Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

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    Champs_elysees_3Illuminations sur les Champs Elysées (VIIIe)

     

    Bon an mal an, nous avions pris l'habitude de voir dans les principales rues de notre quartier des illuminations à l'occasion des fêtes de fin d'année. Il n'en est pas de même en 2013.

    Est-ce l'esprit ambiant, la morosité du moment, le souci d'économie de la part des commerçants qui contribuent financièrement à ces décorations ou le manque de volontarisme de la part des autorités municipales ? Nous cherchons malheureusement les rues en habit de fête.

     

    IMG00016-20131231-1051Paires de baskets accrochées en guise de guirlande sur un câble de la rue Rambuteau (IIIe-IVe) Photo VlM

      

    L'exemple le plus caractéristique est sans doute l'axe rue Rambuteau-place des Vosges. Alors que chaque fin d'année des efforts sont entrepris pour lui donner des couleurs chatoyantes, force et de constater qu'en 2013, rien n'a été fait, excepté la section très joliment parée de lumières de la rue des Francs Bourgeois (IVe) entre la rue de Sévigné et la rue de Turenne. Le contraste est saisissant avec les paires de baskets accrochées ici ou là en lieu et place des guirlandes, au-dessus de nos têtes depuis des mois (voir article du 20 août 2013) et dont nous espérions l'enlévement à l'occasion des illuminations de fin d'année.  

    Lorsque  l'Office du Tourisme et des Congrés de Paris écrit dans Paris Info,"Plus que jamais, la « ville lumière » porte bien son nom !", ce n'est pas vraiment le cas dans bien des endroits du Marais. En période d'austérité, c'est peut-être là une forme de sagesse ….

     

    Au-delà de ce constat, "Vivre le Marais !" vous souhaite une très bonne année 2014 !

     

    Dominique Feutry 

                          

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    Cox attroupement 18 12 13 Mercredi 18 décembre 20h45, 15 rue des Archives (IVe)

           

    Nouvel épisode de l'existence mouvementée du COX. Nous révélions en octobre que la Mairie de Paris, en réponse à la requête "en légalité" déposée par les riverains et trois associations devant le Tribunal Administratif contre l'Etat pour sa passivité face à l'établissement, faisait l'aveu dans son mémoire destiné au Tribunal que le COX ne disposait plus d'autorisation de terrasse depuis 2003.

    Voilà qu'une autorisation en règle vient de lui être donnée par la Direction de l'Urbanisme, mais "à l'essai" pour trois mois ! A dater du 9 décembre 2013. Pour une décision aussi insolite, l'avis du Maire de l'arrondissement Christophe Girard et du Préfet de Police ont été sollicités et visiblement obtenus.

    Le COX s'est empressé de montrer tout le cas qu'il fait de cette mise à l'épreuve. Il n'a changé en rien son comportement et nous a gratifiés le 18 décembre 2013 d'une célébration comme aux plus beaux jours. Il n'est pas nécessaire de la décrire, les photos parlent d'elles-mêmes.

     

    Cox attroupement vapeur 18 12 13Enfumage des utilisateurs de la voie publique, qu'ils soient consentants ou non, projection de logo publicitaire sur la façade monumentale du Cloître des Billettes, édifice cultuel de l'autre côté de la rue, le tout dans un tapage de circonstance (Photos VlM)

     

    Le lendemain 19 décembre se tenait la réunion de suivi des "états généraux de la nuit" à l'Hôtel de Ville. Les facéties du COX, faute du recul suffisant, n'ont pas été rapportées. Heureusement. L'atmosphère constructive dont nous nous sommes réjouis, aurait beaucoup souffert de cette nouvelle provocation.

    Il reste aux autorités publiques, Mairie de Paris et Préfecture de Police, à tirer les conclusions d'un comportement inapproprié quand viendra l'échéance du 9 mars 2014, fin de la période d'essai. Dans l'immédiat, c'est un pied-de-nez qui leur est adressé, à moins que ce ne soit ce "doigt d'honneur" de très bon goût, arboré par le COX sur sa devanture du square Ste Croix.

