Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Paysage de la rue

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    IMG00638-20130712-1957 Le nouveau magasin Perre Hermé 18 rue Sainte Croix de la Bretonnerie (IVe) Photo VlM!

     

    En ce début d’été des commerces nouveaux viennent d’ouvrir confirmant la vitalité de notre quartier.

    Le célèbre pâtissier de la Rive gauche, Pierre Hermé vient d’installer un magasin de macarons et de chocolats au 18 rue Sainte Croix de la Bretonnerie (IVe). La boutique est ouverte quelques semaines à peine après celle de Hong Kong ! Non loin de là d'alleurs toujours Rive Droite au 40, rue de la Roquette (XIe), Alain Ducasse avait donné le la en installant une chocolaterie dans l’esprit du passé avec l’utilisation de machines anciennes visibles depuis le lieu de vente.

    Située à un emplacement très passant nous imaginons que l’enseigne de Pierre Hermé n’a pas choisi cette adresse au hasard. la boutique est avenante, la couleur chocolat domine et tous les produits sont strictement et savamment disposés. La qualité doit dominer partout.

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    Pasty Jones le concept store du 37 rue Debelleyme (IIIe)

              

    Un peu plus haut dans le Marais, 36 rue Debelleyme (IIIe), l’enseigne Pasty Jones qui a ouvert il y a quelques mois propose un concept store. Ce type de magasin offre à la vente un ensemble de produits dont la gamme est définie par un univers thématique, comme le design, le luxe, le sport, la décoration, plutôt que par produit. En l’occurrence, il s’agit de produits rares et d'exclusivités, design de créateurs, plutôt axés sur le charme et la culture, allant des bougies artisanales aux livres rares en passant par les cosmétiques, le prêt à porter homme et femme et les bijoux. Une façon nouvelle et intéressante de découvrir des articles souvent made in France très différents dans un même lieu où sont prévues des petites expositions et des soirées lecture.  

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    Farrow and Ball 111, rue de Turenne (IIIe)

                      

    Signalons à quelques pas, au 111, rue de Turenne (IIIe), dans un immeuble formant un angle avec la même rue Debelleyme, la grande marque anglaise de peinture et de papier peint Farrow and Ball qui a pris là ses quartiers Rive Droite, après s'être installée rue de l’Université. Le magasin-Show room de la manufacture de Wimborne en Angleterre propose deux espaces dédiés où les visiteurs pourront consulter dans l’un, l’ensemble des collections de peintures (132 coloris dans 12 finitions différentes!) et dans le second, l’univers des papiers peints toujours imprimés de façon traditionnelle.

    Ces implantations diversifiées atténuent le sentiment de tout un chacun qui voit disparaître les commerces traditionnels au profit des boutiques de prêt à porter.

    Dominique Feutry

     

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    La partie de la place de Thorigny (IIIe) sur laquelle doit être aménagée une terrasse ouverte. Au fond la Maison de Retraite 

     

    Une publication au Bulletin Municipal Officiel (BMO) du 16 juillet nous apprend, dans la partie réservée aux déclarations préalables d’urbanisme, la création d’une terrasse ouverte (enregistrée le 27 juin) devant le 15-17, rue Elzévir et le 1- 3 place de Thorigny (IIIe), c’est-à-dire juste à l’endroit où nous avons dénoncé récemment la prolifération d’herbes folles entre les pavés (voir notre article du 16 juin 2013).

