Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

  •    Photo La fontaine muette de la rue Charlemagne (IVe) fin août 2014 (Photo VlM)

     

    Adossée au chevet l’église Saint-Paul-Saint-Louis, non loin du lycée Charlemagne (IVe), au 8 de la rue du même nom et à proximité d’un important vestige de l’enceinte de Philippe Auguste, se trouve une fontaine représentant un enfant (certains y verraient le visage du jeune Victor Hugo ?) portant sur ses bras levés un coquillage appelé bénitier. Il est installé au milieu d’une vasque que supportent trois dauphins.

    L’ensemble en fonte a été fabriqué par la Fonderie du Val d’Osne,à Osne le Val, non loin de Joinville en Haute Marne, un département qui comptait autrefois de nombreuses fonderies d’art réputées. C’est de cette fonderie que proviennent les lampadaires encadrant nombre de nos stations de métro, tels ceux de la station Saint-Paul.

    Le reste du monument dont l’architecte n’est pas connu est en pierre. Comme pour d’autres fontaines il est formé d'une niche avec une voûte comportant des motifs sculptés liés à l’eau, des plantes et des animaux aquatiques. Au sol un bassin est censé accueillir l’eau qui devrait jaillir des dauphins en fonte. Le fronton très néoclassique qui coiffe la construction repose sur deux pilastres doriques et rappelle en chiffres romains sculptés la date de la construction : 1840.  L'écusson aux armes de la capitale juste au-dessus indique qui fut le commanditaire. Cette édification fait partie du programme de la ville qui au XIXème siècle a souhaité doter Paris de davantage de fontaines publiques.

    La fontaine de Jarente rue de Turenne (articles des 8 avril 2013 et 1er juillet 2014) date de la même époque et est alimentée elle aussi par l’eau de l’Ourcq. Nous devrions en réalité écrire « était alimentée » puisque, comme la fontaine de la rue Charlemagne, toutes deux se sont tues et ont perdu leur fonction première… ? Curieuse situation amplifiée par l’arrivée de tags qui sont venus s’immiscer dans le décor, façon d’accentuer l’état d’abandon de la fontaine.

    La Mairie de Paris ne doit pas abandonner ses fontaines. Elles font le charme des lieux où elles sont implantées et leur chant plutôt agréable casse les bruits ambiant.

    Espérons que ces mises à l’arrêt sont provisoires et que ces fontaines ne sont pas sacrifiées sur l’autel des restrictions budgétaires.

    Dominique Feutry

     

  •  St merri who's et école 10 05 13Rue St Merri (IVe). A gauche l'ensemble écoles-centre sportif, à droite immeuble Ville de Paris au n°16 et restaurant le Who's au n°14. Sur fond de Centre Beaubourg.

     

    Lors du dernier conseil de quartier Saint-Merri, Julien Landel, Adjoint au Maire chargé des conseils de quartier a annoncé ceci concernant la rue Saint-Merri, là où se trouve l’école du même nom :

    "parallèlement à l'option retenue en juin (avancée de la trémie cassée, élargissement du trottoir devant l'école, inversion du sens de la circulation de la rue Saint-Merri, pose d'un feu rouge au carrefour Renard), le Maire a également demandé aux services de la Ville d'étudier la faisabilité de> fermer complètement la rue Saint-Merri à la circulation automobile, option qui sera proposée au Conseil de Quartier à la prochaine réunion le 22 septembre 2014."

    En juin, le même Julien Landel avait affirmé que ce serpent de mer de la piétonisation ne verrait jamais le jour, l'opération étant beaucoup trop chère.

    D'où provient ce brusque revirement de la mairie ?