      COX doigt d'honneur  23 12 13
    Le collectif Archives/Ste Croix

     

  • Etablissements-andrey-delloLa Bibliothéque au 1er étage du Café Pouchkine de Moscou

     

    Après une ouverture semble–t-il réussie voilà quelque temps au rez-de-chaussée du Printemps boulevard Hausmann, le célèbre Café Pouchkine de Moscou vient d’investir une petite surface au 2 de la rue de Francs-Bourgeois (IIIe), à l’entrée de la place des Vosges.

    Deux magnifiques lustres donnent le ton du décor luxueux de l’endroit, façon fin XVIIIème–début XIXème, qui n’est pas sans rappeler, mais de façon plus sobre, l’élégant aménagement de l’ancienne pharmacie moscovite devenue en quelques années le lieu de rendez-vous de la « bonne société » et des célébrités.

    Créé en 1999 pour le deuxième centenaire de la naissance de l'écrivain, le Café Pouchkine est dû à Andrey Dellos. Cet homme d’affaires franco-russe est aussi artiste peintre, ingénieur en génie civil et il a fréquenté l’Ecole Supérieure des Langues Etrangères. A la tête de plusieurs restaurants de la capitale russe, il voulait créer un lieu d’exception à la gloire des cuisines française et russe.

    Nous ne retrouverons pas dans le Marais l’étage bibliothèque de l’établissement moscovite qui comporte des milliers de volumes et dans lequel se dégustent des mets très élaborés. Toutefois il sera possible de goûter des prianicks (des pains d’épices russes), des médoviks (des gâteaux au miel de sarrasin) et plus simplement des macarons et du chocolat chaud.

    Voilà un bel établissement dans un lieu exceptionnel, un beau cadeau de Noêl pour le Marais qui brille actuellement des illuminations des fêtes fin d’année.

    Dominique Feutry

         

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    675d9dc0-9f32-11e1-8ed9-d7bef2049404-493x328Le haut de la rue Montorgueil (IIe)

      

    La Mairie de Paris, sur avis du Maire de l'arrondissement Jacques Boutault, face à la mobilisation de tout un quartier, a décidé de refuser l'installation de l’enseigne McDonald’s rue Montorgueil en haut de la rue des Petits Carreaux (IIe), sur le fondement des dispositions du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, afin de préserver le caractère de la rue et le commerce de proximité.

    On se souvient d'un projet similaire dans le IVe, à la "pointe Rivoli", de la mobilisation des riverains et de la sagesse dont avait fait preuve la direction de McDonald's en renonçant à son projet.

    Bien que ce dossier ne concerne pas explicitement le Marais, nous souhaitons lui faire écho car il est très emblématique de ce qu’il est possible d’obtenir lorsque les habitants s’opposent à un projet qui dénaturerait une rue. S’il avait abouti ce dossier aurait donné des idées à d’autres pour faire de même, tuant purement et simplement à terme un esprit, une ambiance et le caractère propres à ces lieux qui ont une histoire, annihilant finalement ce qui en fait leur richesse et leur attrait.

    Le collectif qui s’est constitué, «Pas de MacDo géant dans le quartier Sentier– Montorgueil», soutenu par le Maire du IIe arrondissement vient d'obtenir une victoire qui est à la hauteur de sa détermination ancrée sur une certaine qualité de vie et la non standardisation progressive des commerces. La Mairie a donc suivi ses habitants en se fondant sur le dispositif de protection de l’artisanat et du commerce de proximité prévu par le plan local d’urbanisme de la capitale et dans lequel entrent les rues Montorgueil et des Petits Carreaux.

     

    1_123125_122975_2208780_2219163_090625_food_mcdfrtn_jpg_CROP_original-originalLe MacDo des Champs Elysées

     

    Cet exemple s’ajoute désormais aux « combats » des parisiens qui ne veulent pas voir leur ville ou leur quartier abîmé. Rappelons à ce sujet l’action menée par les riverains de l’Ilot Charlot-Forez-Picardie (IIIe) (notre article du 13 novembre 2013) qui a abouti à des condamnations puis à une fermeture administrative.

