Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue


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    Publicité cachant les échafaudages lors de travaux au musée d'Orsay

     

    Depuis le 1er octobre 2007, un décret inscrit au code du patrimoine (Art 103) précise qu'une autorisation peut être délivrée lors de travaux extérieurs sur des immeubles classés ou inscrits permettant d'apposer des affichages sur les échafaudages et les bâches. Toutefois la surface totale ne peut excéder 50% de celle de la bâche.

    C'est la municipalité de Venise qui est à l'origine de cette pratique nécessitée par un besoin grandissant de fonds pour assumer les nombreuses restaurations de ses multiples monuments alors que les finances communales étaient en baisse. En période de restrictions budgétaires cette possibilité est effectivement une véritable manne qui permet de réduire le coût de tels chantiers.N'a t-on pas vu pour les travaux menés à l' Opéra Garnier, au Louvre, à la Conciergerie ou au Musée d'Orsay, des annonces publicitaires inhabituelles et éphémères en ces lieux…

    Mais habiller ainsi certains monuments emblématiques ne plaît pas à tout le monde ! L'expression « d'agression publicitaire » a même été employée l Voir apparaître les marques Coca Cola sur le Palais des Doges, Burberry sur la façade du Musée d'Orsay, Dior sur celle de la Conciergerie ou une énorme montre Bréguet ornant le Louvre peut choquer. Ces supports de communication détonnent au sein de sites emblématiques de Paris ou d'autres villes. Ils sont considérés comme intrusifs avec leurs couleurs, la « puissance commerciale » qu'ils représentent…

      5981_l-image-du-jour-apple-toujours-reine-de-la-place-des-vosgesPublicité sur la façade d'un bâtiment de la place des Vosges (IVe) à l'occasion de travaux de réfection  

     

    Pourtant les entreprises qui paient pour ces publicités ont le sentiment de faire du mécénat et de contribuer à redonner tout leur lustre aux monuments en participant au financement de leur restauration. Les plus opposés à cette pratique citeront ces cas de Venise où d'immenses bâches recouvertes de publicités ne cachaient aucun échafaudage !

    Le Président du Centre des Monuments Nationaux a refusé toute publicité sur les échafaudages de l'Arc de Triomphe comme sur ceux du Panthéon. Il met en avant le caractère emblématique de ces édifices et tout ce qu'ils représentent pour notre histoire pour justifier sa décision. Les panneaux qui entourent les chantiers serviront simplement à accueillir des expositions d’images, et à donner des informations sur les chantiers.

    Le_pantheon_en_travaux.1397728.18Echafaudages sur le Panthéon 

     

    Nous respectons bien entendu cette décision qui honore celui à qui nous la devons et nous la comprenons. Toutefois il ne faudrait pas trop se prévaloir de cette jurisprudence lors de restaurations futures car elle pourrait compromettre les plans de financement qui seront de plus en plus difficiles à finaliser et remettre en cause par conséquence des travaux de préservation indispensables.

    Les propriétaires privés n'hésitent pas à recourir eux aussi à ce mode de financement, comme l'a fait une copropriété de la Place des Vosges pour la restauration d'un bâtiment qui a été endommagé par un incendie à l'angle de la rue du Pas de La Mule.

    Il s'agit d'un sujet délicat mais qui peut faciliter grandement le financement d'une restauration tout en allégeant la note pour le contribuable ou le propriétaire privé.

    Dominique Feutry

     

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  • IMG00062-20140201-1722 La palissade installée devant le 39 rue des francs Bourgeois (IVe). Rien n'a été prévu pour les piétons ! (photo VlM) 

      

    L'embellissement du quartier et le conservation de ses immeubles remarquables sont essentiels.
    Des travaux longs sont souvent nécessaires et perturbent la vie quotidienne des acteurs de l'endroit où ils ont lieu. Ainsi en est-il de l'ancienne "Société des Cendres" rue des Francs-Bourgeois (IVe) (notre article du 21 novembre 2013) qui sera bientôt le nouveau magasin de l'enseigne japonaise Uniqlo. Malheureusement pour les habitants, les habitués et les passants, les travaux de transformation de l'immeuble en magasin perdurent et occasionnent depuis des mois une énorme gêne, outre le bruit.

