Catégorie : Politique
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En cette veille d'élections pour la Mairie de Paris, nous acceptons de participer au débat démocratique voire politique pour autant que chacun en ait pour son grade, que les critiques soient ramenées à leur juste dimension et qu'on puisse espérer qu'elles soient porteuses de progrès pour l'avenir. A cet égard, la tribune que Jean-François Bayart nous livre sur Médiapart a la consistance d'un pamphlet à l'encontre de la Maire sortante Anne Hidalgo. Mais il se montre d'emblée beau joueur en admettant qu'elle a toutes les chances d'être portée à nouveau à la magistrature suprême de la Ville et que la bonne nouvelle dans cette perspective est la défaite de ses deux concurrentes !Le bilan qu'il dresse sur son mandat, avec la candidature aux JO de 2024, les vélos et trottinettes en libre service, l'encouragement du tourisme de masse et de la vie nocturne, ce qu'il qualifie de "subordination au secteur privé", son opportunisme dans le recours au déconfinement pour justifier une politique de "piétonisation" à marche forcée, l'élimination de la voiture et l'abandon de l'espace public aux bars-restaurants pour l'extension de leurs terrasses, sa tolérance constatée à l'égard des commerces qui ne respectent pas la règle commune et le peu de diligence à régler les nuisances des deux-roues motorisés (stationnement, encombrement des trottoirs, bruit, pollution…).Si elle est élue cependant, ce qui parait acquis chez tous les instituts de sondage, c'est que dans cet inventaire il y a des procès qu'on peut contester ou des sujets sur lesquels l'opinion n'est pas finalement si tranchée. C'est assurément le cas pour la politique des déplacements. On a vu comment l'opinion a évolué et où elle en est à propos des voies sur berges ! S'agissant des terrasses, bien qu'on soit nombreux à s'interroger sur la légalité des mesures qui ont été annoncées, et pour autant que les exploitants n'en profitent pas comme dans le XIe autour d'Oberkampf, sur la place Ste Catherine (IVe), sur les bords du canal St Martin (Xe) et à la Butte aux Cailles (XIIIe) pour installer l'anarchie, on est heureux que les commerces reprennent une activité proche de la normale et évitent le dépôt de bilan.Nous encourageons nos lecteurs à lire l'analyse du journaliste, directeur de recherches au CNRS, dans un style qui est un hommage à la langue française, mais nous suggérons aussi à Anne Hidalgo de considérer chacun des sujets évoqués, pour lesquels le verre à notre avis n'est pas vide mais juste à moitié plein, de faire en sorte qu'au cours de la nouvelle mandature il soit rempli à ras bord. L'exemple le plus concret est la propreté. Paris n'est pas la ville repoussante que certains décrivent mais il y a clairement des progrès à faire. En doublant le budget comme Anne Hidalgo s'y engage (et pour autant qu'elle fasse des économies ailleurs pour ne pas aggraver le déficit) elle aura les moyens d'améliorer sensiblement un paysage urbain qui a trop souffert.Gérard Simonet
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Agnès Buzyn assimile Paris à Pompéi !
Agnès Buzyn, candidate à la mairie de Paris (Challenges)
Elle l'a dit ce 23 juin vers 9h00 sur France Info : "Anne Hidalgo a fait de Paris un musée !"
On peut adresser des reproches à la Maire actuelle : la propreté insuffisante de la Ville et le défaut d'entretien du paysage de la rue et du mobilier urbain, la politique du "tout festif" d'une partie de son entourage, la démarche démagogique de son adjoint communiste au logement, les subventions clientélistes aux associations ou la dérive de la dette… Mais comparer Paris à un musée relève de la sottise.
Un musée c'est un lieu qui expose de belles choses et reçoit des visiteurs, dans un cadre dépourvu d'habitants. Il y a de belles, de très belles choses à Paris et les touristes y affluent mais Paris, ville la plus dense d'Europe, héberge en même temps 2,2 Millions d'habitants, qui y vivent et y travaillent ! Agnès Buzyn confond Paris et Pompéi….
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A la veille d’une réélection probable, Anne Hidalgo doit assurer la maitrise des dérives sanitaires….