    Les autorités, comme les entrepreneurs, doivent comprendre que tout n’est pas possible, qu’il y a des limites à ne pas franchir. Les habitants veillent et "Vivre le Marais !" répondra toujours présent pour soutenir les actions qui lui sembleront utiles à défendre afin de préserver une qualité de vie et une certaine tranquillité à laquelle tout citoyen a droit.

    Dominique Feutry

     

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    Le nouveau modéle de poubelle "Bagatelle" choisi pour Paris

     

    Elles avaient été annoncées, elles arrivent …

    30.000 nouvelles poubelles dont 5.000 dès avant la fin de l'année vont remplacer progressivement dans les rues de Paris, les anciennes anti attentat que nous connaissons et qui ont bien mal vieilli.

    D'allure agréable, elles devraient s'intéger harmonieusement au paysage urbain auquel elles sont destinées. En forme de grand vase muni d'un large rebord, elles sont formées d'arceaux en acier entourant un sac transparent. Un éteignoir à cigarettes est prévu. Leur design est signé par le cabinet Willmotte, et le modèle s'appelle "Bagatelle". A noter que ces corbeilles seront plus faciles à vider.

     

    75020_poubelle-proprete-paris_CC-BY-SA_Ton-ZijlstraL'ancien  modéle de poubelle qui va être progessivement remplacé

                   

    Pour les impatients, il existe déjà quelques modèles installés place de la République ou sur les berges de Seine, Le Maire Adjoint en charge de la propreté souligne que les quartiers touristiques seront équipés en priorité ainsi que ceux où des projets de renouvellement urbains sont en cours. Une autre idée intéressante est de ne pas multiplier à l'envi le mobilier urbain qui devient alors trop encombrant. Aussi une part significative de ces poubelles seront fixées à des équipements existants.

    Le coût global de cet équipement est estimé à 2 millions d'€. Le marché a été attribué à l’entreprise Seri, leader français du mobilier urbain. Pour le quartier du Marais en particulier ce modéle de poubelle sera en phase avec son environnement spécifique.

    Espérons que les conducteurs de deux roues, les cyclistes plus particulièrement, ne s'en serviront pas pour y attacher leur monture. 

    Voilà une initiative de la Mairie dont nous nous félicitons car elle donnera une bien meilleure allure à nos rues qui méritaient davantage d'attention sur ce plan.

    Dominique Feutry

             

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    Abribus
    Le nouveau modéle d'abribus probable pour Paris en image de synthèse

     

    Les 1 920 abribus Jean- Claude Decaux installés à Paris voilà vingt ans vont sans doute être remplacés par un modèle plus moderne et high-tech, la Mairie devant donner prochainement son accord. Des fonctionnalités nouvelles faites d’écrans tactiles d’information des voyageurs, de prises USB permettant de recharger les portables, Des systèmes d’annonces vocales sont prévus pour les non-voyants.

    Ce nouveau marché devrait être signé le 15 décembre prochain pour 15 ans avec la SOPACT, la filiale de la célèbre enseigne qui on la sait est gage de propreté tant l'entretien du mobilier urbain dont elle a la charge est minutieux. Le nouveau modèle d’abri serait, nous dit-on, aux formes des deux îles parisiennes que sont l’Ile de la Cité et l’Ile Saint-Louis. Les bancs seront munis d’accoudoirs qui aideront les personnes âgées à se lever. Luxe inattendu, une fonction « arrêt demandé » est incorporée afin de demander l’arrêt du bus sans se lever du banc.

    Il est prévu que Jean-Claude Decaux qui gére par ailleurs, outre les Vélib’, 136 0000 abribus dans 31 pays, paie une redevance annuelle de 8,32 millions € à la Ville contre 3,9 millions dans le précédent contrat. Pour rester sur les redevances, celle relative aux colonnes Morris atteint 9,4 millions €, contre 1,8 millions précédemment.

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    Prototype de station de bus JC Decaux qui avait été installé place de la Bastille (IVe)

     

    Deux stations "test" JC Decaux avaient été installées à la Bastille (IVe) près du croisement avec le boulevard Henri IV et au Rond Point des Champs Elysées (VIIe).

