Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  • X5NB3YNPJMV4EY4JNWLEJ42AN4
    Illustration "Le Parisien"

     

     

    Pacôme Rupin, Député de la 7ème circonscription de Paris (IVe en totalité, XIe et XIIe en partie) et candidat à la mairie du nouvel arrondissement Paris-centre, réagit à notre article sur la statégie nationale de déconfinement conduite par Jean Castex auprès du Premier ministre. Nous publions sa déclaration ci-dessous. N'hésitez pas à faire part de vos commentaires :

     

    Cher Gérard Simonet,

    Merci pour votre contribution [de vos associations, NDLR]. Je partage l'idée que nous devons avoir une attention spécifique sur la reprise des rassemblements de publics. La priorité est de s'assurer que les mesures barrières puissent être effectivement appliquées et je suis d'accord avec vous sur le fait que cette réouverture ne pourra pas se faire sans restriction. Je crois qu'il faut discerner les dispositions pour des raisons sanitaires et le respect des règles en terme de nuisances qui ont pu être observées par le passé.

    L'enjeu de la réouverture des établissements recevant du public est double : économique et sanitaire. Autrement dit nous ne pouvons pas attendre que le virus ne circule plus pour que les commerces reprennent. Il faudra donc, le moment venu, être en mesure d'assurer que les établissements qui ouvriront mettront en place très fermement les mesures barrières pour protéger les clients et les employés.

    Je serai très attentif aux solutions qui seront proposées pour faire face à ces risques.

    Je vous souhaite bon courage pour la suite du confinement,

    Bien cordialement,

    Pacôme Rupin

     

  • Louvre musée pyramide foule 18 08 19La pyramide du Musée du Louvre (2019)

     

     

    Nous avons annoncé sur ce blog dans un article du 7 avril 2020 notre souhait de rencontrer pour un entretien le Haut-Fonctionnaire Jean Castex, chargé auprès du Premier Ministre de la "Mission Nationale de Conduite du Déconfinement". 

    Nous avons préparé à la demande de son cabinet une note synthétisant nos réflexions sur le sujet. Son contenu est appelé à alimenter concrètement les réflexions engagées sur les modalités du déconfinement.

    Gérard Simonet

     

    Note de synthèse de notre collectif d'associations

    à l'attention de M. Jean Castex  et la

    Mission Nationale de Conduite du Déconfinement

     

    Lieux publics et lieux recevant du public : la levée des mesures de restrictions n’est pas à l’ordre du jour à Paris

     

    Une étude épidémiologique réalisée par l'Institut Pasteur en collaboration avec Santé Publique France et l’Inserm a été mise en ligne le mardi 21 avril . D’après ses résultats, ce sont moins de 6 % de la population française qui auront été en contact avec le coronavirus SARS-CoV-2 le 11 mai prochain.

    La diffusion de l’infection sera donc très loin des 70 % nécessaires pour obtenir une protection collective par la seule immunité de groupe . Cette prévision confirme la pertinence de la politique de prévention mise en œuvre par le gouvernement mais aussi la gravité de la menace qui continue de peser sur le pays.

    Comme chacun le sait désormais, c’est grâce aux mesures de restrictions que la mobilisation du système de santé français a porté ses fruits. Le respect des gestes barrières, les restrictions appliquées aux activités non-essentielles, la limitation drastique du nombre des déplacements, l’interdiction des rassemblements, ainsi que le confinement des personnes, toutes ces mesures se sont conjuguées pour réduire la propagation d’un virus particulièrement dangereux.

    Pour prendre connaissance de la lettre dans son intégralité, cliquez dans le texte ci-dessous

    (suite…)

  • Berlin

     

    "Si on ne savait pas que le COVID 19 sévit, on pourrait croire à une journée normale dans les parcs berlinois. Entre les joggeurs et cyclistes habituels, de jeunes parents promènent leurs poussettes, d’autres font des exercices ou jouent au ping-pong. On voit même les premiers bateaux gonflables voguer sur la Spree, annonçant comme chaque année l’arrivée des beaux jours." 

    C'est ainsi que s'exprime Celia Maury, "Go-To-Market Strategist", une française habitant en Allemagne depuis près de 10 ans et travaillant dans le domaine de la santé, dans une longue tribune qui compare la situation en France et en Allemagne. Elle s'étonne de bilans sanitaires radicalement différentes de part et d’autre du Rhin, avec 108.847 cas et 17.920 morts en France, contre 135.843 cas pour 3.890 morts en Allemagne.