    Des camions ont perturbé le trafic des véhicules en intervenant dans la rue et bloquant la circulation le matin, à l'heure où les livraisons et les transports ne doivent prendre aucun retard. Qu'à cela ne tienne, les travailleurs attachés au chantier en question semblaient faire comprendre qu'ils faisaient leur travail et tant pis pour les mécontents. Ce qui laisse à penser que dans leur inconscient ces perturbateurs estiment être les seuls à travailler, triste conception du travail s'il en est !
    La fin de ces gros travaux nécessitant l'intervention d'engins et de camlons à l'heure des livraisons du matin ont dorénanvant quasiment cessé pour laisser place à des travaux sans doute moins lourds.

     

    1201427857Un exemple de passage réservé aux piétons

     

    Mais voilà, maintenant c'est une palissade imposante qui  ferme l'accès à l'immeuble en question et ménage un espace tel, devant la façade, que le piéton n'a plus d'autre choix pour passer à cet endroit que d'emprunter la chaussée ou le trottoir situé en face, devant l'école de gestion. Trottoir souvent occupé par des attroupements d'étudiants.

    Et que doivent faire alors les personnes handicapées, les parents avec des poussettes, les personnes âgées et les enfants se rendant  à l'école? Elles doivent, hélas, la plupart du temps, attendre qu'il n'y ait plus de voitures qui passent sur la chaussée. Un exercice hasardeux et donc risqué en cas d'affluence. 

    Il y a de fortes chances que cette situation ubuesque condamne le trottoir pour de longs mois. Est-ce le fruit d'une dérogation accordée sans en mesurer les impacts, alors que nous sommes sur un axe de fréquentation piétonne très élevée.

    Vivre le Marais! a de ce fait été alerté non seulement pour faire modifier la surface de l'emprise de la palissade et laisser un couloir piétons côté chaussée, mais aussi pour éviter qu'à l'avenir de telles dérogations soient accordées au mépris des piétons… Ce que nous allons nous employer à faire.

    Si des travaux ont une durée limitée dans le temps,il ne faut pas oublier qu'ils doivent être menés en procurant le moins de gêne possible aux riverains, aux usagers et à tous les acteurs qui peuvent être concernés directement ou indirectement par les nuisances inévitables qui en découlent.

    Il s'agit d'une question de bon sens et de comportement responsable entre toutes les parties, les maîtres d'oeuvre, les entreprises qui réalisent les travaux, et l'administration qui donne les autorisations. Il serait dommage d'envisager par exemple l'élaboration d' une charte qui serait signée par toutes les parties avant le démarrage d'un chantier.

    Dominique Feutry

     

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    PD_p241L'Hôtel d'Effiat-Le Peletier en cours de démolition -1882- Photo Henri Godefroy (Musée Carnavalet) 
     

    Si la rue Vieille du Temple est connue pour abriter deux très beaux hôtels particuliers, l’Hôtel de Rohan et l’Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, il y a eu aussi jusqu’à la fin du XIXe siècle un autre hôtel d’importance l’Hôtel d’Effiat, appelé aussi Le Peletier, qui se dressait à l’emplacement actuel de la rue du Trésor (IVe).

    C’est sur ce petit fief privé du Moyen-Age appelé le fief d’Autonne que l’on trouve au milieu du XVIe siècle trace de la propriété qui nous intéresse, une vaste maison avec cour et jardin. Elle appartenait à la famille de Marle dont les membres furent Ecuyer et conseiller du roi, avocat au parlement, prévôt des marchands et magistrat. La propriété, plus d’autres parcelles alentours, fut vendue au début du XVIIe siècle à Jacques Vignier, Surintendant de la Maison et des Finances du prince de Condé.

