Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Catégorie : Politique

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    HidalgoAnne Hidalgo (Photo Europe 1)

     

     

    Le conseil de Paris de février 2018 se tient du lundi 5 au mercredi 7. La propreté y occupe une place importante comme en témoigne cet article d'Europe 1.

    La Maire y condamne l'incivisme des parisiens eux-mêmes. Elle n'a pas tort de les mettre face à leurs propres responsabilités et contradictions. Elle oublie cependant de dire que la mairie de Paris, depuis 2014, joue les pompiers pyromanes. En faisant à grands frais la promotion de la fête et de la nuit, en ouvrant les parcs 24h/24, alors que le maintien de l'ordre et de la propreté sont inexistants, elle a fait le lit des débordements qu'on constate aujourd'hui. Au petit matin, lors des beaux jours, ce sont des tombereaux d'ordures que les agents de la Ville récupèrent dans les espaces verts avec l'obligation incompatible avec leur dignité de ramasser déchets et excréments.

    A chacune de nos rencontres avec Mao Péninou, le Maire-Adjoint à la propreté à l'Hôtel de Ville, nous avons apporté le message qu'au delà de la propreté objective, il y a une "propreté perçue" qui résulte de l'état de l'ensemble du mobilier urbain, qui croule sous les graffiti, affiches, affichettes et autres autocollants. Armoires électriques, boitiers de commande de l'éclairage urbain, bancs publics, plaques de rues, boites aux lettres,… sont visées par les vandales mais ignorées des services de la propreté.

    Tout n'est pas négatif cependant. Si Paris souffre à l'évidence d'une insuffisance (ou d'une faible productivité) des agents de nettoiement, quelques progrès sont enregistrés çà et là. On ne peut pas nier par exemple que le service d'enlèvement des graffiti et des affiches sauvages est devenu plus réactif. Le week-end dernier, la direction de la lutte contre les incivilités de la mairie de Paris (la DPSP) est intervenue pour retirer la forêt d'affiches sauvages "Tapis d'Orient" qui avaient fleuri aux carrefours principaux des IIIe et IVe arrts, et dressé procès-verbal.

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, s'est fait lyrique pour son intervention à la tribune en citant Jacques Dutronc et son fameux "Il est cinq heures, Paris s'éveille…". Extraits :

     

    "C’est d’abord à ces agents que je veux rendre hommage, leur exprimer ma profonde gratitude, celle d’un Maire d’arrondissement …. qui sait ce qu’il doit à l’intervention quotidienne des services de la propreté : cantonniers, conducteurs d’engins, ripeurs, chefs d’équipes, qui balaient, nettoient les rues, déblaient les marchés, collectent les ordures".

    Quant aux parisiens :

    "… Ils ont une très grande attente. Elle est légitime. Paris doit être propre. Et je dirais, encore plus propre qu’elle n’est aujourd’hui…. Hors de question en effet pour moi, pour nous, majorité municipale, de fermer les yeux, de nier les problèmes qui existent".

     Des mesures concrètes selon lui ont été mises en œuvre.

    "Je pense à l’extension des horaires saisonniers, du week-end et en soirées…. particulièrement dans le Marais….Je pense au renforcement de la lutte contre l’affichage sauvage, aux équipes transverses (propreté, voirie, espaces verts) qui seront en place en 2018, pour agir rapidement …

    Je pense également qu’il faudra mieux responsabiliser les superettes et grandes surfaces alimentaires, ainsi que les cafetiers qui ne sont pas suffisamment respectueux de l’espace public.

    Je pense enfin aux nouveaux matériels avec un effort d’investissement très conséquent.

    Et puis, il y a la verbalisation".

     

    Le thème de la propreté est appelé à occuper le devant de la scène jusqu'aux élections prochaines, en principe 2020. Est-ce une assurance que la situation va s'améliorer ? On veut le croire et il faut que chacun participe activement. Nous le disons régulièrement : n'hésitons pas à enlever des affiches sauvages ; si une bouteille ou un sac plastique traine par terre ne répugnons pas à les ramasser et à les déposer dans la corbeille la plus proche….

    GS

     

  • PropretéDéchets à l'abandon dans le IVe (Photo VlM)

     

    Le 31 janvier, le Canard Enchainé tournait en dérision la Maire de Paris, comme il sait bien le faire, pour sa dépense de quelque 225.000 € pour financer une enquête auprès de groupes de parisiens, sur leur perception  de l'état de propreté (ou en creux, comme on dit dans la novlangue "de malpropreté") de leur ville.

