Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

  • Parvis weilDiscours sur le parvis du Maire du IVe arrondissement Ariel Weil (photos VlM)

     

     

    Face à une assistance importante, ce vendredi 16 novembre 2018 à 10h00, la Maire de Paris Anne Hidalgo a inauguré le parvis devant l'école des Hospitalières Saint-Gervais, qui prend le nom désormais de "Parvis des 260 Enfants", en mémoire des 260 enfants juifs garçons et filles déportés au début des années 40 et morts à l'aube de leur vie.

    Parvis foule

     La foule sur le  parvis

     

    On a croisé et salué dans l'assistance au-delà des officiants, Pacôme Rupin député du IVe, Vincent Roger, Chef de l'opposition à la mairie du IVe, Pierre Aidenbaum, Maire du IIIe, Anne Lebreton, Adjointe LREM au Maire du IVe, Isabelle Knafou, directrice de cabinet du Maire.
     
    Cette  cérémonie d'hommage aux enfants disparus a été marquée par des discours, des évocations et des chants qui sont allés droit au cœur des participants. 
     
    GS
     
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    Bus 29

    Le bus 29 au carrefour rue des Quatre-Fils/Archives (IIIe), le long du Musée de la Chasse et de la Nature (Photo VlM) 

     

     

    Une plainte du responsable de la ligne 29 à la RATP, Lucas Leseurre, vient de traverser le ciel des transports en commun comme un éclair. Dans un message adressé au Commissaire central du IIIe, au chef de la subdivision-centre de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection – mairie de Paris) et au Maire-Adjoint de Paris en charge des déplacements et de la voirie Christophe Najdovski, il annonce que la ligne 29 "a repris son itinéraire habituel mais que depuis le 8 Janvier, 180 passages environ ont été supprimés (déviation du Marais par République) suite au blocage de la rue des Haudriettes".

    Il affirme que "cette situation est pour leurs voyageurs et leur contrat Île-de-France Mobillités inacceptable et ajoute que la RATP demande "qu'une solution pérenne soit trouvée pour que l'exploitation cesse d'être perturbée".

    De quoi s'agit-il ?

    Un Monop' est installé depuis huit ans au 5 – 5bis rue des Haudriettes (IIIe). Il nous est agréable de préciser que les relations qu'il entretient avec les riverains sont de bonne qualité. Ainsi a-t-il tenu compte de nos observations à propos de ses enseignes et de son éclairage. Disposer d'un commerce de détail dans ce secteur, à mi-chemin entre Bretagne et Rambuteau, est une facilité que beaucoup d’entre nous apprécions.

    Il génère des nuisances cependant. Plusieurs camions de gros calibre viennent livrer chaque jour. Les services de la voirie ont décidé il y a un an de "sacraliser" un espace livraisons à hauteur du n° 2 de la rue. La place n'est pas toujours libre en dépit de cette mesure et les chauffeurs-livreurs trouvent le trajet entre l'espace et le magasin beaucoup trop long pour les dizaines de palettes qu'ils doivent trimbaler. Résultat : ils arrêtent le camion en pleine voie devant la porte du magasin. Les véhicules s'entassent derrière et parmi eux, trop souvent, le bus de la RATP.

    Le conducteur du bus 29 a donc pris l'habitude, quand il sait qu'on est à l'heure de pointe (06h30 – 07h30) de se dérouter de son parcours en empruntant un cheminement par République. Les usagers du bus l'attendent vainement aux arrêts.

    En cédant devant les exigences d'un commerce privé, on est très loin de respecter l'obligation de service public que la RATP doit assumer.

    Que peut-on faire ?

    De leur côté, les forces de l'ordre se défendent en rappelant que des instructions fermes ont été données aux agents pour qu'ils verbalisent les stationnements indus. Son Directeur Matthieu Clouzeau donne des chiffres :"au cours des 6 derniers mois, nous avons dressé 2 verbalisations de camionnettes en arrêt pleine voie et 174 PV à des véhicules stationnés sur l’aire de livraisons…."