    Cette annonce ne manque pas de nous surprendre car habituellement une telle demande relève du règlement des étalages et terrasses et non du BMO. Pourquoi appliquer un tel traitement particulier ? Comme il existe déjà une autre autorisation de terrasse sur l‘autre partie de la place qui fait angle avec la rue de Thorigny, juste en face, le risque est grand de voir se reproduire les nuisances et les misères infligées aux riverains de la place du Marché Sainte Catherine (notre article du 23 juillet 2013). Dans le cas présent nous sommes de surcroît à côté d’une Maison de Retraite non loin déjà du Café de la Perle caractérisé par ses atroupements extérieurs. Comment ses occupants vont-ils vivre ce changement ? Enfin ce qui nous étonne le plus est la présence sur la placette de 3 arbres et 2 bancs. Aussi de quelle façon va-t-on pouvoir aménager la terrasse, compte tenu de ces éléments urbains ? Sera-t-il toujours possible de s’asseoir sur les bancs sans être gêné par la présence des consommateurs sur la terrasse… ? 

    Beaucoup d’interrogations demeurent donc sur cette installation pour laquelle nous nous demandons déjà si l’autorisation serait bien judicieuse et n'irait pas gommer ce côté si particulier et intimiste qui est attaché au lieu. Le pétitionnaire a-t-il seulement une licence "boissons" et quel type de licence ?

    Dominique Feutry

     

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    Le minibus incriminé rue Vieille du Temple (IIIe)

     

    Le 7 octobre 2012 Jean-François Leguil-Bayart signalait dans un article de notre blog le stationnement illicite d’un minibus-terrasse exploité par le restaurant–pizzeria "Pink Flamingos" au 105 de la rue Vieille du Temple (IIIe).

    Un temps enlevé, ce « véhicule ventouse » qui a fait son apparition dès septembre 2009 est réapparu depuis le 11 juillet dernier et occupe à nouveau, jour et nuit, une place de stationnement résidentiel à hauteur du N° 101 ! La police a été à nouveau alertée, car outre le côté illégal, ce minibus gêne la circulation des piétons sur un trottoir déjà étroit puisqu’il prolonge le restaurant et sa terrasse en servant de salle à manger et de fumoir.

    Quid de l’interdiction de fumer et des risques d’incendie voire d’explosion alors que le réservoir contient de l’essence ? Pour les jours de froid un radiateur électrique a été installé dans l’habitacle ! Le véhicule est-il assuré ?

    Au-delà de toutes ces considérations est-il normal que chacun fasse ce que bon lui semble selon ses commodités, ses envies par pur mercantilisme, en faisant fi de la gêne des piétons, des riverains, du site (face au Musée Picasso) et plus encore au mépris de la réglementation. Agir de la sorte depuis 4 ans sans qu’aucune réelle mesure ne soit venue empêcher son propriétaire de squatter une place de parking résidentiel laisse un goût amer. Il est même surprenant que cela ne donne pas d’idée à d’autres. Des caravanes, des roulottes, des cabines de camions, des camping-cars pourraient ainsi agrémenter le trottoir et faire écho à ce minibus. Car finalement, en ces temps difficiles, toutes les astuces sont les bienvenues pour favoriser le commerce! Nous serions néanmoins curieux de savoir si ce type de véhicules  en plus grand nombre pourraient rester aussi longtemps à cet endroit en toute impunité…

    Vivre le Marais ! a écrit au commissaire central du IIIe arrondissement pour lui faire savoir qu’elle désapprouvait cette installation et demandait un enlèvement immédiat sauf à connaître les éventuelles dérogations et donc les raisons qui auraient pu être données.

    Dominique Feutry

     

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    La place du Marché Sainte Catherine (IVe) et ses nombreuses terrasses très fréquentées 

     

    Une si jolie petite place aurait pu inspirer une chanson de Serge Reggiani qui y a habité plusieurs décennies, mais le charme de la place du Marché Sainte Catherine (IVe) a disparu. En effet, elle est ceinturée de restaurants aux terrasses extensives dépassant les clous délimitant les périmètres bien généreux octroyés par la Direction de l'Urbanisme et mettant à mal les autorisations délivrées sachant que certaines n'existent même pas !