    De notre point de vue, le Canard se trompe de combat. Le montant payé à l'agence chargée de cette mission pour avoir organisé, recruté, sélectionné, accueilli, encadré 7 commissions de citoyens volontaires, et pour avoir rédigé le rapport final n'a rien de choquant quand on est passé par la société civile et qu'on sait à quel point les consultants extérieurs ont la détente facile quand il s'agit de facturer leurs prestations.

    Ce qui est regrettable dans cette affaire c'est d'avoir jugé nécessaire de convoquer une centaine de parisiens pour leur faire dire que leur ville est sale et leur demander, dans une démarche démagogique dite de "démocratie participative", de proposer des solutions.

    Comment ? N'a-t-on pas à l'Hôtel de Ville un Maire-adjoint à la propreté, de commerce agréable au demeurant en la personne de Mao Peninou, avec des assistants et un cabinet, et une techno-structure de 7.000 personnes qu'on est en train de gonfler à la hâte, un Directeur général, des chefs de subdivisions territoriales ou d'unités fonctionnelles etc… ?

    Il est difficile d'imaginer qu'il n'y ait pas dans cette organisation de professionnels en la matière des penseurs,  des conseillers et des décideurs au moins aussi compétents que les clampins que Mme Hidalgo a rassemblés pour rappeler des évidences ou suggérer des solutions ou formules débiles comme cette découverte que "l'effort de pédagogie doit être adapté à chaque âge".

    Autre perle que l'organisateur de la maïeutique (*) à usage municipal nous livre : "la multiplication des fêtes et l'afflux de touristes sont souvent synonymes de nuisances et de déchets sur la voie publique". C'est exactement ce qu'on dit depuis au moins quatre ans.

    C'est pour cette raison pratique qu'on demande que cesse la course à "l'attractivité de Paris", déjà la ville la plus visitée au monde, qui a conduit à conserver Roland Garros au prix de l'amputation des Serres monumentales d'Auteuil, à accueillir les Jeux Olympiques gay (Gay Games) en 2018, la coupe du monde de football féminin en 2019 et les Jeux Olympiques de 2024 (la sagesse a prévalu quand le gouvernement, il y a quelques jours, décidait de renoncer à l'exposition Universelle en 2025. Ouf !)

    Pour cette raison aussi qu'on demande que la mairie de Paris modère son zèle au bénéfice des professionnels de la nuit qui cherchent avec son appui, pour célébrer "la fête", à développer la consommation d'alcool chez les fêtards notamment les jeunes, les plus vulnérables, et installer partout des lieux de musique amplifiée qui perturbent le sommeil et la tranquillité des parisiens.

    Il ne faut pas oublier le défi le plus sérieux : s'il est vrai comme ces cobayes le rappellent avec justesse et simple bon sens que le tourisme, en plus de "la fête", est générateur de saleté, il faut intégrer cette réalité dans la réflexion et se demander si et comment il sera possible de juguler un tourisme de masse qui pourrait voir son chiffre multiplié par trois dans les 10 ans qui viennent (**) !

     GS

     

    (*) Art de faire accoucher la vérité, selon Socrate

    (**) Correspond à une hypothèse de  hausse du tourisme de 10% par an

     

  • Mairie du IIIeMairie du IIIe. Construction néo-classique en forme de H des années 1864-67. On la doit aux architectes Victor Caillat et Eugène-Alexandre Chat, avec des décors intérieurs de Ernest Pasca (sculptures), Diogène Maillart (fresques) et Achille-Louis-Joseph Sirouy (peintures)

     

     

    Les mairies des autres arrondissements ne seront certes pas détruites mais une seule aura le statut de mairie du nouvel arrondissement pour abriter le nouveau Maire et son conseil municipal. Les bâtiments libérés pourraient (pour ce qui est du IVe en tout cas) servir d'extensions à l’Hôtel de Ville, qui manque de place avec les recrutements qui sont intervenus depuis 2001 (autour de 25% d'accroissement du personnel de la mairie de Paris).

    Il n'y a pas de bataille à notre connaissance autour du choix de la mairie des arrondissements fusionnés mais la compétition est perceptible au niveau des réflexions qui ont cours actuellement.

    On souligne le fait que le IIIe est le plus peuplé des quatre arrondissements avec 35.000 habitants environ alors que le 1er n'en compte que 16.500, le IIe 20.800 et le IVe 27.200. La mairie du IVe a des atouts mais elle est trop près de l'Hôtel de Ville qu'elle n'est pas loin de jouxter et sa capacité utile est moins grande. Elle reste néanmoins la concurrente la plus sérieuse.