    Si, dans une cité utopique, des rues piétonnes seraient idéales, nous savons tous que dans la ville et la vie réelles, elles sont le plus souvent un enfer pour ceux qui y habitent, portant un coup fatal à la tranquillité, la sécurité et la salubrité publiques. Les nuisances sonores y sont le quotidien des riverains, parce que les passants ne font pas que passer. Ils s'arrêtent, se regroupent, discutent, crient, chantent, à toute heure du jour et de la nuit, parce que les restaurants et les bars demandent et obtiennent des droits de terrasse qui du fait de l’absence de circulation automobile s’étendent au-delà du périmètre autorisé. A cela peuvent s’ajouter les musiciens des rues. S’il peut être agréable d'écouter quelques minutes "en passant", cela est insoutenable de les entendre durant des heures. L’expérience prouve que beaucoup plus qu'ailleurs, le sol des rues piétonnes est jonché de déchets…

    L'obtention d'une autorisation d'ouverture de nuit du restaurant "le Who" n'arrange rien à la situation. La rue Pierre au Lard qui débouche dans le rue Saint–Merri est elle aussi souillée de déjections qui posent problème au Café de la Gare qui a une sortie de ce côté et que l’installation d’une boîte de nuit amplifierait. Piétonniser la rue Saint-Merri reviendrait de fait à accentuer le phénomène et faire de ce secteur un véritable cloaque !

    La seule manière efficace de se prémunir contre de tels fléaux est d'y trouver une chaussée qui serve à la circulation des voitures.

    La rue Saint-Merri dans sa première portion, entre la rue du Temple et la rue du Renard, était jusqu'à présent à peu près indemne de ces nuisances, les trois restaurants n'ayant pas de terrasse et la chaussée étant une de ces nouvelles "zones de rencontre" où voitures, deux-roues et piétons se partagent la chaussée, les véhicules automobiles autorisés étant d'ailleurs restreints à ceux des riverains, des chauffeurs de taxi et des livreurs.

    Les riverains veulent faire entendre leur voix et feront tout pour que le Conseil de Quartier prévu le 22 septembre prochain refuse cette option et s'en tienne à ce qui avait été prévu antérieurement .

    Le "Collectif Pierre au Lard"

     

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  •    ViewmultimediadocumentChristophe Najdovski (Photo Mairie de Paris)

      

    En compagnie de représentants du réseau "Vivre Paris !", "Vivre le Marais !" a rencontré Christophe Najdovski Adjoint à la Maire de Paris en charge du Transport, de la Voirie, des Déplacements et de l’Espace Public et un membre dépêché à la dernière minute du cabinet d’Olivia Polski Adjointe en charge du Commerce et de l’Artisanat, cette dernière n'ayant pas pu honorer le rendez-vous fixé pourtant de longue date.

    Les représentants des riverains ont abordé les problèmes récurrents touchant le quotidien des riverains en demandant aux élus quel modèle de ville, quel mode de vie pour vivre ensemble étaient souhaités par la nouvelle équipe municipale en place depuis près de 6 mois ? A ce titre nous avons évoqué les types de déplacements doux à privilégier, la réglementation des terrasses et son application de même que les évolutions à apporter, les zones de rencontre et les abus, les locations saisonnières, le bruit la nuit, l’alcoolisation notamment des plus jeunes, le manque de résultat des états généraux de la nuit…

    Christophe Najdovski a souligné que s’il y avait des règlements il fallait effectivement les appliquer en particulier pour les terrasses et que si des adaptations étaient à envisager, il faudrait  de pouvoir échanger et se concerter. Quant aux contrôles qui ne sont plus effectifs après 17 heures, il reconnait qu’une réorganisation des services municipaux s’impose sans pour autant vouloir mettre un agent derrière chaque exploitant de tersasse. Il souhaite surtout « être attentif au respect du cheminement des piétons », y compris en désencombrant les trottoirs de mobiliers urbains inutiles. Son sentiment est aussi qu’en ce qui concerne les zones de rencontre, le discours est brouillé et qu’il faut le rendre plus lisible. Il est partisan de campagnes de communication avant de passer au stade de la verbalisation.