Rue des Archives (IVe) : terrasse implantée sur des places de livraisons (Photo VlM)
Extensions de terrasses pratiquées sans discernement, date limite du 30 septembre transformée en autorisation permanente, fête de la musique et autres rassemblements autorisés sans précautions sanitaires (des milliers de fêtards rapportés par Le Parisien et BFM/TV), fermeture de rues au profits des débits de boissons, grogne populaire du côté d'Oberkampf, de la Butte aux Cailles, des Archives, de la place du Marché Ste Catherine…
Anne Hidalgo doit reprendre le contrôle des événements pour que ses décisions en faveur des commerces en péril, plutôt bien comprises a priori, ne finissent pas honnies et ne fassent pas la litière d'une reprise de l'épidémie chez nous.
Fête de la musique 2020 rue Oberkampf (XIe). De l'avis de nombreux observateurs, la fête cette année aurait dû être interdite
Dans le XIe, arrondissement où la Maire se représente, la requête des habitants auprès du Tribunal Administratif a été rejetée (notre article du 9 juin 2020) mais ils reprennent les armes contre tous ces comportements qui vont au-delà du raisonnable et rendent leur vie impossible. Leur conseil Me Aurélie Gillet-Marta, s'appuyant sur une décision récente du Conseil d’État, adresse à la Maire de Paris une lettre de demande en forme de mise en demeure (téléchargeable en cliquant ici).
Elle s'appuie sur le fait que le Tribunal considère dans son rendu du jugement que les commerçants sont tenus par le respect d'une charte de bonne conduite avec la mairie. Le bons sens commande dès lors que la mairie assure la surveillance et les contrôles des obligations qui sont mentionnés dans la charte à laquelle les commerces ont souscrit pour bénéficier des concessions exceptionnelles qui leur sont accordées. De l'avis des habitants, ces conditions sont loin d'être remplies.
Qu'il s'agisse de piétonisation de Paris-centre, de certains axes comme le canal St Martin et de mesures transitoires pour éviter le désastre financier des bars et des restaurants, Anne Hidalgo que les augures désignent comme la prochaine Maire de Paris – ou l'une de ses concurrentes si le scrutin réservait une surprise – doivent agir avec mesure et prudence. La santé des parisiens et leur qualité de vie sont en jeu et une récidive du COVID est à craindre. Le respect de l'espace public et la lutte contre les rassemblements et le bruit doivent rester une priorité.
GS
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Dans Paris-centre, la charte d’Anne Hidalgo est inégalement respectée….
Attroupement et occupation rue des Archives et square Ste Croix de la Bretonnerie (IVe)On jurerait à voir cette photo que l'état d'urgence sanitaire et les mesures de distanciation sont une abstraction pour certains.
Il faut savoir qu'on se trouve là de surcroît sur un secteur visé par un arrêté préfectoral qui interdit la consommation de boissons alcooliques sur l'espace public et la vente à emporter. Il fait peu de doutes pourtant que les consommateurs s'y procurent de grandes pintes de bière et qu'ils les consomment sur l'espace public…
La police laisse faire. Comment doit-on comprendre son attitude ?
De façon pragmatique. Tout comme place de la République elle n'a pas réprimé une manifestation non autorisée car les conséquences n'étaient pas maitrisables, elle considère sans doute qu'intervenir pour interdire les attroupements de la rue des Archives par des mesures de fermeture administrative soulèverait une vague de protestations qu'elle n'a simplement pas envie de gérer.
La police ne signifie pas de la sorte que la pratique est permise, ni qu'elle est tolérée, mais simplement qu'elle ne juge pas opportun d'agir.
Objectivement, pour les riverains que nous sommes, la situation est surprenante car on est tenté de croire ingénument que la loi s'applique à tous. Il ne vient par exemple à l'idée de personne qu'on pourrait ne pas payer ses impôts, car la loi nous y contraint. Elle est aussi choquante, car on constate que ces marchands de boissons privent les citoyens du droit inaliénable d'accéder à l'espace public en les obligeant à traverser la rue ou aller sur la chaussée pour se déplacer.
A la décharge de ces exploitants peu respectueux, leur activité s'exerce entre 19h00 et 23h00 seulement, il maitrisent assez bien le bruit et leurs clients ont une attitude généralement amicale à l'égard de ceux qui essayent de se frayer un chemin parmi eux…
Il ne s'agit pas de les excuser mais de dire honnêtement ce qu'il en est…
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Situation tendue avec les bars du XIe : un membre de l’association de défense des riverains victime de menaces, gestes violents, harcèlement et intimidation !