    Du point de vue politique et si la décision se prenait au cours de la mandature actuelle (dont on murmure qu'elle pourrait être allongée d'un an, comme en 2007), le IIIe aurait évidemment l'avantage de se prévaloir d'un score en 2014 très favorable à la majorité politique en place à la mairie de Paris.

    GS

     

    Postscriptum du 6 février

    La mairie du IVe conteste le fait que la capacité du bâtiment du IIIe soit plus grande et nous demande de rectifier :

    "Contrairement à ce qui est expliqué dans l’article, la mairie du 4ème ne dispose pas d’une surface utile inférieure à celle de la Mairie du 3ème.

    Lors de la Conférence des Arrondissements qui s’est tenue publiquement le 8 novembre 2017, ces éléments ont été présentés : la Mairie du 4ème arrondissement dispose d’une surface utile totale de 4 500 m² (4000 pour le 3ème) pour une surface plancher de 6 900 m² (5400 pour la Mairie du 3ème)

    Par ailleurs, en tant qu’établissement recevant du public, la Mairie du 4ème a un potentiel global de 1500 personnes (700 personnes pour la Mairie du 3ème).

    Un dernier relevé a eu lieu en décembre, les données seront publiées prochainement".

     

    NDLR : Nous avons raisonné en surface "utile" pour effacer la distorsion créée par les salles des fêtes. En effet celle du IVe est beaucoup plus grande. On verra avec les chiffres détaillés quel est le poids de cette différence.

     

  • ZenithLe Zénith

     

     

    Le 17 mars 2017, le Zénith de Paris, et son gérant, M. Daniel Colling ont été condamnés par le Tribunal de Police du XIXe arrondissement à 81.000 € d’amendes contraventionnelles, et à verser 31.000 € de dommages-intérêts à une plaignante, “pour avoir manqué à la réglementation sur la diffusion de musique amplifiée et avoir ainsi porté atteinte à la santé et à la tranquillité des riverains” (voir article Le Monde du 7 avril 2017).

    Cette salle de spectacle, aux “murs” en toile, implantée en 1984 au cœur du Parc de La Villette générait depuis des années d’insupportables nuisances sonores des heures durant, répétitions l’après midi, concerts le soir.
    L’étude d’impact finalisée, pourtant obligatoire, n’avait jamais été faite…

    Les victimes constatent que ce jugement n’a rien changé, les nuisances continuent, des aménagements totalement insuffisants afin de protéger le voisinage ont été entrepris, alors que tous les spécialistes savent que, sans d'importants travaux, les soirées du Zénith de Paris feront souffrir un grand nombre de locataires de la Ville de Paris, puisque certains immeubles concernés appartiennent à des bailleurs sociaux, qui se gardent bien de soutenir leurs locataires.

    Qui aura réagi à cet état de fait inadmissible ? Aucun de ceux qui, à un titre ou un autre, représentent l'autorité publique : ni la Direction de La Villette, ni le Ministère de la Culture, tutelle du Parc, ni le nouveau commissaire central d'arrondissement, ni la Préfecture de Police – dont le Bureau d’Action contre les Nuisances (BACN) a été "opportunément" mis sous la férule de la Mairie de Paris (*) – et pas davantage M. François Dagnaud, Maire du XIXe, qui a fait la sourde oreille quand l'Association des Riverains du Parc lui a demandé de porter ce jugement à la connaissance du conseil municipal.

    En revanche, nous avons bénéficié d'un soutien et d'un engagement exceptionnels de la part du Commissaire Central Jacques Rigon tant qu'il a été Commissaire central du XIXe arrondissement. Il a aussi marqué de son passage le IVe dont il a été le Commissaire Central il y a une dizaine d'années.

    Pendant ce temps, le Zénith, lui, a fait appel…

    L’audience se tient mardi 6 février 2018, à 9 heures, au Palais de Justice de Paris, Escalier A, Rez de chaussée, chambre 11, Pôle 4. Les victimes iront défendre leurs droits avec confiance en la Justice et en espérant une réaction future des autorités publiques.

    Magali Bérenger

    Contact : 06 83 95 06 53 

     

    (*) NDLR : Ce service, jadis très performant, a été effectivement éclaté entre Mairie de Paris, Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection, et Préfecture de Police, Pôle Études et Contrôle, sans que leurs attributions respectives aient été clairement différenciées.