     

    Hotel-de-ville-de-parisFaçade de l' Hôtel de Ville (Photo Tripadvisor)

     

    Le représentant d’Olivia Polski a montré quant à lui une vision livresque voire idyllique de l’occupation de l’espace public notamment sur le respect de la réglementation des terrasses… Il s’est vu opposer un rire compatissant des participants qui ont un tout autre vécu. Il a toutefois indiqué « qu’il était envisagé à terme de retravailler le règlement des terrasses ».

    Christophe Najdovski a rappelé que si des inspecteurs veillaient à ce qu’il n’y ait pas de désordres sur l’espace public (dépôts sauvages, occupation illicite, terrasses …), leur organisation et leur fonctionnement pouvaient évoluer et être améliorés …

    Toutefois nous avons fini par comprendre que ce type de dossier est piloté par le Secrétariat Général de la Mairie de Paris et qu’en réalité les adjoints, avec leur feuille de route délivrée par la Maire, ont un fonctionnement « en silo » qui aujourd’hui est à l’inverse de ce qui se passe dans la plupart des organisations. Indépendamment de toute bonne volonté, l’approche en travail transverse cohabite mal avec la réalité du fonctionnement actuel de l’administration municipale qui peine de ce fait à faire avancer des dossiers considérés comme non emblématiques et pourtant importants aux yeux des administrés, chacun renvoyant la responsabilité sur l’autre. Une telle évolution qui romprait avec le passé marquerait pourtant  certainement un tournant qui profiterait à tous.

    Bien entendu seuls les actes, la concertation et la façon dont seront menés les dossiers nous permettront de juger si nos préoccupations sont véritablement prises en compte, sachant que nos interlocuteurs ne sont pas opposés à ce que des rencontres périodiques soient organisées.

    Dominique Feutry

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  •   Photo-35La rue Rambuteau en travaux (Photo VlM du 5 septembre)

     

    Nous avons déjà communiqué sur la deuxième tranche des travaux de la rue Rambuteau qui rappelons le dureront jusqu’au 30 novembre prochain.

    Après les premiers aménagements du côté des N° pairs (IIIe) qui avancent au rythme annoncé, débuteront le 8 septembre les travaux de la chaussée. Les conséquences ne seront pas neutres puisque la circulation sera totalement neutralisée entre la rue Beaubourg et la rue des Archives. Les livraisons des commerçants seront perturbées. Quant au bus 29, il sera dévié et cela jusqu’au 8 octobre. Un arrêt a été prévu rue du Renard (IVe) côté Centre Pompidou, juste en face de la rue Pierre au Lard.

    A partir du 10 octobre, commenceront les aménagements des trottoirs du côté pair de la rue (IVe), la circulation sera alors rétablie sur une voie et les zones de livraison définitives devraient être accessibles.

    Bien entendu piétons et cyclistes devront être particulièrement vigilants car chacun essaie de passer où cela lui parait le plus carrossable et un accident peut se produire très rapidement.

    Les riverains, commerçants et habitants ainsi que les habitués de la rue espèrent que les échéances annoncées seront tenues, que le résultat de cet embellissement sera probant, procurera davantage de confort aux usagers et une meilleure allure à cette artère très passante. Les riverains forment aussi le voeu que les terrasses respecteront les règlements et ne pofiteront pas de l'élargissement des trottoirs pour s'étendre davantage auquel cas ces mois de désagrément et le côut de cette opération ne leur serviraient à rien.

    Dominique Feutry

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  •  PhotoLe mur végétal du BHV Marais Homme rue de la Verrerie (IVe) (Photo VlM)

     

    Passant souvent vite et ne prenant pas suffisamment le temps d’observer nous nous disons alors qu’il se trouve sans doute quelque chose d’intéressant à parcourir du regard lorsque nous croisons des personnes qui sont en train de prendre des photographies.