    Les riverains de la place n'en peuvent plus mais, malgré toutes les actions qu'ils ont menées (commissariat mairie…), restées malheureusement vaines…

    Nous avons voulu nous rendre compte par nous mêmes de la situation. Le brouhaha permanent de la place dont la configuration agit comme une caisse de résonance impressionne par son intensité accentuée par les fréquentes montées de décibels provoquées par l'arrivée d'un  plat, d'une bouteille de vin ou par l'échauffement des esprits mais surtout  chaque fois qu'un anniversaire est souhaité et il y en a beaucoup… à croire que le lieu s'en est fait une spécialité ! La montée en puissance du bruit est alors à son comble d'autant qu'il est souvent repris en echo dans les établissements et terrasses voisins.

    Comment est-il possible de rester passif face à un tel laisser-faire ? Comment est-il possible de laisser les riverains aux prises avec une telle nuisance de jour et surtout de nuit, 7 jours sur 7 ? Comment est-il possible que les autorités compétentes ne prennent aucune mesure et ne viennent pas constater cette situation dégradée quasi permanente ? Cet état de fait s'ajoute d'ailleurs aux cas des personnes souvent alcoolisées qui prennent racine sur les bancs de la place, à l'ombre des arbres, et aux musiciens de rue qui n'hésitent pas à ajouter des décibels, comme si le bruit attirait le bruit, quelle que soit l'heure. La cacaphonie est alors à son paroxysme.

     

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    La même place de jour 

     

    Tant pis donc pour les riverains, ils n'ont qu'à habiter à la campagne comme le préconisent souvent ceux qui voudraient voir notre quartier dédié uniquement à la fête. Comme nous le rappelons souvent depuis quelques mois à l'approche des élections municipales, les habitants de la place, et non les consommateurs des établissements, sauront sanctionner ceux qui laissent perdurer cette situation intolérable voire infernale qu'ils subissent.

    L'été a été long à arriver, alors que la saison bat son plein, le chiffre d'affaires perdu lors du mauvais temps doit être rattrapé à tout prix et tant pis si c'est au détriment des riverains, d'autant qu'un certain nombre d'emplois sont à la clé. Ce type de refrain est malheureusement éculé et si aucun effort n'est fait, la situation déséquilibrée entre les habitants et les exploitants ne fera qu'empirer,  le conflit va s'enliser davantage, se durcir, avec le risque qu'il ne donne des idées à d'autres en des lieux similaires.

    Alors messieurs les représentants des pouvoirs publics il vous faut  agir rapidement pendant qu'il en est encore temps, le risque d'un mauvais fait divers, tant la tension est forte, n'est pas à exclure ! De son côté, Vivre le Marais ! interpelle par courrier le Commissaitre du IVe arrondissement, le Directeur de  l'Urbanisme et le Maire du IVe.

    Dominique Feutry  

     

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    L'immense thermomètre du 36 rue de Poitou (IIIe) 

     

    Pourquoi la façade du 36 de la rue de Poitou (IIIe) est-elle ornée d'un thermomètre de taille impressionnante peint en noir et rouge qui indique la température extérieure ? Il s'agit en fait d'une enseigne rappelant qu'il existait autrefois dans cet immeuble une fabrique d'instruments de mesure nommée Lucien Hyppolyte Berne-Bourette. Ce nom figure d'ailleurs en haut du thermomètre. Fondeur et fabricant, cette entreprise est l'inventeur du pagoscope présenté à l"exposition internationale organisée à Paris en 1905. Cet appareil servait à indiquer la survenance de gélée pour les agriculteurs.  

    L'atelier fut transformé dès avant la Première Guerre Mondiale en hôtel dont la dénomination pour le moins originale fut "l' Hôtel du Thermomètre". L'atelier avait déménagé boulevard Beaumarchais avec une entrée rue Amelot. Le lieu est aujourd'hui devenu un immeuble d'habitation.