     

  •   Canal st martin foule 22 04 14Foule et "fête" la nuit au Canal St Martin – Xe –

     

     

    Des représentants du réseau "Vivre Paris !" et de "Vivre le Marais !", le 31 janvier,  ont rencontré Frédéric Hocquard, Adjoint à la Maire de Paris en charge de la nuit entouré d'Alexandre Tiphagne et Anaïs Boutard respectivement directeur et chef de cabinet. Le rendez-vous avait pour but de trouver les moyens d'un meilleur dialogue entre les riverains et les élus en charge de la nuit, notamment en matière de bruit et de montée de l'hyper alcoolisation, très préoccupante chez les jeunes.

    Frédéric Hocquard a souligné "combien les questions de régulation sont complexes et estimé que le renforcement des brigades de propreté  commence à porter ses fruits car les verbalisations vont bon train et représentent un changement… Sur la question des bars, l'action prend du temps, l'exemple des commissions de régulation mises en place dans les Xe et le XIe arrondissements donnent des résultats. Mais il reste le problème de l’occupation de l'espace public". L'ouverture des parcs la nuit a été critiquée et pourtant, selon lui, les nuisances sont mineures du fait du renforcement de la présence des patrouilles … Nous ne partageons malheureusement pas ce jugement quand nous constatons les incivilités et dégradations qui en résultent sur le terrain.

    Pour notre interlocuteur, la politique menée sur la nuit est validée par la Maire de Paris qui n'est d’ailleurs pas « vendue aux alcooliers » comme cela a pu être dit. Nous pensons nous qu'elle doit en tout cas se garder de donner cette impression !

    "Vivre Paris !" répond que les intérêts des uns et des autres sont différents, mais il faut trouver un terrain d'entente en se donnant les moyens d'apprécier ensuite les progrès accomplis. D'autant que le décalage est important entre le discours officiel et la réalité quotidienne vécue par les parisiens qui ont l'impression qu'elle s'aggrave.

    Aussi est-il utile que des représentants de "Vivre Paris !" soient entendus et participent notamment à la conférence intéressante sur la nuit qui s’est déjà tenue une première fois voilà quelques mois. Elle ne se résumait pas à une confrontation riverains/exploitants et allait au-delà. Ceux qui veulent travailler la nuit, et nous pouvons le comprendre, doivent respecter le sommeil de ceux qui pendant ce temps doivent dormir.

    Il n'existe pas de politique active de la nuit s'il n'est pas affiché une politique de lutte objectivée contre le bruit. La politique menée à Rotterdam est assez symptomatique, les autorités ne veulent pas que des quartiers entiers soient vidés de leurs habitants en raison d'une politique de la nuit qui ne serait pas régulée.

    Nous préconisons de désigner au sein de notre organisation un représentant qui remonterait les problèmes rencontrés par les riverains dans leurs arrondissements pour en débattre lors d'une réunion semestrielle dans laquelle assisteraient un représentant de la nuit, un représentant de la mairie d'arrondissement et un représentant du commissariat. Les riverains sont las que les administrations « se renvoient les problèmes » ce qui fait que rien n'est résolu et personne n'est responsable !

    Les dérives doivent être mesurés (indicateurs de mesure du bruit avec les pieuvres de BruitParif, prise en compte des indicateurs de l’hyper alcoolisation de nuit, de prise de drogue,…) et objectivés.

    Frédéric Hocquard se donne une semaine de réflexion pour répondre à notre proposition.

    "Vivre Paris !"

     


  • GARE-DU-NORD-2050
    Gare du Nord 2050 !

     

     

    C'est ainsi que des urbanistes voient Paris en 2050. Vision de cauchemar pour beaucoup d'entre nous même ceux que leur âge place en dehors de l'épure ! Un ancien élu du IIIe Yves Contassot, élu du XIIIe maintenant et conseiller de Paris, rejoint la foule des opposants à la construction de tours à Paris et veut même la conduire.