    Elle passa ensuite aux mains de Marie de Fourcy, veuve du maréchal d’Effiat qui avait été Surintendant des Finances. Elle lança alors avec l’aide de l’architecte Clement Métezeau des travaux jusqu’en 1637, visant à agrandir la demeure d’une aile de 20 m qualifiée alors de « rare beauté ». La façade ainsi édifiée comprenait 7 travées et 5 œils de bœuf entourant une magnifique lucarne. A sa mort héritaient un fils, abbé de son état et sa fille marié à un neveu du cardinal de Richelieu, qui louèrent puis vendirent l’Hôtel à Claude Le Peletier en 1696, alors locataire depuis 20 ans.

    Celui-ci devint Prévôt des Marchands puis à la mort de Colbert, Contrôleur des Finances. Le Peletier entreprit d’importantes transformations sur le corps de logis entre cour et jardin qui fut élargi, sans doute sur les conseils de Pierre Bullet l’architecte du Roi. La façade était semble–t-il d’après des descriptions d’une « grande austérité ». Seule la porte centrale était ornée d’un bas-relief représentant l’allégorie du commerce aujourd’hui exposé au Louvre.

      

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    Une partie du bas-relief qui ornait la façade de l'Hôtel d'Effiat-Le Peletier aujourd'hui au Louvre  

     

    L’Hôtel resta dans la famille jusqu’après la Révolution malgré les vicissitudes, puis louée et finalement cédée en 1800 à une riche famille de négociants de l’Aisne, les Mareuse. Ils représentaient la nouvelle bourgeoisie qui investissait le Marais à cette époque. L’Hôtel perdit progressivement, au gré des successions, son caractère résidentiel puisqu’un état de 1854 fait mention de 50 locations dont des artisans et des boutiques. Il faut signaler qu’habitait en ce lieu un représentant de thés en gros du nom d’Auguste Mariage. Vendu à un entrepreneur de travaux publics, loué à un architecte, la nue-propriété du bâtiment fut cédée à la Compagnie Foncière de France et d’Algérie. Le début de la spéculation était en route sous la houlette du même architecte Fouquiau.

    Compte tenu de sa surface et de sa profondeur, le terrain permettait de percer une voie privée et de le lotir après la démolition de l’illustre demeure. Alertés les photographes se pressèrent pour fixer les dernières images conservées aujourd’hui à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris et au Musée Carnavalet. C’est lors de cette mise à bas en 1882 que fut découvert un Trésor de 7.822 pièces d’or de l’époque de Jean II et de Charles V enterrées dans le jardin. Une trouvaille abondamment commentée par la presse. De chaque côté de l’impasse qui fut appelée en conséquence rue du Trésor furent érigés 8 petits immeubles de rapport.

      5101La rue du Trésor avec sur les côtés des immeubles de rapport construits en 1882 et au fond la fontaine 

      

    Afin de rendre la perspective agréable et ne plus voir l’arrière peu esthétique des maisons de rue des Ecouffes, un monument fut installé avec une fontaine et au-dessus, en son milieu, le moulage du bas-relief ornant la façade de l’Hôtel. Aujourd’hui la fontaine ne coule plus, l’ensemble remanié est plus austère, le bas-relief a été enlevé. Une fenêtre y a même été percée illégalement (nos articles des 8 décembre 2013, 14 et 20 janvier 2014).

    Ainsi disparut une grande demeure du Marais, mais faut-il rappeler qu’à l’époque la législation sur les monuments historiques était moins contraignante (notre article du 20 août 2013). C’est donc une chance que tant de monuments aient pu être néanmoins conservés dans le quartier.

    Cet article a été réalisé en grande partie grâce aux travaux de l'historien et universitaire Alexandre Gady.

    Dominique Feutry

     

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  •    IMG00057-20140112-1245Etat actuel de la bouche de ventilation et des ses abords 10, rue Michel Le Comte (IIIe) (Photo VlM!)