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    Un exemple de pagoscope

    Les témoignages  sur l'activité artisanale, des ateliers et entreprises divers  qui animaient le Marais autrefois ne  manquent pas, à l'instar de plaques qui rappellent que des personnages illustrent ont vécu dans notre quartier (notre article du 23 juillet 2012) .

    Nous aurons l''occasion d'en reparler lors de prochains articles.

    Dominique Feutry

     

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    Le toit fumant encore de l'Hôtel Lambert à la pointe de l'Ile Saint Louis (IVe) le matin du 10 juillet 2013

     

    L’incendie de l’Hôtel Lambert qui s'est déclenché le 9 juillet dernier a provoqué un émoi à la hauteur de l’intérêt historique de cet édifice exceptionnel situé à  la pointe de l’Ile Saint Louis proche du Marais dont elle ne fait pas partie. Ce drame est un événement qui ne peut pas laisser indifférent même si il n'y a eu à déplorer heureusement aucune victime humaine. Mais ce qui est parti en fumée a bel et bien disparu et les dégâts collatéraux sur ce qu’il reste sont significatifs. Il est déjà envisagé pas moins de 2 ans de restauration sur laquelle se sont engagés les propriétaires et l’Etat. La perte majeure semble être ces fameux décors d’un cabinet réalisés par Eustache Lesueur au XVIIe siècle. Un escalier aussi se serait effondré…L’architecte en charge de la rénovation de l’Hôtel veut rester optimiste indiquant que tout n’était pas détruit et que les murs allaient sécher doucement afin que les décors n’éclatent pas.

    Classé monument historique en 1862, représentant 4000 m2 de superficie, l’Hôtel Lambert qui doit son nom à son commanditaire, le secrétaire de Louis XIII, a été construit en 1640 par Levau que l’on retrouve à Vaux-le-Vicomte et à Versailles. Les plus grands artistes de l’époque ont travaillé sur ce chef d’œuvre. Outre Le Sueur, Charles Le Brun y peignit les peintures de la galerie d’Hercule. En dehors de différents cabinets (cabinet des Muses, cabinet de l’Amour. ..) datant de cette époque, il existe encore de nombreux plafonds à solive. Des témoins du XVIIe siècle rares à Paris. Des transformations ont eu lieu au fil du temps dont des appartements néogothiques aménagés sous les combles qu’occupa Michèle Morgan. Voltaire y séjourna, l’édifice appartenait alors au marquis du Châtelet, le mari de la célèbre femme éponyme.

     

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    La galerie d'Hercule peinte par Le Brun qui serait épargnée

    De grandes fêtes y furent données, Lamartine, Balzac, Chopin, Georges Sand s’y rendaient fréquemment. Les célèbres fêtes données au siècle dernier par le baron Redé notamment celle de décembre 1969, appelée le « Bal oriental » fut une des dernières grandes manifestations mondaines de grande ampleur organisées dans ces lieux. On rapporte que des éléphants en papier mâché accueillaient les invités dans la cour de l’hôtel. Des « esclaves noirs » torse nu portaient des torches dans le grand escalier menant à la salle de bal, tandis que des automates jouaient de différents instruments disposés dans galerie d'Hercule…

     

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    Détail d'une partie des peintures de Lesueur détruites

    Racheté en 1975 par Guy de Rothschild, l’Hôtel a été acquis en 2007 par la famille al-Thani apparentée à l’Emir du Qatar. En travaux depuis lors, les difficultés et la polémique ont émaillé cette période, le parking souterrain comme d’autres demandes, contraires à l’intérêt de l’édifice, ayant été refusés par la Ville de Paris. Dès fin 2008 (voir notre article du 23 décembre) nous évoquions « la tempête » déclenchée par les projets d’aménagement des nouveaux propriétaires.

    Nous osons croire que ce pénible et triste épisode servira à démonter qu’une vieille dame telle que cette bâtisse du XVIIe siècle ne se traite pas comme n’importe quelle construction dépourvue d’histoire et de riches témoignages du passé. Aussi souhaitons-nous que la restauration soit à la hauteur de l’enjeu.