    C’est le cas rue de la Verrerie (IVe) nous ne faisons pas toujours attention au mur végétal du BHV Marais Homme et pourtant il s'agit d'une réalisation très réussie de Patrick Blanc, l’homme à la mèche de cheveux verte, le spécialiste inventeur du procédé qui en 2007 a œuvré avec l’architecte Franck Michaud pour le plaisir de l’œil mais aussi qui a apporté un peu de nature là où règne la pierre et le béton.

    Le montage d’un tel mur est ainsi décrit par son auteur :

    « Sur un mur porteur ou une structure porteuse est placée une ossature métallique qui soutient une plaque de PVC expansé de 10 mm d'épaisseur, sur laquelle sont agrafées deux couches de feutre de polyamide de 3 mm d'épaisseur chacune. Ces couches de feutre miment en quelque sorte les mousses qui se développent sur les parois rocheuses et qui servent de support aux racines de nombreuses plantes. Un réseau de tuyaux commandés par des électrovannes apporte une solution nutritive contenant les éléments minéraux dissous nécessaires à la croissance des plantes. Le feutre s'imprègne par capillarité de cette solution nutritive, laquelle descend le long du mur par gravité. Les racines des plantes y prélèvent les éléments nutritifs dont elles ont besoin, et l'eau en excès est recueillie en bas du mur par une gouttière, avant d'être réinjectée dans le réseau de tuyaux: le système fonctionne en circuit fermé. Les plantes sont choisies pour leur capacité à croître sur ce type de milieu et en fonction de la lumière disponible ».

    Patrick-blanc-7-294x300Patrick Blanc devant un mur végétal (Photo Sonia Uyterhoeven)

     

    Rappelons que Patrick Blanc qui est biologiste, botaniste et chercheur au CNRS est l’auteur de réalisations aussi diverses que les murs du Musée du Quai Branly, du Museum d’Histoire Naturelle de Toulouse, de la Cité des Sciences et de l’Industrie et bien d’autres à Berlin, Londres, San Francisco, Madrid, Gênes, Madrid, Gênes ou New Dehli. Un savoir-faire français qui s’exporte bien.

    Alors lorsque vous passerez rue de la Verrerie à la hauteur du BHV regardez, levez les yeux et admirez le magnifique et dense mur végétal aux plantes et aux fleurs multiples qui ont pris de l’ampleur avec le temps.

    Dominique Feutry

     

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    Photo-31La Cire "Trudon" remplace la "Chapellerie Simon" (Photo VlM)

     

    Dans un article du 1er mars dernier sur notre blog, nous relations, tout en la déplorant, la fermeture de la "Chapellerie Simon" 11 rue Sainte Croix de La Bretonnerie (IVe) qui exploitait un ancien commerce sous l’enseigne « Les Canotiers du Marais ». Nous nous demandions alors, avec les riverains et les amoureux du quartier, « …qui serait l'heureux élu et dans quel secteur d'activité il exercerait ?… Un restaurant, un bar ou une boîte de nuit ? Ce qui serait un souci de plus pour les riverains… ».

    Finalement un magasin de bougies à l'enseigne "Trudon" s’est récemment installé à cet emplacement et vient d’ouvrir ses portes. Fondée en 1643 par Claude Trudon, ayant fourni Versailles jusqu'à la Révolution, la manufacture de cire "Trudon" spécialisée dans les bougies et les cierges, relancée  en 2007 par Ramdane Touhami designer et créateur de mode, a traversé les siècles. Agréable d’aspect, joliment aménagée avec des meubles sobres et des décors anciens,  cette implantation accueillante rassure et diversifie l’activité de la rue. Nous souhaitons aux exploitants que leur commerce soit florissant.  