      

    Nous sommes nombreux à dénoncer et depuis fort longtemps, l'état de saleté quasi constant devant le gymnase et le Centre des Impôts de la rue Michel Le Comte (IIIe). En raison de la configuration des lieux, des détritus sont déposés à cet endroit et des SDF s'y installent, protégés qu'ils sont par l'avancée de l'immeuble qui agit comme un auvent sur le trottoir.

    Le Maire du IIIe arrondissement, alerté à plusieurs reprises, a promis de faire faire quelques aménagements à cet endroit, d'une part en installant des structures métalliques permettant aux deux roues de stationner, ce qui a été réalisé, et d'autre part de poser de hautes grilles autour de la bouche d'aération afin d'empêcher des personnes d'y prendre racine. Cela avait même été spécifié, lors du conseil de quartier du 1er octobre 2013 (notre article du 06 octobre), un représentant de la municipalité qui avait affirmé :  «des grilles de 2m50 disposées en carré seront installées autour de la bouche d'aération située dans l'angle du bâtiment où se trouve le Centre des Impôts».

    Sur ce second point, nous ne constatons aujourd'hui, à notre grand dam, aucune avancée alors que les mois passent. Les lieux sont occupés par des matelas, couchages et cartons. La  saleté a donc repris ses droits alors que nous avions pu croire un moment que les efforts entrepris permettraient de revenir à une situation normale.

    Voilà qui est bien dommage pour une rue extrêmement passante et fréquentée, une rue qui comporte des hôtels particuliers de premier ordre comme l' Hôtel d'Hallwyll (article du 15 janvier 2013), une galerie de peinture et un bar à chats (article du 21 septembre 2013) qui attirent nombre de visiteurs et clients. Nous avons peine à croire, face à la laideur de cet immeuble aggravée par l'état de saleté qui se trouve à ses pieds et les tags sur le mur en retrait qui lui fait face, de l'autre côté de la rue, que nous sommes dans le Marais.

    Les riverains attendent donc avec impatience l'arrivée des grilles promises par Pierre Aidenbaum et des actions énergiques qui rendront cette artère plus propre et moins délaissée.

    Dominique Feutry

     

    Post scriptum # 1 du 27 janvier 2014 :

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous adresse le message suivant :

    "Je reviens vers vous au sujet de l’installation du dispositif visant à ceinturer et protéger la bouche de ventilation sise 10, rue Michel Le Comte, devant le Centre des finances publiques.

    Ce dossier, qui reçoit toute mon attention et celle de mes adjoints depuis de nombreux mois, est en passe d’être réglé, la grille que vous mentionnez dans votre article, d’une hauteur de 2,50 mètres, devant être implantée d’ici deux à trois semaines.

    Espérant vous donner ainsi satisfaction, je vous prie de croire, Monsieur le président, en l’assurance de ma considération distinguée".

    Pierre AIDENBAUM

    Maire du 3e

     

    Post scriptum # 2 du 5 février 2014

    Nouveau message du Maire, reçu ce jour :

    "Pour faire suite à mon précédent message en date du 27 janvier, je vous informe qu’une grille a bien été installée aujourd’hui même, mercredi 5 février, au pied de l’immeuble sis 10, rue Michel le Comte.

    Des personnes sans-abri s’abritaient régulièrement au niveau de l’avancée de ce bâtiment et d’une bouche d’extraction d’air chaud. Les maraudes et les services de l’Etat et de la Ville avaient connaissance de ces installations et m’en tenaient régulièrement informé.

    Considérant le danger que suppose ce type d’emplacements, nuisibles en premier lieu aux personnes qui pensent y trouver refuge, j’ai demandé à ce que cette partie de la rue Michel Le Comte soit réaménagée. Des stationnements pour vélos ont ainsi été mis en place et cette grille, réalisée sur mesure, empêche l’accès à la bouche d’extraction d’air.