    Il milite pour un référendum sur le sujet. Il serait temps car le signal est déjà donné pour la Tour Triangle dans le XVe, et dans le XIIIe on comprend que M. Contassot ait une indigestion de tours. D'ici 2020 il verra fleurir : les tours "DUO" de Jean Nouvel, de 122 et 182 mètres de haut prévues pour héberger 96.000 m² de bureaux un hôtel 4 étoiles sur 12.000 m² et les incroyables  "Wood'up" ou "tours de bois", des constructions en bois de 50 mètres de haut avec 17 étages d’habitations

    Tour boisDuo
     

    Les "Wood'up" à gauche et les tours "Duo" à droite, qui ont trouvé à Pise leur inspiration

     

    Yves Contassot a donc décidé de lancer une pétition. Ce n'est pas faire allégeance à son parti ni à aucun autre de dire qu'on a de la sympathie pour cette initiative. On est d'ailleurs sensible à la lecture de son argumentaire : il comporte des "postulats" qui sont ni plus ni moins les nôtres depuis que nous communiquons sur les questions d'urbanisme à Paris. Qu'on en juge par ses déclarations (extraits) :

    • Parce que nous refusons de  densifier davantage Paris, une des villes les plus denses du monde. Ce dont nous avons besoin, ce sont de nouveaux espaces de respiration
    • Parce qu’il faut laisser davantage d’espaces « non construits » à Paris.
    • Parce qu’il n’y a pas assez d’espaces verts à Paris
    • Parce que  les objectifs mis en avant pour construire des tours à Paris ne sont pas pertinents, la hauteur …reflet d’une volonté de montrer son pouvoir plutôt que souci de modernité, que l’image d’une ville tient … à d’autres critères, que la spécificité de Paris c'est son bâti historique, son urbanisme, et son paysage longtemps homogène avec hauteur limitée. S’aligner sur les villes qui courent après les tours, c’est banaliser Paris, c’est l’enlaidir, c’est abîmer son image et prendre le risque de faire fuir une partie de la population …
    • Parce que les tours ne créent pas de logements supplémentaires
    • Parce qu’il est inutile de construire de tours de bureaux pour développer prioritairement l’emploi à Paris
    • etc …

    Le-13eme-2050Vision futuriste du XIIIe arrondissement

     

    Nous retrouvons dans cet argumentaire la colonne vertébrale de notre ligne éditoriale en la matière. Pour soutenir l'initiative de cet élu, dans une démarche qui n'est pas un engagement politique pour autant, il suffit de prendre contact avec lui en cliquant dans ce lien

    GS

     

  • AH

    Anne Hidalgo (Photo Le Monde)

     


    "Le Monde" rapporte l'interview du 23 janvier que la Maire de Paris Anne Hidalgo a accordée à Stéphane Mandard sur la place de la voiture dans Paris et sa volonté de lutter avant tout contre la pollution.

    Le réseau "Vivre Paris !" dont "Vivre le Marais !" est membre, a décidé d'y répondre par une lettre ouverte qui reprend les thèmes de l'interview pour attirer l'attention de la Maire sur les questions qu'elle a jusqu'à présent éludées à propos de la lutte contre le bruit. En voici un condensé :

     

    Madame la Maire,

    Nous avons lu avec beaucoup d’attention votre interview dans le journal  "Le Monde" concernant votre politique de lutte contre la pollution.

    Vous avez raison de lutter contre la pollution des villes.

    Mais le fléau ne se limite pas à la seule pollution atmosphérique ; le  deuxième en importance est la pollution sonore (source Organisation Mondiale de la Santé). Elle a un impact important sur le quotidien des habitants et leur santé, par le stress et les troubles nocturnes du sommeil qu’elle engendre. Cette pollution sonore est mal vécue par les habitants  comme le montre l’enquête récente conduite par le CREDES (Centre de Recherche, d’Études et de Documentation en Économie de la Santé – devenu l'IRDES)

    Pour lutter contre cette pollution sonore, votre Plan de Prévention du Bruit et de l'Environnement  (PPBE) est très insuffisant car il prend principalement en compte le bruit généré par le trafic routier. (Nous avons développé ce point dans  un article daté du 25 janvier).

    La nuit, la pire gêne pour le sommeil des habitants ce sont les bruits générés par les établissements qui s'abstiennent de respecter la législation concernant les niveaux sonores et qui refusent de  réguler le comportement de leurs clients lorsqu’ils sortent dans la rue.  Ce sont aussi les vacarmes induits par la désinhibition des comportements liée à la consommation d’alcool et autres substances addictives et dangereuses.   

    Non seulement  votre politique de lutte contre ces incivilités n’est pas clairement définie, affirmée et mise en pratique, mais vous les favorisez par votre politique de développement de la vie nocturne, totalement asymétrique au bénéfice des alcooliers et industriels de la musique et de la nuit.

