du Maire  de Paris-centre Ariel WEIL"

     

    Nous attendons de voir combien de temps va s'écouler avant que les choses rentrent dans l'ordre…

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    Daull6Annexion insolente d'un espace livraisons….

     

     

    Les parisiens sont majoritairement d'accord pour condamner la tournure qu'ont pris les choses depuis que la Maire de Paris Anne Hidalgo a lâché la bride aux bars-restaurants pour qu'ils étendent leurs terrasses où et comme bon leur semble. Les critiques portent notamment sur les nuisances sonores qui en découlent et qui troublent la vie des riverains.

    Jean-François D, un de nos adhérents très impliqué dans la gestion et le partage de l’espace public, est parti en croisade contre les abus constatés, dans l'absolu ou par référence au Règlement des Étalages et des Terrasses (RET), modifié le 1er juillet 2021 pour la circonstance .

    Tout en nous informant de ses intentions, il a pris l'initiative d'adresser le 23 août ce manifeste que nous ne déjugeons pas à la Maire de Paris. Il traite du sujet dans toute son ampleur, avec objectivité, dans l'attente d'améliorations que l'auteur se donne régulièrement la peine de suggérer sur l'application DansMaRue.

    A ce titre, ce manifeste est une mine d'informations et de conseils pour les élus de la mairie de Paris dont la mission assumée est d'améliorer les services rendus au public.

     

     

    PARIS

    DES TERRASSES ENVAHISSANTES QUI NE RESPECTENT PAS LES RÈGLES.

    UN CONTRÔLE THÉORIQUE.

    DES RÉPONSES INEXACTES DU SITE MUNICIPAL « DANSMARUE ».

    Mémorandum « ParTer 2021 » à l’attention de Madame la Maire de Paris

    -août 2021-

    Fluctuat

     

    « Afin de maintenir le dynamisme du tissu économique parisien, d’accompagner la reprise d’activités et de faciliter les règles de distanciation physique, la Ville de Paris a permis aux commerçants, à compter du 1er juin 2020, d’utiliser de manière exceptionnelle, temporaire et gratuite, des emplacements supplémentaires dans l’espace public. Le 1er octobre 2020, ce dispositif des terrasses dites « éphémères » a été prolongé jusqu’au 30 juin ».

    (Mairie de Paris).

     

    Dans ce contexte, pour sortir de cette période transitoire et après une procédure de concertation avec les associations de riverains et de commerçants, la ville de Paris a édicté un nouveau règlement des étalages et des terrasses (RET) qui a pris effet le 1er juillet 2021.

     

    « Les terrasses jusque là "éphémères" deviennent terrasses estivales. Elles seront autorisées pour 7 mois dans l’année, du 1er avril au 31 octobre. La Ville de Paris a opéré une révision du Règlement des étalages et des terrasses (RET). Elle entend aider les commerçants et concilier Parisiens désireux d'en profiter et riverains en quête de tranquillité. Un mot d'ordre : le respect de chacun ! »

    (Mairie de Paris).

     

    Ces réunions de concertation et le dispositif qui en est issu, suscitent beaucoup de réactions et de clivages entre les « pros » dispositifs (les commerçants et leurs clients) et les « antis » (les riverains et les piétons).

    Par ce texte « ParTer 2021 » (Paris Terrasses 2021) adressé à madame la Maire de Paris le 23 août, je ne prends position ni sur la qualité des concertations engagées du 27 avril au 18 mai, ni sur l’opportunité ou la pertinence du nouveau dispositif.

    En revanche, en tant que vieux parisien attaché au partage harmonieux et équilibré de l’espace public et piéton invétéré, j’ai pu mesurer depuis un an, le degré de respect des deux dispositifs et des engagements pris.

    C’est le résultat de ces observations que j’ai soumis à madame la Maire de Paris.

     

    (suite…)

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    Archives 15 foule 06 06 21La rue des Archives au mois de juin

     

     

    Depuis un an et demi, le COVID gouverne peu ou prou notre existence. La vie à Paris et ailleurs est rythmée par des règlements sanitaires qui varient avec les statistiques de la contagion, les hospitalisations et hélas les décès.

    Dans la précipitation, la Maire de Paris Anne Hidalgo a donné licence aux bars-restaurants au printemps 2020 d'occuper le terrain en déployant des terrasses en tout genre et tout azimut. On a vu fleurir des plateformes inédites, souvent délirantes, qui ne respectent ni l'esthétique, ni la libre circulation des services de sécurité, ni les espaces réservés aux handicapés et aux livraisons.