    Un tel aménagement s’inscrit dans la droite ligne de la politique de la Ville de Paris concernant l’occupation inappropriée de l’espace public. Pour chaque situation similaire, nous faisons systématiquement procéder à l’enlèvement des encombrants et nous veillons continuellement à limiter les emplacements propices à ce type d’installations (devant des extractions d’air chaud, dans des cabines téléphoniques…), qui s’avèrent particulièrement dangereux pour les personnes concernées. Toutefois, ces actions ne sauraient être menées au mépris de la dignité de ces hommes et de ces femmes et nous ne les envisageons donc pas sans suivi et accompagnement social, ce qui parfois nécessite du temps.

    Si je me réjouis de voir ainsi aboutir ce projet d’aménagement que j’ai moi-même initié, sachez que je continuerai d’observer avec attention l’évolution de la situation en veillant à toujours concilier quiétude des riverains et respect des personnes les plus démunies.

    Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.

    Pierre Aidenbaum"

     

     

     

     

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    Debeleyme 17 devanture

    Devanture du 17 rue Debelleyme (IIIe), défigurée par des tags immondes (Photos VlM)

     

    La photo date de février 2011. Depuis, la devanture est restée dans ce triste état. Est-elle récupérable, avec le traitement sauvage qu'elle a subi ?

    On le saura bientôt. Il est hélas plus probable que cette belle devanture en bois peint disparaisse au profit d'une réalisation plus "fonctionnelle" donc sans âme.

    C'est pour le moment une crainte, pas encore une certitude. Une déclaration préalable de travaux vient d'être déposée auprès de la Mairie de Paris. Ceux qui le veulent peuvent la consulter au 17 boulevard Morland (IVe). Elle porte la référence DP-075-103-13-V0313, date d'enregistrement 31/12/2013. Le pétitionnaire est E.U.R.L. HV FRANCE.

     

    Post-sciptum du 20 janvier 2014

    Les choses n'ont pas trainé. C'était bien "un dernier regard". Les équarrisseurs sont déjà au travail. Dans PSMV, il y a "sauvegarde". La jolie devanture 1900 n'y a pas eu droit. Nous sommes heureux d'avoir eu juste le temps d'en graver le souvenir.

    Debelleyme 17 devanture 20 01 14Rue Debelleyme, 17. Les restes de la devanture

     

  • Monop' haudriettes
    Enseigne lumineuse "en drapeau" du Monop' au 3-5 rue des Haudriettes (IIIe) (Photo VlM)

     

    Il est jeune, juriste de formation et vit dans le Marais, rue Ste Croix de la Bretonnerie (IVe), où les enseignes lumineuses, à son grand dam, se sont multipliées ces derniers temps. Il n'est pas membre de l'association  "Vivre le Marais !". Denis Guinaudeau profite d'un répit professionnel. L'occasion pour lui de concrétiser une réflexion qui l'habite depuis quelque temps : le Marais est en train de changer de visage sous l'effet d'enseignes lumineuses de plus en plus racoleuses, qui envahissent les rues et en dénaturent la beauté architecturale.

    Il connait la réglemention en vigueur qui fait du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) et de l'Architecte des Bâtiments de France les gardiens du Temple de l'esthétique et du bon goût en la matière mais il regrette l'absence d'un projet mobilisateur qui dirait à tous vers quoi nous souhaitons aller – ou ne pas aller – dans ce domaine.

    Ses propos montrent qu'il y a réfléchi murement et il a envie de s'exprimer. Ses  propositions n'engagent que lui mais nous reconnaissons que notre association est en résonnance sur  l'essentiel et serait tentée d'oublier ce que certaines ont d'utopique. 

    Nous publions sa contribution. Nous insisterons auprès des responsables de l'urbanisme, de l'architecture et du patrimoine parisiens pour qu'ils en prennent au minimum connaissance. Peu d'habitants du Marais se sont manifestés jusqu'à ce jour avec autant de pertinence. Dans la mesure où nos élus se flattent d'être à l'écoute, ils doivent être attentifs à ce que les plus motivés d'entre nous expriment.