    Dominique Feutry

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    Affiche annonçant les ateliers du BHV

    Nous l’annoncions dans nos « colonnes » dans un article du 18 octobre dernier, la direction du grand magasin a donné récemment des informations sur la mutation en cours de l’enseigne.

    Le BHV sera effectivement rebaptisé BHV-Marais à la rentrée prochaine. Il est souligné que cet ajout de Marais au nom d’origine est la confirmation de l’ancrage de l'enseigne dans un quartier où elle s’est installée en 1856. Pas question donc de vendre l’immeuble pour le transformer en bureaux comme le bruit a pu courir à un moment, pas question non plus de supprimer le fameux rayon bricolage qui propose 40 000 références et attire 5 millions de visiteurs par an.

    Les  responsables de l’établissement qui ont en fait lancé la mue de ce commerce emblématique, il y a tout juste un an, font un premier bilan. Après la modification de l’espace beauté et la création d’un important rayon chaussures femmes, il est indéniable qu’il y a une montée en gamme qui privilégie certes la mode femmes, mais aussi certains fondamentaux qui sont maintenus, comme la maison au travers du bricolage et aussi l’art de la table. Ainsi, début 2014, tout un étage lui sera dédié avec épicerie fine, école de cuisine… Même le restaurant connaîtra une évolution avec des pâtisseries franco japonaises et un bar à saké …Si le rayon livres est conservé, en revanche disques et DVD ont été supprimés.  

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    L'espace chaussures femme

    Quant aux ateliers qui rencontrent un franc succès, ils seront plus nombreux et spécialisés dans le bricolage, le tricot ou la cuisine. Il a été enfin indiqué que les façades allaient être rénovées.

    Lorsque la mue du BHV-Marais sera parachevée, pas moins de 35 millions € auront ainsi été investis. Le dirigeant du magasin résume l’évolution de son bateau amiral par l' expression suivante :

     «…rester un grand magasin atypique, diversifié, tout en ciblant une clientèle d’urbains créatifs.»

    Nous souhaitons que cette évolution réserve encore de beaux jours à ce lieu emblématique du Marais.

    Dominique Feutry

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       La statue de la Vierge à l'angle des rues Aubriot et Sainte Croix de La Bretonnerie (IVe) 

     

    Un internaute a pris connaissance d'un article que nous avions écrit sur notre blog le 29 janvier 2013 à l'occasion de la "disparition" de la statue de la Vierge dans une niche à l'angle des rues de Turenne et de Villehardouin. Nous avions étendu notre article aux statues présentes dans d'autres niches d'immeubles du Marais. Nous avions alors évoqué la présence de la statue en terre cuite à l'angle des rues Aubriot et Sainte Croix de la Bretonnerie.

    Mémoire et documentation ont permis à notre internaute, que nous remercions vivement, de nous communiquer sur la statuette, des renseignements très précis datant de 75 ans! Celle-ci s'appelle "Notre Dame de toutes les Grâces" ou bien "Vierge d'Israël". Elle a été installée en 1938 à l'instigation de "l'Association Art et Louange" créée dans le cadre du récent mouvement artistique des Ateliers d'Art Sacré favorisant la production d'oeuvres d'art accessibles à tous. Cette commande avait été confiée à un jeune sculpteur polonais, Marek Szwarc, plutôt spécialisé dans les travaux sur cuivre repoussé, à l'occasion du Jubilé Marial. Cette manifestation avait été organisée pour le Tricentenaire du voeu de Louis XIII du 15 août 1638 qui plaçait son pays sous la protection de la Vierge Marie. Parmi les nombreux  dons faits par l'association, l'un d'eux concernait Notre Dame de Paris.