    Tout ce que Paris compte d'associations "qualité de vie", s'est ligué contre les conséquences de décisions qui ont été prises sans consulter personne, contrairement à 2011 où l'élaboration du règlement des étalages et terrasses (RET) sous l’autorité d’Élisabeth Borne, Directrice de l'urbanisme, nous avait associé en compagnie d'autres représentants du mouvement "Vivre Paris !" L'élu en charge de l'urbanisme de nos jours à l'Hôtel de Ville, Emmanuel Grégoire, par ailleurs Premier adjoint, ne s'est pas impliqué cette fois et c'est l'Adjointe au commerce, Olivia Polski, qui a piloté le dossier.

    Autant dire que les choses étaient réglées d'avance, et en effet elle a pris fait et cause pour les commerçants. Les riverains n'ont pas eu voix au chapitre. Mme Polski devra s'en expliquer le moment venu devant les citoyens parisiens. Sa désinvolture ne doit pas être du goût des Maires d'arrondissements quel que soit leur engagement politique. Ils sont responsables devant leur électorat, soutiennent leur protestation, mais se heurtent à des commerçants qui se prévalent effrontément du soutien de l'Hôtel de Ville et résistent aux demandes de régularisation qui leur sont faites.

    Nous avons choisi dans Paris-centre de soutenir le Maire qui a montré à diverses reprises qu'il était attentif au respect strict du RET et des conditions applicables aux terrasses dites estivales. Les signalisations doivent être faites sur l'application "DansMaRue", et nous apprécions de voir que les Conseils de Quartiers mis en place récemment épousent la cause des riverains et s'organisent pour être une courroie de transmission des habitants vers les structures compétentes.

    Bretagne 51 café mairie terrasse éphémère 08 05 21Terrasse éphémère rue de Bretagne en forme de pied de nez, à deux pas de la mairie de Paris-centre…

     

    Nous suivons avec intérêt cependant les initiatives d'associations proches de nous qui ont quelques griefs sérieux à l'encontre de la Maire de Paris : non-respect de la loi "accessibilité" en faveur des personnes à mobilité réduite pour les uns, absence ou insuffisance de contrôle de l'exploitation des terrasses éphémères et du respect de la charte pour les autres. Si comme nous le pensons ces critiques sont justifiées, nous apporterons notre soutien à ces associations.

    La lutte contre le bruit est une de nos priorités. Bruitparif a développé un dispositif de mesure directionnelle du bruit (la Méduse) qui permet l'identification et la quantification du bruit sur un secteur donné. Trois secteurs pilotes ont été sélectionnés dans Paris-centre : Châtelet-les Halles, Carreau du Temple et place du Marché Ste Catherine. Mais aussi le Canal St Martin  et 5 autres sites dans Paris. Nous suivons avec beaucoup d'intérêt ce développement qui permet techniquement de visualiser, mesurer, localiser et sanctionner les décibels émis en temps réel. Pour autant qu'il existe une volonté politique de le faire…. Voir "Le bruit dans mon quartier".

    Nos articles dénoncent depuis près de vingt ans le laisser-aller de la la mairie de Paris à l'égard des tags et de l’affichage sauvage. Elle a fini par déclencher tout récemment une vague légitime d'indignation. Les "hashtags" #saccageparis et #nonauvandalisme ont été partagés par des centaines de milliers de parisiens qui dénoncent, outre la saleté, la laideur du nouveau mobilier urbain, l'abandon des entourages d'arbres aux horticulteurs du dimanche, l'invasion des tags et les affiches sauvages.

     

    Pied d'arbreBanc bois brut pied d'arbre

     

    Bancs publics et entourages d'arbres décriés

     

    En la matière, la mairie de Paris, en la personne de la Maire adjointe à la propreté Colombe Brossel, doit être louée car des progrès réels ont été accomplis. Les afficheurs sauvages sont désormais sanctionnés lourdement. Leur méfaits se sont heureusement raréfiés. Pour ce qui est des tags, un lourd fléau pour la ville, on est passé de fait progressivement en mode LIFO (last in – first out) et le budget d'intervention des opérateurs spécialisées à été doublé selon nos informations. Le résultat sur nos murs est visible. Nous devons rester vigilants et maintenir notre pression en dénonçant le vandalisme qui sous-tend cette pratique détestable.