    Nous sommes 35 associations parisiennes réunies dans "Vivre Paris !" qui vous demandons d’avoir pour le bruit la nuit, la même détermination, le même discours que celui que vous avez pour la pollution atmosphérique. Nous vous rappelons votre déclaration à ce propos :

    Le sujet de la pollution est tellement grave ! Les questions de santé publique sont cruciales pour moi. Peut-être parce que j’ai été inspectrice du travail, que j’ai vu les maladies professionnelles, l’amiante… J’ai une sensibilité particulière, comme beaucoup de Parisiens et de Parisiennes d’ailleurs. Si bien que je me suis dit : « OK, tu vas prendre des coups, mais tu n’as pas le droit de ne pas y aller » 

    Les troubles du sommeil et autres pathologies induites par le bruit ont aussi des conséquences graves en matière de santé publique : aussi nous vous demandons d’avoir exactement les mêmes préoccupations de protection de la santé des  habitants.

    Vous avez dit :

    "Un acteur éminent d'un des lobbies est venu me voir au début de mon mandat en me disant : « Vous allez changer de discours. Et si vous ne changez pas de discours, je vous rendrai responsable de la baisse de l’emploi dans le secteur automobile.   J’ai répondu à ce monsieur : « Vous êtes sans doute très puissant. Mais moi, je préfère être du bon côté de l’Histoire car vous aurez sûrement affaire un jour à tous ces gens qui vont mourir des particules. Je ne veux pas être celle qui, en connaissance de cause, laisse un scandale de santé publique se développer".  

    Nous répondons que c’est exactement le même discours que nous attendons de vous concernant les alcooliers et les responsables d’établissements de nuit peu scrupuleux qui ne respectent pas la législation. 

    Vous ne luttez pas efficacement contre les méfaits de l'alcoolisation la nuit, véritable fléau notamment pour les jeunes. Combien de comas éthyliques, combien de morts, combien d’accidents et de viols induits par la consommation d’alcool la nuit. Comment pouvez-vous laisser des sites comme le canal Saint Martin avec 2,5 tonnes de bouteilles, canettes et autres déchets à ramasser le matin ? et des rues à bars et autres lieux où une foule tapageuse accapare la voie publique et crée des désordres dont souffrent ceux qui vivent là ?

    "Les maires étrangers avec lesquels je travaille sont confrontés à des pressions similaires. Peut-être que ces lobbies ont compris que les édiles des grandes métropoles sont des prescripteurs. Si Paris, New York, Montréal, Los Angeles ou Mexico disent stop au diesel, cela change la donne"

    Pourquoi Paris ne serait pas justement en pointe pour la lutte contre la pollution sonore ? Pourquoi Paris ne fait-elle pas comme New York qui vient d’investir des centaines de millions de dollars pour identifier et traiter les sources de bruits parce que c’est un enjeu majeur ? Pourquoi Paris ne s’inspirerait pas  de ce que fait la ville de Rotterdam : une politique de développement de la vie nocturne équilibrée, très attentive et respectueuse des riverains, pour éviter la désertification possible de certaines rues  devenus invivables du fait des nuisances.

    Ma bataille n’est pas contre la voiture, mais contre la pollution. C’est un changement de modèle. Certains le voient comme une contrainte, comme s’ils perdaient une part de leur confort. Or c’est une opportunité, y compris économique. On ne peut pas s’accrocher à un modèle du passé au nom de l’amortissement d’investissements massifs dans le diesel et au détriment de la santé. Je sais que c’est compliqué car cela nécessite des changements de modèle économique et industriel, de comportements personnels. Et ça ne se fait pas naturellement pour certains. Donc il faut les accompagner. 

    Oui et c’est exactement transposable, mot pour mot, pour la lutte contre le bruit. Il existe un grand potentiel économique dans le développement du secteur de la lutte contre le bruit  avec certainement l’émergence de nouveaux matériaux,  de nouveau outils de mesure et de régulation intégrant des nouvelles technologies. Les centres de recherche sur la ville de demain ne s’y trompent pas : tous intègrent la recherche d’une ville plus silencieuse dans leurs objectifs prioritaires avec de nouveaux modèles économiques : il faut juste une vision politique privilégiant la santé des habitants et ne pas rester dans une logique à court terme fortement influencée par les lobbies de l'alcool et de la nuit.

    S'attaquer à la pollution des villes en ne traitant que la pollution atmosphérique peut avoir des conséquences paradoxales désastreuses. Le plus triste exemple est la transformation de la place de la République. En organisant vous-même des concerts gigantesques, en refusant toute régulation efficace du bruit, vous avez rendu cette place invivable pour les riverains. Et la très grande majorité d’entre eux regrette le temps ou la voiture était beaucoup plus présente !