     

    LLa Librairie Musicale Paul Beuscher 17 boulevard Beaumarchais (IVe), bientôt un magasin de motos

    Autre évolution, un peu plus à l’Est cette fois, celle des magasins "Paul Beuscher" boulevard Beaumarchais (IVe), une institution pour les musiciens. La Librairie musicale située au N° 17 est en travaux. Elle va bientôt faire place à un magasin d’une grande marque de motos (BMW). Il est vrai que cette artère s’est spécialisée dans ce type d’activité. Les habitués regretteront cette adresse même si l’activité se poursuit au N° 27 dans un des autres magasins "Paul Beuscher" qui était jusqu’alors réservé essentiellement aux instruments de musique.

    Ce type de recentrage est caractéristique des conséquences engendrées par les achats en ligne. Il est en effet aujourd’hui très commode de commander ses partitions via internet avec de surcroît une livraison rapide. Souvent lorsque la partition n’était pas en stock, le commerçant devait la commander et le client était contraint, sauf à se la faire envoyer par courrier, de retourner dans le magasin quelque temps plus tard pour enfin en disposer. Le e-commerce évite toutes ces démarches et déplacements mais oblige les commerçants traditionnels à évoluer pour s’adapter.

    Les nostalgiques devront s’en remettre, ils ne peuvent aller contre le cours des choses : « Les affaires sont les affaires » !

     CAM00709Magasin "Bleu de France" 46 rue des  Gravilliers (IIIe) (Photo VlM)

     

    Signalons quelques ouvertures de nouveaux commerces. Un restaurant très accueillant  "MG Road" a ouvert  205 rue Saint Martin (IIIe) à l'angle de la rue Bourg l'Abbé et à côté de l'Ecole primaire qui aura  bientôt  pour vis à vis une épicerie-restaurant sur laquelle nous reviendrons. Un Concept store "Bleu de France" qui ne vend que des  produits exclusivement français (mode, cadeaux culture et décoration d'intérieur, boombox…) s'est installé  46 rue des Gravilliers (IIIe). Un commere de Falafels "Falafels du Liban" a désormais pignon sur rue au 35 rue Rambuteau (IVe). Un magasin de produits cosmétiques à la marque "Sakaré" remplace l'ancienne boutique de bijoux fantaisie "Monique" 5, rue des Francs-Bourgeois (IVe). Le glacier suisse "Movenpick" a investi l'angle des rues du Roi de Sicile et Pavé (IVe). Tous embellissent, dynamisent et rajeunissent notre quartier.

    Quant au garage des Archives au N° 46 (voir notre article du 02 avril 2014), les travaux sont en cours mais rien ne transparait sur sa future activité. Dans la même rue, N° 13 et suivants,  le permis de construire des magasins de mode du BHV (notre article du 24 février 2014) précise qu'ils seront au nombre de 4 et sur 3 niveaux du fait de l'intégration du sous-sol et du 1er étage. En revanche aucune information n'est donnée sur les magasins inoccupés du BHV 16 rue du Temple (IVe)  Enfin la boucherie Simonneau, 41 rue de Bretagne (IIIe), récemment fermée (notre article du 17 juin 2014), est remplacée par une boutique de chocolats Jean-Paul Hévin et le magasin "Wolford" 8 rue de la Perle (IIIe) devient une épicerie sous l'enseigne "Bien l'Epicerie".

    Dominique Feutry

     

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    Hotel_Tallard 4Vue de l'Hôtel de Tallard, 78 rue des Archives (IIIe). En médaillon, le tympan sculpté du porche d'entrée     (Photo Serge Jodra) 

     

    C’est à l’architecte Pierre Bullet (1639-1716), oncle de Marivaux, architecte de la Ville de Paris, que l’on doit la réalisation de la Porte Saint-Martin et l’église Saint-Thomas d’Aquin. On sait moins qu’il réalisa aussi plusieurs hôtels particuliers dont l’Hôtel de Tallard qui se trouve à l’angle des rues Pastourelle et des Archives (IIIe) au N° 78, juste en diagonale du bureau de poste.