    Nous sommes en sympathie en cela depuis plus d'un an avec l'Association des Usagers de DansMaRue (audmr) qui est peut-être une émanation de la mairie de Paris, mais il faut reconnaitre que son président François Louis est dynamique, très présent sur les réseaux sociaux et qu'il dispose d'une introduction appréciable dans les rouages de Propreté de Paris.

    La fracture entre l'Hôtel de Ville et les Maires d'arrondissements se constate aussi dans les domaines où les Verts ont de l'influence. David Belliard, Maire adjoint à la voirie/déplacements a gagné du crédit en réduisant la place de la voiture dans Paris et en essayant de pacifier le comportement des motards, mais il l'a écornée en œuvrant pour introduire – outre cette ânerie d'écriture dite inclusive – un mobilier urbain Zadiste volontairement provocateur et incroyablement laid.

    Nous continuerons à condamner cette attitude qui vise à imposer de nouveaux codes, à reformater les goûts des citoyens pour changer leur façon de penser et leur mode de vie. L'évolution est un phénomène naturel qui n'a pas besoin qu'on lui force la main dans une démarche idéologique !

    Concert 18 06 21 spectateurs pianoConcert lyrique du 18 juin 2021, église ND des Blancs-Manteaux

     

    Nous poursuivrons nos actions au bénéfice de la culture avec les visites guidées de Marie-Françoise Masféty-Klein à l'échelle parisienne et les concerts/récitals des Moments Lyriques du Marais. Après le succès de la VIème édition consacrée aux mélodies et airs d'opéras le 18 juin 2021, nous proposerons pour la fin de cette année un mélange de lyrique et de musique instrumentale. Nous annoncerons prochainement un récital inédit consacré à Jean-Sébastien Bach et son œuvre monumentale pour le violon seul avec en contrepoint des airs célèbres d'opéras pour soprano colorature accompagnée au piano et, pour clôturer le spectacle, la réunion de toutes ces voix.

    Gérard Simonet

     

  • Tunnel tuileries street artL'un des 14 projets soumis aux votes des citoyens de Paris-centre dans le cadre du "budget participatif" : l'enfouissement du street art dans le tunnel des Tuileries…

     

     

    La mairie de Paris-centre décrit emphatiquement ce projet : "transformation d'un tunnel gris, sale, et abandonné en un Grand Musée Street-Art de renommée mondiale, un bijou inestimable.
    Ce Tunnel est capable d’abriter entre 100 et 200 artistes muralistes pour créer une œuvre colossale. Un projet ambitieux qui fera appel aux meilleurs artistes de tous les coins du monde pour créer une œuvre collective internationale en plein centre de Paris."

    Bigre ! De quoi rivaliser avec Lascaux ? Les observateurs décideront si l'humanité a progressé dans l'intervalle de 20.000 années qui sépare nos œuvres de celles de Cro Magnon ou si elle est plutôt victime d'une dégénérescence sournoise en matière de goût.

    Les 13 autres projets peuvent être consultés sur le site de la mairie. Nous encourageons nos lecteurs à le faire car les propositions méritent qu'on s'y arrête même si, comme nous l'avons déjà exprimé dans le passé, il y a une forme de démagogie à infantiliser la population en offrant des hochets à des gens sans mandat électif pour qu'ils jouent avec leurs rêves en attendant d'apprendre qu'on les a jetés aux orties.

    Quoiqu'il en soit, il y a en ce moment une dynamique autour des Conseils de Quartiers de Paris-centre. Rappelons qu'ils sont au nombre de sept, Louvre-Opéra, Sentier-Arts & Métiers, Temple-Enfants Rouges, Halles-Beaubourg-Montorgueil, Marais-Archives, Marais-place des Vosges et Seine, ouverts à tous et co-présidés par une femme et un homme pour faire bonne mesure avec les tendances actuelles.

     

    Terrasse éphémère charlotPrise de possession de l'espace public et de l'espace livraisons par un établissement rue Charlot (IIIe) (Photo VlM)

     

    Ils ont vocation à agir dans  les domaines qui sont les nôtres, le patrimoine et la qualité de vie, et à ce titre nous nous réjouissons de leur apport en moyens humains pour la maitrise en particulier du phénomène des terrasses éphémères qui échappe à tout contrôle depuis que la Maire Anne Hidalgo a ouvert il y a 18 mois la jarre de Pandore et que toutes les misères du monde s'en échappent.