    Madame la Maire, nous les 35 associations du réseau "Vivre Paris !" vous demandons d’engager résolument la Ville de Paris dans  une politique affirmée de lutte contre le Bruit.

    Nous vous demandons, enfin,  de rééquilibrer votre politique de développement de la nuit en prenant en compte la nécessité de respecter la qualité de nos nuits. A cet effet nous demandons que soit complétement mises  à plat, avec la Préfecture de Police, les modalités de constat et de résolution des situations à problème que nous identifions ; c’est aujourd’hui beaucoup trop compliqué, avec trop d’interlocuteurs,  beaucoup d’opacité et beaucoup trop lent.  Nous voulons, comme à Rotterdam,  un circuit court, totalement transparent, reposant sur des mesures objectives de niveau sonore avec des degrés de sanctions progressifs inspirés de ce qui existe à Genève.

    Concernant ce dérive qu'est l'hyper alcoolisation, nous vous demandons que soient publiées les statistiques regroupées de l'APHP, des Pompiers, de la Préfecture de Police concernant les hospitalisations, les accidents, les arrestations sur la voie publique. C'est indispensable pour que chacun prenne la mesure de ce fléau beaucoup trop banalisé et tellement plus grave que les mégots jetés sur la voie publique.

    Réseau "Vivre Paris !"

     

  • CitylabLes "commuters" du matin à Paris (ceux qui font tous les jours la navette entre domicile et travail)

     

     

    Nos correspondants de New-York nous adressent étonnés ce matin un article de Citylab.com, un site qui diffuse un "webmagazine" spécialisé sur les questions d'environnement et de développement urbain.  Il vante les mérites de la politique de la Ville de Paris en matière de circulation/déplacements, telle que l'ont conduite les maires successifs depuis 1990 : Jacques Chirac, Jean Tibéri, Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo.

    Ceux qui sont à l'aise avec l'anglais la liront dans le texte. Les autres peuvent la confier au traducteur automatique de Google. Les moins entreprenants se contenteront de voir les graphiques…

    L'étonnement de nos amis vient du sentiment que la Maire de Paris était portée au pilori pour sa politique de lutte contre la voiture. Au point qu'ils nous demandent si nous confirmons le contenu de l'article et ses données chiffrées !

    L'article dont il est question, daté du 19 janvier 2018, est signé Laura Bliss. En parcourant le texte on découvre qu'il est en grande partie la reprise d'une étude de Frédéric Héran, un chercheur de l'université de Lille 1, dont nous avons récemment parlé, lequel défendait le bilan, chiffres à l'appui, de la fermeture des berges de la Seine à la circulation.

    Nous le disons à nos amis américains, notre point de vue reste le même : "Le plaidoyer de Frédéric Héran est intéressant mais on peut regretter qu'il reproche au rapport du conseil régional [très critique à l'égard des mesures prises par la Maire sur les berges] ce qu'il pratique lui-même, à savoir une argumentation visiblement partisane et un brin manipulatrice elle aussi".

    Nous portons le même jugement sur l'article de Laura Bliss, puisqu'il suit de très près la thèse de M. Héran, sans que pèse sur elle toutefois le moindre soupçon d'influence intentionnelle.

    GS

     

  •    Rats
    Une vidéo tournée par un employé de la ville de Paris  le 9 décembre a été publiée par "Le Parisien" du 22 janvier 2018 et fait sensation

     

     

    La récente vidéo « choc » tournée le 9 décembre dernier sur les berges de Seine, entre le musée d'Orsay et le pont Royal (VIIe) par un employé de la ville de Paris, en charge de la propreté, montrant une benne à ordures débordant de rats publiée par Le Parisien le 22 janvier a été visualisée plus de 1,2 millions de fois !

    La mairie de Paris semble impuissante à se dépêtrer de cette situation qui de plus en plus cristallise aux yeux du public et donc des habitants la malpropreté devenue endémique de la capitale.

    Une communication argumentée a été mise en œuvre par les élus et reprise sur le site de la mairie « paris.fr ».