    Outre que le chiffre de 2 verbalisations de camions en pleine voie en six mois ne parait pas très tyrannique, il faut se rendre à l'évidence : ce genre de mesures, aussi énergiques soient-elles, ne suffisent pas. La RATP affirme qu'il aurait fallu rapprocher l'aire de livraisons du magasin et, nous ajoutons, exiger du commerçant le renoncement absolu aux livraisons pleine voie. C'est une approche à approfondir mais la zone de livraison ne sera réellement sacralisée que si elle est allouée exclusivement au Monp' avec clé d'accès. Nous croyons savoir que c'est possible sur le base d'un contrat avec la mairie ou la préfecture et le paiement de royalties.

    Est-ce raisonnable ? Nous n'avons honnêtement pas la réponse mais nous comptons sur nos lecteurs pour suggérer une issue là où nous craignons qu'on soit bel et bien dans l'impasse…

    GS

     

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    Berges fréquentées pont neuf 22 02 18 Berges dimanche matin 22 04 18

     

     

     

     

     

     

     

     

    La foule au Pont Neuf, en 2018 et les restes éloquents d'une nuit genre "saturday night fever" en avril 2018  (Photos VlM, cliquer gauche jusqu'à deux fois pour agrandir)

     

    Pour nous faire aimer les berges piétonnes, alors qu'il serait judicieux de mettre en avant leur caractère bucolique, la beauté et la sérénité des lieux et le respect qu'elles inspirent consacré par l'UNESCO, Anne Hidalgo et son Adjoint à la Voirie et aux déplacements, Christophe Najdovski (qu'on a connu mieux inspiré…) nous proposent LA FÊTE pour le 18 novembre.

    Avec l'affiche que nous reproduisons, comme s'il n'y avait pas assez avec le Canal St Martin, ils invitent les parisiens du centre (et d'ailleurs) à montrer ce que ces berges peuvent devenir si la Mairie de Paris s'engage dans ce sens : un espace livré aux marchands, à la consommation d'alcool (et de drogues), au bruit des sonos individuelles et un vaste dépotoir que le spectacle de certains dimanches matin, avant l'intervention coûteuse d'une armada d'agents de la propreté, laisse malheureusement augurer.

    C'est dommage ! Tout le monde n'est pas d'accord avec la politique qui a été conduite sur le réaménagement des Rives de Seine mais il y avait suffisamment d'avis favorables pour que l'opinion finisse par y adhérer. Pourquoi gâcher cette perspective en organisant dès maintenant ce que nous ne voulons pas voir arriver ?

     

      Berges

     

    Vous nous invitez à la fête, nous resterons chez nous à l'abri de nos fenêtres à triple vitrage. Mais nous ne désespérons pas que notre message soit entendu pour que la voix de la raison, celle des riverains et de ceux qui ont fait de ce site leur lieu de promenade favorite soit entendues.

    Gérard Simonet

     

  • Gaspillage-2

     

     

    On s'est souvent référé à la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 pour obtenir que la Mairie de Paris rende accessible sous forme électronique le montant des subventions attribuées aux associations. Le phénomène qui revêt à Paris une envergure considérable peut être suivi en consultant chaque mois l'ordre du jour du conseil de Paris mais outre que l'information est ainsi morcelée, elle ne permet pas le traitement automatique des montants par bénéficiaires.

    Ne voyant plus paraître ces déclarations sur le site de la mairie de Paris, nous avons consulté les services de la préfecture de Paris-Île de France pour avoir des explications. Voici ce qu'elle nous répond :

     

    L'article 18 de la loi n°2016-1321 du 7 octobre 2016 est venu apporter des modifications aux dispositions relatives à la communication sur les subventions versées aux associations et fondations. L'article 18 précise en effet, dans son alinéa 2 que : « L'autorité administrative … qui attribue une subvention dépassant le seuil mentionné au quatrième alinéa du présent article rend accessible, sous forme électronique, dans un standard ouvert aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé, les données essentielles de la … subvention,

    Ce seuil ayant été fixé à 23 000 €, seules sont déclarées les subventions faisant l'objet de conventions …. supérieures à ce seuil.