    Vos commentaires sont plus que jamais souhaités, pour que Denis ait connaissance de l'accueil que lui vous réservez et pour que les détenteurs du pouvoir prenne la mesure du  retentissement de ses idées auprès du public.

    Le dossier de Denis Guinaudeau …..

     

    (suite…)

  • St merri passage 08 01 14Passage sous l'école St Merri, rue du Renard (IVe) – le 7 janvier 2014 (Photo VlM)

    Dans un article du 7 octobre 2012, nous dénoncions le caractère inhospitalier et la saleté du passage devant le bâtiment en béton qui abrite l’école Saint-Merri et la piscine du même nom (IVe). Nous parlions de notre étonnement de voir cette sorte de couloir-tunnel où règnent la saleté, les souillures diverses, les bouteilles cassées, les cannettes vides et l’urine. Une situation intolérable pour les passants et encore plus pour les enfants qui doivent se rendent en classe ou à la piscine. 

    Dès le 22 octobre 2012, nous recevions une réponse du Maire nouvellement élu Christophe Girard, citant une déclaration de sa part au conseil d'arrondissement du 2 juillet à propos de la sortie de véhicules circulant sous les Halles : "nous subissons une sortie rue du Renard, sous une école, près  d'une piscine, qui représente une nuisance pour laquelle je souhaite demander aux services de réexaminer ce dossier … et de faire modifier la sortie rue du Renard".

    M. Girard concluait ainsi : "A ce stade, plusieurs réunions ont eu lieu. Il est prévu une rénovation totale du bâtiment St Merri. Toutefois, les investissements nécessaires étant importants, plusieurs solutions sont à l'étude. Pour ma part, je souhaite que la réflexion sur cette rénovation inclue la question de la sortie du souterrain des Halles rue du Renard".

    St merri piscine écoleVue de l'école. Au premier plan, la trémie de sortie des véhicules (Photo VlM)

     

    Plus d'un an après, aucune amélioration n'est en vue et surtout on ne reparle pas du dossier. Les riverains nous ont appelés pour constater l'état des lieux. Soyons honnêtes, nous témoignons qu'ils étaient propres ce jour-là. Le lendemain, les tentes avaient même disparu. Nous avons pensé qu'on était à l'aube d'un renouveau. Hélas, aujourd'hui 10 janvier, tentes et immondices sont de retour.

    St merri passage 10 01 14 détailLe 8 janvier, les rebuts ont été enlevés. Le 10 ils sont là à nouveau avec un tas d'ordures. La tente qui a elle aussi repris sa place interdit aux agents de la propreté un nettoyage au jet. Ainsi s'installe l'insalubrité. (Photo VlM)

             

    Il n'est pas dans notre propos d'accabler le Maire et les services de police. Encore moins de suggérer que l'intervention récente n'avait d'autre but que de peser dans la compétition pour les élections municipales. Si la solution était simple, elle serait déjà en place. Tant que la topologie des lieux restera ce qu'elle est, les services de la ville et ceux qui la souillent joueront à cache-cache un jour sur deux. C'est une solution pérenne qu'il faut trouver.

    Nous sommes d'accord avec M. Girard : l'investissement est surement important. Mais alors, comment se fait-il que les habitants dont certains sont des fidèles des conseils d'arrondissement, que des associations agréées-environnement comme la nôtre, ne soient pas tenus informés régulièrement des progrès du dossier ? Ils ont droit, à la place, pendant ces conseils, à la litanie interminable du vote de subventions à des associations dont c'est souvent la seule raison d'être … (250 à 300 millions d'€ sont distribués chaque année, sans réel contrôle, aux associations à Paris, soit 300 € par foyer fiscal !).

    Revenons aux élections prochaines, et sans arrière-pensées : Christophe Girard se doit de nous dire où en est son projet et comment il envisage sa réalisation dans le temps.