    Celle-ci rappelle que la prolifération des rats a été amplifiée notamment par les crues à répétition de la Seine,  quels  types de spécimens envahissent l’espace et les égouts et souligne que le phénomène était aussi celui d’autres grandes agglomérations. Après avoir indiqué que ces animaux étaient vecteurs de maladies mais qu’ils contribuaient à l’élimination des déchets et  souligné que les  normes européennes en matière d’usage de produits chimiques pour les éliminer ont été durcies, le plan d’action mis en œuvre pour endiguer cet envahissement est présenté ensuite de la façon suivante :

    « Afin d’enrayer l’augmentation récente de ces rongeurs dans l’espace public parisien, un plan d’action doté d'un budget d'1,5 millions d'euros est déployé sur le territoire. Si l'éradication complète de ces rongeurs s’avère impossible, l’objectif de la Ville est donc de réduire significativement  leur présence en :

    • empêchant les rats de sortir des égouts,
    • éliminant progressivement les rats dans les parties en sous-sol des immeubles et dans les zones faisant l’objet de travaux,
    • ciblant drastiquement la population de rats indépendants des égouts, vivants en surface.
    • en clôturant les zones les plus touchées des parcs et jardins de la ville et en expérimentant l'installation de nouveaux pièges sans risque pour l’environnement »

    Ce plan, disons-le tout net, est insuffisant et ne correspond pas à ce que l'on attend d'une bataille, il apparaît dérisoire aux yeux des citoyens consternés par cette affaire kafkaïenne qui dure depuis des mois.  

    La situation demande des moyens à la hauteur de l’enjeu, ainsi que nous l’avons maintes fois fait valoir. Davantage de moyens humains dédiés à l’éradication des  nuisibles, des produits plus forts destinés à leur élimination et des campagnes de prévention plus visibles et fréquentes (touristes, habitants, jeunes….) à l'encontre des comportements à éviter qui favorisent la multiplication des rongeurs.

    Dominique  Feutry

     

  •   97765La Maire de Paris entourée du médiateur Eric Ferrand et de Christophe Girard, adjoint chargé des Ressources humaines, du dialogue social et de la qualité des services publics (photo mairie de Paris)

     

     

    Comme chaque année, le médiateur de la ville de Paris, Eric Ferrand, nommé en 2014, dont "la mission consiste à apporter son aide à tout usager qui rencontre un litige avec un service de la Ville, du Département ou un bailleur social parisien…" vient de remettre son rapport 2017 à la Maire de Paris. A la lecture, on apprend que le nombre de requêtes instruites dépasse les  2.000 par an et qu'elles servent à élaborer des préconisations intéressantes, suivies ou non d'effet ensuite.

    Elles sont cette année au nombre de 7.

    La plus novatrice à nos yeux est celle visant à améliorer l'information des parisiens concernant les travaux et décisions de l'exécutif, à savoir que le mode publication réalisé aujourd'hui au travers du BMO (Bulletin Municipal Officiel)  ne permet pas de procéder à des recherches efficaces. Les informations ne sont en réalité pas accessibles aux usagers. Un outil interfacé reprenant les ordres du jour et les décisions du Conseil de Paris est vivement recommandé. Voilà qui permettrait davantage de transparence pour les parisiens.

    Une autre recommandation est celle destinée à accélérer la délivrance des actes d'état civil en ligne. Il faut absolument faire en sorte de réduire les délais jugés par trop excessifs par les utilisateurs. A l'heure d'internet, des nouvelles technologies et de l'instantané, il est en effet de plus en plus difficile de subir des délais exagérés pour la plupart inexpliqués.

    Dans le même esprit le médiateur avance le principe de dématérialiser l'affichage obligatoire dans les mairies des demandes de permis de construire et de déclarations préalables.  L'affichage en mairie n'est pas toujours effectif, aussi est-il suggéré que ce type d'information soit publié sur le site de la mairie "paris.fr".

    Les 4 autres pistes portent sur la nécessité de rendre les services en ligne pleinement accessibles aux personnes handicapées, de revoir la procédure longue et complexe permettant de postuler aux annonces logement en dynamisant le service LOC'annonces, d'égaliser et simplifier la facturation des services et activités en se calant, notamment pour la restauration scolaire, sur le calcul du quotient familial de la Sécurité sociale. Il est enfin souhaité que la ville se conforme aux dispositions d'un décret de 2015, en indiquant la possibilité de recours gratuit à la médiation sur tous les supports adressés aux usagers des services publics municipaux à caractére marchand, tels les centres d'animation, les caisses des écoles …

    Ce rapport met l’accent sur la mise en place d’un plan visant à doter la mairie des moyens qui lui permettront de réussir le virage digital au risque sinon de se trouver en décalage vis à vis des acteurs avec lesquels elle est en relation.

    Dominique Feutry