     

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    Photographie de Marek Szwarc sculptant

     

    Un article de journal de l'époque (Archives Marie Baranger) a été communiqué par notre internaute, on peut y lire le passage ci-après, à propos de l'installation de la statuette.

    "…elle (NDLR: la statue) n'a jamais été inaugurée dans ce Vieux Paris de Louis XIII, dans ce Marais grouillant de vie et d'histoire où les hôtels naguère somptueux aux grands noms de France voisinent avec des maisons obliques, tortueuses et sombres. Sur les façades de l'une de ces maisons, à l'angle de la rue Aubriot et de la rue Sainte Croix de la Bretonnerie, il y avait depuis toujours une niche, une niche de pierre creusée dans la façade et vide depuis des siècles. Eh bien! un de ces derniers jours une voiture s'arrête devant, quelques hommes en descendent … L'un d'eux…qui tenait dans ses bras une admirable statuette de la Vierge en terre cuite…la déposa dans la niche…après quoi, il …parut heureux parce que les badauds s'étaient rassemblés et disaient du bien de son oeuvre. Car l'auteur lui-même, Marek Szwark, un des plus jeunes sculpteurs d'art religieux…avait tenu à… la (NDLR)…mettre en place de ses mains. On m'a demandé, nous dit-il, une petite statue de la Vierge pour qu'elle soit placée dans la quartier du Vieux-Paris. Voyez, Elle n'a que 83 cm de haut et sur son socle on lit "N-D de toutes les Grâces" écrit à la fresque par Melle Baranger. En la modelant, j'ai cherché à exprimer la pureté, la chasteté, le don des Grâces…"

    Cet article de presse constitue non seulement un témoignage intéressant sur notre quartier mais aussi sur le style rédactionnel pratiqué par les journalistes de l'époque. Il est intéressant de noter que Marek Szwarc est le père de la femme de lettres franco-américaine Tereska Torrès disparue l'an passé.

    Dominique Feutry

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    Tag/Collage particulièrement laid apposé sur le mur de côté du 20 rue des Quatre Fils face au Caran (IIIe) (Photo VlM!)

     

    Alors que nous dénonçons au travers de plusieurs articles (en particulier l'article du 6 mai 2013) la pollution par les "Dirty Birds", ces tags sur papier qui innondent les murs du Marais, voilà que d'autres tags du même type font leur apparition . Nous l'avons dit, si les tags ne sont pas enlevés rapidement, ils attirent d'autres tags et des affiches sauvages, à l'instar de ce qui se passe pour la saleté.

    Il s'agit d'animaux informes de couleur fade signés YOSH. qui viennent salir eux aussi le quartier.

    En ce qui concerne les collages"Birdy Kids", il s'agit d' une entreprise qui a pignon sur rue à Lyon. Ell dispose d'une boutique, ses coordonnées sont faciles à appréhender…Nos murs lui servent en fait de support publicitaire pour se faire connaître et vendre ensuite toutes sortes de produits dérivés dont des tee shirts, des panneaux, des pancartes, des affiches etc …à l'effigie de ces oiseaux.

    Il est assez paradoxal de lire sur différents sites concernant cette activité très organisée les commentaires suivants :

    "Ces artistes déraisonnables ont cherché les moyens d’unir leur art à l’environnement citadin. Et c’est de cet attrait qu’est née l’idée de se tourner vers les collages, en centre-ville, en pleine nuit, et surtout jamais avant minuit."

     

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    Les collages s'attirent ainsi que le montre cet exemple 28 rue des Francs Bourgeois (IIIe)   (Photo VlM!)

     

    Est -il normal d'avoir recours à l'affichage sauvage pour ne pas payer de campagne publicitaire et faire payer aux parisiens, via leurs impôts, l'enlévement de ces collages qui gâchent le quartier?