    On observe 4,5 fois moins de morts en Allemagne ! A quoi est-ce dû ?

    Celia Maury nous livre une analyse approfondie des différences entre les deux pays en matière de structures, de démographie, de prévention, de gestion, de comportement et de mentalités. Sans oublier la densité de population qui est très élevée à Paris et l'existence pour chacun de nos deux pays d'un art de vivre différent.

     

    "On a en Allemagne au niveau de l'Etat un processus décisionnel collégial

    et incluant, basé  sur le compromis et la discussion, là où le système

    français est centralisé et top-down”.

     

    L'article nous est proposé par un de nos lecteurs, Claude Broussy, qui bien que français s'est toujours intéressé comme Celia Maury, à l'Allemagne, son peuple, ses institutions, sa culture mais aussi son économie et son système de santé. 

    Nous vous proposons d'accéder à l'article in extenso. Il n'est pas question avec Celia Maury de polémiquer sur les mérites et les faiblesses de nos deux pays pour discréditer l'un ou l'autre mais de livrer une analyse objective de la situation. Elle n'en est que plus intéressante…

    GS

     

  • Castex jean FR3Jean Castex (Photo France 3 Occitanie)

     

     

    Jean Castex est Maire de Prades (Pyrénées Orientales), la ville du Maître catalan du violoncelle Pablo Casals. Issu de la droite, il a été réélu aux dernières municipales avec le score élogieux de près de 76 %. Le gouvernement par la voix du Premier Ministre Edouard Philippe, a annoncé le jeudi 2 avril sur TF1 qu'il sera chargé de la "coordination d’un groupe de travail interministériel pour réfléchir à la stratégie de déconfinement". Haut fonctionnaire, élu local, énarque… L'homme semble avoir toutes les caractéristiques requises pour mener à bien cette tâche. Il connait nos institutions, notamment celles qui touchent à la Santé.

    Des associations parisiennes militent depuis 2010 sous l'étiquette "Vivre Paris !" pour le respect de l'espace public, la maitrise du tourisme festif, le contrôle de la consommation nocturne de boisssons alcooliques, la régulation du cadre de vie des espaces ouverts, le droit à la tranquillité et au sommeil des habitants. Ces associations souhaitent partager avec ce haut fonctionnaire leur analyse de la situation et leurs recommandations pour l'avenir.

    Cox attoupement square ste croix 29 03 14 à 20h45

    Jean pierre timbaud soirée privée sept 2012

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Rassemblements nocturnes et alcoolisation dans les IVe et  XIe arrts….

     

    Il n'est pas question de s'acharner sur des établissements à terre aujourd'hui, condamnés avec le confinement à fermer leurs portes, et d'exploiter dans notre rhétorique les aberrations constatées et dénoncées hier, notamment les rassemblements de foules de consommateurs à l'intérieur, sur les trottoirs et sous les fenêtres des habitants qui ont vécu l'enfer de nuits sans sommeil. Peut-être fallait-il que ces excès se produisent et se révèlent pour que les yeux se décillent ?

    Nos amis du XIe arrondissement très affectés par les méfaits des activités festives nocturnes et de l'alcool s'expriment en ces termes sur le sujet :

    "Citoyens engagés, responsables associatifs, nous sommes des observateurs avisés et modérés, constants (nous travaillons dans la durée, depuis plus de dix ans), raisonnablement objectifs (sensibles à ce qui relève de l'intérêt général qui est notre unique boussole), nous représentons la fameuse "société civile" qui ne s'exprime que très rarement, et trop souvent dans des sondages d'opinion aux questions généralement biaisées. Nous sommes reconnus en tant que tels par un grand nombre des décideurs."

    A ce titre, nous les rejoignons pour nous exprimer auprès de Jean Castex sur les enjeux des modes de déconfinement dans nos quartiers caractérisés par une surpopulation, l'indiscipline des exploitants et des consommateurs, une certaine discordance dans l'attitude des autorités : préfecture de police et mairie de Paris. Nous craignons un encouragement au laxisme, un manque d'effectifs de contrôle, le rejet social des mesures de déconfinement, leur mauvais décodage par les populations, la difficulté de leur mise en œuvre réelle, et pour finir les résistances à l’application d'une politique efficace de déconfinement avec un risque d'échec et de rebond dévastateur.