Une terrasse du XIe sur un espace livraisons. Les citoyens comprennent que la municipalité offre aux bars-restaurants, en contre-partie d'engagements, la possibilité pour survivre de s'étendre provisoirement sur des espaces publics ou réservés mais les habitants n'acceptent pas qu'il en résulte des désordres, du bruit la nuit et de la violence. Le récit et les réflexions que nous publions montrent qu'il est souhaitable qu'on sorte très vite de la situation actuelle pour retrouver des conditions normales de fonctionnement.
Le mardi 2 juin 2020, premier jour de l'étape II du déconfinement, deux nouveaux exploitants d'un bar de l’une des rues du quartier Oberkampf croisent un membre de l'association locale de défense de la qualité et du cadre de vie des habitants. Ils le prennent à partie en lui reprochant de nuire aux bars de la rue. Rejoints par un troisième individu, ils le suivent en hurlant des menaces du genre : "Ça ne vas pas se passer comme ça, tu vas voir ce que tu vas voir, on te prévient, te voilà prévenu…"
Le samedi 6 juin, à minuit, au carrefour de deux autres rues riches en établissements vendant de l’alcool, notre défenseur de la tranquillité et de la santé publiques est approché par un barbu fortement éméché qui lui crie ces propos : "Moi, je sais qui tu es et je te préviens, ça ne va pas se passer comme ça, tu vas voir ce que tu vas voir, tu es prévenu, hic !" L’importun tente de lui barrer la route jusqu'à ce que deux passants interviennent et repoussent l’ivrogne.
Mardi 9 juin, à 20h00, alors que notre victime rentre à son domicile, le gérant d'un bar voisin s'en prend verbalement à lui pour crier à la cantonade :"C'est lui, c'est ce connard de …., c'est lui qui s'occupe des bars, il croit qu'il peut passer inaperçu, mais il va bientôt faire la une des journaux, oui monsieur, vous allez être en première page des journaux, vous voilà prévenu"
Mercredi 10 juin, en compagnie d'exploitants du quartier, le même barbu renouvelle ses menaces. La séquence a été filmée. On y entend à nouveau cette menace : "Samedi dernier, je t'avais prévenu". Ce même jour, sur un ton exalté, le gérant d'une sandwicherie se plaint des contrôles de police systématiques qui le visent. Il conclut par le désormais traditionnel "Vous êtes prévenu". Il ne s'est pas interrogé sur les raisons des contrôles et sur la façon légère dont il jongle avec les engagements qu’il a signés dans le formulaire de la charte de la mairie !
Si un homme averti en vaut deux, après cinq invectives de ce genre à son endroit, c'est un surhomme qui défend désormais la tranquillité des habitants du secteur !
Rentrant chez lui un peu plus tard, il rencontre des exploitants qui participent à un attroupement bruyant dans la rue. Ils le poursuivent dans l’espace public, accompagnés de plusieurs individus. Étant à nouveau la cible de propos violents, il sort son smartphone pour filmer la séquence. Ces individus au comportement peu sympathique s'approchent alors de lui en vociférant et l'un d'eux porte un coup violent sur son téléphone, projeté dans le caniveau d'où il le récupère hors d'état de fonctionner.
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Mais que se passe-t-il dans cet arrondissement populaire de Paris, où se présentent aux prochaines élections municipales la Maire sortante Anne Hidalgo aux côtés du chef de file des écologistes parisiens David Belliard ?
Vilnius s’est récemment rendue célèbre en se transformant en une grande rue bordée de quelques bars de plein air. Si le modèle fonctionne à peu près dans la capitale de la Lituanie, c’est que la densité de la population y est de 1432 habitants/ km². En revanche, transposer cette idée pour les 1500 bars présents dans les 3,7 / km² du minuscule 11e arrondissement de Paris, c’était s’exposer à une catastrophe prévisible. Avec une densité de 40.000 habitants/km², les conflits d’usage étaient assurés.
Les terrasses autorisées avant le Covid étaient très peu nombreuses, car l’espace manque et les demandes n’étaient pas souvent accordées, ni par la Mairie du XIe ni par la Préfecture de police de Paris. Or, comme il fallait s’y attendre, le nombre des terrasses sauvages a explosé partout dans l’arrondissement avec la dérégulation offerte par la Maire de Paris sans le moindre échange avec les habitants.
Ces derniers se sont immédiatement retrouvés dans un cauchemar terrifiant. Les terrasses jetées n’importe comment sur les trottoirs et sur la chaussée génèrent des nuisances sonores insupportables. Les bars ont confisqué l’espace public et les places de stationnement dont ont cruellement besoin les automobilistes résidents ou visiteurs, tous furieux car incapables d’utiliser les emplacements autrefois disponibles. A Paris, tout le monde ne fait pas la fête en permanence. Ceux qui viennent travailler dans l’arrondissement, ceux qui y vivent, tous se sont heurtés au chaos organisé par la Ville.