    Du côté de l'Hôtel de Ville, on souffre des tensions entre ses composantes politiques : socialistes réalistes, socialo-gauchistes idéologues, plusieurs degrés de vert chez les écolos, communistes… Il en résulte une grande confusion dans la gestion des affaires de la mairie.

    Si Anne Hidalgo est bien servie actuellement par Colombe Brossel, Maire-adjointe en charge de la propreté, qui est peut-être en train de gagner la bataille des tags et de l'affichage sauvage, Olivia Polski Maire-adjointe au commerce a braqué les parisiens en privilégiant les bars-restaurants au détriment des riverains dans la création des terrasses éphémères puis estivales. Avec les encouragements en coulisse de Frédéric Hocquard, soutien inconditionnel de "la fête", qui agit depuis 2014 en faveur des intérêts des professionnels de la nuit, de la boisson et de la musique amplifiée.

    Les parisiens risquent de souffrir durablement du dérèglement de la gestion et du contrôle de l'espace public. Jusqu'au printemps 2020, le règlement des terrasses et étalages (RET) était l'apanage de la Direction de l'Urbanisme. Les demandes étaient instruites par leurs inspecteurs, le contrôle assuré par des agents assermentés qui avaient le pouvoir de dresser des procès-verbaux, de faire traduire les contrevenants au pénal et de retirer leurs autorisations.

    Aujourd'hui on ne sait plus trop où en est ce dispositif. L'Adjoint en charge de l'Urbanisme, Emmanuel Grégoire, est aussi le Premier adjoint, numéro 2 de la mairie de Paris. C'est un homme sage qui pèserait sur le dossier s'il n'était pas aussi le bras droit d'une candidate à la Présidence de la République en 2022, un engagement qui lui laissera peu de temps pour se consacrer à l'intendance de la Ville de Paris.

     

    DpspAgents de la DPSP, en passe de devenir la police municipale de Paris

     

    On se demande notamment ce que vont faire les 3.200 agents de la DPSP (police municipale) pour assurer le nouvel ordre. De l'avis général ils ne sont pas très visibles pour le moment et nombreux sont ceux qui ne voudraient pas voir la Police Nationale céder ses responsabilités de suivi des établissements recevant du public (ERP), la gestion des licences IV, la sécurité et la répression des nuisances liées aux attroupements et au bruit.

    Dans ce contexte dominé par le flou, on note à des degrés divers une prise de pouvoir par les Maires d'arrondissements qui, comme la nature, ont horreur du vide. C'est très perceptible dans Paris-centre et nous avons tout lieu de nous en réjouir car les déclarations du Maire Ariel Weil et ses actes laissent peu de doutes sur sa volonté de ne pas se laisser déborder.

    Pour tenir ce cap, il entend s'appuyer pour les signalements sur les Conseils de Quartiers. Ils sont volontaires.  L'AUDMR (association des utilisateurs de DansMaRue) est associée au dispositif. Elle a pour elle son dynamisme, ses moyens de communication et ses entrées à l'Hôtel de Ville.

    Nous adhérons volontiers à ce dispositif parce que le choix de l'opposition frontale ne conduit à rien et qu'il nous parait le plus efficace au moment où notre pays et nos compatriotes ont tendance à s'enfoncer dans la critique systématique et à s'opposer par principe à toute manifestation de l'autorité. A l'opposé des anti-vaccins qui sont avant tout des créateurs de désordres et des songe-creux, nous nous réjouissons que des gens agissent pour rétablir une situation qui pour être grave n'est pas pour autant désespérée.

    Gérard Simonet

     

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    Terrasse droit au sommeil rue pierre fontaine 26 06 21Terrasse rue Pierre Fontaine (IXe), (Photo "Droit au Sommeil")

     

     

    On a vécu depuis 2010 des années de concessions aux professionnels de la restauration, de la boisson, de la musique amplifiée et de la nuit, rythmées par des annonces consacrant la promotion de ces activités : modestes "états généraux de la nuit" au début, puis "mission à la nuit" rattachée au Premier-adjoint Bruno Julliard, avec en charge un conseiller Frédéric Hocquard, promu en 2020 Adjoint à la Maire de Paris avec délégation au Tourisme et à la Nuit.

    De manière asymétrique, la considération à l'égard des parisiens représentés par leurs associations de défense de la qualité de vie est allée decrescendo : en 2011, le règlement des étalages et des terrasses (RET)  était négocié avec la Directrice de l'urbanisme, Élisabeth Borne à l'époque, par les représentants du mouvement "Vivre Paris !". Ces dernière années, on a eu droit à des "grand-messes" du Conseil de la Nuit et pour finir des visioconférences où nos représentants ont eu le sentiment de servir d'otages à une pseudo concertation.