    Il est conseillé à ce propos de s'inspirer des expériences de pays voisins qui travaillent sur des modes de sortie du confinement qu'ils ont eux-mêmes instaurés (Italie, Autriche, Allemagne, Espagne, Danemark …)

    Nous voulons quant à nous que la sortie du confinement réussisse. Nous sommes demandeurs d'une visio-conférence entre des représentants de nos associations de notre mouvance "Vivre Paris !" et Jean Castex, pour nous en entretenir.

    Vivre le Marais ! Vivre Paris-centre !

     

  • Verrerie tags

    Décor sinistre sur ce mur de la rue de la Verrerie, tout proche de la jolie placette du Bourg Tibourg (IVe)

     

     

    Nous avons demandé aux candidats principaux à la mairie de Paris de se prononcer sur les moyens d'éradiquer le fléau que constitue les tags à Paris et l'affichage sauvage. Ariel Weil et Pacôme Rupin, au titre de Paris-centre, se sont déjà prononcés ; voici la réponse d'Aurélien Véron qui conduit la liste Rachida Dati pour Paris-centre :

     

    La propreté de nos rues est un élément crucial dans le quotidien des Parisiens. Elle est d’autant plus importante que nous avons la chance d’habiter les arrondissements parmi les plus riches de Paris en termes de patrimoine historique. Le Marais est l’un des plus vieux quartiers de Paris, et aussi l’un des plus visités. Son esprit village, malheureusement affaibli par l’arrivée progressive des grandes chaines, est encore bien présent. Il souffre hélas d’une malpropreté indigne de la beauté et du prestige de nos rues et de nos bâtisses.

    Les tags ou créations murales peuvent être de vraies œuvres d’art et embellir une rue. Mais soyons réalistes. Ce sont le plus souvent de simples graffitis ou affiches qui enlaidissent nos quartiers. De plus, le tag appelle le tag. Plus nos murs sont dégradés, plus les tagueurs taguent. C’est un cercle vicieux qu’il faut arrêter dès le début.

    La première mesure freinant ces dégradations est l’éducation. Nous travaillerons avec nos écoles pour éduquer les jeunes générations au respect de leurs lieux de vie, pour leur faire connaître et aimer leur quartier. L’amour de son quartier est le premier motif de respect.

    La seconde mesure consiste à réprimer sévèrement les tagueurs. Rachida Dati a prévu la création d’une vraie police municipale armée et formée. Elle sera très présente sur le terrain et disposera des historiques d’incivilités et d’agressions. Le Marais sera couvert pour empêcher qu’il soit souillé ou que certaines rues se transforment en coupe-gorge. Cette police complètera la police nationale et sera pilotée par chaque mairie d’arrondissement. Elle aura notamment la charge de sanctionner toutes les incivilités.

    Nous triplerons les caméras de vidéosurveillance et ferons appel aux outils de ville connectée pour optimiser la lutte contre ce type de dégradations volontaires. Nous poursuivrons avec fermeté les marques faisant leur promotion par des affiches sauvages. Nous réfléchissons à développer les Travaux d’Intérêt Général afin de faire nettoyer les dégradations par leurs auteurs afin de leur proposer une peine alternative dans une perspective éducative.

    Une fois le tag réalisé, nous arrivons à la troisième mesure. Nous réorganiserons le service de la propreté et le rassemblerons sous l’autorité d’une seule direction afin d’en améliorer le management. Actuellement les services de propreté souffrent de démotivation, d’absentéisme, et d’une mauvaise organisation. Chaque mairie d’arrondissement pilotera la propreté au niveau de son arrondissement. Cela nous permettra de déployer des brigades de propreté afin de faire effacer rapidement les dégradations constatées.

    Croyez en notre ferme volonté de mettre en action ces trois axes dès notre arrivée à la tête de la mairie.

    Aurélien Véron

    Candidat Paris-centre

     

  • Temple bm

    Carrefour Temple/Blancs-Manteaux (IVe)

     

    Jérôme se trouvait là vers 23h30 dimanche soir 2 mars, rue des Blancs-Manteaux. Il nous raconte : "J'ai vu surgir rue du Temple une vingtaine de Black-Blocs, tout de noir vêtus, cagoulés, avançant à vive allure et jetant sur la chaussée trottinettes et vélos, renversant les poubelles et hurlant "Antifa !", taguant rideaux métalliques et murs. Les passants se cachaient effrayés, les personnes dans les bars se demandaient ce qui se passait. Les rues du Temple et des Blancs-Manteaux avaient un air du Berlin des années 30. C'était effrayant !"