    Un autre test avait été tenté mi-2012 face à la gare de Lyon avec un autre prototype différent de celui qui a été retenu. L'insatllation est très élaborée avec des parois chauffantes, une lumière tamisée en passant par la Wi-Fi gratuite ainsi que la consultation de livres en partenariat avec l’association Circull’livre. Aujourd’hui cette station du futur n’est plus en très bon état et semble délaissée. Voilà qui est dommage pour un mobilier qui a reçu 4 prix internationaux. Il semble que la Ville et la RATP se soient néanmoins mis d’accord pour poursuivre l’expérience. Une convention d'occupation temporaire du domaine public au tarif très avantageux de 100 euros par mois serait même en passe d’être signée.

    En attendant nous ne pouvons que vous recommander d'aller découvrir à l'occasion cette dernière station qui donne un avant-goût du changement qui va ainsi s’opérer. Ce que nous avons constaté de ces nouvelles « cabines » laisse à penser qu’elles s’inséreront sans dommage dans le paysage historique de notre quartier du Marais.

    Dominique Feutry

     

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    796px-P1100970_Paris_III_passage_du_Pont-aux-Biches-_rwkRue du pont aux Biches (IIIe) côté rue Notre Dame de Nazareth.  L'inscription gravée sur la droite a été recouverte par une plaque émaillée…

     

    Le passage du Pont aux Biches relie la rue de Nazareth à la rue Meslay (IIIe). Des escaliers relient ces deux voies et servent d’ailleurs souvent d’abri à des SDF car ils sont construits sous un immeuble ce qui les protège.

    Cette voie est ouverte depuis 132 ans et a remplacé une passerelle qui n’avait d’autre fonction que de franchir un égout. Une fontaine Wallace marque l’entrée du lieu, côté rue Notre Dame de Nazareth.

    Lors d’une visite guidée plusieurs participants ont fait remarquer une bévue des services de la Direction de la Voirie et des Déplacements. En effet à l’angle formé par le passage et la rue Notre Dame de Nazareth, une plaque émaillée moderne recouvre désormais l’ancienne dénomination « rue Neuve Saint Pierre » gravée dans la pierre alors qu’il aurait été simple de la poser quelques centimètres plus haut afin de ne pas cacher l’ancien nom de l’artère.

     

    IMG00002-20131110-0931Inscription gravée de l'ancienne rue Neuve Mederic, à l'angle des rues Saint Merri et Pierre au Lard (IVe)

     

    Nous sommes étonnés que de telles instructions ne soient pas données ou alors il s’agit d’un simple manque d’attention à l’égard de ces témoignages de notre passé. Cette méprise doit néanmoins servir d’exemple aux responsables de la Direction de la Voirie et des Déplacements qui doivent donner des instructions précises et claires afin d’éviter que toutes ces inscriptions gravées anciennes, nombreuses dans Paris, ne disparaissent.

    Dominique Feutry

     

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    FontaineL'une des deux fontaines et son bassin avant les travaux d'aménagement de la place de la République

     

    Elections obligent, retour à la raison ou simple prise de conscience ? Nous ne saurons pas ce qui a conduit la Mairie de Paris à réhabiliter les deux fontaines aux dauphins de la place de la République.

    Ces fontaines avaient en effet provoqué une vive polémique lors de leur dépose à l’occasion des travaux de réaménagement de la place. Des élus de la majorité, les réseaux sociaux, la presse s’étaient emparés du sujet mais sans succès. A quoi bon conserver ces oripeaux du passé…?

    A la surprise générale nous venons d’apprendre que ces deux magnifiques bronzes, témoins d’un passé récent que l’on ne peut enterrer d’un trait de plume, devraient être installés, après restauration, près des statues de Clémenceau et du général de Gaulle en bas des Champs Elysées non loin du Petit Palais.