    Par ailleurs, l'article 5 vient abroger le décret n°2006-887 du 17 juillet 2006 relatif à la publication par voie électronique des subventions versées aux associations de droit français et aux fondations reconnues d'utilité publique.

    A noter enfin que la liste des subventions octroyées par la Ville de Paris figure sur le site OPENDATA à l'adresse suivante. Cette liste comprend également, on apprécie le geste, les subventions au-dessous du seuil de 23 000 € :

    https://opendata.paris.fr/explore/dataset/subventions-versees/information/

     

    Conclusion : il y a encore de beaux jours pour cette pratique, trop souvent laxiste et clientéliste, et personne dans le personnel politique ne semble vouloir s'y attaquer !

    JCT

     

     


  • Préfecture police font wallace 11 05 12
    La préfecture de police de Paris, boulevard du Palais (IVe), semble quelques fois bien fragile face aux nuisances organisées

     

      

    Il s'agit une fois de plus du Who's, extension sur la rue Pierre au Lard de l'établissement exploité par la SAS Moovment dont l'entrée principale est au 14 rue St Merri (IVe). Les conflits pour tapage nocturne, dont les plaignants sont les habitants de l'immeuble social Paris-Habitat du 16 rue St Merri, et ceux des rues qui bordent la rue Pierre au Lard, dont les entrées sont au 12 rue St Merri et au 24 rue du Renard, durent depuis neuf ans…

     

    Pierre au Lard 2

    Ces riverains ont atteint le comble de l'émotion en apprenant ces jours-ci que la préfecture de police de Paris, qui jusque là avait refusé l'autorisation de nuit, venait de l'accorder pour un mois suivi de trois mois "à l'essai" en quelque sorte. La Commissaire centrale, le Maire du IVe Ariel Weil et, si on l'en croit, l'Adjoint d'Anne Hidalgo à "la Nuit" Frédéric Hocquard, avaient émis un avis défavorable.

    Ce n'est pas tout : dans une lettre du 31 décembre 2009 (voir pièce jointe), adressée à Gérard Simonet, président de "Vivre le Marais !", le Directeur de cabinet du Préfet de police Renaud VEDEL nous informait que la demande de l'exploitant de transférer sa licence IV de la rue St Merri à la rue Pierre au Lard, en zone protégée du fait de la présence d'une école, avait fait l'objet d'un rejet de la part du Procureur de la République. Il ajoutait que :"Si l'Administration ne peut interdire à M. HERVE [gérant de la SAS Moovment et du COX – NDLR] de développer un projet commercial sur ce site, celui-ci ne peut être un débit de boissons, partant une discothèque".

    M. VEDEL rappelait aussi dans sa lettre que des travaux d'aménagement avaient été entrepris en dehors de toute autorisation d'urbanisme et qu'un procès-verbal avait été dressé par les agents de la mairie de Paris. On précise que par la suite les demandes successives de permis de construire ont été annulées par le Tribunal Administratif sur intervention du collectif d'habitants et que les travaux qui se sont déroulés pendant l'été 2018 pour préparer l'ouverture n'ont fait l'objet d'aucune déclaration d'urbanisme.

    Ce qui s'est imposé comme la Loi, une décision de la justice en 2009, reprise par l'administration de la police, peut-il se voir remis en cause en 2018, alors que le cadre de l'affaire est le même et que plusieurs procédures administratives et judiciaires sont en cours qui attestent de la volonté des riverains de réagir et de se défendre contre l'atteinte à leur tranquillité et à leur droit au sommeil ?

    Ces questions s'adressent au cabinet du Préfet de police actuel Michel Delpuech. L'association et le collectif "Pierrre au Lard" veulent des explications, des assurances et demandent à être reçus par le Directeur de cabinet en charge du dossier, Matthieu Garrigue-Guyonnaud. 