    "La police a surgi une minute après à toute vitesse, recherchant le groupe, sirènes hurlantes, dans une course poursuite. J'ai pris la rue des Blancs-Manteaux. Ils me suivaient. Puis ils ont traversé la rue des Archives et continué dans l'autre section de la rue des Blancs-Manteaux en direction de la rue Vieille du Temple. J'ignore ce qu'ils ont fait ensuite"

    Bm pecquayRues des Blancs-Manteaux et Pecquay (IVe)

     

    Selon d'autres sources, ils étaient 12. La police en a interpelé 4 qui ont été mis en garde à vue.

    Nous sommes nombreux à constater une recrudescnce des actes d'incivilité la nuit le long de rue du Temple jusque dans le IIIe. Il y du trafic de stupéfiants dans l'air et des mini-markets qui n'ouvrent que la nuit pour fournir en alcool ceux qui veulent boire. Il s'ensuit des désordres avec des hurlements et des rixes au petit matin. Les riverains sont de plus en plus nombreux à souhaiter une surveillance accrue avec des caméras et la présence visible d'agents de la force publique.

    Un arrêté de la préfecture interdisant la vente à emporter et la consommation d'alcool sur ce secteur sensible ne serait pas inutile. Il est étrange qu'aucun de nos candidat aux élections municipales n'y ait songé… Mais il n'est pas trop tard !

    On a une pensée aussi pour celles et ceux, des apprentis sorciers, qui ont œuvré avec acharnement depuis 2014 pour développer les activités nocturnes festives en sachant que les forces de sécurité sont réduites ou absentes et que la nuit et l'obscurité sont complices des exactions en tout genre qui s'y produisent.

    GS

     

  • 4 filsMur-pignon 16 rue des Quatre-Fils. Déjà deux semaines de présence ! (Photo VlM)

     

    Après Anne Lebreton  (liste Cédric Villani) et Ariel Weil (liste Anne Hidalgo), Pacôme Rupin, candidat Paris-centre aux côtés d'Agnès Buzyn,  nous envoie sa contribution sur la question spécifique des tags et de l'affichage sauvage chez nous et dans Paris. Nous l'en remercions et soumettons intégralement sa réponse à l'analyse et aux commentaires de nos lecteurs :                                

     

    Monsieur le Président,

    Vous trouverez ci-dessous ma réponse à votre article du 24 février dernier.

    L'état de nos rues est indigne de Paris. Ce n'est pas pour rien que la propreté, avec la sécurité, est la préoccupation majeure des Parisiens pour cette élection. Avec Agnès Buzyn, nous voulons changer en profondeur l'organisation des services de propreté mais surtout arrêter avec l'impunité qui règne aujourd’hui.

    Premièrement, nous serons intraitables sur les sanctions. Nous créerons une vraie police municipale, formée et armée, afin qu'elle fasse respecter toutes les règles sur l'espace public. La réforme du statut de Paris demandée par Anne Hidalgo a été une erreur. Le transfert d'une partie des compétences de la Préfecture de Police vers la Ville de Paris n'a fait qu'empirer la situation, puisque la Ville ne dispose pas d'une véritable force de police et a donc été incapable de sanctionner efficacement les délits. Nous multiplierons aussi par trois le nombre de caméras de vidéosurveillance, notamment dans les rues qui font le plus l'objet de dégradations, afin de systématiquement poursuivre leurs auteurs.

    Deuxièmement, nous répondrons au manque de réactivité des services. Nous mettrons en place des « managers de rue » qui seront en relation constante avec les riverains et les commerçants pour identifier le plus rapidement possible une dégradation et demander sa réparation dans la journée par le service compétent. Un tag ou une affiche enlevé dans la journée, c'est le bon moyen de dissuader l'auteur de réitérer. Cette réactivité sera possible aussi par la décentralisation des services de propreté sous la responsabilité directe du Maire de secteur. Ce n'est pas normal que les services répondent à des grandes directions de la Ville de Paris, alors même que ce sont les élus de terrain qui doivent assumer la situation vis-à-vis de la population. Ce sera donc au pouvoir politique de proximité de mettre en place un service de nettoyage efficace et réactif contre les tags et l'affichage sauvage.

    Vous pouvez compter sur mon volontarisme pour rendre à nos rues leur élégance et pour rendre aux habitants le plaisir de déambuler dans leur quartier.