    L’édifice a été construit entre 1702 et 1704 par un conseiller au parlement, le fils de Jean Jacques Amelot de Bisseuil, le propriétaire de l’Hôtel dit des Ambassadeurs de Hollande (voir notre article du 27 janvier 2011). Le terrain exigu, bien que le produit de la réunion de deux parcelles, obligea l’architecte à concevoir une structure ne comprenant qu’une seule aile dans laquelle étaient regroupés les services. Un haut et long mur le long de la rue Pastourelle lui est parallèle et isole les occupants de l’extérieur. 

    Escalier_tallard_3Le splendide escalier (Photo Davido)

    Acheté en 1722 par Camille d'Hostun de La Baume, duc d'Hostun, comte de Tallard et maréchal de France (1652-1728), c’est ce dernier qui lui a laissé son nom actuel. Resté plus d’un siècle dans la même famille, l’hôtel échoit en 1825 à un épicier du nom de Toussaint Tavernier. Il est loué pour de activités commerciales et industrielles. Une photographie d’Atget conservée au musée Carnavalet montre l’entrée du corps de logis surmonté d’un immense enseigne d’une fabrique de passementerie. Abîmé par 150 ans d’occupations diverses de ce type, l’ensemble a été restauré en 1981. Il est depuis redevenu un immeuble d’habitation à qui une partie de son ancien lustre a pu être restitué.

    41r8tGjZ+GLL'escalier avec les statues et les bustes photographié par Atget (Musée Carnavalet)

     

    Sont classées depuis 1980 les façades (elles comportent des arcades surmontant des pilastres, côté jardin des médaillons « les Eléments et les Saisons » s’intercalent entre elles) ainsi que les toitures de l'ensemble des bâtiments excepté la surélévation du 19e siècle. Le portail sur rue lui aussi est protégé (le tympan est un bas-relief en bois formé d’un monogramme encadré de deux génies), de même que le mur de clôture de la cour d'honneur, le grand escalier dont il est souvent dit qu’il est un des plus beaux de Paris avec sa cage et sa rampe en fer forgé. A l’intérieur d’autres éléments sont inscrits, l'ancien grand vestibule avec bas-reliefs de fleurs, les corniches des salons du rez-de-chaussée côté jardin et le fragment conservé du décor d’un dessus-de-porte en stuc, sans oublier les corniches des salons du premier étage côté jardin. Même les caves avec leurs piliers et le jardin donnant rue de Beauce font l’objet d’une protection.

     

    A2454c4ef34cf5da33fc0e13ee2d079eDessin préparatoire pour la construction de l'Hôtel

     

    Il est indéniable, comme le souligne Danielle Chadych dans son ouvrage « Le Marais – Evolution d’un paysage urbain », que Pierre Bullet a réalisé un tour de force en élevant ce très bel édifice sur si peu de surface. Exploit d’autant plus remarquable que l’ensemble parait léger, sans lourdeur, un travers qui avait été pourtant reproché à l’architecte pour la Porte Saint-Martin jugée par ses contemporains par trop massive.

    Propriété privée, l'Hôtel ne se visite pas.

    Dominique Feutry

     

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    1ecol_mas1 L'Hotel de Fieubet ou de la Valette, 2 bis quai des Célestins (IVe)

     

    En débouchant de la bibliothèque de l'Arsenal, on aperçoit à l'angle de la rue du Petit Musc et du quai des Célestins, un immeuble dont la façade est chargée de sculptures représentant des chutes de fruits, guirlandes, trophées, pots à feux, draperies, cariatides et mascarons en tout genre sur la façade dans un style néo-baroque italo-espagnol.