La « charte des engagements », comme toutes les chartes, n’a pas servi à grand-chose. Les vrais professionnels n’en ont pas besoin pour savoir comment bien se comporter. Les « petits indépendants » qui « gèrent » l’immense majorité des bars locaux ne prennent pas au sérieux des engagements qu’ils considèrent comme largement fictifs. Il n’est que de voir comment est résolue la problématique de la « distanciation sociale » dans les nouvelles terrasses sauvages… bonjour, les clusters…
L’image de la profession est écornée par ces comportements peu rigoureux… On se demande du reste pourquoi les syndicats professionnels (UMIH, SNEG, SYNHORCAT,) ne s’investissent pas davantage pour redresser une situation rapidement devenue déplorable, et pas seulement dans le XIe.
Dans cet arrondissement, cependant, l’association locale représentant les habitants a saisi le Tribunal administratif (voir l’article précédent). Suite à la décision du tribunal, les contrôles, auparavant inexistants, sont devenus à la fois plus réguliers et plus efficaces. Si quelques exploitants professionnels se réjouissent de cette présence qui rassure leur clientèle, plus nombreux sont les gérants qui s’en indignent… Désormais, obligés par la police à remiser leurs installations devenues réellement éphémères, ils cessent leur activité à 22h00, comme le prévoit la charte de la mairie.
Sidération : il faudrait que les exploitants respectent les « engagements » de la charte de la Mairie de Paris ? Voilà qui est bien désagréable et « ça ne va pas se passer comme ça ! ».
Nous voilà prévenus…
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Une requête des riverains du XIe devant le Tribunal Administratif contre les mesures d’occupation de l’espace public est rejetée, mais la mairie est rappelée à l’ordre…
Café rue Saint-Maur (XIe)A l'initiative de nos confrères et amis de l'Association des Riverains du XIe, une audience en référé s'est tenue vendredi 5 juin devant le Tribunal Administratif de Paris pour dénoncer les nuisances et atteintes aux droits des habitants résultant des mesures annoncées par la Maire de Paris et sur le caractère jugé illégal de ces mesures.La requête de l'association a été rejetée eu égard au contexte exceptionnel et à l'intérêt général s'attachant à la reprise de l'activité économique d'un secteur particulièrement touché par les effets de la pandémie, alors même que l'annulation du dispositif contesté ne permettrait pas d'exclure totalement des nuisances similaires couramment endurées par les riverains du secteur concerné.La liberté du commerce a donc prévalu sur celles de la santé, de la tranquillité, du droit de propriété… Cette décision, si elle a le mérite d'exonérer les plaignants des frais de justice demandés par la Ville de Paris, est décevante en ce qu'elle légitime le manque d'attention de la Ville pour ses administrés, en faisant prévaloir l'économie sur la santé.Le Tribunal relève cependant que la mairie de Paris a dû s'engager à l'audience à se montrer particulièrement attentive à la situation de la zone concernée, et à y faire procéder aux contrôles et rectificatifs nécessaires. De fait, de nombreuses installations éphémères devenues fixes après 22h00 ont commencé à être démantelées, vraisemblablement sous l’effet de contrôles inexistants jusque là. Nul doute que cela contribuera à apaiser les vives tensions qui s’étaient manifestées entre des exploitants et les habitants de l’arrondissement.Les plaignants réfléchissent avec leur conseil Me Aurélie Gillet-Marta à la suite qu'ils peuvent maintenant donner. En tout état de cause, l'action a eu le mérite d'attirer l'attention de l'opinion publique, des médias et de la mairie elle-même sur une situation qui comporte un risque de dérapage redouté de la part des exploitants de débits de boissons qui sont au cœur du sujet. D'ores et déjà un rendez-vous est pris avec les journalistes de BFM/TV. -
Rue Montorgueil (IIe) : piétons chassés des trottoirs, à la merci des véhicules qui circulent sur la chaussée…
Rue Montorgueil (IIe) vers 11h00 le matinOn est prêt par solidarité à admettre que les bars-restaurants étendent leur terrasse sur l'espace public le temps d'être enfin autorisés à servir leurs clients en salle à l'intérieur. Rue Montorgueil où ils se livrent depuis longtemps à cet exercice, ils n'y vont pas de main morte : ils occupent TOUT le trottoir et obligent comme on le voit ici les passants à se déplacer sur la chaussée.