    Voilà une nouvelle qui nous réjouit après ces travaux toujours critiqués de la place de la République qui se dégrade déjà et pour laquelle une nouvelle polémique se développe dans la station de métro qui se trouve en dessous. En effet entre les couleurs jaunâtres et verdâtres, les peintures cloquées, les murs boursouflés de moisissures et les carreaux de faïences souillés, les milliers de voyageurs qui transitent quotidiennement à cet endroit ont peine à imaginer que la station a été refaite il y a seulement quelques mois …! C'est sans doute toute l' étanchéité qui est à revoir !  

    Décidemment la place de la République n’a pas fini de faire parler d’elle… et le contribuable n’a pas fini de régler la note !

    Dominique Feutry

     

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    13_rue_de_montmorency
    L'entrée de l'ancien Comptoir Lyon-Alemand Louyot et Cie 13, rue de Montmorency (IIIe)

     

    Nombreux sont ceux qui se souviennent encore du temps, pas si lointain, où la rue de Montmorency (IIIe), notamment dans sa partie "Est", comprise entre la rue Beaubourg et la rue du Temple était une véritable ruche. Le fondeur de métaux précieux côtoyait les ateliers d’orfèvres non loin de l’Ecole de la Bijouterie et de l’Ecole des Impôts (notre article du 23 juillet 2013 ). Un argenteur exposait de magnifiques pièces dans sa vitrine et les bijoutiers pouvaient se fournir en outils et pièces dans un magasin très connu pendant qu’un établissement coté restaurait ses clients. Les allers et venus incessants des camions chargés de métaux précieux, les élèves des écoles et les artisans qui s’activaient quotidiennement ont disparu.

    Aujourd’hui cette section de la rue de Montmorency est devenue en miniature ce qu’est devenu le quartier sans les  musées néanmoins. Effectivement les immeubles du fondeur de métaux (le Comptoir Lyon- Alemand Louyot et Cie) qui comprenaient aussi l’Hôtel d’Hallwyll (notre article du 16 janvier 2013) ont  été transformés en résidences privées. Les joailliers, argenteurs et bijoutiers (souvent en étage) ont disparu et ont fait place aussi à des appartements d'habitation. Les écoles ont été transférées en d’autres lieux. Les locaux de l’une sont en cours de modification en logements sociaux et en crèche, l’autre établissement est devenu un ensemble de bureaux offerts à la location.

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    Le Bar à maquillage "Makeup Me" 12, rue de Montmorency (IIIe)

     

    Seuls subsistent le magasin de fournitures et outils pour bijoutiers–joailliers, la maison Pouget aux numéros 15 et 20 et cette façade hideuse et taguée qui a remplacé le restaurant coté (voir nos articles des 31 mars 2010 et 27 décembre 2012), on se demande d'ailleurs combien de temps encore cette lêpre va être maintenue ?

    Quant aux autres boutiques elles sont devenues pour l’une ( N°12 ) un Bar à Maquillage "Makeup Me" très tendance résultant d'un concept nouveau en provenance de New York, ce qui devient une prérogative fréquente du quartier ( voir notre article du 21 septembre 2013 sur le bar à chats ouvert dans le Marais, le 1er à Paris et même en France). D’autres sont devenues des magasins de mode dont un à l'enseigne Pierre et Georges (N°12) qui réalise des vêtements sur mesure et un autre sous forme de concept store appelé "Code Couleur" (N°6).

    Le Marais se spécialise en effet de plus en plus dans la mode et son attractivité ne se dément pas sur ce plan. On trouve aussi une nouvel établissement d'enseignement l' Ecole des Spas et Instituts au N°24, ce qui est assez inattendu en ce lieu, une  agence immobilière au N°18 et tout à côté une galerie d’art Métropolis (N°16), sans oublier le cabinet d'architecture qui a installé ses bureaux au 19. Enfin quelques boutiques de grossistes en breloques continuent à alimenter des commerçants ambulants. 

     

    Tb_showroom-mariage-net_3_106411Boutique "Pierre et Georges" 12 rue de Montmorency (IIIe)


    Le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, dans sa version révisée qui verra le jour probablement en janvier 2014 y met aussi son grain de sel. Tel atelier qui figurait en jaune ou en orange dans le plan de 1996, donc démolissable, a désormais droit de cité. Il en est ainsi de l'ancienne fonderie d'or du 14 qui porte en elle une histoire fabuleuse. Elle est désormais le siège d'une société de rénovation immobilière qui a beaucoup contribué à faire du Marais ce qu'il est aujourd'hui.