    Ce bâtiment qui abrite l'école Massillon est un ancien hôtel particulier appelé tour à tour Hôtel d'Herbault, de Fieubet, de Mareuil et enfin de la Valette…

    En 101 Raymond Phelypeaux, seigneur d’Herbault se rend acquéreur d'un cet endroit qui fut vendu ensuite en 1676 à Gaspard de Fieubet, le Chambellan de la reine Marie-Thérèse. Ce dernier va faire de sa demeure, au début du régne de Louis XIV, un lieu remarquable, les travaux dureront 5 ans.

     1ecol_mas9 La façade XIXe néo baroque 

      

    Si l'extérieur est simple et classique (un corps de bâtiment avec deux ailes) dû à Hardouin Mansart, l'intérieur est somptueux avec la participation des meilleurs artistes de l'époque dont Lesueur qui a aussi décoré l'Hôtel Lambert et dont une partie des décors a disparu dans l'incendie de juillet 2014 (article du ). Le Louvre conserve quelques témoignages des réalisations de Lesueur pour cet Hôtel. Une chapelle a même été prévue, l’échauguette actuelle, sur la rue du Petit Musc servant d'oratoire. Madame de Sévigné comme d'autres personnages importants de l'époque ont fréquenté les salons et les jardins de l'Hôtel. La demeure fut occupée par les descendants de Gaspard de Fieubet jusqu’en 1752.

    La propriété est passée ensuite en diverses mains, avant d'appartenir à partir de 1769 et pendant prés d'un demi siècle à la famille Boulai de Mareuil qui embellit l'immeuble avec des œuvres dignes de musées dont des Van Dyck.

    Ce sont deux industriels qu achetèrent l'immeuble peu après la chute du Premier Empire. Les locaux furent loués à un raffineur de sucre, des chaudières et cheminées d’usine furent installées dans les cours arrières. Le demeure perdit alors tout son éclat entraînant la destruction des jardins attenants et la vente des œuvres d'art qu'elle contenait. Des bâtiments utilitaires furent même ajoutés. 

     

    1ecol_mas6

     Le clocheton ajouté au XIXe 

      

    A l'abandon l'Hôtel fut repris en 1857 par le rédacteur en chef de l'Assemblée Nationale, Adrien de la Valette qui recourut à Jules Gros pour redonner du lustre à l'ensemble en utilisant abondamment toute cette ornementation abondante très second empire dont nous avons parlé plus haut. Il semblerait qu'un canal souterrain ait alors été construit pour permettre aux invités de rejoindre en gondole depuis la Seine la salle à manger. C'est à cette époque que fut édifié le clocheton.

    Mais l'argent manquant, l'édifice fut à nouveau abandonné jusqu'à ce que des obus traversèrent les combles durant la Commune. En 1877 l'école Massillon prend possession de lieux. Elle y est toujours aujourd'hui et la pérennité de sa présence fait qu'elle a donné son nom à l'Hôtel, à tel point que peu de personnes savent aujourd'hui qu'il s'est appelé autrement par la passé.

    Dominique Feutry

  •   Photo-19Vue intérieure 5 Rue des Guillemites (IVe)

     

    Jusqu'où ira l'imagination pour faire du commerce ?

    Alors que fréquemment nous rencontrons des camions-snack au bord des routes où il est possible de trouver boissons et nourriture à consommer sur place ou à emporter  surtout en cette  période de vacances. Il existe aussi des camions pizzas ou des camions sushis, des camions de vente de frites, de gaufres que l'on trouve surtout sur les foires ou les marchés. Certains chefs renommés se sont même lancés dans la vente de plats cuisinés dans ce type de véhicules itinérants que l'on appelle des "food trucks" aux Etats-Unis.

    Mais peu d'entre nous imagineraient que l'on puisse côtoyer ce type de véhicule en plein centre du Marais .

    Et pourtant c'est le cas rue des Guillemites. En effet, au N° 5, les deux vantaux de la porte cochère sont ouverts, ils sont encadrés d'oriflammes annonçant des spécialités culinaires thaï. Passant à l'extérieur le piéton intrigué découvre une sorte de grand garage (en fait une cour couverte de plexiglass) au fond duquel et de biais est disposé tout illuminé un camion-vente de plats cuisinés et boissons. Le reste de l'espace, plus sombre, est occupé par des chaises et des tables destinées à ceux qui souhaitent consommer sur place.