    Si des mesures ne sont pas prises par les services de la propreté de la Ville, alors nous allons être innondés davantage encore par ces collages, d'autant que nous entrons en période de vacances durant laquelle les agents seront moins nombreux face à des colleurs actifs. Nous l'avons déjà dit, les tags, comme la saleté, attitrent d'autres tags dès lors qu'ils ne sont pas enlevés rapidement.  

    N'oubliez pas que vous pouvez trouver directement sur note blog (colonne de gauche) le lien qui permet de remplir le formulaire pour faire enlever les tags.

    Dominique Feutry

     

     

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    La "nouvelle" place de la République (IIIe)

     

    La place de la République, une des plus grande de Paris (3,4 ha) qui a connu depuis 1889 tant d'événements historiques avait besoin d'être réhabilitée. Livrée aux voitures, le trafic était intense et beaucoup de piétons hésitaient à la traverser pour atteindre le terre plein, au demeurant peu accueillant. Ce dernier était si peu fréquenté que des renards avaient élu domicile à cet endroit (notre article du 12 décembre 2012). Le dilemme était de redonner à la place son lustre d'antan tout en préservant la mémoire qui reste attachée au lieu ou d'en faire une esplanade accessible à tous, voire d'essayer de concilier les deux.

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    La statue de la République triomphante des fréres Morice  

     

    La statue de la République triomphale due aux frères Léopold et Charles Morice ayant été refaite et les candélabres restaurés, les initiateurs du projet diront que cette dernière solution l'a emportée. En réalité les avis sur ces travaux qui ont coûté pas moins de 24 millions d'euros sont controversés. Rénovation banale, sans originalité, sans âme pour certains, réussie pour d'autres et enfin accessible à tous. Les qualificatifs opposés ne manquent pas. Le point le plus positif est sans aucun doute la réduction de la circulation mais avoir concentré celle-ci du côté des commerçants et non des casernes est-il le bon choix car les bouchons n'ont pas disparu et avec eux la pollution de l'air et le bruit des klaxons ?

    La restitution aux piétons des lieux, soit 2 ha plantés de 155 arbres est une bonne chose, mais n'aurait-il pas été préférable de relier ce terrain, restitué aux passants, au quartier commerçant situé au haut de la rue du Temple, plutôt qu'au côté casernes. Mettre un pédiluve au pied d'une statue aussi symbolique et imposante que celle de la République et d'un seul côté, ce qui rompt toute symétrie, est osé et d'une certaine manière un peu iconoclaste. Quant aux deux fontaines qui ont fait tant polémique, les bassins ont été détruits purement et simplement et les dauphins déposés dans le dépôt d'Ivry. Autre information intéressante, les réseaux d'eu de gaz et d'électricité ont été rénovés.

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    Les jeux pour les enfants

     

    Que se passera-t-il lors des grands rassemblements, des manifestations et des fêtes quant aux très jolis bancs en bois, aux fauteuils, aux tables, aux fontaines pour se désaltérer, à l'espace dit "'Rde jeux", au café qui va bientôt ouvrir ? Tout est-il amovible comme cela a été prévu sur les berges de la Seine nouvellement aménagées Rive Gauche en cas de crue du fleuve ? Nous notons aussi, comme souvent cela se produit dans les rues dits "zone de rencontre", que les terrasses prennent beaucoup d'espace sur les trottoirs au détriment de piétons, ce qui est, avouons-le, contraire au but recherché.

    Tout cela nous dira t'on est d'abord le fruit de la concertation, de l'avis des habitants au travers notamment des conseils de quartier, du "partage équitable de l'espace urbain", d'un consensus. Nous osons croire que nos élus avaient tout de même leur petite idée sur cet aménagement et qu'ils se sont confortés en orientant les souhaits des uns et des autres  pour finalement décider conformément à leur propre choix.

    Nous espérons pour notre part que la place restera le lieu convivial ambitionné par ces travaux et qu'elle ne sera pas sujette à des dégradations qui remettraient en cause la destination voulue désormais à cette place.

    Dominique Feutry