    Que faire aujourd'hui ? Nous nous sommes exprimés face cette interrogation qui ressemble de plus en plus à du désarroi et de la détresse pour beaucoup d'entre nous. Nous avons recommandé de nous rapprocher des Maires d'arrondissement car ils peuvent beaucoup avec la contribution de la Police nationale en attendant qu'on ait pu comprendre et tester l'efficacité de la DPSP (police municipale en gestation). Ariel Weil Maire de Paris-centre et le Commissaire central d'arrondissement en ont apporté la preuve récemment avec la fermeture administrative du restaurant indiscipliné "Joséphine" place du Marché Ste Catherine.

    Il est donc important que chacun d'entre nous connaisse la manière dont le RET est perçu et appliqué chez nous et n'hésite pas à déposer sa signalisation en cas de manquements constatés. Voici les recommandations de la mairie de Paris-centre, telles qu'elles viennent d'être adressées par les animateurs des Conseils de Quartiers à leurs correspondants :

    Terrasse palettesTerrasse "palettes"

     

    Le contexte

    Près de 800 demandes d’autorisation de terrasses estivales ont été déposées en quelques jours au sein de Paris Centre et ce chiffre devrait doubler d’ici peu.

    C’est un travail colossal pour l’équipe de la Direction de l’urbanisme qui pré-instruit les dossiers et pour celle de la mairie d’arrondissement qui va désormais donner son autorisation sur chaque dossier.

    Compte tenu de l’arrivée en masse des demandes, ce travail risque d’être long, mais prendre le temps d’une véritable instruction est indispensable pour vérifier les antécédents des établissements et prendre en compte la configuration spécifique de chaque lieu.

    Ce travail devrait permettre de stabiliser durablement certaines situations excessives à la fin de cet été

     

    La Méthode

    Les dossiers ne respectant pas le nouveau RET à la lettre feront systématiquement l’objet d’un refus. Compte tenu du nombre d’établissements susceptibles de demander à la mairie d’arrondissement des évolutions de la bande de stationnement, aucune exception ne sera possible. (Ex : les places de livraison devront être restituées à l’issue de l’été, une période de transition ayant été finalement permise aux établissements.)

    Les dossiers des établissements ayant fait l’objet de verbalisations récentes de la part de DPSP (pour nuisances sonores ou dépassement d’horaires ou de périmètre) feront systématiquement l’objet d’un refus. Une liste de 40 établissements a d’ores et déjà été établie par la mairie d’arrondissement et communiquée à la Direction de l’urbanisme.

    Une liste de 40 rues à traiter dans leur globalité (dont les rues ayant demandé une piétonisation) a également été établie par la mairie d’arrondissement. Les autorisations seront données une fois que tous les établissements auront déposé leur dossier afin d’évaluer l’effet de masse. Certaines de ces rues pourront être soumises à un règlement particulier sur le modèle de la place du Marché Sainte-Catherine afin de limiter le volume des terrasses tout en permettant aux établissements de bénéficier de ces terrasses estivales.

    La mairie d’arrondissement statuera chaque semaine sur la base d’une instruction de dossiers réalisée grâce à Google maps qui permet de vérifier la configuration des lieux (et notamment le nombre d’établissements alentour). Pour certains cas de figure complexes ou particuliers, elle se rendra sur place pour vérifier la faisabilité de la demande.

    Enfin, la mairie d’arrondissement réunira la direction de l’urbanisme, la DPSP (direction de la prévention de la sécurité et de la protection) et la direction de la voirie tous les 15 jours pour statuer collectivement sur ces cas complexes ou particuliers.

     

    Signalements mode d'emploi

    Tout type de signalement peut être remonté à la Mairie de Paris via l’application Dans Ma Rue qui comprend désormais un volet permettant de signaler les différents problèmes relatifs aux terrasses.

    Dans Ma Rue > « Activités commerciales et professionnelles » > « Étalages et terrasses à usage commercial » > « Gêne à la circulation/ étalage excessif / Nuisance sonore / terrasse sale ou dégradée »

    C’est le moyen d’action qui doit être privilégié car il déclenche systématiquement l’action des services municipaux, et notamment un passage de la police municipale qui intervient chaque jour. C’est aussi le principal outil de pilotage de la mairie d’arrondissement pour dresser la liste des sites à suivre particulièrement.