     

    PhotoVue extérieure  

     

    Il est vrai que cette installation est insolite en ce lieu. Les charges qui pèsent sur les propriétaires parisiens sont élevées et, outre les locations saisonnières, peut-être que ce type nouveau de location des espaces privés permet de mieux les amortir. 

    Certains voisins commencent toutefois à réagir car il n'y a pas d'insonorisation pour la musique (ce qui a déjà nécessité l'intervention de la police), pas d'évacuation pour les fumées, les consommateurs stationnent sur la voie publique et font du bruit d'autant que la fermeture à 22h00 n'est pas toujours respectée.  

    Compte tenu de ces nuisances nous sommes dubitatifs sur ce type d'installation d'autant que le gérant du garage averti semble passif aux dires de riverains. Il ne faudrait pas que ce cas serve d'exemple et fasse des émules !

    Dominique Feutry

     

     

  • Francs bourgeois alignement motos et fouleFoule et deux-roues motorisés rue des Francs-Bourgeois le week-end (Photo VlM)

     

    La Mairie de Paris vient de publier la liste détaillée et exhaustive de tous les parkings deux-roues de la capitale, anciens et nouveaux. Page d'accueil de mairie de paris, cliquer dans : consulter le document au format pdf

    Vous y trouverez, en faisant défiler, arrondissement par arrondissement, les adresses précises des emplacements réservés.

    C'est l'occasion pour nous de rappeler notre position :

    • Les deux-roues motorisés doivent payer l'espace public qu'ils occupent lorsqu'ils stationnent. Le tarif doit être plus faible évidemment que celui des voitures. Une application du type "smartphone" doit être développée pour faciliter l'acquittement
    • Les deux-roues motorisés doivent être soumis au même contrôle technique que les voitures. Rien ne justifie que le décret en ce sens qui date de 2011 soit systématiquement repoussé dans son application.
    • La "charte des motards" signée en 2007 par le Maire de Paris, que le Préfet de Police a rejetée comme contraire au code de la route, doit être abrogée. Elle dispose que les motards peuvent stationner et rouler sur les trottoirs et remonter les files.
    • La police doit agir avec la même rigueur envers les voitures et les deux-roues motorisés lorsque les règles de stationnement ne sont pas respectées.
    • Dès lors que la concurrence entre ces deux moyens de transports, voitures et motos, cessera d'être biaisée en faveur des seconds, dès lors que le nombre de ces engins dans nos rues ne sera plus le simple résultat d'un déséquilibre flagrant entre les contraintes auxquelles ces deux catégories sont soumises, il devient logique de mettre en oeuvre une politique de création de parkings deux-roues dimensionnée aux besoins.

    On peut se demander pourquoi les conditions ci-dessus ne sont pas remplies. C'est très simple : dès que ces mesures sont évoquées, "l'association des motards en colère" (des motards qui ne décolèrent pas car la colère est chez eux institutionnelle, inscrite dans leur nom autant dire dans leurs gènes), décrète une manifestation dans les rues de Paris et d'ailleurs.

    Anne Hidalgo avait fait preuve de bon sens et de courage à la veille des élections de mars. La bouche en coeur n'avait-elle pas dit : "je trouve normal que les motards paient le stationnement". Il a suffi d'une menace de manifestation pour que dans les quarante huit heures elle y renonce. Si on réussit à nous persuader que c'est cela la démocratie, on finira par acquiescer. Mais le chemin est long pour qu'on nous convainque.

    Anne Hidalgo by chris 23 07 14 Anne Hidalgo, mine de plomb signée d'une de nos adhérentes qui, sans rancune, lui dédie ce portrait