    Le collectif Pierre au Lard

     

  • Vartan weilRencontre entre le Maire du IVe Ariel Weil et Vartan Berbérian, l'inventeur de la boule de pétanque "professionnelle" normalisée

     

     

    En plein mois d'août, un moment où la pétanque bat son plein, et pas seulement en Provence, Vartan Berbérian nous informait depuis sa retraite de la Côte d'Azur du dépôt d'un nouveau brevet sur la fabrication des boules de pétanque.

    Il s'est pointé à la mairie avec trois de ses boules, finement usinées et décorées, et son tir est un carreau. Ariel Weil est convaincu de l'intérêt de promouvoir la pétanque, sport éminemment méridional, à Paris et pourquoi pas sur les berges… A l'horizon 2024, il se déclare prêt à agir aux côtés de Vartan et de ses amis pour qu'une discipline "pétanque" soit créée au Jeux Olympiques. Vartan n'a aucun doute sur le fait qu'il s'agisse d'un sport au même titre que le tir à l'arc par exemple car sa pratique implique concentration et adresse.

     

  • Berges rive droite pont marie 01 06 17
    Berges rive droite au Pont Marie. Calme et méditation face à l'Île Saint-Louis

     

     

    Beaucoup vont dire que la justice a été bafouée, puisque bien que l'arrêté de piétonisation des berges ait été rejeté deux fois en première instance et en appel par le Tribunal Administratif, la Maire de Paris Anne Hidalgo vient d’annoncer aux parisiens qu'en application d'un tout nouveau jugement les berges sont définitivement réservées aux piétons et aux circulations douces.

    La contradiction n'est qu'apparente et souligne qu'il n'y pas de justice absolue mais une justice relative. Dans cette affaire, pour son premier arrêté la Maire avait choisi comme fondement de sa décision l'amélioration des chiffres de la pollution. La méthode et les résultats fournis n'ont pas été jugés convaincants par le tribunal. On connait en effet le débat contradictoire qui existe autour de ces mesures que les uns et les autres se jettent régulièrement au visage…

    La Maire a donc choisi un autre fondement, qui avait de plus le mérite de ne pas nécessiter de décision du conseil de Paris : évoquer le classement des rives de Seine au patrimoine mondial de l'UNESCO et plaider que cette distinction n'était pas compatible avec la présence de véhicules motorisés dans le paysage. 

    Sur cette base-là le Tribunal l'a suivie.

    Sur le fond, on sait que le sujet divise même ceux dont on pense qu'ils devraient logiquement le soutenir, à savoir les riverains qui vivent au voisinage de la Seine. Et d'opposer le report de la circulation, dont ils souffrent notamment sur les quais hauts, à l'évaporation partielle du trafic dont se prévaut la mairie, et du raisonnement dans l'abstrait que les difficultés de circulation finiront inévitablement par modifier les comportements de tous les acteurs qui contribuent au respect de l'environnement.

    Loin de moi l'idée de me livrer à des comparaisons qui apparaîtraient saugrenues mais Albert Einstein a publié sa théorie de la relativité sur des supputations qui avaient le mérite de la logique, de la raison et de la beauté. C'est par la suite qu'il s'est appuyé sur des expériences qui en ont confirmé la pertinence. Des expériences dont la dernière sur les ondes gravitationnelles a eu lieu 100 ans après, en 2016 !

    Qu'en est-il réellement ? Bien malin qui peut le dire. Nous continuons cependant à faire le constat que la baisse du nombre de véhicules dans nos quartiers est une réalité et que toute mesure qui vise à réduire le nombre de véhicules thermiques (autos, camions, motos) contribue à l'amélioration de l'air que nous respirons et va ainsi dans le sens de l'Histoire. Une Histoire qui portera un jour un jugement définitif et absolu. Soyons patients !