    Pacôme Rupin
    Candidat à la Mairie de Paris Centre
    Liste Ensemble pour Paris avec Agnès Buzyn

     

  • Tags chapon temple 24 02 20

    État lamentable des murs de deux pignons rues du Temple/Chapon (IIIe) (Photos VlM)

     

     

    Nous venons de nous en expliquer avec l'Agence France Presse qui enquête sur la perception qu'ont les parisiens de l'état de la saleté à Paris, une prise de conscience qui est en train de se répandre comme une trainée de poudre jusque dans les rédactions étrangères, à l'occasion des élections municipales. La découverte de rats dans les lieux publics à Paris avait démarré de façon similaire il y a trois ans. Nous sommes à la veille de vivre le même syndrome….

    Dans mon entretien avec la  journaliste de l'AFP j'ai insisté pour que le sujet ne serve pas de prétexte à une joute dérisoire entre le pouvoir en place à la mairie de Paris et les mouvements politiques qui ambitionnent de prendre sa place. Il ne suffit pas de clamer : priorité à la propreté ! il faut d'abord comprendre comment la saleté est perçue et répondre aux attentes des parisiens autrement qu'en promettant d'augmenter les budgets.

    Il faut avant  tout admettre que la perception de la saleté, ou du sentiment de saleté, est essentiellement le résultat d'une ambiance, largement conditionnée par l'état du contexte environnemental, le sol bien sûr mais aussi les murs, les rideaux métalliques des commerces, les portes et ouvertures d'immeubles et aussi le mobilier urbain (bancs publics, parcmètres, armoires et boitiers électriques, plaques de rues, poteaux et potelets, boites aux lettres de la poste…).

    Les tags et l'affichage sauvage règnent en maitre sur ce paysage urbain. Ils créent un sentiment à la fois de saleté et d'angoisse car il y de l'agressivité dans les visuels utilisés. L'approche des élections fait que des efforts sont visibles dans le traitement de portions de rues (ex. Quincampoix), tant pour l'effacement des tags que pour l'enlèvement des affiches sauvages mais on sent bien que la Ville est débordée par l'ampleur du phénomène. 

    C'est en pleine conscience de cette réalité que nous avons demandé aux gestionnaires de la Ville et à ceux qui sont candidats pour exercer à leur place cette responsabilité de proposer un plan d'action. Nous l'avons résumé ainsi dans un article précédent : "mettre en place et implémenter (*) un plan qui traite le problème dans l'ensemble de ses composantes : éducation, propagande, fournisseurs des peintures et des encres, surveillance (agents et vidéo), sanctions (dispositif législatif), promotion d'un "street art" spontané mais régulé, espaces réservés…."

     

    Tags la poste archives

    Message d'accueil des clients de la poste 67 rue des Archives (IIIe)

     

    Nous relaierons leur réponse dans ces colonnes.

    A ceux qui pensent que c'est impossible nous répondons qu'alors on n'a pas besoin d'eux. A une époque où on se prépare à aller sur Mars il n'est pas admissible de baisser les bras devant un problème aussi trivial.

    Quant à ceux qui resteraient courageusement muets et ignoreraient notre appel, ils courent le risque que notre bulletin de vote tombe ailleurs que dans leur escarcelle !

    Gérard Simonet

     

    (*) Implémenter : effectuer l’ensemble des opérations qui permettent de définir un projet et de le réaliser, de l’analyse du besoin à l’installation et la mise en service du dispositif.

     

  • Remy-leleu raphaëlle 17 02 20Raphaëlle Remy-Leleu, tête de liste Europe Ecologie les Verts pour Paris-centre (Photo VlM)

     

     

    Nous avions rendez-vous avec David Belliard, candidat à la mairie de Paris et Raphaëlle Remy-Leleu, candidate à la mairie de Paris-centre sur une liste où figurent en 2ème et 3ème positions Jacques Boutault, l'actuel Maire du IIe et Corine Faugeron, Adjointe au Maire du IVe.

    David Belliard s'est fait excuser, quelques minutes auparavant, pour un empêchement personnel. Raphaëlle nous attendait dans un café au carrefour des rues du Temple et Pastourelle, en plein cœur du IIIe.

    Curieusement, la candidate à la nouvelle mairie n'a pas été sélectionnée parmi celles qui militent de longue date. Nous avons appris notamment que Laurence Hugues qui a défendu l'écologie dans le IIIe depuis le début des années 2000 s'apprête à quitter Paris pour se mettre au vert dans la France profonde.