    Dominique Feutry

     

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    Ob_a6cf18594ed795eb5286acb95988424e_sans-titre-1Après le choc, le potelet intelligent reprend rapidement sa forme et sa position d'origine 

     

    La Ville de Paris a récemment lancé un appel d’offres pour l' achat de 500 à 600 poteaux appelés «à mémoire de forme». Ces nouveaux potelets sont à première vue semblables aux potelets d'1m20 en fonte qui balisent nos trottoirs. Il y en a actuellement 360 0000 ! Il ne serait d'aileurs pas judicieux qu'ils soient d'un modéle différent notamment dans le Marais où ils s'insérent harmonieusement au paysage de la rue. 

    La particularité des nouveaux est qu'ils sont en élastomère. Ils plient sous les chocs mais ne se déforment pas puisqu'ils retrouvent rapidement leur forme et leur positionnement initiaux. Bien entendu la Mairie n'envisage pas de remplacer tous les potelets existants car la pose coûte à elle seule 100€ l'unité. L'idée est de substituer ces nouveaux potelets à ceux qui sont le plus souvent endommagés…et  ils sont nombreux hélas !

    L'avantage est double, les potelets n'auront plus besoin d'être remplacés après un accrochage par un véhicule. De son côté le véhicule subira moins de dégradation. La Mairie estime que le besoin en nouveaux potelets est d 'environ 2 000 pièces. Le coût n'est pas négligeable mis devrait permettre des économies à terme puisqu'il y aura moins de potelets abîmés à remplacer.

     

    X_last_lumineux Différents types de potelets intelligents et lumineux 

      

    Une expérimentation concluante a été menée dans les XIIIe et XXe arrondissements pendant 8 mois l'en passé. D'ailleurs Autolib’ dont la gestion est assurée par le groupe Bolloré, utilise déjà ces potelets nouvelle génération. Fabriqués en Espagne ils sont dénommés «X- last» et  équipent depuis près d'un an les stations.Il sont lumineux et signalent ainsi les points dangereux. A priori ils remplissent bien leur fonction puisque semble-t-il, on constate moins de pare-chocs emboutis et moins de tôle froissée.I

    Il convient de signaler que cette innovation urbaine s'inscrit dans le cadre de l'appel à projet  sur du mobilier urbain intelligent lancé par la Ville de Paris en 2010 visant à mieux connaître le mobilier du futur et mieux se l'approprier dès lors qu'il répond davantage aux besoins des utilisateurs. Ces potelets intelligents ne doivent pas cependant contrecarrer la politique de la Ville qui souhaite réduire le nombre de potelets, ainsi que nous l'avait d'ailleurs déjà annoncé Mao Péninou Adjoint au Maire de Paris en charge de la propreté et du traitement des déchets, lors d'une rencontre avec "Vivre le Marais !" en avril dernier (voir notre article du 11 avril 2013).

    Nous restons réservés sur l'enlévement de potelets car en voulant faciliter le vie des  piétons, on risque fort d'encourager le stationnement sauvage, ce que personne ne souhaite bien entendu. Il convient de rappeler également qu'une esthétique particulière a été choisie pour les potelets du Marais (nos potelets diffèrent des autres par leur légèreté et leur galbe). Il ne faudrait pas que l'intelligence des nouveaux modèles mette en cause leur élégance !

    Dominique Feutry

     

  • Archives 43 retrour rambuteau 01 11 11L'espace entre la terrasse et le premier obstacle doit être supérieur à 1,60 mètre ! Ce feu rouge est en infraction ! A moins que ce ne soit la terrasse ? Réponse ICI (Photo VlM)

     

    Chaque établissement doit afficher de manière visible son autorisation de terrasse délivrée par la Mairie de Paris, sous-direction du permis de construire et du paysage de la rue – 17 boulevard Morland (IVe).

    La Directrice de l'Urbanisme nous l'avait promis en 2011 : un fichier renseigné des autorisations, accessible par Internet. Il a un peu tardé mais il est disponible aujourd'hui. Pour y accéder, cliquer ICI.