    Il est amusant à ce propos de se dire que la Maire de Paris vient de faire un cadeau à ses opposants politiques. Chacun y allait de ses déclaration d'une bouche imitant le derrière des poules pour expliquer ce qu'ils feraient s'ils prenaient le pouvoir. Il leur suffit maintenant de répondre que la justice s'étant prononcée, ils regrettent de ne pouvoir revenir en arrière en affirmant bien sûr qu'ils s'y seraient pris autrement s'ils avaient été aux manettes

    Gérard Simonet

     

  • Terrasse carreau du temple 25 10 18

    Une terrasse parmi d'autres au Carreau du Temple (IIIe) où le piéton est déclaré non grata au point qu'il emprunte les pistes cyclables…

     

     

    A l'approche des élections municipales, le débat que nous avons soulevé depuis des années maintenant dans les arrondissements et au sein de la mouvance "Vivre Paris !", auprès de la Mairie et de la Préfecture de police se développe, se structure et s'affirme autant dans ses analyses que dans ses propositions.

    Le magazine d'information hebdomadaire l'Obs (ex Nouvel Observateur) publie une série d'articles signés de la journaliste Véronique Radier sur le thème des nuisances sonores et du retard de Paris sur certaines villes européennes comme Rotterdam, de la confusion entre musique et bruit et de la montée en puissance des défenseurs des riverains qui prônent une démarche rationnelle dans le traitement des conflits de voisinage avec les bars bruyants.

    La création de l'association "Habiter Paris" dirigée par le Dr Bertrand Lukacs est commentée ainsi que ses objectifs.

    De son côté, l'association nationale "60 Millions de Piétons" nous informe des règlements applicables aux engins électriques qui envahissent actuellement les trottoirs : hoverboards, trottinettes électriques, gyropodes, mono-roues". Une bonne nouvelle pour tous ceux qui trouvent désormais dangereux de se déplacer à pieds…

    A lire absolument :

     

     

     

     

  • Mairie IIIe paris centre 17 10 18

    La mairie du IIIe, vue depuis les jardins du square du Temple

     

     

    Enfin vous l'emportez et la faveur du roi

    Vous élève en un rang qui n'était dû qu'à moi (Corneille)

     

     

    C'est en d'autres temps et en d'autres termes ce qu'aurait pu dire la mairie du IVe qui perd la course au statut de mairie du nouvel arrondissement Paris-centre (nom choisi avec 56,7 % des suffrages) au profit de la mairie du IIIe qui s'impose avec une une courte majorité de 50,49 %. Les habitants des quatre arrondissements ont voté et comme on s'y attendait la lutte a été serrée entre ces mairies-là.

    Sur le fond, on n'a pas vraiment compris l'intérêt d'une mesure qui regroupe les quatre premiers arrondissements de Paris. On s'en est expliqué objectivement dans un article précédent. L'équipe municipale de l'Hôtel de Ville met en avant le caractère lilliputien du premier arrondissement  qui ne pouvait pas rester en l'état avec ses 17.000 habitants. Ferdinand Lop, candidat farfelu aux élections présidentielles dans les années 60, n'aurait pas désavoué cette décision lui qui proposait dans son programme la suppression de la voiture de queue dans le métro car c'est la plus bondée…

    En créant un arrondissement de 101.000 habitants, cependant, on met à l'index les VIIIe et VIe qui apparaissent désormais minuscules avec leurs 36.674 et 43.451 habitants (chiffres 2015). Quelqu'un suggérera-t-il qu'on les fusionne pour approcher le chiffre respectable de 100.000 ? C'est le Ve alors qui détonnera avec le chiffre dérisoire de 60.938 habitants… En poursuivant le raisonnement il y a fort à parier qu'on en arrive à ce qu'il n'y ait plus qu'un seul arrondissement à Paris !