    Agée de 28 ans, Raphaëlle Remy-Leleu n'a ni l'apparence d'une idéologue ni le discours. En cela, elle tend à se démarquer de l'attitude qu'on prête assez souvent aux membres de son parti à qui on reproche les certitudes et les rigidités. Elle annonce d'emblée par exemple qu'elle ne connait rien du dossier énergétique. L'énergie est pourtant la clé de voute de la démarche écologique. Dégagée de ce corset, l'essentiel des positions qu'elle affiche deviennent pour nous des évidences.

    Elle est donc contre la densification de Paris, contre la "bétonisation", contre les tours mais pour la prise en compte des difficultés de logement des classes modestes et moyennes : "L'idéal n'est pas de construire mais de recenser les espaces vides et d'en optimiser l'usage". Elle dénonce "l'écologie de la jardinière" en fustigeant ces plantations qui ont fleuri autour de nous ces dernier temps, et prône une "écologie de la pleine terre".

    La propreté pour elle découle des choix d'urbanisme et de l'habilité à réduire les déchets notamment organiques. C'est un peu court évidemment… Elle plaide à ce propos pour une véritable décentralisation des responsabilités vers les Maires d'arrondissements. Un sujet sur lequel nous considérons qu'une grande prudence s'impose car il n'y a pas que des avantages à  morceler Paris.

    Dans la mesure où elle évacue le sujet de fond qui est la transition énergétique et tout ce qui en découle, nous ne pouvons qu'être à peu près en phase sur les autres sujets : place de la moto à Paris (qui doit payer le stationnement comme tout le monde et en finir avec les nuisances sonores), maitrise des dépenses et réduction de la dette sans accroissement des impôts, encadrement du communautarisme, lutte contre l'hyper-tourisme, mesures municipales d'incitation et d'accompagnement au retour de logements vacants vers la location…

    Une idée saillante tout de même : la création d'un réseau vélopolitain de boucles cyclables autour de Paris. La "Marguerite du Vélo…"

     

  •  

    Quincampoix détagage 18 02 20

    Services de la mairie à l'œuvre le 18 février matin rue Quincampoix (IVe) (Photo VlM) 

     

     

    Il y avait quelque chose de dérisoire et d'attendrissant dans ce spectacle de la rue Quincampoix. Des immeubles, des devantures, des portes en bois, des volets roulants métalliques enlaidis par les tags d'un côté, deux agents de la mairie de Paris en tenue de travail à l'œuvre avec de piètres outils face à toute cette misère.

    On voit celui de droite s'appliquant à effacer une inscription à l'encre noire sur une porte en bois verni. Une porte élégante au demeurant à l'image de l'architecture XVIIIème siècle de l'immeuble. Il lui aura fallu une heure d'efforts pour réparer ce qu'un vandale a mis 10 secondes à commettre. Un saguoin qui est bien capable de revenir et de renouveler son geste avec la complicité de la nuit.

    En parcourant la rue du nord vers le sud, on se rend compte que les services de nettoyage sont intervenus de façon régulière sans parvenir à suivre le rythme de ceux qui salissent et dégradent. Ils n'ont pas besoin d'aller très loin d'ailleurs pour se ravitailler : un magasin au 42 de la rue à l'enseigne de "Maquis' Art Shop" propose sur Internet bombes peinture, marqueurs, encres…. pour graffiti. Peut-être décideront-ils prochainement d'ajouter à leur catalogue l'enlèvement des tags, à l'image de ce truand au Far-West qui pillait les banques et leur envoyait ensuite ses représentants de commerce pour leur vendre des coffres-forts.

    Nous sommes en plein délire et Paris n'est pas la seule ville concernée. Nous ne cessons pas de le dire et de l'écrire, l'état de nos façades et du mobilier urbain vandalisé par des songe-creux crée ou renforce ce sentiment de malpropreté que les parisiens exhalent par tous leurs pores et expriment dans toutes les enquêtes d'opinion. 

    Nous renouvelons notre recommandation du 9 février : de notre point de vue, il est nécessaire de mettre en place un plan d'action qui traite le problème dans l'ensemble de ses composantes : éducation, propagande, fournisseurs des peintures et des encres, surveillance, sanctions (dispositif législatif), promotion d'un "street art" spontané mais régulé, espaces réservés… Il s'agit d'un beau projet pour ceux qui affirment aimer Paris et vouloir adoucir le paysage de ses rues.

    GS