Un espace où toutes sortes de véhicules circulent sans discipline en dépit d'une interdiction de principe : voitures, motos, vélos et autres engins. Un vrai danger pour les piétons notamment les plus fragiles.
La rue Montorgueil : une idée d'avant-garde, devenue le modèle à ne pas suivre pour Paris-centre !
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Gros clusters rue des Archives (IVe) pour fêter l’ouverture des bars le 2 juin !
Rue des Archives, à hauteur du n° 15, avec des attroupements serrés de part et d'autre de la rue !
Ce 2 juin 2020 où les débitants de boissons devaient faire la preuve qu'ils étaient à la hauteur des concessions qui leur ont été faites par la Maire de Paris pour les aider à surmonter les conséquences de la pandémie, on a assisté aux pires attroupements de mémoire d'habitant dans ce premier tronçon de la rue des Archives. Les mêmes informations nous sont parvenues de la place du Marché Ste Catherine.
Clusters de consommateurs, sans masques évidemment !
En clair, la démonstration est faite avec éloquence, de l'incapacité de la mairie et de sa police à faire régner l'ordre sanitaire. Ils font figure aujourd'hui d'apprentis sorciers débordés par le désordre qu'ils ont créé.
Jeudi 4 juin 2020 : message reçu de la Directrice de cabinet du Préfet de police de Paris
Elle nous informe que le Préfet de police n'est pas concerné par la gestion des terrasses qui est de la responsabilité de la Ville. Cependant, les établissements qui ne respecteraient pas les règles sanitaires en vigueur s'exposent à des décisions de fermeture. Les établissements "signalés" sont surveillés de très près par la police d'arrondissement, toujours prête à intervenir s'il le faut.
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Et maintenant…. l’addition ! Qui va payer ? L’Allemagne pardi !
Angela Merkel, Chancelière de la République Fédérale d'Allemagne
On pouvait lire le 28 mai dans le quotidien La Croix cette déclaration à propos de la Chancelière Angela Merkel : "Sans doute veut-elle laisser une trace dans l’histoire avant la fin de sa carrière politique annoncée pour fin 2021. La Chancelière allemande a pris tout le monde à contre-pied en défendant aux côtés de la France l’idée d’une mutualisation de la dette au niveau européen au profit des pays touchés de plein fouet par le Coronavirus et ses conséquences. La dirigeante a une chance historique d’aller au bout de cette idée que l’Allemagne a pourtant toujours refusée, alors que son pays doit assurer pour six mois la présidence de l’Union Européenne, entre le 1er juillet et le 31 janvier 2021".
Je rappelle mes prédictions à ce sujet dans notre article du 15 avril 2020 : "Je suis persuadé que les dirigeants français parviendront à obtenir de leurs partenaires, l'Allemagne en tête, des droits de tirage directs auprès de la BCE pour qu'ils évitent la sanction des marchés. Les partenaires diront en faisant les gros yeux : c'est bon pour cette fois car il y a le coronavirus, mais veillez à améliorer votre gestion car la fois prochaine ce sera NON".
C'est bien ce qui se dessine. La chancelière réalise que l'aide aux pays "cigales" va soutenir sa propre croissance. L'Allemagne a besoin de ces marchés pour ses exportations qui sont le moteur de son économie. Son camp en est désormais convaincu et il fait peu de doute aujourd'hui que le parlement la suive le moment venu.
Ces constatations valident l'opinion qu'on s'achemine vers une dette portée non plus par chacun des pays de l'union mais par l'union des pays. Il est probable que les emprunts constitutifs de cette dette seront individuellement remboursés mais la dette elle-même qui est au passif de notre bilan ne sera jamais apurée. Nous en paierons indéfiniment les intérêts (quitte à emprunter pour cela !), mais nous resterons à l'abri de la faillite et de l'hyper-inflation.
On découvre que l'économie européenne et l'Euro sont suffisamment forts pour reproduire le modèle des États-Unis et de leur Dollar dont la planche à billets est actionnée sans qu'il en coûte à leurs citoyens. Que va-t-il se passer dans le reste du monde où ces conditions ne sont pas remplies ? On pourrait y voir apparaitre une inflation dévastatrice.
Il serait courtois de dire merci à l'Allemagne et à tous les pays européens finalement assez nombreux qui ayant géré leurs finances de façon vertueuse peuvent en faire bénéficier désormais ceux comme nous qui en ont besoin.