    Trêve de persiflage amical, il y avait un enjeu dans cette compétition qui opposait tout autant les mairies, leurs localisations et leurs caractéristiques, que leurs Maires et on aurait pu s'attendre à une forme de combat entre Pierre Aidenbaum qui peut se prévaloir d'un bilan respectable depuis 1995 et entend continuer à jouer un rôle, et Ariel Weil qui est servi par sa jeunesse, son dynamisme, son sens de la communication et la discrétion de son ambition politique. On a guetté ce combat mais reconnaissons qu'on ne l'a pas vu. L'un et l'autre sont restés sur la réserve et ils ont sans doute sauvegardé des avenirs politiques qui demeurent intacts.

    Fidèles à notre engagement de neutralité politique face à la compétition qui s'engage pour la mairie de Paris, nous aurons des entretiens avec eux et leurs concurrents pour faire savoir quelles sont les attentes des citoyens que nous représentons sur les sujets qui nous occupent : défense du patrimoine, résistance aux dérives sur la densification de Paris, tourisme de masse et son corollaire la location saisonnière ; lutte contre le bruit, l'accaparement de l'espace public et le tapage nocturne ; circulation et déplacements, combat pour que Paris n'ait plus à rougir de sa saleté et de ses rats, dénonciation de l'affichage sauvage sous toutes ses formes (qui vont jusqu'au marquage au sol…).

    Il faut absolument que ceux qui briguent le pouvoir et nos suffrages comprennent que Paris ne sera plus Paris si la ville est livrée à la fête débridée d'une déferlante touristique qui menace les sites où se concentrent des éléments importants de notre patrimoine collectif.

    S'agissant de l'emplacement de la mairie du nouvel arrondissement, il convient de rappeler que l'un de nos derniers souverains  a vécu des jours funestes avec sa famille dans la Tour du Temple, là où va se situer l'expression contemporaine du pouvoir populaire, la mairie du IIIe arrondissement qui s'apprête à changer de dimension pour représenter quelque 100.000 administrés .

     

    Temple vue générale enclosL'enclos du Temple, au XIIIème siècle. En haut à droite le palais du Grand Maître (actuellement square du Temple) et dans le fond la Grande Tour (emplacement de la mairie du IIIe)

     

    Cette tour a été sinistre à plus d'un titre. C'était une prison et le petit roi Louis XVII, âgé de 10 ans, y est mort dans des conditions indignes qui n'ont pas honoré la république naissante. On peut être attaché à notre République et reconnaître les sévices qu'elle a commis dans ses débuts en exécutant un roi plutôt débonnaire, une reine qui ne méritait pas la peine capitale et en laissant leur fils mourir, comme le dit Pierre Joseph Desault chirurgien et anatomiste de l'époque, «victime de la misère la plus abjecte, de l’abandon le plus complet, sur un être abruti par les traitements les plus cruels"

      Temple (tour du)

     

    La construction de la Tour et de l'enclos du Temple remonte au  XIIIème siècle. L'édifice comportait une tour principale de 50 mètres de hauteur, la Grande Tour, flanquée de quatre tourelles qui donnaient à l'ensemble l'allure d'un château fort. On peut dire d'elle comme pour la Bastille, que ces édifices avaient un côté patibulaire mais c'étaient des monuments. A ce titre, beaucoup pensent que l'une comme l'autre ajouteraient un attrait à Paris si on les avait conservées. 

    On sait ce qu'il en a été de la Bastille dont il ne reste que quelques pierres. La Tour du Temple a été démolie en 1808 sur ordre de Napoléon car elle était devenue un lieu de pèlerinage pour les royalistes. 

    De l'enclos du Temple et de la grande Tour, il ne reste que des gravures, contrairement au Prieuré Saint-Martin qui est tout proche, le long de la rue Saint-Martin, toujours dans le IIIe, et qui nous offre encore une chapelle, un cloître, un beau réfectoire, une tour d'enceinte à l'angle de la rue du Vertbois et une autre de même facture dissimulée rue Bailly dans les locaux d'une entreprise de matériaux de construction… 

    C'est mentir toutefois par omission que de dire qu'il ne reste rien de l'enclos du Temple : un pan du mur d'enceinte et une portion imposante d'une tour de guet sont dissimulés dans les immeubles existants entre les rues de Picardie et Charlot. On peut voir la tour et son extrados si on s'introduit au 73 de la rue Charlot et son intrados qui sert de banquettes à un café restaurant du 32 rue de Picardie !