    Excepté de rares affaires qui se sont maintenues, les immeubles qui n’ont pas changé d’aspect, les activités qui faisaient l’animation de la rue et du quartier sont parties ou ont été supprimées. Sans nostalgie aucune, il est intéressant de constater combien peut changer un quartier en l’espace de 20 ans, fruit des tendances, de la mode, des changements d’habitudes et des modes de consommation des habitants qui ont investi les lieux mai aussi de la flambée de l'immobilier.

    Cette section de la rue de Montmorency est en elle-même un petit résumé visuel de l’évolution récente du Marais.

    Dominique Feutry

     

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    La Tour XIII face à la Seine 5, rue Fulton (XIIIe)

     

    "Vivre le Marais !" met en ligne régulièrement des articles qui dénoncent ce fait de société que sont les tags et qui devient lancinant. Les candidats à la Mairie de Paris commencent à s'exprimer sur ce sujet tant nos rues sont défigurées.

    il est intéressant de se pencher sur une éxpérience en cours, relative au street-art qui est autre chose. Celle-ci se déroule dans la Tour XIII (5, rue Fulton XIIIe), une bâtisse en voie de démolition et laissée à la sagacité des passionnés de street-art. Elle attire nombre de badauds et les queues atteignent souvent plusieurs dizaines de mètres animant un quartier plutôt calme. Cela démontre, outre l’effet curiosité, l’intérêt porté aux réalisations éphémères et de qualité variable sur les murs des appartements. Les façades elles-mêmes sont devenues très « chatoyantes ». Cette opération fait écho à celle initiée dans les Bains Douches (7, rue Bourg l’Abbé IIIe) avant que ne débutent les travaux de transformation en hôtel de luxe du célèbre bâtiment (voir notre article du 29 mars 2013).

    Nathalie Kosciusko Morizet interrogée sur les nuisances de tags lors de la rencontre récente avec "Vivre le Marais !" (article du 09 octobre 2013) a distingué de façon marquée les tags, dont elle souhaite endiguer la prolifération, du street-art qu’elle dit apprécier. Elle estime que l’exemple de la Tour XIII est une solution comme le serait, dans certaines zones à définir, l’installation d’espaces dédiés.

     

    Vue-fond
    Réalisation de Julien Colombier à l'intérieur de la Tour XIII

     

    Anne Hidalgo a montré par des déclarations reprises dans la presse qu’elle était sur la même ligne d’autant que la Ville de Paris vient de lancer son application street-art qui promeut l’événement du moment dans ce domaine, la Tour XIII.

    Nous ne pouvons qu’approuver ces positions et nous attendons de pouvoir apprécier la mise en œuvre de ces déclarations après les élections.

    En attendant, la Mairie vient enfin de voter, campagne électorale oblige… le lancement d’un plan anti tags. Espérons qu’il sera à la hauteur de l’enjeu car le nettoyage des tags a coûté en 2011, la bagatelle de 4,5 millions € aux contribuables parisiens ! Cela représente 25 000 interventions et 215 000 m2 de surfaces traitées.

    Comment va être mené ce plan tant attendu par les habitants excédés et outrés de ces dégâts permanents ?

    Une collaboration plus forte avec la Préfecture de Police est annoncée. Elle se traduira par des sanctions à l’encontre des tagueurs pris en flagrant délit, à l’instar de la politique menée en la matière par la RATP et la SNCF, politique qui semble porter ses fruits.

    Nous attendons avec intérêt les effets bénéfiques sur nos murs et notre mobilier urbain, de cette volonté enfin affichée.

    Dans l'intervalle, faisons appel aux services de la Mairie de Paris. Voici à nouveau le lien. Nous l'avons encore testé récemment sur la "Fontaine des Haudriettes" (51 rue des Archives – IIIe) dont la partie arrière était souillée ainsi que la porte métallique. Le nettoyage a eu lieu en cinq jours.

    Dominique Feutry