    Les autorisations avec leur emprise sont indiquées par arrondissement puis par rues et par numéros dans la rue. Chacun de nous est habilité à signaler toute anomalie à l'adresse ci-dessus et demander l'intervention d'un inspecteur qui a le pouvoir de verbaliser.

    On retrouvera ce lien également sur notre blog, rubrique "liens utiles" où il est en dernière position sur la liste.

           

  • Vieille du temple 95 pignon 10 12 13Mur pignon du 95 rue Vieille du Temple – 2 rue des Quatre-Fils (IIIe)

     

    Les sociétés ont besoin de décharges pour y jeter leurs immondices. Elles sucitent aussi l'émergence de lieux sacrifiés, comme celui-ci, pour permettre à certains de témoigner, avec rage et dans l'urgence et l'illégalité, de leur désir d'existence. Devant ce mur défiguré, on comprend qu'il sert d'exutoire à une misère intellectuelle et affective qui nous fait balancer entre compassion et rejet. S'agissant de ce site, au coeur du Haut-Marais, à deux pas du musée Picasso, face à la brasserie à la mode "La Perle", c'est le sentiment de rejet qui l'emporte.

    Il y a six mois, les services de "Propreté de Paris" intervenaient pour lui rendre un aspect normal. Depuis, on a vu apparaître des tâches de peinture qui ne sont pas laides en soi mais carrément illicites puisque exécutées sans l'accord du propriétaire. Puis une horde de barbouilleurs et d'afficheurs sauvages a sévi.

    Dans le lot, on pourrait encore discerner deux ou trois artistes à leur manière. Les personnages qui proclament "HADOPI" sont probablement porteurs d'un message et ne sont pas esthétiquement laids, pas plus que le "BIRDY KID" qui a eu du mal à se faire une place au soleil dans ce fatras. C'est la concentration de tags immondes et d'affiches en lambeaux qui rend le décor bien plus anxiogène que ludique, plus repoussant que décoratif.

    Il y a pourtant des gens qui s'arrêtent, regardent, prennent des photos. Tout comme il y a des touristes  à travers le monde qui contemplent et photographient la misère, dans les slums de Bombay ou les taudis de Nairobi. Des gens que le sordide fascine.

    Ce n'est pas notre cas. Comme c'est l'époque des vœux, nous demandons à la Mairie de Paris de traiter ce problème et comme il faut faire bonne mesure, nous attirons son attention sur un mur du IVe, place Stravinsky, qui ne vaut guère mieux.

    Stravinsky igor mur tagué 05 01 14Mur de la place Igor Stravinsky (IVe). A l'origine, un visage et un doigt qui fait "chut", aussi opportun que décoratif dans ce lieu fréquenté, mais trop tôt envahi par les tags hideux qui l'ont dénaturé.

     

    Aux acteurs de l'équipe municipale en place, Anne Hidalgo qui brigue le mandat de Maire de Paris, Mao Péninou, Maire-Adjoint en charge de la Propreté, qui entend jouer un rôle majeur dans son XIXe arrondissement et – qui sait – conserver son poste, et les deux Maires d'arrondissements Pierre Aidenbaum et Christophe Girard qui souhaitent le rester, nous lançons un appel : ces sites touristiques et prestigieux (ici la fontaine Jean Tinguely/Niki de Saint Phalle et le Centre Georges Pompidou) ne peuvent pas rester dans cet état, car ils sont une honte pour leurs arrondissements.

    Procéder à leur réhabilitation est un objectif que la majorité en place et l'opposition doivent assumer. Nous leur demandons d'accepter ce défi, dans un message personnel qui leur est adressé.

    C'est difficile sans doute mais à l'image d'Hercule ils doivent faire la preuve qu'ils sont capables, au nom des mandats nouveaux qu'ils sollicitent, de nettoyer les écuries d'Augias !

    Gérard Simonet