    Les habitants des 2ème et 1er arrondissements sont les bienvenus dans le regroupement qui prend le nom de Paris-centre. Notre association, de par son nom, s'adressait plus spécifiquement aux habitants du Marais et par extension aux habitants des IIIe et IVe. Elle a désormais vocation à s'intéresser aussi aux deux premiers arrondissements. C'est pour cette raison et pour réagir aux requêtes des moteurs de recherche sur Internet qu'on  a introduit dans son en-tête le flag "Vivre Paris-centre !".

    Gérard Simonet

     

  • St martin

    Voisinage de la porte Saint-Martin (IIIe) (photo VlM)

     

     

    L'îlot en question est délimité par le boulevard de Sébastopol et la rue Saint-Martin avec une incursion à l'est dans l'impasse de la Planchette, le boulevard Saint-Denis au nord et la rue Papin au sud.

    Depuis longtemps, les riverains se plaignent du comportement des visiteurs du quartier. Voici ce qu'écrit l'un d'eux, président de l'association ARQAM (renaissance du quartier Arts & Métiers) :

    "Comment pouvons-nous accepter des gens en situation illégale qui narguent les policiers quand ils leur demandent leurs papiers pour les verbaliser pour consommation d'alcool dans la rue Saint-Martin et la rue Sainte Apolline en contravention avec l'arrêté préfectoral, qui répondent agressivement aux policiers qu'ils n'ont pas de papier et voient nos policiers qui s'en vont sans insister ?

    La pose d'une caméra permettrait de vérifier instantanément la pertinence de l'appel sur le 17 d'un habitant du quartier pour se plaindre d'un vacarme, d'un trouble à l'ordre public, etc…  L'installation d'une caméra à l'essai par le commissaire central du IIIe Vincent Gorre avait donné de bons résultats. Elle a été retirée depuis mais le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum nous assure qu'il maintient sa pression sur la préfecture de police pour que cette caméra soit enfin inscrite au budget d'investissement de la Ville et installée dans un avenir proche".

      355 rue Saint-Martin et 2 rue Blondel 4 9 2016
    Attroupement nocturne devant le 2 rue Blondel (Photo VlM/MA)

     

     Le fléau qui sévit ici c'est l'alcool et son corollaire la drogue. L'arrêté préfectoral du 16 février 2017 qui visait à limiter sa consommation est annulé pour laisser place à un nouvel arrêté du 9 octobre 2018 qui est plus strict dans sa définition.

    Si le périmètre reste le même, l'interdiction de consommer de l'alcool entre 16h00 et 07h00 est complétée par une interdiction de la vente à emporter de boissons alcooliques du 2ème au 5ème groupe. 

    Les attendus qui accompagnent cette annonce sont édifiants. Le plus significatif : "considérant le rapport du commissaire central du IIIe […. ] qui établit formellement un lien de causalité entre vente à emporter de boissons alcooliques, l'alcoolisation d'individus consommant de l'alcool sur la voie publique ainsi que les troubles et les nuisances générées par ces individus alcoolisés particulièrement en fin d'après-midi et la nuit dans le secteur Sébastopol/Saint-Denis/Saint Martin/ Papin/Planchette" et ceci : durant la période estivale 2017 les effectifs de police sont intervenus à près de 800 reprises."

    Les dispositions annoncées ne sont sans doute pas aptes à elles seules à ramener un calme absolu dans le secteur mais elle sont un signal positif donné aux riverains dont beaucoup pensent à quitter le quartier à la recherche d'un secteur plus paisible. En interdisant de plus la vente à emporter on attaque le fléau à sa source. Il est possible de l'éradiquer ou le déplacer, pour autant que contrôles et sanctions soient au rendez-vous.