Gérard Simonet
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Mesures d’aide aux bars-restaurants : les Maires, la DPSP et la Police Nationale devront jouer les gendarmes…
Terrasse étendue sur l'espace public (Photo Le Parisien)
On peut lire aujourd'hui 31 mai dans "Le Parisien" une interview de la Maire de Paris Anne Hidalgo par Nicolas Maviel sur les mesures d'aide aux bars-restaurants au titre de la sortie du confinement.
Aucune association de la nébuleuse "Vivre Paris !" à notre connaissance n'a été consultée sur ces mesures. C'est regrettable car nous n'y sommes pas forcément opposés. Nous compatissons avec les bars et les restaurants qui ont baissé le rideau depuis le 17 mars et nous souhaitons que la solidarité avec eux se manifeste. Dans les deux arrondissements du Marais la relation exploitants/riverains a connu des orages mais l'engagement des Maires et de la Police aux côtés des habitants et de leurs associations de défense a eu raison jusque là des conflits.
Ces jours deniers encore, on a vécu place du Marché Ste Catherine une situation intolérable pour les riverains mais le Maire est intervenu pour rendre l'espoir à une population en désarroi. Un seul dossier a résisté et constitue depuis dix ans l'exception à la règle : le WHO's de la rue St Merri/Pierre au Lard dans le IVe. Il approche du terme d'une procédure judiciaire au civil alors même qu'il a cessé de nuire du fait de l'épidémie. Partout ailleurs, au Carreau du Temple, rue de Braque, St Martin ou rue Quincampoix les moyens mis en œuvre ont conduit à l'apaisement.
Il en est autrement pour d'autres secteurs à Paris. Nos amis du XIe dont nous parlons régulièrement, ou ceux du canal St Martin, de la butte Montmartre, des Halles et de la Butte aux Cailles, voient avec méfiance le dispositif annoncé. Nous publions ci-dessous un Manifeste des Riverains du XIe (l'arrondissement où Anne hidalgo a choisi de se représenter). Sa tonalité diffère de la nôtre mais on les comprend quand on est sait l'enfer qui est le leur dans les rues de la soif du secteur Jean-Pierre Timbaud/Oberkampf.
Pour en revenir au Marais, si comme l'annonce Anne Hidalgo les exploitants devront signer une charte d'engagement stipulant que les codes du déconfinement seront appliqués aux consommateurs, les conditions d'accessibilité des piétons seront respectées, les terrasses provisoires fermeront le soir à 22h00, toute musique diffusée à l'extérieur sera interdite ainsi que tout dispositif de brumisation, de chauffage, de climatisation ou publicitaire, l'espace concédé sera maintenu propre de tous déchets notamment des mégots dans un rayon de 25 mètres…. nous pouvons accueillir les mesures de manière prudente, mais favorable. On note qu'elles n'iront pas au-delà de fin septembre 2020 et qu'à cette échéance les espaces devront être remis dans leur état d'origine.
Nous comprenons que l'ordre sera maintenu par les agents de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la Ville de Paris. Nous serons très attentifs avec les riverains concernés à la manière dont ces engagements seront respectés et plus encore à la façon dont les agents de la Ville réagiront. Quel sera d’ailleurs le rôle dévolu à la Police Nationale ?
Cet épisode peut laisser dans les mémoires le bon souvenir d'une solidarité réussie ou en cas d'échec d'un engagement de la Maire dévoyé.
Gérard Simonet
Manifeste de l'Association des Riverains du XIe :
Anne Hidalgo offre les clefs de la ville aux bars et restaurants
sans la moindre concertation avec les habitantsSans aucune justification rationnelle, les bars et restaurants avaient déjà obtenu du gouvernement que la distanciation physique soit réduite de moitié en France par rapport à l’Italie, l’Espagne, le Portugal, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Japon, etc. : un mètre ici contre deux mètres ailleurs. La norme de 4 mètres carrés par personne est en vigueur chez nos voisins, respectée sans contestation, mais pas chez nous…
Mais cela ne leur suffisait pas : à Paris, les bars et restaurants ont obtenu le jackpot, bien au-delà de leurs espérances. N’importe quel bar ou restaurant va pouvoir s’installer sur le trottoir et geler les places de stationnement devant son établissement. On en connaît le résultat car la pratique s’est déjà développée, en toute illégalité et sans réaction des autorités, dans certains quartiers de Paris (par exemple, rue des Martyrs, la bien nommée).